► OOH LA LA PARIS.
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ooh la la paris, réouverture. 02/11/14.
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 (derp) il est l'abattoir d'tes rêves.

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MessageSujet: (derp) il est l'abattoir d'tes rêves.   (derp) il est l'abattoir d'tes rêves. EmptyMar 6 Nov - 5:03


play ► les méandres innommables du monde qui flottent devant tes yeux clos. les fragments d'vies dépouillés ça et là, disloqués en part inégales et informes qui te hantent. valse macabre de tes pensées. bouquet d'axones, bouquet de vide, explosant au rythme du « tic tac » indécent d'ton horloge interne. complètement détraqué, déglingué, tourneboulé, chamboulé. t'es sur le toit du monde, tu sens l'air enfumé de paname t'baiser la peau. t'es totalement parti, déchiré, défoncé. plaisir en toc qui dupe l'ennui et sème la tempête. les ombres d'la jouissance dandinent sur ton échafaud. débris d'larmes sur ta joue. allongé sur l'macadam, l'macchabée. ton corps glacé, t'avises les étoiles. elles tombent, elles chutent, les jolies lumières. elles pleuvent sur toi, clignotantes décadentes. elles t'effleurent l'épiderme, brûlure placide. elles t'murmurent des paroles indéchiffrables. le chant des étoiles. causette avec les astres. enveloppé par l'hermétique. fasciné par l'illogique. tu t'mets à rire moll'ment ; il est mort le divin enfant. les confettis d'tes maux griffent l'atmosphère. tintouin mortuaire qui siffle dans l'air. hébété, tes yeux dans ce ciel trop grand. étouffé par tant d'beauté, tu restes par terre, chancelant. le vertige qui prend l'dessus sur toi, l'étau d'la migraine qui te sert le crâne. tu t'lèves, déplies tes jambes. tu reproduis c'qui pourrait ressembler à une marche. un pied d'vant l'autre -ne pas chuter. tu clopines. tes jambes trop fragiles pour te porter. t'aspires une grande gorgée d'air, tu t'bourres à l'oxygène. tes joues creuses s'gorgent d'atmosphère. bordel, t'es vivant. tes doigts enlaçant des infinis. t'esquisses des gestes sans logiques. pour mieux respirer, il faut danser. ballet mystique. folie caustique. gentiment, tu t'immoles. tu l'as descendu ton auréole. avaler du vitriol ? tes boyaux sur le sol. elles s'mouvent dans l'ciel les lucioles. grand jeté, tu t'envoles. un peu folle cette cabriole. puis tu t'couvres d'étincelles. tu martyrises tes pieds nus, pleins de graviers, en sang. mélodie venu d'un autre monde qui t'enveloppes. tu t'mouves sur ce beat chaotique, ébranlant ton corps famélique. t'aperçois les couleurs. carmin et turquoise. c'est comme ça que tu l'veux ton monde, carmin et turquoise. t'en avalerais si tu l'pouvais, à t'en crever l'bide. t'en dégueulerais même. tu veux en faire un overdoses de ces couleurs. carmin, turquoise. turquoise, carmin. et les jours heureux qui s'comptent sur les doigts d'la main. plein d'spleen. splendeur inouï d'la nuit dans paris. les yeux dans l'vague, l'esprit dans l'vide. tu convulses. tout scintille et papillonne, tout tremble autour de toi. pause. avance rapide. stop. error.
l'béton qui accueille ton crâne, le sourire de derp, l'absolu.
les ténèbres.
tu t'écroules.
et t'exploses en un millier d'étoiles.

