► OOH LA LA PARIS.
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ooh la la paris, réouverture. 02/11/14.
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 pieds dans le plat. ( celes, naïs, raph )

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MessageSujet: pieds dans le plat. ( celes, naïs, raph )   pieds dans le plat.  ( celes, naïs, raph ) EmptyLun 28 Oct - 0:13

Je n’aime pas rencontrer les gens dans la rue. Surtout dans les rues de Paris. Ils sont là, pressés, impolis, brutaux, incapable d’adresser le moindre sourire. Enfin, il y’en a bien sûr qui vont venir te voir pour te sourire et après ça, tu vas avoir droit au lot de réclamations habituels, argent, clope, bouffe, sondage. Parce qu’un sourire gratuit n’existe pas dans cette ville de malheurs, j’en déteste ses habitants. Enfin, pourquoi je me plains ? C’est pas comme j’allais me mettre à sourire pour prouver ma thèse. C'est pas comme si j'allais me mettre à faire l'inverse de tout ce que je déplore. Non, ce serait pas bon de montrer un peu de lumière ici. Autant aller en passant sans vraiment regarder et s'habituer. S'habituer au final à ma foule parisienne sans faire attention. Ce que je fais au quotidien sans grand remords mais avec grandes critiques. Puis s'en suit la joie de transport en commun aux heures de pointe et moi qui - comme il ne fait pas encore trop moche - décide de faire un détour. Allez, freestyle. Et je choisis de passer dans une rue presque déserte. Le lieu parfait pour une scène de crime, presque. Mais bon, c'est qu'une rue. Un passage freestyle. J'ai pas non plus besoin de m'attarder sur l'architecture ou sur les gaffritis, j'ai juste à marcher. Et à ne pas faire attention à la sans-abri qui fouille une poubelle. Bon ok ! Juste un regard peut-être, pas curiosité. Parce qu'apparement oui, je fais partie de ce groupe d'enfoiré qui regarde plus malheureux que soi pour voir à quoi ça ressemble. Dieu, si je me collerais une baffe si j'étais pas moi. Puis la petite tête se lève au dessus de la poubelle, elle m'interpelle. Je m'arrête et peine quelques instants à reconnaître Célestine, mais elle me reconnait également et les choses se passe ainsi, je parle, j'invite, elle refuse, j'insiste, elle accepte, seulement pour le goûter.

Puis on reprend la route, en parlant de choses et d'autres. De ce qui avait changé depuis la dernière fois, sans pour autant aborder les sujets qui fâchent. Pourquoi faire ? Autant agir comme si tout allait bien. Nous marchons vers la maison. Bizarrement maintenant, j'ai un peu hâte de rentrer. Certainement parce que je me dis que tant qu'elle sera dehors, elle pourra toujours se barrer en courant et alors, j'aurais la flemme de la poursuivre. Triste constat. Triste certitude. Mais bien heureusement, je n'ai jamais eu la prétention d'être parfaite. Seulement, elle a l'air de vouloir rester. On en est rendu à monter les escaliers, à se retrouver sur le pas de la porte et alors, je met en garde. « oh au fait, c'est peut-être un peu le bordel. fais pas gaffe.  » Ouais, c'est banal de dire ça, surtout con quand on s'adresse à quelqu'un qui est dehors. M'enfin, c'est trop tard. J'ouvre la porte. On entre. Le salon est vide, alors je crie. « Raphaeeeel ! T'es làà ? » Pas de réponse. Pas tout de suite. « Un copain que j'héberge en attendant. Mais vas y installe toi, je vais pousser ses affaires. Je te propose quoi ? » dis-je en attrapant le tout pour le déplacer en attendant que Raphael arrive dans la pièce pour le faire lui-même.
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MessageSujet: Re: pieds dans le plat. ( celes, naïs, raph )   pieds dans le plat.  ( celes, naïs, raph ) EmptyLun 28 Oct - 1:30


Je déplie le journal. Et cherche directement ce foutu article. La critique de la représentation d’hier soir. Je le trouve. Le lis fébrilement. Mais pas un mot sur moi en particulier. Des comédiens fades. Pas catastrophiques. Mais certainement pas époustouflants. Personne n’a eu l’air de sortir du lot d’après eux. Fait chier. Ce n’est pas comme ça que les portes de grands théâtres vont s’ouvrir à moi. Suis-je définitivement condamnée à enchainer les pièces médiocres sur des scènes miteuses ? J’obtiens pour seule réponse le grognement de mon estomac. Il me rappelle que plus de vingt-quatre heures se sont écoulés depuis mon dernier repas. Des fruits volés sur le marché dans le 9e arrondissement. Mais avec l’argent que j’ai touché hier soir, je vais pouvoir me payer un repas convenable. Surement une nuit en auberge de jeunesse en plus. Cachée derrière une poubelle, je me lève faiblement. Il est temps de faire un peu de réserve pour calmer mon ventre.

