Me voilà enfin en vacances, je peux ainsi enfin me reposer. Mes yeux s’entrouvrent comme par réponse à la lumière du jour qui ne filtre pas à travers les rideaux et se posent brièvement sur mon réveil à lumières LED. Je tourne la tête, parti pour m’étirer, puis retourne brusquement la tête en direction du réveil. Quoi ? Il est déjà 19h ? Ok, mon réveil n’a pas sonné. Je m’étire, parce qu’il ne faut pas pousser mémé dans les orties non plus, et saute hors de mon lit au lieu de traîner dans celui-ci comme à mon habitude. Afin de bien me réveiller, oui c’est nécessaire à 19h je vous assure, je me jette dans la douche avant de me rendre compte que l’eau ne chauffe pas. C’est à ce moment là que je réalise que l’électricité et l’eau chaude ont été bannies de mon logement. Ô joie. J’appelle les premiers techniciens que je trouve dans l’annuaire à l’aide d’une bougie puante et de mon téléphone portable presque totalement déchargé qui, finalement, me répondent que leur intervention ne pourra pas se faire avant demain dans l’après-midi. C’est justement dans ce genre de situations que j’ai particulièrement envie d’user de mon statut social. Mais je ne le fais pas, tout simplement parce que je suis trop exaspéré pour ne pas péter une durite au téléphone. Je prends donc rendez-vous et raccroche rapidement. Je regarde mon portable de nouveau et me rend compte qu’il n’est non pas 19h mais 22h. Voilà ce qui explique le manque de lumière. J’ai donc dormi près de 24h. Ecoutez, c’est crevant les études, ok ?
Pas de télé, pas d’ordinateur, plus assez de batterie pour appeler un ami comme dans qui veut gagner des bonbons et une bougie à l’odeur trop puante pour lire. D’accord, la soirée s’annonce magnifiquement bien. Je songe l’espace d’une seconde à m’incruster dans un hôtel où il pourrait y avoir de l’eau et de l’électricité, néanmoins par souci de compétition entre l’entreprise familiale et les autres entreprises je me vois obligé d’abandonner rapidement cette idée car il ne me prend aucune envie d’aller subitement dans l’hôtel-casino de mon père. Autant rester à la lumière de cette bougie puante. Bordel, mais qui m’a acheté ça pour Noël dernier ? J’aurais mieux fait de ne pas l’allumer, maintenant je vais devoir ouvrir les fenêtres pour aérer, et je vais finir par me les cailler dans mon appart’ désormais dépourvu de toute forme de chauffage, sauf si on considère une bougie comme un moyen de chauffage à part entière.
Je retourne dans ma chambre en tâtant les objets sur mon chemin puisque maintenant il fait définitivement noir. Je saisis ce qui me semble être une couette ainsi qu’un oreiller, m’habille du mieux que je peux, prend mes affaires de toilettes ainsi que mes clés, mon portefeuille, et mon chargeur de portable avant de m’exiler en direction de ma voiture. Je connais parfaitement ma destination et appuie rapidement sur la pédale, non pas pour y arriver vite, mais pour me défouler.
Arrivé à destination je me regarde dans le miroir intérieur grâce à la petite lampe et remarque de jolies cernes ainsi que des vêtements mal coordonnés. La faute à cette peine d’électricité tout ça. Je soupire, prend mes affaires si durement cherchées dans le noir, et sors de la voiture. Je ferme cette dernière et rentre dans l’immeuble de mon ami. Je sonne à sa porte, et attend, espérant qu’il ne soit pas sorti ce soir.