merde. c'est l'ressac. le tsunami. les vagues folles. la mort qui hurle. c'est ton corps parqué contre une dalle de béton au milieu d'la mer déchaîné. c'est toi qui sombre. et tes ongles s'infiltrent dans ta peau, tes yeux saignent. tes hurlement prisonniers d'la vallée du silence. t'essayes de bouger tes bras invisibles. rien à faire, aucune réponse de l'organe. ton cerveau est devenu muet. tout tes sens orphelins; tu vas t'noyer. et tu hurles, tu hurles. avale de l'eau salé. elle empoisonne ton corps. tu d'viens lourd, lourd. t'es ton propre boulet. trop gros pour flotter. tes poumons s'gorgent d'océan. tes ailes de papier peuvent plus voler; elles sont rouges. rouges d'ton propre sang. celui qu't'as fait couler. la tête pleine d'eau, à en exploser. l'univers qui semble rire d'ta perte. tu sombres. boum boum. ton coeur chante ses dernières notes. boum boum. pauvre p'tite chose, y aura qui pour te pleurer ? mannequin en béton. la mer est noir. elle lave tout les pêchés du monde. perdu dans ton délire. c'est à ça qu'doit ressembler l'enfer. sel, sel, sel. qui s'infiltrent dans tes plaies déjà gangrénés. l'euphorique tristesse qui prend l'contrôle. tu ris. tu t'esclaffes. ton corps s'heurte aux murs invisibles. et tu stoppes tout. l'rire vicieux qui s'bloque dans ta gorge.

boum. tes yeux s'ouvrent enfin. brusquement, avec empressement. tu r'gardes autour de toi. c'est l'même foutu appartement. un rêve dans un rêve. t'es officiellement cinglé. cinglé mais au sec. tu respires enfin. est-ce que la terre tourne à l'envers ? on s'en fout, t'en as rien à faire. tu te renveloppes dans ta prison d'coton, cherchant le sommeil. il s'est enfuit, ce con. tu t'lèves sans conviction, tu bailles et tu soupires. il est à peine sept heures du matin, il paraît que c'est à ceux qui s'lèvent tôt qu'appartient l'avenir. et qu'est-ce que tu vas faire aujourd'hui ? lire, sans doute. manger, jamais. vivre, peut-être. t'étires les os qui t'servent de bras. tu t'sers un grand verre de thé brûlant. le liquide chaud et amer qui t'coule dans la gorge. chaleur doucereuse. t'observes la ville par la baie vitrée. le soleil dort encore, la lune règne. t'as toujours préféré la lune au soleil. l'obscurité à la lumière. les quartiers sales aux palaces. comme si t'étais configuré pour être en marge des autres, conditionné pour jamais être en accord avec leurs rêves. paris s'éveille. les taxis bouffent les kilomètres. les lampadaires se meurent. l'obscurité, tu la connais par cœur. t'enfiles un pull trop grand et un jean déchiré. tu t'glisses dans un manteau fourré et dans tes bottines cloûtées. t'as des milliers d'euros sur le dos, ça t'fait rien de spécial, t'es juste blasé. t'ouvres ta porte, descends ton escalier, pousse la porte d'acier. ton ombre s'coule dans l'asphalte. tes pas inconscients qui t'mènent tu sais où. tu devrais pas. tu t'en fous. tu connais l'chemin. tu frapperas à sa porte et tu tomberas dans ses bras. t'as l'habitude. t'es faible. tant pis. pas envie d'lutter. ni aujourd'hui, ni jamais.
