lien entre vous et le scénario ▲  j'étais animateur radio, puis j'faisais de plus en plus d'apparitions à la télé.  j'étais connu en france et j'avais la grosse tête, j'vivais pour la gloire (et pour l'argent.)  j'travaillais toujours, matin, midi et soir.  j'étais un prétentieux de première, sauvé par son entregent, par son sourire et surtout par sa belle gueule.  j'avais pas l'temps d'avoir une petite-amie, et tout l'monde se demandait pourquoi j'étais encore célibataire à 26 ans, pourquoi ils ne m'avaient jamais vu avec une fille.  j'crois que les journaux n'attendaient que ça.  bref, là n'est pas l'point.  j'me suis tué au travail, et j'en ai eu marre.  j'ai décidé d'retourner au brésil (mon pays natal) pour un temps indéterminé, laissant tout derrière moi.  j'étais vraiment mal, très très mal.  et puis, t'es arrivée.  t'avais une sale mine, j'avais l'impression qu't'allais tuer quelqu'un.  j't'avoue, j't'avais trouvé vraiment charmante.  j'ai voulu savoir c'qui se passait, et tu m'as confié en rage que t'étais prise au brésil parce que t'avais pas d'argent pour voyager ailleurs.  j'avais haussé un sourcil, puis tu m'avais vaguement expliqué que t'allais où le vent te guidait, en gros.  t'étais arrivée au brésil l'année dernière, puis tu t'trouvais que des petits boulots ici et là pour survivre, mais t'arrivais pas à avoir assez d'argent pour ta prochaine destination, et ça t'rendait folle de rage.  tu détestais ne pas réussir à atteindre tes buts rapidement, et t'étais pas du genre patiente.  j't'ai demandé où est-c'que tu voulais aller, tu m'as répondu paris.  j't'ai dit une petite phrase en français pour tenter de te charmer, et tu m'as juste gueulé dessus, mais j'crois que tu voulais surtout te défouler sur le premier venu.  tu m'as dit qu'tu ferais n'importe quoi pour y aller.  et c'est là que j't'ai proposé un truc assez stupide.  j'comprends pas pourquoi, c'est pas mon genre.  j'avais reçu une une offre d'emploi à paris, en tant qu'animateur tv.  et j't'ai proposé de venir avec moi.  j'allais t'héberger.  tu m'as ris au nez, en me disant que t'avais pas besoin d'moi.  puis j't'ai dit que j'allais t'payer.  t'es devenue sérieuse, soudainement, et tu m'as demandé la condition, car forcément, on ne paye pas quelqu'un pour rien. « qu'tu fasses semblant d'être ma petite-amie.  qu'tu m'accompagnes aux soirées classes, et que t'acceptes d'avoir ton visage partout dans les journaux d'paris, à mes côtés. »  tu m'as demandé si j'rigolais.  non, j'rigolais pas.  et j'voyais en ça une belle opportunité d'me remettre dans les rails, de retrouver instantanément ma popularité.  t'as accepté, seulement parce qu'il était question d'argent.  j'ai accepté l'offre d'emploi, puis nous étions à paris le mois suivant.  honnêtement, j'te cache pas que parfois t'es insupportable.  j'ai l'impression qu'tu passes ta vie à me reprocher mon mode de vie, tu détestes c'grand appartement luxueux, tu détestes devoir te la jouer classe, t'mettre dans de belles robes pour les galas, tu détestes l'personnage que tu joues.  mais t'as pas l'choix, car tu veux d'l'argent pour réaliser tes rêves, et j'te paye magnifiquement bien.  ça t'prend tout pour me tenir la main quand on marche dans les rues, et aussitôt dans l'appartement, tu m'ignores jusqu'à c'que je te confronte.  t'as l'impression d'être un objet, et tu détestes ça.  en gros, j'suis un peu ton pire ennemi, et j't'avoue que j't'apprécie pas du tout.