Naitre le jour même de Noel, N'est ce pas une chance ? Combler de bonheur deux personnes, deux âmes-soeurs qui après de longues années d'attentes, ont enfin la chance de tenir leur bébé entre leurs bras, est une chose merveilleuse. Ainsi, nous pouvons imaginer dans quel monde d'amour je suis né. Mes parents m'ont donné le nom de Tyron Alexander James. Ainsi donc vous connaissez mon nom. Je ne peux pas dire que ma vie est semée d'embuches, ni pleine de succès. Disons que je suis un être humain tel que vous l'êtes tous aussi. Je suis l'ainé d'une famille de trois garçons. Mes parents, après six ans d'attente ont enfin pu connaitre le bonheur d'élever le fruit de leur amour. Ce fut le premier bonheur de leur vie. S'en suivirent deux autres, à un an d'intervalle. Mes frères, Chris & Maxim sont assez différent de moi. Cependant, je crois ne pas être objectif. Il me semble qu'hormis les jumeaux tous les frères sont assez différents. Mon enfance n'a pas été la meilleure qu'il soit. Né dans un quartier miteux, mes parents n'ont pas toujours pu m'offrir ce que je souhaitais. Cependant ils se sont toujours battus pour qu'on possède tout ce qu'il fallait pour combler nos besoins, n'hésitant pas à se priver afin de nous offrir quelques cadeaux pour le simple fait de nous voir sourire. Heureusement cette période misérable n'a pas duré bien longtemps.

Une fois sortis des problèmes financiers grâce au nouveau travail de mon père, J'emménagea dans une nouvelle maison bien plus grande, cette fois ma vie changea pour la première fois. Fréquentant les bancs d'une école réputée, j'y suivis une scolarité sans problèmes. Ce ne fut qu'à l'adolescence que de nouveaux problèmes survinrent. A quinze ans, alors que je rentrais à la maison à pied accompagné de mon petit frère Maxim, ma vie bascula lorsqu'un homme ivre au volant de sa Mercédes, percuta mon frère. Les habitants de la rues et témoins, bien qu'ils aient rapidement réagis ne purent sauver la vie de mon cadet. Je garda longuement l'image de son visage, Paisible , les yeux ouverts me regardant comme pour me dire qu'il partait dans un monde meilleur. Bien entendu nous pouvons nous détester mais perdre sa moitié reste la chose la plus dure à accepter. D'autant plus que de perdre un enfant. Mes parents renvoyèrent la faute sur moi. Ils me délaissèrent, me jugeant coupable de la mort de Maxim. Je décida quelques mois après sa mort, par culpabilité, de quitter le domicile familial. Je commença une vie de débauche. Vivant dans la rue, je n'eu aucun contact avec ma famille, Jusqu'à ce que je ne croise un ami qui m'annonca que mes parents s'étaient aussitot lancés à ma recherche. Retrouvant de nouveau l'amour de ma famille, je rentra à la maison, où ma mère me serra contre elle, s'excusant de toutes ses erreurs. Je n'oublia cependant jamais cette période de ma vie. Par honte d'avoir vécu à la rue et par culpabilité de n'avoir pas pu protéger mon frère, Je décida de taire cette partie de ma vie.

A mes seize ans, la foudre s'abattit de nouveau sur ma famille, Mon père tomba gravement malade et eu besoin de soin. Trois fois par semaines, entre mes cours, je me rendis à son chevet dans un grand hôpital de Paris. A l'heure où ma vie prenait un tournant catastrophique, je fis la rencontre de ma vie au hasard d'une rue. Pour la première fois de mon existance, mon intuition ne m'avait pas trompé, la jeune femme rencontrée nommée Céliane était vraiment la femme dont je rêvais. On se retrouva quelques fois, forcant le hasard en attendant de l'apercevoir en descendant du bus . Je vécu la plus belle histoire de ma vie à ses cotés, notre amour me paraissait invincible jusqu'à ce qu'elle ne me quitte pour des raisons purement personnelles. La déception fut grande mais je n'oublia jamais cette femme, n'accordant dès lors que peu d'importance aux autres femmes. A l'âge de dix-sept ans, Je passa mon bac pour la seconde fois, l'ayant raté précédemment suite à un décrochage scolaire. Je l'obtins avec une bonne mention qui me fit retrouver le sourire. Je me lança alors dans la vie active, Passionné de basket, j'en fis une partie de mon métier. Parralèllement, Je suivis des études à l'école du feu afin de devenir pompier. Après avoir retrouvé Céliane et l'avoir de nouveau perdue, je garda quelques contacts en cachette avec la jeune femme. L'aimant profondément, toujours prêt à lui demander sa main , je désespéra de vivre mon amour au grand jour à ses cotés. Mais je ne pouvais l'obliger à me choisir au dépends de sa famille.