Naïs ? J’étais encore au cours florent. J’avais encore ce minable emploi de serveuse. Ne s’étions pas promis de se recontacter ? On devait se douter qu’aucune ne le ferait. Elle comme moi. Elle m’invite. Je refuse. Pas question de s’incruster. Je squatte déjà trop chez Pacôme. Je ne veux pas accumuler les crèches. A croire que j’aime dormir sur le béton froid. Je ne pense pas qu’on s’y habitue vraiment. On dédramatise la situation, ça rend les nuits moins désagréables. Elle insiste. Mon estomac me supplie d’accepter. Bouffer et boire gratos le ventre vide, comme refuser plus longtemps ? Je finis par accepter. Mais je ne resterai pas indéfiniment. On se recroisera sûrement dans quelques années. C’est ce qu’on fait toujours.

« Oh au fait, c'est peut-être un peu le bordel. Fait pas gaffe. » « Ouais, j’ai le même problème chez moi. » Je ne veux pas de compassion. Ni de pitié. J’ai choisis cette situation. En tout cas, je n’ai rien fait pour l’éviter. Je l’assume. De toute façon, je ne m’attends pas à ce que Naïs si attarde. Ou qu’elle me plaigne. Ça me décevrait. De sa part. « Raphaeeeel ! T'es làà ? » Je tique. Entendre ce prénom m’écorche le cœur. Mais ce ne peut pas être lui. Mon Raphaël. Impossible. Ils sont beaucoup trop dans ce monde à s’appeler ainsi pour que ce soit le même. La probabilité est trop faible. Aucune chance. « Un copain que j'héberge en attendant. Mais vas y installe toi, je vais pousser ses affaires. Je te propose quoi ? » Puis comment Naïs pourrait connaitre Raphaël ? Mais pourquoi pas après tout ? Ils habitent tous les deux Paris. C’est certes une grande ville, mais j’ai bien réussis à le croiser. Deux fois déjà. Le sort s’acharne assez souvent pour rendre ça plausible. Non, il faut que j’arrête de me faire des films. C’est impossible. « Te casse pas la tête, la même chose que toi. » Peut-être aurait-il fallu que je mentionne l’existence de Raphaël ? Et le passé morbide qui nous lie. Pour éviter ce genre de frayeur. En ne donnant pas les détails. Histoire de ne pas passer pour une cinglée. Après tout je connais un peu le truc tordu avec Louise. Même si je ne sais pas tout, j’en sais  certainement plus sur elle, que elle sur moi.
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MessageSujet: Re: pieds dans le plat. ( celes, naïs, raph )   pieds dans le plat.  ( celes, naïs, raph ) EmptyLun 28 Oct - 15:06


Tes doigts agrippent le verre, l’amènent jusqu’à tes lèvres. La chaleur s’attaque à ta gorge, et tu caches une grimace. L’alcool est devenu une habitude pour toi. Tous les jours, tu vas dans ce bar, et tous les jours tu commandes la même boisson. Dire que tu es tombé dans l’alcoolisme serait un euphémisme. Tu ne finis jamais la tête à l’envers. Tu ne bois jamais plus d’un ou deux verres avant de rentrer. Chez toi ? Non. Tu n’as pas de chez toi. Obligé de mentir pour pouvoir être hébergé. Ella et Naïs devraient savoir la vérité sur toi. Savoir à qui elles confient le gosse. Mais impossible d’en parler. Impossible de leur dire ce que tu as fait. Le braquage à main armée. L’abandon d’une femme enceinte. Alors tu continues de fermer ta gueule, et de profiter de leur gentillesse. Comme un con. Ce que tu es finalement.

Après une bonne heure à boire et discuter, tu te décides de quitter le bar. Direction l’appartement, au nord de la ville. Chez les riches. Tu souris intérieurement. Tu es pauvre,  très pauvre. Et pourtant te voilà à vivre dans les quartiers riches de la capitale. Ce n’était peut-être pas une si mauvaise chose de perdre ton appart’, finalement.
Lorsque tu rentres, l’appartement est vide. Comme souvent, lorsque tu rentres du boulot ou du bar. Tu estimes avoir plus d’une heure devant toi. Pas la peine de tout ranger immédiatement. Il vaut mieux que tu prennes une douche avant. Pour retirer l’odeur de l’alcool et du tabac. Et, surtout, celle des ordures que tu as du vider dans le camion ce matin.

« Raphaeeeel ! T’es làà ? »
Tu entends à peine le son de sa voix. Tu regardes aussitôt l’heure. Tu es resté plus d’une heure sous la douche. Et tu sais que tu vas encore subir les réprimandes des filles. Surtout que tes affaires ne sont pas rangées. Encore une fois. Après avoir bien vérifié que la porte de la salle de bain est fermée à clé, tu commences à t’habiller. Hors de question de sortir à demi-nu de l’appartement. Naïs en a vu plus, mais ce n’est pas le cas d’Ella ou son gamin.

« Un copain que j’héberge en attendant. Mais vas y installe toi, je vais pousser ses affaires. »
Et elle n’est pas seule. Pas avec Ella, visiblement. Tu restes immobile. Mieux vaut-il sortir ou attendre que le visiteur s’en aille ? Tu n’aimes pas te retrouver face à des inconnus comme ça. Des inconnus qui peuvent avoir lu le journal et savoir qui tu es, ce que tu as fais. Merde. Te voilà piégé dans la salle de bain.