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MessageSujet: Re: (derp) il est l'abattoir d'tes rêves.   (derp) il est l'abattoir d'tes rêves. EmptyMer 28 Nov - 11:56



Je nous voyais comme deux bons enfants, libres de se promener dans le Paradis de tristesse. Nous nous accordions. Bien émus, nous travaillions ensemble. Mais, après une pénétrante caresse, il disait : Comme ça te paraîtra drôle, quand je n'y serai plus, ce par quoi tu as passé. Quand tu n'auras plus mes bras sous ton cou, ni mon coeur pour t'y reposer, ni cette bouche sur tes yeux. Parce qu'il faudra que je m'en aille, très loin. ▲ rimbaud

T’as les yeux écarquillés. Narines dilatés. Lèvres écaillées. Blondeur en cascade autour d’ton visage. Candeur passée qui ressurgit. Vieux fantôme oublié. Poudre alignée sur l’rebord. Bruits étouffés. Tu sais ce qu’il t’reste à faire. Corps incliné, penché. Recueillir ton amie, au creux de ton nez. Ton bras en essuie le bout. Surtout ne rien gaspiller. Silhouette qui se redresse. Tu restes dans cette attente. Avec pour seule compagnie, ce reflet qui te nargue. Miroir, miroir, qui sera le plus beau ce soir ? Il te fixe d’un air narquois. Regard pénétrant jusqu’au plus profond d’ton âme. Il te voit comme la pitoyable chose que tu es. Il se permet de te juger. De toute sa hauteur. De toute sa splendeur. Ses reproches grondent, montent. Tournoient dans ta tête. Rebondissent, résonnent dans tout ton être. Douleur qui envahit le crâne. Souffrance immonde. La tête entre les mains. Tu tombes à genoux. Tu serres les dents, dans ce face à face que tu n’supportes plus. T’as plus qu’à abandonner, t’laisser tomber sur le sol, dans cette collision inévitable. Te recroqueviller, tête contre tes jambes, sorte de fœtus agrandi. Carapace contre le monde extérieur. Assumer la forme du junkie évanouie au milieu des toilettes. Dans une fuite lâche contre tes démons. C’est si simple de se rendre. Baisser les bras, rendre les armes. Pleutre, c’est ce que tu fais le mieux. Mais cette fois-ci, ce sera différent. Cette fois-ci, ils ne t’auront pas. Sois fort pour cette fois. Alors tu te relèves, plein de cette audace soudaine. Tu l’affrontes de nouveau. Le regard caustique et le sourire railleur. Comme dans un mauvais rêve, où tout n’est plus que formes distendues. Non, tu ne veux plus. Tu n’tiens plus sur place. Et emporté par une ardeur impromptue, le poing s’écrase contre la surface argentée. Bruit affreux de la vitre qui se casse. Éclats tranchants qui s’incruste dans tes phalanges. Quelques traces écarlates au milieu de l’impact. Tu n’sens pourtant aucune douleur. Mais les chairs ouvertes de ta main te font peur. Bouillie informe. Sang qui dégouline. Les gouttes viennent s’écraser contre le sol. Ta vision se brouille. La pièce tourne sur elle même. Toupie géante emportée dans son infernale spirale. Où est-ce encore une illusion ? Un autre mauvais tour de ton cerveau ? La vie n’est qu’une salope, qui prend son pied à vous malmener. C’est bien tragique comme vérité. Tu finis par t’emmêler les pieds. Manquant d’peu d’te fracasser le crane sur l’évier. T’aurais pu y passer. Ou t’retrouver plus handicapé que tu l’es. Scène macabre d’la découverte de ton propre cadavre nageant dans une mare de sang. Même plus besoin de l’ambulance, tu fonceras droit à la morgue. Au lieu d’ça, t’as seulement quelques gouttes pas loin d’ton nez. Ça doit être la chance qui te sourit à sa manière. L’ironie de ton sort. Tu t’en soucieras plus tard, un jour, jamais peut-être. Tu te laisses flotté, emporté par le courant. L’obscurité t’envahit déjà la vue. Et Morphée t'accueille dans ses bras. Étreinte qui ne sera brisée qu'au petit matin. Lorsque pointe sur Paname, un soleil timide. L'aurore s'avance, chasse sa rivale et s'installe. Clarté