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Dans la grande maison louée pour l’occasion, quatre personnes étaient déjà présentes. Les trois frères dont la raison de la visite était leur père sur le point de mourir. Julian, était présent parce que je lui avait demandé de m'accompagner. Oh oui, aussi stupide que cela puisse paraître la raison pour laquelle j’avais demandé à Julian de venir était Ches. Maso ? Non, mais je voulais être sûr de ce que lui et moi traversions. Mettre Julian et Cheshire dans la même pièce était comme jouer au quitte ou double. J’étais joueur, mais très mauvais perdant. Bien entendu ce n ‘est pas assez tendu comme ça, il fallait aussi que je fasse venir Ella et Lumen. Ella ne fût pas franchement difficile à convaincre… Quant à Lumen ce fût une autre paire de manche. Mais elle avait fini par céder. Face à trois autres je restais de marbre, aucune émotion lisible. Pas de stress, pas d’appréhension, pas de colère. Je ne voulais surtout pas installer le moindre doute sur ce que je comptais faire. Je savais pertinemment qu’aucun d’entre eux ne serait venu s’ils avaient su. Mon plan était déjà tout tracé, je pouvais aisément l’imaginer. Celui-ci comporte des risques, des failles et des trous , certes, mais peut-être que ça en valait la peine. L’adresse avait été envoyée aux filles qui ne devaient pas tarder à nous rejoindre. Peut-être même qu’elles avaient pris le même vol. Je me retourne vers Cheshire, un petit sourire en coin. « Alors tu as pu faire connaissance avec le paternel ? » Je n’ai même pas le temps d’attendre la réponse que déjà, on frappe à la porte. J’ignore les regards inquisiteurs de mes petits camarades et m’éclipse dans le couloir. J’ouvre la porte et lâche un petit sourire face à Lumen. « Bienvenue en Ecosse ma belle. Entres je t’en prie » Je m’écarte pour la laisser passer, ignorant mon cœur qui joue une véritable fanfare dans ma poitrine. Alors que je commence à fermer la porte, j’aperçois la silhouette d’Ella, que j’aurais pu reconnaître entre mille. Je la laisse la porte entre-ouverte, et je me retourne vers Lumen, innocent. « Tout droit, dans le salon. Tu peux aller rejoindre la fête. Surprise, donc ne pose pas de question »J’attends qu’elle parte, m’imaginant sa réaction en trouvant Ches, Gaël et Julian déjà présents. J’ouvre la porte à Ella. « On t’attendait. La dernière. Mais entre » Je claque la porte juste derrière elle. Ferme à clef et je l’entraîne dans le salon. « Amen ! Tous réunies en ce jour pluvieux pour célébrer notre union ! » J’ouvre le frigo, attrape une bière et lance d’une voix enjoué « Quelqu’un en veux ? »

Il y a le destin, le hasard, les coïncicendes et puis, il y a l'être humain, sa nature perverse, orgueilleuse et joueuse, cette force incroyable qu'il dépense à vouloir déplacer les pions sur le plateau, à vouloir gérer le flux incessant de sa propre existence et de celle des autres. Il y avait le destin, et puis, aujourd'hui, il n'y avait que Jéricho ! Pervers, un rien sadique, peut-être maso mais au fond, quelqu'un d'honorable et d'admirable. L'horloge tourne, les minutes se succèdent et l'atmosphère s'alourdit de seconde en seconde. En se levant ce matin-là, Julian a découvert que non seulement il pensait accompagner son petit-ami au chevet de son paternel et l'aider à traverser l'épreuve, mais qu'il avait été un des nombreux pions avec lequel ce dernier s'était amusé. Une masquarade qui, gentiment, dévoilait son tableau. Une journée passée à découvrir que foulaient aussi le sol d'Ecosse Ella Maresquo et Lumen McArthur. Julian tombait des nues, les nouvelles se succédaient et le réseau social, par lequel il découvrait d'heures en heures que Jéricho préparait une soirée dont ils se souviendraient longtemps, se remplissait petit à petit d'indices qui, doucement, amenaient Julian à la conclusion qu'il ne maîtrisait plus rien. C'est affligeant de rester spectateur lorsque l'on sent venir la tempête. Julian est scotché à son siège, entre Gaël, le mec à qui il n'avait pas hésité à mentir après avoir couché avec sa nana, et Cheshire, le mec qu'il avait certainement le plus blessé depuis quelques semaines. L'histoire portait à