Samedi, 23h25.
Assis dans le sofa , en chaussette, une bière prèsque chaude à la main, je regardais naivement le match de basket retransmit à la télé sans réellement regarder les points. Je ne savais même plus qui menait, si la mi-temps était passée ou non. Mes pensées étaient ailleurs. Je n'entendis même pas la porte s'ouvrir dans mon dos et mon frère entrer. Chris me frappa l'épaule et soupira. «Ty, tu vas rester longtemps chez toi ? Ca fait des jours que maman ne t'a pas vue. Tu lui avais promis de venir manger à la maison. Elle s'inquiète.. Et à vrai dire, moi aussi.» Je hocha la tête en signe de réponse. A quoi bon ajouter quoi que ce soit, je n'avais rien à dire. Je n'avais qu'une envie, rester seul et boire pour oublier. Cependant Chris ne semblait pas de cet avis. Me reprenant ma bouteille de la main, Il la reposa sur la table et s'assit face à moi, cachant l'écran. « Tu commences sérieusement à me taper sur les nerfs là. Je te parle ho ! Tu pourrais répondre !» «Je n'ai rien à te dire. Je n'ai rien à dire à personne, tout ce que j'aimerai c'est être au calme, boire ma bière et regarder mon match.» Dépité, mon frère me regarda et soupira de nouveau. Il se frotta le visage.

« C'est Max c'est ça ?» Je ne répondis rien mais mes vieilles blessures du passé refirent surface d'avantage. Je grimaça pour r'avaler une crise de larme. Je n'aime pas pleurer. Je déteste montrer mes sentiments bien que parfois ils me rattrapent sans que je le veuille vraiment. Chris sembla avoir compris. Je me recroquevilla sur moi même et enfuit mon visage dans mes mains. «Ecoute ca fait des années .. Tu dois passer à autre chose.» «Tu ne l'as pas vu mourir Chris, tu ne sais pas ce que c'est tu n'imagines même pas ce que tu peux ressentir quand tu vois ton petit frère que tu es sencé protéger, mourir sous tes yeux, impuissant..» «Je suis désolée .. J'aurai préféré que ça se passe autrement..» «Laisse tomber.. Tu as raison , ça fait onze ans je dois passer à autre chose.» «Viens, On va faire un tour ! »

