« Chéri, le petit déjeuner va être prêt » Toujours endormi dans mon lit, je ne se souciais pas franchement de ce qu'il se passait. Ouvrant un œil, puis l'autre, je regardai autour de lui en fronçant les sourcils. Où étais-je ? Que faisais-je ici ? Me frottant le visage en essayant de me rappeler ce qu'il s'était passé hier soir, je finis par réaliser que j'étais en fait chez l'une de mes proies. « Chéri, chéri » Écarquillant les yeux, je sautai du lit en entendant des pas se rapprocher de la chambre. Récupérant en quatrième vitesse mes vêtements au sol, j'empruntai le couloir et sortis directement de l'appartement de mon hôte sans même la prévenir. Je n'avais aucune envie de me prendre la tête au réveil ni même de m'expliquer sur le fait qu'il ne s'agissait que d'une simple partie de baise. Maintenant dans le couloir, toujours nu comme un vers et les vêtements dans les bras, je laissai tout tomber au sol avant de les enfiler un par un. Quelques voisins qui sortaient au même moment me regardaient plutôt étrangement mais ce n'était pas un problème pour moi qui me fichait pas mal que l'on voit mon corps totalement dénudé. Une fois – à peu près – habillé, je descendis les escaliers en refermant ma veste. Je ne devais pas traîner parce que la fille n'allait pas tarder à réaliser que son « chéri » de la nuit s'était volatilisé.

Maintenant à l'extérieur, je pu enfin m'étirer convenablement. Je devais vraiment avoir une sale tête et une allure déplorable. Il faut dire que je n'avais pas vraiment eu le temps de passer dans la salle de bain, mes cheveux n'étaient donc pas coiffés et je portais les même vêtements qu'à la soirée d'hier.. Rien de très propre. En même temps on me reconnaissait bien là en tant que véritable homme sauvage. Soit. Marchant tranquillement dans les rues de Paris, je profitai de l'air pur pour me réveiller un peu et surtout me rafraîchir. Un petit vent frais caressait mon visage et faisait voler mes cheveux bruns, c'était une sensation foutrement agréable le matin comme ça, au réveil. Mon appartement ne se trouvait pas très loin et en quelques minutes de marche, je l'avais rejoint. La clé dans la serrure, je poussai la porte avant de grimper dans l’ascenseur et me retrouver face à la porte d'entrée. Je l'ouvris sans perdre un instant et la refermai derrière moi d'un coup de pied. Sautillant sur place, je retirai chacun de mes vêtements avant de courir vers mon lit et m'affaler dedans. Ma nuit n'était pas terminée. Fermant donc les yeux, je me rendormis presque aussitôt.

15h. Voilà une heure digne pour sortir de son sommeil. J'avais encore toute l'après midi devant moi mais je la consacrai pour travailler sur un nouveau tableau. La peinture, c'était ma deuxième passion après la photo bien sur. Combien d'heure avais-je passé à gribouiller sur cette toile ? Aucune idée mais lorsque je jetai un coup d’œil à l'horloge face à moi, j'abandonnai le tout pour me presser dans la douche. Ce soir je sortais.. Chez ce garçon intriguant avec qui je parlais plus sur facebook que dans la réalité. Étrange mais nous étions tous les deux beaucoup occupés pour se voir avant. Finalement, c'est assez utile ce système pour ne pas perdre contact avec les gens même si on est à l'autre bout du monde. La douche pour retirer la peinture, c'était fait. Restait à savoir comment j'allais m'habiller.. En même temps je n'allais pas chercher un emploi, un T-shirt et un jean ferait l'affaire. Enfilant une veste et mes chaussures, j'attrapai mes clés de voiture pour quitter mon appartement dans l'attention de me rendre chez Cerbère. Je me rappelai assez bien d'où il habitait même si je n'y étais allé qu'une fois. Pour le soigner en plus. Y repensant, un petit sourire s'afficha sur mes lèvres alors que mes yeux s'élevèrent en l'air. J'en gardais quand même des bons souvenirs, même si c'était un peu étrange. La circulation dans Paris, c'est l'enfer.. Mais au bout d'une bonne demie heure, j'étais quand même parvenu à mon but. Me garant contre le trottoir, je sortis après avoir récupéré la bouteille de vodka au pied du siège passager. Oui, je n'étais pas venu seul. Il faut dire que vu les dernières nouvelles sur facebook.. Cerbère ne devait pas être en très bon état. Enfin j'en savais trop rien mais une vodka ça peut se boire en toute circonstance alors. Profitant qu'un habitant sorte du bâtiment, je pu rentrer sans même avoir besoin d'utiliser l'interphone.

Maintenant devant la porte, je pris une petite inspiration avant d'appuyer sur la sonnette. Ce serait sûrement étrange de le revoir après tout ce temps..