La majorité, un moment que nous attendons tous avec appréhension mais à la fois une certaine réticence. On l'attend ce moment, ce jour où on devient enfin majeure, ou plus rien n'est fait dans l'illégalité. Ou on peut faire ce qu'on veut. Puis, il y a ce côté de nous, celui qui nous dit qu'on est encore des gamins, qu'on a pas encore passé le vrai moment d'être adulte. Les responsabilités, c'est pas encore maintenant. Pour le moment, on veut vivre. Vivre notre jeunesse. profiter. Se soucier de rien. Sans limites. Vivre sans craintes. Sans restrictions. Young, wird and free. La liberté. Cette petite chose qu'on cherche tant à atteindre. Moi ça fait des années que je l'ai. 4 ans pour être précise. 4 ans que je vis cette vie de débauche sans jamais penser aux conséquences, car il n'y en a pas. Qui est là pour me dire ce que je dois faire ou ne pas faire? Pas de limite? Rien. Une vie de liberté pure et simple que quand vous atteignez enfin la légalité de tout vos actes, plus rien ne compte. Où est la différence que je fasse ceci ou cela? A qui cela peut bien apporter une différence? Il n'y a que moi. Moi et ma vie. Moi et mes actes. Moi et mes décisions. C'est tellement plus simple quand personne est là pour vous dire quoi faire. De toute façon, maintenant je sis encore plus livrée à moi-même. ma vie. Mon existence. Mes choix. Je me sens tellement plus légère maintenant. Sauf que d'un côté, il y a toujours cette peur de se retrouver à jamais toute seule. Tant de rejets, tant de déceptions, on se demande ce que la vie veut nous dire. Chaque évènement, chaque moment, chaque instant signifiants ou insignifiants dans notre vie est un message que nous donne la nature. Chacun de ses messages montre qui nous sommes, qui nous sommes destinés à être. Nous. Le notre. Notre vie. Notre avenir. Nos choix.

Mon anniversaire. J'ai 18 ans. Enfin. 22 mars. Je suis enfin totalement libre de toute formes parentales. C'est pas trop tôt. j'en pouvais plus. Entre les grand-parents qui s'entichent et les parents pour qui je suis inexistante, il n'y a pas mieux. J'ai toujours Jon, le cousin. Il est là, pas totalement, mais il est là. Du moins, le mieux qu'il peut. Mais je ne devrais pas parler de ce qui me fait mal. Aujourd'hui, il n'y a que soirée, bourrage de gueule, défonçage et baise. Ouais ce soir, j'avais envie de me choper quelqu'un. Je ne pouvais pas passer à côté de ça. Du coup, j'avais dit à plusieurs amis que je sortirais. Maintenant que j'étais légale et que la plus part des mes amis l'étaient également ou avaient tous une fausse carte. La vieille technique de la fausse carte. J'avais envie de faire ma fière parce qu'à partir d'aujourd'hui plus besoin. Rien. Aucun mensonge. Aucun trucage. Juste moi.

Je suis devant mon armoire. Qu'est-ce que je mets? Je sais pas. J'ai tellement de fringue que je ne sais même plus quoi mettre pour sortir. C'est l'horreur. Bon, je prend un truc au pif. De toute façon, je finirais à poil ce soir alors c'est pas grave. Un robe noire bustier un peu à volant. Parfait. Je lisse mes cheveux rapidement avant d'enfiler mes escarpins noirs et de rejoindre mes amies à l'entrée. Prête. Habillée, maquillée et coiffée. J'allume un spliff juste avant. Comment bien commencé la soirée j'ai envie de dire. C'est parfait. Je me sens déjà dans l'ambiance. On arrive devant le boîte de strip-tease. Il y a un monde énorme. C'est pas possible. j'espère qu'on va rentrer. Sinon, je râle. Aujourd'hui, je veux tout avoir. Tout tout et tout. Alors je ferais tout pour rentrer. On se met dans la file. j'allume une clope. Ca avance. C'est à notre tour. Ca y est. Le videur et un autre gars vachement sexy nous arrêter. c'est quoi cette blague. Ils vont quand même pas nous demander nos cartes d'identité. Moi je risque rien de toute façon. Le videur commence à parler. « C'est complet.» C'est une blague? non, c'est pas possible. Il se fout de ma gueule l'autre là. « Vous foutez pas de moi? Il doit y avoir encore plein de place.» J'essaie d'avancer. Il m'arrête. «C'est complet. » Sa mère la pute. Je suis sûre que c'est pas complet.