qui pique les yeux. Les premiers se lèvent, frottant leurs petits yeux, pour affronter une nouvelle journée. C’est l’heure où la vie reprend, dans un triste chant d’un monde blasé. T’as échoué là, au creux d’une ruelle, à l’abri du vent pas bien loin d’chez toi. Comme interrompu, dans une vaine tentative d’te trainer jusqu’au lit. T’as juste dormi ici. Comme si t’étais un sans domicile fixe. Les membres engourdis, à grand renfort de froid et d’inconfort. Ta main explosée par la douleur. Titubant, chancelant mais tout de même debout. C’est l’exploit du moment. Tu te laisses porter par la pensée d’une douche chaude et de ton lit douillet. Ça t’donne la force pour continuer. Aller de l’avant. Traverser les quelques rues qui te séparent encore de tes appartements de grands bourgeois. Tu croises même le chemin de quelques rares âmes, déjà sorties à cette heure matinale. Ils changent de trottoir, d’un regard incongru. Que fais-tu ? T’es qu’une pauvre tâche dans le paysage, objet incongru d’un quartier trop joli, trop riche pour toi. Ce monde auquel tu n’appartiens plus. Ovni dans ta propre rue. T’as la tête baissée, les bras croisés, le corps légèrement tremblant et ta blonde chevelure qui barre ton visage aux yeux du monde. Loin de la honte de ton état, c’est une stratégie pour ne pas avoir trop froid. De garder jalousement le maximum de chaleur pour toi. Enfin, tu parviens à ton palier. Tu vois le bout de ton trajet. Lumière qui surgit des ténèbres. Soulagement de quelques soupirs. Plus qu’à monter les escaliers. Parce que l’ascenseur te fait bien trop peur. L’idée de pouvoir y être enfermé trop longtemps t’est insupportable. C’est tellement plus douloureux que de t’y trimbaler à la seule force de tes faibles jambes. Tes quelques minutes de sport hebdomadaires sans doute. Tes pas sont lents, faibles, hésitants. Chaque marche est un nouvel obstacle, un mur de flammes, un fleuve à franchir. Lorsqu’enfin apparaît au sommet le sixième palier, tu le vois arriver, descendre les escaliers. Une apparition, une vision. Et t’as comme une hésitation, un moment d’indécision. Il t’domine de sa splendeur. Toi t’es juste usé, défoncé, les cheveux emmêlés, les vêtements déchirés, la main recouverte de sang séché. Tu t’demandes ce qu’il fait là. Y’a comme une drôle de sensation au creux d’ton estomac. Tu devrais faire comme d’habitude, un léger sourire, quelques saluts, deux trois banalités à échanger, tu l’inviterais chez toi. Ça se terminerait au lit et comme d’habitude, il repartira. Et toi tu auras sans doute oublié. Mais aujourd’hui, t’as comme un éclair de lucidité. Alors que tu t’approches, irrésistiblement attiré. T’as envie qu’il t’prenne dans ses bras, de t’sentir protégé. Mais au fond, c’est bien trop niais. Mais aujourd’hui, tu t’en fous. Tu t’accroches quand même. Ta main blessé agrippé à ses vêtements. T’as si froid que t’en tremblote, tu voudrais pouvoir glisser tout entier contre sa peau. Mais t’as peur d’aller trop vite, trop loin, de laisser éclater tes désirs, d’envoyer valser tes barrières. Alors tu te contentes de laisser ta tête dans son cou, tes lèvres gelées contre sa chaleur, respirant son odeur. Et ton corps contre le sien, c’est comme une évidence. Au milieu du couloir, vous vous moquez bien des apparences. Tu veux juste comprendre, rien qu’une fois, pendant un petit laps de temps. « Dis-moi, dis-moi tout ce qui c’est passé. Entre nous, avant et après. Juste la vérité. » C’est juste un murmure contre sa peau. De ton esprit qui s’éveille après un long sommeil. « Dis moi, comment on en est arrivé là. Pourquoi on est comme ça. » Les questions tournoient sans fin, au creux de ta tête. Les choses se bousculent. Tu n’sais plus ce qu’il se passe. « J’veux juste savoir. » C’est comme un cri de désespoir.


