« Give me something I can believe »

❝ Wade Ҩ Cassandre ❞

Que dire de ma vie actuelle ? Hormis le fait qu'elle était extrêmement plate et ennuyeuse à mourir. Encore heureux que je n'ai pas d'idées noires ou des envies suicidaires parce que là je serais prêt à passer le cap. Les regards des autres m'énervaient. Je sentais leur pitié m'envahir alors qu'ils ne disaient même pas un mot. Par conséquent, je ne sortais que très rarement ou alors je me rendais dans des arrondissements où je pourrais passer pour un inconnu aux yeux de tous. C'était la seule solution pour ne pas affronter la dure réalité qu'était ma vie aujourd'hui. J'essayais de me reprendre, de retrouver la vie que j'avais laissé après ma rupture avec Aaron. Tout s'était déclenché ce jour-là. Ma décadence avait débuté le jour même où j'appris que l'homme que j'aimais le plus à cet instant m'avait trompé avec un autre, qu'il avait préféré le voir plutôt que m'informer de son retour d'Angleterre et qu'il l'aimait plus que je ne pourrais le satisfaire. J'avais été humilié par une personne qui m'était chère depuis des années. J'avais été blessé par Aaron alors que je ne pensais pas souffrir autant avec lui. J'en avais la claque des hommes, de l'amour et de tout ce qui en découlait. Je ne savais plus quoi penser de l'âme sœur ou du prince charmant. Tout ce que je pouvais dire, c'est qu'ils ne sont que des illusions. Des histoires que l'on nous raconte étant jeune pour nous donner de l'espoir. Je croyais l'avoir trouvé et, finalement, je m'étais trop rapidement emballé. Alcide, Aaron. Deux hommes que j'avais aimé plus que tout et qui m'avait rendu cet amour en pleine face sans que je ne m'y attende. Pendant que l'un m'avait complètement oublié, l'autre profitait de son tout nouveau couple. Et moi, j'étais là. Seul. Sans personne vers qui me tournait. Ou presque...

Malgré toutes ces tâches, malgré tous ces points noirs, j'avais rencontré un homme. Dans un bar, il m'avait accosté et posé des questions sur mon métier, sur l'hôpital, sur une jeune femme que je ne connaissais pas. Sceptique, au départ, j'avais tout de même répondu à ces questions. Il semblait si déterminé et en même temps si désespéré que je n'avais pu ne pas le remarquer. Wade. C'était son prénom. Wade Eastwood, un américain. Il m'avait même offert un verre ou deux après notre entrevue. Et, aujourd'hui, je me retrouvais devant chez lui. Sans but réel. Avec une seule invitation de sa part pour un...rendez-vous. Enfin c'était ce que je m'étais mis en tête car ce jeune homme me plaisait beaucoup et, surtout, il ne me connaissait pas. Il ne m'avait pas connu durant ma mauvaise période et j'étais pour lui que le Cassandre que je voulais être, que j'avais toujours été. Dans cet état d'esprit, je sonnais à sa porte. J'avais réussi à me faufiler à l'intérieur de son immeuble grâce à la sortie de l'un de ses habitants. J'étais pour ce genre de choses ou alors j'avais énormément de chance. Patientant quelques secondes, j'affichais un grand sourire lorsque l'hôte de l'appartement ouvrit sa porte. Malheureusement, ce fameux sourire s'effaça rapidement. Wade n'était pas en face de moi. Ce n'était pas lui et je doutais me^me qu'il habite ici à moins qu'il ne soit marié à une femme d'une trentaine d'année vivant avec un gosse de 9, peut-être 10 ans. « Heu, je. Excusez-moi, je cherche Wade Eastwood, s'il vous plait. J'ai dû me tromper d'appartement. Vous pourriez me m'indiquer le bon. » J'étais tout d'abord gêné. Puis honteux. Quel con !

Pourtant, la femme en question m'indiquait le chemin à suivre qui n'était pas si difficile. J'étais con. C'était certain car en vérifiant, je remarquais que je m'étais trompé d'étage. Je remerciais mon informatrice et soupirais un grand coup lorsqu'elle referma sa porte. « Imbécile, va... » Dis-je à vois haute en montant un nouvel étage. Avant de sonner, cette fois-ci, j'observais le nom affiché. Eastwood. J'étais bien arrivé. Je sonnais donc une deuxième fois dans cet immeuble et lorsque le visage de Wade apparut derrière la porte, je ne pus m'empêcher de rire. « Désolé, je m'attendais à voir une sexy de 80 ans. Mais finalement c'est bien toi. Heureusement. » J'affichais dès lors un grand sourire et je tendais une bouteille de rosé au jeune avocat avant de lui faire le saluer par un simple baiser sur sa joue suivi d'une accolade. Cette soudaine proximité me rendait nerveux. En même temps, j'en étais plus que ravi. J'étais perdu. Wade me plaisait énormément. Mais je ne savais pas sur ce quel pied dansait avec lui. Je ne savais même pas si je l'intéressais. Oui, j'étais bel et bien perdu et je pourrais me perdre dans ses magnifiques yeux pendant encore quelques secondes, même des minutes entières. « Tu me fais entrer ou tu veux qu'on passe la soirée sur le pallier ? »

Cassandre LEFEVRE & Wade EASTWOOD ϟ « Give me something I can believe .» When you try your best but you don't succeed. When you get what you want but not what you need. When you feel so tired but you can't sleep. Stuck in reverse. And the tears come streaming down your face. When you lose something you can't replace. When you love someone but it goes to waste. Could it be worse? Lights will guide you home And ignite your bones. And I will try to fix you


« Je sais que ce que je vous demande n'est pas très légal mais c'est vraiment vital pour moi... Juste un coup d'oeil ! [...] C'est gentil, vraiment... Je vous recontacte en fin de semaine ! Merci beaucoup ! » Reposant son téléphone portable sur la table, au dessus de la tonne de paperasse qui jonchait sa table de salon. Il soupira tout en notant sur son agenda électronique un mémo pour lui rappeler qu'il allait devoir repasser un coup de fil au médecin. Si quelqu'un le voyait, comme ça, il le prendrait sûrement pour un détective privé ou quelque chose dans le genre. Mais c'était légèrement le cas. Sa table était recouverte de clichés, de feuilles administratives, des preuves de la présence d'April dans cette ville et donc, de sa fille. Après neuf ans de recherche, Wade n'avait jamais été aussi proche de ce qu'il avait perdu. Il sentait l'excitation s'emparer de lui quand il pensait que sa fille n'était qu'à quelques kilomètres de lui. L'idée de la rencontrer était tellement forte que le brun en rêvait la nuit... Il avait dû faire des sacrifices pour ça, de nombreux sacrifices. Il avait coupé les ponts avec pas mal de ses amis américains, il avait une vie sociale au bord du néant et il savait que ses parents s’inquiétaient pour lui. Lui-même savait que toute cette histoire tournait à l'obsession mais c'était plus fort que lui.
Il avait beau expliquer à ceux qui s'inquiétaient qu'il sortait, rencontrait des gens mais à chaque fois il avait le droit à la même réplique : « Et pour quelle raison tu les accoste ? » Et à chaque fois la discussion tournait court. Wade était borné et personne n'avait, jusque là, réussi à le faire changer d'avis sur quelque chose. Essayant de faire un peu le ménage, quelqu'un frappa à la porte et l'avocat se tétanisa. « Shit... » Un juron de plus et l'adrénaline qui s'emparait de lui. Il avait complètement oublié son "rendez-vous"...

En réalité, Wade ne savait pas trop pourquoi il avait invité Cassandre. Il l'avait rencontré dans un bar et par le plus grand des hasards, le jeune homme travaillait dans un hôpital. L'esprit de Wade n'avait fait qu'un tour et, voyant en cela un moyen de se renseigner sur April, il l'avait abordé. Ce n'était pas du tout son genre d'aborder les gens, loin de là mais son combat, comme il aimait l'appeler, avait eu au moins l'effet de changer sa timidité. Cassandre avait répondu au divers questions de l'avocat, sans trop poser de questions et bien qu'il ne l'ait pas vraiment aidé, il lui avait offert un verre et ils avaient sympathisé. Cassandre était infirmier et semblait tout à fait équilibré. Un homme charmant en somme... Était-ce la raison qui avait poussé le brun à l'inviter, ce soir ? Il n'en savait rien lui même ! Il devait reconnaître qu'il n'avait jamais fait trop attention au blond au début, tout du moins physiquement parlant, le premier soir. Lors des entrevues suivantes, il avait fini par remarquer que Cassandre était séduisant, très séduisant... Le genre d'homme capable d'avoir n'importe qui dans son lit mais là encore, l'avocat, ne voulant surtout pas se retrouver dans une situation qui le détournerait de son objectif premier, joua l'autruche.
Se mordant la lèvre, il se leva et se dirigea vers la porte d'entrée. Ouvrant la porte avant que son invité ne s'impatiente, il leva un sourcil, étonné de voir Cassandre en train de rire. Le blond semblait de bonne humeur au moins et même s'il ne comprenait pas la situation, il se mit à rire aussi. « Je crois que je ne comprendrais jamais l'humour des français... » Son accent américain contrastait avec le français parfait de Cassandre. Il avait toujours aimé cette langue et l'entendre de la bouche de Cassandre la rendait encore plus séduisante. Prenant la bouteille en main, il se laissa faire quand le blond lui fit la bise et le prit dans une accolade. Il avait encore du mal avec les marques d'affection que se donnait les français mais il s'y habituait peu à peu. Pourtant, ce contact n'avait pas été désagréable, loin de là. Ils restèrent quelques secondes à se regarder, avant que Cassandre ne brise le silence et ne les ramène sur Terre. Se décalant, il laissa entrer le français. « Excuses moi, entres ! Tu peux te rendre dans le salon... Ne fais pas attention aux papiers, j'étais en train de... Travailler ». Refermant la porte derrière lui, il se dirigea vers la cuisine, la bouteille à la main. Il n'avait pas l'habitude de recevoir des gens sur lui, autre les quelques hommes qui ne passaient généralement que la nuit. Prenant deux verres, il se dirigea vers le salon et déposa sur le seul coin de table libre, les deux verres à vin et la bouteille. Ramassant le tas de feuille, il sourit au blond, légèrement gêné et glissa le tas de feuille dans une mallette.

S'installant dans un des fauteuils, il tendit la bouteille à l'infirmier avec le tire-bouchon tout en relançant la discussion. « Alors, quoi de neuf dans ta vie ? Tu as repris le boulot ? » C'était une manière comme une autre de commencer la discussion mais c'était là où l'avocat se rendait compte qu'il avait perdu un peu la main avec son habilité à tenir une discussion avec des amis. Il avait parfois dû mal à reconnaître les limites entre ce qu'il fallait demander et ce qu'il ne fallait pas. Surtout que ces limites étaient différentes chez les Américains. Qui plus est, Wade avait dû mal à considérer Cassandre comme un ami, comme un simple ami. Lorsqu'ils étaient seuls, l'américain avait tendance à ressentir de l'attirance pour le blond et ça lui posait un gros problème. Il espérait simplement que ça ne recommencerait pas ce soir.

Ce n'était pas la première fois que nous nous retrouvions, ni la deuxième et la troisième. Avec Wade, nous avions fini par sympathisé alors que rien n'aurait laissé paraître qu'une telle situation puisse nous rapprocher. Il avait des questions a posé et j'y avais répondu sans vraiment lui demander en quoi je pourrais lui servir. Aujourd'hui, je ne me posais cette question puisque j'avais pris lors de l'un de nos autres rendez-vous ce qu'il en était de la vie du jeune Eastwood et de son combat comme il l'aimait le définir. C'était même un beau combat. Retrouver sa fille était un noble but et une cause juste car toute personne avait le droit de connaître son enfant. Je n'en avais pas. Je ne pouvais donc pas comprendre l'entrain et la détermination de l'avocat à ce sujet. Je l'imaginais simplement et je ne préférais pas aller plus loin car je n'aurais jamais l'expérience pour être plus proche des sentiments de Wade. Je n'étais pas père. je n'avais même une petite cousine qui pourrait avoir l'âge d'être ma fille. Bref, j'étais un novice, un débutant dans ce domaine. Et je ne m'en étais jamais plains. Je voulais des enfants, c'était certain. En voulais-je maintenant ? C'était moins sûr. Déjà, j'étais seul et je ne me voyais pas éduquer un gamin à moi tout seul, surtout avec le métier que j'exerçais. Cela prendrait encore du temps mais j'espérais bien, qu'un jour, je puisse être père. Dans combien d'année ? Je ne le sais pas. J'attends juste de rencontrer celui qu'il me faut pour pouvoir tenter cette aventure. Ce n'était Alcide. Ce n'était Aaron. Qui alors ?

J'avais donc été invité par Wade pour une soirée tranquille chez lui. Arrivant avec une bouteille de rosé, je sonnais chez et je ne pus m'empêcher de rire en le voyant derrière sa porte. « Je crois que je ne comprendrais jamais l'humour des français... » Qui aurait compris de toute manière ? J'étais seul à comprendre cette histoire. « T'inquiètes pas. Tu t'y feras. Un jour... » Lui assurais-je avec un grand sourire alors que nous étions toujours sur le pas de la porte. A croire que le jeune Eastwood ne voulait pas que je rentre chez lui. Avait-il de vilaines choses à me cacher ? Je lui souris car ma pensée m'amusa sur le coup. « Excuses moi, entres ! Tu peux te rendre dans le salon... Ne fais pas attention aux papiers, j'étais en train de... Travailler. » J'entrais alors dans la demeure de l'avocat et je m'avançais vers le salon tout en retirant ma veste que je déposais sur l'un de ces fauteuils. Il travaillait alors. Je jetais alors un œil à tous les papiers entreposaient sur la table basse du salon alors que Wade les rangeait dans une sacoche. J'étais du genre curieux mais dès que l'avocat avait parlé de travail, j'avais immédiatement compris de quoi il s'agissait. « J'espère que je ne te dérange pas dans tes recherches alors ? » Lui demandais-je par courtoisie. Car même si j'étais plus que ravi de passer ma soirée chez lui et avec lui, je ne voulais pas être un poids dans son travail qui était si important à ses yeux. Certes, je voulais passer du temps avec lui, le connaître un peu plus mais je ne désirais pas le déranger s'il avait autre chose à faire.

