Sujet: thanks for nothing † Najia Lun 7 Jan - 19:57
Le soleil laissait place à la lune depuis de bonnes heures quand tu es enfin sortit du salon de tatouages miteux dans lequel tu te rendais depuis quelques mois maintenant. C'était le seul moyen que t'avais trouvé pour exercer ton art et il menaçait désormais de te filer entre les doigts. La seul chose pour laquelle tu avais un minimum de talent allait sûrement partir comme toutes les choses auxquels tu tenais. Si même le dessin ne voulait plus de toi, il ne te resterait plus rien. Rien qu'une amitié basée sur des mensonges dont tu étais le seul responsable et des filles pour assouvir tes besoins excédant la normal. Ton patron t'avais encore engueulé parce que désormais, s'en était finit de te voir explosé au travail. Tant que tu foirais pas, il n'avait rien à dire mais t'avais plus le droit à l'erreur et ça, ça commençait gentiment à te saouler. Parce que oui, toi, t'es ton seul maître Camil et t'aimes pas qu'on te dise ce que tu dois faire. Si il y a bien une personne que tu 'es d'accord d'écouter c'est toi-même. Et lui, avec son ventre bedonnant et ses quatre salons parisiens et bien il pouvait aller se faire foutre. Mais cet argent t'en avais besoin et ça, il l'avait très bien comprit. Le con. De plus que les paris que tu avais pris un malin plaisir à exécuter cet été avaient finis par te faire culpabiliser. Encore.
Tu squattes chez un pote depuis quelques jours et t'entâmes alors la longue route qui t'y mènera. Mais rapidement deux blondes répugnantes t'abordent et dans un français médiocre te proposent de les rejoindre. Elles ont l'air tellement contente de t'amener à leur 'party' que t'as pas dit non. De toute façon t'as rien de mieux à faire et être au chaud pour boire est un luxe que tu ne te payes pas tous les week-ends. T'as décidé de rester pas longtemps, juste le temps de gratter sur quelques joints et de finir ta bouteille. Jamais rien ne t'as parut plus banal à ce moment là que de te rendre dans ce trois pièces. Surchauffé, l'ambiance y est déjà électrique et les balcons menacent de s'écraser sur les pavés de ton Paname. À peine arrivé que t'en peux plus. Qui sont ces gens ? Mais surtout qu'est-ce que tu fous là ? Tu fermes les yeux quelques minutes le temps de décider si tu pars tout de suite ou que t'attends. Pff. T'as rien à faire d'autre. Rapide tour de la situation pour situer les endroits où il va falloir te rendre en priorité. La ganja est repérable facilement, l'odeur vient de la cuisine. T'hésites. Ton but est à l'extrême opposé et une foule immense t'en sépares. Et puis d'un coup, les gens semblent se scinder en deux. T'arrives plus à faire la différence entre le rêve et la réalité. Depuis combien de temps t'as plus été sobre ? Au fond de la pièce, tu reconnais cette silhouette qui te donne envie de gerber. L'origine du mal qui te bouffes depuis des mois qui te semblent des années maintenant. Quel était le pourcentage de chance de la voir ici ? Tu caresses du bout des doigts le verre rassurant de ton whisky et en boit une gorgée. Najia.
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Sujet: Re: thanks for nothing † Najia Mer 9 Jan - 21:54
Fais chier. Je m'ennuyais. Stupide, j'étais stupide de croire la gamine qui me servait d'amie. Je reviens dans cinq minutes. C'est ça. Causes toujours. En attendant, j'étais plantée depuis vingt minutes comme une asperge dans le coin de la salle. Saloperie. Sérieusement, il n'y avait pas d'autres mots pour qualifier cette petite idiote qui m'avait entraîné avec elle dans cette soirée des plus étranges. J'aurais mieux fait en restant sur le canapé de Saad et Camel. Là-bas, j'étais sûre de trouver de quoi m'occuper. Qu'ils soient présents ou pas. Cet appartement, le leur, c'était bien l'unique endroit dans lequel je me sentais entièrement moi. Pas d'artifices. Pas de grande gueule - ou presque pas. Je jouais avec ma lèvre tout en regardant les deux types se trouvant en face de moi. Ils me racontaient ce voyage en Australie qu'ils avaient fait ensemble. Enfin, je crois. J'en avais tellement rien à foutre que je n'arrivais pas à m'intéresser aux mots qui sortaient de leur bouche. J'attrapais le verre de l'un d'entre eux afin de le boire d'une traite. Je grimaçais. Puis là. Enfin. L'idiote était de retour. Pas de remerciements, ni au revoir, me voilà déjà auprès de Myriam. T'as été copulé dans les toilettes ou quoi ? soufflais-je tout en attrapant la clope qu'elle avait entre ses lèvres. Longuement, je tirais dessus. Son rire s’éleva dans la pièce, ce qui eu le mérite de me faire rire à mon tour. Son bras se glissa autour de mes épaules et ses lèvres allèrent à la rencontre de mon oreille. C'est presque ça murmura-t-elle. J'arquais un sourcil. Je t'attends pendant une demi-heure et c'est tout ce que tu trouves à m'dire, c'est presque ça ? Non mais génial, t'es pas un cadeau comme personne toi marmonnais-je tout en la repoussant. Maladroite que j'étais, je fis renverser son verre qui tomba directement sur mon t-shirt. Fichue gravité. C'était une catastrophe. Je portais un haut blanc. Je pouvais à présent m'inscrire à un concours de t-shirt mouillés. J'étais la pétasse idéale pour obtenir le titre. Gênée, je me baladais déjà dans la pièce et dans le peu d'espace que j'arrivais à atteindre. Fallait que je rejoigne la cuisine, que j'aille nettoyer cette immense tâche que j'avais au niveau de la poitrine. Ça m'plaisait pas moi. J'étais pas comme ça moi, je ne prenais pas du plaisir à m'exhiber. Au lieu de tomber quelque chose susceptible de m'aider, je tombais sur Camil. Pardon ? Je le regardais, choquée. Je n'arrivais pas à comprendre comment cette soirée pouvait être aussi désastreuse que ce qu'elle était déjà. J'en donnais la clope que j'avais au premier qui passa auprès de moi. Il sembla heureux. Tant mieux pour lui. Qu'on me ramène chez moi marmonnais-je, sans être pour autant capable de bouger. J'étais stupidement ancrée à son regard. J'avais pourtant envie de fuir. De partir, en courant. Genre loin, très loin, trop loin. Limite, de m'enterrer. Qu'on vienne m'expulser de cette emprise, qu'on vienne me frapper, qu'on m'oblige à arrêter d'aussi aussi conne et naïve par la même occasion. Mains tremblantes, je me décalais enfin et je frottais mon t-shirt. Mon regard se pencha sur ma poitrine, tandis que toute mon attention semblait se concentrer là dessus. Foutaise. Je n'pensais plus qu'à lui.
