La fatigue se fait sentir, je lutte éveillé dans mon lit en regardant les rayons du soleil se fondre dans toutes sortes de formes sur le plafond de ma chambre. Je tourne doucement la tête vers le reveil et soupire en voyant cinq heures s'afficher. Je suis surprise de ne pas entendre Jonah pleurer pour reclamer son biberon ou pour sa couche sale. Je fini tout de même par me lever marchant doucement vers sa chambre l'ouvrant doucement en le voyant encore dormir profondement, je me sens comme rassuré de le voir aussi calme. Trois semaines, cela fait environ trois semaines qu'il n'est plus la et sa présence me hante encore, je passe encore des nuits à hurler, a pleurer et à faire toutes sortes de cauchemar qui ne mène au fond à rien du tout. J'y arrive pas, j'suis pas assez forte et pas assez courageuse pour continuer à me battre sans lui. Son odeur est partout, sa présence est encore partout et toute ma force est parti avec lui, je me sens juste faible comme une loque que l'ont a tordu pendant des heures et laisser seule au finale. Je ne comprends pas, je ne comprends pas pourquoi on me la prit, pourquoi il n'est plus la, pourquoi il n'a pas simplement arrêté, c'est trop tard, je suis seule. Les cris de Jonah dans le baby phone me font sursauter dans le couloir alors que je repars en direction de sa chambre me demandant comment je tiens encore debout. Mes mains se posent de chaque coté de mon fils avant de le prendre doucement dans mes bras " tu veux aller voir tonton ? " ce n'est pas vraiment son oncle mais c'est tout comme et il est temps pour moi de lui parler, de lui dire les choses et de enfin retrouver ma famille, la seule qu'il me reste encore. Le temps de nous vétir tout les deux et je monte dans un taxi n'ayant pas la force de prendre la voiture, je lui indique l'adresse de l'hopital en regardant tendrement Jonah qui semble si calme. Une petite demi heures plus tard je franchis les portes de l'hopital Jonah dans mes bras me dirigeant dans cet hopital que je connis par coeur sans trop de problème jusqu'à arrive à l'acceuil de l'étage ou il travaille " bonjour, je voudrais voir le docteur gianbanili s'il vous plait. " je ne suis pas une urgence mais j'espère ne pas devoir trop attendre. Alors qu'il est occupé j'attends sagement dans la salle d'attente alors que je fini par entrer dans une salle de consultation deux trois heures après gardant le petit dans mes bras " bonjour clément " je souris doucement en le voyant passer la porte ne voulant pas qu'il s'inquiète tout de suite bien qu'avec mon teint pâle et mon corps amigri il va vite se douter de quelques choses " Excuse moi de venir sans prevenir. " je dépose doucement Jonah dans son ladeau posé sur la table qui se trouve au milieu de la pièce avant de jetté un coup d'oeil par la fênetre " En faite j'ai besoin de toi " je me tourne vers lui sentant une larme coulé sur ma joue, a bout de force, fatiguée, épuisée, meurtrie " J'y arrive pas, j'ai mal, j'peux pas, pas sans lui c'est horrible et j'men sors pas. Ca va faire un mois et j'me relève pas ... s'il te plait fais quelques choses " je suis desespèré, le coeur brisé incapable de battre correction, il me manque juste un peu trop.

