✧ ÂGE : la moitié de quarante ✧ COEUR : y a des fantômes ✧ MESSAGES : 636 ✧ HERE SINCE : 15/05/2013
Sujet: l'arrache cœur. Sam 27 Juil - 11:33
La femme.
Théotime est rentré. Le moral au fond des boots, les épaules tombantes, peut-être, mais il est rentré. Il aurait voulu voler après elle, et puis le souvenir de la dernière course poursuite lui est revenu en tête. Baston, et des hématomes toujours présents.
Il est rentré dans sa tanière, abattu.
Nausicaa était folle, lui il était con, ils faisaient bien la paire. Deux fous, deux marginaux, deux déglingués. Il avait fallu que la première s'amourache du deuxième, dont le cœur est déjà plein d'amour pour la blonde du métro.
Il est rentré. Il a trouvé Ondine joliment affalée sur Félix. Les deux lui ont trouvé un air bizarre, paumé, parti, mais il est souvent comme ça Théo ces temps-ci, souvent down, souvent ailleurs.
Alors c'était ça. Être aimé. Putain que ça faisait mal. Putain que c'était dur à assumer. Parce qu'il faut que ce soit à double sens pour que ça marche. La boucle continue donc. Nausicaa aime Time qui aime Ondine qui aime Félix qui n'aime personne. Ça commence à faire du monde. Ça commence à être le bordel.
Il a observé scientifiquement Ondine pendant quelques jours. Pour être sûr. Qu'elle et Nausicaa avaient le même regard, pour deux différentes personnes. Et oui. Il a retrouvé les étoiles dans les yeux, la douceur, l'apaisement quand les yeux plongent dans ceux de l'être aimé. Il a vu et compris ce qu'il avait déjà vu et déjà compris, ce qu'il ne voulait pas voir ni comprendre.
Que Nausicaa aimait Théotime Puech.
Inouï n'est-ce pas. Fucked up. La bagarreuse et l'ange blond.
Et puis cette nuit il a rêvé. De corps nus, de souffles chauds. Et au réveil, un nom flottait dans l'esprit enfantin. Nausicaa, Nausicaa, Nausicaa.
Alors il s'est mis en marche sans réfléchir. Un des t-shirts les moins miteux sur le dos. Le bermuda le plus présentable. Et des Nike de l'an 40 - au moins. Elles foulent le sol parisien en de grands pas. Et le Théo, qui marche au rythme d'une chanson coincée dans sa tête.
Le Petit Prince profita d'une migration d'oiseaux pour quitter son astéroïde, Théotime Puech profite d'un résident qui ouvre la porte de l'immeuble de Nausicaa pour y entrer à son tour. Il aurait sonné à l'interphone, elle aurait refusé de le laisser entrer.
Les jambes sont lourdes quand il monte l'escalier. Il cherche au hasard, il se rappelle de l'immeuble mais pas de l'étage, pas du numéro. Troisième étage. Nausicaa Laurent. Il frappe. Les aboiements des chiens. Son pas qui approche. Le cœur qui bat plus vite. Nausicaa devant lui. Et les yeux de Théotime qui hurlent : désolé.
Il ferme la porte derrière lui, s'y adosse, l'attire vers lui.
Et puis, ses mains pas encore assez masculines sur ses joues, ses fines lèvres sur celles de Nausicaa, rebondies. Un courant de douceur entre eux. Des soupirs. Enfin. Et cette promesse dans les lèvres de Théotime : aujourd'hui, c'est pas transfert de bonheur. Aujourd'hui, c'est du plaisir. Pour lui et pour elle, pour eux.
Invité Invité
Sujet: Re: l'arrache cœur. Sam 27 Juil - 15:29
Je rentre à l’appart. Ma voix cassée. Rouillée. Epuisée par les cris. Et la douleur de la rupture. C’est ça alors avoir un cœur ? Si c’est ça j’aurais presque envie de crever plutôt que d’en avoir un. J’men grille une sur le chemin. Les joues encore chaudes. A cause des larmes qui avaient perlé le long de mes joues. Je soupire. Tire sur ma clope. Arrive chez moi. Les chiens s’excitent. Heureux de retrouver leur maitresse. Je caresse leurs bouilles d’anges. Vais m’allonger sur le canapé. Enlève mes vêtements rapidement. Soupire. J’ai besoin d’une douche. Une putain de douche histoire de me laver l’esprit. Alors je vais dans la salle de bain. Allume la douche. Laisse glisser l’eau. Lave les rancœurs. Les larmes. Les souffrances. Soupire longuement. J’ai pas conscience du temps que j’ai passé dans cette douche mais quand j’en ressors la nuit est tombée sur Paris. Plus personne traine dans les rues. J’enfile des sous-vêtements. Un gros pull. La chaleur de l’été m’étouffe. Je vais dans le salon. M’allonge sur le canapé. Allume la télé. Grogne. Me passe la journée en revue. J’étais sortie pour aller à la gay pride. J’aurais finalement du y rester et parler avec Sid, le ramener à la maison et baiser. Ca aurait été plus simple. Et plus productif. Mais non, j’ai décidé de retrouver Théotime. Que j’ai embrassé comme une belle idiote. J’en reviens pas d’avoir été aussi conne. Aussi malléable. Je m’en veux. Je soupire. Bob monte sur le canapé à côté de moi. S’allonge. Marley est assit contre la porte du frigo. J’ai pas faim. J’ai un putain de mal de tête. Les voix sont revenues. Elles me disent que j’étais été bien conne de réagir comme ça. Mais je les emmerde. Ces salopes ont rien à dire. Et rien à faire. Je les balaie du revers de la main. Décide de fermer les yeux. Perd le fil du temps. M’endort.
Dans ce rêve j’vois une gamine. Elle court. Elle court chercher son père qui part une valise à la main. Elle a le ventre qui saigne. Elle a le cœur qui brûle. Elle crie de toute ses forces mais le son de sa voix ne passe pas. Elle comprend pas. Elle réessaie de crier. Sans succès. L’homme à la valise se retourne. Un couteau à la main. Le plante dans sa poitrine. Le sang glisse. Je me réveille en sursaut. Crie. Ma voisine doit dormir profondément. Avec des boules caisse… La joie des murs fins comme du papier. Et de la vie en appartement. Personnellement j’en ai rien à foutre. Je me redresse. Vais dans la cuisine et me sort de quoi me faire à bouffer. Ce sera un sandwich jambon beurre pour ce soir. Et de la glace en dessert. Je bouffe mon repas silencieusement. Les chiens dorment profondément. J’aime bien les voir comme ça. Endormis. Ils sont beaux. Mignons. Nobles. J’entends frapper à la porte. Fronce les sourcils. Habituellement les gens viennent à l’interphone avant de frapper. Jvais à la porte. L’ouvre sans grande conviction. Découvre Théotime. J’essaie de la refermer mais il entre et le fait lui-même. Je me laisse faire sans grande conviction. Sincèrement surprise de le retrouver ici. Il était venu qu’une fois. Le jour où il s’était fait tabassé. Une journée que j’oublierais sûrement jamais. Je soupire. Heureuse de retrouver ces lèvres qui m’avaient tant manquées. Je passe mes mains derrière sa nuque. Intensifie le baiser. Maladroitement. Lorsque nos lèvres se quittent je gémis. Je croise son regard. Lui fait comprendre mon envie d’être contre lui. Reprend ses lèvres avec envie. Mêle nos langues. Sans réellement m’en rendre compte je retombe dans le jeu. Me laisse faire. Attends sagement que Théotime fasse le premier pas.
Victor Trompette membre
✧ ÂGE : la moitié de quarante ✧ COEUR : y a des fantômes ✧ MESSAGES : 636 ✧ HERE SINCE : 15/05/2013
Sujet: Re: l'arrache cœur. Sam 27 Juil - 21:01
Il s'est invité dans cet appartement, cet appartement où elle a eu tellement de mal à le faire entrer - trop de morceaux d'elle, qu'il connaît maintenant. Le papa, tout ça tout ça. Et puis il lui a emprunté ses lèvres. Pris possession de ses hanches. Il est peut-être même partout dans la tête de Nausicaa, un poison dans les moindres de ses pensées.
Il fait comme chez lui, le monsieur.
Un, deux, trois, quatre, cinq. Baisers.
Et c'est bien beau tout ça. Mais y a un moment où faut faire autre chose. Ce pour quoi, t'es venu, Time, hein ? Il hésite pas. Décidé comme tout. Profitez-en mesdames, un phénomène bien rare que la détermination de Théotime Puech. Monsieur j'hésite-trois-cent-soixante-cinq-jours-sur-trois-cent-soixante-cinq-jours.
Décidé. - Je peux enlever ton t-shirt ? Simple formalité. Il sait qu'elle veut. Elle l'a dit l'autre jour. Je te veux. Avec un air las, comme si elle ne voulait plus attendre. Et voilà. Plus besoin d'attendre. C'est là. C'est the big moment. Attention, il se peut que la machine soit un peu rouillée. Trois ans d'abstinence, merci bien.
Elle acquiesce, il passe le t-shirt au dessus de sa tête, le laisse se prosterner à leurs pieds. Pour pas que le petit se sente abandonné, ici bas, il est bientôt rejoint par le t-shirt de Théotime, il l'a enlevé lui-même. Et pour Nausicaa, tout le loisir de contempler le torse maigre et décharné.
Il promène ses lèvres sur ses joues, ses paupières, sa mâchoire, sa clavicule, son épaule, le creux de son cou, chaque morceau de peau qu'il peut atteindre. Leurs gestes sont lents, comme une insulte, un grand bras d'honneur, un bon fuck you, à tout l'agitation parisienne, qu'ils perçoivent malgré les murs de pierre.
Elle reprend l'avantage et caresse ses joues, ses cheveux.
Il profite de ce court repos pour envoyer valser ses chaussures, laisser tomber le bermuda. Et puis pendant à peine plus qu'une seconde, ils se considèrent, sans mots, sans gestes, comme s'ils avaient du mal à croire à ça.
Et pourtant.
Il récupère ses lèvres, asséchées de trop peu de Théotime, des siennes, gercées de trop de Nausicaa.
Un éclair passe par là. Il illumine la pièce. Cinq secondes plus tard, le tonnerre. Et puis, rebelote. Un éclair, deux éclairs, trois éclairs. Ça a le don de fasciner Théotime. Pendant ce qui lui semble être une demie-vie, il s'arrête sur ces éclairs, ces phénomènes lumineux qui lui rappellent un peu Nausicaa.
Mais back to business. Ses lèvres, ses seins, ses épaules, elle le passionne soudainement. Ils sont presque nus. L'un collé à l'autre. Sans la moindre gêne entre eux. Comme si c'était évident.
Il sait que sa chambre est là, pas loin. Il l'y entraîne à la force de quelques baisers, la seule force qu'il possède. Sa première et seule fois, c'était dans un champs, et maintenant, il est un petit peu temps de faire les choses comme tout le monde a l'habitude de les faire. Dans un lit, mes petits.
Le sexe, c'est moche dans les films. C'est toujours trop sexuel. Trop porté sur le physique. Pour le Time, rien de plus spirituel que le sexe. C'est le plus doux des modes de communication. Il n'y a que les Chansons d'Amour qui a su le contenter en matière de scène d'amour. L'amour. On l'oublie toujours, dans le sexe des films.
Et même si le bonhomme a dix-neuf ans, et qu'il sait bien que les films ne représentent pas la réalité - sur le sexe, si. Les gens font tellement mal l'amour. Y a qu'à voir Ondine et Félix.