lui prouver que le boomerang était déjà en train de revenir, et Julian reste là, impassible, parce qu'au fond, il ne peut plus rien changer à la situation. Le seul à sembler à l'aise dans cette situation est son petit-ami, Jéricho, le maître du jeu, en quelque sorte. Et alors que les invités commencent à arriver, Julian ose un rapide coup d'œil vers Cheshire. Le réconfort qu'il y trouvait autrefois était loin d'être encore présent, au contraire. La rancœur avait tout effacé de ce qu'ils avaient un jour été, il est aujourd'hui trop tard pour récupérer le coup. Alors, en simple spectateur, il se contente d'hocher la tête lorsque Lumen fait son apparition, puis Ella. Et lorsque Jéricho propose une bière, il s'enfonce dans son fauteuil en détournant les yeux. La partie qui se joue ce soir risque de changer le cours de leur existence, le pire dans tout ça, c'est que Julian ne s'y était jamais attendu…

Répugnant, écœurant et improbable, c’est tout ce que cela t’inspire. Tu serres légèrement la mâchoire en jetant un léger coup d’œil à la pièce, passant doucement les doigts dans tes cheveux. L’type qui se crève doucement a beau être génétiquement ton père que tu n’acceptes toujours pas ta présence ici, tu n’es même pas sur de l’accepter un jour et pourtant tu es venus, motivait par le simple désir de voir à quoi il pouvait bien ressemblait. Tu te colles un peu plus contre le dossier, tentant vainement d’ignoré celui assis prêt de toi. S’il y a bien quelqu’un qui te met mal à l’aise ici, c’est lui, Julian. T’as beau tenté de faire des efforts, d’oublier doucement ; cette proximité t’écœure et tu as presque l’impression que cela se voit sur ton visage. Oublié le réconfort, la force et l’amour de votre duo, ça te semble si loin que tu en as presque oublié le goût et le savoir à la fois si prêt et si loin de toi te brise lentement. Si bien que tu ne crains même pas les plans malsains de Jéricho parce qu’à la différence de votre ancienne relation, tu as finis par t’habituer à ses conneries, prêt à supporter n’importe quoi venant de lui. Alors à l’entente de sa voix, tu ignores sa question, regardant ailleurs tendis que tu entends quelqu’un toqué à la porte. Sans réelle surprise tu vois la silhouette de Lumen se dessinée dans le salon et alors tu esquisses un sourire sincère et la voyant débarqué, restant néanmoins muet. Tu n’as pas franchement la force de paraitre enjoué alors que ce n’est pas le cas. Jouer la comédie, ce n’est pas tellement ton fort ces derniers temps de toute façon. Tu suis ton amie du regard avant de dérivé doucement sur le visage de Julian. Son air perdu et passif te réconforte dans le fait qu’il n’y est pour rien dans cette mascarade et l’espace d’un instant tu oublies ta rancœur, posant quelques secondes ta main sur sa cuisse alors que tu souffles, doucement. « ca ira, je t’assure. » tu retires néanmoins rapidement ta main en voyant Ella et Jéricho débarquant, observant doucement la jeune femme avant de lui offrir un sourire, ignorant toujours aussi bien Jéricho. Tes yeux glissent sur l’assemblées et tu espères qu’il n’y a aucun invité surprise en plus. « Amen ! Tous réunies en ce jour pluvieux pour célébrer notre union.... quelqu’un en veux ?» tu ricanes doucement dans ton coin, ahuris par la fierté de Jéricho. C’pauvre con, peu importe son plan, au fond de toi, tu espères terriblement qu’il tombe à l’eau. Alors, tu relèves légèrement. « Si j’ai aucune chance de crevé empoisonné, file-moi en une. »

Le jeu, les jeux, ce piment dans ma vie qui m'emmerde profondément. Petit plaisir de grands cons, gout amère qui traine en bouche. Toutes ces conneries qui gâchent ma vie, pourtant je cours après, sans cesser de les appeler. Elles viennent puis repartent avec comme promesse de tout faire oublier. Peut-être que sans ce jeu, ma vie me ferait chier, peut-être que je m'abandonnerais au coin d'une rue pour rentrer dans le moule parfait de la société. Heureusement, Jéricho est là pour me ramener dans le jeu, quand parfois distrait j'oublie de lui renvoyer la balle. Personne ne devrait accepter de jouer, la souffrance en découd, ainsi que la dévastation. Des ruines, des épaves nous suivent jusqu'à