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Sujet: Re: thanks for nothing † Najia Ven 11 Jan - 0:21
Ils t'énervaient. Ces gens qui dansaient comme des lions en cages. Ces filles qui testaient leur quota de séduction en écartant les cuisses scotchée à un mur avec un autre que toi. Ces mecs qui prouvaient leur virilité en laissant pousser leurs poils. Ils te donnaient la gerbe. Cette sorte de remontée acide, mélange de dégout et de désolation face à cette foule déplorable. Tu n'aimais pas le monde. Tu n'aimais pas chaque être vivant qui croisait ton chemin. Tu n'aimais pas apprendre à connaître ceux qui t'entouraient. Tu ne t'aimais même pas toi même. Cette créature mi-zombie, mi-clocharde qui te poussait à errer dans les rues une bouteille à la main à la recherche d'une proie. Brr. Pourtant parmi cet amas de personnes tu ne te sentais pas différent, non, c'était eux. C'était eux qui se démarquait pour essayer de te rendre aussi insignifiant que tu ne l'étais déjà. Et cette haine qui grandissait en toi à l'encontre de ce vulgaire troupeau devenait effrayante. L'alcool. L'alcool et puis la vue de cette fille. Comme si ça ne te suffisait pas de te balader parmi une faune hors norme, non. Il a fallut te mettre un coup de poignard dans le dos. Te renvoyer ta faiblesse dans la gueule pour montrer que toi non plus, tu ne différais pas tellement de ces gens qui filaient la gerbe. Entre imagination et réalité, tu ne savais pas vraiment comment réagir. Elle te rendait fou comme aucun alcool et drogues connues jusque là n'avaient réussi à le faire. Najia était la seule chose au monde capable de réduire à néant ton amitié avec Saad et tu la méprisais. Un mépris sur-humain, un mépris inexplicable, un mépris mélangé à un sentiment bien plus fort que tu avais de la peine à déterminer : de la haine, de la honte, de la culpabilité. Tu n'en savais rien. Najia c'était cette fille, jolie, baisable et pas trop conne. C'était aussi la sœur de ton meilleur pote et tu l'avais prise. Sans culpabiliser, sans penser au lendemain. Le réveille fut brutal, la chute aussi. Tu avais brisé la seule barrière que tu ne devais pas franchir et jamais tu ne réussirais à la réparer sans dégâts antérieurs. Alors tu fends la foule sans cesser de regarder devant toi. Entre toi et la cuisine il y a elle et la rencontre sera inévitable tu le sais. Boire. Boire. Boire. Rien n'y fait. Elle ne sort pas de ton esprit et la possibilité de rester au milieu de ces gens à suffoquer sur de la dubstep te traverse l'esprit. Tu n'es pas un mouton alors tu continues. Et arrivé de l'autre côté tu tombes nez à nez avec elle. Najia et son t-shirt mouillé genre pétasse. Tu n'entends rien. Seulement ses lèvres remuées et tes yeux plongés dans les siens. Il faut que tu décroches. Décrocher et la regarder de haut en bas. Reprendre le dessus et endosser ton rôle méprisable. T'enlèves ta jaquette et la lui lance. « Mets ça, on dirait une pétasse. » Claque. Bim. Bam. Boum. Tes paroles claquent. Tu es un gentil bonhomme , un vrai. T'aimes te faire détester pour ne pas avoir à montrer tes sentiments. Au premier signe de faiblesse tu changes du tout au tout comme si tu étais en danger. Stupide garçon. C'est le moment de tourner les talons, de rejoindre la cuisine pour finir la soirée tranquille mais tu restes là. Devant cette fille que tu viens d'insulter et vers qui tu es attiré comme un aimant. Fuis Camil. Fuis. « Qu'est-ce que tu fous là Najia, sérieux ? T'as vu la population ou bien ? » Raté. Tu insistes. T'es lourd. Lourd et méchant.
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Sujet: Re: thanks for nothing † Najia Dim 13 Jan - 11:06
Saloperie, saloperie, saloperie. Saloperie. Je me bouffais la lèvre. Tout explosait en moi, à commencer par ses pauvres artères qui guidaient mon coeur, faible. Je me noyais dans le regard vide de Camil. Je le détestais. Je le haïssais. Tout simplement. Parce que tout ce qui me raccrochait à lui n'était que foutaise, que des sentiments futiles et inutiles dont je n'arrivais pourtant pas à me détacher. Je lâchais un long et profond soupire. Je resserrais mes doigts contre mon t-shirt, tentais de fuir à cette emprise. Naïve. Sa jaquette tomba contre moi, je la réceptionnais sans dire quoi que ce soit et la gardais dans creux de mes mains. Mets ça, on dirait une pétasse souffla-t-il. J'en élevais ma lèvre, mécontente. Ce mec m'agaçait, ce mec faisait tout pour que j'ai envie d'exploser mon poing contre ses couilles afin qu'il comprenne le mal qu'il me causait. Sauf que je me taisais, je ne bougeais pas, et me contentais de me rappeler à quel point j'avais été stupide de m'être laissé à lui. J'étais la cause d'une future déchirure destructive entre Saad et Camil. J'allais causer le chaos. J'allais tout gâcher. Gênée, j'enfilais sa veste, sans râler. Parce qu'après de Camil toute ma personnalité semblait s'évader en un battement de cil. Il se tournait, enfin. Pour finalement revenir vers moi. Qu'est-ce que tu fous là Najia, sérieux ? T'as vu la population ou bien ? Je le fusillais du regard et m'élançais vers lui. Finalement, ma violence n'était pas si loin que ça, elle avait seulement été masquée par l'émotion qui m'avait submergé. Mon épaule alla cogner son bras tandis que je me rendais dans la cuisine, pratiquement vide de personnes. J'atteignais déjà le lavabo, et allais mettre de l'eau fraîche sur mon t-shirt. Je ne nettoyais rien, je ne faisais qu'empirer les choses. Sans m'en rendre compte, sans réaliser quoi que ce soit. Puis je me servais de sa veste, sans gêne, pour essuyer cette humidité qui me collait à la peau. Je m'en foutais de la salir, je m'en foutais de ce qu'il pouvait ressentir en c'moment. C'était qu'un sombre crétin. Insensé. Mais ce n'sont que des gens comme toi Camil ! soufflais-je alors, incapable de rester silencieuse. Ce n'sont que des gens pommés, insensibles et incapables de réfléchir plus de cinq minutes ! Comme toi ! ajoutais-je tout en me tournant vers lui. Quoi que, pour choisir la meuf qu'ils vont s'taper, j'pense qu'ils réfléchissent quand même un peu, juste histoire de repérer celle qui semble avoir le meilleur cul. J'avais une éponge dans les mains, des cheveux décoiffés, un visage fatigué et de l'eau pleins les vêtements. J'ressemblais à rien. Avais-je déjà ressemblé à quelque chose auprès de lui ? Exceptée à l'ombre d'une pauvre fille qui n'arrivait pas à maîtriser quoi que ce soit ? Là, j'étais pas mieux que les autres et ne rêvais que d'exil. J'avais envie, et ressentais même le besoin de retourner auprès des miens. Ces gens-là, ça m'fais rêver ! C'est bien pour ça que je suis là J'étais parfaitement consciente d'être ridicule. Mais je voyais mal ce que je pouvais dire de plus. J'étais coincée. Incapable de m'affirmer davantage. Camil, il me faisait presque peur. Sérieusement. Je me retournais vers mon lavabo et frottais, frottais, frottais jusqu'à m'en faire mal aux doigts. Tu parles d'une comédienne, je ne méritais que plus belle la vie. Et encore. J'devais probablement être trop mauvaise pour eux. Dramatique, hein. Mais merde marmonnais-je à moi-même en constatant que je n'étais plus qu'une serpillière, bonne à jeter, peu utilisable.