Nausicaa et lui. C'est bien autre chose.
Invité Invité
Sujet: Re: l'arrache cœur. Sam 27 Juil - 21:35
Théotime se prend pour un homme. Alors il prend les choses en main. M'embrasse sans que je ne comprenne ce qu'il arrive. Me sort de ma routine. De mes pensées. Il me demande sagement s'il peut enlever mon t-shirt et je suis totalement perdue. Merde. Je m'attendais pas à ça. Pas tout de suite. Pas comme ça. Pourtant quand il demande je hoche la tête en signe d'acceptation. Je me retrouve en sous-vêtements devant lui. Soudainement bien moins farouche que d'habitude. Quand il retire à son tour son t-shirt je souris. Amusée. Découvre le corps décharné du joueur du métro. Rêve de l'embrasser encore et encore pour lui prouver qu'il n'y a rien de mal avec son corps. Pour lui montrer à quel point il m'a manqué pendant tout ce temps. Il laisse glisse ses lèvres sur mon corps. Un long frisson parcourant mon échine à mesure qu'il découvrait ces nouvelles parties de ma peau. Je soupire. Témoigne de mon excitation maladroite. Attrape sa nuque. Ses cheveux. Son corps pour le coller au mien. Il est chaud. Une chance parce que sinon j'aurais probablement reculé sans m'en rendre compte. Sa douceur me transporte. C'est tellement meilleure qu'avec Sid... Tellement plus beau aussi. Je me jure de ne jamais l'accepter une seule fois de plus entre mes cuisses. Pourvu que Théotime ne s'enfuit pas une nouvelle fois. C'est donc ça de faire l'amour ? Avec un grand A ? Si c'est ça alors j'en veux tous les jours. Toutes les heures et toutes les minutes. Que ça dure longuement. Pourvu que ça dure une éternité s'il le faut. Il se retrouve bientôt au même stade que moi. Presque nu. Mais pas entièrement. Si on m'avait dit qu'il pouvait être aussi entreprenant je l'aurais jamais cru. Oh non jamais. Quand l'éclair traverse la pièce le temps s'arrête. Il observe ces filets de lumière traverser la nuit. Me laisse sur ma faim. Maladroite. Demandeuse. Pourtant je ne bouge pas. Bouillonnante d'une envie fulgurante. De lui. De sa peau contre la mienne. Encore et encore.
Il reprend les choses en main. Il m'emmène vers ma propre chambre comme s'il se souvenait du chemin exact malgré qu'il soit venu chez moi une seule et unique fois. Je me laisse faire doucement. Il avance encore et encore. Nous passons la porte que j'ouvre rapidement. Nous tombons sur le lit. Je soupire. Sourit. Lâche ses lèvres quelques secondes et l'observe avec un petit rire malicieux. « Je te pensais pas comme ça... ». C'est vrai. Je me rend compte qu'à cet instant précis que Théotime est l'initiateur même de ce qui nous arrive. De cet élan de tendresse. De cette douceur qu'on partage. Je décide de soupirer. Reprend ses lèvres avec envie. J'ai du mal à croire à cet instant presque trop parfait pour être vrai. Il a envie de moi. Il me veut. Me désire de la façon la plus douce et la plus noble du terme. Je sens sa virilité. J'enlève rapidement mon soutien-gorge. Le jette sur le sol. Décide d'ôter aussi ma petite culotte maladroitement. C'était sûrement la première fois que mon cœur battait aussi vite avant l'amour. Quelque chose de totalement différent de ce que j'avais vu vécu. Même de ma première fois. J'arrive même plus à m'en souvenir. D'ailleurs. De ma première fois. Je ferme les yeux. Embrasse les lèvres de Théotime lentement. Des baisers fort. Et doux. Décide d'enlever son caleçon. Croise son regard. J'ai jamais autant eu peur qu'à cet instant. Pas que ça face mal. Ou que je sois déçue. Juste de tout foutre en l'air. Je plonge mon regard dans le sien. Celui d'une jeune vierge qui demande à son premier amant de faire attention. Mais pourtant c'est pas mon premier. Et j'ai pas peur qu'il me fasse mal. Mais mon cœur bat aussi vite. Aussi fort. Et je crois que jamais j'oublierais cet instant précis. Je caresse ses joues. Hoche la tête comme pour lui faire comprendre qu'il peut y aller quand il veut. Mais il l'a déjà compris. Par mon regard. Par cette envie qui me traverse tout le corps. Par la chaleur de nos corps nus collés l'un contre l'autre. Je ferme les yeux. Me blottit un peu plus contre lui. Douceur.
Victor Trompette membre
✧ ÂGE : la moitié de quarante ✧ COEUR : y a des fantômes ✧ MESSAGES : 636 ✧ HERE SINCE : 15/05/2013
Sujet: Re: l'arrache cœur. Dim 28 Juil - 10:24
Elle les entraîne sur le lit, dans leur nid d'amour, et déjà Théotime Puech a oublié qui il était. Il se dit, rapidement, quelque chose comme, oops, je vais l'écraser. Mais mon con, y a aucune chance. Avoir Théotime sur vous, c'est comme être recouvert d'un tas de plumes. Ça fait rien.
- Je te pensais pas comme ça... Il sourit mais garde les lèvres closes. Parler gâcherait tout.
Et ses lèvres, il va plutôt les poser sur les siennes, Et les langues qui s'aiment, et les lèvres qui ne veulent plus jamais se séparer. Et Nausicaa qui s'active. À ôter le superflu : soutien-gorge, culotte, caleçon. Tout gît sur le sol en moins de temps qu'il faut pour le dire, et pourtant, Nausicaa a hésité. Comme une vierge. Comme une première fois.
À chaque geste, à chaque baiser, elle cherche son regard, et il lui sourit, ça la réconforte. Je vais pas partir en courant. Je vais pas te faire mal. Je vais faire bien attention.
C'est les peurs d'une fille qui n'a jamais été touchée, aimée convenablement.
Chacun de ses gestes à lui sont bouleversants de douceur, une main innocente sur un sein, la bouche dans le cou chaud, les dents sur l'arcade de l'oreille.
Toute la nuit, les corps valsent. Dans des mouvements synchronisés, les corps s'épousent pour ne faire plus qu'un, finalement.
C'est beau le corps d'une femme. Ça le trouble d'en voir la beauté, et de savoir qu'on la gâche tellement, qu'on en profite mal, sans regarder vraiment, qu'on l'utilise pour un peu de plaisir, ou parce qu'on s'ennuie. Toutes ces courbes. Ces hanches. Ces seins. Le corps d'une femme, c'est parfait, parole de Théotime, parole de gosse émerveillé.
Plusieurs fois dans la nuit, il devra planter ses dents dans sa lèvre inférieure pour ne pas troubler la quiétude de la chambre, le joli bruit de leurs respirations fortes mais lentes, leurs battements de cœurs à l'unisson.
Time n'est pas un amant des plus sauvages. Elles sont maintenant deux sur Terre à le savoir. Il vous lassera peut-être. À moins que vous ne sachiez comprendre sa douceur, et alors là, vous ne pourrez plus vous en passer.
Comblés de délicatesse, ils s'endorment l'un sur l'autre, c'est-à-dire Nausicaa sur Théo, au lever du jour. Time dort d'un sommeil sans rêves. Time dort une heure, rien de plus. Pour l'enfant des sous-terrains, c'est dur de dormir avec la lumière sur soi, alors il attend qu'elle se réveille à son tour, en souriant, parce que c'est beau, une femme qui dort.
Décidément, les femmes.
À moins que ce ne soit Nausicaa. La belle. Cette nuit, elle a été troublante de douceur, déconcertant.
Ses cheveux sont étalés sur le torse de son amant. Et ça fait sourire de la voir comme ça. Silencieuse. Une telle fille, bruyante d'ordinaire, on s'attendrait à ce qu'elle ronfle la nuit, ou discute toute seule. Elle n'est que calme et silence. Pourtant.
Et dans le ventre de Théotime, à côté du besoin de manger, vient se loger autre chose, une boule. Sous la forme d'une question. Et après ?
Dernière édition par Théotime Puech le Dim 28 Juil - 17:49, édité 1 fois
Invité Invité
Sujet: Re: l'arrache cœur. Dim 28 Juil - 11:12
La nuit passe lentement. Les corps s'entremêlent. Le mien. Celui de Théotime. Les notre. Jamais vécu ça. De toute ma vie. Jamais autant de douceur. Un silence. J'aurais voulu dire mon plaisir. Mais il se retenait. Alors je le faisais savoir dans mon souffle. La main qui glisse contre sa peau. La tendresse d'une caresse. Ou la douceur d'un regard. Aucune conscience du temps. Je sais juste que je m'endors dans ses bras. Comme une âme perdue retrouve sa moitié. Je suis bien contre lui. Tellement bien que je ne mets que quelque minutes à m'endormir. Cette nuit je dors comme un bébé. Cette nuit je ne sens ni solitude, ni rancœur. Comblée jusqu'à la moelle. Et sûrement pour longtemps. Le battement régulier de son cœur. La certitude qu'il ne compte pas bouger. L'abandon oublié. Les heures passent lourdement. Puis vient un rayon de soleil. Qui chatouille mon visage. Salopard. Je grogne. Passe ma main devant mon visage pour le cacher. J'ai pas fermé mes volets hier soir. Ceci expliquant cela. Je cache mon visage contre le torse maigrichon de Time. Je soupire. Tendresse. « Putain de soleil... ». Je peste. Soupire longuement. Dépose un baiser contre son plexus solaire. J'me suis même pas rendue compte du fait que je m'étais endormie entièrement nue. Chose qu'il aurait été bon de savoir. Par simple curiosité ou praticité. Je dépose des baisers sur son torse, pleine d'une nouvelle énergie. D'un nouveau désir. Remonte jusqu'à sa nuque. Jusqu'à ses lèvres. Ouvre les yeux. Sourit. « Bonjour... ». C'est pas vraiment délicat de dire bonjour comme ça. Au réveil. Avec la tête dans le cul. Mais qu'importe. Il m'en tiendra sûrement pas rigueur. Je les reprend avec envie. Mêle nos langues à nouveau dans un ballet tendre et plein d'une certaine envie. C'est ça de satisfaire une femme. Elle en redemandera toujours encore et encore et encore. Finalement je calme mes ardeurs. Passe mes mains dans ses cheveux. Étudie son visage. Silence.
J'aurais tendance à penser que son visage ressemble à celui d'un gosse. Ses traits fins. Sur lesquels je passe mon doigt. Sa mâchoire. Ses lèvres. Je souris. Revient à son regard. Croise le sien. Il a l'air un peu perdu. Mais ça change pas tellement de d'habitude. Je l'ai toujours connu comme ça. Pensif. Perdu. Intrigué. Je me remet à côté de lui. M'assoit. Le regarde. « Ca va bien ? T'as l'air un peu paumé tout à coup... ». Je passe ma main sur son torse. Cache son entrejambe avec la couverture. Me racle la gorge. J'ai les cheveux détachés. J'ai jamais les cheveux détachés normalement. J'men suis même pas rendue compte. Alors je les laisse comme ça. Tomber sur mon dos dénudé. M'étire en riant. Me rallonge finalement contre son torse. Mon visage enfoui contre sa peau claire. Je veux pas qu'il parte. Pas tout de suite. Pas maintenant qu'on a découvert le plaisir d'être unis l'un à l'autre. On part pas comme un voleur après ça. On reste avec sa bien aimée. On l'enlace. On bouffe accessoirement le petit-déjeuné qu'elle a bien voulu nous préparer. On accepte parfois une petite pipe. Juste pour le plaisir. Mais il est pas question de ça ici. Parce que c'est de la douceur. Dans les gestes et les pensées. Alors je soupire longuement. Baille légèrement. Glisse ma main sur sa peau. Une nouvelle fois. Je me lasserai sûrement jamais de la peau de Time. Douce. Tendre. Crémeuse. Un peu comme une peau de petit garçon. Pourtant il est pas un petit garçon. Il est un roi. Un dieu. Un oiseau. Et l'oiseau a prit ses ailes hier soir. Avec le courage d'un homme et la volonté d'un roi. Il est venu jusqu'ici. Et m'a enlevée. Me revient en mémoire la soirée d'hier. La nuit. L'amour. Les corps chauds qui se touchent. Les soupires. La tendresse. Je comprendrais jamais comment j'ai pu passer à côté de ça toute ma vie. Quelle idiote j'ai fais. Je souris à cette pensée. Sid est un piètre amant à côté de Time. Une merde cosmique. Et bien plus encore.
