Un salaire, c'est bien chouette mais une fois que la fin du mois arrive, il devient un peu difficile de faire ce que l'on veut. Le mois dernier, j'ai vidé mon frigo jusqu'au dernier pot de yaourt et le pain, je le finissais jusqu'à la dernière tartine. Pour vous dire comme ce n'est pas toujours facile ! Et parfois, un simple problème vient et vous oblige à revoir toute votre comptabilité. Ca, c'est la pire des choses qui puissent vous arrivez ! J'ai déjà dû passer quelques jours sans électricité tout ça, parce que je n'ai pas réussi à payer ma facture en temps et en heure. Ce sont toutes ses raisons qui m'ont poussé à mettre une petite annonce, pour rechercher un colocataire. Assez simple, une feuille de papier collé sur une valve dans l'entrée d'un magasin et qui viendrait me voir serait le bienvenu, après un petit entretien.

Ce samedi, je suis à l'appartement. Assez grand pour y loger deux personnes facilement. Il y a deux chambres, et j'utilise la deuxième comme bureau et débarras. J'ai la place dans la mienne, mais pour que cette pièce soit vide, autant la remplir. Je me suis levé, je me suis préparé, j'ai été faire quelques courses puisqu'il me reste de l'argent ce mois-ci. J'ai même réussit à m'acheter des bonbons et à me mettre la télévision numérique ! Si ce n'est pas merveilleux ! Je me dis que si j'ai un colocataire, ou une colocataire, il sera bien plus facile de partager ce genre de factures.

La sonnette retentit, et je vais appuyer sur le bouton de l'interphone. Il faut que je permette à la personne d'entrer, ce qui est assez logique dans un bloc de quelques appartements. Il dit s'appeler Gaël, qu'il est là pour la la demande de colocation. Il m'a dit ça après que j'ai appuyé sur le bouton. « Oui, qui est-ce ? » Simple formalité après tout !

J'ouvre la porte d'entrée et je vois un charmant jeune homme arriver. Vraiment très beau ! Je le regarde un court instant, me mord la lèvre inférieur et le laisse entrer après lui avoir serré la main. « Enchanté ! Moi, c'est Ven ! » Il entre, je le débarrasse. « Suivez-moi, nous allons allez dans le salon. » Je le conduis jusque là et juste avant de m'asseoir, je lui propose quelque chose à boire. Je vais me servir un verre de Coca et apporte le plateau bien garnis de biscuits et de quelques boissons à table. Je m'assieds et le regarde. « Par simple curiosité. Vous ne vivez avec personne ? Je préfère demander, au cas-où Madame aurait eu un imprévu... Car je ne veux qu'une seule personne, pas de couple ! » Je souris, je veux paraître gentil. Je bois une gorgée dans mon verre et plonge mon regard dans celui de mon invité. « Je demande un colocataire car ça commence à être difficile de gérer un appartement si grand, seul ! Et puis, un peu de compagnie ne fait de mal à personne ! » Je lui fais un clin d'oeil et reprends ma tirade. « Je suppose que vous travaillez ? » Lui dis-je sur un ton plus qu'amical, pour ne pas paraître désagréable. Je ne veux pas quelqu'un qui passe son temps ici, à jouer les hommes de maison pendant que moi, je bosse. Je le regarde, lui souris et me place correctement dans le fauteuil, tout en attendant sa réponse car oui, il faut l'avouer, je suis un peu curieux.