« Te casse pas la tête, la même chose que toi. »
Cette voix. Tu as l’impression de la reconnaître. Vaguement. Mais la dernière fois, elle te hurlait dessus. Non. Elle ressemble, seulement. Rien de plus. De toute façon, tu le verra bien rapidement. Tu sors de la salle de bain et rejoint le salon. Tu tombes d’abord sur Naïs.

« Je vais débarrasser mes affaires. »
Évidemment que tu vas le faire. Un seul mot de sa part et tu retrouve la rue. La misère. Où tu ne sera qu’un moins que rien parmi tant d’autres. Tu t’enfonces dans le salon, pour arriver au canapé. Et alors que tu pensais simplement prendre tes affaires sans même adresser un mot à l’invitée, tu restes immobile. Encore elle. Elle te suit encore. Sans jamais se lasser. Et tu commences à avoir peur. Peur qu’elle balance tout à Naïs. Qu’elle te fasse virer de la maison. Elle ne doit pas faire ça. Elle n’en a pas le droit.
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MessageSujet: Re: pieds dans le plat. ( celes, naïs, raph )   pieds dans le plat.  ( celes, naïs, raph ) EmptyLun 28 Oct - 16:54

« Ouais, j’ai le même problème chez moi. » Et je ris, un peu, pas non plus pendant cinq cent ans. Malgré le sarcasme dont elle fait preuve, c'est socialement inacceptable de se moquer de la situation de Celestine. Dommage, j'ai pas non plus envie de prendre des gants à chaque phrase que je dis, puis ça va vite me souler si je me sens gênée. Et soudainement, je me prend pour une hôtesse. Je ne sais pas s'il y'a que moi pour trouver ça faux, je pense oui mais c'est comme tout, on s'en fout. Je ne suis pas une lady. C'est pas l'heure du thé, juste du goûter. C'est pourquoi j'appelle ce que je nommerais un " colocataire temporaire ", qu'on soit pas non plus seule à tout bouffer. Et surtout, parce que je vais pas ranger le bordel. Voyons. Hôtesse. Bientôt femme de ménage, ne rêvons pas trop. « Te casse pas la tête, la même chose que toi. » Je me stoppe. J'hausse les épaules. Ok, j'espèrais en fait qu'elle me souffle un peu l'idée sur ce qu'on pourrait bien bouffer, mais bon, au pire on va le faire classique, sans s'emmerder. Ce serait bien la peine tiens' « D'accord, mais je prend un goûter de gosse moi' Avec du chocolat et des gâteaux. » Je précise. On s'en fout ? Et alors ? « Si tu préfère un café, dis le. »

« Je vais débarrasser mes affaires. » J'entend Raphael qui vient derrière moi. Je me retourne au moins pour le voir, c'est la première fois de la journée. « Merci, tu es gentil. » Je souris. Sans rien ajouter. Je suis occupée à préparer les boissons. Et le temps que ça chauffe, je reviens dans la pièce m'installer sur le canapé auprès de Célestine. Je n'ai pas foule de sujet de conversation qui viennent, la gêne certainement, quelque part. Parce que bon, je me vois pas parler du beau temps alors que je l'ai trouvé fouillant une poubelle quoi' Normal. Alors j'hésite. Je pourrais demander comment ça va depuis le temps, quelles sont les news, comment elle gère sa vie, si elle voit des gens. Mais bon, ça me semble bien futile tout ça, et bon, j'ai pas non plus envie d'avoir l'air de m'intéresser parce qu'il faut, je suis pas une meuf à potin bordel ! « Alors ? Visiblement, tu bosses plus dans le restaurant de la dernière fois. Ils ont appris qu'on l'a forcé ? » Je demande, un peu ne plaisantant, un peu en étant sérieuse. S'ils l'ont sû, alors je vais culpabiliser, au moins un peu. J'observe Raph qui range un peu. C'est un peu silencieux la pièce. Un peu tendu, sans que je sache l'expliquer. Je me contente de remarquer les regards à travers la pièce. «Raph, tu voudras manger un morceau avec nous ? » Je demande avant de me remettre en direction de la cuisine où m'attendent, le " repas " qui n'en est pas vraiment un. Et je reviens, avec le tout sans pouvori m'empêcher de pensée que l'ambiance s'alourdit. J'arrive et dépose le tout avant de demander en les regardant. « Fallait que je fasse les présentations ? »
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MessageSujet: Re: pieds dans le plat. ( celes, naïs, raph )   pieds dans le plat.  ( celes, naïs, raph ) EmptyLun 28 Oct - 18:28


