RRRAAAAAHHHHHHHHHHHHHH!
Guttural certes, je l'admets que ce cri lancé n'est pas tout à fait ce que l'on peut appeler, un cri féminin, ni distingué d'ailleurs! Mais bordel, y'a des jours où juste, faut pas venir me faire chier! ça fait 4 heures que je suis sur ces réponses mail, pour le dossier Amnesty international, et quoiqu'on en dise de l'extérieur, non mon travail n'est pas le rêve sur terre! Bien loin de là même, parce qu'il y a toute cette communication avec ces journalistes aux ego sur dimensionnés à gérer! sans parler des attachés de presse... des femmes pour la plupart, qui sont juste des... pétasses! Non vraiment, la coupe est pleine. Et pour commencer cette journée, glorieuse (ironie), Romain... ce cher et pas du tout tendre Romain, n'a rien trouvé de mieux que de recouvrir mon écran d'ordinateur de post it ridicules! J'ai mit genre 30 minutes à tous les décoller!! Bon, je ne suis pas toute blanche non plus, mais avoir mit du poivre dans son café du matin, c'était pas une perte de temps au niveau de son travail!
Bref, je respire profondément, je ferme les yeux et je repren... NON!!! Je pousse un grand cri, cette fois ci oral... L'écran de mon ordi vient de s'éteindre!! Et je n'ai rien sauvegardé, j'allais le faire!!! Je tente par tous les moyens qui me sont connus de rallumer cette machine de l'enfer. Mais force et de constater que mon unité centrale ne répondait plus. Je me mange la main, ayant envie de juste hurler comme une démente. Mon rapport presse de 14 pages, fait avec amour, n'est plus... J'ai des envies de pendaison, je soulève le fil de ma souris. Non, définitivement trop court... Je pousse ma chaise de bureau, qui percute le mur de derrière. "Merde.." Je regarde la pendule hello kitty au dessus de ma porte, il est 17h déjà! Et je dois rendre ce rapport demain matin à la première heure... et mon ordinateur ne marche plus... soit... très bien, j'hoche la tête en réalisant tout ça. Je prends le téléphone et j'appelle le service informatique. "Romain?" Dis-je d'une petite voix mielleuse à souhait. "Tu pourrais passer à mon bureau?"

J'y avais mit beaucoup de douceur, mon plus beau ton, les plus belles formes. et lui? Tel un robot, me sort qu'il est 17h etc... C'est une blague?! Dans ce boulot j'ai apprit une chose, non il n'y a pas d'heure. TBWA est la seule agence de com et de pub ouverte h24 dans certains cas et quasiment 7/7 dans d'autres. C'est un boulot arasant, qui je dois le dire, me rend plus dingue que je ne suis sensée être! Et ces temps ci je dois dire que je mute avec les murs de mon petit bureau... plus là, que chez moi. Le travail ne fait pas tout, oui, mais pour de devenir directrice de campagne, il me faut ça! Et puis l'appartement actuellement, entre Jérémie et Hugo, il y a de quoi, préférer le bureau. Ils se font la guerre et voir mon mec et mon meilleur ami se pourrir, j'en ai juste un petit peu marre. Bref, ce saligot me raccroche au nez, du coup j'envoie valser mon stylo contre le mur, de rage pure. Avant d'aller le ramasser, de me rassembler, et de passer sous le bureau, en vue de débrancher cette maudite machine, pour voir ce qu'il se passera. On frappa à la porte de mon bureau et ce qui devait arriver, arriva, je me tapais la tête à la table, poussant un grognement de douleur, je sortis en m'appuyant sur ma chaise, le plus gracieusement possible vu que je suis en jupe! Je me frotte la tête, grimaçante en le regardant. Maudis soit ce que tu es, pensais-je alors. "Ouch..." Je m'arrête, pour sonder son expression, mi enfantine, mi mutine, avec de la condescendance... j'aime. "Oui, ce pu... mon ordinateur vient de s'éteindre... et pas comme j'aurais aimé, il faut que tu le rallumes... j'ai un rapport de 14 pages à rendre demain matin à 7h!" Je me levais, lui laissant la place, en lui montrant mon fauteuil. "S'il te plait..." Lui dis-je en grinçant des dents.

