Disneyland, quel endroit magnifique. C'était seulement la deuxième fois que je m'y rendais. Cet endroit me paraissait toujours aussi magique. La dernière fois que j'y suis allée, c'était avec César, maman, papa, tonton et ma cousine. Je devais avoir quatre ans. La seule chose dont je puisse me rappeler, c'est de ma photo avec Mickey (j'avais d'ailleurs comme chaque enfant hurlé pour obtenir le cliché) juste devant les tasses d'Alice. D'ailleurs, la partie sur Alice était ma partie préférée.
Mais aujourd'hui, j'y étais seule, j'avais prévu cette sortie depuis un petit bout de temps déjà et avais gardé un peu d'argent de côté pour ce jour. Et cet après-midi, je n'étais pas encore près du jardin ou des tasses d'Alice. Non, j'étais près du train fantôme, du train de la mine et... du Molly Brown. Il faut une première fois à tout. Petite, ce bateau me semblait ennuyant et sans intérêt, aujourd'hui j'y mets un peu plus d'intérêt. En effet, je profitais de cette deuxième visite pour faire tout ce que je n'avais jamais fait. Si seulement j'avais su.

Une fois montée à bord, j'écoutai d'une oreille peu attentive le monologue automatique. L'essentiel pour moi était de regarder la vue. Par chance, il faisait beau ce jour-là, le temps de cette année était assez capricieux et le soleil ne fut pas timide. Je fermai les yeux pour sentir le vent léger m'effleurer le visage lorsque le bruit de fond cessa.

Un peu étonnée, j'ouvris mes yeux et me retourna pour voir si tout était normal. Personne ne semblait paniqué, alors je ne pensais pas devoir l'être. Cependant, un "feu d'artifice" fut tiré, et en plein jour, ça me paraissait étrange. Je me contenta de prendre ça pour un dysfonctionnement tout à fait banale et de reprendre mes occupations. Mais le vent ne soufflait plus, parce que le bateau ne bougeait plus. J'interrogeai alors du regard mon voisin (Matteus) en attente d'une réponse du genre tout va bien comme si quelqu'un était mieux informé.

Sephora ou l’art de venir ici juste pour se changer les idées. Oui, quand certains vont dans des espaces verts ou à la campagne, la jeune femme profite de son passeport annuel – amorti depuis un moment – pour se rendre à Disney, se mêler au peuple, aux touristes, au côté kitsch, et surtout aux cris. C’est tout sauf calme ici, idéal pour ne pas broyer du noir. Elle vient parfois avec une autre blogueuse, qui n’aime pas les bateaux en l’occurrence d’où sa solitude sur cette attention, et oublie son quotidien. En même temps, se rendre dans ces fameux espaces verts avec la météo capricieuse de ces derniers jours, ce n’est pas particulièrement raisonnable quand on s’appelle Sephora. Les flaques d’eau, la boue qui glisse… Très peu pour elle.

Assise au bout du Molly Brown, elle quitte ses rêveries en voyant de la lumière dans le ciel. Le navire semble être à l’arrêt. Quand la plupart des autres occupants s’extasient devant ce « feu d’artifice en plein jour », la jeune femme se mord la lèvre. Trop pessimiste pour croire la même chose qu’eux, d’autant plus qu’elle a eu l’occasion de naviguer un peu dans le sud ouest avec sa famille – cher Bassin d’Arcachon. C’est mauvais signe. Elle prend une profonde inspiration pour ne pas céder à la panique, n’hésite pas à prier intérieurement bien qu’elle ne soit pas particulièrement croyante ou pieuse comme ses parents. Ses yeux trahissent déjà la panique qui la gagne. « Merde, merde. », qu’elle murmure. La rouquine s’agrippe à sa voisine, qu’elle ne connaît ni d’Ève, ni d’Adam et qui pourrait ne pas pas rassurer non plus suite à ce geste précipité.

Disneyland... Le paradis terrestre, tout simplement. Combien de fois est-elle allait dans ce lieu mythique ? Oh, des dizaines et des dizaines de fois ! Depuis toute petite la jolie blonde côtoyait les manèges, commençant d'abord par les petits pour finir dans les impitoyables grands huit et les torrides bateaux pirates. Tout les ans minimum elle allait avec sa famille au même endroit, le paradis des enfants. Et même si elle a vingt-et-un ans, la belle Ambre se considère toujours comme tel. En ce mois de mai miraculeusement agréable, elle eu l'idée, d'un coup, de partir une journée à Disney, ça faisait plus d'un an qu'elle n'était pas allé et elle désirait vraiment faire ce détour. Elle embarqua alors avec son frère et sa copine. Le soleil est au beau fixe, il y a peu de vent.

Ambre vient de faire deux grands huit, quatre bateaux pirates et pleins de choses gigantesques, elle est pas très bien là, normal après tout. Alors que son frère et sa conjointe vienne de se séparer de l'étudiante pour faire un tour en amoureux, Ambre décida pour la première fois de faire un tour en "Molly Brown", calme et sympa, surtout avec ce temps.

Voila maintenant peu de temps que le bateau navigue, c'est vachement chouette, même si ça change des manèges à sensations, tu es assise aux côtés d'une très jolie rousse. Et puis d'un coup, un bruit sourd se fait entendre, un feu d'artifice vient d'être lancé. Étrange en plein jour. Tu entends quelques "oh" et "ah", tu te demandes pourquoi il y a ça. Puis ta voisine t’agrippes le bras, oulah, elle semble très paniquée, la miss. Tu la regardes de façon très étrange, peu inquiète de la situation du bateau.

Elle semble être une des seules à s’inquiéter à bord. Vous êtes sur le point de faire connaissance avec Sephora et son côté paranoïaque sur les bords. Les membres du « cast Disney » passent entre tout le monde, sans rien dire et avec leur éternel grand sourire accueillant. Non, vraiment il ne doit rien se passer de particulier si on prend uniquement en compte ces signes. Pourtant, le sixième sens de la jeune femme, son « gut » comme dirait la magnifique Olivia Pope dans la série « Scandal », indique tout le contraire. Elle ne lâche pas sa voisine, mais se lève sans lui demander son avis. Il faut qu’elle parle à quelqu’un du staff qui n’a pas forcément ce sourire niais sur les lèvres. La main de la blonde à droit, Sephora se faufile entre les gens grâce à sa petite taille et se jette sur le pseudo capitaine du navire, sa main libre sur l’épaule de ce dernier. Un peu flippante quand elle veut sous son air innocent. « Dites nous ce qu’il se passe pitiééééé, parce que, hein, c’est pas possible que le truc qui s’est illuminé en l’air soit un feu d’artifice, c’est pas l’heure ! » Cette fois, la panique se voit dans ses yeux. Franchement, elle a bien envie d’hurler un « j’avais raison, je vous l’avait dit » au reste de l’équipage du Molly Brown. Il y a des jours comme ça, où la rouquine aurait mieux fait de se divertir sur les cours masculins de Rolland Garros.