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 i am the riverbed, you are the dove - octave.

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MessageSujet: i am the riverbed, you are the dove - octave.   i am the riverbed, you are the dove - octave. EmptySam 19 Oct - 19:56


octave leandres

nom complet ▲ Octave Leandres. lieu de naissance ▲ Cherbourg, Basse-Normandie. âge ▲ Vingt-cinq ans, né un certain dix-neuf mars. nationalité ▲ Française. diplômes, études ▲ Titulaire d'un bac professionnel électromécanicien marine, qui ne lui sert plus du tout. Les études, ça n'a jamais été trop son truc. métier ▲ Employé dans un magasin de papiers-peints, et de temps à autres, dès qu'on a besoin de lui, saisonnier à Disney (ce qui, en passant, ne lui plaît pas du tout, mais bon, faut bien gagner sa vie). Ouais, parce qu'à la base, Octave, il voulait être magicien. statut matrimonial ▲ C'est assez compliqué. Il l'aime à s'en rendre malade, elle aime un autre qui est très loin, alors il sort avec quelques filles, mais il s'en fout, et de toute façon, il a compris que l'amour, c'est pas pour lui. Il n'y croit plus, il ne peut plus, ce n'est plus possible. orientation sexuelle ▲ Hétéro. situation financière ▲ Pas terrible. C'est pas en vendant des sous-couches pour plafond qu'il s'enrichit. idole(s) de vie ▲ Aucune. C'est fini, les rêves. Ou à la limite, Gatsby. Mais si, le magicien. nombre d'amis facebook ▲ 92. Et puis pour ce qu'il l'utilise, c'est déjà beaucoup. moyen de déplacement ▲ Principalement le métro ou le bus en fraudant, ou encore ses pieds et un vieux skate, puisqu'il ne possède pas de voiture. groupe ▲ Tu t'laisses aller. avatar ▲ Heath Ledger. crédits ▲ introspectre, BABINE.
le thé ▲ Depuis les récents événements, Octave s'est mis à boire beaucoup de thé, parce que quelqu'un lui a un jour vanté les mérites du thé à la menthe. Par conséquent, c'est au moins deux ou trois tasses par jour qu'il s'enfile, dans le cas où les vertus du thé pourraient arranger son état peu reluisant d'une manière ou d'une autre. la lecture ▲ Il n'aime pas vraiment lire, et c'est presque exclusivement du temps où il était scolarisé qu'il se plongeait dans un livre -par pure obligation-. En revanche, si sa bibliothèque à lui est vide, ce n'est pas le cas de celle de son frère, qu'il a gardée bien qu'il n'ait jamais ouvert un seul bouquin qu'elle ait pu contenir. la magie ▲ Il peut bluffer n'importe qui avec un jeu de cartes dans les mains, et est franchement habile pour cacher le truc -parce qu'il y a un truc-. Il est capable de faire au moins cinquante-trois tours différents avec des cartes, selon son dernier recensement. Cela lui est utile pour tricher, des fois, quand il mise de l'argent avec ses potes pour un poker ou quelque chose comme ça. Et tout le monde n'y voit que du feu. le sommeil ▲ Octave prend régulièrement des somnifères. Il lui arrive, parfois, de passer des nuits entières à contempler son plafond ou l'écran digital de son réveil, sans rien faire d'autre que de songer à lui, à elle, à tout le monde. Et puis, même si les somnifères lui ont été prescrits, il n'aime pas ça. Les cachets, ça le rebute un peu, on ne sait jamais vraiment ce qu'il y a dedans. la guitare ▲ Il en joue un peu, comme ça, à l'occasion, il gratte sans vraiment connaître quoi que ce soit de la musique. Il possède une veille guitare toute usée, mais sa guitare, s'il n'y touche pas tout le temps, il l'aime bien et se refuse à changer autre chose que les cordes quand elles claquent. D'ailleurs, il a commencé à en jouer uniquement pour