Lorsqu'il reçoit ce message, Cezary vient à peine de quitte l'hôpital. Le moral à plat comme à l'accoutumée, saôulé par les réflexions de ses collègues et par sa propre situation, il esquisse un léger sourire en se disant que cette soirée arrive à point nommé. A pied, il parcourt la distance qui le sépare de son job, l'ipod dans les oreilles, une clope à la bouche. Il se demande ce qu'il va se mettre, tout en se demandant qui se trouvera à cette party. Qu'importe, finalement, les gens qui s'y trouveront, tant qu'il s'amusera. Une bonne dizaine de minutes le sépare de son domicile encore lorsque brusquement, son esprit émet une légère pensée à l'adresse d'Hermès. Est-ce vraiment une bonne idée de continuer à le voir alors qu'ils partagent un lien de parenté ? Le jeune wedding planner est-il au courant ? Difficile cependant de renoncer à cette dose d'adrénaline lorsque votre corps vous la réclame. Enchaînant une, puis deux cigarettes, il en vient à se demander si finalement, il ne serait pas du genre à se complaire dans sa propre m*rde ! Ouais, c'est peut-être ça le fond du problème. Vivre ainsi l'excite, l'agace mais le rend vivant, bien plus vivant qu'il ne l'a jamais été avant. En poussant la porte de son appartement, il se surprend à soupirer une première fois. Les journées sont longues, épuisantes. Les collègues sont de plus en plus chiants et Cezary peine à trouver un sens à chacun de ses gestes. A quoi bon ramener du poignon à la maison si c'est pour ne pas en profiter comme il se doit ? Ne jamais partir, ne jamais s'acheter de nouvelles fringues... non, tout dépenser dans un loyer élevé et dans la bouffe. Quelle ironie ! Ne bosser finalement que pour survivre. Epuisé, il franchi le seuil de sa chambre et se déshabille, pas la peine de se préparer à souper, son estomac rejette toute sorte de nourriture depuis longtemps. Il enfile une chemise à carreaux qu'il ouvre jusqu'au troisième bouton et des jeans délavés, troués ça et là. Ouais, le parfait look du mec qui sort en boîte pour tirer un coup et rien d'autre. L'archétype du mauvais garçon. Il faut savoir qu'il n'est pas dans les habitudes de Iago d'être à foutre la m*rde, mais depuis quelque temps, c'est le seul moyen qu'il a trouvé de ressentir encore quelque chose. L'aventure qui le poussait à venir vivre en France s'est lamentablement cassée la gueule, et en beauté de surcroît. Lui ne cherchait qu'à atteindre son géniteur, en aucun cas il cherchait à coucher avec son demi-frère. Quelle cruelle utopie. D'ailleurs, il téléphonerait bien à Dixie pour lui demander de le rejoindre. Mais non ! Finalement, il préfère se retrouver seul ce soir. Alors tandis qu'il hèle un taxi dans la rue, il relit l'adresse qui s'affiche sur son cellulaire et la marmonne au chauffeur en s'installant. Ouais, ce soir, il consommera de l'alcool seul, il dansera seul et puis, il fumera seul certainement. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il ne rentrera pas seul... tout du moins, il osait l'espérer. Lorsque le taxi enfin s'arrête, Iago s'étonne du quartier, de l'endroit. Où est la foule ? Où sont les gens ? Il règle sa course et puis descend... devant lui, rien d'autre que le sexodrome. La blague, on l'a invité à la soirée libertine d'un sexshop ! Un sourire aux coins des lèvres, il se décide à faire contre mauvaise fortune bon coeur. Peut-être que la soirée pourrait se terminer sous de meilleures auspices. Et puis, Iago n'est pas du genre à cracher sur un peu d'évasion. Alors tranquillement, il s'allume une dernière clope et regarde les lettres qui scintilles, roses fluos, sur la devanture du magasin. Il tire un coup sur sa clope et adresse au videur un sourire mitigé. Ouais gros', j'suis v'nu à une soirée libertine, et alors ?

mini intrigue.

