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| Sujet: My Body Is A Cage Ҩ Marilhéa&Jellal Mar 19 Fév - 22:38 | |
| Marilhéa Ҩ Jellal « La vaste nuit allume ces étoiles...» Vendredi 13 février 2004 La nuit est belle, sombre, et il neige, n’est-ce pas merveilleux. J’en profite pour sortir, me ressourcer et je suis sûre, trouver l’inspiration pour écrire encore et encore. Demain c'est la Saint Valentin et j'aimerais avoir le courage de donner la lettre à celle qui me plait demain, car il me semble que j'ai trouvé la meilleur façon de lui dire ce que j'ai sur le coeur. J’ai 16 ans, et c'est elle qui me plait tout simplement, on pourrait dire que c’est trop tôt pour le dire, mais qu’en est-il lorsqu’on est aussi sûr de soi que je le suis… Et de toute façon je n’écoute pas l’avis des autres, sinon je déprimerais bien trop souvent, que ce soit lors des soirées ou à l’école lorsqu’on se moque de moi, de ma famille qu’on trouve étrange… La paria des riches, mais l’on s’en moque, on sort quand même, et on va dans les soirées mondaine sans honte. C’est ça le plus important, que l’on se moque des autres, qu’on s’aime, qu’on est une famille… Et je pensais à cela lorsque j’entendis le cri, lorsque j’ai couru pour voir un sale con en train d’essayer de violer une fille… Certaines personne serait partie en ayant peur, je ne le fait pas car je ne pourrais plus jamais me regarder dans une glace si cela arrivait. - Lâche là. Le garçon se retourne à peine, lâchant un petit rire en me voyant. Il est vrai que ce n’est pas spécialement grâce à mon corps que je plais mais plus grâce à mon charisme. Je suis à vrai dire assez maigrelet, me cachant doucement sous mes cheveux un peu longs et même si je suis sportif, je n’ai vraiment pas grand-chose pour lui faire peur. Après m’avoir ris au nez, il retourne embrasser la fille qui me regarde apeurée. C’est ce regard qui me donne le courage de ne pas partir et de ne pas l’abandonner. Je m’avance vers le garçon, le repousse violemment. - J’ai dis, lâche là. Je le regarde durement et la fille part en retrait, venant se cacher derrière moi. Le garçon rigole à nouveau et moi je lui mets un coup de poing, cessant ainsi son rire. Il relève la tête, son nez saignant mais ce n’est pas ça que je regarde, c’est plutôt son regard noir. Il est très en colère. Il fonce vers moi et je reçois un, deux, trois coup de poings et me retrouve au sol. Mais il ne me lâche pas, me donnant maintenant des coups de pieds, j’ai le souffle coupé mais je tiens bon, je ne me laisserai pas anéantir. La fille cri et commence à l’attaquer afin qu’il me lâche, au final, je ne sais trop comment mais il arrête et fuit lâchement. Je remarque le rouge qui contraste tant avec le blanc du sol, et je me dis que je ne dois vraiment pas être beau à voir. Je sens une chaleur auprès de moi. Ce n’est autre que la fille qui pleure, elle pose ma tête sur ses genoux et commence à caresser mes cheveux, tentant de me rassurer alors que je ne me sens pas bien. J’ai froid et j’aimerai juste dormir. - Tu vas bien, j’arrive à murmurer. Elle lâche un petit rire entre deux sanglot : - Oui... Merci d’être venue… - C’est normal. Elle me regarde comme si non, ce n’était pas spécialement normal. - D’autres personne sont passées et ne se sont pas arrêtés, mais toi si. Je souris doucement avant de fermer les yeux, j’ai besoin de dormir, juste un peu afin de reprendre mon souffle, je sais que je ne vais pas mourir, ce n’est pas une petite bagarre. - Endors toi, j’ai appelé les secours, une ambulance arrive. Et je me laisse bercer par ces caresses dans mes cheveux…
Et c’est ainsi que je tombe dans le coma… Je suis toujours là, toujours en vie, respirant toujours hors de tout danger mais incapable du moindre mouvement. Seules mes oreilles sont mes guides, j’entends des poèmes, histoires et autres légendes, mais pas seulement. Je suis souvent bercées par des notes de musique, de piano qui flottent autours de moi. Je reconnais assez facilement Mozart, Schubert et autres Chopin. Elles apportent un peu de couleurs et gaité dans cet enfer. Car où suis-je si ce n’est en enfer… Trop d’obscurité et de douleur… J’entends même quelque bip agaçant… Pour me consoler je tente de penser à mon père, me disant que je devais me repose et surtout, que je devais dormir afin de créer de nouvelles histoires. Certaines voix reviennent plus souvent que d’autres, il m’arrive de reconnaître celle d’Ellen et je me demande si c’est réel… Et il y a une autre voix que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam… Certaine fois je l’entends me parler, me raconter des histoires, à moins que ce ne soit sa vie ? Je dois avouer que ce genre de moment illumine tous ces moments de noirceur. J’aimerais rire, pleurer, m’attendrir avec elle, mais toujours rien… Au final, je suis dans un grand rêve et je ne m’en rends que partiellement compte…
Vendredi 13 Juillet 2012
