Best Fuckin' Friends Forever.

Elle et moi, moi et elle depuis près de douze ans maintenant. Je la regarde qui marche dans le couloir et je finis par déposer à mon tour mes yeux sur la télévision. Lunette sur le bout du nez. Je ne cache pas qu'à vingt-deux ans, avoir des lunettes c'est la poisse en plus avec la canne qui se trouve juste à côté de la télévision, je vieillis avant mon temps. Je soupire un bon coup et je sens Rupee monter sur moi. Je le flatte affectueusement et je le regarde avec les larmes aux yeux. Ça m'arrive souvent de pleurer tout d'un coup, mon père me manque, vraiment. Je commence à pleurer en silence, mais je reprends le dessus. Ça va mieux, enfin je montre que ça va mieux, je suis souriant, enjoué, mais à l'intérieur c'est mort, un peu comme un désert en pleine tempête de sable. Mais je vais mieux, principalement à cause de Yannie, juste l'avoir vu en revenant et d'être resté près de lui m'a aidé à relevé un peu plus et puis il y a Keilana, toujours là pour me supporter dans les pires moments. Ma meilleure amie, en fait elle a toujours été plus que ça, genre mon âme-soeur de vie, de simple vie. Je me suis toujours dit qu'on allait bien finir par être ensemble un jour, plus tard, mais maintenant, ce n'est pas ça que je désire avec elle, parce qu'il y a Yannie et que c'est lui et personne d'autre et parce que suite aux trente millions de disputes entre elle et moi au sujet de notre relation et si un jour ça l'allait donner quelque chose, j'ai fini par me convaincre que non, que Keil' et moi on était fait pour être des meilleurs amis proche, très proche, mais jamais autre chose que ça. Je prends un coussin et je le fou contre moi avant d'écraser mon visage dedans. Je suis pas très bavard. Tout me perturbe en ce moment, c'est comme la guerre dans ma tête, c'pire que de manger de la crème glacée en hiver et qu'il te prend un mal de tête atroce parce que t'as le cerveau gelé. Mon père, ma famille, Sydney, Keilana, Yannie, le père de Keilana. Oui le père de Keilana vient y faire quelque chose dans ma tête, avec toutes les questions qu'il m'a posé et tout. J'aimerais en parler plus sérieusement à Keil', sauf que j'ai peur et que ça finisse en cacahuète elle et moi, et en ce moment, c'est la dernière chose que je veux sérieusement. Je finis par me lever et la chercher dans l'appartement, je passe devant sa chambre, la mienne et celle de Rupee, rien. Cuisine ? Rien. Mais elle est où ? Je reviens sur moi-même avec toujours mon oreiller dans mes bras. Elle est sous la couette de mon lit. Je m'approche et m'assis en indien au coin du lit et je la pousse avec mon pied. 'Keiiiiiiiiiil, je dois te parler.' Je fais mon visage d'enfant sérieux, même si dans le fond, je suis qu'un sale gamin. Le nombre de fois où cette situation est arrivée, je ne les compte même plus, ou juste la regarder dormir. Je passe ma main sur mon genou parce qu'il me fait mal. Il y a les sms aussi où j'ai voulu aborder le sujet, mais ça terminé par un café au restaurant. 'Je ne veux pas que cette fois ça se termine en une dispute, de toute façon, je vois pas à quoi ça servirait.' Je le regarde et je m'allonge près d'elle et déposant mes bras sous l'oreiller en la regardant. 'Je veux qu'on parle sérieusement de que ton père m'a dit, s'il te plait.' Je me gratte le bout du nez et j'enfonce mon visage dans l'oreiller. Au moins, je vais mettre les choses au claire de ce côté. Nos deux familles se sont toujours dit que Keilana et moi on allait finir ensemble, se bâtir une maison en Australie, se marier et avoir des enfants. J'ai toujours voulu cette vie et avec elle, ça m'a semblé réel et pourtant ... je n'en veux plus de cette vie. Pourtant, je sais très bien que je vais toujours l'aimer malgré tout. 'Je sais ... que c'est plus le cas maintenant, mais ... est-ce que t'as déjà réfléchit au genre de vie que toi on aurait pu avoir ... je veux dire ... plus tard ?' Ça me fait drôle de parler sérieusement avec elle. Je lui souffle dans le visage. Mon estomac me déchire, j'ai encore l'envie de pleurer comme une merde dans mon lit en boule. D'habitude, j'ai pas de honte à pleurer, même devant les gens, mais en ce moment, j'en peu plus de pleurer tout le temps, en silence, caché de tout le monde, j'aimais quand j'avais plus d'eau dans le corps tellement que j'avais pleuré, tellement que j'étais sèche, mais maintenant, le réservoir d'eau s'est rempli et il est près à nouveau à déborder et pourtant, j'ai d'autre chose à faire que de pleurer toutes les larmes de mon corps, même si ça me fait un bien fou, même si j'ai l'impression d'être moins égoïste et de penser un peu plus à mon père. Faut que je pense à autre chose, comme un lama ou une tortue coincée sur le dos.

Soirbooon, rp toujours d'actualité ? <3

non, tu peux le mettre à la corbeille (:

oook <3