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ooh la la paris, réouverture. 02/11/14.
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 ✚ le beau est toujours bizarre. (sal)

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MessageSujet: ✚ le beau est toujours bizarre. (sal)   ✚ le beau est toujours bizarre. (sal) EmptyVen 19 Juil - 17:12

Il observe la devanture de la boutique, croise ses mains derrière son dos et fait la moue. Il est dix huit heures, peut être même dix huit heures dix mais pas une trace du barrow. Il en est certain pourtant, c'est ici qu'il bosse. Leho ne se trompe jamais en ce qui le concerne. Étrangement. Il savait dans quel classe se trouvait  Sal  avant même que celui-ci ne découvre son nom de famille, connaissait quelques-uns de ses goûts à travers les infos qu'il avait grignoté ici et là  et c'était découvert une étrange fascination pour tout ce qui comportait la patte du Barrow. Il était devenu le genre de passion qu'on a du mal à assouvir, ces passions sur lequel on allait devoir passer beaucoup, beaucoup, beaucoup de temps pour s'en passer, s'en lasser, lorsqu'on avait la capacité de vivre sans. Le type même de passion qu'affectionne profondément Leho. Par le passé aussi, il c'était découvert ce type d'engouement. En rencontrant Lilith puis Doggy, en voulant faire les quatre cent coups à leurs côtés pour espérer qu'ils ne fassent pas comme la plupart des gens. S'oublier en même temps qu'ils oublient ce qu'ils étaient plus jeune. Mais là c'est différent. Sal n'est pas étrange au point d'avoir pour meilleur ami un poisson à dents pointues, il n'est pas étrange non plus depuis sa naissance au point d'être né comme un chien. Non, Sal est normal, à vrai dire. Normal et fascinant. C'est sans doute ce qui le rend attirant. Alors il se recule légèrement, s'assoit sur une marche juste à côté de la boutique et se décale un peu. Quelqu'un veut sortir, quelqu'un de pressé manifestement puisqu'il toussote aussi fort qu'un type ayant fumé au moins mille cigares dans sa vie. Les gens sortent toujours lorsqu'on se repose deux secondes de toute façon. C'est bien connu. A croire qu'ils n'attendent que ça. Debout derrière leurs rideaux, à guetter qu'un pauvre inconnu viole leurs marches. Mais Leho se décale tout de même. Il prend même la peine de s'excuser pour se remettre aussitôt à s'ennuyer. Ce que le temps est lent, il est pourtant sensé bientôt fini la barrow. Ce n'est pas comme si, juste parce qu'aujourd'hui, leho a décidé de venir le chercher sans sa permission, tout paris c'est décidé à acheter des fleurs. Ça lui a d'ailleurs fait bizarre au début, d'apprendre qu'il bosse chez un fleuriste. C'est que Sal, leho l'aurait vu partout mais pas ici. Peut être comme maître nageur à la piscine, en rouge, avec un petit air d'alerte à malibu au coin des lèvres. Ouai, ça lui irait vachement bien. Il soupire lorsque cette fois-ci, quelqu'un demande à entrer dans l'immeuble et s'éloigne tout simplement, se rapprochant de la vitrine dans l'espoir de l’apercevoir. Il lui reste combien de temps ? quelques malheureuse minutes  ? sans plus. Leho n'a jamais été particulièrement patient. La preuve, le plus intelligent aurait été d'appeler Sal pour connaitre ses horaires exactes mais à la place, il est tout simplement venu. Qu'est-ce que ça change de toute façon ? les fleuristes, ils ferment tous à la même heure. C'est qu'ils se passent le mot. Jamais au delà de dix neuf heures, jamais. Il passe une main dans ses cheveux, sort son téléphone et fronce les sourcils. C'est lent, c'est encore plus lent lorsqu'on a autant besoin de bouger que lui. Bon. Puisque c'est comme ça. Leho reste planté quelques