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Sujet: Re: thanks for nothing † Najia Mar 15 Jan - 21:57
Pourquoi tu n'arrêtais pas de les traiter comme si elles n'avaient aucune valeur. Tu faisais d'elles des poupées de chiffon données à un gosse capricieux. Utilisée et puis jetée. T'avais toujours fait comme ça et pour rien au monde tu n'aurais changé ça. Si elle n'avait pas débarqué au milieu du chaos qu'était ton esprit à ce moment là. Najia et ses deux yeux perçants. Najia et son caractère de merde. T'as résisté du mieux que t'as pu mais t'as été incapable de choisir. Ton cœur te disait de lui faire l'amour. Ta queue de la baiser. T'abaisser à un tel niveau était inimaginable. T'étais le connard du quartier, une réputation a préserver, une adolescence à proclamer. Tu l'as baisée et puis t'es partit. Sans un mot. Sans un regard. Comme le con que t'étais. Le con qui baisait la petite sœur de son meilleur ami et qui s'attendait à une bénédiction. « Bien joué mec, ma sœur a perdue sa virginité avec le gars le plus respectable de Paname. » La situation n'a fait qu'empiré jusqu'à en arriver à un stade où ça ne servait même plus de faire la distinction. Tu baisais. Des filles pas comme elle, certes. Mais des filles quand même.
Bam. Elle te démonte l'épaule. Extrême façon de te dire d'allez te faire foutre. Tu rigoles. Rigoler pour lui montrer qu'elle peut faire ce qu'elle veut et que ça ne t'atteint pas. Tu la regardes partir. Son pas décidé t'arraches un sourire. Ce petit bout de femme à un caractère de merde. Une merde qui te donne envie de lui gueuler dessus pour finir par écraser tes lèvres contre les siennes. En sa présence tes sentiments sont aussi emmêlés que les écouteurs au fond de ta poche. Contraires et incompréhensibles. Si toi-même tu es incapable de déterminer tes réactions qui en serait désormais capable ? Tu hésites à la suivre mais finit par attendre en lançant un regard déplacé à une fille sur le côté. Elle se mord la lèvre et tu mimes un doigt dans la gorge avant de tourner les talons. On dirait pas mais t'es finalement assez exigeant dans tes choix. Tu t'allumes une cigarette et rentres dans la cuisine prêt à enfoncer le couteau dans la plaie. Appuyé au cadran de la porte tu l'écoutes parler en silence. Tu as loupé le début. À travers ses mots t'arrive facilement à cerner le mec dont elle parle. Cette ordure pas même capable d'arriver à la cheville de tout ceux qui peuplaient l'endroit. La dure carapace qui recouvre ton cœur te permet d'essuyer le peu de mal qu'elle vient de te faire et tu avances d'un pas décidé. Presque brutalement, tu poses ta main sur son épaule et la retourne contre le lavabo. À moitié démaquillée, les cheveux mouillés t'hésites à écraser tes lèvres contre les siennes. C'est trop facile. Ton regard descend sur ta jaquette que tu récupères. La fenêtre de la cuisine est grande ouverte et vu son état, elle risque de se chopper une pneumonie. Autoritaire, limite méchant, tu insistes. « Putain Najia mets ça. » Tu ne lui demandes plus son avis et poses la jaquette sur ses épaules. Son regard te donne des frissons. Ta cigarette se consume et d'une main tu amène le goulot de la bouteille à ses lèvres. Si elle est venue ici, ce n'est pas pour rester sobre et vu son état, la seule chose qui pourrait l'apaiser, excepté ton départ, serait de se laisser sombrer dans l'alcool. Elle va craquer. Personne ne résiste à une telle tentation. Tes yeux se plongent dans les siens et tu reprends ta bouteille. « C'est bon, t'as finit ta crise ? ». Une nouvelle bouffée de cigarette et tu recules légèrement. Cette fille te donne simplement envie de t'en détacher pour la retrouver. Tout est contraire. Une envie de lui gueuler dessus pour l'embrasser. Une envie de la détester pour mieux l'aimer. T'es fou, Camil.
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Sujet: Re: thanks for nothing † Najia Mer 16 Jan - 21:48
Je parlais, je parlais, je parlais. Mais rien. Rien. Monsieur ne captait pas mes mots, monsieur s'en foutait royalement. Pourquoi être étonnée de le voir agir avec tant de désinvolture ? C'était banal, foutrement trop banal. Camil, une pierre, incassable. Ça me rendait dingue. Je n'arrivais pas à comprendre comment il faisait pour masquer autant ses sentiments, pour agir avec si peu d'émotions. C'était l'roi des menteurs, l'roi des comédiens. Un crétin qui maîtrisait à la perfection son art, qui se connaissait mieux que quiconque. Bouche entrouverte, je le regardais se rapprocher de moi et me retourner brusquement. Je me retenais, évitant ainsi de laisser des paroles m'échapper des lèvres. Je m'étais suffisamment donnée à lui, fallait que ça cesse. Immédiatement. Au lieu de réagir, je me laissais sombrer de nouveau au contact enivrant de son regard dans le mien. Je m'y noyais, je m'y perdais. Putain Najia mets ça. Je le dévisageais, lui et sa fausse attitude protectrice. Tu t'soucies de moi maintenant ? J'avais l'impression d'être désormais auprès de Camel. Froid, ferme, autoritaire. Pour mon bien. Je chassais rapidement ces quelques pensées, stupides. Comme ci Camil pouvait me vouloir du bien. Comme ci il avait pu un jour me vouloir du bien. Qu'il se casse. Mon regard restait dur, mes sourcils restaient froncés. Ma façon à moi d'me protéger. Tu parles, c'était inutile. Je restais qu'une pauvre gamine qui venait de glisser ses bras dans les manches de sa jaquette, une pauvre gamine qui venait de déposer ses lèvres contre la bouteille qu'il m'offrait. J'étais son jouet, sa poupée à deux balles qu'il allait pouvoir briser en cinq mots. C'est bon, t'as finit ta crise ? Ignorance. Je n'avais pas envie de lui répondre. Je ne devais pas le faire, c'était mal. C'était trop mal. Mais vraiment, mon corps bouillonnait, ma tête explosait. Il m'en fallait peu, il m'en fallait trop peu pour que je m'emballe. C'est que môsieur Delorme s’intéresse à mes états d'âmes maintenant ! Arrêtes de faire genre Camil, arrêtes soufflais-je tout en allant lui prendre sa clope. Je tirais dessus, longuement et la recalais entre ses lèvres tout en lui soufflant à la gueule. Inutile. Je me jetais alors sur la table de la cuisine et m'y installais en tailleur. Dos à lui. C'était techniquement plus évident d'ignorer une personne en agissant ainsi. Sauf que dans deux secondes j'allais me retourner. Non même pas, j'étais déjà retournée. Sérieusement Camil tu ne peux pas me laisser seule ? Ce n'est pas comme ci ça manquait de meufs prêtes à ouvrir les cuisses ce soir Je lâchais un long, trop long soupire, comme ci je portais sur mes épaules toutes les peines du monde. J'étais dans mon genre, pas mal également. Mais ce mec à lui seul arrivait à me faire passer d'un sentiment à l'autre. Montagnes russes, des émotions. Les adolescentes pré-pubères - population que j'étais censée représenter - rêvent depuis toujours de ce genre de relations. Tordues et intenses. Tu parles, ça me donnait plutôt envie de gerber. J'aimais pas ça. Les complications, les non-dits et les discutions sans fin. C'était pas moi. Pas ça. Je me replaçais alors dos à lui et remettais en place mes pauvres cheveux. J'ai pas besoin de toi me marmonnais-je alors, pour me convaincre.