Je m'installais à mon tour dans un fauteuil, suivant ensuite du regard Wade qui me redonna la bouteille avec un tire-bouchon. Je l'avais amené, c'était donc à moi de l'ouvrir. « Alors, quoi de neuf dans ta vie ? Tu as repris le boulot ? » Je commençais par retirer le papier autour du bouchon avant d'enfoncer le pique et de tourner pour que je puisse ensuite retirer le bouchon sans grande difficulté. Tout en m’attelant à cette tâche, je lançais quelques regards au jeune homme car quoi que je puisse en dire, cet homme m'attirait beaucoup. « Bah écoutes, y'a pas grand chose d'intéressant dans ma vie en ce moment. Il me reste encore quelques semaines avant de reprendre le boulot et je ne sais pas quoi faire de mes journées. J'ai juste hâte de reprendre. » Je tirais alors sur le bouchon et dans un bruit bien connu celui-ci s'extirpa de la bouteille. Je versais alors le contenu dans les deux verres à vin avant de reposer le rosé sur la table basse en évitant les feuilles restantes de l'avocat. Je lui donnais son verre lorsque nos mains s'effleurèrent. Mon regard plongea alors dans le sien et d'un mouvement simple et délicat, je la retirais. « Excuses-moi. » Lui dis-je alors. Il n'y avait pas de quoi s'excuser mais depuis quelques mois maintenant j'étais devenu moins entreprenant dans mes relations amoureuses. J'avais peur. Peur d'être rejeté, peur d'être blessé, peur d'un quelconque sentiment qui pourrait paraître réciproque mais qui se révèlerait trompeur. Avec Alcide et Aaron, j'avais vécu le pire. L'un était parti à l'autre bout du monde sans prendre en compte mon opinion et l'autre m'avait tout simplement trompé. Je m'étais cru maudit en amour. Mais Alexandra m'avait fait promettre de ne jamais baisser les bras car je trouverais un jour celui qu'il me faut. Malheureusement pour elle, j'étais moins enclin à faire le premier pas avec toutes ces grandes déceptions que j'avais vécu auparavant. « A la tienne. » Repris-je enfin. Je ne voulais pas que Wade perçoive que ce simple effleurement pouvait me mettre mal à l'aise et qu'il comprenne finalement qu'il me plaisait énormément. C'était trop tôt et, surtout, comment réagirait-il ? Je préférais ne pas y penser. Je bus alors une gorgée de ce bon vin. « T'avances dans tes recherches ? » Lui demandais-je alors. Nous ne devions pas parler de ce qu'il venait d'arriver. Je préférais passer outre cet effleurement entre nos mains pour discuter d'autre chose avant que l'avocat ne s'interroge sur cet évènement. C'était mieux ainsi. Enfin, c'était ce que je croyais...

Cassandre LEFEVRE & Wade EASTWOOD ϟ « Give me something I can believe .» When you try your best but you don't succeed. When you get what you want but not what you need. When you feel so tired but you can't sleep. Stuck in reverse. And the tears come streaming down your face. When you lose something you can't replace. When you love someone but it goes to waste. Could it be worse? Lights will guide you home And ignite your bones. And I will try to fix you


Ça pouvait paraître déroutant, incompréhensible... Beaucoup de gens ne comprenaient pas l'acharnement de l'avocat dans cette histoire. Beaucoup aurait renoncé, après neuf ans mais lui continuait de s'accrocher à de simples indices ou témoignages. Ce qui rendait les choses encore moins compréhensible, c'était qu'ils n'avaient pas vraiment voulu cette petite fille. Lui et April se connaissait à peine lorsqu'ils ont couché ensemble. Mais Wade avait ce besoin de connaître ce morceau de lui. Il avait mis sa vie entre parenthèse, tout du moins sa vie sociale pour la retrouver, sans succès jusque là. Il était donc plus surprenant de le voir recevoir quelqu'un mais Cassandre était un homme bien et de ce fait, l'avocat entretenait l'illusion d'avoir des amis. Wade laissa entrer son invité qui n'était pas venu les mains vides. Heureusement, parce que l'avocat n'était pas sûr d'avoir encore du vin. De sa cuisine, il entendit l'infirmier lui demander s'il ne le dérangeait pas. Grimaçant, il en déduit qu'il avait jeté un oeil aux documents... Wade ne lui en voulait pas : Ce n'était pas un secret et Cassandre était déjà au courant... Revenant de la cuisine, il secoua la tête avant de ranger ses documents « Non, ne t'inquiètes pas ! J'avais justement besoin d'une pause... ».
Il regrettait parfois, cette façon de vivre. Sa vie était partagée entre son boulot et ses recherches. Il était tombé dans une certaine routine et au fond, Wade détestait ça. Il était loin le temps où il était adolescent et qu'il passait ses week-end dehors, à faire la fête. Ce n'était pas la vie qu'il avait voulu et il espérait que le temps d'une soirée, il oublierait tout ça. C'est pourquoi il avait voulu s'intéresser au blond. L'infirmier l'intriguait un peu d'ailleurs. Au delà de son physique d'Apollon, l'avocat semblait déceler une personne qui avait souffert. Les yeux de Cassandre le trahissait mais le brun n'avait jamais osé aller le questionner à ce sujet. Chacun avait le droit d'avoir des secrets et ils ne se connaissaient peut-être pas encore assez pour avoir ce genre de discussion. « Je te comprends ! J'adore mon métier, même s'il me prend beaucoup de temps et qu'entre celui-ci et mes recherche, je n'ai le temps de rien... C'est un choix de vie mais je pensais que tu n'était pas comme ça. D'ailleurs, on en a jamais vraiment parlé mais tu as quelqu'un dans ta vie ? » C'était une question plutôt banale mais à la seconde où ses mots quittèrent sa bouche, il sentit une légère tension s'abattre dans la pièce. Wade n'arrivait pas à lire le visage de l'infirmier mais sa question ne semblait pas avoir été la meilleure idée « Excuses-moi, je suis indiscret ! Oublies ça... » Sa nervosité ne faisait qu'accentuer son accent et le brun se demanda un instant si Cassandre l'avait compris...

Heureusement pour lui, le français lui tendit son verre et leurs mains s'effleurèrent. Un geste banal mais qui eût un drôle d'effet sur Wade. L'américain resta quelques secondes sans bouger, légèrement troublé par ce mince contact. Il n'y avait pas de quoi fouetter un chat et pourtant, il avait la pression qu'un frisson l'avait parcouru et lorsqu'il croisa les yeux de Cassandre, il perçut l'espace de quelques secondes qu'il avait aussi eu la même sensation. C'était à la fois troublant, excitant et effrayant. Heureusement pour lui, Wade savait parfaitement gérer ses émotions et ne laissa rien transparaître se contentant de sourire aux excuses inutiles du blond. Si en apparence il respirait le calme et la sérénité, le doute et les questions avaient envahi son esprit. A tel point qu'il en perdait le fil de la conversation et que ce n'est lorsque la voix de Cassandre s'éleva qu'il revînt sur Terre.
Se mordant la lèvre, il sourit d'un sourire qui se voulait franc et décontracté et leva son verre. « A la tienne... » Buvant une longue gorgée, son esprit continuait de s'interroger alors que le français l'interrogea sur ses recherches. Posant son verre, il haussa les épaules « Et bien, je ne sais pas trop... J'ai l'impression d'être si près et en même temps si loin que ça me frustre ! J'ai la certitude qu'elle est en ville mais pas moyen de la localiser... ». Soupirant de dépit, il ferma les yeux quelques secondes avant de les rouvrir et d'offrir un léger sourire à son invité. Il était beau, personne ne pouvait en douter. L'un des hommes les plus séduisant qu'il avait rencontré ! Wade aurait très bien pu tenter quelque chose, juste pour tirer un coup mais il avait trouvé en Cassandre quelque chose de bien mieux qu'un simple coup d'un soir. L'infirmier était une excellente oreille et ne semblait pas le juger. Certes, il ne le connaissait pas encore assez mais l'avocat était sous le charme.

Et c'était bien ce qu'il lui faisait peur... Wade se connaissait : Si ça commençait ainsi, il ne suffirait d'un rien pour que les choses évoluent dans un sens qui ne lui convenait pas. Il ne cherchait pas ce genre de relation. Il se contentait de se laisser aller au plaisir de la chair de temps en temps et il en restait là. Mais il sentait que le blond représentait un danger pour l'équilibre qu'il avait crée ou tout du moins pouvait représenter un danger. Le simple contact de leurs mains avait confirmé cette théorie et l'américain ne savait pas trop comment agir. « Je peux être honnête avec toi ? Je déteste ma vie... ». Un silence s'installa après ses mots qui sortaient de nulle part. Se mordant la lèvre, il s'enfonça dans son fauteuil prenant son verre au passage : « J'ai l'impression de perdre mon temps avec toute cette histoire... De passer à côté de pleins de choses ! J'ai pas beaucoup d'amis, je n'arrive même pas à me souvenir de quand date ma dernière relation sérieuse... » Lâchant un léger rire, il avala le reste de son verre avant de le reposer sur la table basse. « Parfois, je me dis que je devrais tout arrêter et d'essayer de construire ma vie. Trouver un homme, fonder quelque chose bien à moi et d'arrêter de vivre dans le passé mais j'y arrive pas ! » Secouant la tête, il se passa une main sur le visage et regarda l'infirmier qui était resté silencieux . « Désolé, je voulais pas plomber l'ambiance... J'avais besoin que ça sorte ! » Un léger sourire s'installa sur les lèvres du brun, espérant qu'il suffirait à dissiper le malaise qu'il avait crée et cette drôle de sensation qu'il avait quand il regardait Cassandre.

J'avais bien remarqué que Wade était occupé. Il fallait être aveugle pour ne pas le voir et surtout manqué de perspicacité car, le connaissant, il ne pouvait que se concentrer sur son combat. Du moment que je ne le dérangeais pas, c'était le principal à mes yeux. Lui-même disait avoir besoin d'une pause et j'étais bien content d'être sa distraction du soir. Boire un bon verre de vin détendait souvent les gens et permettait de passer une agréable soirée. Installé sur un canapé à côté de Wade, je m'occupais de la bouteille tout en répondant à la question du jeune avocat. Mon travail me manquait. J'adorais ce que je faisais. Être infirmier était gratifiant mais fatiguant. J'avais eu le temps de me reposer et maintenant je n'attendais que le jour où je pourrais de nouveau reprendre du service dans ma tenue aux urgences de la Pitié-Salpêtrière. Il ne me manquait plus que ça pour reprendre ma vie. Un boulot. Mon boulot. Celui dans lequel j'excellais. Celui qui faisait partie intégrante de mon être et de ma vie. Le jeune Eastwood me comprenait. Je n'en avais jamais douté. Vu son acharnement et sa détermination, j'avais tout de suite compris que son travail était important comme l'était le mien. Lui était dans le droit, j'étais dans la santé mais nous avions tous les deux du plaisir à exercer. « D'ailleurs, on en a jamais vraiment parlé mais tu as quelqu'un dans ta vie ? » Sa question me troubla. Dans mon élan d'ouvrir la bouteille de vin, je stoppais. Je fus surpris. Surpris qu'il me pose cette question. C'est vrai que nous n'en avions jamais réellement parlé et j'aurais préféré que ça reste ainsi pour le moment. « Excuses-moi, je suis indiscret ! Oublies ça... » Ce n'était pas réellement son côté curieux et indiscret que me gênait mais plutôt la tournure de mes relations passées qui me dérangeait. J'avais souffert et ma dernière relation amoureuse en date était bien trop pénible à raconter que je restais muet tout en évitant le regard de Wade. Je ne voulais qu'il voit la détresse, le mal et la souffrance que je ressentais face à ma dernière relation sérieuse. Je pris finalement la parole. Pour le rassurer, pour qu'il n'y ait pas de quiproquos. « Non, c'est pas toi. C'est juste que mon dernier copain, enfin ma dernière relation a été assez périlleuse et douloureuse... » Je me tus à nouveau.