Sans réfléchir, je me leva et remis mes chaussures. J'enfila ma veste et sortis premier. Chris éteignit la télévision et ferma la porte derrière moi. On marcha, silencieusement d'abord sur les sentiers derrière la maison. Les mains dans les poches, j'observais mes pieds écraser les feuilles mortes sous mon poids. L'ambiance était tendue, électrique. Ce fut Chris qui, le premier brisa le silence qui me pesait. «Tu as des nouvelles de Céliane ?» Voilà que mon propre frère touchait mon point faible. Je ralentis et inspira profondément. «Je vais tirer une croix sur Céliane , Chris .. » «Pourquoi ça ?» «Ca fait des années que je l'attends .. Ca fait des lustres que je souhaite aller plus loin avec elle. Mais ses parents sont un frein à notre relation. Je ne veux pas lui demander de les quitter pour moi, alors je vais m'éloigner moi même.» Chris s'arrêta et me regarda étonné. « Ne me dis pas que tu vas abandonner si près du but ..» «Si près du but ? je ne me suis jamais sentit aussi loin d'elle que maintenant. On se voit en cachette, On s'aime en cachette et encore, je ne suis même plus sûr qu'elle m'aime réellement. On ne se câline plus, on ne s'embrasse plus et dieu sait que je meurs d'envie de l'embrasser à chaque fois que je la croise. Mais je ne peux pas.» «Mais tu l'aimes Ty' ! Tu voulais te reconvertir pour elle, tu voulais lui demander sa main à 16 ans et encore à ce jour, tu as la bague de fiançailles ! Ne me dis pas que tu veux vraiment tirer une croix sur elle, tu mens.» «Je l'aime.. Bien sûr que je l'aime. Mais je ne veux pas cacher mes sentiments pour elle. Je veux l'aimer et l'embrasser quand je le veux sans devoir prendre garde aux gens qui nous entourent. Je veux pourvoir la serrer dans mes bras et fonder ma propre famille. Mais apparemment c'est pas avec elle que je devrais le faire. Et crois moi que c'est avec regret que je dis cela.» Chris s'assit sur un banc proche de lui. Il resta silencieux un moment comme s'il avait plus de mal à encaisser la nouvelle que moi même. Je le rejoignis et m'assis en regardant le lac se prolonger devant nos yeux.
«Moi qui étais certains que vous alliez vous marier un jour.. je tombe un peu des nues, Mais je comprends. Comment et quand va tu lui dire ?» «La prochaine fois que je la verrai. je ne veux absolument pas lui dire tout ça par texto, c'est bien trop impersonnel. Je veux lui faire face et lui expliquer. Le comment, Je ne sais pas trop. J'ai peur qu'elle croie que c'est son style de vie qui pose problème. Mais ce n'en est rien. C'est pas du tout le cas, je suis tombé amoureux d'elle ainsi et je l'aurais épousée ainsi aussi.» « Mais tu es vraiment sur de ta décision ? » « A moins qu'elle ne me dise qu'elle accepte qu'on vive notre relation comme un couple normal, je suis décidé oui. Même si je suis conscient que je ne pourrai jamais plus aimer quelqu'un comme je l'ai aimé, je n'ai pas d'autre choix.. Je ne veux ni la torturer ni me torturer. Tu comprends peut-être pas ce que je ressens mais je n'aime pas tourner autour du pot alors que je suis si proche de l'atteindre. Je la veux pour moi et pas la voir fricotter avec des gens qui appartiennent à son groupe. » «Tu crois qu'elle "fricotte" avec un gitan ?» «Ses parents veulent qu'elle épouse l'un de leur culture, elle est magnifique, c'est la plus jolie des filles des environs, crois moi qu'ils sont des centaines à se bousculer pour avoir sa main. Et je suis jaloux de ça. Je voudrais que ses parents acceptent de me donner une chance. Mais ils semblent avoir quelque chose contre moi, je ne sais pas quoi. J'ai plusieurs fois voulu aller leur parler. Mais je sais pertinemment qu'ils me vireront de chez eux et à ce moment, Jamais plus au grand jamais je ne pourrais revoir Céliane. Et si je la revoyais ils la renieraient. Je ne veux pas que cela arrive. je sais ce que c'est de perdre sa famille.. Et je ne veux pas qu'elle ressente ça. Je veux avant tout la protéger. Alors si je dois la protéger , je le ferai de loin.» Chris me tapa amicalement dans le dos et me sourit. Il se leva et attrapa un ballon trainant sur le terrain près du lac. Il me le lança et me sourit. «T'es loin d'être un sale mec Ty', t'es même génial et toi aussi il y a des centaines de filles qui se bousculent à ta porte. Alors ne te renferme pas. Ta vie amoureuse tu l'auras.» «Mais je n'en veux qu'une seule ..» «Laisse faire le temps frangin. Si vous êtes fais l'un pour l'autre , toi et Céliane, vous vous retrouverez pour un quelconque évènement. Si pas, tu trouveras la bonne.» « Tu as sans doute raison petit frère.» «Allez, Bouge ton body et montre moi si t'es toujours aussi fort au basket !» Mis au défi, je me leva et couru vers le panier en driblant. En m'arrêtant pour un lancer franc, je fixa le panier. Mon esprit divagua , je pensa au visage de Céliane me souriant après avoir passé la nuit à se câliner, toujours aussi belle, radieuse. Je souris légèrement moi même en pensant à ce souvenir. Je me lança mon propre défi. Si je marque ce panier, je me bat pour Céliane. Si je le rate, je laisse tomber et je la laisse vivre sa vie. Ca faisait des lustres que je n'avais plus joué, abandonnant complètement ma passion. J'avais perdu la main depuis. Bien que je me rendais aux entrainement , je n'étais bon à rien. Le défi que je m'étais lancé n'était pas vraiment optimiste. Mais je gardais espoir. Regardant le panier, Je me concentra et lança le ballon. Je vis le ballon approcher du panier au ralentit. Cependant, Envers et contre tout, le ballon franchit le filet. Je le regarda s'écraser au sol, vainqueur. J'allais donc me battre pour garder la femme de ma vie à mes cotés, bien décidé à en faire ma femme.

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