draguer des filles, et puis, il n'a jamais arrêté. En revanche, il n'apprécie plus jouer pour les autres, maintenant, ce n'est plus que pour lui. le rugby ▲ Octave, on lui a toujours dit qu'il avait une tête à faire du rugby. Alors, adolescent, il a commencé, sans trop savoir pourquoi, et puis, ça lui a plu, sans qu'il n'ait jamais trop su pourquoi non plus. Oh, il est loin d'être une grosse brute, Octave, c'est même tout le contraire. Mais ça le défoule. Il aime bien rentrer crevé chez lui, il aime bien prendre une bonne douche après l'entraînement, et il aime bien l'ambiance de l'équipe. les animaux ▲ Il n'aime pas trop les animaux de manière générale. Sauf les chiens. Il a deux chiens chez lui, des gros chiens qui font peur à tout le monde, mais lui, il pourrait dormir avec tellement il les aime. Et puis, se promener la nuit avec deux gros chiens, ça dissuade quand même bien, comme ça, il est tranquille. la capitale ▲ Pour ainsi dire, il n'a jamais forcément aimé l'aventure. La routine, ça lui convient tout à fait, et c'est même grâce à elle qu'il arrive à prendre ses repères. Les voyages, à l'occasion, ça ne le gêne pas, néanmoins, il est loin d'être un grand voyageur. Cependant, depuis quelques temps, il ne rêve plus que d'un ailleurs, de retrouver ses racines, de revoir la mer, de quitter Paris la meurtrière. Mais il ne peut pas. Parce qu'il ne peut pas l'abandonner, elle, la seule qui reste dans sa vie, celle qui a besoin de lui autant qu'il a besoin d'elle. la cigarette ▲ Il fume, un peu, beaucoup, trop. En emménageant à Paris, il avait arrêté, mais depuis peu, il a repris, parce que ça le détend, parce que ça lui permet de réfléchir autrement, parce qu'il en a l'envie, parce qu'il ne tient plus à grand chose. Seulement, des fois, c'est pas seulement des cigarettes. Il a conscience de ses actes, et, tout seul, il perd un peu les pédales, il n'y peut rien. Il se dégrade. les contrastes ▲ Octave, il est tout en paradoxes : il est réfractaire aux cachets et fait du sport pour sa santé, mais n'hésite pas à se la bousiller à la clope et autres stupéfiants ; il a une peur viscérale de la solitude depuis quelques temps, mais s'est complètement renfermé et rejette beaucoup de monde qui tente de l'approcher ; il a horreur de Paris, de ses habitants, de la pollution et de la tour Eiffel, il aime la ville et la déteste à la fois, mais il y reste, et il sait bien qu'il y restera jusqu'à sa mort, uniquement parce qu'elle est là ; il est un peu superstitieux et veut croire à la magie, et même, il n'a pas les pieds sur terre, mais maintenant, c'est des réalités qui le rattrapent, c'est comme s'il descendait d'un nuage sans le vouloir. Alors, il est contradictoire, Octave. la peur ▲ Octave, il est anxieux, maintenant. Il a peur, il est paranoïaque, un peu, et surtout, il est triste. Mais la simple vue d'une voiture de police le fait frémir, il se sent mal, il a peur. N'importe quoi qui représente une figure d'autorité l'angoisse un minimum. N'importe quoi qui disposerait d'un pouvoir sur lui. N'importe quoi qui pourrait lui nuire. Il aime sa liberté, et savoir qu'on pourrait lui enlever, comme ça, ça lui donne presque envie de vomir. la mécanique ▲ Très manuel depuis tout petit, Octave aime démonter et remonter les objets, et regarder leur fonctionnement. De la voiture télécommandée aux rouages d'une horloge, bon nombre d'objets de la vie courante sont passés entre ses mains, et ont été remontés avec plus ou moins de réussite. Alors, quand il s'attaquait à un bateau, c'était un peu un challenge qu'il aimait relever.

