Dimanche. La bonne nouvelle : je ne bossais pas ce soir là. La mauvaise nouvelle : j'avais une gueule de bois effroyable. Le genre qui vous fais jurer que l'alcool, plus jamais ça. De celles qui vous font grogner du levé au couché parce que parler demandait trop d'effort et que la bouche pâteuse par dessus le marché, c'était une sensation trop horrible et insupportable, pour ouvrir la bouche. Le simple fait d'avaler ma salive, me demandait un effort monumentale. Et c'était atroce. J'avais un mal de crâne pas possible pour couronner le tout. J'aurais vu une barre plantée dans mon crâne, d'une tempe à l'autre, en voyant mon reflet dans le miroir ... Que ça m'aurait absolument pas surpris finalement. Mais fort heureusement, il n'y avait rien de ce genre dans mon crâne. C'était simplement une impression, une douleur, un mal qui m'avait fait me réveiller en gémissant et qui faisait que maintenant, j'étais en train de traîner dans mon appartement, comme une pauvre âme en peine. Nicholas n'était pas là. Il me semblait l'avoir vu quitter la boîte de nuit, avec une charmante blonde accrochée à son bras. Du coup, j'étais seul et je traînais encore du pied, pour aller d'une pièce à une autre. Mon parcours tenait à : ma chambre direction la cuisine pour prendre un cachet pour le mal de crâne. Ensuite, le petit coin pour évacuer, suivit de la salle de bains pour un bain dans lequel je pris évidemment soin de m'endormir. Une sieste interrompue au moment où je sombrai dans le fond et qu'une inspiration eut le don de faire couler de l'eau dans mes poumons. A croire que je n'étais pas dans un état suffisamment piteux comme cela. Une fois hors de mon bain et parfaitement sec, j'enfilai un pantalon de toile noire et un tee shirt blanc. Le mal de crâne était maintenant en train de passer mais pas la fatigue. Raison pour laquelle je me retrouvai à boire un demi litre de jus d'orange, suivit d'un demi litre de café noir. Avec ça, j'allais forcément pouvoir tenir la journée. Ou au moins le temps de ranger l'appartement, qui en avait grand besoin. Non pas que nous étions du genre bordéliques, Nicholas et moi ... Mais le fait était que le ménage n'était pas notre fort non plus. Alors nous avions peut-être la légère et fâcheuse tendance à laisser les choses s'entasser, avant de nous décider à faire du rangement et à nettoyer tout ce bazar. La cuisine était certainement le coin le plus rangé de l'appartement. Et ce pour une raison bien précise : c'était MON espace vitale. Si j'avais du choisir une seule pièce dans l'appart, où vivre, ça aurait été celle ci.

J'y passais le plus clair de mon temps alors forcément, tout était top nickel. Quand je ne cuisinas pas, je triais les épices et autres. Et quand ce n'était pas non plus ça que je faisais ... Eh bien je nettoyais et lustrais tout ce qui pouvait l'être. A part ça, j'étais tout à fait normal, effectivement. Et ce jour là, j'étais bien décidé à ranger le reste de l'appartement. Et ce, même si l'après-midi était déjà bien entamé. Je pris tout de même le temps de manger un morceau, avant toute chose. Et une fois mon déjeuner avalé, j'allai même jusqu'à nettoyer et renettoyer la cuisine. J'avais l'air totalement fou à m'attarder sur ça. Mais c'était plus fort que moi. Un peu à l'image d'un accro de la voiture, qui passait son temps à la bichonner. La mienne n'était plus qu'un tas de ferraille. Et depuis longtemps, je lui préférais ma moto, en guise de moyen de locomotion dans Paris. Bien plus pratique dans cette grande ville, compte tenu des éternels embouteillages qu'il fallait se coltiner tous les jours de la semaine et même du week-end. Je ne fus vraiment satisfait du résultat dans cette cuisine, qu'à l'instant où le plan de travail et le reste, brillaient vraiment. Enfin, je pu m'en détourner et m'attaquer au reste de l'appartement. Mais pour ce faire, il fallait avant tout que je mette de la musique. Ainsi, je lançai le dernier album de Slash, avant d'observer la pièce principale. « A nous deux cher appartement. Où Robin passe, le bordel trépasse. » C'était maintenant parti. Ranger ce qui devait l'être. Comme par exemple les fringues et les chaussures que nous avions tendance à abandonner derrière nous. Trier également. Ca, c'était pour les CD, les DVD et les jeux vidéos. Jour après jour, ils échouaient tous ensemble à même le sol, en un véritable bordel sans nom. Et puis enfin arriva la touche final, le summum de la puissance ... : le nettoyage. Je lavai l'écran de la télévision, les carreaux des cadres de photos puis terminai avec les fenêtres. De temps à autre, je sifflotais en rythme avec la musique. Une musique qui me permettait de mettre davantage d'entrain à la tâche. J'étais bien lancé et prêt à m'occuper des poussières puis du sol, quand la sonnette d'entrée me coupa dans mon élan. Je marmonnai dans ma barbe, disant tout le mal que je pensais des gens qui arrivaient toujours au mauvais moment. « Y'A PERSONNE ! » Hurlai-je juste assez fort, pour couvrir le son de la musique. Mais tant pis, maintenant il était trop tard. Je soupirai et allai baisser le volume de la musique, avant d'aller ouvrir la porte et tomber nez à nez avec Cybèle.