Victor Trompette membre
✧ ÂGE : la moitié de quarante ✧ COEUR : y a des fantômes ✧ MESSAGES : 636 ✧ HERE SINCE : 15/05/2013
Sujet: Re: l'arrache cœur. Lun 29 Juil - 11:54
Après, retour à la normale, mon petit. - Putain de soleil... Nausicaa et les injures. Tu vois. Pas la peine de psychoter à dix heures du matin.
Elle explore son corps de ses lèvres, les yeux clos, comme si elle connaissait le chemin de son torse à ses lèvres par cœur. Et finalement : - Bonjour... Simple courtoisie. Elle reprend immédiatement sa bouche dans la sienne - on l'arrête plus, la petite. Elle en a jamais assez faut croire.
Elle s'assoit en tailleur près de lui, cheveux libres, seins à l'air. Théo sourit. Pas Nausicaa. - Ca va bien ? T'as l'air un peu paumé tout à coup... Théo sourit. Toujours. Alors, Nausicaa sourit aussi. Un peu. Et s'affale sur lui. - Il faut que je fasse pipi. Bisou sur la joue. Il la soulève doucement, comme il cueille les fleurs dans le parc, pour Ondine, et la dépose sur les oreillers. Il traverse la chambre, peu honteux de son corps nu, et découvre derrière la porte les chiens.
Instinctivement, ses mains s'en vont dissimuler ses bijoux de famille, ce précieux cargo. Mais il apparaît bien vite que Bob et Marley ne sont pas intéressés par la chair Puech. Il se tourne vers Nausicaa, riant joliment. Les yeux plissés, comme un asiatique, comme un bébé.
Il erre dans l'appartement à la recherche des toilettes. Et pendant trois secondes, il se sent presque normal. Trop occupé à bien traiter Nausicaa, à l'embrasser convenablement, il en a oublié le reste : un vrai lit, des toilettes, un salon avec un petit canapé. Un vrai logement, quoi. Ça t'en bouche un coin, hein. Un vrai de vrai d'appartement.
Exténué par cette nuit et le manque de sommeil, il s'assoit sur les toilettes. Il reste sur le trône froid cinq, dix minutes peut-être. Le bonheur pour le clodo de s'assoir sur des toilettes propres. Et puis, Nausicaa. Oops.
Il court jusqu'à la chambre, saute sur le lit, il s'affaisse presque sous son poids. Presque. Parce qu'il se trouve dans un appartement des plus normaux, à quelques pièces d'un frigo, ça veut pas dire que soudainement, il a pris du poids. Il reste ce poids plume, ce sac d'os, disons : il reste Théotime Puech.
Ça le fait sourire. Je suis Théotime Puech. Ça sonne plus trop minable, soudain.
Il roule sur le ventre, cul nul. Coup d’œil vers Nausicaa. Elle est bien belle ce matin. Une femme après l'amour, c'est émouvant. Les joues encore rosies de plaisir, les yeux fatigués, les cheveux mêlés par la main de l'amant. Les femmes, les femmes, les femmes.
Est-ce qu'il y a de l'air, dehors, un peu de vent ? Un besoin de respirer soudain. Pour rendre le réveil encore plus doux. Il saute du lit, dissimule son intimité dans son caleçon de la veille, vole jusqu'à la fenêtre. Qu'il ouvre en grand. Le vent s'engouffre dans la chambre, ses cheveux, ses yeux.
- I am just a poor boy though my story's seldom told, I have squandered my resistance for a pocket full of mumbles such are promises. Son visage pivote vers Nausicaa. - Tu fumes pas ?
Sourire. Il est plutôt beau en cet instant.
Invité Invité
Sujet: Re: l'arrache cœur. Lun 29 Juil - 12:50
Ce réveil a été le plus doux de toute ma vie. Une bouffée d’air frais dans un monde de brute. Je me rends compte que mon corps n’a aucune marque. Aucun hématome. Seulement mon tatouage qui cache une cicatrice. Rien de plus. C’est ça l’effet « Théotime ». Il vous change. Vous réveille dans la plus grande douceur. Je souris lorsqu’il prononce ces quelques mots. Qu’il parait qu’on m’arrête plus. Venant de ça bouche ça fait presque étrange. On s’attendrait à une forte gêne mais rien. Il est désirable au possible. Voire même plus encore. J’aurais pu répondre quelque chose de sexuel. Mais je m’en retiens. C’est pas l’endroit ni le moment, même si le reste du monde penserait le contraire. Théotime me dit que tout va bien du regard. Alors je souris en retour. Rassurée de voir que rien n’a changé entre l’instant où il a passé ma porte et ce matin. Malheureusement monsieur doit aller se soulager. Alors il se lève et va vers la porte. L’ouvre et découvre les deux autres amours de ma vie qui attendent sagement. Je me mets à rire lorsqu’il se cache instinctivement les parties. Faut dire que les chiens auraient simplement senti, rien de plus. Mais tout de même ; Il s’en va. Me laisse seule sur le lit. Pensive. J’en reviens pas. De ce qu’il s’est passé hier soir. Du plaisir intense. Sans aucune violence. Du bonheur presque total que j’ai ressenti à chaque instant. Je passe ma main le long de mon corps nu. Cherche quelque chose qui aurait changé entre temps. Ma poitrine rebondie et grossie par l’effet de gravité est toujours la même. Mes jambes aussi. Mes bras. Je me rends compte que l’appartement est un peu grand et que Théo est parti longtemps. Il est sûrement à la recherche des toilettes. Le pauvre. Je me mords la lèvre à l’idée qu’il puisse se sentir mal dans cet environnement différent du sien. Mais avant que je puisse m’en faire trop il revient. Courant comme un gamin. Son corps rebondi contre le matelas. Ca me fait sourire. C’est sur que même si mon lit avait des lattes, il les cassera pas. Chose magique avec un jeune homme resté enfant. Il se met sur le ventre. Découvre son derrière que j’aurais presque envie d’embrasser. Mais j’en fais rien. Je reste là à l’observer. Soudainement silencieuse. Les mots sont de trop le lendemain matin de l’amour. On devrait les réserver à des heures plus tardives. Ou quand on en a vraiment besoin pour se comprendre.
J’ai l’impression soudaine d’avoir couché avec une pile. Il se relève rapidement. Va ouvrir la fenêtre et laisse s’engouffrer l’air dans la chambre. Si c’est pour faire comprendre qu’on pue, c’est sympathique comme technique, sinon, je comprends pas vraiment le but de la manœuvre. Il a mit son caleçon. Tiens, c’est fini l’amour pour le reste de la journée. Dommage, j’en aurais bien remis une couche… Puis vient la question de la clope. Je hausse les épaules. Me lève encore nue. Vient dans son dos pour me blottir contre lui. Fourre mon visage dans sa nuque. Soupire longuement. « J’y pensais pas… A vrai dire, je fume pas la fenêtre fermée, j’ai pas envie que mes chiens soient gênés par la clope… ». Je m’écarte un peu. Attrape mon paquet. En sort une. La pose entre mes lèvres. L’allume. Tire. Le même schéma que chaque jour que dieu fait. Encore nue je regarde les toits de Paris. De toute façon y’a jamais un chat qui passe dehors alors qu’importe. J’expire. « Si t’as faim tu peux te servir dans le frigo… Y’a pas grand-chose mais si tu veux commander y’a le téléphone juste à côté du lit… ». Je souris. Retourne m’allonger dans le lit. Je suis pas spécialement épuisée. J’ai seulement la flemme de tout. Particulièrement de me lever. Alors je me mets sur le ventre. M’étire en soupirant. Observant le corps de Théotime. Sourit. Si c’était possible, je passerais ma journée ici. Comme ça. A rien foutre. Nue dans mon lit. Avec le Time. Alors j’essaie de lui donner envie de revenir avec moi. Je m’assois sur le lit. Je joue les femmes désireuses. Ecarte mes cuisses et passe une main entre. Tire sur ma clope et l’écrase. Expire longuement. Passe une main dans mes cheveux longs. Tend ma poitrine vers lui. Comme pour l’inviter à se joindre à moi. Mais j’crois que Théo a pas envie de revenir. Qu’il est resté immobile trop longtemps. Et qu’il est lassé. Alors j’attends de voir. S’il bouge ou non.
Victor Trompette membre
✧ ÂGE : la moitié de quarante ✧ COEUR : y a des fantômes ✧ MESSAGES : 636 ✧ HERE SINCE : 15/05/2013
Sujet: Re: l'arrache cœur. Mar 30 Juil - 10:40
Un petit bras autour de sa taille, ventre contre dos, menton posé sur l'épaule. Nausicaa se fait toute câline. Le bon con se laisse faire, pas malheureux. Mais un peu gêné sous ses grands airs d'homme, quand même. Comme si il réalisait, soudain.
Eh oui mon con, t'as couché avec une demoiselle cette nuit. De la plus noble des façons, oh c'est sûr. T'as été doux et tout le bazar. Et maintenant elle t'enlace comme une amoureuse. Nue. Mon bon con.
Un souffle chaud dans sa nuque - c'est Nausicaa qui soupire.
- J’y pensais pas… A vrai dire, je fume pas la fenêtre fermée, j’ai pas envie que mes chiens soient gênés par la clope… Tu souris, Théo. Une vraie maman, la Nausicaa. Pour pas emmerder les chiens. Trop cute. Mais il sourit dans le vide, de là où elle est nichée, elle voit pas ses lèvres, tant chéries, s'étirer en un sourire.
Elle va chercher son paquet tout plein de maladies. FUMER TUE. C'est écrit en gros mais tous les fumeurs s'en fichent. Time baisse la tête. Et quand elle place le bâton entre ses lèvres, il voudrait le lui arracher et lancer loin, bien loin, cet engin de malheur. Alors que c'est lui, qui a fait la remarque. Tu fumes pas ?
Faudrait savoir, Théthé.
Puis, deuxième choc. Nausicaa, nue, face à tout Paris. Est-ce parce qu'ils ont partagé une nuit, son corps lui appartient ? Est-ce qu'après cette nuit d'amour, il peut exiger d'elle qu'elle s'expose un peu moins ? Comme si sa petite personne était devenue sa propriété ?
Il se tait. Nausicaa fume. Normal.
- Si t’as faim tu peux te servir dans le frigo… Y’a pas grand-chose mais si tu veux commander y’a le téléphone juste à côté du lit… Il secoue la tête. Et le timing est parfait, parce qu'au même moment, son ventre gargouille fort, tellement fort. C'est sa faim qui lui dit : s'il te plait, pour une fois, ne m'ignore pas. S'il te plait, on te propose de me faire disparaitre, saisis ta chance, merde.
