Sujet: shot of adrenaline ( konrad ) Jeu 25 Juil - 23:19
Je suis arrivée à temps. J’ai trouvé l’endroit du premier coup. La porte ouverte donnait sur Konrad et la fille étendue devant lui. Avant d’entrer, j’ai rangé dans un coin de ma tête qu’il n’était pas encore trop tard. Que je pouvais encore replier chemin, détaler d’ici, le laisser dans sa merde et ne pas avoir de mort sur la conscience. J’ai rangé dans ma tête l’envie irrépressible de partir afin que Konrad soit dévoilé au grand jour pour qu’il soit à son tour renié comme je l’ai été, lui l’enfant soi-disant parfait. Sur le chemin, après avoir raccroché j’ai bien réalisé que ça serait ma seule occasion de faire du mal à ma mère en lui enlevant l’enfant chéri. Et malgré toute la méchanceté dont je peux faire preuve, je ne l’ai pas fait. J’ai pas fait demi-tour, j’ai porté secours à mon petit-frère et je suis arrivée à temps. Nous avions une chance sur deux, soit c’était belle et bien de l’adrénaline dans la bouteille, soit s’en était pas et on était fini. J’y ai pensé sur le coup, son coup de fil avait le pouvoir de détruire pas mal de chose dont le semblant de vie que je maintiens à flot depuis quelques années maintenant. A croire que ce type est là pour me pourrir. J’ai soufflé une fois à genou devant elle, j’ai pas parlé à Konrad. J’ai rien dit durant toute la scène parce que je ne voulais pas faire ça là, l’engueuler, lui faire les reproches auxquels il doit s’attendre, péter mon câble, tenter de le faire grandir en lui parlant de responsabilité et tout ça, bref, j’ai pas fait de suite la chiante. J’ai essayé de pas le haïr sur le moment parce que justement, c’était pas le moment. C’était juste le moment où cette fille devait se réveiller pour foutre rapidement le camp hors de ma vie. Alors j’ai rempli cette foutu seringue et je l’ai planté en un gros coup sec comme dans sa poitrine, comme si je la poignardais. Je mentirais si je ne plaçais pas que quelque part, c’était amusant de la faire sans savoir si elle allait vivre, comme si frapper des cadavres allait devenir mon nouveau passe-temps. Mais je n’ai pas eu le temps d’en rire vu qu’une demi-seconde plus tard, elle se levait en sursaut, reprenait son souffle et le soulagement faisait son chemin en moi balayant tout l’amusement que j’avais pu ressentir en poignardant la copine. Elle avait l’air bien, comme si elle n’était en arrêt cardiaque y’a encore 15 secondes. J’ai continué à ne rien dire pendant un court instant. Je n’ai pas répondu au visage plein d’interrogation de la fille. Je n’ai pas regardé Konrad non plus. Je voulais partir comme je suis venue. Je n’ai même pas cherché à savoir s’il avait fini par appeler une ambulance. Après tout, elle était debout. C’était suffisant pour moi. Je n’avais plus rien à faire ici. « Je me casse. » avais-je dit avant de me relever et de passer la porte.
Seulement, je ne peux pas partir comme ça. Un détail qui me frappe : nous sommes au beau milieu de la nuit. Il n’y a pas plus de métro pour me ramener chez moi et je ne suis pas d’humeur à marcher pour traverser deux arrondissements. Le temps que je réalise, je ne suis plus dans l’appartement. J’ai pas envie d’y retourner pour dire que je ne peux pas rentrer chez moi, je serais obligée de lui parler à elle, de lui dire qui je suis, d’avoir une conversation et tout. Je veux rien de tout ça, là je n’ai que deux option en tête. Rentrer dormir, ou bien étrangler Konrad à main nues. Sauf que, si ça c’était encore possible il y’a quelque années, maintenant ça ne l’est plus. J’ai une force de chaton à côté de lui. Parlant de lui, je le vois qui descend les escaliers comme si rien n’était. Limite il se mettrait à siffler en sautillant dans les escaliers, ce qu’il m’énerve sur ce coup. Comme si c’était moi qui avait du prendre les responsabilités à sa place. Et c’est ça : « l’enfant parfait. » De quoi me foutre le seum. Je suis devant, dans la rue. Il arrive et à peine sorti, je le stoppe. « TOI ! Tu peux me dire ce que c’était ça maintenant ? Dis moi, quand t’ai-je dis que t’avais le droit de m’appeler à une heure impossible pour jouer au docteur ? T’es vraiment un pauvre con ! » Je gueule, légèrement. J’ai besoin qu’on me paye un taxi après tout. « Puis tu repars comme ça ? Sans te préoccuper qu’elle puisse être capable d’en refaire une dans la nuit ? T’es irresponsable ! » Ouais, me voilà partie pour le discours chiant. Sauf qu’avant de le gaver comme je le fais avec tout le monde, je préfère m’assurer d’être en route pour chez moi. « Bref, tu me ramène chez moi. Et tu casque ! »