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Gabin Du Loû membre
✧ ÂGE : vingt-quatre ans. ✧ JOB : co-propriétaire du pub "les cons potes" situé au 6ᵉ arr. ✧ COEUR : célibataire. ✧ MESSAGES : 41 ✧ HERE SINCE : 26/10/2013
Sujet: Re: Doin' Dirt w/ Jules Mer 30 Oct - 23:07
l'odeur du marqueur t'envenime. tu fronces le nez, un rictus de dégoût amarré à la chaire vermeille de tes lèvres. la toile -tout du moins, le carton- est quasi-fini. et t'es pas peu fier de toi, c'est vrai. tu détailles chaque courbe sinueuse, chaque flaque ébène d'une œillade satisfaite. une minute. deux minutes. puis tu te redresses, et te lèves, faisant craquer les articulations endolories de tes genoux cagneux. il est 22h, et t'as encore toute la nuit devant toi. ce soir, t'sais pas pourquoi, mais t'es en forme. la grasse matinée de la veille t'a, semblerait-il, requinqué d'un claquement de doigt. alors au diable le décalage horaire que tu engraines chaque jour un peu plus. tu n'iras pas te coucher. pas maintenant, du moins. et c'est sur cette belle pensée immature que tu te traînes -bonjour l'état des chaussettes beiges- jusqu'à ta cuisine pour mieux effacer les tâches de stylo sur tes doigts. ceci fait, tu fais un petit détour par ton dressing pour prendre un gilet et reviens finalement au cœur de l'appartement. comme à ton habitude, tu te plantes une poignée de minute devant le miroir pour ajuster le tissu ouaté que tu viens fraîchement de revêtir. et ce, même si tu as conscience d'être fringué comme un type qui vient de se taper trois heures de peintures non-stop. c'est à dire : un jean-troué remonté jusqu'aux mollets à l'aide d'un petit ourlé ; un débardeur blanc -tâché, évidemment- trop large qui laisse entrevoir tes côtes saillantes et ce brave gilet en laine bleu ciel -plus ou moins- un peu (beaucoup) usé que tu traînes depuis tes dix-huit ans. sans oublier, évidemment, tes cheveux en bataille et tes yeux légèrement cernés -et ta barbe pas franchement très entretenue, aussi-. bref. ce détour fait, tu entreprends de t'affaler sur ton canapé d'angle et de continuer sagement ta petite lecture. car oui, tu as décidé de te mettre à la lecture. frédéric beigbeder, 99francs. certes, tu ne prends pas un grand risque avec ce livre, mais qu'importe. l'important, c'est que tu fasses autre chose que de t'abrutir devant la télévision. paroles de ta bonne conscience. néanmoins. car il y a toujours un néanmoins dans ce genre de situation, on vient sonner à ta porte. à 22h, oui, oui. alors, c'est vrai que d'ordinaire tu aurais râlé comme un ogre affamé, mais là, pour le coup, t'es plutôt agréablement surpris. trois jours sans voir personne, et te voilà en manque de sociabilisation. à croire que t'es pas fait pour vivre seul, petit jules. donc ! sur ces jolis songes, tu lèves tes fesses de ton sofa et trottine négligemment jusqu'à ta porte -non sans manquer de glisser comme une grosse merde entre deux couloirs-. tout sourire, tu ouvres et, mamamia, qui voilà ? jonathan. ton gentil sourire s'agrandit d'une traite. rien qu'en l'voyant avec ses affaires, tu t'dis qu'ce soir, t'auras d'quoi t'amuser. à moins qu'il t'ait fait une feinte et qu'il se casse l'air de rien. m'enfin. faut l'vouloir ça, quand même. bref. tu prends ton air de canaille et t'appuies contre le pan de ta porte. l’œillade presque enjôleuse. moui ? c'est pour quoi ? et tu lui sors ton sourire colgate mi-charmeur mi-tête-à-claque. sans même l'inviter à entrer. car ouais, quelque part, l'voir impuissant, là, comme ça, ça t'fait grave kiffer. t'as envie qu'le moment dure encore un peu. et puis t'façon, s'il veut entrer t'sais qu'il te poussera, donc bon. l'pire des cas serait qu'il se barre. mais même là, tu lui chopperais ses affaires et tu l'séquestrerais chez toi. oui, bon. ça s'voit qu't'es en chien de compagnie. on est d'accord.