Bouteille débouchée et verres servis, j'en tendais un à Wade et nos mains s'effleurèrent. Je m'excusais presque automatiquement et lorsque mon regard azuré se posa dans celui du jeune avocat, je crus déceler un malaise réciproque ou quelque chose dans le genre. Il s'était donc bel et bien passé quelque chose. Mais quoi ? « Et bien, je ne sais pas trop... J'ai l'impression d'être si près et en même temps si loin que ça me frustre ! J'ai la certitude qu'elle est en ville mais pas moyen de la localiser... » Après quelques secondes de silence, l'américain me souria. Un sourire magnifique qui me séduisait un peu plus à chaque qu'il m'en faisait un. J'étais conquis par ce beau brun. Je ne pouvais pas le nier. C'était bel et bien ce que je ressentais et cela n'avait que s'amplifier depuis le premier jour, depuis notre rencontre dans ce bar. Je ne savais plus quoi dire. Bien que j'avais réussi à enchaîner la conversation, j'étais maintenant démuni. J'avais toujours cette image en tête de ma main effleurant la sienne et c'était plus que troublant et perturbant. Je me rendais même compte que j'aurais voulu effleurer que sa main. J'aurais adoré glisser ma main sur sa joue et sentir la douceur de ses lèvres. Heureusement, Wade me sortit de mes pensées. « Je peux être honnête avec toi ? Je déteste ma vie... » Je bus une gorgée de vin. J'étais surpris par ce que j'entendais. Il adorait pourtant son métier, son travail que je ne comprenais pas où il voulait en venir. Fonder une famille était aussi un combat. Un véritable combat de titan. Je le savais car je cherchais tant bien que mal l'homme avec qui je pourrais me poser sans jamais y arriver. D'une certaine manière je le comprenais. Je comprenais ses envies et je comprenais le fait qu'il ne puisse arrêter tout ça. Il s'agissait de sa famille, de son sang. Car un combat comme l'autre, chacun lui permettrait de construire sa vie, d'établir une famille que se soit en retrouvant sa fille ou en cherchant l'homme de sa vie. Dans le fond, nous n'étions pas si différent. « Désolé, je voulais pas plomber l'ambiance... J'avais besoin que ça sorte ! » Je lui souris, verre en main. Je ne disais rien. Je restais silencieux et je l'écoutais. Il avait été honnête avec moi et parmi les deux hommes que j'avais connu, il était le premier à ne pas me prendre pour un con. Alcide m'avait caché son enrôlement dans l'armée et me l'avait une annoncé une semaine avant son départ alors qu'il était au courant depuis au moins deux mois. Et Aaron, lui, m'avait menti en disant m'aimer, en me disant qu'on serait heureux et que tout se passerait bien. J'étais tombé de haut à chaque fois. Alors lorsque je compris qu'au moins une personne était honnête avec moi, je ne pus m'empêcher de fredonner un : « Merci... » Et je repris une gorgée de rosé. Wade ne devait pas comprendre pourquoi je l'avais remercié. Moi-même, je ne savais pas pourquoi je lui avais dis ça. C'était sorti tout seul car, pour une fois, un homme qui m'attirait était sincère avec moi. « A mon tour de te faire quelques confidences. » Lui annonçais-je alors. « Tout à l'heure, tu m'as demandé si j'étais avec quelqu'un... Je suis célibataire. Depuis quelques mois. Ma dernière relation s'est très mal terminée. Mon dernier copain m'a trompé. » C'était assez difficile d'en parler. Mais je voulais qu'il sache. J'en avais envie. Je ne pouvais plus garder ça pour moi. Il fallait que j'en parle également. « Il a couché avec un type et m'a dit qu'il était tombé amoureux de lui. Et c'est en partie à cause de ça que j'ai, que j'ai sombré dans la...drogue. J'enchainais les coups d'un soir pour oublier tout le mal qu'il m'avait. Je ne voulais plus d'attache, plus de sentiment. Je ne voulais goûter qu'au plaisir entre hommes. Je buvais, je me droguais et je couchais tout en sachant que ce n'était pas moi. Mais c'était le mieux pour oublier tout ça. » Je fis une légère pause de quelques secondes, reprenant mon souffle. Je serrais fortement mon verre entre mes mains que je finis par le poser sur la table basse pour éviter de le briser. « Personne n'était au courant. Je continuais ma vie comme ça, entre le boulot et ces nuits déjantées. Et au final, à trop vouloir oublier le passer, j'ai fini par faire une overdose devant ma soeur. Je me suis réveillé à l'hôpital et ce jour-là, je me suis promis de tout arrêter car je ne voulais pas être le deuxième frère Lefèvre à quitter ce monde. Je ne voulais pas causer cette peine à Alex. J'ai agis comme un abrutis et c'est pour ça que je suis arrêté, que je suis en arrêt maladie. » J'avalais difficilement ma salive et j'osais un regard vers Wade. Je venais de lui révéler la partie la plus sombre de ma vie. La partie dont j'étais peu fière et que je regrettais. Il y avait désormais deux solutions : soit il acceptait, soit il me rejetait comme d'autres l'avaient déjà fait avant lui. J'attrapais à nouveau mon verre et je le terminais cul sec. Pour entendre ce que l'avocat avait à dire, je préférais être légèrement saoul. « J'te fais pas trop peur ? » Osais-je lui demander alors que je fuyais son regard. Être vu comme une merde n'était pas très glorieux et je préférais ne pas savoir ce qu'il pensait de moi en le dévisageant. « Pathétique, n'est-ce pas ? »

Cassandre LEFEVRE & Wade EASTWOOD ϟ « Give me something I can believe .» When you try your best but you don't succeed. When you get what you want but not what you need. When you feel so tired but you can't sleep. Stuck in reverse. And the tears come streaming down your face. When you lose something you can't replace. When you love someone but it goes to waste. Could it be worse? Lights will guide you home And ignite your bones. And I will try to fix you


Il fallait toujours qu'il mette les pieds dans le plat... C'était une sale habitude qu'il avait depuis qu'il était jeune et là encore, Wade se dit qu'il aurait mieux fait de se taire. A vouloir faire la discussion, il avait fini par déraper sur un sujet glissant et au vu de la réaction de son invité, il semblait même que c'était un sujet douloureux. En le voyant dans cet état, l'avocat ne put s'empêcher de se dire qu'il avait fait le bon choix en choisissant ce mode de vie, sans attache. Même si ce n'était pas lui, même s'il en avait marre de se réveiller seul le matin ou au côté d'un inconnu. Cassandre semblait avoir souffert et le brun se sentait mal pour lui... « Je suis désolé... ».
Que pouvait-il dire d'autres ? Il aurait aimé le prendre dans ses bras mais il n'était pas comme ça, il ne l'était plus. Qui plus est, sa confusion par rapport à ce qu'il ressentait pour le français l'empêchait de faire un quelconque geste d'affection. Pourquoi ? De peur d'avoir la confirmation que Cassandre lui plaisait et que ce soit autre chose qu'une simple attirance physique. Mais lorsque leurs mains se touchèrent, il eût cette maudite confirmation et Wade s'empressa de cacher son trouble. C'était bien sa veine. L'infirmier était un de ses rares amis et voilà, qu'il se retrouvait devant la possibilité d'avoir des sentiments pour lui. Il n'avait pas besoin de ça en ce moment et le brun était bien heureux de voir la discussion bifurquer sur autre chose.

Était-ce l'alcool, la fatigue, la lassitude qui l'avait poussé à se dévoiler de la sorte ? Peut-être les trois mais Wade avait fini par confier ce qu'il avait sur le coeur. Il en avait déjà parlé avec ses parents, une fois et ceux-ci avaient tenté de le dissuader de changer de vie. L'avocat aurait très bien pu se décider à arrêter mais c'est à cette période qu'il avait reçu la piste de Paris... Il s'excusa immédiatement à la fin de son monologue. Cassandre n'était pas venu là pour écouter les états d'âme de Wade mais l'infirmier ne fit aucun commentaire. Il se contenta de le remercier à sa plus grande surprise. Silencieux, il observait le blond, attendant qu'il s'explique. Mais à la grande surprise de l'avocat, le français suivit son exemple et commença à se dévoiler. L'américain n'avait pas voulu inviter le blond à se dévoiler en le faisait quelques minutes auparavant mais il semblait lancer et après les premières paroles, Wade comprit qu'il ne valait mieux pas l'interrompre.
Cassandre lui dévoila tout, tout ce qu'il lui était arrivé ces derniers mois. La tromperie de son ex petit ami, sa descente aux enfers, ses addictions... Wade était médusé d'apprendre que son invité puisse être tombé aussi bas. Il semblait en si bonne forme, il n'avait aucune trace d'une quelconque dépendance. Une fois terminé, un long silence s'installa. Cette fois-ci, Wade décida de prendre son temps avant de parler... Il ne valait mieux pas parler trop vite et le désarrois de Cassandre l'attendrit. Si ce dernier ne l'avait pas conquis, c'était chose faite. Il se sentait désemparé face à la peine qu'il devait ressentir et il secoua la tête vivement quand il insinua être pathétique « Tu n'es pas pathétique... J'irais même jusqu'à dire que tu es courageux » L'observant, il hésita quelques secondes avant de poser sa main sur l'épaule du français. Se mordant la lèvre, il croisa le regard interloqué de l'infirmier et s'expliqua « Tu n'as peut-être pas choisi la manière la plus saine de gérer les choses mais tu as eu la force de t'en sortir et rien que pour ça, tu as été courageux ! » Cassandre ne devait pas se morfondre et même s'il n'avait pas de quoi être fier d'être tombé dans une sorte de décadence, il pouvait toujours tirer des choses bénéfiques de ce cauchemar...

« Pour ce qui est de ton histoire, je suis touché que tu m'aies fait confiance ! Regardes moi, je couches avec des inconnus, j'essaye de ne pas m'attacher et pourtant, je n'ai pas vraiment vécu ce que tu as vécu ! Si j'avais ton ex entre les mains, je crois que je lui donnerais une bonne correction ! Il n'y a rien de pire que la trahison et j'en ai fait l'amère expérience avec April... » Il se tût quelques secondes, chassant le ressentiment qui arrivait à chaque fois que le nom de cette femme sortait de sa bouche. Caressant l'épaule de Cassandre, il eût cette soudaine envie de le prendre dans ses bras ou même de lui caresser la joue. Encore une fois, sa tête l'en empêcha. C'était prendre des risques et il ne voulait pas... « Je sais que c'est la phrase typique dans ce cas-là mais tu trouveras quelqu'un... Un homme qui t'aimera comme tu le mérites ! Tu es un excellent ami alors tu ne peux être qu'un excellent petit ami... ». Souriant pour cacher sa gêne, l'image de l'infirmier et lui en couple, lui traversa l'esprit. Il avait tout pour plaire et il n'arrivait pas à comprendre comment quelqu'un avait-il pu faire ça à un homme comme lui.

« Tu veux que je te dises ? J'espère que le jour où je me déciderais à reprendre ma vie sentimentale en main, et bien je tomberais sur quelqu'un comme toi ! Et je le pense sincèrement... Ce n'est pas des paroles en l'air juste pour te remonter le moral ». Un sourire aux lèvres, il enleva sa main de l'épaule et il frissonna quand il se rendit compte de ce qu'il venait de faire. C'était sorti tout seul et c'était déjà beaucoup pour lui. Il venait ouvertement de dire que le Français lui plaisait mais avait tourné la phrase d'une telle façon que ça pouvait peut-être passer inaperçu, enfin il l'espérait... « Je vais nous resservir un peu de vin... Après cette minute à coeur ouvert... » Remplissant leurs deux verres, il trinqua avec le français et tout en souriant, il lui fit un signe de tête. « A une nouvelle vie que ce soit pour toi comme pour moi ! En espérant que tu arrives à trouver la personne idéal et que je puisse enfin retrouver ma fille ou alors avoir la force de tourner la page et avancer... » Avalant une gorgée, il repensait à ce qu'il avait dit. Il essayait de paraître naturel et il espérait être convaincant mais quelque chose avait changé entre eux ou tout du moins, s'était révélé et l'américain en avait des frissons dans le dos rien qu'à y penser.

M a vie était un véritable fiasco depuis quelques mois. J'avais dérapé suite à ma séparation brutale avec Aaron et je m'en étais remis il y a peu. Grâce à ma sœur et uniquement grâce à elle. Mon overdose y était aussi pour beaucoup car si Alex n'avait été là, à mes côtés, j'aurais très bien pu mourir et elle aurait perdu un deuxième frère. Je ne voulais pas lui faire endurer en sachant que moi-même, je ne m'étais toujours pas remis du décès de mon frère aîné. Il était parti combattre pour son pays et il n'était jamais revenu à la maison. La guerre l'avait tué. La guerre nous avait tous tué. Aujourd'hui encore, elle faisait ces effets car il m'arrivait encore d'y penser, de m'imaginer ce qu'aurait été notre vie de famille si elle n'avait jamais existé, si mon frère était toujours en vie. C'était pathétique car rien ni personne ne pourrait changer le passé. J'étais pathétique. Entre mon imagination débordante et mon ancienne prise de drogue, j'étais pitoyable. Je l'assumais. De toute manière, je n'avais pas le choix et surtout, mes erreurs passés me revenaient en plein visage lorsque je croisais des têtes connues. Leur regard les trahissait. « Tu n'es pas pathétique... J'irais même jusqu'à dire que tu es courageux. » Je sentis à cet instant une main sur mon épaule. Wade se voulait rassurant et réconfortant. C'était agréable et, par-dessus tout, je ne ressentais rien, je ne revoyais pas ma décadence lorsque ses magnifiques yeux se posaient sur moi. Cependant, je restais tout de même surpris par ce qu'il venait me dire. J'écoutais alors attentivement ces explications qui était en réalité parfaitement fondées et logiques. Je n'arrivais juste pas à y croire. Je m'en étais sorti par ma simple volonté de tout arrêter après être tombé au plus bas. « Si j'avais ton ex entre les mains, je crois que je lui donnerais une bonne correction ! Il n'y a rien de pire que la trahison et j'en ai fait l'amère expérience avec April... » Nous avions tous deux de mauvais souvenirs de nos relations passées. Nous étions tous les deux passés par la case infidélité dans nos couples respectifs et c'était probablement pour cela que nous nous comprenions si bien. Lui avec April, moi avec Aaron. J'émis même un léger sourire lorsque l'avocat proposa une bonne correction à mon ex. La vengeance avait toujours fait parti de moi. J'avais une âme vengeresse et je devais bien avouer que je n'avais pas encore eu le temps de m'exécuter. J'avais eu si mal que j'avais passé outre mes prérogatives en rendant toute la souffrance que j'avais subis. « Entre cocu, on se comprends... » Tentais-je d'ironiser sans grand succès alors que je sentais les caresses de Wade sur mon épaule. Il était si attentionné, si attachant. L'homme parfait. L'homme que je rêvais d'avoir mais que je n'aurais probablement pas. L'américain était trop bien pour moi. Je le pensais. J'y croyais même. Je n'avais jamais de chance en amour. Alors tomber sur cet homme était une vraie bénédiction même si rien ne se passait entre nous. Mais je gardais tout de même espoir...