Journée de boulot on ne peut plus normal pour moi, la routine des rendez vous de contrôle et de test de cardiologie. Les patients s'enchainent les consultations durent plus ou moins longtemps mais c'est mon quotidien quand je n'ai pas d'intervention de prévues. Les journées se suivent et se ressemblent assez, une routine c'est installée c'est l'été et le rythme est différent à l'hôpital. En dehors du travail je vois mes amis, je sors et je me repose un peu aussi.
J'étais loin de m'imaginer qu'Ella allait me rendre visite, j'avais des nouvelles mais pas beaucoup mais je la pardonnais elle avait eu ses examens et puis la perte du père de son enfant aussi... Je ne cherchais plus à m'immiscer dans quoi que se soit, si elle voulait m'en parler elle pouvait mais depuis qu'elle m'avait caché sa grossesse je me maintenais à distance. Je ne savais pas si c'est ce qu'elle avait souhaité mais en tout cas s'était l'effet que ça avait eu sur moi. Quand elle entra je m'inquiétais de savoir si elle allait bien ou non, elle avait une mine épouvantable et ça ne me rassurais pas. Même mort ce mec la tirait vers le bas s'était peut-être même encore pire. Le petit Jonah avait l'air en forme en revanche, heureusement. "Salut Ella." elle s'excusa de cette visita surprise et je secouais la tête en souriant "Ça me fais plaisir de te voir, ne t'excuse pas." je m'approchais et déposais un baiser sur sa joue "T'as l'air fatigué tout va bien?" elle ne mit pas longtemps à me répondre, elle avait besoin de moi et son regard rempli de larmes me permet de juger que non elle ne va pas bien. Attentif je l'écoute me parler de ses difficultés à faire le deuil de Jericho. Certes je n'aimais pas du tout ce type et il l'a faite souffrir bien que avec l'amour qu'elle éprouvait pour lui, elle avait une tout autre version. "Je ne sais pas trop ce que je peux faire pour toi hormis t'offrir mon soutien." je passais ma main dans son dos pour la réconforter "Je vais reporter mes derniers rendez-vous et passer l'après-midi avec toi ça te va?" je ne savais pas vraiment quoi lui dire. Je comprenais sa peine et je ne me réjouissais pas de la mort de son ex mais je n'étais pas triste sauf de la voir dans cet état. "Il faut que tu mange mieux Ella, tu es vraiment pas en forme là..." je la regardais avec un air inquiet puis m'occupais de libérer le reste de mon après midi.

Mon cœur se serre si fort qu'il va sans aucun doute exploser dans ma poitrine alors que je sens les larmes perler à nouveau mes joues. Je déteste cette sensation plus que tout au monde, mon cœur se sent prisonnier, enfermé dans une sorte d'enfer ou tout sera noir à tout jamais. Je suis ridicule, ridicule de me mettre dans un état pareil pour un homme mais il n'est pas n'importe qui au contraire, il est l'unique celui qui as tout changé. Mes yeux se posent sur Clément à la seconde ou il passe la porte, je ne suis pas faible devant lui et je n'ai pas honte de me mettre à pleurer devant lui, notre histoire n'est pas longues quelques petites années mais il compte réellement. Je tente un petit sourire quand il dit être content de me voir mais en réalité je n'ai même pas la force nécessaire pour lui sourire et pour faire quelques choses de bien ou de positif pour moi, je soupire " Je suis fatiguée. Je ne dors pas, ou très peut. J'enchaine les cauchemars et avec Jonah qui boit toutes les trois heures enfin je suis fatiguée " je n'ai pas envie de lui mentir ou de lui faire croire que tout va bien car rien ne va bien, rien ne va bien au point que tout mon monde me semble étriqué dans une boite de sardine et que je me sens vidé de toutes émotions humaines. Nichée dans ces bras les larmes coulent toutes seules pendant de longues minutes sentant ma voix se serrer alors que je suis incapable de dire quelques choses pendant de longues minutes. Le temps file alors que je lève les yeux vers lui " Tu as déjà eu le cœur brisé ? " lui et moi, on ne parle jamais, je ne me souviens pas d'avoir parler avec lui à cœur ouvert de tout et de rien, de nos vies et de l'amour, j'ignore tout sur ces histoires avec les filles et je n'ai jamais essayé de chercher à savoir, je regrette de ne pas m’intéressai à lui autant que je le devrais mais il sait, il sait à quel point j'ai aimé. Je hochais doucement la tête " Oui .. je déteste les hôpitaux " j'ai envie de fuir le plus loin possible, tous mes mauvais souvenir sont dans des endroits comme celui ci, la leucémie découverte ici, les nombreuses fois ou j'ai failli perde Jéricho sont ici et sa mort est ici, j'essaie de me sortir de la tête les images de sont corps mort et de son visage si parfait éteins, je ne pensais pas que ça serait aussi affreux et pourtant, je ravale mes larmes posant un bref regard sur Jonah qui semble très intrigué par les lumières du plafond " J'ai le gout à rien, je n'ai pas faim, je n'ai pas soif, je n'ai pas envie de danser, de faire la fête pour célébrer ce stupide bac que j'ai eu, j'veux juste que Jonah soit heureux et il s'en sors bien " j'approche doucement sortant le petit du transat berçant tendrement ma raison de vivre.