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Sujet: Re: Doin' Dirt w/ Jules Jeu 31 Oct - 23:25
Doin' Dirt
Jules & Jon
Je crois être rarement sorti de la maison avec une telle tête. Ça doit bien remonter à… ma préadolescence. Je m’examine attentivement dans le rétro, puis dans l’ascenseur où le miroir déformant me donne une idée un peu plus globale mais toujours approximative de mon apparence. Un pantalon bleu marine, qui a je crois été fourré dans mon armoire parce qu’il n’était pas propre et que je n’avais pas eu le temps de le laver avant de l’oublier, et un vieux pull gris tacheté qui date de l’avant-guerre. Mes cernes étaient plus grandes que jamais, et mes cheveux semblaient être tout droit sortis d’Hiroshima. J’exagère peut-être un peu, mais c’était là l’effet que ça me faisait. Finalement, je n’avais pas spécialement honte de m’incruster chez Jules comme cela, car ce n’était pas quelque chose que je me refusais tout particulièrement de faire au quotidien et que cela me semblait… normal. Après tout, on se côtoyait depuis tant de temps que venir un jour de plus ou un jour de moins chez lui, ou même l’inverse, me paraissait sans aucune importance. Cela revenait au même. J’avais toujours l’impression d’être chez moi lorsque j’étais chez lui, peut-être parce que je suis sans gêne avec lui, mais sûrement surtout parce que l’on se connaît depuis la tendre enfance. C’est une bonne excuse à mes yeux, tant qu’elle se base sur une bonne relation mutuelle. Parce que si l’on se déteste depuis tous petits, alors… squatter chez l’autre semble plutôt bizarre à mes yeux. Bref. Je disais donc que squatter chez lui ne me rendait pas spécialement honteux, mais me pointer chez lui, ou même chez quiconque, comme cela me semblait calamiteux. En un soir d’Halloween encore ce n’est pas trop grave, on croira juste que je me suis déguisé pour l’occasion. Mais tout de même. Et puis me voir me trimballer avec une couette et un oreiller semble tout autant justifié… On croira sûrement que je suis un de ces jeunes qui vont passer la nuit devant des films d’horreurs piteux et pour minettes chez des potes. Finalement, quelle chance que ce soit Halloween ce soir.
Lorsque je sonne, la porte s’ouvre à mon plus grand bonheur. Bien entendu, je joue la carte de la neutralité et ne montre aucune émotion à la perspective d’un nouveau foyer pour ce soir.
Toute ma honte retombe lorsque Jules ouvre la porte. Je ressens une pointe de soulagement en notant son apparence. On le croirait tout droit sorti d’un chantier avec sa tenue trouée et tâchée. Il a dû faire de la peinture à tous les coups. Mais finalement, même comme ça, Jules n’est pas mal du tout. Il en faudrait beaucoup pour lui faire perdre son charme. Les yeux cernés, la barbe peu entretenue, les cheveux en bataille, voilà mon jumeau du soir. Je jette ma honte de côté et esquisse un sourire moqueur. Finalement, c’est limite si je ne suis pas mieux que lui ce soir. Un sourire en coin tombe sur les lèvres de Jules tandis que ce dernier s’appuie sur le battant de la porte, l’œil plutôt aguicheur. Ah, je le reconnais bien là. « Oui, c’est pour quoi ? » demande-t-il. J’arrête mon examen de son apparence et réfléchis à cette question stupide. Tu es là, devant sa porte, à 22h, avec une couette et un oreiller, et il ose me demander pour quelle raison je me pointe. Je hausse le sourcil et l’écarte d’un bras avant de m’incruster dans son appartement. « A ton avis ? Je squatte chez toi cette nuit. » finis-je par lancer. Jamais il n’oserait me dégager de là. Jamais. Il faudrait vraiment qu’il soit tombé sur la tête. Ou alors il le ferait pour me vanner avant de me supplier de revenir. Cette idée me fait rire intérieurement. Alors je décide de m’incruster sans avoir son autorisation ; pour ainsi dire je pose mes affaires sur un bout de son canapé, là où le bordel ne s’est pas installé avant moi, et m’assois avec paresse sur celui-ci.