minutes devant la boutique pour se décider à y entrer en même temps que quelqu'un en sort. Histoire de se faire plus discret. Il observe, les fleurs, les compositions, se demande quel imbécile s'en irait offrir un bouquet entièrement jaune à sa dulcinée et cherche le Barrow du regard. Puis il le trouve enfin, derrière son comptoirs. Vraiment, Sal serait plus classe en maillot de bain rouge. Leho en est certain maintenant. Il s'approche du comptoir, se retient de jouer avec les restes d'une pauvre fleur et l'observe, doucement, souriant. Salut. Il s’appuie un peu, cherche le patron des yeux puis abandonne rapidement. Qu'est-ce qu'il en a à foutre du patron, sérieusement. Je ne bosse pas aujourd'hui alors j'ai décidé de venir te voir. Il souffle doucement. Aujourd'hui non, mais demain si. C'est que les gosses, ils ont besoin de Leho pour ne pas s'ennuyer...et lui alors ? qui s'occupe de lui ? On sort ce soir. Ce soir, voir tout de suite en fait. Tu as bientôt fini ? il se relève, jauge la tenue de Sal un instant, particulièrement sérieux et sourit à nouveau. Même pas besoin de te changer, t'es parfait comme ça. Et combien même il n'aurait pas la tenue adéquate, il aurait été parfait tout de même. A nouveau, leho sort son téléphone. Il plisse le nez, dans un éternel tic et lève les yeux. Qu'est-ce qu'il doit faire pour qu'on se décide à libérer le barrow ? acheter toute la boutique ? Ses yeux s'attardent sur un bouquet pour s'accrocher à nouveau à ceux de Sal. Si je t'offre un bouquet, tu te bouges ?
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MessageSujet: Re: ✚ le beau est toujours bizarre. (sal)   ✚ le beau est toujours bizarre. (sal) EmptyVen 19 Juil - 20:17

Sal adresse un sourire complaisant à ce client qui le presse d’associer tournesols et roses rouges sans la moindre patience. La faute de goût est grave, mais le fleuriste ne rechigne pas à la tâche, emballant avec maîtrise le bouquet qui semble pourtant le supplier de toutes ses petits pétales de le laisser là où il était, réparti dans les pots qui ornent la boutique, tranquille et aligné avec soin tout autour de lui. Concentré sur sa tâche, Sal ne détache plus un regard envers son client, qui fait claquer ses ongles impropres contre le comptoir derrière lequel il reste résolument planté comme une mauvaise herbe. Il se demande un instant qui sera l’heureuse destinataire du présent. Sa mère. Une maîtresse, probablement. Blonde, assurément. L’or pour les cheveux, le rouge pour la passion. Sal se surprend à fantasmer cette amourette tandis qu’il taille de quelques revers de sécateur les dernières épines empoisonnées des si jolies fleurs qu’il s’apprête à vendre. Il ne comprend par quelle est la raison de ces centaines de frissons qui lui courbent l’échine à cette idée. Le visage de Leho achève de le troubler tandis qu’il effectue la transaction. Il voudrait plutôt s’accrocher à l’image de Bonnie, mais ne parvient pas à la trouver dans le brouillard indolore et vaporeux de son esprit tourmenté. L’affaire est rapidement expédiée. Ses yeux sont rieurs lorsqu’il souhaite une bonne fin de soirée à l’impolie pour qui il a consacré pourtant une étonnante patience. Lui ne répond pas et disparaît derrière les Lys disposés à foison devant la vitrine du magasin, sûrement entrain de courir après son rendez-vous infidèle, dans un restaurant coquet de la goutte d’or, niché sous les œillades bienveillantes du Sacré-Cœur et de ses vieilles pierres. Sal soupire tandis que la porte vitrée se referme sur les milles discussions de café qui animent la rue au dehors. Ses mains pleines d’égratignures caressent son visage rougit par la chaleur. Il se surprend à penser à Leho. Encore. Toujours dés qu’il a un moment de répits.  