Je n'aimais pas du tout voir Ella comme ça, elle a une santé fragile et être aussi fatiguée ce n'est pas bon. Ses analyses étaient bien mieux il y a de ça quelques mois alors j'espérais qu'elle continue à remonter la pente, mais la grossesse puis maintenant cette dépression ne jouaient pas en sa faveur. Je hochais la tête en la regardant avec compassion "Je comprends tu as besoin de repos. Je vais t'aider Ella t'en fais pas...".
Elle pleure et je la laisse faire, elle en a besoin et surtout elle a besoin de moi que je la soutienne, un rôle que je tiens à remplir. Je ne dis rien, c'est à elle de parler si elle veut, je caresse simplement son dos doucement. Après un moment elle me regarde et me demande si j'ai déjà eu le cœur brisé, je réfléchis un instant avant de répondre "J'ai eu très mal quand ma mère est morte. Mais par amour non. J'ai été triste quand une fille avec qui j'étais bien m'a quitté mais finalement s'était logique alors je n'ai pas eu le cœur brisé.". Je comprends qu'Ella préfère que nous partions, je passe un coup de téléphone à un confrère pour lui dire que je dois prendre mon après midi. Je récupère mes affaires et sourit en regardant mon neveu dans les bras de sa mère "Tu sais il est peut-être tout petit mais il sent que sa maman est triste." les bébés n'ont pas la faculté de nous dire ce qu'ils ressentent avec des mots mais ils sont sensibles aux émotions de leurs parents. Je prenais le reste de ses affaires en plus des miennes et sortaient de la salle de consultation, je passais rapidement dire à ma secrétaire de reporter mes rendez-vous et lui dire qu'elle pouvait rentrer plus tôt chez elle.

Nous partions donc Ella et moi en direction de mon appartement pas loin de l'hôpital. Je l'invitais à entrer et faire comme chez elle "Tu sais si tu veux venir quelques jours ici tu peux, il y a un clic clac dans mon bureau et la place de mettre le lit pour le petit." je posais les affaires "Est-ce que tu veux boire quelque chose? Même si je sais que tu n'as pas soif... Mais pour Jonah il faut que tu fasse attention, il a plus que toi." je m'inquiétais vraiment pour elle...

Je n'en peux juste plus, je voudrais que tout ceci n'est jamais existé, que mon histoire soit différente, je voudrais être encore en Italie avec mes parents, être une fille normale. La normalité n'est pas du tout ma meilleure amie bien au contraire et pourtant que je pose mes yeux sur Jonah je ne vois rien à changé, il me regarde avec le sourire et sa tendre moue innocente qui ne demande qu'à grandir et je l'aime, plus que tout au monde. Je suis impuissante dans mon propre monde. Les bras de Clément autour de moi me fond un bien fou, il est la de la meilleure façon qu'il puisse l'être puis malgré tout, il ne me jugera pas " Je suis désolée de t'imposer ça " ravalant doucement mes lèvres je lève les yeux vers lui, je suis à nouveau la petite fille perdue qu'il a rencontré deux ans auparavant pour la première fois sauf que cette fois je lui parle sans avoir peur de quoi que ce soit, il est une part de moi même " Parfois je n'arrive plus à respirer, je cherche son odeur quelques pars, son regard me disant qu'il va rentrer à la maison. Je sais que c'est ridicule de penser qu'il va finir par rentrer mais si tu savais comme j'ai besoin de lui. " il a sans aucun doute été ma plus grande faiblesse, la partie de ma vie à oublier et à bruler pour ne plus jamais sans rappeler mais il est ma force, mon courage et ma passion, je n'avais juste plus peur du noir avec lui. En sentant Jonah d’accroché à mes cheveux je le serre en douceur déposant un baiser sur son front. Je regarde mon enfant pendant de longues secondes sachant que ce que viens de dire mon cousin est la pure vérité " J'essaie d'être forte quand je suis avec lui mais c'est dur. Quand je le regarde, je vois les yeux de son père " il lui ressemble affreusement, le regard et son sourire sont des copies au point de me rendre parfois plus triste et nostalgique. Marchant doucement à ces cotés je rentre après lui dans son appartement que je connais par cœur mais je n'ose pas insister, je refuse qu'il ai pitié de moi ou qu'il se sente obligé en quelques sortes " Je ne veux pas te déranger Clément. " mais pourtant je n'ai plus envie d'être seule à nouveau, seule dans le noir c'est terrifiant " Tu crois que ça passera ? Qu'un matin j'irais mieux et qu'il aura cessé de me manquer parce que ça me semble tellement impossible " impossible.