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Sujet: Re: shot of adrenaline ( konrad ) Ven 26 Juil - 13:13
La demi-frangine se pointe et sauve la vie de la copine en mode mac Gyver. Je comprends strictement rien à la scène. Elle ouvre pas la bouche de tout le temps où elle est là. Je l’observe pendant toute la scène. Elle a changé. Elle est plus jolie et mieux dans sa peau qu’avant. Plus d’assurance. Elle est changée. Bref. Les secondes s’écoulent et la pseudo copine que je me tape se redresse en sursaut. J’ai réellement l’impression d’être dans Pulp Fiction à cet instant. Le moment le plus sympa de toute ma vie. La tension descendue la frangine se barre comme une voleuse. Elle est énervée. Je le sais et le sent très bien. Ca me fait bien marrer d’ailleurs. Je souris quand elle passe la porte de l’appartement de la pouffe. Je la regarde. Hausse les épaules. Grogne. « On dit merci quand on est polie… C’est pas n’importe qui qui vient de te sauver la vie minette… La prochaine fois t’éviteras de crever quand on doit baiser. ». Je me redresse sur mes deux jambes. Soupire largement et laisse la jeune femme assise par terre. Elle comprend rien et c’est tant mieux, elle me courra après un autre jour. Elle m’énerve ce soir. Elle me dégoute plus qu’autre jour. Alors je plante mes mains dans mes poches et descend les marches en sautillant. Prêt à retourner à ma vie normale. Cet événement m’a un peu choqué. Alors je descends. Je pousse la lourde porte d’entrée de l’immeuble. J’ai à peine passé la porte qu’elle me saute dessus comme une tarée. Je me marre pendant qu’elle me braille dessus. Alabama a toujours eu une grande gueule mais là ça me fait presque plaisir qu’elle s’exprime. Elle se la joue offusquée mais elle aurait pu raccrocher dés qu’elle avait comprit que c’était quelque chose de pourri. Hors, elle a pas raccroché, je prends ça pour du consentement. Alors je hausse un sourcil. Je l’observe. Sourire satisfait aux lèvres. « J’te signale que t’étais pas obligée de venir Madame je gueule pour rien ! Et avoues que c’était marrant ! Tu m’avais aussi beaucoup manqué hein… Au passage… Mais je suis sûr que me traiter de pauvre con est une marque d’affection, alors je t’en remercie ! ». Mon sourire s’élargie alors qu’elle grogne dans sa barbe. Alabama a une forte tendance à vouloir tout contrôler et elle aime faire des scènes pour rien en pleine rue. Dans ce cas là ça me dérange pas tellement. Au contraire, ça m’amuse même.
Ca faisait longtemps qu’on s’était pas vus. Deux ans c’est énorme. Enfin c’est énorme pour moi. Elle est plus belle qu’avant. Même si elle l’a toujours été. Mais là plus particulièrement elle est belle. Elle a changé. Elle continue son monologue et je l’observe. Son visage et ses expressions. Bon sang ce qu’elle peut être chiante quand elle braille comme ça. Il lui faudrait une muselière. Ou un cerveau. Ou les deux. « Au pire elle crève toute seule dans son appart’, tu veux que j’y fasse quoi moi ? J’y peux rien si elle a un cerveau de poule ! Je la baisais seulement… ». Ouais, c’est moche à dire mais c’est la vérité. La pauvre Alabama. Elle veut seulement que je la ramène chez elle. Ou que je casque plus précisément. Je soupire. Passe mes mains dans mes poches. Sort mon portable. Et compose le numéro de téléphone d’un taxi que je connais. Lui demande de venir nous chercher à l’adresse de mon plan cul. Soupire longuement et raccroche. « Il va arriver dans une bonne demi-heure et il nous ramènera tous les deux. Comme ça on pourra discuter… Comment ça va au fait ? ». C’est pas très adroit de parler comme ça a ma frangine que j’ai pas vu depuis deux ans mais en réalité, c’est une bonne occasion se retrouver. C’est peut-être pas les meilleures circonstances mais qu’importe. On a environ une demi-heure à attendre alors on doit pouvoir avoir le temps de parler. Surtout si juste après on partage un taxi pour rentrer. Je souris. L’observe. « Plutôt que de rentrer chez toi, tu voudrais pas prendre un verre quelque part ? ». Elle a pas l’air tentée pour ça mais je lui donne pas vraiment le choix. J’ai pas envie de rentrer dans un appartement vide. Surtout si j'ai personne avec moi...
hj. désolée pour la daube cosmique.