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Sujet: Re: thanks for nothing † Najia Mer 23 Jan - 13:36
Tu t'soucies de moi maintenant ? Qu'est-ce que t'aurais pu répondre à ça, sérieusement. Elle venait de te prendre la main dans le sac. Comme on le dit dans le vieux jargon des beaux quartiers. Grillé. Tu faisais le dur mais t'étais aussi mou qu'un mashmallow de l'intérieur. Rien n'arrivait à te déstabiliser plus que les regards noirs de Najia, enivrants et obsédants. C'était ça, elle t'obsédais. Elle t'obsédais par sa désinvolture, sa manière de n'en avoir rien à foutre de ta gueule alors que tout le monde autours de toi ne faisais que te lécher les pieds. Tu la regardes parler. Encore. De ton regard vaillant, impassible. Cette tension, incompréhensible, inconnue. Elle est la seule à pouvoir te faire ressentir tant de choses merdiques juste en fronçant les sourcils. C'était quoi cette sorcellerie du 21ième siècle ? Ce don de te faire bouffer la terre, réelles montagnes russes des sentiments. Si toi même tu ne te comprenais pas, jamais tu n'arriverais à lui expliquer ne serait-ce qu'un peu de ce que tu ressentais. Tu la regardes faire son manège, étouffe un toussement et fermes les yeux le temps que la fumée se dissipe. Quelle conne. Quand tu ré-ouvres tes paupières, elle est assises dos à toi. Tu ris. Tu fais un pas vers elle. Elle t'énerves. Cet air qu'elle utilise. Avec cette vue magnifique sur son dos, tu esquisses un sourire avant de lui lancer : « Faire genre ? C'est moi qui fait genre Najia ? Putain, regardes toi, merde. Tu me tournes le dos comme si ça allait suffire à me faire tourner les talons. T'es une sacrée tarée. T'as l'impression d'être à l'abri dans ton coin ? » Tu fais un pas de plus. Saturé, agacé. Tu n'aimes pas qu'on te résistes de la sorte et finalement, peut-être que Najia ne mérite rien d'autre que d'être laissée là à ruminer sur son sort pendant que tu baiseras une autre pute dans la chambre d'à côté. Une blonde, aux yeux foncés. Différente d'elle un maximum. Elle se retourne. Incapable de rester loin de ton regard plus d'une minute. Tu lui lâche ce sourire vulgaire, satisfait. Du gars complètement mort et incapable de penser correctement. .. ce n'est pas comme si ça manquait des meufs prêtes à ouvrir les cuisses ce soir T'hausses un sourcil. Toi. Vouloir la baiser. Encore. T'en rêverais, là, sur cette table. Mais tu les vois venir, ces spectres de Saad qui te regardent , prêts à te bouffer. Tu deviens fou. Insensé. Taré. Tu la laisses se repositionner dos à toi avant d'arriver en mode furtif derrière elle. Ton souffle chaud vient caresser sa nuque et tu poses la bouteille à côté d'elle. « C'est p'têtre de toi dont j'ai besoin Najia. » Sourire en coin et baiser dans le cou. Culpabilité qui revient au galop. Tu as craqué, tu as gouté à ce fruit interdit et comme Hansel et Gretel tu vas te retrouver prisonnier. Brrr. Un frisson te parcourt l'échine et tu recules. Une bonne gorgée de whisky et la pilule devrait réussir à passer. T'as toujours su avoir les mots pour dompter les filles qui te résistaient mais ceux-là te faisaient mal, comme si, le chemin pour sortir de ta gorge était truffé d'épines. Jouer avec les sentiments de cette gamin est mal mais elle ne sait sûrement pas que tu endures la même chose. Chaque secondes, chaque minutes passées avec elle te torturent et pourtant tu restes. Sadomasochiste. Ouais, c'est ça. Berk.
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Sujet: Re: thanks for nothing † Najia Mer 23 Jan - 21:07
J'étais assise, dos à lui. Telle une gamine, râleuse, nerveuse, fiévreuse. J'étais une gamine. J'étais une râleuse. J'étais une nerveuse. Et j'étais une fiévreuse, désespérante. Putain, Camil, s'il te plait, dégages. J'enfonçais mes doigts dans mes cheveux, je me sentais sale, autant physiquement que mentalement. J'avais envie de le chasser de cette pièce, de le chasser de mon esprit. J'étais seulement une incapable, qui s'était retournée vers lui, le regard vide, les sourcils tirés. Faire genre ? C'est moi qui fait genre Najia ? Putain, regardes toi, merde. Tu me tournes le dos comme si ça allait suffire à me faire tourner les talons. T'es une sacrée tarée. T'as l'impression d'être à l'abri dans ton coin ? Exaspérée, je me retournais tout en l'insultant. Crétin. Sombre idiot. Enculé. Roi des cons. Écervelé. Incompétent. Inutile. Sale français de merde. Ordure. Petit bite. Trou du cul, de merde, à chier. Mais putain, je soupirais tandis que mes doigts retournèrent se placer contre mon visage. Le mélange Camil et alcool offrait tout sauf un bon effet. Au contraire, cela obligeait une personne censée à sombrer. Je m'énervais contre lui. Lui rappelant que cette soirée regorgeait de petites minettes en chaleur. Qu'attendait-il ? Camil ? marmonnais-je, impatiente qu'il prenne la sage décision de se casser. Saloperie. Son souffle s'écrasait contre ma peau, je devenais dingue. Je fermais mes paupières et luttais pour ne pas laisser cette vague de plaisir me submerger. J'avais beau le haïr, les souvenirs de cette nuit n'étaient pas que mauvais. C'est p'têtre de toi dont j'ai besoin Najia. Une claque, voilà ce que je venais de me prendre. Il embrassa ma nuque. Je quittais furieusement mon refuge qu'il venait de prendre en otage. Mais tu te fous de ma gueule ? Non mais sérieusement Camil, je n'suis pas ta putain ! Je n'serais jamais ta sale pétasse de putain ! criais-je tout en balançant la première chose qui se trouvait sous mes doigts : une bouteille. Elle explosa brusquement à nos pieds, et révélait à la perfection les sentiments qui bouillonnaient en moi. Cette chute, cette réaction de ma part, tout ça, tout ça ça m'agaçait, ce n'était pas moi. C'était celle qui me poussait à devenir, celle que je n'avais pas envie d'être, celle que je n'avais tout simplement pas le droit d'être. Je frottais mes doigts contre mon jean et me décalais, comme ci de rien n'était. J'étais perturbée, émue. Mes yeux brillaient, comme ces morceaux de verres éparpillés sur le sol. J'attrapais la première clope qui me tombais sous les doigts ainsi que le briquet posé sur la table. Tremblante, je l'allumais, tremblante, je m'adossais à la fenêtre. Ma respiration était saccadée, mon regard perdu. Lentement, je fumais et tentais de trouver des réponses à ses questions qui se bousculaient dans mon esprit. Je croisais alors le visage de Camil, qui ne semblait plus comprendre ce qui se passait. Sa veste. J'pouvais pas la garder contre moi, j'pouvais pas conserver sa peau contre la mienne. Je la retirais alors et la balançais dans cette étendue d'alcool qui marinait sur le sol à présent impraticable. Je tirais sur ma clope, à deux doigts de tousser tellement je n'en pouvais plus. Je m'approchais alors de cette petite mare que j'avais créé et écrasais du bout de mon pied sa veste. Je n'y prenais même pas du plaisir, même pas. Le bruit du verre se brisant résonnait dans la pièce, malgré la musique qui déchirait mes tympans. Je la lui balançais maintenant à la gueule et retournais contre l'encadrement de la fenêtre. Heureuse ? Non. Soulagée ? Non plus. Désespérée ? A jamais.