La situation était compliquée, elle l'avait toujours été et c'est un peu comme si Ella avait eu un don pour la complexité. J'avais beau ne pas apprécier ce mec avec qui elle était, le fait qu'elle connaisse la perte d'un être qu'elle aimait ne pouvait que me toucher. D'une certaine manière je la comprenais puisque j'avais perdu ma mère alors que j'avais 10 ans et malgré que se soit différent j'imaginais bien quel genre de vide elle pouvait ressentir.
Attentif je l'écoutais, la laissant librement exprimer ce qu'elle avait sur le coeur s'était sans doute le meilleur moyen de l'aider. Tant pis si certaines choses ne me plaisaient pas de toute façon elle avait son opinion et j'avais la mienne, mon rôle n'était pas de lui faire la morale mais simplement de la soutenir. "Ça n'est pas ridicule Ella." Cette impression qu'il allait revenir je ne la connaissais que trop bien, le maigre espoir que tout cela ne soit un horrible cauchemar et qu'on allait se réveiller pour constater qu'en fait les choses étaient rentrés dans l'ordre. Mais le temps passait et la réalité restait telle quelle...

C'est vrai que Jonah avait les yeux de son père, ça m'avait d'ailleurs frappé dès que je l'avais vu. Au moins il n'avait pas pu renier son fils, mais j'étais peut-être un peu trop sévère en disant cela, il semblerait qu'il ai été tout de suite concerné par la naissance de son enfant. Mais ce type avait bien trop de problèmes et rien ne pouvait totalement le rattacher à la réalité, il était déjà trop bas.
Lui proposer de venir s'installer chez moi quelques temps me paraissait totalement normal "Tu ne me dérange pas, sinon je n'aurais pas proposé." la voir dans un tel état de détresse me faisait mal, c'est ma sœur après tout... Même si pour l'instant elle l'ignorait encore. "Je suis là pour toi, tu sais? On est plus lié que tu ne le crois et que je le croyais aussi jusqu'à il y a peu de temps." mais au final peu importe les liens du sang ou non je l'aurais aidé pareil si elle avait été juste ma cousine "J'ai pas franchement envie de te savoir seule chez toi à ruminer ta peine." j'essayais de la convaincre que venir chez moi était le mieux, j'allais y arriver il le fallait pour son bien et celui de Jonah. Je secouais la tête alors qu'elle me demandait si elle se réveillerait un matin et que ça ne ferait plus mal "Non ça ne sera pas quelque chose de soudain. En fait petit à petit tu vivras mieux, ça ne veut pas dire que tu oublieras mais la blessure cicatrisera et tu garderas simplement les souvenirs." je soupirais "T'es jeune Ella, tu as toute la vie devant toi et il faut que tu en profite parce que tu as Jonah, il t'a laissé ce petit bonhomme ça vaut le coup de relever la tête non?" le deuil prenait un certain temps mais il ne fallait pas se laisser accabler par la peine.