J’ouvre les yeux doucement regardant le plafond blanc. Mes yeux papillonnent doucement alors que j’étire mes bras, mon ventre, mes pieds. Mon corps et totalement tendu et je me sens bien. Je me sens tellement crispé, c’est étrange. Je touche doucement mon visage… De la… Barbe… Mais je n’ai jamais eu de poil à cet endroit, je n’ai jamais eu de barbe… Je n’ai pas encore connu mon premier rasage avec papa… D’ailleurs où est-il. Alors que je commence à paniqué, entendant une voix rauque sortir de ma gorge alors que ma respiration s’affole. J’entends même ces bips qui m’ont tant agacé dans mon rêve. Une infirmière rentre et tente de me calmer. - DOCTEUR !!! Un médecin entre alors que je ne me calme pas. - Où suis-je… Enfin… Je suis à l’hôpital mais où sont mes parents, et la fille elle va bien ? - Elle va bien, vous l’avez aidé, énormément Jellal. Il n’a répondu qu’à l’une de mes questions… - Où sont mes parents ? - Jellal vous devez comprendre qu’i… - Où sont-ils ?! Je n’en reviens pas de la voix qui sort. Elle est trop grave, trop sûre d’elle et je sens que quelque chose cloche. - Jellal… Pour vous quel jour nous sommes ? - Hé bien, je ne sais pas combien de temps j’ai dormir, mais je dirais le 14 ou 15 février… - De quelle année ? - Mais ce sont quoi ces questions stupides, nous sommes en 2004 ! Un long silence… Trop long… Bon sang mais qu’est-ce qu’il se passe ? - Jellal… Nous sommes le 13 juillet 2012… 2012… C’est une blague… On ne peut pas passer huit années de sa vie en un claquement de doigts. - Cessez de me dire toutes ces conneries, je veux voir mes parents. Encore ce regard désolé alors qu’il me tend un miroir. Je me regarde et ce que je vois me choque. Je suis un adulte maintenant, je reconnais mes yeux, mais j’ai les cheveux plus longs que d’habitude. Je touche mes joues d’où les rondeurs sont parties, j’ai de la barbe et je suis un jeune homme il n’y a pas de doute. Alors que je continue mon inspection, le médecin continue de me parler. - Vous êtes tombé dans un coma profond durant ces huit dernières années, nous ne savions quand vous vous réveillerez. Huit ans… J’ai ainsi dormi durant neuf ans, ne me rendant pas spécialement compte que toutes ces couleurs, note de musique ou histoire provenait de quelqu’un d’autre, de quelqu’un qui me surveillait alors que j’étais dans le coma. - En février 2009 il y a eu un accident de voiture assez grave… Je ne l’écoute pas trop, j’ai encore du mal à tout comprendre. - Vos parents on périt dans cet accident Jellal. Ça par contre, je l’entends. Je relève la tête, sentant déjà les larmes couler sur mes joues. J’ai de nouveau froid, la douleur est encore pire que ma dernière nuit et je me sens frissonner. - Vous voulez dire que lorsque je me suis endormi, j’avais une vie de rêve, des amis, une famille, et que maintenant je suis seul. - Je suis désolé. Désolé… La seule chose qu’il puisse me dire mais en même temps, que dire de plus. Il n’y peut rien après tout…
Cela fait trois jours que je suis réveillé, que je ne fais rien pour le moment, que je ne dors presque pas car j’ai trop peur… Je fixe le mur blanc ou alors l’extérieur, me demandant de quoi le monde est fait de nos jours… Loin de retour vers le futur, il n’y a pas de voiture ou de skate volant… Le monde est presque comme le mien, sauf que je suis incroyablement seul. Je pense souvent à cette fille, certain psy me demande si je lui en veux mais non… Ce n’est pas à elle que j’en veux, mais plutôt à la fatalité, ou à ce sale con. Je ne lui en voudrais jamais, d’autant plus que j’aimerais tellement savoir comment elle va, savoir que je n’ai pas agi pour rien, savoir qu’elle a une vie heureuse et normale… Et alors que je suis assis sur le lit, que je regarde encore vers la fenêtre le ciel bleu, car la vie continue que l’on soit ou non présent, je souffle encore en pensant à mes parents, à cette inconnue. Soudain un bruit attire mon attention alors que je vois la porte s’ouvrir. Je regarde la jeune fille entrer sans comprendre ce qu'elle fait ici... Je remarque rapidement que c'est une infirmière. Je me relève doucement alors que je ne cesse de fixer cette jeune blonde… Je reste sans voix alors que je ne quitte pas ses yeux… Ce sont ses yeux au final je reconnaissent rapidement car c’est la dernière chose que j’ai vu avant de m’endormir. - C’est toi… Je souffle doucement. Je souris bêtement alors que les larmes me montent aux yeux, c’est plus fort que moi, je n’ai jamais autant pleuré de ma vie qu’en ces trois jours, mais pour la première fois, ce sont des larmes de joies qui m’échappent. C’est elle, j’en suis sûre… Je commence à vouloir me relever mais je n'y arrive pas encore. Je plisse le nez devant la douleur. Je déteste ça, être incapable du moindre mouvement, je déteste devoir rester dans ce fichu lit même pas confortable... Bon sang, j'aimerais pouvoir marcher ! - Pardonne mon état assez lamentable… Si j’avais su que j’aurais de la visite j’aurais fait un effort. Et là, c’est l’ancien moi qui parle, celui qui voulait bien faire les choses, un peu trop perfectionniste… Mais qu’importe, je savais qu’avec elle je pouvais être moi… Simplement moi.
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