Les soirées arrosées commencent à être rares, pour moi en tout cas. Conséquence de ma récente aversion pour le monde, ou bien conséquence de la lassitude des gens à mon égard ou bien face à mon caractère, ou alors simple réaction en chaîne incluant ces deux facteurs. Quelque chose cloche dans ma vie sociale en repos et en grand besoin d’une reprise d’activité. Les soirées sont vides, morne et entièrement dévouée au travail alors qu’au lieu de bosser je ferais tout aussi bien d’envoyer chier mon patron et partir jeter mes sous vêtement au premier endroit où il y’aura du monde pour les réceptionner. Enfin, mon asociabilité n’est pas matière à débat. Il est à peine 21 heures quand je reçois le sms de Kévin m’informant d’une soirée. Mon dieu, Kévin. Et dire que j’ai encore ce mec dans mon répertoire, alors qu’en plus d’avoir un nom à coucher dehors, je ne l’aime pas et son humour a toujours été à coucher dehors. D’ailleurs rien qu’à penser à combien je ne l’aime pas, je suis en train de me demander quel déclic a bien pu se produire dans ma tête pour en être là où j’en suis, c’est-à-dire à marcher dans la rue vers l’endroit qu’il m’a désigné pour sa fête. Pourquoi suis-je là alors que je vais très probablement revoir sa face et celle des potes. Enfin, vu l’engouement à les retrouver je pense que les potes ne sont plus vraiment des potes si ? Et puis zut, c’est trop tard pour faire demi-tour, j’ai passé trop de temps à m’préparer pour accepter de plier bagage, vu la flemme qui m’habite autant que le peu d’effort que j’ai fait soit récompensé, en plus arrivée où j’en suis ça serait dommage de rater ça. Je n’arrive pas à l’adresse à l’heure. Pour la simple et bonne raison qu’en arrivant devant un sex-shop et je me met à arpenter toute la rue à la recherche d’une connaissance capable de m’aiguiller. Seulement, personne. Personne dans la rue, personne au téléphone pour me dire où les retrouver. A croire que je suis seule dans ce coups-là. Kévin ne réponds pas. Je le tuerais pour ça. Je remonte alors la rue pour retourner devant le sex-shop, après tout s’il s’est trompé dans son texto je ne vais pas être la seule dans ma situation. La réponse ne tarde pas à tomber sous la forme de texto venant d’un mec de la bande. « C’est la bonne adresse, on s’est dit qu’on devait te sortir de ta cage. » Je lis et relis le texto en question sans être sûre de pouvoir en comprendre l’humour. Comme je le disais, son humour est à chier. Et le pire, c’est que je suis assez désespérée voir même curieuse pour entrer là dedans, au moins je suis sûre qu’ici quelque voudra attraper mes sous-vêtements. Je ne prends que deux minutes pour me décider vraiment, la curiosité l’emporte. J’ai trop envie de voir les specimens à l’intérieur. Et puis, rien que par vengeance, j’aurais trop envie d’croiser la mère de Kévin. Quoiqu’il en soit, je vais tâter du boobs. Je me met dans la file d’attente, une main dans les poches, une clope au bec. Puis naturellement, je lance à la première personne qui croise mon regard. « C’est génial, c’est la première fois que je pourrais faire la fête et les soldes en même temps. » ahah. Je suis même pas drôle.

« Eh les mecs, venez au 23 Boulevard de Clichy à 22 heures 30, soirée de ouf ! » Mais c’est qui ce Kevin ? T’as beau chercher dans ta tête, t’en sais strictement rien. Et pourtant, t’as son numéro dans ton répertoire et il t’a envoyé un texto. T’as du chopper son numéro à une soirée, en faisant ami-ami avec lui. Sauf que tu t’en souviens pas. Comme pas mal de tes soirées en fait. T’as cette fâcheuse habitude de boire beaucoup trop pendant les soirées, et généralement, tu te retrouves avec un giga trou noir le lendemain. Ça t’a valu un piercing, d’ailleurs. Non pas celui que t’as à la lèvre, oh non. Mais bien celui que t’as à l’intérieur de ton boxer. C’est pas franchement une nouvelle, tout le monde est au courant. Parce qu’on t’a balancé. Parce que ça a été filmé aussi. Et parce que la vidéo a tourné. Aujourd’hui, t’en rigoles plus qu’autre chose. Quoi qu’il arrive, tu sais pas qui est ce Kevin, et pourtant, t’es bien chaud pour aller à cette soirée. En même temps, tu sais pas dire non à une soirée. Quand il s’agit de boire, de faire la fête, ou de tirer sur un joint qui tourne, t’es toujours présent, qu’importe l’heure ou le jour. Le reste, tu t’en branles un peu, et t’as déjà séché des cours pour aller boire avec des potes, ou parce que t’avais la gueule de bois.