« D'accord, mais je prends un goûter de gosse moi.  Avec du chocolat et des gâteaux. » Je souris. Bébé Naïs. Elle sera toujours pour moi la gamine de dix-sept ans accrochée aux jupes de Louise. « Si tu préfères un café, dis-le. » « Ça ira, t’inquiètes. » Je m’installe sur le canapé. Pas loin des affaires de Raphaël. Peut-être aurais-je dû proposer mon aide à Naïs ? Après tout chez Pacôme je cuisine et fais la vaisselle, pourquoi pas chez elle ? « Je vais débarrasser mes affaires. » Une fissure. Elle vient déchirer mon cœur abîmé. Je n’ai toujours pas oublié le son de sa voix. Je n’ose pas bouger. Fuir plutôt. Comment expliquer ça à Naïs ? Il ne m’adresse pas la parole. Moi non plus. Il me regarde à peine. Alors que je le fixe. Intensément. La probabilité était trop faible. Ce n’est pas possible. Je dois rêver. Mes opales dévient lorsque Naïs revient. On continue comme si de rien n’était. On fait semblant de ne pas se connaître. Mes prunelles reviennent à lui un instant. Je n’existe pas pour lui. Visiblement. « Alors ? Visiblement, tu bosses plus dans le restaurant de la dernière fois. Ils ont appris qu'on l'a forcé ? » Je suis soulagée. Qu’elle brise le silence. « Non j’ai démissionné après … » Après avoir revu Raphaël pour la première fois à Paris. Assis à une table que je devais servir. Arrogant et fier. J’étais devenue complètement cinglée ce soir là. La dernière fois aussi d’ailleurs. J’espère que je saurais me contrôler cette fois. « … avoir eu un client particulièrement con. Le patron était encore plus sur mon dos avec cette histoire, j’ai pas supporté. Et puis je voulais plus de temps pour m... » Mon enfant ? Est-ce que c’est à moi de ramener ça sur le tapis ? Non, trop suspect. Surtout que Naïs n’est au courant de rien. Inutile de s’empêtrer dans les mensonges tant que je n’y suis pas invitée. « … mes projets. Sinon, non,  ils ont accusé quelqu’un d’autre. J’ai pas avoué que c’était nous. Il s’est fait virer, mais il était dealer à côté, je ne m’inquiète pas pour lui. » Je ne m’en sens pas coupable. Lui comme moi, on est mieux loin de ce boulot de merde.

« Raph, tu voudras manger un morceau avec nous ? » Il acquiesce ? Je n’ose pas le fixer de nouveau. Naïs s’en va. Je me retiens de la supplier de rester. Elle est déjà loin. Mes iris croisent celles de Raphaël. Mais je fuis son regard. Rapidement.  « Je ne pensais pas te revoir aussi vite. » Je murmure. Pour que Naïs n’entende pas. La dernière fois, je pensais justement que ce serait la dernière. Le sort s’acharne. Il nous oblige à nous réunir encore et encore. C’est vraiment dégueulasse. Quitte à croiser un ex aussi souvent, j’aurais préféré que ce soit Naïs. Là, le malaise est trop grand. J’en reviens à regretter mon coin de rue. Je n’y étouffais pas là bas. Elle revient. Enfin. « Fallait que je fasse les présentations ? » Inutile. Vraiment. Mais est-ce qu’on fait semblant d’être des inconnus ? Ou est-ce qu’on avoue se connaître ? « J’avais compris que c’était lui Raphaël, le pote que tu héberges. » J’insiste trop sur le mot pote. Beaucoup trop. Qu’est-ce qui me prends ? Je m’en fou si les deux là couchent ensemble, n’est-ce pas ? Il fait ce qu’il veut. Avec qui il veut. Alors pourquoi ça m’énerverait si effectivement leur relation allait plus loin ? J’ai bien couché avec elle moi, je suis sûre que ça lui ferait rien de le savoir. Cette situation est vraiment tordue. Et j'ai cette désagréable sensation d'être prise au piège. Coincée dans un traquenard.
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MessageSujet: Re: pieds dans le plat. ( celes, naïs, raph )   pieds dans le plat.  ( celes, naïs, raph ) EmptyLun 28 Oct - 23:59


Sans un seul regard pour Célestine, tu ranges rapidement tes affaires. Pour dire toute la vérité, tu te contentes de les réunir avant de les fourrer dans un sac de sport. Seule Naïs tente de briser le silence en discutant avec Célestine. Toi, tu restes dans ton coin. Tu n’as pas besoin de parler à Célestine. Ni de parler tout court en sa présence. Elle a été suffisamment explicite lors de votre dernière conversation. Elle ne veut plus te voir. Plus entendre parler de toi. Et pourtant elle est là. Face à toi, maintenant que tu es installé sur le canapé.

« Non j’ai démissionné après… avoir eu un client particulièrement con. »
Elle parle de toi. De vos retrouvailles dans ce restaurant. Où tu n’as finalement pas été servi. Elle s’en souvient encore. Et te fais passer pour le connard de service. Heureusement que Naïs n’en sait rien. Célestine a toujours été comme ça, à exagérer les choses. Alors que tu es resté parfaitement courtois. Elle a explosé. Comme toujours, avec son comportement lunatique.
« Et puis je voulais plus de temps pour m… mes projets. »
Ses projets… Tu te doutes bien que les mots n’étaient pas ceux prévus à la base.
« Et ces projets seraient un enfant ? Tu dois avoir dans les vingt-cinq ans, c’est un âge où vous commencez à penser aux enfants. C’était peut-être déplacé… »
Tu penses savoir sa réaction, mais elle ne la montrera pas. Ne serait-ce que pour éviter d’attirer les soupçons de Nais. Et tu comptes bien jouer là-dessus.