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Sujet: Re: thanks for nothing † Najia Ven 25 Jan - 9:29
T'as jamais compris la raison qui t'as poussé à garder un espèce de contact malsain avec Najia. T'as toujours eu cette sale manie de ne pas rappeler les filles que tu baisais mais avec elle ça avait été différent. Et t'aimais pas ça. Encore aujourd'hui t'avais aucune idée de ce qui avait fait d'elle une meuf différente. Pour toi, elles étaient toutes les mêmes du moment qu'il y avait de quoi rentrer par l'avant. Dégueulasse. Et puis elle était arrivée. Rien que son regard t'avais incité à faire évoluer la chose dans une chambre miteuse d'une fête du même acabit et tu t'es toujours demandé si ce soir là elle ne t'avais pas ensorcelé. En sa présence tes sentiments se bousculaient devenant un sorte de ramassis de conneries qui tu enchaînais les unes après les autres. Limite tu commencerais à apprécier ces insultes comme si c'était sa manière à elle de t'avouer tout cette 'amour' affreux et incompréhensible qu'elle ressentait. Tu souris. Sourire parce qu'on t'as toujours appris que c'était la manière la plus sûr de faire comprendre à quelqu'un que tu en avais rien à foutre. Sourire. Même si les mots les plus vulgaires de la langue de Molière sortaient de sa bouche. Combien de fois t'avais-on insulté, en vain ? Mais tu te fous de ma gueule ? Non mais sérieusement Camil, je n'suis pas ta putain ! Je n'serais jamais ta sale pétasse de putain ! Digne d'une réelle scène de ménage tu regardes ta bouteille tomber sur le sol. Depuis quelques jours, ta dépendance est devenue telle, que tu manques de sauter à la gorge de Najia. Ton whisky, putain. Ta seule manière de garder ton calme, de ne pas trop penser à cette fille qui te rendait fou, aux conséquences de tes actes. La brune fait un remue ménage fou dans cette petite cuisine, témoin d'une véritable bataille entre deux âmes toutes les deux aussi perdues l'une que l'autre. Tu la boufferais, merde. Les poings serrés, tu suis du regard la jeune femme. Cigarette, fuite à la fenêtre, air frais. Qu'est-ce qui se passe dans sa tête pour qu'elle se débarrasse de la sorte de ta jaquette, trainée dans l'alcool comme une vulgaire éponge. Cette impression étrange de trouver dans cette jaquette souillée toutes ces filles que tu as possédé. Brrr. C'est quand le vieux chiffon mouillé t'atterris dessus que toute la haine que tu ressens pour ce petit être en face de toi menace d'expulser. Tu t'fous de ma gueule Najia ? Madame et ses réactions de gamine, faudrait commencer à te mettre dans la tête que t'es devenu une femme et j'y suis pas pour rien. Sourire espiègle, sourire méchant. Tu hausses la voix, fâché, sourcils froncés. Ton regard ne quitte pas ses yeux verts et tu laisses glisser la jaquette de tes doigts pour t'en débarrasser. La tension est palpable, insoutenable. Elle les a cherchés. Ces mots. Ces vieux souvenirs qu'elle a du tenter de cacher au plus profond d'elle même. Cette nuit passée ensemble à faire disparaitre ce qu'elle ne retrouvera jamais. Tu n'as jamais pensé à ce qu'elle pouvait ressentir, tu ne pensais qu'à toi et à Saad. Ta culpabilité, ton mal. Dans cette petite cuisine pas plus grande que ta chambre actuelle, tu te mets à fouiller dans les placards à la recherche de quelque chose pour soulager ta gorge. La salope. Nonchalant, tu t'approches de la fenêtre et poses tes coudes sur le rebord. L'air froid envahie ta trachée à mesure que tu respires la pollution. Il fait glacial. Comme le silence qui vous entoures à ce moment là. Il n'y jamais rien de bon après un silence alors t'attends. Attendre qu'elle te crache à la gueule. Du bout des doigts tu ramasses un vieux mégot au fond de ta poche et l'allumes en attrapant le briquet au creux de la main de Najia. T'aimes ça. La fumée blanche qui se mélange à la nuit noire. Deux opposés qui pourtant s'attirent avant de sombrer tous les deux. Étrange sensation. Que tu le veuilles ou non, vas falloir que tu te mettes dans la tête que tu fais parti de toutes ces filles Najia, t'es pas si différente d'elles. Faux. Elles n'ont rien à voir avec elle mais ça, t'es beaucoup trop con pour le lui avouer.