Ce soir, t’étais pas seul. T’avais réussi à motiver quelqu’un. Non pas Winnie, non pas Leho. Mais bien Lisa-Rose. Soit ta pote la plus coincée. T’as beau être proche de cette nana, vous avez vraiment rien en commun. C’est une bonne élève, t’es le cancre de la classe. Elle est timide, y a pas plus extraverti que toi. T’es un pauvre alcoolique drogué, et elle touche pas à ça. Au final, vous avez trouvé un compromis. T’as décidé de lui montrer un autre côté à la vie, un côté bien plus fun et plus divertissant que sa chambre et ses bouquins. Et elle, elle t’aide à passer ton bac et à t’enfuir de ce lycée que tu squattes depuis 5 ans. Du coup, ce soir, t’as décidé de l’emmener à la fameuse soirée de Kevin l’inconnu. Tu sais pas à quoi t’attendre, mais t’as promis à Lisa que ça serait la meilleure soirée de sa vie, et t’es prêt à tenir ta promesse, quoi qu’il arrive. Et pour une fois, tu fais en sorte d’être à l’heure, parce que tout le monde sait que t’es toujours en retard. Une bière à la main, t’attends dehors que ton amie se pointe. Oui, même avant d’être à la soirée, t’es déjà en train de boire, et t’as pas honte. Kyhan sans une bière, de toute manière, c’est comme un oiseau sans ailes. Très vite, tu sens quelqu’un te chopper par la main et te trainer, et tu finis par réaliser que ta pote a eu le temps de te parler deux fois que t’as même pas réagi. Tout content d’enfin rejoindre la soirée, t’avances avec entrain, jusqu’à te retrouver devant le sexshop. « T'es pas derrière ça, j'espère ? » « Crois-moi, si j’savais qu’on venait au paradis, j’aurais choisi la tenue adéquate. » Contrairement à Lisa, ça te dérange pas de te retrouver là. Tu trouves ça plutôt marrant, en fait. Tu vas te mettre dans la file d’attente, tout excité à l’idée de rentrer à cette soirée. « C’est génial, c’est la première fois que je pourrais faire la fête et les soldes en même temps. » Tu regardes la nana bizarrement. « Ils ont avancé la date des soldes cette année ? » Kyhan, toujours à l’ouest, bonsoir.

mini intrigue.