Il passa devant moi, avec cette expression de constipé sévère sur les traits, qu'il se mette à sourire et je le plombe! J'attrapais ma tasse à café, et commençais à boire, quand il me demanda une faveur, je m'étouffais avec le liquide clairement froid. Je toussais, les larmes aux yeux, le regardant interdite. "Une faveur? réellement?! C'est du travail Romain!! Un des plus grand dossier que je dois gérer de A à Z!!" éclatais-je alors sur lui. "Ce n'est ni drôle, ni marrant, ou encore tordant! Sais tu que ta blagounette m'a fait perdre 30 minutes que je ne récupérerais jamais!!" Oui j'étais en colère, mais pas contre lui à proprement parlé, j'étais en fait juste en pétard contre la terre entière! Si, si, la terre entière, dites vous que si l'être humain dans son entièreté n'était pas si avide de puissance, de pouvoir et autres, Amnesty International n'existerait pas! Si, je vous l'assure, alors que peut être je n'aurais pas de travail ici, ou alors si, mais je ferais des dossiers presse, com et pub pour des ventes de graines de lins bio, ou des vêtements faits en maïs à la main! La terre ne tourne pas rond depuis longtemps! Il me coupa dans mon élan de pensées intérieures. "en heure... supp..." Je serrais les mâchoires pour éviter de lui faire bouffer mon bureau et je souris à la place. "tu peux pas t'en empêcher! Romain bordel! Là c'est pas un jeu, j'ai besoin de récupérer mon travail..." Je posais les mains à plat sur mon bureau, face à face avec cette andouille rieuse, plongeant copieusement dans son regard, qui ne m'avait pas parut aussi hypnotique depuis longtemps. Grand silence, et j'esquissais un sourire en coin. "D'accord, qu'est ce que tu veux? En échange de tes bons services?" Capitulais-je enfin.

je ne compris pas tout de suite sa réaction, "tu as eu... com..." mais je percutais alors que penchée comme je l'étais, il avait une vue imprenable sur une partie de mon intimité. Je me relevais outrée de cette gaminerie, qui malgré tout, ou malgré ce qu'on pourra dire, est flatteuse, mais d'une étrange manière. "Pervers!" Lui lançais-je alors avec dédain. Comme si ça me gênait vraiment de me faire reluquer comme ça? Hein? A qui vais-je faire gober ça? Bref. Il se concentra sur mon pc, et je regardais en alternance son visage et mon pc, ayant plus tendance à le reluquer lui, dans un silence religieux. Je fis ce que toutes femmes, prises en flagrant délit de matage, auraient fait, je feignis la surprise, genre yeux grands ouverts, impression de biche prit dans les phares d'une voiture en pleine nuit, bouche pincée entre sourire et moue, et crispation presque comique sur le visage. "Alors... c'est quoi le problème..." Dis-je en tentant de reprendre mon sérieux. C'est marrant quand même, de ne pas réussir à être justement sérieuse avec certaines personnes! Avec lui, c'est juste impossible! j'ai tenté à maintes reprises et c'est ni fait, ni à faire... j'arrive pas à garder ce peu de sérieux qui me caractérise à certains moments. Comme une envie irrésistible de sans cesse chahuter comme une gamine... s'il était froid et pédant, voir juste étrange et borderline comme ses congénères, la question ne se poserait pas. Je serais distante, mais là... c'est juste pas possible! "Ce que j'ai omis de dire... c'est que j'ai pas eu le temps de sauvegarder..." Grand sourire sur les lèvres et posture de la gamine qui aurait fait une connerie.

Bon, je sais, je suis une calamité ambulante avec l'informatique, si ça ne tenait qu'à moi on taperait encore sur des machines à écrire. Ce serait tellement old school, je me plonge dans la pensée agréable, entendant presque le son caractéristique d'une machine à écrire m'effleurer les oreilles... ah... je suis tellement pas faite pour ce siècle! ou du moins cette époque. J'aurais adoré vivre avant la guerre, genre en 1930 dans ces eaux là. Il me sort encore de ma rêverie, et j'écoute ça pique, humour d'informaticien il va sans dire. J'arque un sourcil, croisant les bras sur ma poitrine. Il bidouille sur mon poste et je fais le tour du bureau, pour me placer derrière lui, regardant, que dis-je admirant avec contentement que mon rapport est sain et sauf! J'ai envie de crier de joie et de l'emb... non quand même pas. "Merci." Dis-je en appuyant sur le "ci" final. Oui ça évitera bien des choses... il se retourne et reluque encore mes seins. Je me mords la lèvre, un peu excédée, un peu. "Y'a le bois de vincennes si t'es en manque Romain... ou je sais pas moi, une poupée gonflable! Un film de cul... bref, tu as beaucoup d'alternative à ta perversion! J'ai le numéro d'un super psy si tu veux... aussi" Lui dis-je tout en restant pile au milieu du chemin. Je le regardais, sourire aux lèvres, contente de ma répartie... Bon ce n'était pas la meilleure certes, mais quand même! "Je peux accéder à mon bureau maintenant ou tu veux que je me penche encore?"