« Je sais que c'est la phrase typique dans ce cas-là mais tu trouveras quelqu'un... Un homme qui t'aimera comme tu le mérites ! Tu es un excellent ami alors tu ne peux être qu'un excellent petit ami... » Un léger rire sortit d'entre mes lèvres. Un rire de nervosité. Presque comme un réflexe que je n'aurais pu empêcher face aux paroles de Wade. « Va dire ça à Aaron... » Rétorquais-je une fois ce rire passé. Pouvais-je être un excellent petit ami ? Je me posais encore la question. Après tous ces échecs, des doutes s'étaient installées dans ma tête. Je n'étais peut-être pas aussi parfait que le jeune Eastwood pouvait le penser. « Si j'avais été aussi excellent que tu le dis, on ne m'aurait pas laissé tombé plusieurs fois... » Je soupirais. C'était toujours difficile de revenir sur ces sujets douloureux. Il fallait passer outre et boire. Boire du vin en bonne compagnie comme ce soir. « Tu veux que je te dises ? J'espère que le jour où je me déciderais à reprendre ma vie sentimentale en main, et bien je tomberais sur quelqu'un comme toi ! Et je le pense sincèrement... Ce n'est pas des paroles en l'air juste pour te remonter le moral. » Je rougis légèrement. J'aurais tellement aimé qu'il tombe sur moi. Mais je comprenais rapidement que les relations amoureuses n'étaient pas sa préoccupation principale. Déçu, je lui souris simplement, suivant la main de l'avocat qui se retirait de mon épaule. J'avais beau être intéressé, lui ne l'était pas. Et je souriais pour cacher la déception que je ressentais à cet instant. Il fallait que je boive.

« Je vais nous resservir un peu de vin... » Surpris, je le laissais nous resservir. C'était comme si Wade avait pu lire dans mes pensées que s'en était presque dérangeant. Il ne pouvait pas, n'est-ce pas ? Je l'observais donc faire et je repris mon verre une fois qu'il eut terminé de nous les remplir une deuxième fois. Nous trinquions à nouveau. Je bus une gorgée de ce délicieux rosé avant de poser mes yeux bleus sur le jeune Eastwood qui me plaisait de plus en plus. J'étais irrésistiblement attirer par lui. Pourtant, il ne semblait pas intéresser ou du moins, il ne voulait pas s'engager. Son travail et ses recherches passaient avant tout. « Après cette minute à cœur ouvert... A une nouvelle vie que ce soit pour toi comme pour moi ! En espérant que tu arrives à trouver la personne idéal et que je puisse enfin retrouver ma fille ou alors avoir la force de tourner la page et avancer... » Je bus une autre gorgée de vin avant de sourire à Wade. Il avait totalement raison et c'était bien ce que j'espérais qu'il arrive pour moi, pour lui, pour nous. J'adorerais tant trouver la personne idéale. Cet homme qui serait parfait pour moi. Celui dont je serais éperdument amoureux et avec lequel j'aimerais partager ma vie, m'endormir dans ses bras, être avec lui tout simplement. Pour le meilleur et pour le pire. Ça serait si beau que j'en venais même à m'imaginer sur le coup avec l'avocat. Je n'osais même pas posé mes yeux sur lui de peur qu'il décèle une quelconque pensée à ce sujet comme pour le vin il y a à peine quelques minutes. Je repris lentement mes esprits et, bien que difficilement avec l'alcool déjà ingurgité, je tentais de reprendre le fil de la conversation. « J'espère simplement que tout se passera bien pour nous deux. » Je jetais alors un regard dans sa direction et je ne pus détacher mes yeux des siens durant quelques secondes. Des secondes qui semblèrent une éternité pour mon plus grand plaisir. Lorsque je me rendis compte de l'attention que je portais à l'américain, je secouais légèrement la tête et changeais subitement d'horizon, observant alors son salon. Je sentais même mes joues rougir. Avec l'effet de l'alcool, c'était pire. « Ça fait longtemps que tu vis ici ? » Lui demandais-je par curiosité. Mais aussi pour ne pas qu'il remarque que je lui plaisais car après tout il m'avait bien dit qu'il ne recherchait sur le plan amoureux. « Et comment t'as fait pour arriver ici ? Quels indices t'ont permis d’atterrir ici ? » En conséquent, je savais que discuter boulot avec Wade m'aiderait à me sortir de cet situation délicate. Il adorait son métier et encore plus ses recherches pour retrouver sa fille. J'espérais simplement qu'il tombe dans le panneau pour que je puisse m'en sortir convenablement sans aucune gêne, ni honte.

Cassandre LEFEVRE & Wade EASTWOOD ϟ « Give me something I can believe .» When you try your best but you don't succeed. When you get what you want but not what you need. When you feel so tired but you can't sleep. Stuck in reverse. And the tears come streaming down your face. When you lose something you can't replace. When you love someone but it goes to waste. Could it be worse? Lights will guide you home And ignite your bones. And I will try to fix you


Il ne fallait pas être Einstein pour comprendre que Cassandre était encore en colère envers Aaron. Non pas que Wade pouvait lui en vouloir. L'avocat gardait cette colère au fond de lui, une colère dirigée envers une seule et même personne : April ! Ils avaient tous les deux été victimes de personnes malveillantes et égoïstes. C'était peut-être pour ça qu'il se sentait attiré par le français. Parce que plus il le connaissait, plus ses promesses étaient en train de s'effriter. Il lâcha un rire rauque à la tentative d'humour de l'infirmier. C'était douloureux mais ils allaient s'en sortir. Sa main sur l'épaule, il tentait de remonter le moral de son ami. C'était plus facile pour lui de jouer ce rôle : Il ne pensait pas à sa fille, ni à April... Il ne pensait qu'à Cassandre et ça lui faisait du bien. Il doutait sur ses capacités à être un bon petit ami et Wade soupira. « Je t'interdis de penser ça... Je sais qu'on se connaît pas énormément mais j'ai pas besoin de te connaître depuis des années pour savoir que n'importe qui rêverait d'avoir un homme comme toi... F*ck Aaron et les autres comme on dit chez moi ! ».
Il avait failli rajouter "Moi le premier" mais il s'était abstenu. Il ne voulait pas que les chose deviennent bizarres entre eux. Parce que si ce dernier commençait à se rendre compte qu'il le dévorait des yeux, ça finirait mal. Et il n'avait pas le droit de l'emmener dans son combat. Il devait d'abord le terminer avant de se jeter dans une telle aventure... Et si Cassandre trouvait quelqu'un ? Chassant cette idée de la tête, l'avocat resservit son invité et trinqua à une meilleure vie.

C'était difficile à expliquer ce qu'il ressentait. Et Wade avait l'impression que plus il voulait s'en débarrasser, plus ça revenait. Il n'arrivait pas à chasser l'image de Cassandre et lui. C'était puéril et il pensa immédiatement à une conséquence de son manque d'affection. Il n'était pas une bête, il avait des sentiments et au vu de son comportement, il n'avait que très peu d'occasion pour les extérioriser. Et c'était tombé sur Cassandre ! Logique... Ou pas ! Mais ce n'était pas le pire, il avait cette impression que cette foutue attirance était réciproque. Il avait cette sensation quand leurs yeux rentraient en contact mais c'était impossible. Cassandre venait de sortir de mois difficiles. Il n'avait pas la tête à ça et surtout, qui voudrait d'un homme qui passe sa vie entre le boulot et un combat homérique ? « J'en suis persuadé ! » Sourire aux lèvres, il sentit le regard de Cassandre le fuir. Fronçant les sourcils, son sourire disparût peu à peu alors qu'il cherchait une explication. Peut-être qu'il n'avait rien imaginé, peut-être qu'il se passait quelque chose et qu'ils étaient dans la même situation... Peut-être que... Il n'eût pas le temps de faire d'autre supposition que le blond lui posa une question. Pris de court, il resta silencieux. Le français en profita pour allonger sa liste de questions et Wade fronça les sourcils. Pourquoi toutes ces questions ?

« Je vis ici depuis quelques mois déjà... En faites, je ne devais pas être ici. J'avais accepté un poste à Boston dans un grand cabinet d'avocat et puis j'ai eu ce coup de téléphone. J'avais un ami français qui avait fait ses études avec moi. Il ouvrait un cabinet d'avocat et il m'avait déjà proposé de l'aider... » Il se tût quelques secondes, se remémorant le jour où ses espoirs ont repris. « Il était au courant de ma situation et j'avais des soupçons sur la présence d'April en France parce qu'elle y avait de la famille... Bref, quand il m'a appelé, il m'a dit qu'il avait cru l'apercevoir. Il a fait quelques recherches et il aurait trouvé une certaine April travaillant dans un hôpital de la ville. Je sais que ça a l'air fou mais j'ai décidé de venir ici suite à ça... ». Haussant les épaules, il termina son verre d'un coup. Il essayait de capter le regard de Cassandre mais ce dernier continuait de le fuir, à son plus grand agacement.

« Quelque chose ne va pas ? ». Il sentait un malaise entre eux et l'américain voulait en connaître la raison. Tout allait bien et voilà que Cassandre semblait mal à l'aise. De nouveau, il chercha son regard et finit par le capter « Est-ce que j'ai dit quelque chose ? » Haussant un sourcil, il posa son verre et essaya de trouver une quelconque réponse dans le comportement du blond. « Je suis désolé si j'ai fait quelque chose ou dit quelque chose... Je t'ai invité pour passer une bonne soirée, pas pour te donner le bourdon » Souriant doucement, il posa sa main sur la cuisse de Cassandre et sentit qu'il était tendu. « Je préfère te voir avec le sourire ! Tu es bien plus beau comme ça... » Se mordant la lèvre, il se maudit à la seconde où ces mots sortirent de sa bouche. Et pourquoi pas une déclaration d'amour pendant qu'on y est ? Mais l'avocat détestait voir l'infirmier dans cet état...

Alexandra, ma sœur cadette, ne cessait de me répéter que je trouverais un jour l'homme de ma vie, celui qui me fera chavirer et qui m'aimera comme jamais personne ne m'avait aimé jusque là. J'avais quelques doutes à ce sujet car chaque homme auquel je m'intéressais finissait toujours par aller voir ailleurs ou alors il n'était pas intéresser. Je me faisais une raison, peut-être n'étais-je fais que pour rester célibataire. Être célibataire dans la ville dit de l'amour, quelle absurdité, n'est-ce pas ? Pourtant, ce fait devenait de plus en plus réel à chacune de mes relations brisées. « Je t'interdis de penser ça... Je sais qu'on se connaît pas énormément mais j'ai pas besoin de te connaître depuis des années pour savoir que n'importe qui rêverait d'avoir un homme comme toi... F*ck Aaron et les autres comme on dit chez moi ! » Un sourire s'afficha sur mon visage. Il avait raison. Wade avait même complètement raison. Je devais les oublier pour avancer, pour ne plus me prendre la tête mais c'était toujours plus facile à dire qu'à faire car c'était bien ce que j'essayais d'accomplir depuis un petit moment déjà sans succès. Attrapant mon verre de vin, je bus une autre gorgée. Boire était la solution et j'avais la nette impression que l'avocat avait su lire dans mes pensées. C'était très perturbant.

Après quelques échanges pour un futur à venir, je ne pus m'empêcher de fuir le regard de Wade. Je me sentais trop gêné de le dévisager ainsi et de le fixer aussi fortement alors que je n'avais qu'une envie être au plus proche de cet homme. Était-il l'homme idéal ? Mon homme idéal ? Peut-être, je n'en savais rien mais cette attirance n'était surement pas le fruit du hasard. L'américain avait un charme fou et un sourire ravageur sans oublier un regard de braise qui pouvait en faire succomber plus d'un. Moi le premier, je m'étais laissé bercé par la douceur de ces yeux. J'étais comme envouté et plus rien ne pourrait me faire revenir en arrière. Le problème se situait bien ici. Comment faire pour que le jeune Eastwood ne remarque rien ? Comment agir lorsque l'homme qui attire ne se sent pas près pour une relation amoureuse ? Ma solution : le fuir du regard. Je ne pouvais pas faire autrement et j'ajoutais même quelques questions sur sa vie, son travail et ses recherches pour l'embrouiller et faire qu'il ne remarque strictement rien de cette attirance qui naissait en moi et qui grandissait à chaque minute passée avec lui. Étais-je masochiste de me faire subir une telle souffrance inutile ? Probablement. Mais je ne pouvais pas arrêter car l'avocat était très certainement celui que j'attendais. Alors, je fuyais. Je ne disais rien, restant silencieux sur mes sentiments. Malheureusement, Wade en vint rapidement à la conclusion que quelque chose clochait. « Quelque chose ne va pas ? Est-ce que j'ai dit quelque chose ? » Je bus une autre gorgée de vin avant de le regarder. Sans dire un mot, j'acquiesçais négativement d'un signe de tête. « Je suis désolé si j'ai fait quelque chose ou dit quelque chose... Je t'ai invité pour passer une bonne soirée, pas pour te donner le bourdon. » Je sentis alors sa main sur ma cuisse. Un frisson parcourra mon corps tout entier. Comment pouvais-je résister ? C'était impossible. Je ne le pouvais pas. J'étais complétement démuni face à ce geste. J'étais tendu. « C'est moi, t'inquiètes pas. Tu n'as rien fais de mal, au contraire... » Plus que jamais, mon attirance pour Wade était à son comble. sentir sa main sur ma cuisse était une véritable torture. J'aurais tellement aimé pouvoir l'attraper et glisser mes doigts entre les siens. Mais ce n'était pas possible. Je ne pouvais pas à moins de gâcher une amitié naissante. Je ne voulais pas le perdre. « Je préfère te voir avec le sourire ! Tu es bien plus beau comme ça... »

Ma réaction fut rapide. A peine L'américain eut-il fini de me complimenter sur mon physique que je lâchais le verre de vin que j'avais entre les mains. Le contenu alcoolisé se déversa alors sur mon jean, la main de Wade et le sol de son appartement. Dans un mouvement de panique, je me redressais subitement, retirant en même cette main qui ne m'avait pas laissé indifférent. Que pouvais-je faire ? « Quel abruti ! » Me lançais-je à moi-même en constatant les dégâts que je venais de faire. « Excuses-moi pour tout ça. Je sais pas pourquoi j'ai tout lâché comme ça. » Mensonge. Je connaissais l'origine de tout ça et je me doutais que l'avocat se disait la même chose. Sa main sur ma cuisse et son compliment avait tout déclenché. Je le savais. il s'en doutait. J'étais paumé. Je regardais alors mon jean puis la main de Wade et enfin son sol. « J'suis désolé. Je vais tout nettoyer. » Je ramassais alors mon verre, fuyant à nouveau le regard du jeune Eastwood.