« Raph, tu voudras manger un morceau avec nous ? »
Tu acquiesces d’un signe et d’un sourire. Tu n’as jamais refusé de prendre les goûters de Naïs. Le refuser maintenant serait trop étrange. Surtout avec Célestine. Mais manger avec elle ne t’engage à rien. Puisque vous n’avez plus rien à vous dire, selon ses propres termes.

« Je ne pensais pas te revoir aussi vite.
Moi non plus. Comment tu… »
Finalement, tu n’as pas le temps de terminer ta phrase. Naïs revient déjà, et tu ne veux pas qu’elle soit au courant de l’histoire qui traîne entre Célestine et toi. Il n’y a de toute façon rien à en dire. Rien qui n’arrangera la situation. Tu risques de perdre ta place dans cette maison si elle balance. Abandonner sa copine enceinte pour finalement s’occuper du gamin d’une autre n’est pas si bien vu par la société.

« Fallait que je fasse les présentations ?
- J’avais compris que c’était lui Raphaël, le pote que tu héberges. »
Elle fait mine de ne pas te connaître. Et elle force bien sur le mot pote. Comme si elle s’imagine quelque chose. Que tu couches avec Naïs ? Non, tu n’es pas allé jusque-là. Tu n’es même allé nul part avec elle. Juste de l’amitié. Mais Célestine semble jalouse. Malgré tout. Une preuve qu’elle ressent encore quelque chose ? Ou qu’elle est juste toujours possessive ? Mais puisqu’elle semble jouer à ne pas te connaître, autant continuer son petit jeu. Et voir qui craquera le premier.

« Si tu peux les faire. »
Tu lâches un sourire à Naïs. Ce que tu n’as pas encore fait une seule fois à Célestine depuis longtemps. Elle n’en n’a ni le besoin ni l’envie, de toute façon. Et toi non plus. Partout où tu vas, elle te poursuit. Inlassablement. C’est à cause d’elle que tu as braqué ce magasin, que tu as du rester à l’ombre pendant tout ce temps. Reste-t-il une seule trace d’amour ? Tu ne le sais pas. De toute façon, tout semble avoir disparu de son côté. Et même si elle a gardé son bébé, tu sais qu’il ne sera jamais ton enfant. Au fond de toi, tu ne veux pas qu’il le devienne.

Et tu aimerais que ce sujet là ne soit pas abordé. Ni même que celui de Jonah ne le soit. Tu ne préfères même pas imaginer la réaction de Célestine, si elle apprend que tu t’occupes d’un autre enfant après avoir plié bagages lors de sa propre grossesse. Tu ne sais pas non plus si Naïs est au courant, pour l’enfant. Il ne vaut mieux pas.

« Vous vous connaissez depuis longtemps ? »
La voilà, ta première phrase sincère. Tu meurs d’envie de savoir d’où elles se connaissent, depuis quand. Et si Célestine lui a parlé de son passé. Tu en as quand même une idée, puisque Naïs ne semble pas savoir que vous vous connaissez. Mais mieux vaut en avoir le cœur net, et ainsi éviter toute boulette compromettante.[/color]
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MessageSujet: Re: pieds dans le plat. ( celes, naïs, raph )   pieds dans le plat.  ( celes, naïs, raph ) EmptySam 2 Nov - 0:14

« Non j’ai démissionné après … » Et elle me répond. Je devrais être contente tiens' J'ai réussi à éviter tous les sujets fâcheux. La rue. Louise. Ma vie. Sa vie. La vie en général. Le destin. Bla bla bla. Ouais, je mérite un point là. « … avoir eu un client particulièrement con. Le patron était encore plus sur mon dos avec cette histoire, j’ai pas supporté. Et puis je voulais plus de temps pour m... » Je ne relève pas la coupure. « … mes projets. Sinon, non,  ils ont accusé quelqu’un d’autre. J’ai pas avoué que c’était nous. Il s’est fait virer, mais il était dealer à côté, je ne m’inquiète pas pour lui. » Allez, au moins une bonne nouvelle. Enfin, relativement bonne mais je ne vais pas me formaliser non plus, voyons. Et visiblement, de ne plus y travailler n'a pas l'air de lui peser énormément. « Oh, les clients cons. J'en ai parfois au restaurant. Je crache dans leur verre, ça mm'aide à rester polie. Enfin, merci d'avoir rien dit du coup. Et sinon tes pro... » « Et ces projets seraient un enfant ? Tu dois avoir dans les vingt-cinq ans, c’est un âge où vous commencez à penser aux enfants. C’était peut-être déplacé… » Raphael m'interromps. De la pire des façons je crois, j'hésite entre rire - et encore ce serait un rire jaune - et le frapper pour le sexisme dont il faut preuve. Puis merde, on est pas aussi odieux avec des inconnus. « Non mais, c'était carrément déplacé même. C'est quoi cette question ? Toutes les femmes ne pensent pas à s'faire engrosser. Puis qu'est ce qu'on devrait dire de toi ? T'as presque trente ans, toi songes y. Tu seras bientôt plus très frais. » Je rétorque avant de me lever pour aller à la cuisine. « Je reviens » J'espère qu'il en profitera, au moins pour s'excuser. C'est pas dit que je serais exaucer, mais bon, j'ai pas envie d'en faire une maladie. Les bourdes, ça se fait souvent.

