Treize heures. Nous sommes samedi. Il fait beau sur Paris. Le temps est plutôt clément même. Il n'y a pour le moment pas eu de pluie de la journée, c'est bon signe, enfin je l'espère. Vêtue d'un jean slim bleu marine et d'un tee-shirt blanc à décolleté, les écouteurs de mon Ipod dans les oreilles, la musique passe en boucle sans que je ne prenne vraiment le temps de l'écouter précisément, les paroles se déversent sans heurter ma conscience. C'est juste histoire de ne pas entendre les bruits horribles qui cassent une si belle journée dans Paris. Comme les marteaux piqueurs, les klaxons des voitures des automobilistes excités comme il est impossible d'imaginer, les gens qui hurlent dans la rue pour s'interpeller ou s'insulter, voire même parfois les deux en même temps. Tout cela m'insupporte réellement. La voix sublime d'un Shaun Groves me soulage et m'aide. Je suis dans la chambre de mon appartement, dans le dix-huitième arrondissement. Allongée sur mon lit, sur les draps, j'attends que le temps passe. Imbécilement, peut être, je vous l'accorde bien volontiers. Je suis là depuis près d'une heure et demi. Je divague à mes pensées, alors que les cumulus se précipitent pour faire leur voyage à travers la fenêtre, se montrer puis disparaître à jamais. Mon chat est allongé sur le rebord de cette dernière, sa queue se dandine lentement, il s'étire. L'animal couleur écaille de tortue se redresse afin de s'assoir, puis finit par descendre et me rejoindre sur mon lit. Je lui fais passer ma main sur la tête et le dos, machinalement. Ses poils longs se collent à mes doigts. Il est désormais treize heures et vingt-trois minutes. Je m'assois moi aussi sur mon lit, un peu trop vite, car ma tête se met à tourner. Je la secoue, retire le chouchou que j'avais mis dans mes cheveux et sors de mon lit. Le chat descend lui aussi et se faufile par la fenêtre ouverte. Il reviendra ce soir, après sa promenade de l'après-midi. Je suis un peu son idée, même si sortir ne me donne pas envie. Soudain, mon portable vibre. « Salut Amélie, c'est Jérémy. Tu peux me rappeler tout de suite s'il te plaît ? » Voilà qui me fait un peu peur. Je quitte la page du texto et compose son numéro que je connais par coeur. « Tu voulais me parler ? » « Oui, il faudrait que je te parle en face, tu peux me rejoindre au Jardin des plantes ? » « ... D'accord, j'arrive. » « Merci. »
Les écouteurs que j'avais retirés de mes oreilles pendaient hors de mon pantalon alors que je descendais les marches de l'escalier menant au rez-de-chaussée quatre à quatre. Je me souviens bien avoir fermé à clé mon appartement et pars donc vers le jardin des plantes au pas de course. Je remets machinalement les écouteurs dans mes oreilles. Tiens, du Fall Out Boy. Mais on s'en moque. Je marche depuis quelques minutes, quand j'arrive, haletante, là où Jérémy souhaitait me voir. J'avance lentement, tournant la tête dans le plus de sens possibles afin de voir où il s'est arrêté. Enfin, je le vois, adossé à un arbre, un peu reculé. Ses cheveux noirs en bataille. Je m'approche de lui précautionneusement, il n'a pas l'air dans son assiette, même de loin, et dans le sombre de l'ombre du grand saule pleureur auquel il prend appui. A son niveau, ma bouche s'ouvre, comme si ma mâchoire inférieure était impossible à tenir. Son visage, comme ses bras, découverts par le fait qu'il portait un simple tee shirt noir, étaient couverts de plaies, des coupures plus exactement, et apparemment intentionnelles. Je montre ces atrocités du doigt, sans pouvoir articuler un mot. « Je sais. Écoute, je n'ai pas le temps. Juste qu'il faut que je te dise de ne pas m'appeler, de ne pas venir chez moi ou essayer simplement de me voir pendant un moment. » Il me regarde, sérieusement, ôte son dos de l'arbre et s'apprête à partir. « Pardon ? Tu comptes partir comme ça sans même m'expliquer une seconde ? » « C'est trop dangereux... Fais juste ce que je te dis. » Il s'éloigne, mais je le rattrape par le bras, même si je le lâche une seconde après, consciente que je venais d'exercer une violente pression sur ses taillades. Du sang macule même ma main. Ses blessures feraient vraiment mieux d'être désinfectées et pansées, il risque gros. Jérémy se retourne, enfin, seulement de moitié, me jette un regard aussi inquiet que gentil, lâche un « Excuse-moi. » et sort de mon champ de vision rapidement et définitivement. Même pas le temps de percuter, de comprendre quoi que ce soit, que ses mots disparaissent déjà de ma mémoire. Comme s'il pouvait imaginer que j'allais le laisser comme ça, partir, ne pas donner de nouvelles et faire le fantôme ! J'hésite entre penser qu'il veut juste ne plus jamais me voir pour je ne sais quelle raison et penser qu'il a réellement un problème. Ne sachant pas par laquelle des deux raisons être le plus inquiétée, je préfère arrêter de penser. Enfin, d'y penser. Je sors de la pelouse verdoyante et continue mon chemin, lentement. Maintenant que je suis dehors, je n'ai plus grand chose à faire d'autre que de marcher et prendre l'air, rentrer serait une perte de temps, si c'est pour retourner m'allonger sur mon lit et attendre le retour plus tard dans la journée de mon animal de compagnie. Je regarde le sol. Je ne regarde pas où je vais, ne fais que suivre la course de mes pieds, sans les sentir, obnubilée par mon ami. A ce moment, je bouscule violemment une jeune fille que je fais chuter. Je redresse la tête violemment, retire mes écouteurs et m'approche d'elle. « Oh, je suis confuse, excusez-moi, je ne voulais vraiment pas vous heurter, je ne regardais pas où j'allais. Vous allez bien ? » Pendant ce temps, je lui tendis la main, en lui souriant timidement, histoire de l'aider à se relever si elle le souhaitait. J'avais même rougi de honte, ne voulant vraiment pas faire tomber cette pauvre jeune demoiselle. Il y a franchement des jours où je ferais mieux de rester couchée. J'espérais surtout que la charmante jeune fille devant moi ne m'en voudrait pas de l'avoir faite chuter devant toute cette panoplie d'inconnus souvent trop démonstratifs.