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Sujet: Re: shot of adrenaline ( konrad ) Dim 28 Juil - 16:51
C'était tellement prévisible, que je sois là à lui gueuler dessus en pleine rue. A croire que je le fais exprès, ou bien que je n'éprouve vraiment aucune honte à passer mes nerfs en public. Dans certains pays, ça serait forcément mal vu mais on a de la chance, on est à Paris, des gens qui gueulent au beau milieu de la rue, y'en a dans tous les arrondissement. Enfin là, c'est inutile. Mes braillements ne rendront pas Konrad moins con et n'auront pas d'autres effets sur lui que de lui donner envie de se foutre de ma gueule. Je le vois là, à son sourire pénible qu'il s'amuse. C'est d'un chiant. C'est énervant aussi, mais à quoi bon lui faire remarquer, ça ne fera que provoquer une réaction en chaîne, ça l'amusera encore plus. Et puis, quand on tombe dans l'oreille d'un sourd, on en vient aux gestes. Sauf que je risquerais de le tuer sur le coup. A méditer. « J’te signale que t’étais pas obligée de venir Madame je gueule pour rien ! Et avoues que c’était marrant ! Tu m’avais aussi beaucoup manqué hein… Au passage… Mais je suis sûr que me traiter de pauvre con est une marque d’affection, alors je t’en remercie ! » L'autodérision, c'est vraiment un truc que je déteste. Je grogne dans ma barbe. Patati que c'est marrant. Patata que tu m'as manqué. Pauv'con ! Est-ce qu'il réalise à quel point la nuit aurait pu mal tourné ? Probablement. Mais ça serait moins agaçant s'il pouvait le montrer. « Juste, dis moi à quel moment tu t'es marré sérieux ?» Le voilà qui s'annonce, le sarcasme. Putain, ça me manque l'époque où il chialait dès que je lui gueulait un truc. « Non parce que franchement, comme soirée, je peux pas dire que ce soit la franche déconnade tu vois ? Mais t'es sympa, la prochaine que t'as envie de me voir, t'essaie de faire en sorte qu'il n'y ait personne en plein arrêt cardiaque dans la pièce parce que sinon, je t'en laisse une belle moi de marque d'affection, crois moi tu m'oublieras pas. » Est ce que je veux dire que je le giflerais pas ce soir ? On dira : Pas encore. La trouille que j'ai eu n'est pas redescendu et j'ai trop sommeil pour lui reprocher cet appel après deux ans de silences. En général, les reprises de contact se font autrement. En général, il fait jamais rien comme tout le monde. Je continu de faire la morale, autant que ça sorte maintenant. Si je marine ça, ça pourrait empirer. « Au pire elle crève toute seule dans son appart’, tu veux que j’y fasse quoi moi ? J’y peux rien si elle a un cerveau de poule ! Je la baisais seulement… » Ce romantique. J'aurais presque de la peine pour elle. Presque, si j'avais pas du sortir de mon lit pour l'empêcher de crever. Bordel, ce que je hais les junkie. On devrait les laisser mourir quand les overdoses viennent, ils le cherchent après tout. « Alors si c'était juste un trou pour toi, pourquoi t'as pas rebroussé chemin en la voyant ? T'ouvres la porte et tu la laisses crever. T'aurais trouvé facilement une pute dans l'arrondissement pour te vider. Tu m'aurais laissé tranquille. Et si tu avais tant envie que ça de me voir, j'aurais pas été de mauvaise demain matin. Comme quoi' T'es vraiment con de pas réflechir. » Je râle. J'insulte. C'est presque normal. Je suis de ce genre là, à me plaindre des services que je rend et pourtant, je les accepte. J'ai un trop grand coeur décidément. Faudrait pas qu'il se mette à trop en profiter. Enfin, râler je ne le fais pas longtemps au risque de le saouler et de me retrouver seule comme une conne. Si ça pouvait être son fric - fin celui des parents, je suppose - qui pouvait me ramener, ça m'arrangerait bien tiens' Je prend une clope au moment où il appelle, juste histoire de faire passer tout ça. Puis, faut que je fasse quelque chose, que je m'occupe. Alors, j'inspire, je souffle, je me calme. « Il va arriver dans une bonne demi-heure et il nous ramènera tous les deux. Comme ça on pourra discuter… Comment ça va au fait ? » Mon dieu, il vient vraiment de me demander ça là ? En fait, c'est râpé, j'suis pas calme. Doucement Naïs, le mode furie ne t'a jamais réussi. « D'accord. Bah écoute, comment ça va, la vie suit son cours tu vois. Tu attends à quoi ? J'ai pas changé depuis deux ans. Toi non plus, j'ai l'impression. » C'est pas forcément un compliment. Juste une remarque. J'en dis pas plus. Je fume. Je l'observe qui sourit. Pourquoi il sourit ? Y'a rien de drôle. Je me retiens de rouspéter une fois de plus. J'deviens aigris avant l'heure. « Y'a quelque chose de particuliers que tu veux savoir ? » Je finis par demander. Histoire d'éviter de lui déballer ma vie, autant savoir de suite ce qu'il veut.