Cassandre LEFEVRE & Wade EASTWOOD ϟ « Give me something I can believe .» When you try your best but you don't succeed. When you get what you want but not what you need. When you feel so tired but you can't sleep. Stuck in reverse. And the tears come streaming down your face. When you lose something you can't replace. When you love someone but it goes to waste. Could it be worse? Lights will guide you home And ignite your bones. And I will try to fix you


Cette tension n'était pas naturelle, ce n'était pas normal qu'il y ait des silences gênants entre eux. Il devrait rire et s'amuser et au lieu de ça, Cassandre semblait perdu dans ses pensées et pire encore, il semblait fuir le regard de Wade. Ce dernier se sentit immédiatement coupable de cette ambiance, pensant qu'il avait dit quelque chose qui aurait pu déranger ou mettre mal à l'aise le blond mais le français lui disait qu'il n'y était pour rien. L'avocat se sentait un peu désemparé par la situation et ne savait plus quoi dire pour que le sourire revienne sur les lèvres de l'infirmier. Mais ce n'était pas ça qui l'inquiétait le plus, c'était sa façon d'éviter tout contact visuel avec lui. Après quelques tentatives, le brun se rendit à l'évidence : Cassandre ne souhaitait pas le regarder. Quelle en était la raison ? Était-ce cette à laquelle il pensait depuis le début de la soirée ? Il le sentait tendu en sa présence, encore plus depuis qu'il avait déposa sa main sur la cuisse. Wade ne s'en était même pas rendu compte mais il ne pouvait pas la retirer brusquement. Ça attirerait l'attention du blond... C'est à ce moment même que l'américain commença à comprendre. Et la conclusion n'était pas bonne, tout du moins pour lui. Non, c'était impossible et pourtant les signes étaient là.

Que se passerait-il si le brun ne se trompait pas ? Si Cassandre était attiré par lui ? Il n'était peut-être pas le seul à ressentir cette alchimie entre eux et cette tension sexuelle à chaque fois qu'ils étaient seuls. Ce serait une véritable catastrophe... Parce qu'il ne serait plus question de parler de fantasme mais de la réalité. Et lorsque Cassandre se releva brusquement, le doute n'était plus permis. Il était la raison de son comportement et il ne savait pas du tout quelle attitude adopter... « Laisses, je vais m'en occuper... ».
Il avait besoin de sortir de la pièce, besoin de réfléchir dans un endroit calme. Il devait se tromper, c'était obligé. L'infirmier ne ressentait rien pour lui et lui ne ressentait rien pour le français... Mais c'était faux et alors qu'il cherchait une éponge et un sac poubelle, il se rendait compte qu'il ne pouvait pas laisser les choses comme elles étaient. Il devait agir avant que la situation ne se dégrade. Il ne supportait pas cette ambiance entre lui et Cassandre et il allait devoir y remédier. Aux risque de remettre en cause toute sa philosophie de vie ? Peut-être...

Revenant une éponge et un sac à la main, il s'accroupit aidant Cassandre à ramasser. Ce dernier semblait être mal à l'aise et continuait de fuir le regard de l'avocat. Agacé par ce comportement, il se releva d'un seul coup et força son invité à en faire de même. « Écoutes, il faut qu'on discute parce que ça ne peut pas continuer comme ça... » Les sourcils froncés, il attrapa le menton du français et l'obligea à le regarder. Il était si mignon quand il était comme ça. On aurait dit un petit garçon pris en train de faire une bêtise et il fallut toute la volonté de Wade pour ne pas se jeter à son cou et de l'embrasser. Radoucissant son visage, il finit même par sourire

« Je ne vais pas te pétrifier en te regardant, tu sais... » Il voulait détendre l'atmosphère mais ça ne semblait pas être très efficace alors il se racla la gorge. « J'ai compris Cassandre, ce qu'il se passait ! J'ai mis du temps à l'admettre mais j'ai compris ! ». Observant la réaction de l'infirmier, il se mordit la lèvre. Est-ce qu'il allait vraiment avoir le courage de faire ça ? De renier son mode de vie, juste pour cet homme ?

« Tu sais ce que je t'ai dit, tout à l'heure sur le fait de ne pas vouloir de relation sérieuse ? Et bien, ce n'est pas totalement vrai ! ». Il se sentait mal à l'aise, il avait l'impression de se mettre à nu devant le français et de se sentir vulnérable « Ma situation ne me permet pas d'être avec quelqu'un mais je veux avoir quelqu'un dans ma vie » Il sentait la tension augmenter alors que sa main quittait le menton de Cassandre pour lui caresser la joue « Je ressens la même chose que toi Cassandre et ça me fout la trouille » Il venait de le dire, d'une façon détournée mais il l'avait dit. Il se sentit à la fois bien et mal. Et s'il s'était trompé, qu'il n'avait pas su analyser correctement la situation ? Et s'il venait de se ridiculiser ? « Dis moi que je ne me trompes pas... » Il se fichait qu'il y ait encore du vin sur le sol, il se fichait d'April et de sa fille, pour le moment, seul comptait cet homme et de ce qu'il allait dire dans les secondes qui arrivaient

Cette soirée tournait à mon désavantage. Le fait que Wade m'intéresse bien plus qu'il ne l'aurait dû et qu'il ne veuille pas s'engager dans une relation au vu de sa situation était handicapant pour moi. Il me plaisait. Depuis le tout début, j'avais cette attirance pour lui. C'était difficile à gérer, difficile de cacher ces sentiments naissant au plus profond de mon être. Maladroitement, je laissais tomber mon verre, aspergeant mon jean, la main de l'avocat et le sol de rosé. J'étais gêné mais pas autant que lorsque je sentis sa main sur ma cuisse. Cela m'avait fait comme un électrochoc. Le pire, c'est que je n'avais pas ressenti cela depuis un moment déjà. Ce frisson m'avait parcouru entièrement jusqu'à remonter le long de ma colonne vertébrale. C'était atrocement divin et, malheureusement, irréalisable. « Laisses, je vais m'en occuper... » Wade s'éclipsa. Désormais seul dans le salon, je fis quelques pas, regardant alors par la fenêtre. J'hésitais même à partir comme un voleur. Mais je n'étais pas cet homme. J'affronterais la vérité en face. Je résisterais car je n'avais que ça à faire pour ne pas tout gâcher. « Quelle galère... » Murmurais-je dans ma barbe. Je soupirais.

Le jeune Eastwood revint enfin dans son salon. Je fuyais toujours son regard, surtout après cet imprévu. Mon envie de fuir était d'autant plus grande lorsque Wade ne cessait de me fixer. Cette torture était horrible. J'avais envie de l'enlacer, de le prendre dans mes bras, même de l'embrasser. Cette situation était insoutenable. « Écoutes, il faut qu'on discute parce que ça ne peut pas continuer comme ça... » Je n'eus pas la temps de réagir que l'américain était déjà face à moi, mon menton dans sa main. Sourcil froncé, il me fixait sans que je ne puisse rien faire. J'étais à sa merci. Mais, finalement, son visage se radoucit. Il redevenait lui, celui qui m'attirait plus qu'il ne l'aurait fallu. « Je ne vais pas te pétrifier en te regardant, tu sais... » Je ris légèrement, encore plus honteux car je ne pouvais plus me cacher. « Je sais... » Répondis-je simplement. Je ne pouvais rien faire de plus. Wade me tenait entre ses mains. « J'ai compris Cassandre, ce qu'il se passait ! J'ai mis du temps à l'admettre mais j'ai compris ! » La peur me prenait. Qu'avait-il compris ? Que me voulait-il ? Remettrait-il les points sur les i ? Essaierait-il de me dissuader de le séduire ? J'appréhendais ce qu'il pourrait me dire car je n'étais pas sûr de pouvoir y faire face sur le coup. « Tu sais ce que je t'ai dit, tout à l'heure sur le fait de ne pas vouloir de relation sérieuse ? Et bien, ce n'est pas totalement vrai ! Ma situation ne me permet pas d'être avec quelqu'un mais je veux avoir quelqu'un dans ma vie. » Sur le coup, la seule pensée qui me vint à l'esprit fut : « Pourquoi tu m'dis ça ? » J'étais surement trop sur la défensive mais heureusement, ma question ne prit pas forme. Je restais tout simplement stoïque, neutre devant Wade et j'attendais encore une fois la suite car tout n'avait pas encore été dit. J'en étais certain. Je le lisais dans son regard et c'était assez dérangeant.

Même si je ne voulais pas l'admettre, le fait que mon cœur batte à la chamade et tape contre ma poitrine me prouvait que j'étais indéniablement attiré par Wade. Si cela n'avait pas été une certitude, désormais, j'avais les idées claires à ce sujet. L'américain était celui que j'attendais pour retrouver une vie saine et stable. C'était ce que je désirais par dessus tout maintenant que j'étais sorti de mes petits problèmes d'addiction. Mais alors que je plongeais de plus en plus mes yeux bleus dans ceux de l'avocat, je ne réagis pas lorsque sa main se glissa sur ma joue. Ce geste fut accueilli par un simple sourire au coin des lèvres. « Je ressens la même chose que toi Cassandre et ça me fout la trouille. » Je baissais légèrement mon visage avec toujours ce même sourire qui s'accentuait au final jusqu'à être complètement visible. Comment aurais-je pu réagir autrement ? Ces paroles allaient dans le sens de mes attentes. J'étais tout bonnement heureux de la tournure de la situation. « Dis moi que je ne me trompes pas... » J'osais enfin le regarder. J'osais poser mes yeux sur lui. Je le regardais vraiment et je n'essayais plus de le fuir. Pour la première fois de la soirée, mon regard croisa la sien véritablement à ne plus pouvoir s'en détacher. Je déposais alors l'une de mes mains sur son avant-bras glissant mes doigts jusqu'au niveau de sa main qui caressait ma joue. Sa peau était si douce que lorsque je la lui retirais, j'en vins même à le regretter. Je lui souris à nouveau tout en gardant sa main dans la mienne. « Tu ne te trompes pas, Wade... Ce sentiment n'a cessé de grandir depuis que tu m'as accosté au bar l'autre fois. » J'espérais le réconforter, le rassurer car j'étais dans le même état que lui. Tout ceci me foutait la trouille également. Après de grandes déceptions amoureuses, j'étais devenu assez méfiant et prudent. Aujourd'hui, j'avais la chance de pouvoir avancer et, pourtant, je ne le faisais pas. Ces relations désastreuses avaient eu des conséquences que je ne percevais que maintenant. « Je crois que je vais y aller. C'est surement le mieux à faire vu que tu veux une relation sans en vouloir une et que je ne sais pas vraiment quoi faire... »

Un sourire de gêne s'affiche sur mon visage. Je lâchais alors sa main et attrapais ma veste que j'enfilais rapidement avant de me diriger vers sa porte d'entrée. Je fuyais à nouveau. Quel idiot ! J'ouvris la porte de Wade et la refermais presque instantanément, la claquant au passage. Le séduisant avocat croyait probablement que j'avais quitté son appartement et pourtant, j'étais toujours présent, dos contre sa porte. Je soupirais et après une grande inspiration pour me donner du courage, j'avançais d'un pas rapide pour retourner dans le salon et devant le jeune Eastwood. « Juste pour ne pas avoir de regret... » Je m'approchais de Wade, glissais une main derrière son dos et l'autre sur sa joue avant que mes lèvres viennent effleurer les siennes dans un simple baiser volé. Je me reculais après quelques secondes, silencieux, et j'avais de nouveau l'intention de quitter cette appartement. Je fis demi-tour, m'apprêtant à partir d'ici.

Cassandre LEFEVRE & Wade EASTWOOD ϟ « Give me something I can believe .» When you try your best but you don't succeed. When you get what you want but not what you need. When you feel so tired but you can't sleep. Stuck in reverse. And the tears come streaming down your face. When you lose something you can't replace. When you love someone but it goes to waste. Could it be worse? Lights will guide you home And ignite your bones. And I will try to fix you


Il avait envie de se tromper, pour la première fois de sa vie, il le voulait vraiment mais Cassandre ne faisait que confirmer ses doutes. Wade ne savait pas trop quoi dire, il ne savait pas quelle attitude adopter avec l'infirmier. Devait-il mettre les choses à plat comme il avait l'habitude de faire ou devait-il, pour une fois, laisser les choses se décanter et attendre ce que ça donnerait ? L'avocat eût tout le temps d'y réfléchir en allant chercher de quoi essuyer ce qu'avait provoqué le petit accident. Mais lorsqu'il revînt dans la pièce et regarda le blond, il sut qu'il ne pouvait pas faire autrement. Il n'avait pas le droit de jouer à l'autruche ! Son amitié avec l'infirmier en dépendait et le brun avait déjà perdu assez de monde comme ça. Alors il déballa le tout, sans même que le français ne l'interrompe. C'était étrange pour Wade ! Depuis l'incident April, Wade n'avait jamais parlé de cette manière, il avait l'impression d'être maladroit, de ne pas être clair. Cassandre semblait incapable de bouger et l'avocat se demandait si c'était un bon signe ou non... Lorsqu'il termina enfin sa prose, il s'attendait à voir le blond partir sans dire un mot, lui rire au nez, s'énerver... Mais le silence qui l'accueillit était encore pire. Il détestait se retrouver dans l'inconnu, à tel point qu'il poussa le blond à lui répondre, à le rassurer. Ils étaient proches l'un de l'autre, trop proche pour de simples amis. Sa main posée sur la joue de Cassandre, trahissait l'attirance qu'il avait pour lui...