Je ne relevais pas sa théorie sur la psy qui parle de ses patients, ça n'en vaut pas le coup, surtout que c'est juste un moyen pour lui de remettre mes seins sur le tapis, ou plutôt dans la discussion! J'attrape le dossier de ma chaise, et vais pour m'asseoir quant il lâche sa dernière connerie de la journée, je le fusille du regard et envoie dans sa direction une Marmotte en peluche, que l'on m'avait offert à ma promotion. Pourquoi une marmotte? Sans commentaire. Enfin si, il semblerait de part mon entourage directe, que je suis une grosse dormeuse, le genre de filles qui endormies n'entendraient même pas un tank entrer dans leur chambre. Le rapport avec promotion? Aucun. Toute la complexité et le charme de mon entourage, il n'y a jamais aucun rapport sur rien. Une fois qu'il fut partit, je me réinstallais plus sereine, zyeutant quand même mon décolleté, pas que son avis sur la question m'intéresse, mais juste pour m'assurer que tout était ok en bas. Et je me remis au travail, tranquillement, avec de la musique, vu qu'il ne doit rester que moi au taf à cette heure! je sirote tranquillement mon pepsi en murmurant les paroles de la chanson. "Well Holly I love you too but there's Just so much that I don't know about you" Je lançais l'impression de mon rapport, lorsque d'un coup, tout se ré éteignit! "NAOONNN" criais-je à l'intention de mon pc. "PUTAINNNN!" Hurlais-je allègrement. Je sautais sur mes pieds, direction son bureau, ça allait chier là!

J'avoue que je saisis pas trop ce qu'il se passa, la seule chose dont j'étais sure, c'était que j'avais juste envie de relâcher la pression. Je ne sais pas ce qu'il avait fait, et pour être honnête, même si les premières minutes je m'en étais souciée et même plus que souciée, là, sortant de l’ascenseur direction son bureau, je saisis que j'avais juste l'envie de ne plus être l'assistante de communication, mais juste moi, Andréa dans toute ma splendeur! Enfin l'Andréa que je suis, n'est jamais la même quand je suis près de lui, c'est comme si je retombais dans une adolescence peu ou pas vécue. Et c'était bon, juste purement génial. Je compris rapidement qu'il tentait de se tirer, le fourbe, en passant devant la fontaine à eau, j'attrapais un verre et lorsqu'il sortit pile poil de son bureau, il me trouva juste devant lui. Pas le temps de réfléchir, ni de se couvrir, je lui décochais mon verre d'eau au visage. D'abord sérieuse, puis voyant sa tête trempée, j'éclatais de rire. les nerfs étaient en train de lâcher et avec lui, c'était bon! J'hésitais un instant, mais je finis par prendre la fuite, comme une gamine dans le dédale d'open space de son étage.

trouver une échappatoire, trouver une échappatoire, trouver une... "Aaaah" je pousse un cri, quand je suis ralentis momentanément par un objet invisible. avez vous déjà couru avec une jupe crayon? Non? Et bien on ne court pas vraiment, ce que je fais ne s'appelle pas courir, c'est à la limite du ridicule même. Et que fait une faible fille dans une situation pareille? Je veux dire c'est bien beau d'attaquer de faire la grande gueule, mais on sait ce qui arrive à la fille de cette histoire! Je bifurque, et je tente de le coincer, par pour l'attraper, mais le laisser comme un con bloqué, pendant que je me tirerais par l’ascenseur. "ATTENDS ROMAIN!" Dis-je les mains devant moi. M'arrêtant derrière un des bureau, le gardant en face de moi, à moins qu'il ne saute par dessus le bureau, pour l'instant j'ai 30 secondes. "On est pathétiques là!" Commençais-je pour gagner du temps et reprendre mon souffle accessoirement. "On est adulte, voyons!" Dis-je d'un air qui se veut supérieur. Mais le peu de sérieux s'étiole, je n'y arrive pas, et je finis par l'esquiver de peu, sortant de l'espace ouvert pour me jeter dans l’ascenseur, juste avant que les portes ne se referment. Quelques minutes de répit, jusqu'à ce que je me souvienne, que l'affichage des étages qui défilent se trouve sur chaque extérieur de cabine. Fuck. Les portes s'ouvrent au troisième étage, étage des génies de la pub. Celui où je rêve de monter!