« Plutôt que de rentrer chez toi, tu voudrais pas prendre un verre quelque part ? » finit-il par demander. J'hésite, pas parce que j'ai pas envie plutôt parce que je crevée. Je souffl, réflechis. . Après tout, ça peut pas me faire de mal. « D'accord. Mais tu me ramènes après. Et tu paye. Le verre. Tout. » Je soupire. Je le suis là où il veut m'emmener. Pour le coup, j'aurais préféré qu'il se trouve une copine dans un quartier un peu moins pourri. « Et sinon, une meuf dans un endroit où on risque pas de se faire braquer tous les deux mètres, t'as pas trouvé ? Nan parce que je sais que ça t'excite, mais moi, j'ai pas trop trop envie de me faire violer par un roumain défoncé à l'héro tu vois ? Elle vaut pas grand chose mais je tiens à ma peau. » Je lâche. Des reproches, encore des reproches. « Au fait, tu m'emmènes où ? »
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Sujet: Re: shot of adrenaline ( konrad ) Lun 29 Juil - 12:19
Alabama joue avec mes nerfs. Comme à chaque fois qu’on se retrouve. Elle croit qu’elle peut m’atteindre en jouant l’offusquée et en gueulant pendant trois plombes. Elle ne fait qu’une chose : elle m’amuse. Elle a l’air d’une petite fille insatisfaite. Et bizarrement ça l’attendrirai presque si elle me donnait pas envie de la baffer pour donner un peu de discipline à tout ça. Alabama est toujours comme ça, une grande gueule. Qu’on peut pas fermer à moins de la surprendre… Et encore, ça la fait parler encore plus. Je l’observe en train de faire son cinéma. Elle a réellement l’air d’une gamine, c’est presque décevant. Un scotch sur la tronche ça aurait vachement aidé. Mais je laisse faire, c’est pas comme si j’avais pas l’habitude qu’elle se plaigne ou m’en foute plein la tronche. Elle me demande quand je me suis marré. A vrai dire, la situation était pas amusante mais voir sa tronche de « je te parle pas, je fais la gueule » quand elle était entrée dans l’appartement était pas mal… « Quand t’es entrée dans l’appartement et que t’as fait la gueule c’était collector, t’aurais du voir ta tête, on aurait dit une vieille aigrie. ». Un large sourire moqueur. Un regard en coin. Alabama continue son cirque. J’ai l’impression d’être devant une comédie de Molière tellement elle en fait trop. Mais qu’importe, on la changera pas maintenant. Et pas comme ça. Elle menace même de m’émasculer si je la recontacte dans des situations aussi extrêmes, je me marre comme un gamin. La regarde. Hausse les épaules. Soudainement devenu un peu joueur : « Sisi je vais te rappeler à chaque fois qu’un de mes plans culs suicidaires aura l’idée de tenter le coup du grand saut. Comme ça on plongera ensemble. On sera potes de cellule, j’espère que tu ronfles pas et que tu pètes pas dans ton sommeil. Sinon je vais pas être content. ». Sourire narquois encore une fois ; Elle doit bien se souvenir de mon humour pourri. C’est comme ça qu’elle a été séduite… Même si l’épisode n’était pas aussi marrant que nos retrouvailles de ce soir. Et là elle déraille. Me demande pourquoi j’ai pas laissé la demoiselle dans sa merde. Chose que je ne pourrais jamais faire. J’ouvre de grands yeux surpris. Elle me prend pour un malade mental ou quoi ? Depuis quand on laisse crever quelqu’un sous prétexte que c’est qu’un trou ? Elle est folle la demi-frangine. Elle a même fumé la moquette. Alors je la regarde comme si elle était une malade mentale. La prend aussi pour tel, histoire qu’elle se rende compte de l’absurdité de ses dires. « Nan mais t’es tarée ou quoi toi ? J’vais pas laisser quelqu’un crever moi ! Tu sais ce que c’est que non assistance à personne en danger ? Ca veut dire que t’es dans la merde si tu laisses crever quelqu’un ! Et j’assume totalement ma connerie. Et puis j’te connais que comme ça. A gueuler tout le temps pour n’importe quoi, alors que ce soit ce soir ou demain matin, ça aurait rien changé… ». La bombe était lâchée. Elle savait très bien ce que je pensais d’elle : une emmerdeuse, une saloperie qui pense qu’à pourrir la vie du reste du monde, un membre de ma famille, une sœur… Alors j’accepte, j’encaisse. Je réponds parfois. Pour son bien uniquement.