Dernière édition par Amélie C. Bourgeois le Sam 25 Juin - 20:35, édité 1 fois
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Sujet: Re: Don't keep your distances Dim 19 Juin - 21:25
La journée allait être longue, elle avait commencée pour moi, a huit heures et demi, réveiller par ma grande sœur chérie, ou surtout celle qui voulait a tout pris, que je révise pour mon écrit de français qu’il avait lieu lundi. Elle avait eu le siens de justesse, elle ne voulait pas qu’il m’arrive la même chose. Après réveil habituel, petit déjeuner, céréales au chocolat dans le canapé, dessin animée, débile, oui encore a dix sept ans, douche, séchage de cheveux, puis réflexion sur l’ondulation naturelle ou sur le lissage. Il faut dire qu’aujourd’hui, je n’étais pas vraiment motivée. L’ondulation naturelle, était choisit. Tout le matin, assit sur une table ou sur le canapé, je voyais en long et en travers, tous les registres possibles, de la poésie au théâtre, de l’argumentation au roman, sans oublier l’humanisme. Des auteurs, en tout genre, de Baudelaire à Hugo, de More à Jean de Lery. Cela venait, de plus en plus stressant. Je soupirais, les heures passaient et même si cela pouvait paraître chiant, une fois qu’on est dans les révisions, c’est comme si, le temps disparaissait. D’ailleurs comme Baudelaire le disait : le temps c’est l’ennemi.
Regardant, autour de moi, je voyais l’heure passait. Midi et demi, je me levais, allant vers la cuisine et trouvait le réfrigérateur, complètement vide, un léger soupir, puis voyant ma sœur très occupé je balançais : « Je vais a la bibliothèque, a tout a l’heure ». Prenant mes affaires, puis mettant quelques livres, dans mon sac, je partais porte monnaie, dans le sac, et enfin, pouvait faire une pose dans mes révisions pour un jolie petit tour en ville. Je sortais de l’appartement et commençais a marcher, dans la rue, je n’avais sur moi, qu’un simple t-shirt, faisant de suite demi-tour, je remontais et pris ma plus belle veste en jeans. Redescendant, je marchais vers un bon commerce, je mourrais de faim. Emportant, un sandwich au poulet chez mac Donald, je le mangeais en chemin. M’arrêtant a un starbuck en passant, je prenais un bon cappuccino, et finissait, ma balade, en route pour la bibliothèque, je marchais tranquillement, pas trop pressée de retourner a mes révisions. Je ne regardais pas vraiment ou j’allais et d’un seul coup, sans vraiment le voir, je me retrouvais par terre, heureusement, mon café était tombé bien plus loin et non sur moi. Je regardais, ou était mon sac et le prenais, pendant ce temps la, une jeune femme, surement celle qui m’avait bousculé, me tendait ça main. Je regardais, hésitant une seconde, puis acceptée son aide. Debout, je me frottais, doucement les mains, puis mon jeans, et regardais la jeune femme. « Oh non, c’est ma faute, je ne regardais pas ou j’allais, je suis vraiment désole … ça va et vous ? ». Je regardais la jeune femme, souriant un peu, ramassant mon café a terre, je le jetais a la poubelle. La jeune femme devant moi, était très jolie, une belle blonde. Je me frottais les épaules, décidément Paris, c’était peut être beau, mais il n’y avait pas autant de chaleur qu’a Marseille. Pourtant je croisais, les gens, en débardeur, ou en robe, et moi je portais encore ma veste, limite frigorifié, par le vent. C’est sur, il me faudra un moment pour m’habituer au température, mais je n’imaginais pas a ce point la. Je me sentais un peu gênée, vis-à-vis de la personne que je venais de bousculer, je regardais autour de moi, sans savoir quoi dire, vraiment.