ce qu'on ferme les yeux, nous laissant emporter par l'interdit... La tentation est parfois trop forte. Le jeu est la pire des tentations, la plus belle des sensations. Jéricho, Cheshire, Julian et moi. Dans une maison. C'était déjà d'un doux parfum de jeu, mais connaissant Jéricho, je savais pertinemment qu'un drame allait foudroyer chacun de nous. Cet imbécile se brulait les doigts à chacun de ses tours, joué avec le feu ne semblait pas l'importer jusqu'à ce que la douleur s'évacue par tous les pores de sa peau tel de la vapeur brulante. A chacun de ses délires j'hochais la tête, soumis ? Peut-être, mais certainement pas suicidaire. Je n'aurais jamais survécu si ce que j'enfermais en moi se libérait. La colère et l'amertume inondait toujours mon corps et s'est en silence que j'hurlais ma fureur, assis à côté de Julian dans ce foutu canapé. On avait tous l'air constipé, sauf Jéricho, à rester assis comme ça fermé aux autres, le regard dans le vide. Jéricho, lui, sourit. Il n'a pas l'air constipé, juste con à sourire comme ça. Son chef-d'oeuvre va arriver, je le sens, je le lis dans ces gestes. Il essaye de paraître calme mais rien à faire. Je suis son jumeau, c'est comme ça. Le voile tombe, lorsque la sonnette retentit. Lumen. Une jolie femme, pourrie jusqu'au trognon par Jéricho. Quel gâchis. Je pousse un long soupire, les femmes finissent toutes par tomber sous le charme de Jéricho. Si seulement elles savaient. Deuxième sonnerie, je lâche un petit rire, enculer de Jéricho. Ella mérite tellement mieux que ce pourri. Je lui fais un petit signe de main, essayant de me montrer amical alors que je sens mes tripes remonter et un gout rouillé inonder ma bouche. « Amen ! Tous réunies en ce jour pluvieux pour célébrer notre union ! » Je secoue la tête, si seulement il pouvait être vraiment curé ça me sortirait d'une merde pas possible. « Quelqu'un en veux ? » « Si j'ai aucune chance de crevé empoisonné, file-moi en une. » Je lève les yeux au ciel, notre père est en train de mourir et Jéricho organise une party. « Ouais, envoie. Bon voyage autrement les filles ?»

L'Écosse. Un pays trop au Nord, trop loin de Paris, trop froid. Je n'avais jamais eu autant de rancœur à prendre un avion pour le Royaume-Uni. Je pensais passer ma Saint Valentin dans mon canapé avec un film niais à mourir et un pot de glace à la vanille. Au lieu de ça, j'avais passé ma mâtiné à attendre que mon avion décolle à Paris CDG et j'avais atterri à Édimbourg dans un froid presque polaire. Je n'avais pas décroché un sourire à qui que ce soit depuis la veille au soir. J'étais remontée contre Jéricho, à tel point que j'oubliais parfois pourquoi je lui en voulais tant. Et puis cette histoire entre lui et Julian me revenait en mémoire, sans parler de la façon dont il s'était comporté avec Ella qui semblait malgré tout tenir à lui avec tant de force ... Et bien sûr, il y avait ces stupides textos qu'il m'avait envoyé et que je m'étais empressée de supprimer après lui avoir répondu froidement - entre autres choses - d'aller se faire mettre. Il avait grand besoin de réfléchir. De réfléchir avec sa tête, ce dont il était incapable de toute évidence. Je savais qu'une fois en Ecosse, je retrouverais Gael, Cheshire et bien sûr, Jéricho. Quelle fut ma surprise en apprenant via un réseau social bien connu dont je tairais le nom (Facebook), que Julian était aussi de la partie et qu'Ella était présente également ! Je passais l'après midi avec elle et Ches. J'avais grand besoin de ma changer les idées. Je rentrais à l'hôtel et vidais ma valise. Je n'avais absolument pas l'intention de rester longtemps ici, mais je devais occuper mon esprit pour ne pas devenir folle. Une fois l'heure arrivée, je me rendis à l'adresse indiquée par Jeri. Il m'accueillit tout sourire avec un message de bienvenue et m'invita à rejoindre la "fête" sans poser de questions. J'entrais dans la pièce et me retrouvais face à trois hommes assis, l'air particulièrement anxieux. J'adressais un sourire à Cheshire et un signe amical à Gael avant de rejoindre un fauteuil libre. Et Julian ? Je ne savais pas comment réagir et dans le doute, je préférais ne rien faire. Ella fit son entrée