Après avoir appelé le taxi j’lui dis qu’on en a pour une bonne demi-heure. Je sens déjà son humeur s’assombrir encore un peu. J’vais encore en bouffer. Quelle chieuse celle-là. Pour l’énerver un peu plus, j’lui demande comment ça va. Je sais qu’elle va me répondre qu’elle est énervée, mais qu’importe, elle me connait. Elle sait que je la cherche. Elle me demande même si je veux savoir quelque chose en particulier. Elle connait cette curiosité qui m’habite toujours. Cette putain de curiosité qui fait que lorsque je la vois. « Heureux d’apprendre que t’en es toujours au même stade… Toujours avec la même tarée aussi ? Ou t’as décidé de changer parce que finalement, c’était trop dur de pleurer tous les soirs… ». Petite pique amère. Lui il pleurait tous les soirs par sa faute, quand il était gosse. Alors bien fait pour sa gueule. Même si c’est pas marrant. « Bah écoutes nan, j’crois même avoir perdu quelques neurones en route juste pour le plaisir d’être encore plus con. Juste pour toi Alabama… ». Ouais, juste pour toi frangine. J’adore l’emmerder. Et elle me le rend plus que bien. C’est une façon de rattraper le temps perdu quand on était gosses. Une façon aussi de rendre la sœur un peu plus humaine à mes yeux. Mademoiselle pose ses conditions quand je lui propose un verre. Je trouve pas utile d’ouvrir la bouche pour dire que je suis d’accord. Je hoche la tête avec un sourire. Satisfait d’avoir fait plier la grande prêtresse de la saloperie. Et ensuite elle reprend les gémissements et les plaintes. J’avais oublié cette facette d’elle pendant les deux années de silence. Alors ça commence à me saouler. Fortement. Mais je dis rien. Je soupire longuement et elle comprend bien vite qu’elle commence à me casser les couilles. Chose rare étant donné qu’avec les années j’ai réussi à avoir un certain self control. « Au pire je lui casse la gueule à ton roumain violeur… Tu sais que je sais me défendre frangine… Et on touchera sûrement pas à toi… Du moins pas tant que je suis là. ». C’était une affirmation. Personne ne touchera à un seul cheveux d’Alabama en ma présence. Simple instinct protecteur. Esprit de famille. Et règle d’or de l’homme normal et civilisé. On commence à marcher et je l’emmène jusqu’à un petit bar du coin. Réputé pour être calme et sympa. On entre tous les deux et j’prend une table à côté de la vitre. Histoire de pouvoir voir dehors. Je souris. Observe la frangine. M’étire. Soupire. « Tu fais quoi maintenant ? Toujours aussi paumée ? J’espère pas… Et dis-moi que t’as vraiment viré cette idiote qui te servait de copine y’a deux ans… Tu sais que mon père me demande de tes nouvelles des fois ? J’lui dit que j’en ai pas… Ce qui est vrai… Vu que mademoiselle ne daigne pas donner signe de vie… ». Ouais, je reste amère sur ce point. Alabama aurait pu faire un effort. Juste avec moi. La seule personne dans la famille à avoir fermé sa gueule tout le long.
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Sujet: Re: shot of adrenaline ( konrad ) Lun 29 Juil - 20:46
Disons que nous avons une notion différente de l'humour. J'ai quelque difficultés à prendre mon pied quand quelqu'un crève devant moi et que c'est à moi qu'incombe la tâche de lui sauver la vie. J'aime pas assez le monde pour être ce genre de justicière, surtout qu'il ne s'agissait que d'une inconnu. Mais qu'est ce qu'on ferait pas pour son petit frère, aussi casse-couille soit-il. D'ailleurs là, il est bien en train de me les casser. Il ne s'attendait quand même pas à ce que je dise rien ? Même une personne calme, n'ayant pas ma tendance à hurler pour rien s'énerverait. Ce soir, on a joué avec la vie de quelqu'un, c'était pas drôle. « Quand t’es entrée dans l’appartement et que t’as fait la gueule c’était collector, t’aurais du voir ta tête, on aurait dit une vieille aigrie. » Ah ouais ? Et est-ce que je me fou de lui alors qu'il était à deux doigts de se pisser dessus ? Non. Mais je ne vais rien dire, ça va gâcher ces "retrouvailles " . Ca pourrait être dommage. Le truc, c'est juste de prendre une inspiration et de me calmer. « Sisi je vais te rappeler à chaque fois qu’un de mes plans culs suicidaires aura l’idée de tenter le coup du grand saut. Comme ça on plongera ensemble. On sera potes de