Et après des secondes de calvaire, le français sortit de sa léthargie. Ce fût tellement soudain que Wade faillit sursauter quand il sentit la main de l'infirmier sur son avant bras puis sur sa main. Wade déglutit alors qu'il fixait le blond dans ses magnifiques yeux bleus. Il appréhendait les premiers mots, s'attendant à être contredit. Et puis, le premier son sortit de la gorge de Cassandre et un soulagement s'empara du brun. Un sourire apparût sur son visage alors qu'il continuait de soutenir son regard.« Je n'avais jamais vraiment pensé que les choses tourneraient comme ça entre nous... ».
Comment les choses allaient tourner maintenant ? Il n'y avait plus de tabou mais rien n'était encore éclairci. Se sentait-il vraiment capable de remettre en question son mode de vie ? Cassandre acceptera-t-il l'obsession de Wade à retrouver sa fille ? Tant de questions et il n'en avait pas la moindre idée... Il voulait avoir la position du français là dessus, savoir ce qu'il voulait ! Il avait souffert lui aussi, se sentait-il prêt à prendre de nouveau le risque ? Se mordant la lèvre, il le regarda avec cette irrésistible envie de l'embrasser. Pourtant, tout bascula ! Une simple phrase de Cassandre changea de nouveau l'atmosphère. Il voulait partir... Fronçant les sourcils, il sentit la main de l'infirmier lui échapper et il se sentit étrangement coupable suite aux paroles du blond. Wade le regarda partir, tétanisé par le spectacle et par la tournure que prenait les évènements « Mais je... » Il n'eût pas le temps de continuer que Cassandre avait quitté la pièce. Incapable de bouger, il regarda le mur, se maudissant d'avoir voulu mettre les choses à plat. Il avait tout gâché et il allait devoir assumer les conséquences. Il grimaça en entendant le bruit de sa porte d'entrée. Il était parti et il n'était même pas certain de le revoir un jour. Mais une nouvelle fois, les choses ne se passèrent pas comme il le pensait. A sa grande surprise, Cassandre était toujours là. Aussi muet qu'une carpe, Wade le regarda et ne réagit même pas aux paroles de l'infirmier. L'avocat sentit simplement son coeur s'accélérer quand les lèvres du blond s'abattirent sur les siennes. Un moment trop court à son goût et une nouvelle fois, le français voulu partir. Fronçant les sourcils, l'américain le regarda sortir de son salon et secoua la tête. Pas une deuxième fois... D'un geste vif, il s'élança et alors que Cassandre avait ouvert la porte, il la referma d'un grand coup et le força à se retourner. « Tu crois que tu vas t'en tirer comme ça ? Tu crois que c'était la meilleure chose à faire de m'embrasser et de partir après l'air de rien ? » Cassandre était bloqué entre lui et la porte et le brun était collé à lui. Il était à la fois énervé et heureux. Heureux comme il ne l'avait jamais été depuis quelques années... Levant la main, il caressa une nouvelle fois la joue de son ami et avança ses lèvres :

« Tu n'as pas le droit de faire ça, tu n'as pas le droit de ME faire ça » Il se tût et pressa ses lèvres contre celle du blond. Tout ce qu'il ressentait pour le blond était traduit dans ce baiser. Le baiser se fit plus pressant et la langue du brun se fraya un chemin dans la bouche de Cassandre. Ses propres mains caressaient le torse du blond et après un trop court moment, ils se séparèrent. Haletant, Wade le regarda et posa son front contre celui du blond.« Restes... S'il te plaît ! ». Il ne voulait pas qu'il parte, il voulait discuter, comprendre tout ça. Il ne voulait pas le perdre et il voulait des réponses à ses nombreuses questions

« Dis moi que tu n'as rien ressenti et je te laisserais partir... ». Il savait que ce n'était pas le cas. Il l'avait lui même ressenti mais il voulait voir si Cassandre allait être honnête, s'il allait avoir autant de courage que lui pour affronter ce qui était en train de se passer entre eux deux.

Fuir était ma solution. La fuite était le plus simple à faire dans ce genre de situation. J'avais été trop déçu par les hommes pour espérer enfin vivre une relation stable et sérieuse. Wade était surprenant. C'était également un très bel homme, un homme qui était en tout point le genre de personne que je recherchais. Mais étais-je réellement prêt pour une relation comme celle-ci ? Étais-je apte à m'ouvrir une nouvelle fois avec la possibilité d'être déçu et brisé à nouveau ? Je ne savais pas. Je ne savais rien. J'étais perdu. C'est pourquoi j'étais parti. C'est pourquoi je m'étais dirigé vers la porte d'entrée de Wade pour ne pas la franchir au final. J'étais idiot. J'avais toujours cru au grand amour et j'avais l'opportunité de peut-être l'avoir face à moi. Je restais donc un instant, sans rien dire avant de revenir sur mes pas et d'embrasser le jeune avocat pour ne pas avoir de regrets. Après ce court baiser, j'étais prêt à repartir, à fuir encore une fois. Je ne voulais pas entendre ce qu'il avait à dire. La peur d'une autre déception serait un coup dur que je ne pourrais supporter. Je prenais une nouvelle fois mes jambes à mon cou après m'être dévoilé face à l'américain. Il me plaisait, je ne pouvais le nier. Il me plaisait énormément. Et malgré tout ce qu'il m'avait dit, je doutais encore de lui, de ces sentiments profonds à mon égard. J'ouvris alors sa porte d'entrée mais elle fut rapidement fermé par Wade dans un grand coup qui me surprit énormément. Il me retourna avec une force que je ne lui connaissais pas. Je plongeais mes yeux dans les siens. « Tu crois que tu vas t'en tirer comme ça ? Tu crois que c'était la meilleure chose à faire de m'embrasser et de partir après l'air de rien ? » Plaqué contre la porte et collé à l'avocat, je ne pouvais plus bouger. J'étais coincé. Il me tenait et je ne pouvais plus m'enfuir. Il avait réussi son coup, la fuite n'était plus envisageable maintenant. Étrangement, je n'en ressentais même plus le besoin. Le sentir si proche de moi était divin. Je sentais même la chaleur émanant de son corps contre le mien. J'étais totalement envouté.

Il leva sa main et dans un doux mouvement, il vint la déposer une nouvelle fois contre ma joue. C'était si agréable de se senti désirer après de multiples échecs sentimentaux que je me laissais complètement aller face à Wade. Mes yeux bleus étaient toujours plongés dans les siens et j'appréciais la soudaine proximité qu'il réduisait entre nous. « Tu n'as pas le droit de faire ça, tu n'as pas le droit de ME faire ça. » Je n'eus pas le temps de répondre, ni d'émettre un son que les lèvres de l'américain embrassaient déjà les miennes dans un nouveau bien plus fougueux que le premier que j'avais entrepris. Il me caressait le torse pendant que sa langue s'aventurait à la rencontre de la mienne. Je passais mes bras derrière sa nuque, succombant à ce fabuleux baiser qui fut bien trop court à mon goût. Glissant délicatement une main sur le torse du jeune Eastwood, je remontais mes yeux vers les siens tout en reprenant tranquillement ma respiration. Mon cœur faisait des bonds dans ma poitrine que j'en venais même à me demander comment il pouvait encore rester à sa place et tout ceci s'accentua lorsque le front de Wade se posa sur le mien. Nous étions proches. Si proches que je sentais son souffle sur mon visage. J'aimais cette soudaine proximité et mon sourire me trahissait. « Restes... S'il te plaît ! » Comment ne pas être touché par sa façon de me le demander ? Je voulais rester. Mais le devais-je vraiment ? Je ne répondis rien. J'appréciais l'instant présent, en essayant de ne pas me poser trop de questions. « Dis moi que tu n'as rien ressenti et je te laisserais partir... »

Je me mordis la lèvre inférieure et je déposais un chaste baiser sur les lèvres de Wade. Je caressais alors sa joue tout en ne pouvant dévier mon regard azuré du sien. « Tu sais très bien que je n'ai pas pu ne rien ressentir, Wade. » Je répondais d'une certaine façon à sa question sans être véritablement clair. Je ne pouvais qu'en arriver là. Je ne pouvais pas être plus sincère, je ne pouvais pas dire les mots qu'il attendait. Pas comme ça. Pas maintenant. C'était trop tôt alors je déviais à ma façon sans pour autant lui dire que je n'avais rien ressenti car j'avais bel et bien ressenti quelque chose. Comme lui. « Et je n'ai pas envie de partir. Je préfère rester avec toi. » Je continuais de caresser sa joue. Sa peau était si douce... « Je sais que j'ai voulu partir mais c'est juste que je n'ai jamais vraiment de chance de ce côté là. Donc j'essaye de me protéger comme je peux. J'suis désolé... » J'étais sincère. Je n'avais eu que des déceptions dans ma vie amoureuse et j'espérais me protéger d'une nouvelle en fuyant Wade comme j'avais voulu le faire. Maintenant, c'était légèrement différent. Il s'était ouvert avant moi et j'en étais soulagé car jamais je n'aurais certainement fait le premier pas. Notre premier baiser n'avait été que pour la forme et pour ne pas avoir de regret alors que le deuxième, celui que l'américain avait entrepris, avait été plus passionnelle. Un véritable premier baiser comme je l'avais espéré. La fuite n'était donc plus la solution.

Cassandre LEFEVRE & Wade EASTWOOD ϟ « Give me something I can believe .» When you try your best but you don't succeed. When you get what you want but not what you need. When you feel so tired but you can't sleep. Stuck in reverse. And the tears come streaming down your face. When you lose something you can't replace. When you love someone but it goes to waste. Could it be worse? Lights will guide you home And ignite your bones. And I will try to fix you


Ce n'était pas prévu, rien de tout ce qu'il ne faisait n'était prémédité. Pour la première fois depuis des années, Wade Eastwood ne calculait rien et se laissait guider par ses émotions. Chose encore impensable pour le jeune avocat il y a quelques mois voire quelques jours. Mais là, la peur de voir son lien avec Cassandre se déchirer l'avait poussé à mettre entre parenthèse tous ses principes et ils en étaient arrivés à s'embrasser dans le hall de son appartement. Un moyen désespéré pour retenir le français et surtout pour lui faire comprendre ce que ressentait le brun. Wade n'avait jamais été à l'aise avec les mots, un comble pour un avocat, quand il s'agissait de sentiments. De manière général, l'américain n'était pas à l'aise avec cherchant à fuir ces derniers depuis des années. Mais là, c'était différent ! C'était Cassandre et le blond n'était pas comme les autres.
Il n'arriverait sûrement pas à expliquer les choses qui l'attiraient chez le blond et il lui faudrait sûrement du recul pour tout analyser mais il avait des choses plus importantes à faire. Une fois le baiser terminé, l'avocat ne put s'empêcher de parler, ne supportant pas le silence qui leur laissait le temps de réfléchir. Il avait peur que ce ne soit pas suffisant pour faire rester le blond, de l'empêcher de tout foutre en l'air. Parce que Wade en était certain : Si Cassandre passait cette porte, les choses ne seraient plus jamais comme avant. Le bruit de la pendule au mur le stressait, pensant qu'il avait fait tout ça pour rien. Pourtant, l'infirmier avait répondu à son baiser signe qu'il ne lui était pas indifférent. Lorsqu'il déposa de nouveau un léger baiser sur ses lèvres, Wade crut que c'était une façon de dire "Au Revoir" mais il n'en fit rien. Souriant devant la réponse qui bien que pas très clair, répondait à sa question. Posant sa main sur celle du français, il sourit doucement et un soulagement s'empara de lui quand il lui dit qu'il restait.« Merci de rester... ».

Et maintenant ? Wade ne savait pas vraiment comment agir. C'était bien beau de vouloir que Cassandre reste mais rester pour quoi ? Voulait-il en parler ? N'était-ce pas trop tôt pour discuter de tout ça ? Fallait-il battre le fer pendant qu'il est chaud ? Il ne savait pas mais la présence du blond le rassurait. L'avocat avait l'impression qu'il ne traverserait pas cette épreuve seule. « Tu n'as pas à t'excuser... Je comprends » Il voulait le prendre dans ses bras, l'embrasser de nouveau, le caresser, le déshabiller, lui faire l'amour tout de suite dans ce hall mais c'était son instinct primaire qui lui disait ça. Et il n'allait certainement pas l'écouter. La situation était plutôt délicate et le sexe n'allait sûrement rien arranger, tout du moins pour le moment. Déposant un léger baiser sur les lèvres de l'infirmier, Wade lui prit la main et l'entraîna vers le salon « On a l'air de deux idiots ici... Viens, on va en discuter dans le salon » L'américain ne saurait expliquer ce qu'il ressentait en sentant ses doigts enlacés avec ceux de Cassandre. Ça semblait si naturel et anodin pour certains alors que pour l'avocat, c'était des gestes qu'il n'avait plus l'habitude de faire depuis longtemps. Ils s'installèrent sur le canapé et Wade se tourna pour se mettre en face de Cassandre

« Tu sais, j'ai hésité à aller te rechercher il y a quelques minutes. Je pensais aussi que le fait que tu partes était la meilleure solution ! Je suis comme toi, j'essayes de ne pas m'attacher parce que je pense qu'être avec quelqu'un, c'est une faiblesse. Mais là, après que tu m'aies embrassé, je pouvais pas... » Il se tût quelques secondes laissant le temps à Cassandre et à lui-même d'assimiler ce qu'il venait de dire. Il se surprenait lui-même à parler de la sorte. Ce n'était pas le Wade de d'habitude et ce Wade-là n'existera peut-être plus. Lâchant un petit rire pour cacher sa gêne, il prit la main de l'infirmier pour jouer avec. « J'ai toujours voulu trouver un homme au fond de moi... Bien que je clame haut et fort que ma vie me convient comme elle est ! On a tous besoin de quelqu'un et j'en ai marre de me réveiller tous les matins tout seul ou avec un inconnu à mes côtés... ». Il essayait d'expliquer sa situation au français mais c'était dur. Il faisait une pitoyable plaidoirie à l'instant même alors que c'était lui qu'il était en train de défendre.

