holding out for a hero

Je me terrais chez moi. Ma journée s'était terminée et maintenant que j'étais, ici, assis dans mon canapé, je ressentais le grand besoin de ne pas être, ici, assis sur mon canapé. Étrange, n'est-ce pas ? Être infirmier avait parfois du bon. Hormis le fait que j'adorais mon métier, je trouvais agréable d'avoir trois jours de repos à la suite à certaines occasions. C'était le cas ce soir. Demain, repos. J'aurais pu faire la fête si l'envie m'en avait pris. Mais je ne voulais pas sortir. Pas en janvier où la fraîcheur de la nuit me réfrénait. J'allumais la télé, sans grande conviction, et les programmes des différentes chaînes me laissèrent complètement indifférent que j'éteignis à peine une minute plus tard. Je soupirais, me levant pour aller me chercher une bière. Boire était surement la solution au problème. Accoudé à mon bar, je regardais mon chat, Pepsy, dormir sur le tapis du salon. Il l'adorait et passait presque sa vie entièrement dessus lorsqu'il décidait que mon lit n'était plus assez bien pour lui. Malgré tout, j'adorais cette boule de poil noire. Il était bien le seul à ne jamais m'avoir abandonné durant toutes ces années.

Bière en main, je me dirigeais vers mon entrée, cherchant mon portable pour appeler Charline, peut-être quelqu'un d'autre. Ma sœur ne répondit pas et je tombais directement sur sa messagerie. Puis, dans un soudain élan, je pris les clefs de mon appartement, sortis de ce dernier et me dirigeais chez mon voisin de palier. Mathéo. Nous avions rapidement sympathisé qu'ils nous arrivaient de nous permettre certain comportement. N'en pouvant plus de rester chez moi à me tourner les pouces, je frappais chez mon voisin, entrant en même temps chez lui. C'était ce genre de chose que nous avions pris l'habitude de faire. « Mat', c'est moi. » Lui dis-je, tel un vieux couple de retraité. Je m'avançais de son appartement que je connaissais maintenant très bien. Ne le trouvant pas dans le salon, je m'installais dans son canapé avec toujours ma bière en main. « C'est bon, tu peux sortir. Tu m'as déjà dit que t'adorais te balader à poil dans ton appart. » Je riais légèrement, buvant ensuite une gorgée de ma boisson. « Je n'savais pas quoi faire alors j'suis venu. J'te dérange pas au moins ? Sinon je peux repartir, tu sais. Tu as peut-être peur que je te vois dans ton plus simple appareil. » Je souris, à nouveau, attendant qu'il me retrouve dans son salon.

Ici, j'entrais comme bon je le voulais. Si la porte était ouverte, c'est que mon voisin était disponible. Sinon, soit il n'était pas là, soit il désirait son intimité. Ce que je pouvais parfaitement comprendre puisque j'étais comme lui. Je faisais de même avec ma porte d'entrée. Et ce soir, dans ma triste solitude, je pris rapidement l'initiative de sortir de mon appartement pour rejoindre celui juste en face. Je m'installais comme si j'étais chez dans le canapé ornant le salon, bière en main. J'entendis Mathéo venir à moi. Il se présenta face à moi. « Nan, tu as de la chance, je suis en caleçon. Mais si tu préfères me voir à poil. » Je laissais simplement échapper un léger "mmh", n'ajoutant rien de plus alors qu'il jouait avec moi en baissant légèrement son caleçon comme s'il allait le retirer. Ce qu'il ne fit pas. Il s'installa alors à mes côtés attrapant ma bière au passage pour en boire quelques gorgées. « T'aurais pas quelque chose à bouffer, Cass ?... » Je le regarde boire, lui pique ma bouteille et me lève. « Déjà, celle-là, c'est la mienne. Si t'en veux une, il faudra aller la chercher chez moi. » Je bus une gorgée à mon tour. « Mais comme monsieur a faim, je vais me déplacer pour lui. Ça serait gênant que la grand-mère de l'étage supérieur tombe dans l'escalier face à un homme à moitié nu dans son champ de vision. » Finalement, je posais ma bière sur sa table basse. « Je reviens. » Lui indiquais-je alors que je prenais la direction de son entrée.

Rapidement, j'entrais chez moi. Pepsy, comme si j'étais de nouveau le centre du monde, ronronna contre mon pied droit et se mit à tourner autour et entre mes jambes. Il m'amusait mais il pouvait tout de même être con parfois. Comme son propriétaire. Je me dépêchais de rejoindre la cuisine, attrapant un pack de bière et sortant une, non deux pizzas du congélateur. Ce soir, nous ferons les mâles dans toutes leurs splendeurs. Et, alors que j'allais de nouveau quitter mon appartement, mon chat se mit à miauler. Je le regardais, l'écartant de la porte d'entrée pour que je puisse la fermer. De derrière la porte, j'entendais Pepsy. Je soupirais et ouvrit la porte. J'attrapais mon chat d'une main pour claquer mon entrée avant de revenir chez Mathéo. « J'ai ramené un invité surprise. » Lui dis-je en m'avançant vers lui. Je déposais les bières dans le salon et lâchais le fauve de ce nouvel environnement. Je m'approchais de Mat', lui montrant les deux pizzas avant une grande et stupide idée derrière la tête. « Ça te va ? » Je ne lui laissais même pas le temps de répondre que je plaquais notre repas congelé sur le torse et dans le dos de mon voisin. « Tu n'aurais jamais dû jouer avec moi comme ça tout à l'heure avec ton caleçon. La vengeance est un plat qui se mange froid, mon beau. Et tu remarqueras la véracité de mes propos. » Je riais quelque peu, ne laissant aucune chance au jeune Moreau.