Dernière édition par V. Derp Miczariel le Lun 11 Fév - 14:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (derp) il est l'abattoir d'tes rêves.   (derp) il est l'abattoir d'tes rêves. EmptySam 15 Déc - 20:16


play ► Tu fixes le mur maculé d'tâches noirâtres. Sa blancheur est passée. Sa peinture s'écaille. Des p'tits bouts d'plâtre qui jouent avec la gravité s'accrochent. Tu les arraches, avec tes ongles trop courts ; l'sang d' nos amours meurtris coule sous tes doigts. C'couloir, t'en connais toutes les nuances. L'mémorial d'tes éternelles attentes. Usé. Ennuyé. Tu pars, il s'est visiblement cassé. Tu t'en vas, empruntant les escaliers. T'aperçois une chevelure hirsute, des jambes qui montent les marches avec difficulté. La silhouette respire avec peine, tremblotante. Tu l'as reconnu. Il t'ferai presque pitié, si t'étais pas dans l'même état. Déchirés. Il t'regardes intensément. Ton cœur qui commence à s'emballer. Les aboiements d'un clébard enragé qui sifflent à tes oreilles meurtries. L'indigo d'ses pupilles qui dessine des larmes de sel sur tes parois d'chairs. Les pensées qui s'disloquent. Un r'gard à rendre fou. À te rendre malade. Ces putains d'yeux qui dégagent une lumière tâchée. Tu détournes pas l'regard. Tu me tiens, je te tiens, par la barbichette, le premier qui crèvera, aura une tapette. Remake dégueulasse d'un jeu enfantin. L'enfance est morte, l'innocence avec, parquées dans un coin d'ta tête, oubliées. T'essayes d'relever les coins d'tes lèvres. D'esquisser un truc qui ressemblerai à un sourire. Mais rien à faire ; tu restes impassible. Alors qu'tout bouillonne, tout foisonne dedans toi. Son corps qui s'approche imperceptiblement. Tu piges rien. Tu comprends pas, tu supposes que la matrice buggue. Trop d'tendresse, trop d'naïveté dans c'geste. Tu restes immobile, appréciant la chaleur d'ses bras et sa tête échevelée contre ton cou. Pas une réaction d'ta part. Tu restes immobile, figé. Juste un pincement d'lèvres et rien ; un néant répugnant. Les yeux exorbités, comme deux boules de billard prêtes à s'faire cogner. Ça fait bang, bim, bam, boum dans ta tête, bordel, ça frappe. Et ça t'bousille les neurones en rythme. Bang, bim, bam, boum. incandescence d'son souffle sur ton cou. Quand on r'garde pas, qu'on fait pas attention, qu'on oublie l'temps, l'passé, l'futur, et tout ces trucs chiants. On en perd la notion. Et ils s'barrent, ces soucis un peu cons. ils existent plus. Là, l'temps a perdu. Il s'exfolie dans la chaleur de vos cœurs. T'entends toujours le tic-tac mécanique de l'horloge et tu perçois toujours la lumière du soleil, qui s’infiltre en minuscules rayons par la fenêtre. Mais ça n'a plus d'importance. Tu t'sens un peu plus brûlant, comme si sa peau c’était d'la lave évaporée. T'as envie de l'embrasser. D'jouer avec ses cheveux d'or et d'lui balancer d'putains d'papillons d'amour dans l'âme. Son corps, cette dope, elle est entrain d'te tuer. Tu veux pas ouvrir la bouche, rester aphone. Tu comprends pas c'qui s'déroule sous tes yeux. Alors t'attends, t'sais faire que ça. Ne pas agir. Subir. Puis t'as pas envie d'stopper c'moment. L'un des plus beau et long d'ta vie à l'échelle du temps. Mais est-c'que c'est une illusion ? Est-ce que c'est qu'un simple leurre ? Qu'un foutu voile d'bonheur ? Ptêtre qu'cet instant coloré est fait pour n'pas durer. « Dis-moi, dis-moi tout ce qui c’est passé. Entre nous, avant et après. Juste la vérité. » Les syllabes qu'il t'crache à la face ; l'instant brisé. Toi aussi t'aurais voulu tout oublier. Amnésique heureux. Tu d'vrais p'têtre essayer. Un putain d'accident d'voiture. Une collison qui f'ra trembler la Terre. Une apocalypse sanglante. Rapide, efficace. Ça laissera pas trop d'traces. C'est sans doute l'Idéal. Mais