Il se sent partir à des kilomètres de paris le Leho, quelque part entre iroshima et wonderland, dans le genre de contré lointaine où tu souffres et ris à la fois. Ouai c'est ça, shimaland, là où tu sens que l'alcool t'es trop monté à la tête mais pas encore assez pour te sentir dépérir. Il se penche, serre entre ses doigts ses genoux et fixe le sol qui semble tourner à une vitesse folle. C'est rapide, c'est flou, c'est inquiétant. Un peu comme une toupie qu'on aurait lancé avec beaucoup trop de force. Combien lui reste t-il de mètres, de kilomètres pour arriver chez lui ? une dizaine ? une centaine ? quelques pas ? Il fronce les sourcils, inspire longuement et se relève. Enfin, il tente. Les mélanges, c'est toujours aussi mortel, même lorsqu'on tient bien l'alcool la plupart du temps. C'est que le coup de barre est traître, on le voit jamais venir. Il fait quelques pas, rit un peu et sent une main serrer sa hanche. C'est son Sam. La pauvre âme charitable qui a accepté de l’accompagner jusqu'en zone libre. Là où il ne risquerait pas de se faire écraser ou de confondre lit et banc. Ils sont sympa les Sam. Ils se font chier, endossent toutes les responsabilités et ne peuvent même pas se vanter de savoir c'qu'il y a de si drôle à regarder un monster munch. Génial. Un peu comme cette soirée d'ailleurs. Leho a certes perdu quelques notions mais pas de quoi oublier. des baisers sucrés aux confessions inattendu dans le balcon. Il a presque pleurer, rit et aimer. C'est sans doute ça, une bonne soirée. Un bad trip et quelques délires à la clé. Il lève les yeux, tentes de reconnaître les lieux et sourit. Il n'est pas trop loin. 20 minutes ou le double selon l'état et il sera chez lui. Sam peut partir serein. Il se tourne vers lui, sourit comme un bien heureux et tend les bras. Ce genre de trucs aussi, ça doit le laisser perplexe le pauvre sam. Vie de merde. Jamais, au grand jamais Leho sera un Sam. qu'ils aillent tous crever. tu peux me laisser sam, va t'en, je suis presque arriver. Sam fronce les sourcils et observe quelques secondes leho, assez pour le mettre mal à l'aise. Mais pourquoi diable Sam ne s'en va pas ? il n'a pas appris la marche arrière ou quoi ? si, sérieux, barres-toi, je vais m'en sortir...tu veux savoir pourquoi ? il tend le bras, plisse le nez et pointe un bâtiment au hasard. Le plus beau, histoire de se la péter. tu vois ce truc ? hé bien j'habite juste là. Alors laisse-moi, j'ai encore une fierté, je ne veux pas qu'on dépose chez moi parce qu'on me pense incapable de prendre l'ascenseur. Alors au bout de cinq minutes, après s'etre assuré que leho est encore capable de marcher droit, Sam s'en va. se retournant toutes les trente secondes pour se décider à disparaître au coin d'une rue. Le leho, il retient de chansonner un victoire, victoire euphorique. C'est qu'il va falloir rentrer maintenant et Sam parti, il a comme l'impression d'avoir perdu en stabilité. C'est fou ça ? c'est une béquille ou un type qui ne boit pas ce mec-là ? Alors il marche le leho, il fixe le sol, s'imagine une ligne droite, des requins sur les côtés et s'évertue à croire que s'éloigner de la ligne, c'est menacer de crever. La plupart du temps, leho ne boit jamais autant. Il aime bien avoir assez d'esprit pour comprendre tout ce qui se passe autours de lui. Pouvoir rire de la demoiselle, trop bourré pour réaliser qu'elle raconte tout les détails de son existence ou ce type là, en bad total sur son pouf. Sauf ce soir. Ce soir, leho a bu, beaucoup, beaucoup bu. Sans trop savoir pourquoi d'ailleurs. L'envie d'avoir l'air particulièrement bête sans doute, bien plus que d'habitude. Il continue à suivre sa ligne imaginaire et s'arrête brusquement. Des pieds, des jambes, un corps. C'est quoi ça ? Il recule, intelligent et se penche légèrement. Un cadavre ? hé. Leho ne rime pas avec prudence, alors il donne un coup de pied dans le corps, espère recevoir une réponse. un SDF peut être ? il fait trop chaud dans le métro pour dormir dehors ? machin, t'es vivant ou bien ? Il tente de s'accroupir et ne réussir qu'à tomber lourdement sur ses fesses. Ok, c'est bien aussi comme position, il va juste falloir laver le jean en rentrant. tu peux au moins avoir le décence de répondre. Peut être qu'il est réellement mort en fait. Mais qu'est-ce qu'il doit faire alors ? s'en aller ? le laisser là ? La seine est tellement loin. Leho n'est même pas certain d'avoir assez de force pour le balancer là-bas. Et soudainement, un semblant de mouvement. ah bah t'es vivant. merci la politesse. il pose sa main contre son épaule pour le secouer un peu, hume l'air et grimace. Seigneur. c'est quoi, ça ? Non ça ne va pas en fait, tu devrais prendre une douche, sérieux. tu veux la mienne ? Même lui, il ne sent pas aussi fort. Pourtant la clim durant la soirée, vraisemblablement elle n'existait pas. Il y avait bien le ventilo c'est vrai, mais à dix collés contre la pauvre bête, il ne restait plus grand chose. t'as une centaine de bouteille qui te colle à la peau. C'est dingue. nouveau parfum ? Il s'ébouriffe légèrement les cheveux, soupire et regarde devant lui. 10 minutes, il ne lui reste que 10 pauvre minutes pour retrouver son lit. Mais mince, maintenant qu'il est par terre, il n'est même pas sur de pouvoir se relever. Il regrette vraiment d'avoir viré Sam. Je dois t'emmerder. je suis désolé. Mais ce n'est pas son choix, il attend juste de recharger ses batteries pour continuer. Je suis lessivé en fait. genre, aussi lessivé que ton t-shirt est dégueulasse. t'imagines le truc ? il fait une pause, histoire de laisser le crâne de l'autre type se reposer et reprends. moi c'est leho, j'habite...juste à côté. j'suppose que ta piaule à toi, c'est partout et nul part à la fois ?