On se sent rapidement bien seule dans ce genre de soirée. Surtout parce que je pensais qu’à la base, j’allais retrouver cet #@!? De Kévin et sa bande de pote et non me retrouver au milieu de tous ces couples qui ont l’air ravie d’être là. Comment peut-on jubiler autant en sachant qu’on va se tromper l’un l’autre ? Et merde, comment je vais moi au milieu de tous ces couples ? On a l’air rapidement … seul. Mon Dieu ! J’aurais aussi mis autre chose si j’avais su que ce soir je risquais de me retrouver au milieu d’un threesome. Je me positionne dans la file d’attente et m’ennuie rapidement. C’est pas qu’ils ne m’inspirent pas confiance mais le couple de vieux devant me regarde d’un drôle d’air. J’aurais très pu rester là à me la jouer profil bas et à faire en sorte de pas les avoir remarquer mais c’est très difficile. Je vais devoir me trouver un truc pour me sortir de là. Dès qu’un couple arrive après moi, je ne peux m’empêcher de balancer la première remarque me venant à l’esprit pour au moins faire genre que je suis occupée à autre chose qu’à m’intéresser à Gontran et Jeanine. « Ils ont avancé la date des soldes cette année ? » Je ne saurais pas dire si il essaie de répondre sur le même ton ironique que le mien ou si il est juste complètement à l’ouest. Mais bon, l’effet est réussi. J’explose de rire de rire rapidement avant que la petite amie ne lui réponde. « Je pense pas qu'elle parle de ce genre de soldes là. » Oh elle a l’air trop choupi avec son p’tit air innocent qui s’dévergonde à la bière. On lui pincerait presque les joues. « Bah ça dépend ce qu’on souhaite trouver à l’intérieur. Tiens là, sans m’en rendre compte j’ai l’air de Jafar qui promet la caverne aux Merveilles à Aladin. » Je dois avoir l’air folle sur les bords. Mais regardons les, ils ont l’air de lycéens. Sérieusement, c’est pas un peu interdit de venir dans ce genre d’endroit quand on est aussi jeune ? Et puis, c’est pas un peu embêtant d’avoir besoin d’y aller quand on est aussi jeune. Je pensais que c’était un truc pour marié coincé qui n’avait d’ autre choix. Je pensais aussi qu’il n’y avait que les pervers de quarante balais qui venaient se délurer ici. Je me trompais lourdement. Enfin, je peux mettre à profit la soirée pour voir ce qui se fait en matière de jouet. J’ai jamais essayé mais paraitrait que les goudou adorent ça. Je les regarde tous les deux interagir avant de lancer. « Et bien, je me faisais une idée différente du genre de couple qui venaient dans ce genre d’endroit. C’est bien ? » Je finis par demander. Histoire de prendre des renseignements, qui sait ce sera peut-être la meilleure nuit de ma vie. Peut-être, je dis peut-être. Nous avançons dans la file. Le videur est soudainement très près. « oh et vous avez pas peur qu’il vous demande vos cartes d’identités ? » Je demande, simple curiosité.

C'est pas l'genre de soirée dans lequel on aime être vu, spécialement. Mais c'est mieux que rien, le buffet sera certainement bien garni et puis l'alcool, normalement, devrait couler à flot. Pas de quoi pavoiser, Iago n'aimait pas ce genre d'endroit mais quitte à sortir, autant le faire comme il se devait. Alors plutôt que d'attendre à l'extérieur, il profita d'un creux dans la file d'attente pour s'y enfiler. Il se retrouva derrière un groupe de trois personnes (Naïs, Lisa et Kyhan) et se surprit à écouter leur conversation d'une oreille tendue. La clope au bec, il la termina avant de passer devant le videur, assurant sa présence d'un léger sourire, il sortit sa carte d'identité et la présenta au gorille. Il n'eut donc aucun problème à pénétrer les lieux. Quittant donc la foule, il se dirigea directement vers le bar où il s'adressa au serveur sans se départir de ce sourire mitigé qui ornait son visage. Il n'avait pas pour habitude de se retrouver dans ce genre d'endroits mais tant qu'à y faire une première apparition, autant en profiter un maximum. « Une vodka. » murmura-t-il à l'adresse du serveur. Avant que celui-ci n'ait pu lui répondre, Iago s'empressa de rajouter. « Bien forte la vodka, sans accompagnement et des glaçons. Va m'falloir du courage pour supporter c'te soirée. » Il lui adressa un petit clin d'œil et s'accouda au comptoir. Au loin, il reconnu le groupe d'amis derrière lequel il avait marché dehors, il se surprit à les voir aussi détendu alors que lui se sentait clairement emprunté entre deux émotions : l'envie de déguerpir et la curiosité maladive d'en apprendre un peu plus sur cet univers malpropre. Ouais, malpropre… dépravé surtout ! Tout ce qui, actuellement, faisait son bonheur. Lorsque le serveur revint avec sa boisson, Iago la vida cul sec. S'il fallait qu'il supporte la soirée, il était important que Jekyll fasse son apparition. L'enfant apeuré qu'il était au fond de lui n'avait pas sa place dans ce genre d'endroit. « Une autre mon mignon, et s'teu'plait, lésine pas sur l'alcool ! » Un nouveau sourire et un nouveau clin d'œil. En tournant le visage, il remarqua que les trois compères avaient disparu de son champs de vision, alors il se focalisa sur un inconnu, au fond de la pièce, qui semblait aussi l'avoir remarqué. La soirée allait peut-être devenir intéressante.

