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| Sujet: au fil des jours, les nuits s'enflamment, ft. aurora Mer 21 Déc - 17:09 | |
| J'ouvris brutalement les yeux. Je me redressai à une vitesse folle, comme si ma vie en dépendait, comme si, si je restais couché, mon coeur allait exploser. Il battait tellement vite ... Pourquoi étais-je donc dans cet état ? Cela me revint lorsque je vis le tableau représentant de jolies fleurs rouges face à mon lit. Louise, ma petite amie. Je n'étais pas allé me recueillir la veille. Je m'étais promis de m'y rendre tous les jours, de pleurer chaque matin sur sa tombe, de déposer chaque jour une fleur sur sa tombe. Je ne voulais pas l'oublier, elle ne méritait pas cela. Un puissant sentiment de culpabilité m'envahit. Je devais m'y rendre, je devais me rattraper, et le plus vite possible. Merde, j'oubliais un détail. Il n'était que trois heures du matin. Même si cela était un jeu d'enfant, je n'avais pas la force d'entrer par effraction dans le cimetière. L'alcool et la drogue me ramollissait étrangement, mes yeux étaient d'ailleurs déjà en train de se fermer. Je m'assenai une violente claque. Rester éveillé. Il fallait que je m'y rende dès sept heures, et comme mon réveil ne réussissait plus à me sortir du sommeil, la seule façon de m'y rendre dès que possible était de garder les yeux ouverts. Je suis tellement désolé Louise, si désolé ...
Mes yeux se fermèrent, s'ouvrirent, se fermèrent ... Ils s'ouvrirent. Il était sept heures. Je me levai avec difficulté. Malgré les apparences, je souhaitais plus que tout me rendre dans ce putain de cimetière, parler à mon Amour, même si elle était dorénavant immobile, enfermé dans ce cercueil. La force me manquait, c'était terrible. Je savais que la drogue était responsable, mais en dehors de cela, elle me faisait tellement de bien ... J'enfilai un sweat, mis un survêtement Adidas, et des chaussures noirs allant avec mon pantalon. Je mis ma capuche, pris mon paquet de cigarettes et mis mes mains dans mes poches. Finalement, avant de sortir, je déposai mes clopes à l'entrée. Louise n'aimerait pas que je fume. Malheureusement, j'en étais devenu accro. J'étais un monstre. Et dire que je m'étais promis d'honorer sa mémoire ... Tu parles, en me droguant, en buvant et en fumant ? Je me sentais pathétique. Je traversai la ville à pied, et me rendis dans le vingtième arrondissement, où se trouvait le cimetière du père Lachaise. C'était un joyeux bordel dans la capitale. Les parisiens partaient travailler, les embouteillages se multipliaient et les automobilistes s'énervaient dans leur voiture. J'étais bien content de ne pas me retrouver au milieu de tout cela. J'arrivai au cimetière en même temps que le gardien chargé de l'ouvrir. J'aurais pété les plombs si il avait été en retard. Je connaissais par coeur l'emplacement de la tombe de Louise. Le soleil ne s'était pas encore levé, et c'était étrange de me rendre si tôt ici. J'aurais du être en train de me préparer pour aller à l'école de journalisme, j'aurais du préparer mes cours, ou encore finir mes devoirs en retard. Mais je n'avais plus rien à foutre de mes études. Arrivée devant la pierre tombale gravée au nom de Louise, je me baissai et caressai la tombe du bout du doigt. Lorsque je vis que le vase que j'avais apporté il y a deux jours était éclaté sur la tombe. Les nombreuses fleurs qu'il contenait étaient éparpillées sur le marbre. Une colère monstre m'envahit. Je me mis à crier ;
« M*RDE ! Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu fais ça ? Laisse là ! P*tain laisse là, elle ne t'a rien fait ! »
Je levai la tête vers le ciel. A qui est-ce que je m'adressais ? Je ne le savais pas moi-même. J'avais l'air d'un fou. Je mis un violent coup de pied à la tombe d'à côté. Je passai une main sur mon visage au teint pâle lorsque j'entendis des feuilles crisser derrière moi.
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