pour l'instant t'es qu'son misérable féal. Sauf que tu sais pas quoi dire, t'y arrives pas. La bouche à demis-ouvertes, le flot d'paroles barré. « Dis moi, comment on en est arrivé là. Pourquoi on est comme ça. » Et comment poser des mots sur ça ? Il attend p´têtre un conte en "Il était une fois", sauf qu'votre histoire c'est loin d'être un conte de fée, pour les prépubères aux dents baguées. C'est un d'ces vieux contes à la morale dégueulasse, l'un d'ceux qui fait mourir la princesse et qui fait brûler un village sous l'feu du dragon. L'un d'ceux où la reine est une ogresse et où les fées sont des assassines. L'un d'ceux où l'mal triomphe, où la sorcière danse sous l'âpre jouissance des hommes de bien. Un conte noir, sombre et sale. Interdit à ceux qui ont encore des rêves. La censure pour tout ceux qui ont de l'espoir. T'es pas un bon orateur, tu t'emmêles les pensées quand tu veux parler. Il t'ressors d'la bouche que des imbroglios d'mots. Des phrases débiles ; tu voles pas haut. Tu brandis très haut l'drapeau d'la bêtise. Tu n'sais plus parler. Et lui te d'mandes d'lui expliquer, une histoire qu'en plusieurs années t'as toujours pas saisi. T'en cherches toujours le sens, en t'persuadant au jour le jour, qu'au final y en a sans doute pas. Qu'c'cest l'histoire de deux pauvres cons qui ont peur de la solitude. De deux pauvres cons, bêtement béats d'fausse d'beatitude. « J’veux juste savoir. » S'il avait à quel point toi aussi t'avais b'soin d'réponses. T'aimerai bien être un genre de Forrest Gump. Débile léger, toujours voir la vie du bon côté, un mec bien, un mec pur, l'genre qui peut, dans une glace, se regarder. Une boîte de chocolat sur les genoux, à attendre éternellement sur un banc, sans jamais s'impatienter. Croire qu'le monde est beau, qu'la vie mérite d'être vécue. Accoster une fille quelconque, avec naïveté, et lui conter tes malheurs à grands renforts d'flashbacks et de voix off remixées. Lui conter tes malheurs, avec toujours l'même sourire un peu idiot collé aux lèvres.
« Rentrons. » ça sonne comme un ordre, alors qu'c'est une supplique. Tu veux pas craquer dans c'couloir sordide. Il t'donnes ses clés. Ses mains tremblent. Son visage est complètement amorphe, ses traits tirés. C'est les effets d'la rechute, d'roi du monde il est passé à ombre misérable. La culpabilité t'picote l'estomac. T'as oublié tous tes anciens préceptes religieux, la croix d'huiles, l'partage, l'pardon, tout ça tout ça. Il en est la preuve. L'humanité s'ternit à mesure qu'le temps passe. Jetée honteusement dans les chiottes de nos amours. T'ouvres la porte, elle s'ouvre sur l'un d'ces vieux apparts bourgeois qu'on père avait l'habitude de collectionner. Ça pue l'éternité dans c'loft du dix neuvième à peine rénové. Ça pue la vieille poussière qui a pris possession des lieux, qui danse un slow avec le vent, qui s'infiltre dans tous les trous, véhémente. Vous vous asseyez sur ses fauteuils, aux couleurs un peu passées. Rien n'sort d'ta bouche. Faudrait lui parler, des promesses mortes-nées. Des « je te le jure » avortées. Des mots d'amour chuchotées. Faudrait lui parler d'tes yeux pleins d'étoiles à ses côtés, d'ses absences toujours pardonnées, d'ce besoin qu't'avais de t'faire briser. Faudrait lui avouer. Hurler ces secrets à peines voilés. Il le faudrait, ouais. Mais pour l'instant, t'as aucune idées d'comment agencer tes phrases, d'comment cracher tes syllabes. T'attends qu'il réagisse, mais il aussi perdu qu'toi. Tu pourrai rester là, écouter l'temps passer et l'regarder dans l'blanc des yeux. Mais la pression est trop forte. Faut bien lâcher des mots. « J'ai rien à te dire tu sais. J'suis pas quelqu'un d'confiance. J'enjoliverai tout en ma faveur et j'me ferai passer pour la victime. Tu sais très bien qu'j'ai un don pour ça, ouais un putain d'don. J'sais pas par quoi commencer. Si tu veux vraiment tout savoir, pose moi des questions. » Ta voix tremble pas. T'arrives à donner d'la confiance à tes paroles, alors qu'putain, t'es effrayé. Pire qu'un clébard sur l'point de s'faire écrasé. Une gorgée d'air supplémentaire. « J'essayerai, mais j'te promet rien. Ça pourrai durer jusqu'à demain matin. »
