▷ Lénaïs ;
I DON'T KNOW THE QUESTION, BUT SEX IS DEFINITELY THE ANSWER.

Parfaitement à l’aise dans ses Isabelle Marant lui conférant quelques centimètres en plus, une brunette pimpante, cheveux légèrement ondulés entra dans le hall silencieux. Entrée remarquable sous le regard légèrement désapprobateur de la secrétaire. De tout le petit personnel dont son père ne voulait absolument pas se séparer cette fameuse secrétaire occupait la première place, parce qu’apparemment madame avait été là depuis la création et qu’elle s’était toujours montrée présente pour le paternel. Chose qu’Athénaïs résumait cruellement par « c’est ma maîtresse je ne peux pas la virer elle va me faire du chantage sinon » et pour ne pas que ces parents soient le prochain couple à éclater en mille éclats sous ses yeux la jolie parisienne estima qu’il était préférable de ne rien faire pour le moment. Affublée d’un sourire plus proche du rictus que de la bonne risette, elle ignora le regard accusatif pour se tourner de l’autre côté de la pièce.
Se focalisant sur l’invité de la journée. C’est vrai qu’avec Lui, il fallait que tout d’Avenel file droit. Parce que monsieur voulait un contrat sur mesure, qu’il avait tout un tas d’exigences chiantes et qu’il fallait à tout prix s y plier.
Ce qui ne l’empêchait pas d’être en total désaccord avec ça, mais en totale symbiose en privé.
Regard charmeur, démarche féline, elle s’approcha de Léo avec une excitation non-dissimulée mourant d’envie de lui dire ses salutations à sa façon. Machiavélique elle sentait rien qu’à sa manière de nier un banal serrage de main qu’elle en avait des choses à se faire pardonner. « Monsieur Adam si vous voulez bien me suivre. » Voyant la secrétaire ne les quittant pas des yeux une seule seconde, elle se força à adopter ce ton cordial. Le ton qu’on lui servait quand elle allait au neuvième arrondissement, ou quand elle était au restaurant. Le ton de la personne qui devait obéir à l’autre, le tout avec le sourire…
Sac à la main elle poussa la porte de son bureau, le fit entrer et la referma aussitôt. De toutes manières Athénaïs ne se liait jamais avec ses collègues si bien que son attitude d’égocentrique ne faisait plus parler. Le principal était qu’elle ne se concentrent plus sur eux mais plutôt sur elle, et qu’ainsi ils ne sentent plus étroitement surveillés.

A peine la porte fermée, elle se dirigea vers son bureau déposa son sac à main. Alluma son ordinateur, s’installant ensuite sur son fauteuil. Athénaïs fit semblant de ranger des dossiers, puis croisant et décroisant les jambes elle lâcha un soupir d’exaspération face à ce silence gênant. Oui, bon elle était partie sans dire un mot tout en sachant pertinemment que leur rendez-vous professionnel aurait lieu le jour même, histoire d’en rajouter une couche elle s’était même permise d’arriver en retard. Pour cela par contre il fallait s’en prendre à la circulation, et à la distance entre leurs domiciles respectifs.
Et puis la règle de ne pas lier vie privée et vie professionnelle il en faisait quoi ? Il fallait vraiment qu’elle lui fasse un récapitulatif niveau pointe de vue déontologique vu la troisième guerre mondiale qui se préparait. Croisant son regard à multiples reprises elle y décela seulement et uniquement de la colère et de la fierté. « Quel est le problème ? »  Question affreusement rhétorique. Le nœud du problème remontait à ce matin, à sa fuite. Qu‘on l‘aide à comprendre ; certains hommes ne voulaient pas justement avoir à indiquer poliment la sortie à une jeune femme, d‘autres reprochaient carrément ce comportement… « Oui bon okay j’aurais dû laisser un mot. » La notion de culpabilité chez la d’Avenel ; tout un programme. Néanmoins elle savait pertinemment que ça ne fonctionnerait pas et que monsieur bien trop frappé dans son orgueil n’en démordrait pas. Feignant la peine et la compréhension, elle laissa son regard se déposer sur son bureau. Feindre la docilité, la manipulation par l’affect enfin un truc de psychologie de bas étage. Au pire s’il voulait vraiment faire le malin elle passerait au sujet du boulot, à la discussion bien rébarbative. Quoique même pas s’il ne voulait pas aligner un mot, les négociations risqueraient d’être assez spéciales… « Puis sérieusement je ne comprends même pas pourquoi tu me tires la gueule, au contraire tu devrais être heureux que tu n'aies pas à virer la nana au petit matin. »

pas de réponses, j'archive.