horsjeu:

T’es déjà à l’ouest. Pourtant, il est pas bien tard, et t’es même pas encore rentré à cette soirée. Mais t’es déjà ailleurs. T’as déjà trop bu chez toi. T’as aussi trop fumé. Et déjà que t’es pas mal con à la base, quand t’es dans un état second, ton niveau de conneries est bien supérieur à la normale. Les gens t’aiment comme ça, après tout. T’es du genre à amener la bonne humeur grâce à tes péripéties d’alcoolique ou tes discours mythiques. Ce soir, t’allais encore en sortir pas mal, vu comment c’était parti. Sauf qu’on t’arrache ta bière des mains. Et là, plus rien autour n’existe. Il restait le fond. Le fond que tu gardes pour le déguster. Parce que quand tu bois une bière, tu réfléchis pas, parce que tu te dis qu’il y en a encore dedans. Mais quand t’arrives à la fin, t’as juste envie de profiter des dernières gorgées. Les dernières gorgées qu’on t’a volé. Qui ruissellent à l’intérieur de la gorge de Lisa-Rose. T’as les yeux grands ouverts. Comme si tu venais de voir la Vierge. Et tu regardes ta canette rebondir sur le sol et s’éloigner de toi, vide, écrasée. T’es prêt à faire une réflexion à Lisa, parce que la bière, c’est sacré. Mais elle te devance : « T'inquiètes, la première tournée sera pour moi. » Tout à coup, ton regard s’illumine, un sourire s’affiche sur ton visage. Elle te connait trop bien, et elle sait comment te parler. Maintenant, t’as hâte d’être dedans, et de voir la bière couler à flot. Et t’es tellement obnubilé par la bibine, que t’écoutes à moitié la conversation. « Bah ça dépend ce qu’on souhaite trouver à l’intérieur. Tiens là, sans m’en rendre compte j’ai l’air de Jafar qui promet la caverne aux Merveilles à Aladin. » Tu te penches discrètement vers ton amie, et lui demande à voix basse : « J’ai pas suivi, pourquoi elle parle de phares ? » En fait, tu t’en branles. T’as le regard figé sur l’entrée, à attendre ton tour pour rentrer. Tu captes même pas qu’elle croit que vous êtes en couple. Vous approchez de l’entrée, et à ce moment précis, t’as pas envie de trop l’ouvrir. C’est un truc que Leho et Lilith t’avaient appris. Parce qu’à plusieurs reprises, on vous avait refoulé de boites, à cause de toi et tes conneries. Ton attitude de mec bourré. Du coup, maintenant, à l’approche d’un videur, tu tentes de te la fermer et de réfléchir à 3 fois avant de parler. La discussion, tu laisses ça à Lili. Elle qui avait peur de se faire chier et de connaitre personne, autant qu’elle fasse connaissance. Bientôt, vous êtes à l’intérieur. L’ambiance est spéciale. Mais toi, tu kiffes. C’est le genre de trucs qui t’excite à mort. Mais doué comme t’es, tu vas surement repartir solo. Du moins, avec Lisa, donc autant dire que tu dormiras sur la béquille. Première étape de ta soirée : le bar. Tu marches d’un pas pressé, suivi de ta pote et de la nana qui a pas de nom. Et t’es tellement pressé de boire ta bière, qu’en arrivant au comptoir, tu renverses le verre du mec à côté de toi. Tu te sens trop mal. Tu commences à t’excuser un nombre incalculable de fois, tout en prenant des serviettes pour éponger le bar, la chemise et le pantalon du gars. Et t’es tellement désolé pour les habits du mec, que tu captes même pas que t’es en train de tapoter son entrejambe avec un essuie-tout. « J’suis vraiment vraiment désolé mec ! Si tu veux, on va aux toilettes ensemble et je t’enlève ta chemise pour voir ce que je peux faire. Et j’te repaye un verre ! » Bien sûr, t’as aucune arrière-pensée. Sauf que dis comme ça, on peut clairement penser à autre chose. Mais ça, c’est tout toi. T’as tendance à dire les choses comme elles te viennent, à pas réfléchir à ce que tu racontes et la plupart du temps, ça te mène dans des histoires pas mal loufoques. Comme ce soir, puisque t’es clairement en train de dire à un homosexuel que tu veux le déshabiller dans les toilettes. Autant le dire : tu t’es bien foutu dans la merde !