Puis je reviens, le plateau de bouffe entre les mains, et j'y découvre l'ambiance un peu tendue. Sans doute la question, ou pas. Je m'installe, me demandant si les présenter n'aurait pas été la première chose à faire. « J’avais compris que c’était lui Raphaël, le pote que tu héberges. »  Pourquoi elle insiste de cette façon sur le mot " pote " ? C'est sympa, sa réponse me crie presque " salope " « Si tu peux les faire. » J'écoute Raphael et répond à son sourire avant de me décider à les présenter, au moins parce que à lui, je n'ai pas mentionné le nom de Célestine. Puis ça sera fait. « Donc voici Raphael, un copain que j'héberge pendant qu'il fait des travaux chez lui. Et pour répondre à la question que tu n'oses pas poser. On ne couche pas ensemble. Il dort sur le canapé. » J'insiste sur le " pas " des fois que ça n'entrerait pas. Puis je me tourne vers Raph. « Voici Célestine, une amie que j'ai peu l'habitude de voir mais j'arrive à croiser parfois. Et si tu as des questions à poser, tu peux le faire à haute voix. » Je souris de plus belle avant de me mettre à poser devant chacun sa tasse. N'oublions pas nos manières d'hôtes. Voyons. « Vous vous connaissez depuis longtemps ? » Je me sers. C'est silence après la question de Raphael. Je me dévoue à répondre. « On s'est rencontré quand j'étais encore au lycée. On s'entendait bien mais j'ai du rompre le contact à cause de mon ex. C'est pas si long comme histoire mais je ne veux pas l'aborder. » Parler de Louise, manquerait plus que ça. Surtout que, ce sujet n'a même jamais été abordé avec Célestine. Qui sait comment elle a pris la chose à l'époque.
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MessageSujet: Re: pieds dans le plat. ( celes, naïs, raph )   pieds dans le plat.  ( celes, naïs, raph ) EmptyDim 10 Nov - 22:54


« Si tu peux les faire. » On continue. De faire semblant. Est-ce que ça me permettra de supporter sa présence ? Pas vraiment. Mais je ne veux pas faire de scène. Pas ici. Pas devant Naïs. Je suis encore assez seine d’esprit pour elle. Je ne veux pas qu’elle aussi me prenne pour une cinglée. Et puis, je n’ai plus rien à lui dire. En l’insultant au restaurant, en lui mentant et en refusant son aide, j’ai clôturé notre relation. Définitivement. C’est ce que je voulais, n’est-ce pas ? Le faire sortir de ma vie. Même si le hasard insiste pour me le mettre devant le nez. Il ne fait plus partie de mon quotidien. Le voir trois fois en six ans, c’est finalement rien. Un pincement. Au niveau du cœur. Je réalise que plus rien nous lie. A part ce vieux passé pourri. Pourquoi je m’acharne à lui en vouloir ? On a tourné la page tous les deux. C’est fini. Je suis persuadée qu’il s’en fou de notre enfant. Malgré sa question brutale. Et un peu déstabilisante. Sortie de nulle part. Je suis soulagée que Naïs ait répondu à ma place. Qu’est-ce que j’aurai pu rétorquer à sa pique ? Un autre mensonge ? « Donc voici Raphael, un copain que j'héberge pendant qu'il fait des travaux chez lui. Et pour répondre à la question que tu n'oses pas poser. On ne couche pas ensemble. Il dort sur le canapé. » Un soulagement. Pourquoi ? Depuis toutes ses années, Raphaël a bien du refaire sa vie avec une autre. Ou plusieurs autres. En quoi ça me regarde ? Je vais bien me marier moi. Même si c’est un mariage arrangé et qu’à part le confort, rien d’autre ne changera. « Voici Célestine, une amie que j'ai peu l'habitude de voir mais j'arrive à croiser parfois. Et si tu as des questions à poser, tu peux le faire à haute voix. » Je la croise aussi souvent que Raphaël finalement. « Vous vous connaissez depuis longtemps ? » Depuis Louise. J’imagine qu’il est préférable de ne pas mentionner ce nom. Je ne sais pas vraiment comment ça s’est finie entres elles. Mal sûrement. Louise n’achève jamais ses relations avec tendresse. Sale gamine capricieuse. Je laisse Naïs répondre. Un peu à court de mot pour décrire notre rencontre. « On s'est rencontré quand j'étais encore au lycée. On s'entendait bien mais j'ai du rompre le contact à cause de mon ex. C'est pas si long comme histoire mais je ne veux pas l'aborder. » Le silence retombe. Dois-je rajouter quelque chose ? Non, je préfère me taire sur ce sujet. Je n’ai pas besoin de préciser pourquoi elle a du rompre contact. Ni comment j’ai pris cette façon de couper les ponts. Je pourrai demander aussi comment ces deux là se sont rencontrés, mais je ne suis pas certaine que ça m’intéresse. J’aimerai juste m’en aller. Mais c’est peut-être précipité. Je prends nerveusement la tasse devant moi. Je ne sais pas où poser mon regard. Un coup d’œil à Raphaël. Gênée, mes opales dévient sur Naïs. Je cherche un sujet. Pour briser ce silence qui me rend mal à l’aise. Mais rien ne vient. Mes prunelles se baladent alors dans la pièce, en prenant soin d’éviter ces deux là. Elles tombent sur un jouet d’enfant. Le mal aise s’amplifie. A qui appartient ce jouet ? Sûrement pas à Raphaël ou Naïs. Mais à qui des deux appartient le bébé qui s’en sert ? A elle ou lui ? Non pas lui, Naïs à mentionner ça tout à l’heure. Je n’arrive pas à imaginer Naïs avec un gamin. C’est juste incompatible. « C’est long les travaux chez toi, Raphaël ? Tu refais quoi au juste ? » Des travaux avec un salaire d’éboueur. Je n’y crois pas. En tout cas pas le genre de travaux qui empêche de loger chez soi. « Tu dois sûrement tout refaire pour ne plus pouvoir dormir chez toi. » Puis faire des travaux signifie être propriétaire, je n’y crois pas non plus. Il ment autant que moi. Il est sûrement à la rue lui aussi. Ce n’est pas possible autrement. « Tu fais quoi comme métier au fait ? »
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MessageSujet: Re: pieds dans le plat. ( celes, naïs, raph )   pieds dans le plat.  ( celes, naïs, raph ) EmptyLun 11 Nov - 0:33