cellule, j’espère que tu ronfles pas et que tu pètes pas dans ton sommeil. Sinon je vais pas être content. » Il ne me fait pas rire. Cela doit se voir sur mon visage. Je me sens blasée, pas du tout apte à rigoler. L'humour lourd du beauf quoi' Je ne dis rien, je fais la gueule quitte à le faire rire un peu plus. On dira que je ne suis plus à ça près après tout. Je soupire, à quoi servirait de lui répondre ? Il m'énerve déjà. Je lui dis qu'il aurait pu laisser sa copine crever, après si elle est si inintéressante que ça, je ne vois pas pourquoi j'ai été dérangé. Ca valait pas le coût. Ca a l'air de l'offusquer, comme si j'avais dit qu'on devait massacrer des bébés animaux. L’hôpital qui s'fout de la charité. Hipocrisie quand tu nous tiens. J'arrive pas à la fermer là. " Attend t'es sérieux ? Y'a cinq minutes c'était " Au pire, elle crève seule. " et maintenant, c'est " sauvons toutes les connes qui auront décidé de jouer avec leur vie. " Franchement là Konrad, tu m'énerve. Je te laisserais pas me faire la leçon là. Joue pas au connard qui en a rien à foutre de sa meuf pour me dire cinq minutes que je suis un monstre parce sa vie, je m'en cogne. Je sais très ce que c'est la non-assistance à personne en danger. Et encore heureux, parce que si tu t'étais pas foutu dans cette merde, je serais pas venu. Je suis pas une samaritaine ok ? Je suis uniquement venu pour sauver ta gueule, alors je t'interdis de me traiter comme une débile tout ça parce que je m'en cogne de ta copine. Et je gueulerais pas à chaque fois que je te vois si t'étais pas aussi con. t'aurais appelé une ambulance, on serait pas là. Mais tu sais quoi ? Ca au pire, je m'en cogne aussi parce que j'suis bien contente que tu m'aies appelé quand même. Mais putain, ne me parle plus jamais comme si j'étais une débile. Jamais. " Fallait que ça sorte. Je prend une inspiration après d'avoir déballer aussi vite. C'est une atteinte à ma fierté. J'en ai rien à foutre de ses piques, mais ce ton là, je ne saurais pas le supporter. Jamais.
On se sépare. Le temps qu'il appelle son taxi. Le temps que j'en grille. Histoire de calmer nos esprits échauffés. J'préfère me dire que c'est le stress de ce qui vient de se passer qui redescend qui cause tout ça plutôt que de remettre ça sur le compte d'autre chose. Après tout, j'ai appris à accepter Konrad, au moins un peu. Il essaie de me cherche en me demandant comment je vais, je tente de rester calme. Ca va vraiment tout pourrir si j'continu à m'énerver et lui, s'il continu de se payer ma gueule. « Heureux d’apprendre que t’en es toujours au même stade… Toujours avec la même tarée aussi ? Ou t’as décidé de changer parce que finalement, c’était trop dur de pleurer tous les soirs… » Je déglutis. C'est ma soirée en fait ce soir. Il a décidé de me balancer toutes les saloperies qui allait passé dans sa tête. Bravo. c'est une revanche ? Parce que c'est bas quand même. Enfin, après ça il n'aura pas la prétention de se croire meilleur que moi. Je me mord la lèvre, Louise, c'était toujours un sujet sensible. " Quand t'arrêterras d'obéir à tout ce que te dis ta queue et que tu auras une vrai relation amoureuse. Tu pourras venir critiquer mon couple. En attendant, ne dis rien, tu sais rien de ces choses là. " Tout le plaisir que j'aurais pu éprouver à le revoir s'estompe. Décidément, il agit vraiment comme un con.« Bah écoutes nan, j’crois même avoir perdu quelques neurones en route juste pour le plaisir d’être encore plus con. Juste pour toi Alabama… »
J'en viens quand même à accepter sa proposition d'aller boire un verre, avec le sot espoir que cette conversation ne tourne pas plus mal. Je suis fatiguée pour ces conneries. Alors, je tente de changer le sujet durant la marche. Je critique son choix d'endroit, je n'aime pas le dixième. C'est l'arrondissement poubelle de Paris. - selon moi - « Au pire je lui casse la gueule à ton roumain violeur… Tu sais que je sais me défendre frangine… Et on touchera sûrement pas à toi… Du moins pas tant que je suis là. » Est-ce que j'en suis touchée ? Est ce que je dirais merci ? C'est mignon ce qu'il dit même si ça serait la phrase bateau de n'importe quel mec. Je le remercierais sûrement à ma façon d'autant d'attention, en le traitant