mini intrigue.

Il s'emm*rde, à la limite du déraisonnable. Dieu qu'il aimerait un peu d'animation… quoi ? il n'en sait rien, il souhaiterait juste que la soirée se mette à bouger un peu plus au rythme de l'esprit dépravé des organisateurs d'une telle soirée plutôt que de stagner entre le malaise des invités et des hôtes. Ouais, parce qu'il faut rester lucide, les gens qui se trouvent dans c't'endroit sont pas spécialement fiers d'y être. Entre les convertis qui n'osent pas l'admettre et les curieux indécis, Iago vogue de visage en visage. Son regard ne s'arrête toutefois jamais plus longtemps que cinq secondes sur une silhouette… Il est trop tôt pour se mettre en chasse, il n'a pas bu en suffisance. Vaguement à l'ouest, dans ses pensées, tout en prenant garde de ne pas les laisser s'emporter, il ne voit pas revenir vers lui ce jeune homme qu'il avait déjà repéré plus tôt. Beau p'tit lot, soit dit en passant ! Ce n'est que lorsqu'il sent le liquide froid de sa boisson se déverser sur son fût qu'il revient à lui. « P*tain de m*rde ! » Un simple juron qu'il laisse s'échapper sans trop s'en rendre compte. Et puis, l'homme (Kyhan), le coupable, se confond en excuse. Un sourire amusé au coin des lèvres par la manière dont les choses semblent tourner, Iago remercie le ciel du coin de l'œil. Le mec rougit plus encore et commence à essuyer les dégâts, ne manquant pas de tâtonner à bout de doigts près de l'entre-jambe de Iago. Un brin excité par la situation, il laisse son esprit vaquer à quelques pensées perverses lorsque le jeune homme articule enfin quelques mots hésitants. « J’suis vraiment vraiment désolé mec ! Si tu veux, on va aux toilettes ensemble et je t’enlève ta chemise pour voir ce que je peux faire. Et j’te repaye un verre ! » Faut-il aller chercher plus loin pour nourrir les obscénités qui naissent dans l'esprit du jeune brancardier. Un regard en coin, un sourire sur les lèvres, il s'apprête à répondre lorsque la jeune femme qui accompagnait Kyhan prend la parole. «Est ce que tu te rends compte que ce que tu viens de dire est complétement tendancieux ou non ? Laisses-le, le pauvre. Je pense pas que ce soit ton genre. » Elle lui coupe l'herbe sous le pied et brusquement, l'excitation naissante de Iago disparaît. Le ton de Lisa trahit son amusement, tandis que le jeune brancardier attraper une serviette et entreprend de finir d'essuyer son haut. « T'inquiète pas mon mignon, ça sèchera. » Il se redresse alors sur ses jambes et observe l'étendue des dégâts, d'un air absent. L'alcool perdu aurait certainement suffit à faire apparaître sa double personnalité, plus amusante et moins coincée… ce n'est que partie remise. « Mais si l'envie te prend de me déshabiller, la prochaine fois, t'as qu'à l'dire plutôt que d'foutre en l'air un fût neuf. » Un clin d'œil rapide et il tourne le visage vers la jeune femme qui l'accompagnait (Lisa) et qui propose de payer une tournée. « Une vodka, pour moi… » Il articule en esquissant un léger sourire. « Merci. » Ouais, parce que l'Iago, il est bien élevé quand même.