également et je l'invitais à s'assoir près de moi. « Amen ! Tous réunis en ce jour pluvieux pour célébrer notre union ! » Comment pouvait-il avoir de l'humour dans un moment pareil ? Gael nous demanda si notre voyage s'était bien passé. Je souris, d'un sourire sincère, mais sans joie. « Bien, merci, c'est dingue comme il fait froid ici. Étrange n'est ce pas ? » Je me sentais comme un poulet à l'abattoir qui ne savait pas s'il allait finir rôti, au curry, en nuggets ou en tandori. C'était frustrant. Jeri nous proposa de la bière. ça ne me tentant pas plus que ça, mis j'aurais tout donné pour une cigarette. « Bon, c'est bien beau tout ça mais t'as voulu nous réunir, on est là maintenant, viens en aux faits s'il t plait. »

Je n'ai jamais fêté la St Valentin et je ne pensais pas réellement la pensée dans un pays inconnu avec cinq autres personnes au milieu d'un gros nœud de problème presque impossible à résoudre. Pourtant je suis là sur la place de cette ville à attendre que Lumen et Cheshire arrive pour retarder un peu cette aprém midi par un peu de shopping. La raison de ma venu ici est très simple, je suis totalement incapable de lui dire non, c'est tellement bête, tellement fou mais je ne peux pas lui dire non alors me voila. La journée passe un peu trop vite à mon gout, la bâtisse dans laquelle nous avons rendez vous se dessine sur mes yeux et je suis légèrement ou même totalement nerveuse. Je ferme un peu plus mon manteau en sortant du taxi, il fait tellement froid ici que le vent me glace presque la peau et pourtant j'entre en dernier dans le hall tentant de rassemblé tout le courage qu'il va me falloir pour affronter ça. Cheshire et Lumen arriva alors que je fais mon entré derrière eux. Je souris doucement à Jéricho qui se présente à moi, je tente cependant de ne pas avoir l'air totalement dingue de lui pour ne pas finir avec le point de Julian dans le visage " Salut " je me contente de ça avant de rentrer dans la pièce. Croiser de nouveau le regard de Cheshire me rassure étrangement, j'offre un léger sourire à Gael tentant de ne plus être ennemi après tout les problèmes que nous avons pu avoir lui et moi. J'approche de Lumen, sans doute par solidarité féminine ou par besoin d'être avec une amie sur ce coup là. Mon regard tourne dans la pièce évitant avec soin celui de Julian " Non merci, pas pour moi " je ne bois jamais d'alcool et ce n'est pas enceinte que je vais commencé. Un silence s'installe et j'avoue être totalement intrigué par cette réunion qui est loin de me plaire pour le moment, Lumen prend la parole me doublant sur ce que je voulais dire " Oui pourquoi on est là ? Il y a un truc à fêter ? Parce que tout ça c'est très jolie mais on se demande tous ce qu'on fou ici ... " je grimace presque, pitié que ce ne soit pas une mauvaise nouvelle, pas encore.

Illusion, Sens 1 Perception fausse. Constance, Sens 3 Force morale d'une personne qui ne se laisse pas abattre par les événements. Maîtrise, Sens 3 Maîtrise, garder la commande de quelque chose. Les trois conditions pour être un parfait manipulateur. Conditionné depuis gamin à les maîtriser, à les appliquer et à en payer les conséquences de ce jeu merdique. Aujourd’hui, la vérité était que j’en avais plus qu’assez. Je ne tirais plus aucune ficelle. J’avais l’impression de vouloir saisir l’eau sous un robinet ouvert. Pendant un moment tu peux retenir l’eau qui en coule avant que tout déborde et que je tu ne puisses plus rien faire que lâcher prise. La réalité était là. Qu’elle connerie. J’attrape quelques bières et me redresse, mes yeux balayent l’espace d’un instant leur visage crispé. Tension électrique, palpable à des kilomètres. Je peux lire dans leurs expressions comme dans un livre alors que j’affiche faussement une mine tantôt impassible, tantôt je m’en foutiste. Et pourtant ce n’est que pure illusion. Un masque. S’ils pouvaient voir derrière lui, ils verraient un type à bout de nerf, incapable de se contrôler, sûrement bien plus stressé qu’eux tous réuni. Un homme au bord du gouffre. Et je refuse obstinément de baisser le rideau, de peur de montrer une faille, une faiblesse peut-être. Ou la simple peur que tout s’effondre.
UC