Et ses pupilles ne manquent pas de s’écarquiller d’étonnement lorsque, inopinément, l’objet de ses songes se pointe derrière la porte, la mine enchanteresse au milieu de toutes ces plantes résolument tournées sur son passage. Sal se sent tressaillir un court moment, et plonge ses doigts dans les branches qu’il a amputé toute la journée des bouquets qu’il a vendu. Sa mâchoire se crispe à son salut. Il tâche d’adopter une mine détachée et avenante. Et puis il y a ces iris veloutées qui croisent les siennes. « Je ne bosse pas aujourd'hui alors j'ai décidé de venir te voir. On sort ce soir. Ce soir, voir tout de suite en fait. Tu as bientôt fini ? » Sal sourit d’embarras, son tablier est soudain de trop autour de ses hanches, il se sent ridicule et indisposé face à lui, impeccable. Le jeune homme ne saisit pas bien les raisons d’une telle gêne d’exister lorsqu’il se trouve en la présence de son ami. Les yeux verrouillés sur le sol de la boutique, il esquisse du chef sans parvenir à concentrer son attention sur les tâches qui lui sont délégués dans la petite entreprise des Abbesses. Nettoyer le comptoir, compter la caisse, balayer le sol. Il en oublie même de lui répondre. « Même pas besoin de te changer, t'es parfait comme ça. » Un rire léger transperce sa gorge jusqu’à maintenant serrée. Il plisse les pans crasseux et verdâtres de sa tenue de travail, passe une main dans ses cheveux clairs, hausse les épaules d’indécision. « Parfait comme ça ? Tu comptes m’emmener où, au salon de l’agriculture ? » Il répond avec un soupçon d’ironie dans la voix, de son accent d’américain qui ne lui concède que très peu de crédibilité face à la justesse avec laquelle s’exprime Leho. Parfois, Sal voudrait l’admirer un peu moins, se contenter d’être lui-même, sans peur d’avoir l’air nul ou encombrant. Encombrant comme un jouet dont on s’amuse un peu, avant d’en découvrir les banalités plus que grossières face à l’incroyable palette d’options qu’affichent les voisins inédits et peut-être moins ennuyants. Plus spontanés, libérés, excentriques. Moins Sal. Son sourire s’évanouit, et les lèvres charnues qui ourlent son visage se plissent en une moue contrariée. Il se contrarie toujours de son attitude, ce qui a l’inconvénient de le contrarier davantage. Quel garçon absurde il fait. « Si je t'offre un bouquet, tu te bouges ? » Sal le regarde d’un air incrédule. Leho, lui offrir un bouquet ? Et pour quoi faire ? Ou du moins, en quel honneur ? Il préfère afficher un certain désappointement plutôt qu’un étonnement explicite, suggéré par la rougeur suspecte que pourrait prendre ses joues délicates et déjà bien rosées par l’effort. Leho n’a aucune raison de lui offrir un bouquet, comme il n’a aucune raison de s’en affoler. Aussi tâche-t-il d’ignorer la remarque. « Réserve-la à ton copine. » Qu’il s’entend dire tout de même, les yeux soudainement gros. Pourquoi ?! Reprenant contenance, il se débarrasse de son tablier encombrant, le claque sur le comptoir dans un envol de pétales, et tire une clope de sa poche. Passant devant, il s’avance vers la sortie, contrarié de lui, et puis de Leho aussi. « Tu viens ? » Qu’il l’interpelle depuis la rue quoiqu'un peu trop autoritaire, cigarette déjà incandescente et sourcils froncés par le souci. Il appréhende, c’est bien naturel. Il appréhende toujours quand cet ouragan de Leho le prend au dépourvu comme ça. Il a pas le temps de se préparer à l’éventualité d’un bouleversement. Il se demande d’ailleurs pourquoi il devrait y en avoir, un bouleversement. Ils sont amis. Et puis il y a Bonnie.
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