Non, il laisse la faim où il est. Parce qu'il voudrait pas que Nausicaa croie qu'il ait fait ça juste pour la bouffe, un bon vrai lit, la sensation de normalité. Et pourquoi il a fait ça, d'ailleurs ?
Il se pose contre l'appui de fenêtre et découvre, étonné, la Nausicaa allongée dans le lit, les seins en avant, pointés vers lui, la moue aguicheuse, le regard brûlant. C'est plutôt explicite.
Il va gentiment s'étendre près d'elle, pose sa tête sur son ventre. Dit : - Si tu veux quelque chose de moi, t'as juste à venir le chercher ... Sourire à moitié coquin, à moitié gêné.
Il sait embrasser. Il sait venir chez elle et lui prendre son corps. Tout ça, il sait. Mais après ? Après, il sait pas. Quand elle l'aguiche, il sait pas. Quand il se réveille à ses côtés, il sait pas. Quoi faire, quoi dire. Et il a comme l'impression de s'être embarqué dans une aventure plus grande que lui. Dont il sait pas comment en sortir. Il sait même pas si il en a envie. Parce que ça fait du bien, pour une fois, d'être désiré, aussi, merde, quoi.
Invité Invité
Sujet: Re: l'arrache cœur. Mar 30 Juil - 11:46
Malgré que son ventre gargouille. Time va pas manger. Il reste là comme un cas. J’ai du mal comprendre sa logique. Pour une fois qu’un frigo lui tend les mains il devrait être content. Mais il en fait rien. Alors je sais pas quoi dire. Ou quoi faire. Alors j’attends sagement. Pleine d’envie. S’il ne comprend pas pour le frigo. Il comprend pour le lit. Il m’y rejoint et je souris. Soudainement tentée par une certaine proximité. Il pose sa tête contre mon visage. Je passe une main dans ses cheveux. Caresse. Je sens qu’il est pas vraiment à son aise. Je sais ce que ça veut dire. Ca veut dire une discussion gênante. Ca veut dire des regards qui partent. Ca veut aussi dire que le Théotime va encore avoir du mal à s’ouvrir. Mais je ne dis rien. Il me dit sagement que si je veux quelque chose, je peux venir le chercher. J’ai soudainement du mal à y croire. Mais je reste une nouvelle fois muette. Il a l’air calme. Pas assez reposé mais ça c’est presque habituel. Quelque chose de tout à fait normal pour quelqu’un qui dort peu. Il va être temps d’aborder les sujets qui fâchent. Et pourtant j’y vais à reculons. Mais quand on passe une nuit comme celle-ci on peut pas rester muet sur sa signification. Je me racle donc la gorge. Sourit avec tendresse et caresse encore ses cheveux comme pour l’attendrir avant la grande tempête. « Tu sais… J’aime pas parler de ce genre de choses… Les sujets sérieux ça me donne envie de gerber… Mais j’crois qu’on doit parler Théo… De nous. ». Putain c’était dur à sortir mais j’ai enfin fini par la sortir. La vérité. Les sentiments et ce qu’ils inspirent. J’ai tendance à croire que ce genre de sujets sont là pour foutre la merde. Mais j’sais pas comment continuer sans en parler. Sans l’évoquer au moins un peu. Alors on prend notre courage à deux mains et on se jette à l’eau. Parce que ce sera pas Théotime qui fera le premier pas.
Je ferme les yeux. Une main encore fourrée dans les cheveux du Time. Il va pas aimer. Etre poussé comme ça. Mais qu’importe, il doit bien s’y attendre. On vient pas chez une fille en pleine nuit, lui fait l’amour et dort chez elle sans s’attendre à donner au moins quelques petites explications. Je me mords la lèvre. Soupire longuement. « C’est juste que… C’était magique hier soir… Et j’aurais jamais pensé vivre ça un jour… Mais on est quoi maintenant ? Enfin, ça se passe comment ? Tu connais un mode d’emploi du lendemain de paradis ? ». Je souris. Gênée d’avouer que hier soir a été pour moi un réel plaisir. Je rougis un peu. Maladroitement je remets une mèche de cheveux blonds derrière mon oreille. Vient embrasser Théotime. J’ai jamais été réellement « en couple », alors je sais pas tellement comment ça fonctionne et comment on doit faire. Sa douceur me touche. Les sentiments sont là. Mais je suis incapable de trouver les mots pour les exprimer. Maladroite et perdue. Je tente par mes lèvres de faire passer toute ma reconnaissance pour la nuit dernière. La dernière fois qu’on avait ouvert la bouche, on s’était quittés en mauvais termes. Je m’attendais même pas à ce qu’il revienne vers moi un jour. Mais il l’avait fait. Je quitte ses lèvres à regret. Sourit. Caresse sa joue. « T’es le meilleur amant que j’ai jamais connu… Et si je m’écoutais, on ferait l’amour chaque seconde de chaque jour… Mais j’crois qu’on serait épuisés à un moment… ». Je redeviens sérieuse quelque instant. Passe ma main sur sa joue avec tendresse. Souris. « Je veux pas que tu partes comme un voleur comme la première fois que tu m’as vraiment embrassée… Je ressens des choses fortes pour toi Théo… Je veux qu’on soit plus que des amis qui se bisouilles. ». Je passe mes lèvres contre les siennes. Soupire. J'ai peur de souffrir. Encore une fois. A cause de Time. Alors je me protège, ne met pas mes attentes sur un piédestal. Attend que l'homme parle. Exprime ses sentiments. Fébrile. J'ai envie de lui. De sa peau. De ses lèvres. De son membre. Sans pour autant vouloir le côté charnel. Seulement la tendresse. Et l'idée de son corps contre le mien. Scellés dans une douce étreinte.
Victor Trompette membre
✧ ÂGE : la moitié de quarante ✧ COEUR : y a des fantômes ✧ MESSAGES : 636 ✧ HERE SINCE : 15/05/2013
Sujet: Re: l'arrache cœur. Mar 30 Juil - 20:51
Sa petite main se promène dans les cheveux blonds de Théotime. S'y égare. La laisse choir là. Et tant d'attention, tant de tendresse destinée à lui, ça le tue. Il lui dirait presque qu'il l'aime, sous l'effet de la joie. Qu'il va lui décrocher la lune et les étoiles pour pas que la première se sente seule. Qu'il va l'emmener voir les plus belles montagnes, les plus beaux lacs, les plus beaux océans. Mais non.
Il a ni la flamme, ni la flemme.
Il va presque lui dire : tu peux manger, toi, si tu veux. je peux te faire une omelette ! Ah oui, Théotime Puech était un très grand cuisinier en son temps.
Mais non. (Bis) Nausicaa a sa tête des grandes discussions. Une nouvelle tête, autant dire.
Time n'a jamais regardé How I Met Your Mother ou Awkward - il ne connaît pas les concepts de the talk et du DTR : define the relationship. Mais à la tronche de Nausicaa, il peut bien dire que quelque chose arrive.
- Tu sais… J’aime pas parler de ce genre de choses… Les sujets sérieux ça me donne envie de gerber… Mais j’crois qu’on doit parler Théo… De nous. Aaaaaaaaah. Les choses sérieuses, enfin.
Tu déglutis bien bruyamment, Théo.
- C’est juste que… C’était magique hier soir… Et j’aurais jamais pensé vivre ça un jour… Mais on est quoi maintenant ? Enfin, ça se passe comment ? Tu connais un mode d’emploi du lendemain de paradis ? Il ose pas la regarder mais il hausse quand même les épaules. Dans le vide. Ça se passe comment ? Ben. Ça se passe pas. Le Théotime, il est jamais sorti avec une fille. Parce qu'il est depuis peu un amant extraordinairement original, ça veut pas dire que soudainement, il sait tout sur tout.
Elle se courbe vers lui, et l'embrasse - celui-là, il l'attendait vraiment pas, et il en profite pourtant. Il est doux. Nausicaa, maintenant, c'est comme si elle avait piqué sa façon d'embrasser à Théotime.
- T’es le meilleur amant que j’ai jamais connu… Et si je m’écoutais, on ferait l’amour chaque seconde de chaque jour… Mais j’crois qu’on serait épuisés à un moment… Petit rire. Le meilleur amant. Voilà qui lui réchauffe un peu son cœur, et son ego au passage.
- Je veux pas que tu partes comme un voleur comme la première fois que tu m’as vraiment embrassée… Je ressens des choses fortes pour toi Théo… Je veux qu’on soit plus que des amis qui se bisouilles.
Et elle reprend le même chemin : vers les lèvres. Mais le cœur n'y est pas, du côté Théotimien.
- D'a ... d'accord ... Oh, please. Man up. - J'suis désolé ... Désolé de ? - J'voulais pas ... enfin ... Désolé parce que c'est tellement dur d'aimer quelqu'un qui t'aime pas. Je le sais. Il se tait.
Et Ondine ? Quoi, Ondine ? Bah ... Ondine ! Mais laisse-là Ondine, t'as pas compris qu'elle voulait pas de toi pour l'instant ? Ça change rien aux sentiments. Oh t'es tellement niais Théo ... Ta gueule. Eh ! Nausicaa déteint sur toi ? Tais-toi, s'il te plait.
Oui, Nausicaa, n'oublierais-tu pas un peu Ondine, par hasard ?
Ainsi, la boucle s'agrandit. Nausicaa aime Théo qui aime Ondine qui aime Félix qui aimait Angélique. Quel joyeux bordel.
Puis, il se tait plus. - Je ferai c'que tu veux que j'fasse. Sourire gamin. - Tu veux que j'fasse quoi ?
Parce que tu t'es mis dans ce pétrin tout seul et que tu sais plus comment faire pour t'en sortir. Alors à partir de maintenant, tu redeviens le gentil. Pas le gentil qui embrasse pour donner du bonheur. Le gentil qui fait ce que vous attendez de lui, et paraît ainsi tout gentil. Le gentil qui agit pas. Le gentil qui attend sagement qu'on lui donne la permission. Parce que quand tu fais des choses, t'en arrives là. À ces choses bizarres. Sans autre issue que de te soumettre aux envies de Nausicaa.
Invité Invité
Sujet: Re: l'arrache cœur. Mar 30 Juil - 22:21
Je me rend compte. Que tout va mal. Que tout est foutu en l'air. Alors je dis rien. Quand il hésite. Je comprend tout de suite que tout va mal. Je regrette amèrement d'avoir posé la question. Je me flagelle en pensée. Et je sais qu'il n'y a plus rien à faire pour arrêter le massacre. Ondine est encore là. Présente plus forte encore. Et ça mal. Mon cœur en prend un coup. Et lorsqu'il se présente comme un homme objet je soupire. Il a tout gâché. Ou j'ai tout gâché. A vrai dire j'ai du mal à comprendre qui blâmer dans cette histoire. Ma naïveté ou bien son mensonge aberrant. Je déglutis. « Laisses tomber c'est sûrement trop compliqué pour l'instant... On verra ça un autre jour... ». Me redresse et vais enfiler quelques vêtements rapidement. Soudainement la tendresse ma froidement quittée. Sans que je ne puisse contrôler sa fuite. J'enfile un t-shirt sur ma poitrine froide. Un sous-vêtement. Un short. Vais dans la cuisine sans un mot. J'ai pas envie de me prendre la tête. L'ancienne Nausicaa aurait tué sur place Théotime. La nouvelle laisse couler l'eau et attend sagement que les choses finissent pas changer. Un jour peut-être son amour pour Ondine se dissipera. Tu peux toujours rêver ma belle. L'espoir fait vivre. Je me sens comme une idiote. J'me suis laissée faire hier soir. Bien naïve de croire qu'il tenait à moi... Bien naïve d'imaginer une seule seconde que Théotime puisse avoir un quelconque amour dissimuler sous sa poitrine. J'ai soudainement faim. Une putain de faim de loup. Une envie d'engloutir tout et n'importe quoi. Avant cela je sers les chiens qui réclament leurs gamelles. Je vais ensuite préparer à manger. On a quoi dans les placards ? Un paquet de nouilles. Du jambon. De l'emmental. Je fais le repas. Fais une plâtrée de nouilles afin de nourrir nos deux estomacs. Me rend compte de l’absurdité de mes pensées précédentes. Je reviens vers Time. Penaude.