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Sujet: Re: thanks for nothing † Najia Sam 26 Jan - 17:13
En balançait sa jaquette, je balançais toute cette rage que je contenais en ma personne depuis quelques minutes, quelques heures, quelques jours. Mauvaise idée. Je haïssais autant ce type que je l'aimais. Mauvaise idée. Je me raccrochais à cette fine qui se consumait sous mes doigts. Mauvaise idée. Tu t'fous de ma gueule Najia ? Madame et ses réactions de gamine, faudrait commencer à te mettre dans la tête que t'es devenu une femme et j'y suis pas pour rien. Bam. Prends toi ça dans le coeur. Je sentais ses larmes, ses larmes de colère me monter aux yeux. L'ensemble de ses paroles me blessait. L'ensemble. A croire que tout était minutieusement étudié avant que cela sorte de sa bouche de salope. Ignorance. Fallait que j'arrive à ignorer ce type qui ne méritait rien, si ce n'est de crever en silence, loin de tous. Il ne savait faire que ça : détruire les autres, sans se poser de questions. Jamais. Pourtant, je restais cette stupide et naïve personne, qui croyait en un Camil diffèrent, en un Camil capable d'aimer, d'éprouver. Il jouait merveilleusement bien le solitaire, survolté et indépendant. Comme-ci rien ni personne ne pouvait atteindre cette tour dans laquelle il s'était réfugier. Foutue forteresse, foutue carapace. Foutue naïveté ? Je baissais mon regard, regardais ces jeunes riant quitter l'immeuble dans lequel nous étions tous enfermés. Je les enviais. J'enviais cette façon, légère et simple, de prendre cette soirée. Moi aussi, j'voulais rire, moi aussi, j'voulais danser contre le vent, moi aussi j'voulais qu'on m'aime passionnément. Mes paupières se refermèrent à l'instant même où il décida de prendre place à mes côtés. Provocation. Toujours, et encore. Je grinçais des dents. J'étais ce chat, prêt à bondir sur son ennemi. Que tu le veuilles ou non, vas falloir que tu te mettes dans la tête que tu fais parti de toutes ces filles Najia, t'es pas si différente d'elles. Une claque. Je venais de lui foutre une grande claque. Pleine de rage, pleine de folie. Saloperie d'mec. Il venait de me traiter de putain. J'étais l'une de ses putains. J'en tremblais. Mes yeux en brillaient. Mon coeur s'en affolait. Qu'est-ce que je croyais ? Que j'étais l'heureuse élue, celle pour qui il avait une fois dans sa vie été sincère ? Foutaise. Foutaise. Je n'étais qu'une pauvre et sombre idiote. Incapable de prendre conscience de la réalité. Je n'étais qu'un jouet, qu'une poupée de chiffon qu'il avait souillé en un coup de rein. Bordel. Mais dégages, tu sers à rien lui demandais-je, le souffle coupé. Ce froid, cette clope, cette claque. Tout, tout venait de couper momentanément ma respiration. Je n'avais plus envie de bouger, je n'avais plus envie de quitter son regard. J'étais un déchet, un déchet dont le masquera glissait le long d'un visage fatigué par des propos difficiles à avaler. J'pleurais, pour ce pauvre type. J'laissais des larmes s'échapper, pour ce pauvre type. J'me rendais dingue, pour ce putain de pauvre type. Sinon quoi ? Tu comptes rester planté là à m'regarder m'ridiculiser ? C'est bon tu peux passer ton chemin ! Va en faire chier une autre Je lâchais un long, trop long soupire qui en disait long sur mon agacement. Je ne cessais de trembler, peu capable de maîtriser ses émotions qui me submergeaient successivement. Manquait plus que la panique vienne se joindre à ce joli concierto et j'étais bonne pour la crise me menant directement chez les hommes en blouses blanches. Oh bah tiens ! Une amie pétasse. Je suis sûre qu'elle appréciera ta façon si délicate de parler aux femmes, elle soufflais-je tout en montrant du menton cette petite blonde à moitié dénudée qui ne semblait absolument pas comprendre ce qui lui arrivait.
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Sujet: Re: thanks for nothing † Najia Sam 26 Jan - 20:28
La culpabilité te rongeait. Petit à petit, emportant avec elle tous ces délicieux moments que t'aurais pu avoir avec Najia. Ce mal n'avait rien de bon et il allait finir par te tuer. Tout autours de toi te ramenait à ce triste sentiment. Il te rendait fou. Fou de haine. Fou d'elle. Fou du monde. Les paroles s'enchaînaient. Tu voulais la voir souffrir, lui faire comprendre qu'à cause d'elle rien n'allait plus. Que depuis qu'elle était rentrée dans ta vie, elle avait foutu un sacré bordel. Mais merde. T'étais un chien. Incapable d'emporter ton mal-être dans la tombe. Tu devais infester tous ceux qui t'entouraient pour espérer souffrir un peu moins. Najia était la malheureuse victime de ton caractère de merde et à travers ses yeux, tu ressentais cette peine qui devait l'habiter. T'aurais aimé être différent, pour elle, pour vous, pour le monde. La seule chose que tu réussissais pourtant à faire c'était détruire tout ce qui tombait, par malheur, entre tes mains. T'avais ce plaisir malsain et tu savais qu'à la fin, tu resterais Camil le solitaire. Seul et sans personne pour te pleurer sur ton lit de mort. Najia te regarde. Les grands yeux de Najia. Tu ne risques sûrement pas des les oublier. Parce que c'est ces yeux pleins de rages qui font le plus mal lorsque sa main vient s'écraser sur ta joue. Par réflexe, tu enserres son poignet de tes doigts et la plaque contre le mur. Mais dégages, tu sers à rien. T'as les yeux plongés dans les siens et tu vois ses larmes noyer ses yeux. Regrets. Pourquoi elle pleure ? Merde tu voulais pas de ça toi. Tu veux pas d'une fille qui pleure pour toi. Tu mérites pas des larmes, tu mérites rien de tout ça : Najia, Saad, Ana. Tu l'écoutes parler. Tournes la tête et regardes cette blonde, vulgaire, ignoble, qui semble tombée du ciel pour te détacher de celle qui te rend fou. Tu n'oses pas parler. Ta main serre un peu plus ses poignets et tu finis cette cigarette avant de la lancer par la fenêtre. La blonde ne décroche pas son regard, tu tiens et un long dilemme se met en place dans ta tête. Tu pourrais laisser Najia là et partir avec cette salope pour arrêter de penser à cette soirée de merde. Ou rester là et sécher les larmes de la fille. Quelques minutes passent. Un silence. Long. Et puis tu lèves ton majeur à cette paumée pour qu'elle arrête de vous regarder avant de replonger tes yeux dans ceux de ta proie. Tes doigts s'écartent et tu viens écraser du bout des pouces les larmes qui roulent sur ses joues. Arrêtes Najia. Pleures pas pour moi, merde. Mauvais retournement de situation. Tu as de la peine à refouler cette peine qui abrite maintenant ton cœur. T'as plus envie de lui faire du mal. Là, tout de suite. Mais ça reviendra. Tu rapproches un peu plus ton visage du siens, son souffle contre le tiens, ta bouche contre la sienne. Les yeux qui se ferment et finalement tu recules. Non. Vos deux corps se séparent et tu prends tes distances. Ton corps tout entier te dis de partir loin d'elle mais cette petite chose au fond de ta poitrine, une minime partie de ton cœur te dit de rester. Avant, t'aurais choisis ton corps. Ce soir-là, tu décides d'écouter ton organe vitale et son flux sanguin de plus en plus conséquent. Ou pas. Tu veux que j'me casse Najia ? T'façon ta soirée est déjà assez bousillée comme ça, ça changerait quoi que je parte, hein ? Tu t'poses sur la table en face d'elle après avoir sortit un sachet de ta poche arrière dans lequel trônent deux petites pastilles. Tu les regardes, agites le sachet et lèves les yeux vers elle, un sourire aux lèvres. Alors ?