On se sent toujours bien seul avec un humour comme le mien. Pas qu’il soit pourri – enfin presque – mais les choses passent tellement vite dans ma tête puis dépendent en général de ce que moi je sais, que s’en est impossible pour des inconnus comme ces deux-là de me comprendre. « J’ai pas suivi, pourquoi elle parle de phares ? » Tant pis, je ferais avec. Alors qu’elle rit, son copain se met en stand-by et n’a plus l’air de ne réfléchir à rien. L’entrée est proche et je finis par les trouver un petit peu louche comme couple. « Euh.. Je suis pas sa copine, loin de là. Et à la base, on devait pas du tout atterrir ici. Mais dans une soirée. A croire que cette soirée n'a jamais existé et avait pour but de nous ramener dans cet endroit. » Je comprend mieux, après tout on m’a fait le coup aussi. « Aaah ! Vous aussi ! » Je me met à lâcher. On se sent moins seul d’un coup et au moins je pourrais pester. « On m’a tendu un piège. J’étais censée retrouver des amis et tout. A croire que ces bâtards avaient juste l’intention de s’foutre de moi. Je me retrouve là, à deux doigts de croiser un couple de quarantaine et de me faire rameuter et le tout sans amis. » Ouais, je parais un peu énervée par la situation. J’espère qu’elle ne le prends pas pour elle, elle ‘y est pour rien et parait sympa. C’est juste que, d’y reprenser au sms de ce Kévin, ça m’fout les nerfs subitement. Enfin, j’vais éviter de passer pour une folle furieuse. « On est majeurs, t'inquiètes pas pour nous. » Je me permet un nouveau regard sur les deux pour les détailler. Ouais, c’est quand même jeune mais vu qu’ils se sont fait piégés comme moi, je pense pas qu’ils soient habitués à ce genre d’endroit. Enfin, je ne rajoute rien. De toute façon nous entrons, alors autant se presser pour enfin découvrir l’endroit et voir ce qu’il peut y avoir d’intéressant. J’avance avec eux. Je ne les connais pas mai pour le peu que j’ai discuté avec eux, ça mérite de rester avec eux au moins le temps de me repérer dans les lieux. On est mieux en meute nan ? La fille, elle a l’air plutôt responsable et pas franchement réjouie à l’idée de passer sa soirée ici. Elle est pas trop mal non plus, mais vu son air prude, j’aurais aucune chance à lui faire des avances. Le garçon, lui il semble à l’ouest et à peine l’a-t-on quitté des yeux quelques minutes qu’on le retrouve à tripoter la queue d’un mec sorti de nulle part. C’est assez drôle. Sauf qu’elle panique un peu. « Est ce que tu te rends compte que ce que tu viens de dire est complétement tendancieux ou non ? Laisses-le, le pauvre. Je pense pas que ce soit ton genre. » Elle me fait rire tiens et avant que qui que ce soit réagisse, je dis pour la calmer. « Oh mais laisse le ; s’il a envie de sucer la queue de ce mec qu’il le fasse. C’est le genre de soirée où tu test de toute façon. » J’hausse les épaules. Je m’inquiète pas trop, enfin jamais. « Mais si l'envie te prend de me déshabiller, la prochaine fois, t'as qu'à l'dire plutôt que d'foutre en l'air un fût neuf. » bah en voilà un qui partira pas seul. Quand elle parle de commande, je me tate quelques secondes pour savoir si je suis comprise dans le vous. On va dire que oui, au pire j’suis pas non plus défavorisée. « Un mètre de shooter. Mais t’inquiète, je peux me l’offrir. » Ouais, j’ai pas non plus des goûts défavorisé mais le shooter c’est un peu ce qu’il y’a de mieux. Pus je finis par demander. « Tu veux pas que je vienne avec toi passer commande ? Non parce que le barman va aussi croire que tu fais pas ton âge. » Je me permet une plaisanterie. Après tout, si on rigole pas qu’est ce qu’on va bien pouvoir faire hein ? Nous nous dirigeons vers le bar où nous passons commande. C’est quand même différent de mes endroits habituels. Disons, l’âge global est différent. « Au fait, pour des raisons pratique j’dois vous dire. Je m’appelle Naïs. » Autant le lacher mon prénom, mais il a l’air d’être passé dans le vent. La fille a entendu un truc, elle m’écoute plus.