Mon cœur bat la chamade à l'idée d'avouer que j'ai eu tord. Mais j'crois que c'est la meilleure chose à faire. La plus intelligente. Je dépose la casserole sur la commode juste à côté du lit. Les deux assiettes aussi. Les couverts. J'observe Time. Soupire. « Je veux que tu me dises la vérité... Je veux que tu sois pas venu hier soir pour te vider les couilles... Parce que moi ça m'a marquée. Dans mon cœur. Alors si tu ressens rien je fais quoi moi ? ». Je hausse les épaules. Soudainement perdue dans le vague. Ouais, je fais quoi moi si Time y ressent rien ? Je mets la clef sous la porte ? J'attends sagement que son cœur daigne arrêté de battre pour une idiote qui l'aimera jamais ? J'me fais une grille de sudoku histoire de passer le temps ? Moi je veux son cœur. Tout entier. Moi je fais quoi ? Je prend sa main. La passe sous mon t-shirt. La place sur mon sein gauche. Vient reprendre ses lèvres. J'essaie de communiquer. Toute mon affection. Ma tendresse et mes attentes. J'essaie de lui faire comprendre à quel point je tiens à lui. Mais j'ai peur. Peur qu'il parte comme il l'a fait la dernière fois. Peur qu'il attrape mon cœur et le réduise en morceaux seulement pour le plaisir de faire mal. Théo ferait pas ça. Théotime est gentil. Mais j'crois qu'il comprend pas que sans le vouloir, il me fait mal. Il sait pas que sans le vouloir, il me donne envie de tuer Ondine de mes propres mains. Il le sait pas non plus que lorsqu'il se tait il me fait comprendre qu'il est pas prêt. Et vient alors la question tant redoutée : pourquoi il est venu hier soir... J'en ai tellement marre de penser comme une fille... J'en ai tellement marre aussi de me prendre la tête pour des conneries. Mais quelque part, ça prouve que je tiens à lui. Alors j'intensifie encore un peu notre baiser. Enlève mon t-shirt comme pour lui faire comprendre que peu importe la situation, je suis à lui. Je viens à califourchon sur lui. Reprend ses lèvres que j'embrasse avec ferveur. Soudainement perdue dans un flot de sensations délicieuses. L'adrénaline glisse dans mes veines. Extase.
Victor Trompette membre
✧ ÂGE : la moitié de quarante ✧ COEUR : y a des fantômes ✧ MESSAGES : 636 ✧ HERE SINCE : 15/05/2013
Sujet: Re: l'arrache cœur. Mer 31 Juil - 10:33
Non. Nausicaa ne veut pas d'un soumis, elle veut d'un homme, un vrai, un Homme avec un beau et grand H majuscule. Et un Homme, Théotime en a été un cette nuit, à ses yeux. Ce Théo-là, elle le veut. Mais c'est un Théo qui ne pointe le bout de son nez que trois fois l'an. Et maintenant, en fait, il est parti pour toujours. C'est un Time soumis ou rien.
Tu choisis quoi, Nausicaa ?
- Laisses tomber c'est sûrement trop compliqué pour l'instant... On verra ça un autre jour... Abandonner.
Un t-shirt sur sa poitrine nue. Un short sur ses hanches. Retour de Nausicaa Laurent. Elle s'en va et il ne la suit pas, bien trop las de toujours devoir la poursuivre, bien trop las de toujours lui faire du mal.
Il pense à Félix. L'amour de sa vie. Félix saurait quoi faire. Félix se foutrait de son ami, pour la merde dans laquelle il s'est mise. Et puis il lui dirait comment réagir. Comment sortir de la situation. De A à Z. Mais Félix est pas là. Félix est dans les bras d'Ondine. Félix a pas le temps pour les histoires sordides de son compagnon de fortune et d'infortune.
Théo s'occupe. Comme il peut. Pendant que Nausicaa s'active à la cuisine. Son t-shirt est près de l'oreiller, roulé en boule. Il le lance en l'air. Le rattrape. Le relance. Le rattrape. Puis dans un geste violent qu'il ne comprend pas, il le jette à l'autre bout de la pièce. La respiration difficile.
Il se calme. Et il imagine qu'il est quelqu'un d'autre. Il s'appelle ... Paul. C'est bien ça Paul, c'est classique au possible. Paul a vingt ans. Paul fait des études de droit. Paul a gentiment fait l'amour à sa petite amie cette nuit. Et la mignonne, elle leur fait à manger, maintenant. Ils vont déguster le tout dans le lit, lovés l'un contre l'autre. La petite amie - une Chloé, ou une Mathilde - revient et à voir son amoureux presque nue sur le lit, elle sourit tendrement. Elle a quelques années de plus que lui. Elle l'a connue au lycée et ils ont été au bal de fin d'année ensembles. Et elle espère qu'un jour, ils se marieront.
Oh, qu'est-ce que ce serait facile.
Retour à la réalité - et Nausicaa revient dans la chambre la mine fermée. Sur la commode, il y a une casserole qui lui fait gentiment de l’œil. Qu'est-ce qu'il peut bien y avoir là dedans ? Rien qui ravira ton palais Théo, n'y touche pas, t'es pas chez toi, tu profites pas de la bouffe des autres, c'est mal.
De toute façon, Nausicaa veut parler. - Je veux que tu me dises la vérité... Je veux que tu sois pas venu hier soir pour te vider les couilles... Parce que moi ça m'a marquée. Dans mon cœur. Alors si tu ressens rien je fais quoi moi ?
Il reste silencieux, le bêta. Il prend le temps de chercher ses mots. Mais sa tête est ailleurs.
Et soudain, sa main est sur un sein, qu'il connaît. Celui de Nausicaa. Oui ? Il sent le cœur battre sous la peau. Mais c'est pas ça, le but de Nausicaa.
Elle se penche vers lui, le caresse de ses cheveux, de ses lèvres sur les siennes. Mais c'est pas assez pour la demoiselle et, sous les yeux vides du Théotime, elle enlève le t-shirt qu'elle a passé il y a quelques vingt minutes, s'assoit sur son ami, et continue le baiser interrompu. C'est bon, alors il se laisse faire, mais c'est pas bien, alors il se redresse. Et leurs visages à quelques centimètres l'un de l'autre, il chuchote : - Arrête, c'est pas bien, c'est pas joli ... Tu t'vends à moi, t'essaies de m'avoir avec tes lèvres charnues ... Qu'il embrasse. - Tes tout petits seins ... Qu'il embrasse. - Ton cou ... Qu'il embrasse.
Oh, merde.
Il se réveille, il se retrouve. - C'EST PAS BIEN ! En s'écartant d'elle, en s’effondrant sur les oreillers. - Pardon, j'ai crié. Ah bon ?!
- J'suis pas venu me vider les couilles. C'est assez moche comme expression. Je voulais m'excuser et je savais que t'en avais envie, et puis ... moi ... aussi ... Mais, ... j'croyais pas qu'on faisait ça comme des amoureux. Les bisous, tout ça. J'pensais qu'on se soutenait, qu'on ... rendait heureux l'autre. J'voulais pas que ce soit concret et réel au point de ... d'avoir une relation amoureuse ... e tout ...
Piteux.
Invité Invité
Sujet: Re: l'arrache cœur. Mer 31 Juil - 11:55
Je me perds dans ses lèvres. En apprécie la texture. La douceur. Théo se redresse. Il parle. Il dit que c’est mal ce que je fais. Il décrit mon corps maladroitement. L’embrasse au passage. Ouais, mes atouts me servent souvent avec les hommes mais y veut pas. Il crie. J’ouvre de grands yeux. Soudain effrayée par le Théo. Je l’ai jamais entendu crier. Jamais. Alors mon cœur se serre. Je soupire. Le laisse discuter. Il s’excuse. Y’a intérêt qu’il s’excuse. Même les chiens ont levé le museau pour comprendre ce qu’il se passait. L’un d’eux à mes grogner. Montrant qu’il n’était pas du genre à laisser quelqu’un faire du mal à sa maitresse. Il parle. Explique les raisons de son retour. Je penche la tête. Maladroitement. Soudainement, je crois que je le comprends. Il veut pas quelque chose de sérieux. Je hausse les épaules à la fin de sa phrase. Réfléchi à mes attentes. Mes envies. J’ai envie de lui là maintenant tout de suite mais j’crois pas que ça va pouvoir se faire. Penaude. Je le regarde. Fébrile je viens m’allonger à côté de lui. Prend sa main dans laquelle j’entrelace mes doigts aux siens. Un brin de tendresse plus tard. Je regarde le plafond. Tousse. Fronce les sourcils. « Tu continueras à m’embrasser, à me faire l’amour… Si jamais on est pas dans une relation amoureuse ? Dis tu me feras ces fameux bisous dans le cou que j’aime tant si on est pas dans une relation amoureuse ? Parce que moi j’aime ça que tu m’embrasse… Et que tu me fais l’amour. ». Regard d’enfant. Moue délicate. Ce visage, je l’offrais à mon père pour avoir quelque chose. Je sais que c’est vilain mais qu’importe. J’assume complètement cette fourberie de ma part. Je dépose un baiser sur le dos de sa main. Du bout des lèvres. Ce serait plus simple avec un autre amant, j’aurais eu tout ce que je voulais en me déshabillant et en ajoutant mon corps devant lui. Mais on parle pas de sexe mais de sentiments, je sais pas du tout comment on fait avec ça. J’ai jamais été amoureuse. J’ai jamais eu peur de perdre quelqu’un non plus. A part papa. Alors je marche sur des œufs. Tente de retenir l’oiseau comme je le peux. En lui avouant maladroitement mes désirs. Sans qu’il ait l’impression que je veuille l’étouffer.