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MessageSujet: Re: (derp) il est l'abattoir d'tes rêves.   (derp) il est l'abattoir d'tes rêves. EmptyDim 20 Jan - 16:55



Je nous voyais comme deux bons enfants, libres de se promener dans le Paradis de tristesse. Nous nous accordions. Bien émus, nous travaillions ensemble. Mais, après une pénétrante caresse, il disait : Comme ça te paraîtra drôle, quand je n'y serai plus, ce par quoi tu as passé. Quand tu n'auras plus mes bras sous ton cou, ni mon coeur pour t'y reposer, ni cette bouche sur tes yeux. Parce qu'il faudra que je m'en aille, très loin. ▲ rimbaud

T'as l'impression de broyer du noir, que tu vas finir noyé de désespoir. Asphyxié par l'obscurité de ton savoir. T'en as marre de toutes ces questions, de toutes ces interrogations qui te tourmentent sans cesse sans trouver de repos. T'en as marre de cette connerie de mémoire, encore plus déglinguée que toi. T'as envie que tout te revienne, tout le malheur que t'as causé. Toutes les joies que t'as oublié. Tous ces instants partagés. Tu voudrais pouvoir reconnaitre tous les visages que t'as connu un jour, toutes les lèvres que t'as pu embrasser. Toutes les promesses jamais tenues. Tous les rires à jamais perdus. Tu voudrais retrouver tes sentiments, ta capacité d'attachement, de pouvoir aimer comme n'importe quel amant. Tu rêves d'être débarrassé de tes peurs. De toutes ces angoisses qui plongent tes songes dans l'horreur. On croit toujours que c'est facile, de tout reprendre à zéro et recommencer. Alors qu'en réalité, rien n'est plus difficile. Parce que t'es sûrement hanté par tes démons passés. Les fantômes qui te rongent à l'intérieur. C'est bien là, la plus grande plaie du cœur. Qu'on s'y attache avec fureur. Qu'on la fuit avec terreur. On finit toujours pas y revenir. Tourmenté par la traitre de curiosité. Tu penses qu'Azaïs peut en avoir la clé. Car lui a gardé le souvenir de votre passé. Tu lui imposes sûrement trop d’espoirs. Il est comme ta lumière au bout du couloir. C’est peut-être pour ça que tu le sers si fort. T’as les doigts qui s’agrippent à son corps. T’as comme des larmes invisibles qui coulent sur ta joue, qui vont rouler sur dans son cou. C’est comme un pincement au cœur. Le début d’un semblant de peur. Peur de le voir partir, s’envoler, se volatiliser, s’évaporer. T’es pas sûr d’être assez bien pour le faire rester. C’est comme le paroxysme de toute ton insécurité. T’arriveras plus à la lâcher. Au fond, t’es qu’un faible, rien qu’un putain de minable. Soumis, écrasé par toutes les forces environnantes, qui virevoltent, s’entrechoquent, explose pour te tourmenter. Balloté par les courants contraires, comme une petite branche vulgaire. Ta volonté n’est plus que vague souvenir, fumée qui s’échappe de tes doigts, sombrant dans les affres houleuses de l’oubli. C’est ainsi que tu restes à sa merci. Là, maintenant, contre lui. Tu t’enivres de sa peau, son odeur, sa douceur. C’est presque comme ta drogue, poudre dans ton nez, émerveillement des sens. Et l’instant s’éternise comme dans un rêve éthéré. Comme si le temps avait décidé de s’arrêter, en l’honneur de vos beaux yeux. Plus rien n’existe en dehors de vos deux corps enlacés, de vos deux âmes qui se sont retrouvées. Une grande bulle protectrice loin de ce monde désenchanté. Vous n’êtes