CHANEL & TAY

j'regardais le bout d'mon crayon en m'demandant vraiment comment ça allait s'dérouler ce soir.  c'était tout d'même la première grosse soirée à laquelle chanel allait assister en ma compagnie, et j'savais pas du tout comment j'devais me sentir.  c'n'était pas du tout son genre, à chanel, et c'n'était pas le mien de .. mentir d'la sorte.  j'avoue que j'me sentais mal, très mal.  j'savais que j'pouvais mettre fin à ma carrière si quelqu'un l'apprenait, mais faut croire que j'avais un talent assez particulier pour m'embarquer dans des situations assez .. spectaculaires. je m'étais levé, puis j'avais rangé mes trucs pour quitter l'boulot.  je m'étais rendu à l'appartement, puis avait ouvert la porte avec crainte.  non, c'n'était pas duuu tout l'amour entre chanel et moi. j'savais qu'elle n'avait probablement pas envie de m'accompagner ce soir, ceci-dit, c'était son job, et elle ne pouvait pas vraiment se plaindre de son salaire.  « bonjour. »  j'lui avais fait un sourire, en laissant tomber mon manteau contre le sofa, puis mes clefs contre le comptoir. j'savais pas trop comment l'aborder, et j'étais très mal à l'aise.  j'm'étais dirigé vers ma chambre, puis avais pris la robe que je gardais dans le placard pour cette soirée. (pas pour moi, évidemment, m'déguiser en femme c'était pas trop mon truc. haha.)  de retour dans la cuisine, j'avais déposé la robe sur la table.  « cadeau. j'espère qu'elle te plaira.  sinon .. »  j'regarde rapidement l'heure sur ma montre. « .. sinon, on passera rapidement au centre-ville, et t'auras qu'à choisir c'que tu désires.  faut juste que ce soit classe, et pas à petit prix, ni à rabais. »  j'avais tenté d'sourire pour la rassurer, mais j'imagine qu'elle devait m'détester encore plus fort à ce moment présent.  tannnt pis.  de toute, notre mode de vie était si différent que bien s'entendre un jour me semblait impossible c'soir-là.

J'étais allongé sur un des sofas de ce grand et beau salon (qui au fond ne me plaisait absolument pas) et je regardais à travers la fenêtre en pensant à la soirée à la-qu'elle j'allais accompagner Tay ce soir. En effet ce dernier me payait pour faire croire à tout les médias de Paris que nous étions en couple. C'était pas vraiment une idée qui m'enchantait, car tout d'abord je ne l'appréciais pas trop, et puis son mode de vie n'avait rien à voir avec le mien. Moi j'étais plutôt du genre à vivre au jour le jour, de bouger sans arrêt. Et non pas d'aller aux soirées les plus classes de Paris. J'étais également mal à l'aise et je n'avais aucune envie de m'y rendre. Si à la clé il n'y aurait pas ce si beau salaire (car il faut le dire il me payait quand même bien pour faire croire à quelques journalistes que nous étions ensemble) j'aurais certainement pas continué à faire croire que j'étais sa poule. Toujours plongée au fond de mes pensées, j'entendis alors la porte s'ouvrir et là je me retourna et je vie Tay rentrer. Il me salua alors, je me contenta de le regarder seulement, sans aucun sourire ni rien mais par politesse j'y répondis quand même. « Ah tes la.. Salut .. » et je le voyais alors partir directement dans sa chambre, c'est vrai que le courant ne passait pas trop entre nous. Autant à l'extérieur on devait jouer le jeu et se parler un minimum qu'à l'appartement c'était pas du tout le cas. Des que je pouvais ne pas y parler où l'ignorer je le faisais. Je me leva alors pour me rendre dans la cuisine car j'avais soif. J'attrapa alors un verre et me servit de l'eau. Puis je le voyais revenir et me poser une très belle robe de soirée. Alors la oui, la robe elle était classe. Mais ce n'était pas du tout mon style vestimentaire. Je regarda alors la robe, puis remonta mon regard vers Tay. «  A me faire un cadeau, offre moi quelque chose qui aurait plus de possibilité de me plaire.. Tu sais très bien que de ses robes j'en ai horreur.. Je vois pas l'intérêt de porter des trucs comme ça.. M'enfin.. » - il me proposa alors de m'amener au centre ville afin de choisir un truc qui me plaisait. Mais bon ce n'était pas la peine, puisque ces trucs la c'était pas mon délire. J'allais alors la mettre, m'habiller comme il le désirait car c'était les conditions de mon contrats de travail et voilà.  « Ça sert à rien de perdre encore plus de temps.. Ça sert à rien de se rendre au centre ville me chercher une autre robe, j'ai horreur de ça. Donc t'en fais pas, je vais aller me la mettre et puis après nous pourrons partir à ta foutue soirée.. » Il me souriait pour me rassurer, mais l'impression d'être un objet, et qu'il faisait ce qui voulait de moi me passait par dessus la tête. J'en avais marre, mais je devais me taire. Je pris alors la robe en main et partit dans ma chambre, où plutôt la chambre dans la-quelle je dormais, car ici j'étais loin de me sentir chez moi. Je me dirigea dans ma salle de bain où je pris une douche, une fois bien propre, j'enfila alors sa robe, et mis également de beaux talons. À faire les choses, autant pas les faire à moitié. Je me maquilla, coiffa.. Je me regardais alors dans le miroir en ayant l'impression d'être quelqu'un d'autre. Je ne me reconnaissais pas. Je sortis alors et parti dans le salon pour le rejoindre où bien pour attendre qui finisse également de se préparer ça faisait une demi heure que j'étais parti de la cuisine donc je ne savais pas trop ce qu'il faisait.