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Sujet: Re: thanks for nothing † Najia Sam 23 Fév - 18:49
Sa main compressait mes poignets, compressait mon coeur. J'étais mal. Je me sentais mal. J'avais besoin d'air, parce qu'auprès de lui j'étouffais. Je perdais tout repère, perdais toute volonté, j'étais ôtée de ma raison. Et là. Un geste. Inattendu. Inespéré. Que je ne comprenais pas, que je n'arrivais pas à comprendre venant de lui. Ses pouces allèrent écraser mes larmes, ses pouces allèrent chasser ma tristesse. Je le fixais, déconcertée. Que me voulait-il réellement ? Qui était-il réellement ? Qu'espérait-il, qu'attendait-il ? Je vivais avec tant de questions stupides dans l'esprit. Arrêtes Najia. Pleures pas pour moi, merde. Camil avait raison. Pourquoi pleurais-je pour ce type ? Pourquoi ? Je méritais mieux, du moins c'est ce que j'osais espérer. Silencieuse et vide, je ne bougeais pas et restais plantée face à lui. J'étais cette plante, qui perdais au fil des jours sa couleur, qui n'allait pas tarder à perdre ses feuilles. Son visage se rapprocha du bien, son souffla s'écrasa contre ma peau. Et là, tout repartait, tout s'emballait de nouveau. Mon pouls s'enflammait, tandis que mes lèvres s’entrouvraient doucement. J'étais perdue. Ses lèvres. Contre les miennes. Juste un instant, juste une seconde. C'était peu, mais suffisamment long pour me faire frissonner. Il me donnait tout et rien. Tu veux que j'me casse Najia ? T'façon ta soirée est déjà assez bousillée comme ça, ça changerait quoi que je parte, hein ? marmonna-t-il tout en se posant sur la table, auprès de moi. Je trébuchais, et croisais mes bras contre ma poitrine. Encore une fois, il avait raison. Il venait de me mettre KO, bien trop facilement. Alors ? Je lui tendais ma main, sans me poser de question. En fait, j'allais même me poser à côté de lui, glissant ma main le long de sa cuisse avant de finalement l'enfoncer de mes pauvres cheveux. Dépêches-toi murmurais-je. J'avais des envies d'ailleurs, envie de lâcher prise. Parce que c'est tout ce qu'il m'inspirait: la folie. Me laisses pas moisir ici, après lui demandais-je tout en récupérant ma petite pilule magique. J'attrapais une bouteille, vodka, glissais la pastille dans ma bouche et l'avalais par le biais d'une longue, très longue gorgée. Bam. Je grimaçais. La vodka, pure, peu pour moi. J'en laissais même échapper un vieux grognement, représentatif de mon plaisir. A toi, connard ! Je me redressais afin de me planter juste en face de lui, presque entre ses cuisses. Je récupérais la deuxième pastille, l'insérais dans sa bouche après avoir caresser, et pincer ses lèvres. J’élevais avec la bouteille en face de son visage. Putain c'que je pouvais être lunatique. Il y a cinq minutes, j'étais à deux doigts d'exploser du verre à son visage, et maintenant je m'assurais qu'il puisse se droguer en paix.
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Sujet: Re: thanks for nothing † Najia Dim 24 Fév - 19:53
C'était quoi cette compassion à la con ? L'air de dire t'inquiètes pas tout ira bien, je suis un chien mais ça s'passera bien. Ton égoïsme l'encourageait à rester près de toi alors que le meilleur moyen de la préserver aurait été de tourner les talons et de rejoindre cette blonde à qui t'aurait fait la fête un coussin sur la tronche pour éviter de la regarder jouir. Mais t'étais un être ingrat qui favorisait son bonheur sans penser à celui des autres. Najia ne pouvait pas l'être à tes côtés et tu le savais. Pourtant tu t'amusais à l'emmener aussi bas que tu l'étais, y trouvant un plaisir malsain qui finirait par faire tomber votre relation aussi bas qu'elle ne l'était déjà. Les pilules rendaient le délire encore plus médiocre. Elle n'a que dix-sept ans, Camil. Ton doigt glisse dans le sachet transparent duquel tu sors la dragée magique. Me laisses pas moisir ici, après. Tu la regarde et laisses échapper un sourire. Elle s'y prend bien. Malgré le petit grognement suivit de ton léger rire. Tu te demandes si c'est la première fois et un frisson te parcourt. La première fois, encore.Au moment même où je t'ai vu dans cet endroit miteux, j'me suis juré de pas te laisser moisir dans l'coin. Tu disais vrai, finalement. T'avais cette infime responsabilité qui te disais que l'endroit était tout, sauf fréquentable. Tu avais déjà assez de remords comme ça et le viol d'une jeune femme aurait été celui de trop. Tu resserres tes genoux contre ses hanches et d'une main attire son bassin contre toi. De l'autre, tes doigts viennent se resserrer autours du goulot que t'amène à ta bouche. Tu reposes la bouteille violemment à coter de toi et un nouveau sourire traverse tes lèvres. Si tu dois finir quelque part, ce sera chez moi, Najia. Tu prends une nouvelle pilule que tu déposes sur ta langue et avant qu'elle n'ait pu dire quoi que ce soit, tu colles tes lèvres contre les siennes. La drogue passe de ta bouche à la sienne et tu descend le long de son cou pour y déposer une marque bleuâtre. Tu t'en veux, putain. Parce qu'avec elle c'est un coup tu la déteste, un coup tu la veux. Un coup tu l'engueule, un coup tu la protège. C'est incompréhensible. Incompréhensible mais tellement bon. Rien comprendre à ce qu'il se passe et pourtant, continuer. Cette étrange impression de n'être qu'une marionnette et que là-haut, quelqu'un se fou bien de ta gueule.
Au moment même où je t'ai vu dans cet endroit miteux, j'me suis juré de pas te laisser moisir dans l'coin. Paroles, paroles. Sauf qu'étrangement, je les buvais. M'en foutais de me faire du mal. Je m'en étais suffisamment fait depuis le début de cette soirée. J'abaissais mes armes, j'abaissais ma carapace et je le laissais prendre l'entier contrôle de la situation. Éprise de sa personne. Soumise. J'avalais. Son corps se resserra contre le mien, je le sentais, je me sentais près de lui. J'y étais bien. Je m'en foutais qu'à l'instant même où il allait se décaler, j'allais m'éffondrer. J'oubliais. Foutue lunatique que j'étais. Une perdue incompréhensible, conne et sensible. Si tu dois finir quelque part, ce sera chez moi, Najia. Je le fixais, silencieuse, captivée. Connard, pensais-je. Mais mes putains d'sentiments reprenaient le contrôle de mon corps ainsi que de ma raison, qui ne possédait plus le privilège de dominer ma personne. Prise en otage. Voilà ce que j'étais. Parce qu'il m'embrassait, me transmettait cette pilule qui allait me rendre dingue. Même pas l'temps de prolonger, ses lèvres avaient déjà attrapé ma nuque, m'obligeant un lâcher un soupire de râlement, mêlé au plaisir de l'excitation qui montait soudainement en moi. Saloperie de Camil. Mes doigts se resserraient contre ses cuisses, j'étais crispée. Lèvres entrouvertes, paupières fermées, je sentais mon corps frissonner. Arrêtes .. murmurais-je. Arrêtes soufflais-je tout en l'obligeant à relever son visage. Je coinçais son menton contre mes doigts, et allais caresser son visage du bout de mes lèvres. Je n'étais pas son pantin, je n'étais pas l'un des nombreux objets de sa collection. J'avais envie de récupérer le contrôle. Mais je m'en savais peu capable. Mais je vous le promets, j'allais essayer. Je mordais pour cela sa peau, avant de finalement me laisser tomber contre son corps, la tête contre son épaule. J'ai mal avouais-je alors, ne parlant pas de mon physique, mais plutôt de ce qu'il me poussait à ressentir. Et j'ai envie que tu m'embrasses, encore .. tout le temps .. soufflais-je tout en laissant l'un de mes doigts remonter le long de son torse. J'avais chaud. J'étais fatiguée. Ailleurs. Je ne me contrôlais pas. Je ne me maîtrisais pas. Ma tête tournait. Mon corps tout entier pétillait. Ma main continua de monter, jusqu'à finir par atteindre l'emplacement de son coeur. J'y resserrais mes doigts. Comme-ci je voulais me convaincre qu'il y avait quelque chose, que ce n'était pas vide, pas qu'une simple machine .. J'avais b'soin de me dire qu'il était vivant. De savoir qu'il éprouvait, lui-aussi, des sentiments.