Je baille longuement. Viens me blottir dans son cou. Y dépose des baisers du bout des lèvres. Tendrement. Tout en douceur. J’arrive pas à m’en empêcher. C’est plus fort que moi. Sa peau contre la mienne. La douceur et la tendresse de quelques baisers. Mais j’crois que je l’effraie. Alors je reste contre lui. Pose ma main libre sur son torse. Capte les battements de son cœur réguliers. C’est bon, au moins il est pas encore en train de crever. « Si tu veux on peut manger… J’ai fais des nouilles à l’emmental avec du jambon… J’suis désolée, je suis pas du tout une bonne cuisinière… Je suis déjà surprise d’avoir réussi à cuire des nouilles… ». Sur ses mots je me lève et vais chercher la casserole que j’avais préparée pendant mon temps de réadaptation. Dépose nos assiettes sur le lit. M’assoit en tailleurs. Sourit largement comme si toute cette histoire n’était qu’un rêve. A vrai dire, je me contenterais de n’importe quoi pourvu qu’il continue ses tendresses. Alors j’en ai rien à foutre. Qu’on mette pas de label à tout ça… Pourvu qu’il reste. Qu’il me témoigne autant d’affection qu’hier soir. Encore et encore. J’aime tellement être auprès de lui. Contre lui. A le bisouiller, à le caresser. L’embrasser aussi. Surtout l’embrasser. A cette idée je souris d’ailleurs. J’suis droguée aux lèvres du Time. Mais j’crois qu’il le sait pas ça Time. Alors en même temps que je lui serre une plâtrée de nouilles, je souris. Et reprend la parole. « Je m’en moque qu’on mette pas de label sur nous. Tant qu’on arrive à passer du temps ensembles, comme ce qu’on fait en ce moment… Juste toi, moi… Des câlins… Et des bisous. ». Je me serre des nouilles. Commence à manger comme une gamine. Ma poitrine nue face aux yeux de mon amant. J’suis pas gênée par mon corps. Je l’observe. J’ai déjà commencé à manger et il prend rien… C’est stressant. Merde. J'crois que je suis réellement une mauvaise cuisinière...
Victor Trompette membre
✧ ÂGE : la moitié de quarante ✧ COEUR : y a des fantômes ✧ MESSAGES : 636 ✧ HERE SINCE : 15/05/2013
Sujet: Re: l'arrache cœur. Jeu 1 Aoû - 10:59
Vous êtes perdus.
Théo ne sait plus quelle gentillesse déballer. Et Nausicaa a perdu ses mots.
Enfin, non. - Tu continueras à m’embrasser, à me faire l’amour… Si jamais on est pas dans une relation amoureuse ? Dis tu me feras ces fameux bisous dans le cou que j’aime tant si on est pas dans une relation amoureuse ? Parce que moi j’aime ça que tu m’embrasse… Et que tu me fais l’amour. Oh, ce ton de gosse qu'elle a.
Papa, Papa, je veux la poupée dans le magasin, tu me l'achètes dis ? Maman, je peux aller jouer chez la voisine, hein maman je peux ?
Non, tu te trompes pas. Nausicaa Laurent, celle-là même qui insulte tout, y compris le vent et les étoiles, celle qui est mariée à deux énormes chiens, qui utilise les injures comme des marques de ponctuation. Cette Nausicaa est bien en train de te supplier de la garder.
Elle se love contre lui, et oh, Dieu que c'est agréable la chaleur humaine. Même quand dehors, il fait trente degrés. Alors, bon, il la laisse là, sans en rajouter - quand même, il a du cœur.
- Si tu veux on peut manger… J’ai fais des nouilles à l’emmental avec du jambon… J’suis désolée, je suis pas du tout une bonne cuisinière… Je suis déjà surprise d’avoir réussi à cuire des nouilles… Oh, Dieu, bis. Le ventre gargouille à nouveau. Et cette voix dans la tête, qui lui répète : t'es pas venu pour ça, Time. Elle est pas ta femme à tout faire - l'amour, les baisers, la bouffe.
Il fixe poliment l'assiette remplies de pâtes.
Il mangeait ça quand il allait chez les grands-parents de Félix. Les jours de semaine évidemment. Parce que le week end, c'était autre chose. Le dimanche surtout. C'était le grand repas, trois poulets rôtis, des patates cuites à la vapeur, assez pour tout le village. Et les desserts.
Time, tu tortures ton estomac, là.
Et Nausicaa ne mange pas, Nausicaa est plus attirée par le Théo que par ses pâtes. - Je m’en moque qu’on mette pas de label sur nous. Tant qu’on arrive à passer du temps ensembles, comme ce qu’on fait en ce moment… Juste toi, moi… Des câlins… Et des bisous.
Il la fixe. (Bizarrement, elle mange avec beaucoup d'élégance.)
Pas de label. Juste du sexe. Juste des baisers. Juste ... Ah, d'accord. Alors, c'est comme Félix et Ondine. L'élève suit le maître. Ne le dépasse pas.
- Mais ... Aaaah, tu comprends pas, hein. Il s'est tu tout ce temps, mais vraiment, au bout d'un moment, il faut lui expliquer la vie, à Théotime Puech.
Les yeux perdus dans l'assiette de pâtes pleines de gruyères et de jambon, il essaie de résumer : - On est pas des amoureux mais des fois on ... s'embrasse, et on fait l'amour, et ... Il est mignon, tout rouge comme ça. - Mais juste des fois ? Ou tout le temps ? Y aura toujours des moments où on parlera des nuages ? Et tu t'énerveras toujours contre moi quand je suis trop gentil ? Et il se garde bien de lui demander si elle l'aime, alors que c'est ça, le plus important. Au final.
Et puis, il s'autorise à saisir la fourchette. Il la plante doucement dans une pâte, si doucement qu'elle s'échappe. Il la reprend plus fermement et la glisse dans sa bouche. Oh, Dieu, ter. Une deuxième, une troisième, une quatrième, puis il y va franco, il couche une dizaine de pâtes sur la fourchette. Elles chatouillent son palais ravi.
Gros, grand, joli sourire.
- Ah putain. J'ai pas aussi bien mangé depuis ... Cent ans, au moins. Hier, j'ai eu droit qu'à une pomme que Sid m'a gentiment donné.
Sid.
Invité Invité
Sujet: Re: l'arrache cœur. Jeu 1 Aoû - 11:40
Je mange mes pâtes. Faites avec autant d’amour que possible. J’crois que j’ai jamais fait des pâtes aussi réussies et j’en suis fière. Je souris. Soudainement heureuse d’avoir pu contenter mon petit ventre. Théo ouvre la bouche. Me ramène à la réalité. Je comprend que quelque chose le chatouille. Je fronce les sourcils, curieuse de savoir ce qu’il n’aime pas dans cette proposition. Après tout, c’est lui qui veut pas mettre de label. C’est lui qui n’est pas amoureux. Moi je l’aime. Alors j’essaie de le garder. Il rougit. J’crois que c’est la chose la plus attendrissante au monde. Time qui rougit. J’ai presque envie de le prendre dans mes bras. De le câliner. De l’embrasser. De lui dire que tout ira bien. Mais entre nous y’a deux assiettes. Des nouilles. Je souris. Quand il prend cet air d’enfant curieux. J’pourrais craquer pour cette expression. J’pourrais mourir pour cette expression. Je hausse les épaules. Fourre une nouille dans ma bouche et mâche. Soudainement intéressée de voir qu’il devient intéressé par la définition des termes de notre relation. « Bah… Moi je pourrais le faire tout le temps… On parlera toujours des nuages… Et je risque encore de m’énerver contre toi parce que t’es trop gentil… Parce que des fois tu m’énerve à être trop gentil… Mais j’taime alors j’ai envie d’être avec toi… Et ça peu importe ce qu’on fait… Même manger des pâtes et parler des nuages. ». Je baisse les yeux. Soudainement gênée d’avoir avoué ce que je désirais réellement. C’est pas facile de dire ce qu’on ressent en fait. Mais ça fait du bien. Après on est léger. Léger comme l’air. J’me sens tellement bien que je mange encore plus goulument. Je me sens fichtre bien. Comme un coq en patte ! D’ailleurs Time comme même à prendre sa fourchette et à manger. J’en suis d’autant plus heureuse. Il semble apprécier mon repas. Même si c’est que des pâtes et du jambon. Faut pas qu’il s’attende à Master chef avec moi, ou alors il aura Master pizza… C’est pas mal aussi Master pizza.
Théo rouvre la bouche. La première partie de la phrase me fait sourire. Puis je commence à tilter. Sid. Il a dit Sid ? Mon visage se referme en entendant le prénom du loup. Du connard de service. J’ai presque envie de l’étriper pour avoir osé prononcer ce prénom maudit. J’crois que c’est comme Voldemort dans Harry Potter, on a pas le droit de le dire. Je détourne les yeux. Soupire longuement. Grogne. « Tu le connais… Sid ? ». C’est pas contre lui. Mais je recommanderais à personne de connaitre cet homme. Oh non. A personne. J’ai soudainement plus faim. Alors je mets le reste de mon assiette dans la casserole. Les chiens se rapprochent. Alléchés par l’odeur de la bouffe. L’un d’eux vient contre moi. Je passe ma main sur sa tête. Le caresse avec une certaine tendresse. Soupire. J’crois qu’il comprendra pas si j’explique pas ce qu’il se passe entre moi et Sid. Pauvre Time. S’il savait la vérité. « Sid c’est un connard… Un enfoiré qui pensait qu’à me baiser et rien d’autre. Si je pouvais je le tuerais… Comment t’as fais pour rencontrer une merde pareille ? Fais attention avec lui, il est dangereux… ». Je ne mâche pas mes mots lorsqu’il s’agit de Sid. Jamais. Parce qu’il n’a jamais fait la même chose pour moi. Je revois encore notre dernière altercation. Une horreur. J’aurais pu le tuer sur place. Si j’avais pu. Il ne lisait pas en moi comme le faisait Time. Il ne voyait pas que j’avais un cœur. Il me prenait pour une merde. Chose que je n’acceptais pas. Je soupire. Regarde Time dans les yeux. Soudainement désintéressée par le sujet « Sid ». Je viens m’allonger à côté de mon compagnon. Caresse doucement son dos pendant qu’il continue de manger ses pâtes. Je souris en le voyant. Ca m’adoucit cette enfance qu’il dégage. Il me rend tendre. « Si tu veux tu peux t’resservir… Ca me fait plaisir de te voir manger comme ça… T’es mignon quand tu fais le petit garçon. ». Je souris. Le regarde. Je m’inquiète soudainement pour lui. De savoir qu’il connait Sid. Que ce dernier puisse avoir une influence sur lui… C’pas comme si Sid et moi on était amis… Loin de là. Mais Sid ne me connaissait pas comme Time me connait… Chose importante…
Victor Trompette membre
✧ ÂGE : la moitié de quarante ✧ COEUR : y a des fantômes ✧ MESSAGES : 636 ✧ HERE SINCE : 15/05/2013
Sujet: Re: l'arrache cœur. Ven 2 Aoû - 11:28
- Bah… Moi je pourrais le faire tout le temps… On parlera toujours des nuages… Et je risque encore de m’énerver contre toi parce que t’es trop gentil… Parce que des fois tu m’énerve à être trop gentil… Mais j’taime alors j’ai envie d’être avec toi… Et ça peu importe ce qu’on fait… Même manger des pâtes et parler des nuages.
Il y a quelque chose qui ne va pas dans cette phrase. Mais elle a parlé bien trop vite et les mots se sont entrechoqués, bousculés, mélangés. Il faudra encore quelques minutes pour que le cerveau de Théotime Puech démêle tout.
En attendant, il mange. Plante sa fourchette dans une pâte, un bout de jambon, qui ravissent son estomac, c’est sûr. Écoutez-le, ce ventre plat, comme il roucoule de bonheur.
Et Nausicaa, soudain, elle fait la tronche. - Tu le connais... Sid ? Time, il agite la tête positivement. Il allait ouvrir la bouche, mais non mon gars, c'est pas poli. Il a les joues remplies comme un hamster et il hoche la tête, c'est tout.
Oui, Théo connaît Time. Par Félix. Sid, c'est le grand frère. Le mec à la rue depuis tellement longtemps. Et toujours debout. Alors c'est peut-être pas un exemple, c'est même l'incarnation de tout ce qu'ils ne veulent pas devenir. Mais. Il est toujours là pour un conseil. Une pomme.