« Tout ça pour dire que tu es peut-être cet homme... J'ai besoin de recul pour y réfléchir mais je veux être honnête avec toi ! Tu me plais que ce soit physiquement ou mentalement. Jamais un homme a eu un tel effet sur moi. Cependant, je veux être certain de me sentir prêt à m'engager dans quelque chose avant. ». Il le regarda dans les yeux. Il se blottit contre lui, soupirant d'aise. Il aimait l'odeur de Cassandre, il aimait sa peau et dans son fort intérieur, il espérait qu'il était prêt ! Prêt à commencer une nouvelle vie, à mettre entre parenthèse ses principes ridicules...« Je sais que tu as souffert, il n'y a pas que moi dans l'équation mais je voulais que les choses soient claires entre nous. On a besoin tous les deux de temps, pour réfléchir pour peser le pour et le contre mais je ne veux pas te perdre ! Tu es mon dernier ami si on veut et j'aimerais que tu le restes quoiqu'il arrive... »

Je n'étais pas parti. L'envie de fuir s'était dissipée en même temps que Wade s'était rapproché de moi. Collé l'un à l'autre, je le regardais sans pouvoir détacher mes yeux des siens. C'était ce petit moment où aucun des deux ne pouvait s'empêcher de fixer l'autre, de le regarder simplement et voir dans ses iris le désir que l'envahit. C'était appréciable, très appréciable même. Il n'y avait pas à dire, j'étais magnifiquement bien contre lui. Comme je lui dit, je resterais. Je ne partirais pas. Je ne m'enfuirais plus et je ne le quitterais que s'il me demandait de le faire. « Merci de rester... » Je lui souris. Que pouvais-je dire ? Que pouvais-je faire ? J'étais dans un état de plénitude totale. J'étais bien. J'étais détendu. Cela ne m'était pas arrivé depuis Aaron, depuis le début de notre relation avant que tout ne soit gâché par sa faute. Aujourd'hui, j'avais pris du recule, et même si je ne lui pardonnais pas son infidélité en tant que petit-ami, mon meilleur ami me manquait. J'étais perdu depuis des mois et, désormais, je voyais un soupçon de lumière grâce à Wade. C'était étrange de dire ça mais c'était bien ce que je ressentais. Nous étions sorti quelques fois ensemble. Nous avions été boire quelques verres et aujourd'hui tout se bousculait car ce baiser avait tout changé.

Mais j'avais peur. J'étais effrayé par les relations amoureuses. Mes anciennes déceptions m'avaient touché plus profondément que je ne l'avais cru. M'engager était devenu un processus bien plus difficile après de multiples échecs sentimentaux. Aujourd'hui, je me révélais à l'américain et c'était une bonne surprise pour moi comme pour lui probablement. « Tu n'as pas à t'excuser... Je comprends. » Je m'étais protégé depuis ma rupture avec Aaron. J'avais construis cette carapace autour de mon cœur brisé pour empêcher quiconque de le détruire à tout jamais. Je m'étais amusé, beaucoup trop à mon goût maintenant que j'étais totalement clean. Changeant presque de partenaire tous les soirs, je vivais sans attache, je vivais juste pour le plaisir de la chair. Pas d'attaches. Pas de sentiments. Pas de déceptions. Pas de larmes. C'était primaire, limite sauvage mais j'en avais profité avant de tomber encore plus bas et de remonter, finalement, à la surface. Cependant, tous ces mois de débauches était remis en doute ce soir. Wade était l'homme parfait. Il était mon homme parfait, en tout point, et lorsque ces lèvres effleurèrent à nouveau les miennes, je me sentais tout simplement heureux. « On a l'air de deux idiots ici... Viens, on va en discuter dans le salon. » M'attrapant la main, il m'entraîna dans son salon. je souriais, encore et toujours. Son geste était si simple, si généreux que nos doigts enlacés semblaient naturels. C'était déconcertant et amusant à la fois. C'était étrange et pourtant si habituel. Ainsi, je me laisser traîner jusqu'à son canapé, avec lui, contre lui.

« Tu sais, j'ai hésité à aller te rechercher il y a quelques minutes. Je pensais aussi que le fait que tu partes était la meilleure solution ! Je suis comme toi, j'essaye de ne pas m'attacher parce que je pense qu'être avec quelqu'un, c'est une faiblesse. Mais là, après que tu m'aies embrassé, je pouvais pas... » Je l'écoutais attentivement, me posant face à lui et le fixant dans les yeux pendant qu'il me parlait à son tour de ses doutes sur ce rebondissement inattendu. Il prit ma main. Je baissais alors mon regard dessus alors qu'il jouait avec. Un sourire en coin apparut sur mon visage. Je craquais définitivement pour lui. « J'ai toujours voulu trouver un homme au fond de moi... Bien que je clame haut et fort que ma vie me convient comme elle est ! On a tous besoin de quelqu'un et j'en ai marre de me réveiller tous les matins tout seul ou avec un inconnu à mes côtés... » Tout ce qu'il me disait était parfait. Comment lui résister ? Il était si... Et il avait ce... Il était adorable, en somme. Et d'une certaine manière, nous nous ressemblions. Moi aussi j'en avais marre d'être seul, de ne pas avoir un homme à mes côtés. Mon homme. Celui avec qui je me réveillerais tous les matins, celui avec qui je partagerais ma vie. J'avais des rêves, des désirs et il semblerait que le jeune Eastwood avait à peu près les mêmes que les miens. J'étais conquis. « Tout ça pour dire que tu es peut-être cet homme... J'ai besoin de recul pour y réfléchir mais je veux être honnête avec toi ! Tu me plais que ce soit physiquement ou mentalement. Jamais un homme a eu un tel effet sur moi. Cependant, je veux être certain de me sentir prêt à m'engager dans quelque chose avant. » Je me mordis la lèvre inférieur tout en remontant mes yeux vers le visage de Wade. Je posais mon autre main sur la sienne. Je la caressais. « Je sais que tu as souffert, il n'y a pas que moi dans l'équation mais je voulais que les choses soient claires entre nous. On a besoin tous les deux de temps, pour réfléchir pour peser le pour et le contre mais je ne veux pas te perdre ! Tu es mon dernier ami si on veut et j'aimerais que tu le restes quoiqu'il arrive... » Le temps était la solution. Avec la précipitation, nous aurions pu aller plus loin. Mais sortir avec un avocat, c'est-à-dire un homme raisonné et raisonnable, était finalement une bonne chose puisqu'il connaissait parfaitement les compromis.

« Tu me plais aussi beaucoup, Wade... Sinon, je n'aurais pas été aussi réceptif à ton baiser contre ta porte d'entrée. » C'était sincère. Il me plaisait énormément. Beaucoup plus qu'il ne l'aurait fallu alors que je sortais de mois de débauches, de sexe et de drogue. « Tu veux qu'on réfléchisse, qu'on fasse le point tous les deux de notre côté... Je suis d'accord. Pour une fois, je n'agirais pas sous l'impulsivité. J'veux faire ça bien. Parce que t'es quelqu'un de bien. » Je déposais ma main sur sa joue et la glissais finalement jusqu'à ces lèvres. « Je n'espère plus grand chose maintenant. Donc il arrivera ce qu'il devra arriver. Mais quoi qu'il arrive, on restera ami. J'te le promets car c'est ce que je veux aussi. Je ne veux pas te perdre. » Je soupirais. L'idée même de ne plus le voir, de ne plus partager de moments ensemble me donnait des frissons. Si nous étions fait pour être ensemble, cela arriverait. Si, au contraire, nous devions rester que des amis, nous le resterions sans que je m'y oppose. « Wade... » J'approchais alors mon visage du sien et mes lèvres vinrent à la rencontre des siennes. Je le serrais ensuite dans mes bras, me collant à lui dans cette étreinte. « T'es vraiment un homme parfait...pour moi. » Lui chuchotais-je dans le creux de son oreille avant de me reculer, en déposant un baiser sur sa joue.

Mes yeux bleus dévièrent alors vers la tâche de vin sur son sol. Je riais légèrement. « J'suis vraiment désolé pour...ça. » Je souris. J'étais parfois maladroit et je le regrettais. « Tu crois que je pourrais avoir un autre verre ou je devrais me satisfaire de ceux que j'ai déjà bu ? » J'étais d'humeur taquine, maintenant que tout était clair entre nous. Nous allions réfléchir. C'était le mieux à faire et nous nous retrouverions plus tard pour que tout soit enfin clair entre lui et moi. C'était une attitude responsable, adulte et réfléchie. Chose dont je n'avais pas l'habitude mais qui semblait tout à fait naturel pour l'américain.

Cassandre LEFEVRE & Wade EASTWOOD ϟ « Give me something I can believe .» When you try your best but you don't succeed. When you get what you want but not what you need. When you feel so tired but you can't sleep. Stuck in reverse. And the tears come streaming down your face. When you lose something you can't replace. When you love someone but it goes to waste. Could it be worse? Lights will guide you home And ignite your bones. And I will try to fix you


Les choses se décantaient, petit à petit. Tout était dans le dialogue et même si Wade était un avocat, il était loin d'être un spécialiste quand le sujet se portait sur les sentiments. Cassandre avait finalement décidé de rester, au plus grand soulagement du brun. Il ne sait pas comment il aurait réagi si le français avait décidé de partir. Sentant qu'une discussion délicate allait suivre, Wade entraîna le blond vers le salon. Chaque contact de leur main, de leurs lèvres ne faisaient que renforcer l'idée qu'il avait des sentiments pour l'infirmier. Wade avait peur de ce mot : "Sentiment" ! C'était un mot tabou dans la vie qu'il menait mais désormais, il allait sûrement devoir faire avec... S'asseyant sur le canapé, il prit la parole. Voulant se soulager de tout ce qui le tracassait. Il avait compris que Cassandre attachait beaucoup d'importance sur l'honnêteté. Ses anciennes conquêtes l'avaient trahi et étaient responsables de la situation du bel infirmier. Dévoilant ses doutes, son besoin de prendre du temps pour faire le point, les sentiments qu'il portait pour le français, Wade remerciait intérieurement le blond de ne pas l'avoir interrompu.

Une fois sa tirade terminée, il le regarda toujours la main de Cassandre en main. Il aimait le contact de sa peau et il s'imaginait déjà caresser la moindre partielle du corps du français. Ses pensées étaient contradictoires par rapport à ce qu'il venait de dire mais il n'en restait pas moins un homme. Un homme avec des besoins et des envies... Et là, il avait envie d'une seule personne : Cassandre. Ce dernier prit la parole et dés ses premiers mots, le brun arracha un léger rire. Leur baiser allait rester longtemps en tête. Le laissant continuer comme ce dernier avait fait, il se contenta d'hocher la tête et approuver ses paroles. Ils étaient sur la même longueur d'onde.« Je suis quelqu'un de bien ? Tu ne sais pas à quel point ça me fait plaisir de t'entendre dire ça... Je commençais à en douter ! ».

Wade sourit doucement alors que Cassandre reprit la parole. Sa certitude qu'ils resteraient amis le rassura. Même si les choses ne seraient peut-être pas pareilles s'il s'avérait qu'ils ne se mettent pas en couple. Mais ça ne servait à rien d'y penser là, tout de suite. Le regardant dans les yeux, il frissonna en l'écoutant prononcer son nom et se laissa mener jusqu'à son visage. de nouveau, ils s'embrassèrent et l'avocat sentit son ventre vacillé. Collé à lui, il aurait aimé rester comme ça pour toujours. Lorsque le baiser prit fin, il sourit aux mots chuchotés à son oreille. Du tac au tac, il s'avança vers l'oreille du blond « Toi aussi, Cassandre... » Il ne mentait pas. A ce moment précis, il le pensait, il le pensait réellement. Il avait beau être raisonnable et avoir dit avoir besoin de temps. Il savait que si Cassandre n'arrivait pas à le faire changer, les autres n'y arriveraient pas. Suivant le regard de l'infirmier, il sourit et lâcha lui même un rire. Le regardant, il se mordit la lèvre inférieur et fit semblant de réfléchir : « Je pense qu'on a bien mérité un bon verre de vin... » L'américain se leva et prit la bouteille de vin. Servant deux verres, il tendit un verre au blond et se blottit contre lui.

« On trinque à quoi ? » Souriant, il s'approcha du français et Wade déposa de nouveau un baiser sur ses lèvres. Il était en train de devenir accro aux lèvres de l'infirmier. Se détachant, il posa une main sur le torse du blond et caressa celui-ci avant de se détacher un peu « Tu veux que je t'avoues un truc ? Je suis ravi qu'on ait décidé de prendre notre temps mais je crois qu'il faut que j'évite de t'embrasser... ». Avalant une gorgée de vin, il regarda le blond, le détaillant. Beaucoup n'aurait pas hésité avant de se jeter sur lui et une partie de lui regrettait le fait d'être aussi sérieux et de ne pas s'être laissé aller à ses envies.