« Non mais, c'était carrément déplacé même. C'est quoi cette question ? Toutes les femmes ne pensent pas à s'faire engrosser. Puis qu'est ce qu'on devrait dire de toi ? T'as presque trente ans, toi songes y. Tu seras bientôt plus très frais. »
Tu n’as pas eu besoin d’y songer pour qu’il vienne pourrir ta vie. Tu n’en n’avais ni l’envie, ni le besoin d’en avoir un. Et cette situation n’a toujours pas changé aujourd’hui. Ton intrusion dans le quotidien d’Ella et son fils te montre tous les jours que tu as bien fais de ne pas choisir cette voie. Être père, ce n’est pas pour toi. Changer ses couches, le nourrir, jouer avec lui, penser à ses cadeaux, l’accompagner à l’école… et finir grand-père des années plus tard. Tu ne veux pas de ça, et tu n’en as jamais voulu.
Tu suis Naïs du regard lorsqu’elle quitte la pièce. Et tu sais que tu n’as pas beaucoup de temps si tu veux glisser quelque chose à Célestine sans qu’elle ne l’entende. Légèrement, tu te penches en direction de Célestine.

« Elle sait à quel point je suis frais. »
Tu glisses un sourire à Célestine. Le premier depuis des années. Parce que tu sais qu’au fond d’elle, cette petite phrase fera quelque chose. Qu’elle glissera une idée dans son esprit. Et que cette simple phrase lui permettra d’exploser. Comme elle l’a toujours fait. Comme elle le fera toujours.
Lorsque Naïs revient, le silence est toujours présent. Tendu, gênant. Tu te contentes d’observer Célestine. Son comportement. Tu sais qu’elle se retient. De partir, ou d’exploser ? Tu sais que, de toute façon, ces deux choses-là finiront par arriver.

Finalement, les présentations se font. Tu es un pote, juste un pote. Et il n’y a rien de sexuel. Pourquoi le préciser ? Généralement, on ne parle pas de ce genre de choses avec de simples amis. Mais tu sais que Naïs n’a jamais été réellement normale. Célestine non plus. Et toi…, tu es normal. Peut-être.

« On s'est rencontré quand j'étais encore au lycée. On s'entendait bien mais j'ai du rompre le contact à cause de mon ex. C'est pas si long comme histoire mais je ne veux pas l'aborder. »
Au lycée… Elle l’a donc connue avant toi. Que le monde est petit. Trop petit, même. Sans cesse, tu retombes sur elle. Que ce soit au hasard d’un restaurant, dans les poubelles, ou chez tes amis. Elle est là. Toujours. Comme pour te rappeler ce que tu as fais.

« C’est long les travaux chez toi, Raphaël ? Tu refais quoi au juste ?
Tu dois sûrement tout refaire pour ne plus pouvoir dormir chez toi. »

Elle s’y met. Elle ne croit pas en ce que tu dis. Tu sais qu’elle ne croit plus en aucune de te paroles. Mais qu’elle la ferme. Naïs n’a jamais demandé de détails sur ces travaux, ni combien de temps ils dureront. Et tu ne ressens pas spécialement le besoin de t’étendre là-dessus. Mais à présent, tu va devoir en parler. Et mentir proprement. Tu n’as pas spécialement de doutes là-dessus. Tu l’as fais pendant des années.

« Assez, oui. Une canalisation a lâché au dessus de mon appartement. Au bout d’un moment, le faux-plafond a lâché et a inondé l’appart’. Du coup, ils doivent réparer la canalisation, le faux-plafond et régler les problèmes de moisissures. Et je vais devoir racheter tous les meubles. »
Un mensonge. Du début à la fin. Ton appartement, lorsque tu n’es pas chez Ella et Naïs, est un foyer pour sans-abris. Ou parfois un parc. Mais tu ne loues aucun appartement, et es encore moins propriétaire. Mais tu es plutôt satisfait. Tu n’as hésité à aucun moment, et tu crois à ce que tu as dis.