de con. De toute façon, il le sait, comme il l'a dit, c'est comme ça que j'aime les gens. On arrive dans son bar. Je ne connais pas, d'un côté, j'ne fréquente pas ici. Je continu de le suivre, m'assied en face de lui. L'atmosphère a l'air de se tranquiliser, laissant place à une éventuelle conversation civilisée. Eventuelle hein' « Tu fais quoi maintenant ? Toujours aussi paumée ? J’espère pas… Et dis-moi que t’as vraiment viré cette idiote qui te servait de copine y’a deux ans… Tu sais que mon père me demande de tes nouvelles des fois ? J’lui dit que j’en ai pas… Ce qui est vrai… Vu que mademoiselle ne daigne pas donner signe de vie… » A l'entendre, c'est comme si j'avais choisi de vivre recluse. Ça sonne comme un reproche. Je ne m'énerve pas parce qu'il ne sait pas que c'est elle qui m'a demandé de vivre loin d'eux. " Non. C'est elle qui m'a viré. " Je m'arrête. Me prépare psychologiquement à raconter une fois de plus cette histoire. " Elle a tout découvert. Enfin, elle a découvert que je l'avais trompé une nouvelle fois. J'ai nié en bloc cette fois-ci. C'était fini. Je me suis retrouvée à la rue quelque jours, puis une amie de lycée m'a pris chez elle et j'en suis jamais reparti. Voilà pour 'histoire. Autrement, je suis toujours au Beaux-Arts. Je bosse comme larbin. Et j'revenais d'Italie quand tu m'as appelé. Voilà, tu sais tout. " Je conclus. J'ai trouvé trouvé ça chiant les déballages de vie. Maintenant, je me trouve ennuyeuse. chié. " A part ça, j'obéis à ta mère en faisant la morte. Si t'as des réclamations à ce sujet, tu lui en fais à elle. J'ai pas envie de me bouffer des reproches à cause de Madame St-James, enfin Madame Meyer. " Je tâche de ne pas être agressive. Maman, le sujet qui me met - et me mettra toujours - dans mes états. Décidement, il a le chic pour parler de mes tabou. " Sinon, je me permet. Ta vie ? T'en fais quoi ? A part virer nécrophile en baisant des futures cadavres. "
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Sujet: Re: shot of adrenaline ( konrad ) Ven 23 Aoû - 12:11
La Naïs elle prend son rôle de grande sœur bien au sérieux. Et moi, ça me fait marrer. Je l’avais pas vue aussi sérieuse depuis le jour où elle et moi on a couché ensemble et qu’elle se sentait mal à en crever. La pauvre, c’était moche. Même pour moi, c’était moche. Même quand j’essaie de détendre l’atmosphère avec des blagues pourries, l’autre elle continue de faire la gueule. Alabama sait pas rire. Ou sinon, elle le fait faussement. Les rires sincères c’est comme les pipes, elle en fait que par contrainte. Et encore, elle risquerait de mordre ! Pourtant un peu d’humour a jamais piqué personne, surtout elle. Puis arrive le fameux sujet de laisser ou non mon potentiel plan cul crever sur le sol. Moi j’men fous pas. Elle avait beau être un peu tarée sur les bords, elle était quand même sympa et laisser crever quelqu’un c’était pas trop mon passe-temps favoris. La seule tentative d’humour d’Alabama tombe donc dans l’oublie et j’fais pas semblant d’être offusqué, j’le suis carrément. Et elle s’énerve aussi. J’men doutais, elle réagit toujours au quarts de tour la frangine, à croire que cette fois, elle avait sentit l’abeille lui piquer le cul. Elle me sort des conneries, du baratin sur ses convictions et tout le bordel. Elle me gave. J’ai presque envie de la secouer pour la ramener sur terre. Mais j’crois pas que ce serait la meilleure chose à faire. A par si j’veux me prendre une droite. Elle sait frapper la frangine. Et fort. Je hausse un sourcil à son monologue de princesse. Ouais. Mais encore ? « Madame Alabama se la joue moralisatrice ? T’es pas plus crédible que moi en costume de princesse ! T’en avais rien à foutre de cette fille, t’es juste venue pour voir comment j’allais m’en sortir… Et j’te parle pas comme si t’étais une débile, je t’ai jamais pris pour une débile… Et tu le sais très bien… ». Ouais, elle le sait, parce que la première fois où on s’est retrouvés, elle l’a vu. Elle a pas été que ma frangine cette fois-ci. Elle était ma confidente et mon pilier. Mais j’crois qu’on était pas sensé se considérer comme ça. Se haïr mutuellement, c’est notre crédo. Changer tout ça ce serait comme obliger une vache à bouffer de la vache, pas normal.