- Sid c’est un connard… Un enfoiré qui pensait qu’à me baiser et rien d’autre. Si je pouvais je le tuerais… Comment t’as fait pour rencontrer une merde pareille ? Fais attention avec lui, il est dangereux…
Oh, les voilà. Les mots, le … J’t’aime. Voilà ce qu’elle a glissé au milieu d’une phrase, voilà ce qui a échappé aux oreilles de Théo. Ou plutôt, voilà ce que ses oreilles ont essayé de lui cacher. De le protéger ?
Entre deux bouchées de pâtes : - Tu m’aimes ? Mi-inquiet, mi-outré.
Oh non, tu ne veux pas savoir, Time. (En fait, tu sais déjà.)
Tu enchaînes. Vite, vite. - Sid, c’est Félix qui l’a rencontré. Je sais pas où hein, j’me pose pas la question. Et voilà. Il descend nous voir parfois, avec des pommes justement, et du café et tout. Il discute surtout avec Félix mais moi j’écoute pas, j’m’occupe d’Ondine quand Sid est là et c’est marrant. Roh. Ondine, toujours et encore. Always ! - Il me parle des fois. Il m’a dit une fois qu’j’étais difficile d’accès et tout. Mais lui il arrive à faire le voyage jusqu’à mon monde, et on discute.
Il hoche la tête avec beaucoup de sérieux. Drôle de situation. Ses mots enfantins, et puis cet air sérieux. C’est drôle, ça va assez mal ensembles. Comme Nausicaa et lui. Mais ? Ça marche.
Et puis, il est parti dans son truc. Il oublie le je t’aime glissé bien trop nonchalamment. Il l’oublie, pour son plus grand plaisir. Et il enchaîne sur Sid, toujours, toujours. - Le seul problème avec Sid c’est qu’il faut surtout pas qu’on devienne comme lui. Oh non. Faut qu’on quitte le métro nous au bout d’un moment, faut pas qu’on continue sur notre voie, faut qu’on s’en sorte. Sid, j’sais pas si il va s’en sortir … Mais quand on sera connus et riches, je lui apporterai des pommes, c’est sûr.
Sourire.
Parce que la pensée de Sid, ce mantra, le fait sourire. Et parce qu’inconsciemment, il est fier d’avoir dévié la conversation, vers autre chose, autre chose que ces mots doux.
Il veut être aimé. Mais il ne veut pas qu’elle l’aime. Vous trouvez ça compliqué ? Attendez de comprendre. Il veut pas de son amour. C’est un amour trop compliqué, trop doux, qu’il pourra jamais lui rendre, parce que lui, il a déjà tout donné à cette Ondine.
Vous comprenez, maintenant ?
Invité Invité
Sujet: Re: l'arrache cœur. Ven 2 Aoû - 12:05
Il détourne la conversation. Je sens les nerfs monter. Petit à petit. Quand on dit quelque chose comme ça. On s’attend à une réponse. On s’attend pas à un air outré. Je suis pas contente. Surtout qu’il continue sur Sid. Sid. Une merde ambulante comme on en connait peu… Ouais, là je suis pas du tout de bonne humeur. Je suis vexée. Voir pire. Si c’est possible d’être pire que vexée. Je soupire. Amère. J’crois qu’il voulait que je m’énerve. Et bien j’crois qu’il est tombé sur le bon moyen de me saouler. Et pourtant j’ai tendance à être mignonne. Avec lui. Surtout avec lui. Je ronge ma pipe. Le temps qu’il parle. J’crois que Sid est totalement différent avec les autres qu’avec moi. Quelque part, j’en suis déçue. Je suis pas un monstre. Juste une paumée. Et je le suis bien moins que lui. Je détourne les yeux. Regarde les toits de Paris histoire de me détendre un peu. Après une nuit comme celle-ci. On veut pas s’énerver. Mais j’arrive pas. J’arrive pas à rester détendue quand il évite le sujet des sentiments. J’arrive pas à rester détendue quand on parle de Sid. Cette énergumène ne mérite pas de connaitre Time. Je ravale ma rage. Je regarde dehors. Fini par me lever. Soudainement lassée de devoir tenter vainement de comprendre et d’accepter le rejet continuel de Time. C’est fatiguant. Epuisant de toujours faire comme si on est pas blessé par le rejet. Je sors une clope. La passe entre mes lèvres et l’allume. Tire longuement avec un grognement. Pile au même moment il parle d’Ondine. Ah. Ondine. Miss France. Celle-là j’crois que je vais la buter s’il continue à juste évoquer sa petite personne. Qu’il la baise une fois pour toute. Et qu’il arrête de nous saouler avec sa Ondine. Lorsqu’il se prendra un vent de sa part il comprendra ce que ça fait. D’avoir son cœur lacéré à chaque fois qu’on attend un minimum de tendresse de sa part. Je tousse. Soupire. La clope me réussit pas quand je suis énervée. Elle me fait toujours tousser. Je tire une nouvelle fois.
Je me mords la lèvre. Regarde Paris. J’écoute plus Time. Il m’intéresse plus. Plus maintenant qu’il m’a blessée. Je sens des larmes perler à mes yeux. Une seule roule le long de ma joue. Je soupire. Blasée. Je tire de nouveau sur ma clope. Soupire longuement. « Arrête. ». Franche. Dure. J’en ai marre. Je l’ai laissé finir son monologue de sourds. Il me fatigue. M’épuise. J’ai du mal à suivre sa logique. Il croit toujours que c’est normal. De coucher avec quelqu’un qui vous a dit qu’elle vous aimait. Et éviter complètement le sujet des sentiments. C’est pas comme ça que ça marche. Enfin pas pour moi. « Je sais pas ce que tu veux de moi et honnêtement, tu commences à me casser les couilles. Alors dis-moi clairement ce que t’attends de moi… Tu veux pas de mon amour… Mais t’es pas content quand on met pas de label à notre relation. Soit un homme. T’as eu des couilles hier soir. Alors retrouves-les deux minutes et expliques-moi clairement ce que tu veux parce que Nausicaa elle peut plus rester plantée là. ». Je me retourne. Les larmes aux yeux. La voix brisée. Epuisée. « Parce que je tiens à toi moi… Je veux pas te perdre putain… ». Je me mords la lèvre. Tire sur ma clope. Longuement. Les mains tremblantes. J’observe Time. J’ai jamais été dans cet état auparavant. Mais là il faut quelque chose. C’est pas possible de rester dans cette impasse. De changer de sujet. Quand on dit a quelqu’un qu’on aime, on veut des réponses. Quand on dit a quelqu’un qu’on l’aime on veut pas rester dans le flou. Je le veux moi. Alors je pose ma clope dans le cendrier. Viens m’asseoir à côté de lui. Reprend ses lèvres. Caresse sa joue. L’embrasse avec une certaine tendresse. Pour lui faire comprendre que je tiens à lui. Je m’écarte. Garde mon visage contre le sien. Soupire. « Je te veux. Et j’ai mal quand tu changes de sujet. ». C’pas facile. De parler. Putain ça fait mal.
Victor Trompette membre
✧ ÂGE : la moitié de quarante ✧ COEUR : y a des fantômes ✧ MESSAGES : 636 ✧ HERE SINCE : 15/05/2013
Sujet: Re: l'arrache cœur. Ven 9 Aoû - 22:10
Oh, il continuerait bien des heures et des heures sur le sujet Sid, en oubliant au passage que Nausicaa a une sainte horreur de cet homme, ce rejet de la société, ce vagabond. Un petit côté égoïste qu'on lui découvre, au Théotime.
- Arrête.
Ça tombe comme ça, en plein milieu d'une pensée de Time. Il est habitué à La Nausicaa et ses mots durs comme ça, ceux qu'elle crache sur lui, sur les autres et jamais sur ses chiens. Mais, bon, il sent comme que quelque chose va arriver, là.
Oh, il a raison. Une pluie de mots l'ensevelit.
- Je sais pas ce que tu veux de moi et honnêtement, tu commences à me casser les couilles. Alors dis-moi clairement ce que t’attends de moi… Tu veux pas de mon amour… Mais t’es pas content quand on met pas de label à notre relation. Soit un homme. T’as eu des couilles hier soir. Alors retrouves-les deux minutes et expliques-moi clairement ce que tu veux parce que Nausicaa elle peut plus rester plantée là.
Cassé !
Qu'il aime pas ça, les confrontations, le Théo. Et il rougit de honte, de gêne, de tout. De ce dont elle l'accuse - et elle a raison. Il rougit des accusations tout court. Ne dites pas au bonhomme qu'il est parfait, il vous contredirait. Mais ne l'engueulez pas non plus. Ça l'effraie.
Regardez-le, il a les jambes qui tremblent.
- Parce que je tiens à toi moi… Je veux pas te perdre putain…
Mais moi aussi je tiens à toi. Allez dis-le, c'est pas bien compliqué. Sept mots. Une respiration.
Oh, la la. Un vrai, pur mélo. T'entends Josh Schwartz ? Et toi, Stephanie Savage ? Venez, venez, y a matière à faire pour un bon drame. Un joli drame frenchie, avec les larmes, le sexe, les complications. Ça vous donne pas envie d'investir des milliards dans cette histoire ? Vous avez tort.
Y a de la fumette aussi. Pas mal. Mais là, sa cigarette, Nausicaa, elle l'écrase dans son cendrier, l'enterre sous d'autres cadavres de clopes. Elle la rejette pour mieux s'occuper de Théotime Puech. C'est pour mieux t'embrasse, mon enfant.
Hein ?
C'est qu'elle est incompréhensible, la petite, dis donc. Difficile de la suivre. Mais, bon, hein, Time, il lui préfère cette douceur, qui le met parfois mal à l'aise.
- Je te veux. Et j’ai mal quand tu changes de sujet.
Il la repousse, un peu, quand même, au risque de l'énerver encore plus, au risque qu'elle lui plonge la tête dans ses pâtes froides et le lance par la fenêtre ensuite. Pour lui remettre les idées bien en place.
Il la repousse, la recoiffe gentiment, essuie une larme par ci par là, essaie de balayer l'odeur de tabac qui l'entoure. Il prend bien son temps pour trouver les mots, les quelques mots qu'il va prononcer.
- Je suis désolé.
C'est bien solennel, ça.
- J'sais pas trop où je nous ai emmenés et je veux pas qu'on prenne ça dans tous les sens, tu comprends. Le sexe, les déclarations, tout ça c'est ... c'est trop tôt tu crois pas ? on sait même pas ce qu'on est encore et ... ce qu'on fait ... quoi ...
Il la sert fortement et gentiment contre lui. Parce que c'est ça qu'il aime. La rassurer. Lui dire que tout va bien. La rendre heureuse. Lui montrer que la vie est jolie.