« Tout me plaît chez toi et les gens me traiteraient fou s'il me voyait hésité à tenter quelque chose avec toi... ». Il rit légèrement avant de boire de nouveau une gorgée du liquide. Que devait-il faire maintenant ? Ils avaient décidé de réfléchir mais Wade avait dû mal à se comporter comme un simple ami. L'avocat avait envie d'embrasser le blond, le caresser, lui faire des choses peu catholiques mais il ne pouvait pas. Pas encore...

Oui, Wade me plaisait. J'étais même incontestablement attiré par lui. Il était parfait pour moi. Comme je le lui avais chuchoté à l'oreille, c'était l'homme idéal pour moi. Il était posé, responsable et même si son travail et ses recherches passaient avant tout le reste, l'avocat restait un homme comme j'en rêvais. Tomber sur lui relevait presque du miracle. Qu'il m'accoste dans un bar alors que j'étais accompagné de ma jeune sœur était presque inimaginable. Pourtant, tout était arrivé. Nous nous étions croisés, rencontrés et nous avions flirté pour finalement en arriver où nous en étions actuellement dans son appartement. « Toi aussi, Cassandre... » M'avait-il répondu dans un même chuchotement à l'oreille. Je souris. Sa réponse était simplement parfaite. Il était l'homme que j'espérais avoir et j'étais celui dont il avait envie. Je ne pouvais être plus heureux et même si nous avions dit que nous prendrions le temps de réfléchir, j'étais bien à ses côtés. C'était inexplicable, j'étais juste bien avec lui. Quoi de plus plaisant que d'être avec un homme qui vous appréciait et vous attirait à votre juste valeur en connaissant, en plus, votre passé assez noir... Le jeune Eastwood était décidément une perle rare. Une perle si rare que je n'avais pas envie de la voir s'échapper et rouler pour ne plus m'appartenir.

« Je pense qu'on a bien mérité un bon verre de vin... » J'acquiesçais d'un signe de tête, le regardant faire. Mon regard suivit même sa colonne vertébral pour atterrir ensuite sur son postérieur qu'il m'offrait presque sur un plateau d'argent en attrapant la bouteille de vin et les deux verres sur la table basse. Mes yeux se relevèrent lorsqu'il se retourna pour m'offrir un verre de rosé. J'espérais simplement qu'il ne m'est pas vu faire. Wade se blottit contre moi. « On trinque à quoi ? » Je fis mine de réfléchir pendant l'américain se rapprochait de moi. Pour être franc, je n'avais aucune idée d'une quelconque raison à trinquer et le baiser de Wade, ajouté à ses caresses ne m'aidaient pas à trouver. « Heu, bah... Au reste, heu, de notre soirée ? C'est pas mal, non ? » Nous trinquions et je bus une gorgée de vin. L'avocat se recula et je le suivais du regard avant de reposer mon attention sur son salon et plus précisément sur sa fenêtre par laquelle je pouvais voir le ciel étoilé. Il reprit la parole et je tournais mon visage de sa direction pour l'écouter. « Tu veux que je t'avoues un truc ? Je suis ravi qu'on ait décidé de prendre notre temps mais je crois qu'il faut que j'évite de t'embrasser... » Je rougis tout en me mordant la lèvre inférieur. Comme lui, j'aimais ces baiser, j'aimais l'embrasser. Je devenais, moi aussi, dépendant de ces douceurs, de ces baisers, de ces caresses. C'était si plaisant d'être l'objet de convoitise d'un homme, d'être celui qu'il désirait plus que tout que j'aurais pu, comme lui, ne pas pouvoir me retenir. Je bus une autre gorgée de vin. Boire au lieu de flancher. Nous avions décidé de prendre notre temps, nous prendrions notre temps et je prendrais une gorgée de vin à chaque qu'une envie pourrait venir entraver ce compromis que nous avions décidé. « Tout me plaît chez toi et les gens me traiteraient fou s'il me voyait hésité à tenter quelque chose avec toi... » Je portais à nouveau mon verre à mes lèvres et je respirais lentement pour ne pas céder. Cependant, je ne pus m'empêcher de poser ma main sur sa joue. « J'te l'ai déjà dit, tu serais l'homme parfait pour moi. Mais on a décidé tous les deux d'y réfléchir et de prendre notre temps. » Verre en main, je le portais encore une fois à ma bouche. A ce rythme, je finirais saoule en moins d'une heure. « On prendra donc notre temps et on profitera de notre soirée ensemble... » Je caressais son visage du bout de mes doigts et posais mon verre à terre avant de m'asseoir en tailleur face à Wade. Je l'embrassais tendrement.

Cassandre LEFEVRE & Wade EASTWOOD ϟ « Give me something I can believe .» When you try your best but you don't succeed. When you get what you want but not what you need. When you feel so tired but you can't sleep. Stuck in reverse. And the tears come streaming down your face. When you lose something you can't replace. When you love someone but it goes to waste. Could it be worse? Lights will guide you home And ignite your bones. And I will try to fix you


Ça semblait si facile maintenant que les choses avaient été dites. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps avant d'en parler ? Pourquoi fallait-il qu'ils en arrivent à un point de rupture pour qu'ils puissent enfin parler de ce qui les tracassait. Bien sûr, rien n'était encore joué ! Wade avait encore des dizaines d'incertitude et d'appréhension sur la suite des évènements parce qu'il savait où ça devait les mener : Cassandre et lui, en couple ! Dans sa tête, c'était quelque chose d'inacceptable mais dans son cœur, c'était une toute autre histoire. Il voulait Cassandre et ce n'était pas simplement une attirance physique, non c'était quelque chose de plus fort et c'est ça qui foutait la trouille à l'avocat. Il avait peur de ne pas savoir gérer, de ne pas être à la hauteur de ce qu'attendait le français. Ce dernier l'idéalisait un peu de trop aux yeux du brun mais il le laissait faire : Après tout, c'était agréable de se sentir apprécié !

Revenu dans le salon, Wade leur servit de nouveau du vin. Acquiesçant aux paroles de l'infirmier, il trinqua avec ce dernier.« Au reste de notre soirée et à un avenir prometteur... ». Souriant, il avala une gorgée du liquide alcoolisé et reposa son verre. Alors qu'un baiser vînt entrecouper leur discussion, Wade avoua ce qu'il avait sur le cœur. Les baisers du français le rendait accro, nerveux et il avait peur de perdre le contrôle, de ne pas se tenir à l'engagement qu'il avait pris. Il ne voulait pas foutre tout en l'air à cause de ses envies mal placées. Il aurait, il l'espérait, tout l'occasion de les satisfaire plus tard. Mais là, ce n'était pas le moment et ça pouvait définitivement tout gâché entre eux, avant même que ça n'ait vraiment commencé.

Le brun ne cessait de parler, parlant de ses doutes, de ce qu'il ressentait. Il n'était pas le genre d'hommes à trop se dévoiler surtout lorsqu'il était question de sentiments mais là, c'était une grande première pour lui. Prendre la décision de réfléchir à l'idée de créer quelque chose avec un autre, c'était un énorme pas, peut-être un trop grand pas... « Je sais Cassandre, je sais... » Il en venait même à l'idée de regretter ses paroles à ce moment précis. Il avait la désagréable impression d'être un adolescent devant sa première copine, qui avait du mal à gérer ses hormones. Il se sentait incroyablement stupide mais il ne contrôlait rien du tout ! « Tu as sans doute raison ! » L'américain arracha un sourire et but une nouvelle gorgée de son verre. La main de l'infirmier le troublait et il ne savait pas s'il arrivait à le cacher. Elle était douce et ce petit geste affectueux le chamboulait plus qu'il ne devrait. C'est alors que Cassandre brava l'interdit. Avançant ses lèvres, il l'embrassa de nouveau. Les mêmes sensations envahirent Wade qui ferma les yeux. Après quelques secondes, il recula :

« On ne devrait pas... » Le regardant dans les yeux, il se mordit la lèvre, allant presque jusqu'au sang. Un combat intérieur s'était engagé chez l'avocat. Et malheureusement pour lui, la raison n'était pas en train de gagner. Ils étaient encore proche et lorsqu'il effleura les lèvres de Cassandre avec ses doigts, un déclic se fit en Wade. Attirant le français contre lui, il plaqua ses lèvres contre celles du blond et l'embrassa avec la même passion que sur le palier de son appartement. Sa langue se fraya un chemin jusqu'à celle du blond et partit valser avec celle-ci. Wade n'était plus le maître, tout du moins c'est l'impression qu'il avait. Ses mains qui s'étaient posés autour du cou du blond, glissèrent le long du dos et passèrent sous le tee-shirt du blond. La passion avait triomphé de la raison chez l'américain et ce dernier ne savait pas du tout où ça allait les mener...

C'était difficile de ne rien tenter de résister à cette grande tentation. Wade était un très bel homme et il avait un charme fou qui ne me laissait pas indifférent, au contraire. J'aurais pu succomber facilement. J'aurais pu aller beaucoup plus loin fut un temps. A l'heure actuelle, nous aurions pu déjà être nu et nous offrir l'un à l'autre. Mais ça, c'était l'ancien Cassandre, celui qui se droguait et qui n'en avait rien à foutre des sentiments. Aujourd'hui, j'étais différent. J'étais moi et je prenais mon temps pour ne pas souffrir inutilement. J'étais prudent. Nous pourrions même dire méfiant. Oui, j'étais méfiant des hommes que je rencontrais. Pourtant, je voulais y croire. Je désirais croire en la possibilité d'un nouvel amour. L'américain était bien parti pour y parvenir mais nous avions tous les deux décidait de prendre notre temps pour réfléchir à la meilleure décision pour nous deux, pour lui et moi. Le jeune Eastwood me révéla alors ses sentiments à mon égard. C'était inespéré et plaisant. Je rougis. Mais nous avions décidé de prendre notre temps. Nous devions prendre notre temps car tout ne devait pas se faire dans la précipitation. Mes deux dernières relations sérieuses s'étaient presque construites sur un coup de tête et elles s'étaient terminées brusquement. En cet instant, je pouvais faire que tout change en résistant à mes envies, en ne consommant pas le désir que j'avais soudainement pour Wade.

« Je sais Cassandre, je sais... » Nous devions prendre notre temps. C'était la décision que nous avions pris et je voulais m'y tenir pour avoir une chance d'aller beaucoup plus loin que mes relations amoureuses précédentes. Qui sait peut-être était-il le bon ? Peut-être que cet avocat était l'homme idéal ? Et je ne pourrais en être sûr qu'à travers différents rendez-vous et non pas en nous unissant dans une union charnel. « Tu as sans doute raison ! » Je ne savais pas si j'avais raison. Pour la première fois, je n'en savais rien car j'avais tout un tas de questions, de contradictions dans ma tête. Le cœur a ses raisons que la raison ignore. Mon cœur me disait des choses et ma raison m'en disait d'autres. Je devais choisir qui écoutait et la raison avait pris le dessus. Enfin, c'était ce que je croyais jusqu'à ce que mes lèvres viennent effleurer celles de Wade. C'était si bon. Mon cœur avait parlé mais ma raison avait vite pris le dessus. Je me reculais de l'américain.

« On ne devrait pas... » Lui aussi sentait le coup venir. Je ne savais pas quoi dire. Mais ce baiser était divin. J'en redemanderais encore et encore. Les lèvres de Wade étaient si douces, si exquises. Dans ces conditions, il était difficile de résister. « Je sais... » Murmurais-je. Je me sentis cependant entrainé vers l'avocat sans pouvoir y faire quelque chose. Il m'embrassa passionnément. Je ne résistais pas. Je ne contrôlais même plus rien. L'américain avait pris le dessus sans que je ne puisse intervenir. Sa langue rencontra la mienne. J'étais presque au septième ciel. Collé à Wade, je me laissais complètement faire. Je le laissais glisser ses mains dans mon cou, puis descendre le long de mon dos avant qu'elles ne glissent sous mon tee-shirt. Je le sentais tirer dessus comme s'il désirait le retirer. Mon vêtement se soulevait. Je ne disais toujours rien. Pourtant quelque chose me tiraillait. « Wade... » Son prénom sortit tout seul de ma bouche et ce n'était pas par plaisir que je l'avais dit. Je voulais qu'il s'arrête qu'il n'agisse plus comme ça. La raison devait être notre mode d'emploi et, là, ce n'était pas le cas. Le désir, la passion et l'envie étaient en train de naître en chacun de nous et ce chemin pourrait nous conduire à notre perte. Nous devions arrêter là. « Wade, non. Arrêtes-toi, s'il te plaît. » Dire ces mots étaient difficiles car c'était ce dont j'avais envie. « On avait dit qu'on ne ferait rien... Il serait mieux que je parte... Pour nous deux, c'est le mieux à faire, je crois. » Je me redressais, remettant ensuite mon tee-shirt en place. Pour la troisième fois de la soirée, j'emprunterais la route menant à sa porte d'entrée pour véritablement la franchir cette fois-ci. « Si je reste, on sait très bien ce qu'il va se passer. Et je ne veux pas. Enfin, si je le veux, mais il ne faut pas et je préfère partir plutôt que d'aller trop loin avec toi. On y réfléchit. Comme on avait dit. D'accord ? » J'embrassais une dernière fois ces douces lèvres. Je me levais du canapé, attrapais ma veste et me dirigeais vers la sorties. Je me tournais une dernière fois vers Wade. « J'ai passé quand même une excellente soirée. » Lui dis-je en le fixant droit dans les yeux pour lui montrer ma sincérité. « On se rappelle plus tard. Quand on aura mis tout ça au clair. Ok ? » Il acquiesça d'un signe de tête et je quittais définitivement son appartement pou la soirée. Je pris un grand bol d'air une fois dehors et je jetais une dernière fois mon regard en direction de la fenêtre de l'appartement de l'avocat. Je marchais et quittais le 15ème arrondissement pour retourner chez moi.

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