Quel galère de trouver un appartement sur Paris ! Et quand je parle d'appartement, je parle d'un endroit où je puisse mettre un lit, non pas un troue de souris dans lequel il est impossible de vivre. J'avoue mettre un peu habitué à la richesse de Jéricho et d'apprécier un peu de luxe. Enfin, beaucoup plus qu'avant. Malgré tout, je dois arrêter de vivre à moitié, me faisant passer pour Jéricho et passant de femme en femme. Ca ne l'importune que légèrement et cette vengeance n'est pas assez forte pour me satisfaire. Je dois effacer toute sa joie, détruire le moindre bonheur possible. Peu importe les sacrifices et les dommages, je sais que j'ai tort, mais je ne peux faire autrement. Je dois faire changer les choses, mes idées seront peut-être meilleures une fois que je serais installé quelque part. C'est là que je vis l'affiche, simple feuille collée à l'entrée d'un magasin. J'étais presque passé à côté sans la voir, mais je l'avais vu se balancer doucement à cause du courant d'air. Curieux, j'avais été la décrocher. Bien sûr intéresser, j'avais tout fait pour obtenir cette entretien.

Celui-ci avait lieu un samedi, j'avais donc décamper rapidement après mettre préparer de chez ma conquête nocturne, j'espère ne pas avoir à la croiser. Mes souvenirs de la nuit dernière était assez confuse, comme souvent ces derniers temps et je n'aurais voulu pour rien au monde m'avoir griller auprès de cette fille. L'heure tournait, heureusement, pour une fois j'étais à l'heure et essouffler d'avoir couru pour choper un taxi je sonnais. « Oui, qui est-ce ? » Peut-être avait-il plusieurs rendez-vous aujourd'hui ? Pitié seigneur, que ce ne soit pas le cas, en tout cas pas pour l'appartement... et s'il pouvait être assez mignon que je ne veuille pas vomir tout de suite je viens de déjeuner ! « Gaël, je suis là pour la demande de collocation. » Le bruit strident m'annonçant qu'il m'avait ouvert retentit dans le couloir pus résonna dans les escaliers que je montais quatre par quatre. La porte est déjà ouverte, me révélant un jeune homme très... charmant. Pour ne pas dire foutrement sexy. « Enchanté ! Moi, c'est Ven ! » Il a une voix agréable, sensuelle et douce comme du velours. Est-ce possible que le seigneur ai entendu ma prière ? « De même Ven » je le suis dans le salon, m'installant en face de lui. « De l'eau, s'il te plait. » La brulure familière aux saouleries brule dans ma gorge, je suis sûr de ne pouvoir avaler rien de plus que de l'eau pour l'instant. Tandis qu'il va chercher l'eau à la cuisine je regarde la pièce. Elle est plutôt grande et bien emménager, le gout est plutôt simple ce qui est agréable après cette surcharge de manifestations de richesse auxquels j'ai eu le droit en me faisant passer pour Jéricho. Qui a dit que la simplicité était un défaut ? Je trouve ça plutôt reposant pour ma part. Il revient avec un plateau garnis de divers gâteaux et boissons. « Par simple curiosité. Vous ne vivez avec personne ? Je préfère demander, au cas-où Madame aurait eu un imprévu... Car je ne veux qu'une seule personne, pas de couple ! » Je ris, en prenant le verre d'eau puis le regarde. « Non non.. Pas de Madame je suis seul. » Il a l'air amical, c'est assez plaisant à vrai dire. Je n'ai ni besoin de faire la comédie, ni besoin de m'intéresser à quelque chose que je n'aime pas. J'ai juste besoin d'être moi. Ses yeux plongent dans les miens pour ne plus les quitter. J'ose à peine cligner des yeux, tellement les siens peuvent être beaux. « Les appartements à Paris commencent à devenir une denrée rare, j'imagine que beaucoup de jeunes parisiens ont dû se jeter sur l'annonce ? » Je lui rends son sourire et repose mon verre d'eau. « Je suppose que vous travaillez ? » clin d'oeil... Est-il en train d'appuyer la dernière partie de sa phrase ou je rêve ? Je ris intérieurement, mon dieu un colocataire sexy et aguicheur, je prends et je me jette dessus d'ailleurs. « Je suis en fac de médecine, mais j'ai un salaire. » Jéricho est en quelque sorte... une mine d'or pas vrai ?