Invité Invité
Sujet: Re: l'arrache cœur. Lun 12 Aoû - 8:50
J'ai du mal à le suivre. Il change de sujet. Il revient à la charge. Il parle d'un être abjecte comme d'un héros. Ça y est, j'pense déjà que les chevilles de Monsieur Sid doivent gonfler un peu plus qu'elles ne l'ont jamais fait auparavant. Il reprend ses couilles en main. Ose ouvrir la bouche après m'avoir gentiment repoussée. C'est sympa de se faire repousser. J'adore ça. Bref. Il s'excuse. Chose que je comprend. Mais je reste froide. J'attends les vrais mots. Ceux qui fâchent ou qui réconfortent, ça dépend de ce qu'il va nous sortir. Il calme ma paranoïa aigue. M'adoucit soudainement alors que j'aurais été prête à le frapper seulement pour qu'il daigne répondre à ma foutue question. Y'a que comme ça que j'arrive à me faire comprendre : la violence. Mais j'ai toujours été comme ça. Violente. Destructrice. Dés que j'ai quelque chose de bien dans les mains, je ressens ce besoin fou de tout détruire parce que j'ai peur que ça se concrétise en quelque chose de bien. Le bonheur c'trop dur à gérer. On veut toujours le garder et finalement ça se termine. Quand on vit dans la merde tout le temps, on a a se soucier de rien. On change pas. Et on s'en accommode. Putain si j'avais su j'aurais fermé ma gueule deux minutes. Je soupire. Baisse les yeux vers mes mains devenues moites de gêne. Je réagis comme une gamine de cinq ans lorsqu'elle n'a pas ce qu'elle veut. J'essaie de brûler les étapes et ça le terrifie. Normal. Lorsqu'il me prend dans ses bras je pose sa tête sur son épaule. Soupire longuement et ferme les yeux. J'crois que je suis pas douée pour les sentiments et tout le bordel. J'suis pas douée non plus lorsqu'il s'agit de s'attacher au gens. J'ai tendance à jouer la glue ambulante... Ouais, j'sais pas lâcher les gens parce que mon papa s'est enfui comme un voleur... C'est moche la vie. Parfois. Je sens son odeur. Le laisse essuyer mes yeux avec une certaine nonchalance. Je m'écarte un peu de lui. Hoche la tête comme pour lui faire comprendre que je suis d'accord avec lui sans l'admettre de vive voix. Admettre qu'on a tord c'est pas toujours facile. Surtout pour une demoiselle aussi directive que moi.
J'crois que finalement, c'est pas si facile que ça d'avoir Théotime Puech dans ses basques. Mais qu'importe. On a commencé alors autant continuer pour voir ce que ça donne. Je souris. Retourne me blottir dans ses bras. Ferme les yeux l'espace de quelques secondes histoire de me détendre. La tête lourde, j'crois que je pense trop. C'était ça mon défaut quand j'étais une demoiselle, je pensais trop. Tout le temps. Je souris à cette pensée. Perd l'équilibre et tombe à la renverse, emmenant Time dans ma course. Je me mets à rire. Sincèrement. Ce qui est extrêmement rare. « Désolée... J'crois que ma tête est devenue toute lourde ! Ca va, on a de la chance d'être encore sur le lit et pas sur le sol... ». Je souris. Caresse son bras du bout des doigts. Soupire. Je regarde le plafond. Sourit. C'est la première fois que les voix viennent pas m'emmerder. J'pourrais dire à ma psy que j'suis devenue saine alors... Ou quelque chose comme ça. Je sais pas. Peut-être que je suis soignée quand y'a le Puech dans les environs. Il connaît pas les voix. Il les entend pas. Heureusement. Elles disaient des choses méchantes sur Time. Elles ont toujours été des salopes. Elles croient toujours que les gens sont méchants. Tu m'étonnes que j'étais une saloperie. On verra bien si elles reviennent. J'crois qu'elles reviendront. Un jour. Mais ça fait du calme. Ça apaise. De plus les entendre. C'est calme. Silence. « Tu entends comme c'est calme ? Y'a rien. Personne qui parle. Les chiens sont endormis. Personne dehors. C'est génial... J'entends plus rien. A par nos respirations. ». Je souris largement. Expire longuement. J'crois que le Time il est bien. Je relève la tête. Regarde la bouffe sur le lit. Me met à sourire. Le regarde. J'crois qu'il a jamais mangé autant de sa vie. Heureusement qu'il mange. J'ai toujours l'impression qu'il va se casser en deux. Et franchement, ce serait dommage qu'il se casse en deux...
Victor Trompette membre
✧ ÂGE : la moitié de quarante ✧ COEUR : y a des fantômes ✧ MESSAGES : 636 ✧ HERE SINCE : 15/05/2013
Sujet: Re: l'arrache cœur. Dim 18 Aoû - 11:36
Qu'ils sont charmants, qu'ils sont mignons ici, tout l'un contre l'autre dans leur nid d'amour. Nausicaa, elle semble avoir laissé sa colère justifiée bien loin derrière, par terre, à leurs pieds peut-être.
Calme, tranquillité, cœurs sages, colère apaisées, Théo sourit. Dans son petit bonheur, il en fredonne du Dire Straits, une chanson où il y a un solo de guitare, juste, outstanding. Tu, tu, tu tu tu tu.
Les choses viennent s'exciter, encore. Mais, oh, ça fait rire.
J'explique la chose : C'est inexplicable. Ils sont là, parfaitement parfaits, et puis, ils chutent. Ils tombent, accrochés, embringués l'un dans l'autre. Ils sont dans le vide, pendant, quoi, une seconde. Et ils se renversent dans le lit.
Le rire, authentique comme jamais, de Nausicaa vient résonner contre l'incrédulité de Théo. Tomber. C'est enfantin, c'est plus de leur âge.
Et puis, oh, merde, il rit, parce que c'est contagieux ce petit truc-là.
- Désolée... J'crois que ma tête est devenue toute lourde ! Ca va, on a de la chance d'être encore sur le lit et pas sur le sol... Le bout de ses doigts effleurent son bras poilu avec blondeur. Presque avec hésitation, avec timidité, avec pudeur.
- Tu entends comme c'est calme ? Y'a rien. Personne qui parle. Les chiens sont endormis. Personne dehors. C'est génial... J'entends plus rien. A par nos respirations.
Il sourit mais ne dit rien : ils n'ont jamais partagé un si joli silence. Ce serait trop bête de le gâcher de sa voix, sa voix cassée par les malheurs et la fumée des cigarettes de Félix. Mais, quand même. Il a cette envie, quelque part en lui.
Il descend du lit, le contemple une énième fois - un vrai lit, et quel lit. S'étire, s'étend, s'agrandit, comme un chat. Ça craque de partout, ça se réveille, oh bon dieu que ça fait du bien.
Le tout en silence. Faut pas déranger la quiétude de la chambre, ça ennuierait Nausicaa, elle semble tellement joyeuse comme ça, toute pleine de silence.
Et, chuchoté : - Viens, on sort.
Et il y a toute une excitation dans son murmure. Qu'est-ce qu'il a ? Rien, tout. Envie de voir Paris avec Nausicaa.
Ils sont à peine habillés, lui de ses habits de la veille, elle d'un survêtement. Et ainsi, ils dévalent les escaliers, avec les chiens qui aboient derrière eux, derrière la porte verrouillée de l'appartement.
Est-ce que Paris a changé ? Non. Et eux ? Un peu.
Et que sont-ils maintenant ? Oh, ils ont un truc, sûr. Ils ne sont pas amis. Plus. Ils ne sont pas un couple. Ils ne sont pas des sex buddies. (Non, c'est sale.) Ils ne sont pas des amis - non, on l'a déjà dit - avec des affinités en plus. Ils sont un truc.
Ça reste à définir - ou pas.
Invité Invité
Sujet: Re: l'arrache cœur. Ven 23 Aoû - 11:15
J’me sens légère. Comme si j’étais bourrée ou que j’avais fumé. Pourtant j’ai rien bu, même pas de l’eau. Et j’ai pas fumé. A par mes cigarettes habituelles. Nan, j’crois que cette putain de maladie qui me déroute, c’est Time. Il est doué ce p’tit con quand il s’agit de venir tout chambouler dans la tête des gens. Maintenant il est devenu le roi de mon cœur et c’est trop compliqué pour que j’y comprenne quelque chose. Alors à la place, j’me laisse faire. J’crois qu’il sait comment ça marche dans ma tête. Y doit bien comprendre que j’suis pas normale. Mais avec lui, les voix parlent plus dans ma tête. Alors j’ai l’impression d’être sur un petit nuage. Il leur cloue le bec à ces saloperies. Et elles trouvent rien à dire. Alors je me sens bien. Et je reste. Mais Time y veut sortir. Y veut aller voir Paris alors que j’ai la tête dans l’cul. J’comprend pas pourquoi il aime pas mon lit. Ou peut-être qu’il a envie de se dégourdir les jambes. Ou peut-être qu’il a plus envie de dormir. Je saurais même pas l’expliquer. Alors je me fringue un minimum. Pas coiffée et lavée. Rien à foutre. De toute façon, Paris est morte. Ce matin y’a pas un chat dans la ville. J’ai l’impression que j’peux gueuler « Pénis » et même pas me faire remarquer. On arrive à l’extérieur. Sans les chiens. Ouais, on veut pas des chiens. Pas tout de suite, peut-être après. L’air frais touche mon visage. Y’a même un peu de bruine. J’aime bien quand l’air est plein d’eau. Ça me donne l’impression d’être sous la pluie. Et j’adore la pluie.
Je baille, essuie mes yeux encore mouillés à cause de l’agression de trop de lumière. Ouais. Passer de ma chambre à dehors c’était trop dur pour moi alors mes yeux ont pleuré un peu… Ça arrive. Pas tout le temps. Mais des fois. Je commence à marcher sur le trottoir. Prend le bras de Time. « Faut que j’te montre un truc ! ». J’me mets courir. J’ai pas une forme physique olympique. En fait j’fais jamais de sport. J’aime pas ça. A par le sexe. Mais j’crois que le sexe est pas considéré comme un sport. Dommage, sinon je gagnerais au moins la médaille de bronze. Rien que d’y penser j’me dégoute moi-même. On arrive au parc où j’promène mes clébards quand j’ai la flemme d’aller autre part. On s’arrête là. On papote. On a même rencontré dans gens pas trop con dans ce parc. Il est tout petit mais les arbres sont énormes. Y en ont coupé un dans la semaine. Ça leur a prit trois jours. Maintenant on voit toutes les veines du bois. Je le trouve beau. Il était vieux. Super vieux. On arrive à côté de l’arbre. Je m’assois dessus et regarde les jolies rainures. Compte tout ça avec un sourire. Regarde Time. Soupire légèrement. En fait, j’aime pas cet arbre. J’aime pas le fait qu’on l’ai tué sans même réfléchir. Il était sûrement d’accord qu’on le coupe. Lui. Il voulait continuer à grandir. Mais apparemment il gênait les gens. Alors on l’a assassiné. Je regarde Time. Mon Time. J’pense qu’il pourrait être un arbre lui. Mais un bébé arbre. Celui qui est en train de pousser mais qui a de superbes feuilles. Y survit à la tempête et à la grêle. Et il est toujours là. Même quand il est abîmé. Il est fort le Time.
Je baille encore. Étire mes jeunes os. Monte sur le tronc coupé de l’arbre. Sourit. « J’aimerais bien être un arbre… Tu sais pourquoi ? Parce que comme ça je pourrais être grande grande grande et regarder tout le monde… Par contre les chiens me pisseraient dessus et j’veux pas ça… ». Non j’veux pas que les chiens pissent sur moi. C’est déjà assez compliqué comme ça d’être un arbre. En fait, j’crois qu’on est tous des arbres. On tente de grandir, on pousse et finalement on nous pisse dessus et puis on vient nous couper sans qu’on ai rien demandé. Le destin c’est le merde qui nous arrives. Mais on s’en fout avec Time. On a déjà vécu l’enfer alors rien ne nous attriste. Même pas l’idée qu’un jour on coupe notre tronc sans qu’on ai rien demandé. Je lui fais signe de venir me rejoindre sur le tronc. Ferme les yeux et ouvre grand les bras. Je sens l’air passer le long de ma peau. C’est cool. Je me sens bien. Dans ce parfait silence.