Ding! L'ascenseur s'ouvrit, un peu et étrangement angoissée, je me faufilais peureusement à l'extérieur, s'il y a bien une chose que je déteste par dessus tout, c'est qu'on me fasse peur par surprise. ça a le don de m'énerver, alors quand ça m'arrive au cinéma, je pousse toujours un grand cri, même si je m'y attends plus ou moins! Une fois sur le palier, je regarde à droite, puis à gauche, l'espace est vide et plongé dans une demie obscurité, tout est silencieux. Et j'admire une fraction de seconde ce bureau ouvert, c'est l'open space de rêve, avec tout un tas de gadgets et autres, y'a même un espace avec des poufs multicolores and co... en fait l'espace pub c'est un peu la garderie! Pleins de jeux, un écran plat pour jouer à la wii... si si je vous assure ça existe, c'est pour reposer le cerveau actif de nos publicitaires! L'ouverture en grand de la porte des escaliers me sort de ma rêverie et je me retourne sur la défensive. Il est là, devant moi, à quelques menus mètres... "Pouce!" Lui dis-je alors, mais je ne pense pas qu'il veuille me laisser sauve sur ce coup. "Bon je te trouve un verre d'eau et on est quitte, ok?" Reculant vers le centre de l'espace pub, ne regardant pas vraiment où je mettais les pieds, je cherchais une solution de replie. Puis je finis par attraper les peluches ici et là, et à les lui jeter dessus... Peine perdue, je sais!

rien ne marchait, aucune parole sortant de ma bouche, ne pourraient endiguer ce qu'il allait faire de moi... Quoi? Qu'allait-il faire? Me porter jusqu'au douches du 5ème, pour m'y foutre toute habillée... rien que d'y penser, j'ai froid, et puis rentrer trempée jusqu’aux os en métro, c'est pas cool. Ou alors tenter de me faire manger une peluche? Ou... Plonger dans mes pensées confuses, mitraillant mon assaillant, je ne songes pas à ce qui pourrait m'arriver de véridique, derrière moi, un tas de poufs et devant, je prends conscience qu'il me charge, trop tard comme on dit. Il m'attrape par la taille, ce qui en soit n'est pas une cause de chute, mais mes pieds par contre oui... Il faut dire que je suis gracile, un peu chétive, et du coup, il m'arrive souvent de me prendre les pieds dans des objets invisibles. Non, mais là, c'est très visible, enfin pas pour moi, qui suis de dos. Mais une margelle délimite l'espace travail, de l'espace détente, et ça... je ne le sus, qu'au moment de tomber à la renverse, agrippant romain à ce moment là. Arrêt sur image, ça va faire mal! Mon dos percuta les coussins en tous genre, plutôt agréable, sauf que l'autre là que j'ai emmené dans ma chute, ne pèse pas le poids d'un coussin, et sa chute sur moi, me coupe la respiration une fraction de seconde. Allongée sur le dos, sonnée par la chute, avec un gros lourdo étalé sur moi... J'éclate alors d'un grand rire, c'est limite nerveux, les larmes coulent mes joues et j'ai du mal à reprendre mon souffle. "Y'a qu'avec toi, que je me retrouve dans de telles postures!" Lâchais-je avant de percuter que s'il avait l'esprit mal placé, c'était tendancieux comme phrase. Mon bras atour de son cou, je le regardais avec un large sourire. "Maintenant que tu m'as coupé le souffle... tu... veux... bien... me relever?"

Il existe de ces instants, tout simplement suspendus, qui arrivent avec aisance à nous faire oublier certaines choses... Nous faire oublier, que nous sommes dans un univers de travail, nous faire oublier ce que nous sommes, ou nous aimons paraître être, et certaines choses, qui nous font oublier que l'on est en couple depuis 4 ans... Tout ça, je l'oublie avec lui. et son regard planté dans le mien, me dérange au bout d'un instant. Je ne suis pas de ces filles, qui peuvent tromper, et se dire que ce n'était rien. Puisque je le sais, mieux que personne, si c'est avec lui, ce ne sera pas rien. Et je ne veux pas. Je n'ai pas construit ma vie avec quelqu'un pour tout envoyer en l'air sur un instant, ou même plusieurs d'ailleurs. Il a cette capacité à me révéler autre, plus... je sais pas... Je pense que la chute a fait que deux synapses se touchent bien plus qu'alors. Il me remet sur pied, avec beaucoup de simplicité, et nous nous regardons sans le faire. Je passe ma langue sur mes lèvres, tics de nervosité idiot! C'est Romain en face de moi, mon poto de conneries, avec qui... Enfin bref. Je claque des mains. "Bon... je suppose que je peux retourner sur mon pc pour travailler... et que tout fonctionnera.." J'hochais la tête, bouche clause. "Merci... et..." Voilà le propre de la nana qui d'un coup ne s'assume plus du tout, et se sent plus petite que son mètre 70... Balbutiement et excuses. "Je suis sure que tu trouveras une crasse à me faire!"Lui dis-je en lui tapotant le bras, mais retirant ma main tout aussi prestement. "Passe une bonne soirée..." J'hésitais un instant, avant de me hisser sur les pointes et déposer une bise sur sa joue. Je le contournais, pour partir.