J’suis pas le roi des cons mais presque. Naïs elle aime pas parler de la personne qu’elle a trompé avec moi. J’crois qu’elle l’aimait vraiment. Moi j’pouvais pas la blairer. Alors plutôt que de mettre des gants et faire semblant d’en avoir quelque chose à foutre de l’autre psychopathe, je décide donc de l’attaquer sur le sujet, à vrai dire, je suis curieux de savoir si oui ou non, elle est toujours avec elle, parce que sinon, ce serait fortement gênant. Je souris lorsqu’elle me répond. Me marre comme un con pendant qu’elle s’en grille une joyeusement. On est pas sensé s’apprécier. Enfin ça c’est mon humble avis. Je hausse les épaules. Passe une main dans mes cheveux. Sourit largement. « J’y peux rien j’suis une bite ambulante ! Et au moins moi j’ai pas le cœur brisé… Ca m’évite toutes les contraintes que t’as pu rencontrer avec Madame tarée du bulbe. ». Je souris encore plus. Ouais, j’ai tendance à baiser tout ce qui a une chatte et qui a des mensurations acceptables. Je suis pas mal exigent mais généralement, je trouve chaussure à mon pied le temps d’une soirée. Naïs le sait, elle le sent. Elle sait pas que cette demoiselle était une vraie salope. Elle croyait toujours pouvoir me contrôler. Finalement, l’avoir sauvée était peut-être une erreur. Mais qu’importe, j’suis pas superman. Et Alabama n’est pas wonder woman.
On va dans un bar du coin. J’y connais franchement rien, mais j’crois qu’elle appréciera pas. Elle apprécie jamais rien de ce que je tente de faire. En bonne aigrie de service, elle a toujours la bonne idée de faire chier son monde un peu plus chaque jour. J’aimerais tellement qu’elle puisse s’adoucir. Mais ce serait plus elle. Alors autant qu’elle reste conne. On s’assoit. Commande. Elle m’annonce qu’elle s’est faite virée. Merde alors. La pauvre. Personnellement je suis content mais je retiens le sourire qui veut pointer sur mes lèvres. Elle méritait pas Alabama de toute façon. Elle était bien trop conne. Elle me fait le topo complet sur sa vie actuelle. Je regarde son visage. M’y perd quelques secondes. Elle est jolie mine de rien. Et puis c’est pas de l’inceste quand on a pas les mêmes parents. Alors qu’elle parle mon regard se pose sur ses lèvres. Dessinée joliment, doucement rebondies. Pas trop. Je reviens à la réalité quand elle me demande ce que je fous de ma vie. Merde, si je devais lui raconter mon aventure. Bon, puisqu’il faut s’y mettre : « Putain mais t’as bouffé un clown ou quoi ? Alors… J’fais science po Paris mais je m’emmerde en cours alors je dessine des bites sur le front de mes potes qui rattrapent leurs nuits passées à baiser toute la ville… A côté j’suis serveur dans un p’tit café de merde et ça me paie un appart’ minuscule sous les toits. Un p’tit nid douillé slash baisodrôme pour les jours où j’pense à toi… ». Large sourire moqueur. Blague de merde. Elle va me détester. « Sinon j’apprends au p’tit dernier à jouer au foot, il est plutôt doué… Un jour il ira au Bayern… Ou une connerie comme ça… Et y nous paiera des putains de bagnoles… Oh et sinon je continue les conneries avec délectation… ». Je soupire. Bois une gorgée de ma boisson. Grogne. Soupire. Regarde dehors et m’avachit dans la banquette sur laquelle j’me suis assis. Le pire dans tout ça c’est que j’me souviens de chaque centimètre carré de sa peau nue. Ses tétons qui pointaient vers mes lèvres. Ses regards et ses hanches franches que j’agrippais. J’me souviens de tout ça et à chaque fois j’ai l’impression que c’est mal. Mais putain que c’était bon. J’me reprends. Avale ma salive et hausse un sourcil en observant ses traits fatigués. J’crois que la pauvre Alabama n’a même pas commencé à dormir. Elle est épuisée. A moins que ce soit sa tronche habituelle. En deux ans, elle a eu le temps de changer. « Et c’était comment l’Italie ? T’as peints des femmes nues sur les plages de sable noir ? Te connaissant j’paries que ça a été une belle orgie artistique. ». J’me moque gentiment. Mais simplement. Moi aussi j’ai un coup de barre. J’en ai un peu ras le cul d’être encore levé mais je reste. J’suis curieux. Après deux ans on est sensé avoir un milliard de choses à se dire et moi j’en sais rien. J’suis incapable de trouver une seule connerie à dire. Elle m’a même pas manqué. J’ai pensé à elle mais la sensation de manque m’est arrivée que sur le plan physique. Pas autre chose. Parce qu’elle est une saloperie en temps normal.
hj: désolée pour cette daube ET le temps que j'ai pris pour la pondre, promis, j'me rattrape au prochain !