Gaël, un prénom tout simplement magnifique porté par un jeune homme qui l'est tout autant ! Voila la première chose qui m'est venue à l'esprit dès que je l'ai vu. Dès que je l'ai vu, je me suis rapidement présenté et lui ai serré la main. « De même Ven » Quelqu'un de polis, c'est plaisant ça ! Je l'invite à me suivre dans le salon et lui propose quelque chose à boire. Il est simple. « De l'eau, s'il te plait ! » Cela me plait à vrai dire. Je vais le servir et me sers en même temps un verra de Coca. J'arrive également avec un plateau remplit de biscuits aussi diverses que variés. Je le dépose sur la table basse face à nous et m'assieds. Je lui demande s'il est avec quelqu'un, je suis curieux mais en même temps, je ne souhaite pas partager mon appartement avec un couple. Tenir la chandelle au milieu d'un tas d'amour, je ne le souhaite pas. Surtout qu'ici, c'est avant tout chez moi ! Ma réponse arrive rapidement. « Non non.. Pas de Madame je suis seul. » Je le regarde amicalement, plonge mes yeux dans les siens et lui réponds tout en souriant gentiment. « C'est un très bon point pour vous, ça ! »

Est-il gêner que je le regarde comme ça ? Je ne sais le dire en fait. Il me parle, j'apprécie vraiment ça. Il ne fait pas que répondre à mes questions. « Les appartements à Paris commencent à devenir une denrée rare, j'imagine que beaucoup de jeunes parisiens ont dû se jeter sur l'annonce ? » Je ris un instant. Un biscuit entre les mains, je regarde mon portable vibrer une fois. C'est un texto ça. Je regarderais après. « En fait, vous êtes le premier à venir me voir ! Je n'ai pas mis l'affiche dans un endroit très voyant, je ne voulais pas d'une file digne d'un jour d'audition pour une télé-réalité quelconque ! » Je ris à ma blague à deux sous et reprends en le regardant. « Non, sérieusement, vous êtes vraiment le premier que je vois ! Et j'espère le dernier aussi, je ne suis pas du genre à aimer voir beaucoup de monde en une journée ! » Asocial ? Non, j'aime juste ma tranquillité.

Voila la question fatidique. Gagne-t-il un salaire ? « Je suis en fac de médecine, mais j'ai un salaire. » Je les attire, non ? Moi-même, infirmier de formation et la plupart des gens que je côtoie sont des étudiants en médecines ou travaillant dans le milieu hospitalier, ce qui est normal ça, vu mon job. Je ris seul, un instant et je prends la parole par après. « Et bien, j'en rencontre beaucoup ses derniers temps ! Je suis infirmier moi, je travaille au Necker. C'est pas aussi grandiose que d'être médecin, mais j'ai mon utilité ! » Et voila que j'éclate de rire. Je devrais arrêté franchement. Je me calme rapidement. « Je peux te tutoyer ? » Je n'attends même pas sa réponse que je reprends déjà. « Tu fumes ? Car moi oui, mais je n'aime pas les odeurs dans l'appartement donc, je fume sur le balcon ou une fois en rue. Je crois que c'est vraiment la seule règle que j'impose ! Avec bien entendu, une aide pour les tâches ménagères. » Je ne pense pas demander la lune, juste un peu de civilité puisque nous allons sans doute vivre ensemble.

Je reviens rapidement à mon portable et regarde le texto. Faustine. Elle va venir car elle doit absolument me parler d'un truc ? Je lui réponds ok, que je l'attends et je me lève. Je tend ma main droite à mon invité, lui souris. « Si ces règles te vont, bienvenue chez toi ! » S'il me sert la main, c'est qu'il accepte et si pas, je trouverai quelqu'un d'autre mais cela serait assez dommage à vrai dire. Il me semble bien gentil ce Gaël ! Et digne de confiance pour une colocation épanouissante.