« Tu fais quoi comme boulot au fait ? »
Elle le sait. Elle t’a vu. Peut-être pour essayer de montrer à Naïs que des travaux, avec un salaire d’éboueur, ce n’est pas possible. Mais elle ne sait pas grand-chose de tout ça, elle ne l’a jamais su.
« Je travaille pour la municipalité. »
Tu es éboueur, quoi. Un métier pas très élégant, qui te suit jusqu’à chez toi. Tu pues. Même après plusieurs douches. Et finalement, tu es obligé de vider la moitié d’un tube de déodorant pour enlever ces odeurs de merde, de bouffé moisie, et d’objets en tous genres.

Tu t’étonnes à moitié de voir Naïs si silencieuse. Elle n’a plus besoin de gérer le silence et a l’air de bien s’en porter. Mais elle n’est pas là pour assister à votre petit jeu. Autant la faire participer.
« Au fait, Naïs, c’est toi ou moi qui doit aller chercher le petit aujourd’hui ? »
Un petit regard furtif  en direction de Célestine, pour voir sa réaction, et tu fixes Naïs. Tu sais que Célestine a vu les jouets qui traînent non loin d’ici. Tu as vu son regard resté bloqué dessus. Naïs a dit que tu n’en n’avais pas. Mais tu te demandes ce qu’elle en pense. Elle doit se douter qu’il n’est pas de Naïs, si elle la connaît. Tu aimerais, à cet instant précis, pouvoir lire dans ses pensées.
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MessageSujet: Re: pieds dans le plat. ( celes, naïs, raph )   pieds dans le plat.  ( celes, naïs, raph ) EmptyDim 17 Nov - 2:18

Je me sens petite au milieu d'eux, alors que comble de l'affaire, c'est moi l'hôte. C'est chez moi. C'est pas à moi d'être comme ça. Y'a un léger malaise, c'est pour ça. Un malaise que je n'arrive ni à capter, ni à comprendre. Entre les deux qu'il ne me semble pas avoir présenté antérieurement. Autrement, je m'en souviendrais. Une question finit par germer dans mon esprit: Pourquoi ? Pourquoi cette sorte de joute verbale ? Pourquoi ai-je l'impression que chacun cherche la petite bête ? « C’est long les travaux chez toi, Raphaël ? Tu refais quoi au juste ? Tu dois sûrement tout refaire pour ne plus pouvoir dormir chez toi. » Comme elle j'observe Raphael. A vrai dire, je me sens un peu bête sur le coup parce que je n'ai aucune idée de la réponse. Je ne l’avouerais pas devant Célestine, elle risquerait de m'engueuler d'accueillir des gens sans poser de questions. « Assez, oui. Une canalisation a lâché au-dessus de mon appartement. Au bout d’un moment, le faux-plafond a lâché et a inondé l’appart’. Du coup, ils doivent réparer la canalisation, le faux-plafond et régler les problèmes de moisissures. Et je vais devoir racheter tous les meubles. »  C'est ce que j'avais cru comprendre entre deux-trois bégaiement quand je lui ai proposé de venir. Je continue de me taire. J'hausse les épaules deux-trois fois. Je prends mon goûter, silencieusement. « Tu fais quoi comme boulot au fait ? »  C'est quoi le jeu ? Chacun pose des questions prévis c'est ça ? Raphael, il a eu le droit aux enfants. Célestine, c'est le boulot. Merde. J'aurais mieux fait de filer à chacun le facebook de l'autre d'entrée, ça aurait été simple.  « Je travaille pour la municipalité. » Bon, j'avoue que là, j'aurais voulu que le culot de Célestine la pousse à demander quel genre de boulot. Par curiosité quoi' Etant donné que moi, je ne l'ai jamais vraiment interrogé. D'un côté, quel intérêt ? Je n’ai pas besoin de savoir. « Au fait, Naïs, c’est toi ou moi qui doit aller chercher le petit aujourd’hui ? »  Oh, on me parle. Ça me fait sortir de mes pensées. Merde. Jonah. C'est un réveil là qu'il me fait Raphael, j'observe l'heure un peu alertée. Manquerait plus que j'oublie le petit à la maternelle. Mais non, ce n'est pas l'heure. Je lève les yeux au ciel. « T'es con. Pendant deux secondes, j'ai cru que j'étais en retard pour aller le chercher. » Si c'était drôle, j'aurais ri. M'enfin, le regard insistant de Raphael me dit que je devrais lui apporter une réponse claire. « J'irais le chercher tout à l'heure, quand ça sera l'heure. Je ramènerais Célestine en même temps. Les maitresses préfèrent quand ce sont les parents qui viennent chercher les enfants, et non pas leur amis. Tu sais que t'as une tête de fou furieux selon elles ? » Et là, je ris. Pour détendre l'atmosphère un peu. C'est sans effet. Y'a Raphael qui nous fixe comme s'il attendait quelque chose, et Célestine qui plane presque. J'en reviens à mes premiers questionnements. Pourquoi cette joute verbale. « Sinon, avant que je ne parte chercher mon gosse à la crèche. Vous pourrez peut-être me dire c'était quoi votre numéro là ? Vous vous êtes battu une fois au collège et ça vient de vous revenir, c'est ça ? »
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