sûrement plus adaptés à la réalité. Après toutes les limites que vous avez dépassés. Toutes ces foutues règles de la société, brulées à vif sans aucun regret. Mais la curiosité tua le chat. La tienne brise votre monde, ce havre de paix temporaire. Entends-tu le miroir qui se fracasse ? Les éclats de verres qui échouent de toutes parts ? Des milliers de petites lames tranchantes, comme de minuscules poignard. Tu relèves la tête, hésitant, jusque dans l’azur de son regard. C’est la terre entière qui implose, c’est l’orée de l’apothéose. Tu vois sa bouche s’entrouvrir. Tes doigts restant au creux de son cou. C’est le début d’une attente. Tu restes accroché à ses lèvres, croyant devant l’eau bénite d’une fontaine. T’as envie de les sentir contre les tiennes, de l’embrasser. Mais tu retiens, tu te tiens bien. Ton envie de réponses est plus forte encore. Tu sais que ça sera peut-être difficile pour lui, alors tu restes patient. Le cœur encore battant, tu attends. Que les sons, les syllabes, les mots, les phrases se forment. Il reste pourtant figé. Tu ne l’as jamais vu, ainsi bouche-bée. « Rentrons. » C’est comme une vague de déception. Tu ne peux pas t’en empêcher. Avec elle, les relents de fatigue, ceux d’un lendemain difficile. Presque oublié pendant quelque temps. Ça te fait trembler. Tu te sens si  faible. Tu ne tentes de ne pas laisser paraître. Docile, tu lui donnes tes clés, effleurant ses doigts trop peu de temps. Un peu plus et tu offrirais ton cœur sur un putain de plateau d’argent. Tu lui fais trop confiance. Ça causera ta perte. Peut-être qu’au fond tu le sais. Tu refuses encore de l’admettre. Tu laisses les illusions te bercer encore un temps. Plus tard, un jour, jamais peut-être. Il s’éloigne de toi et le froid reprend son emprise sur toi. Tu te traines jusque chez toi, lui emboitant le pas. Il y fait un peu plus chaud, ça ne t’empêche pas de te mettre près de lui. Peut-être un peu trop. Tu te dis qu’au point où t’en es, c’est déjà trop tard. Qu’un peu plus ou un peu moins n’y changera rien. Le silence s’installe de nouveau. Juste deux âmes perdues dans un appartement trop grand pour eux. Deux paumés au milieu de Paname. Comme un malaise dans l’air. Un silence trop pesant. « J'ai rien à te dire tu sais. J'suis pas quelqu'un d'confiance. J'enjoliverai tout en ma faveur et j'me ferai passer pour la victime. Tu sais très bien qu'j'ai un don pour ça, ouais un putain d'don. J'sais pas par quoi commencer. Si tu veux vraiment tout savoir, pose moi des questions. » Tu lui souris doucement. Faut qu’il se détende. T’es trop content de l’entendre. Y’a comme une excitation au creux de ton ventre. « J'essayerai, mais j'te promet rien. Ça pourrait durer jusqu'à demain matin. » Les interrogations ne manquent pas. Au contraire, elles sont partout, elles t’envahissent, tournoient sans fin. Sabbat de sorcières, ballet endiablé. Tout se mélange dans un chaos infernal. Tu les saisis à la volée. Tu hésites. Tu essaies de te donner contenance. « Raconte-moi, comment on s'est rencontré. » T'as l'air d'un gamin réclamant une histoire à sa mère. Il te faudrait encore le bisou magique pour faire de beaux rêves. Tu t'allonges sur le canapé, pose ta tête sur sa cuisse, comme s'il était ton oreiller. Autant en profiter. Tu te sens apaisé. « J'veux savoir ce qu'on faisait, là où on allait, des personnes avec qui on trainait, des choses qu'on se disait. » Tu le regarde droit dans les yeux, un sourire flottant aux lèvres. Tu te rends sûrement pas compte de ce qui va suivre. Pourtant, tu te sens prêt à encaisser. Il est l'heure de la vérité. « Désolé, si j'en demande trop d'un coup. » Tu tâches de rester avenant. Après tout vous avez tout votre temps. 
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