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Sujet: Re: thanks for nothing † Najia Ven 1 Mar - 9:37
Et puis tout d'un coup, le monde s'arrêtait de tourner. Pause. Longue et savoureuse. T'arrêtais de penser à tout ce qui t'entourais pour te concentrer sur la seule fille qui n'avait jamais compté dans ta misérable vie. Najia. Son souffle contre le tiens. Ton corps si près du siens. C'était mieux que tout. Aucune drogue n'aurait pu rivaliser avec l'euphorie qui emportait ton crâne à ce moment là. Peut-être l'ecstasy ingurgitée un peu plus tôt jouait le premier rôle dans le ballet sinistre qui se passait dans ta tête, mais la jeune fille ne faisait qu'accentuer tes émotions. Tu aurais voulu ne jamais décrocher de ses lèvres, empêcher tes mains de rompre le contact. Pourtant elle te le demande, et tu obéis. Obéir. Vulgaire mot de ceux qui sont faibles. La faiblesse que tu ne connais pas parce que cette dure carapace entoure chaque parcelle de tes sentiments. Tu aurais du continuer, empêcher le poids de ses mots de faire quoi que ce soit. Mais tu obéis. Parce que avec elle rien n'allait dans le bon sens : tu aimais la filles que tu détestais, tu obéissais à celle que tu détestais. Toi. Camil. Tu la laisses remonter ton visage à sa hauteur et plonges tes yeux dans les siens avant de les fermer, de nouveau. Une grimace au contact de ses dents, une grimace à l'écoute de ses mots. Et j'ai envie que tu m'embrasses, encore .. tout le temps .. Tu poses ta main sur la sienne à l'emplacement de ton cœur et poses à ton tour la tête sur son épaule. L'impuissance ou comment essayer de reprendre le dessus. Toi aussi tu as mal. Tellement mal. Najia ravive tes douleurs aussi profondes soient-t-elles, en en créant des nouvelles. Parfait moment de faiblesse où tu déposes tes lèvres contre son cou, effleurant chaque parcelle de sa peau pour y retrouver ce parfum si spécial. Et puis tu te redresses. Reprendre le dessus. Tu la pousses légèrement et tu avances pour la plaquer contre le mur d'en face. Tu l'embrasses, violemment. Tes mains passent sous son t-shirt sous lequel tu caresses sa peau chaude. Alors je t'embrasserais toute la nuit, sans m'arrêter. Voilà le Camil, le vrai. Celui que pas même une fille ne peux déstabiliser. L'homme dans toute sa splendeur. Najia a failli reprendre le dessus, tu le sais et t'en frissonnes. Parce que le jour où elle réussira, tu ne deviendrais qu'une vulgaire poupée de chiffon que plus rien ne peut protéger. Et l'idée te rend fou. Tu est fort Camil, tellement fort. Mais ta plus grande faiblesse à l'heure actuelle, c'est Najia et tu le sais aussi bien que moi. Tes mains remontent à ses seins et tes lèvres goûtent une nouvelle fois aux siennes. T'es bonne Najia. Et merde.
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Sujet: Re: thanks for nothing † Najia Ven 1 Mar - 10:23
Sa main sur la mienne, mon corps contre le sien. J'en tremblais. Instant court, bref, de faiblesse. Ses lèvres embrassaient ma peau, n'épargnait pas une partie et m'obligeais à frissonner sous le plaisir. J'étais faible, recroquevillée contre lui. Je me sentais partir dans ses bras, je me sentais bien. Naïve. Putain de naïve. Il me repoussa violemment, m'embrassait. C'était fort, puissant. C'était sale. Il se jetait sur moi, m'caressait sans gêne, me rendait dingue. Camil. Non. Je fermais mes paupières, et me laissais sombrer sous ses gestes, soumise. Encore une fois. Ça me détruisait autant que ça faisait monter l'excitation en moi. Saloperie de Camil. Sérieusement. Ma tête se relâcha contre le mur qui retenait mon corps. Sans lui, sans son soutien, mon corps serait déjà tombé. Alors je t'embrasserais toute la nuit, sans m'arrêter. Cette parole me terrifia. Ce n'était pas ce que je voulais, pas comme ça. J'étais redevenue sa chose. Son jouet. Sa poupée en carton qu'il électrisait à chaque fois qu'il déposait ses lèvres contre sa peau. Ses doigts contre ma poitrine, ses lèvres contre les miennes. Je sentais mes paupières se noyer, pour la seconde fois de la soirée. Je n'arrivais même pas à le repousser, j'étais trop faible. Trop attachée à ce connard. Le réaliser, longue et lente descente dans les enfers. T'es bonne Najia. La parole en trop. Fallait que j'agisse. Pour l'instant j'étais choquée. C'est le souffle coupé que je prolongeais son baiser, lui pinçais la lèvre. J'enfonçais une main dans ses cheveux, je resserrais mes doigts, jusqu'à espérer pouvoir lui faire mal. Mon autre main glissa le long de son torse, avant de finalement atteindre ses cuisses, son appareil reproducteur. Que je caressais, que je caressais avec dégoût. J'avais envie que ça lui semble réel. Ma tête plongea dans sa nuque. Je le bouffais. Je le bouffais, malgré ses larmes qui glissaient sur mon visage. Puis là, brusquement, je resserrais mon bras autour de sa nuque, je laissais mon genou s'écraser contre ses couilles. Une fois, deux fois, trois fois. Ko. Je le repoussais sur le sol, le laissais tomber par terre, non loin des morceaux de verre. Quant à moi, je laissais mon corps chuter le long du mur. Ko, à mon tour. J'enfonçais mes doigts dans mes cheveux, en larmes. Trop d'sentiments. Trop d'sensations. C'était une illusionniste, un menteur, qui t'emmenait au plus haut, pour finir par t'enfoncer au plus bas. Mon corps n'était plus capable de retenir son trop pleins d'émotions. Je débordais, tremblais, éprouvais, hurlais. Je haïssais ce type. Je le haïssais tellement. Il avait réussi à me faire décoller, juste un instant. Mais la chute, là, elle était bien trop catastrophique, violente. Ma tête tournait. Mon ventre criait sa peine. Mauvaise réaction de l'alcool, mauvaise réaction de ces pilules. Mauvaise réaction face à tout. Crèves Camil murmurais-je alors, avant de m'allonger à mon tour. J'avais besoin d'air, besoin d'quitter cette cage qui m’étouffait.