aujourd'hui, il pleut. t'aimes bien quand il pleut. d'habitude, quand il pleut, tu sors faire un tour. sans parapluie. t'aimes bien sentir les gouttes sur toi. et puis il n'y a personne dehors, quand il pleut. aujourd'hui, le temps est à ton image. gris, triste. surtout triste.

t'es pas sortie de la journée, à quoi bon ? t'es restée allongée à même le sol du salon pendant une bonne partie de la matinée. ou du début d'après-midi, t'as même pas pris la peine de regarder l'heure. les deux seules fois où tu t'es levée, c'était pour regarder dehors. tu regardais par la fenêtre comme si tu attendais de la visite. en réalité tu n'attendais que thomas, comme si c'était prévu qu'il vienne te voir. tu l'attends toujours, celui-là. tu sais que ça sert à rien, mais t'attends.

t'as pleuré un peu. ça se voit parce que tes yeux sont encore mouillés et tes joues rouges. ton nez est bouché aussi. tu pleures pas souvent, seulement de temps en temps. pour évacuer, quand t'en peux plus. et là, t'en peux plus. il faudrait que tu te reprennes, que t'arrêtes de t'accrocher à quelque chose d'impossible, tu le sais tout ça. mais t'y arrives pas, c'est plus fort que toi. tu continues de jouer la comédie devant les autres mais c'est trop.

quand tu te décides à te lever, il est seize heures. tu regardes encore une fois par la fenêtre, il pleut toujours. t'as entendu toute la journée le bruit de la pluie, c'était plaisant même si un rayon de soleil rendrait peut-être ta journée un peu meilleure. tu te rends dans la cuisine pour te préparer un café, un thé, un chocolat, n'importe quoi de chaud. après réflexion tu optes pour le café. quelques secondes plus tard t'entends la porte qui s'ouvre. théo, il entre sans trop faire de bruit. il arrive dans la cuisine parce qu'il t'a sûrement entendu. un café ? tu lui demande en appuyant sur le bouton de la machine. puis tu tournes la tête vers lui, le visage triste et fermé, les yeux encore humides. mais tu souris quand même. un petit sourire enfantin, comme un appel à l'aide.