Spoiler:

à chaque jours j'me demandais sincèrement pourquoi j'avais eu une idée de c'genre. si j'le regrettais? oui, faut pas s'le cacher. mais en même temps, c'est vrai que ça avait été un accès facile à la popularité que j'avais auparavant. c'était exactement comme si je n'étais jamais parti, touuut ça.. à cause d'une première page, dû à cette fille et moi. mais j'me sentais pas bien là-dedans, j'avais l'impression de trahir tout l'monde, même mes potes. car forcément, un petit mensonge entraînait plusieurs autres mensonges. dans mon cas, c'était un énorme mensonge, qui en entraînait pluuuusieurs autres énooormes mensonges. si ça venait à se savoir, j'voulais vraiment pas que les gens m'prennent pour un menteur, et pourtant, c'était exactement c'que j'étais.  chanel regardait la robe, et j'devinais un peu de dégoût dans ses yeux. «  a me faire un cadeau, offre moi quelque chose qui aurait plus de possibilité de me plaire.. tu sais très bien que de ses robes j'en ai horreur.. je vois pas l'intérêt de porter des trucs comme ça.. m'enfin.. »  j'avais soupiré, car j'en avais royalement marre. j'suis pas une femme, j'sais pas c'qui va te plaire.  quand j'm'habille, j'ai pas besoin d'paillettes.  « ça sert à rien de perdre encore plus de temps.. ça sert à rien de se rendre au centre ville me chercher une autre robe, j'ai horreur de ça. donc t'en fais pas, je vais aller me la mettre et puis après nous pourrons partir à ta foutue soirée.. » ma foutue soirée? pardonnn? ça ne m'avait pas pris énormément de temps pour retirer mon faux sourire de mon joli p'tit visage d'ange. bordel, j'me disais qu'il y avait plein d'filles qui auraient voulu être à sa place (sans prétention. ou avec prétention, à vrai dire.) et puis il avait fallu que j'tombe sur une anti-fame. « j'te jure, j'te payerais cinquante dollars de plus par semaine juuuuste pour que tu te la ferme, parfois. » j'allais devoir me calmer, car j'avais l'impression que nous risquions d'être tendues c'soir devant les caméras, alors j'avais fait réapparaitre mon sourire sur mon visage, ajoutant peut-être une petite touche d'ironie, d'arrogance. « j'ai bien hâte d'la voir sur toi, tu vas être ravissante. » bon, j'avais peut-être l'air d'user de sarcasme, mais j'étais tout d'même sincère, alors valait mieux qu'une rectification s'impose. « et j'le pense vraiment, hein. » ooh. le joli p'tit moment de tendresse. breeeef.  elle avait quitté la cuisine pour aller vers sa chambre, pour s'préparer, en toute logique.  j'avais été dans la mienne, avais pris une longue douche (froide, à c'qui parait c'est mieux pour les cheveux, en touuuut cas), puis avais enfilé le pantalon, puis la chemise.  j'avais fait en sorte que mes cheveux soient parfaits, parce que bon, j'avais pas envie d'regretter d'avoir négligé ce moment lorsque j'allais tomber sur des photos d'moi par la suite.  j'avais été sur google, pour savoir comment faire un noeud papillon, parce quuuue nooon.. après tout ce temps et toutes ces soirées j'suis toujours incapable.  habituellement, j'suppliais sephora pour qu'elle me le fasse, mais je ne lui avais pas adressé la parole depuis mon retour à paris.  c'n'était pas seulement ça, j'me sentais mal, assez mal de la manière dont j'avais quitté. bref, tout ça pour dire que je n'allais tout de même pas demander à chanel de m'aider, alors je m'étais débrouillé seul, comme un grand garçon.  après cinq-six-sept, ou peut-être huit essais, j'avais finalement réussi, puis j'avais enfilé mon veston une fois l'étape du parfum passée.  j'étais retourné dans la cuisine, puis chanel était là, juste devant moi.  j'avoue que j'devais être bouche-bée.  j'avais cligné des yeux, de stupéfaction.  « ......... wow. »