pseudo ▲ radioactive fish. prénom ▲ Line. âge ▲ Dix-huit. pays ▲ France. passion dans la vie ▲ Bien troooop, mais, au hasard ; le cinéma, la bouffe et les câlins ! autre ▲ Ceci ne sert à rien.
présence ▲ Toujours, partout, je suis tel big brother. où as-tu découvert le forum ▲ Ça c'est une bonne question. comment le trouves-tu ▲ Moche. Vous êtes moches. Mais adorables alors ça va ! as-tu déjà été sur OLLP ▲ Et oui. réservation d'avatar ▲
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Dernière édition par Octave Leandres le Mar 29 Oct - 21:37, édité 7 fois
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MessageSujet: Re: i am the riverbed, you are the dove - octave.   i am the riverbed, you are the dove - octave. EmptySam 19 Oct - 19:57


I'll stop the daylight and turn away the sun



PARTIE 1


Chap I


Bien sûr que oui je me souviens d'Octave. Comme si la dernière fois que je l'avais vu, c'était hier. J'ai son souvenir dans la mémoire, parce qu'Octave, il ne sort plus de la vie des gens une fois qu'il y est entré pour de bon. Octave... Comment vous le décrire... Il n'a jamais trop parlé, il préférait largement observer ce qui l'entourait. Ouais, on peut le dire, il était assez taciturne. Non, il ne faisait pas la gueule sans arrêt, c'est pas de ça qu'il s'agit. Disons simplement que ce n'était pas un moulin à paroles. Ça ne l'empêchait pas pour autant d'être agréable. Il était typiquement le genre de personne avec qui on pouvait déconner sans problèmes, pas toujours, mais le type sur qui on savait qu'on pouvait compter. Parce que des amis, il n'en avait pas des masses, alors il leur était d'autant plus fidèle, si je puis dire. Mais il était simple, très simple, alors ça lui suffisait. Il ne demandait pas beaucoup. Parce que si je sais bien un truc sur Octave, c'est que du temps où on était tous les six, il était heureux, absolument heureux.
Et puis, il s'est passé ce qui s'est passé, il y a assez peu de temps. Alors maintenant, Octave, il a changé, à l'intérieur. Il s'est renfermé. Il a tout détruit, il le sait bien, et je crois bien qu'il vendrait ses propres parents pour pouvoir remonter le temps. Bon, comme c'est impossible, il vit avec, et je dois avouer qu'il m'inquiète un peu. Parce qu'en plus de ça, j'arrive même pas à lui en vouloir. C'est pas uniquement de sa faute, même s'il a fait le gros du boulot. C'est aussi la mienne. Celle de Louise. Celle de tous les autres.

Ouais, pour le coup, on n'a pas assuré.



Chap II


Dans sa vie, il est tombé quatre fois amoureux. Les deux premières fois, c'était quand il était enfant.
Son premier coup de foudre, c'était la mer. On vivait à Cherbourg, juste à côté de la mer Manche. Alors pour lui, la mer, c'était normal, c'était naturel. Il traînait souvent avec des potes à lui là bas, en bord de mer, après les cours, voire même pendant. C'était son havre de paix, c'était son refuge, et des fois, je pense que c'était le seul endroit où il se plaisait vraiment. Voire un peu trop. C'était un rêveur, Octave. Impossible de lui demander de mettre le pied à terre, il n'y arrivait pas, et puis, il était bien sur la lune. On l'aimait comme ça. Du coup, il n'était pas très scolaire. L'école, c'était trop rationnel pour lui. Les cours, il n'y allait pas du tout s'il n'en avait pas l'envie. Il était très libre, Octave, comme un courant d'air marin. S'il ne voulait pas aller à l'école, il n'y allait pas, quoi que les adultes fassent. Et si on lui demandait pourquoi, il était tellement franc que personne n'arrivait à lui en vouloir. Ils finissait tous par le houspiller gentiment, et puis il recommençait. Il préférait travailler avec ses mains. Alors, il réparait des bateaux en bac pro, ça lui plaisait, il pensait qu'il allait vivre comme ça toute sa vie. D'ailleurs, ça semblait s'imposer à lui, comme aux parents, comme aux profs. Dans notre tête à tous, c'était de la sorte qu'il allait vivre. C'était un bon mécano, il faisait du bon boulot, toujours rapidement et proprement. Et puis, ça lui plaisait, à Octave.

Il est aussi tombé amoureux des cartes, dès tout jeune. Il adorait ça, il était doué, très doué. Alors, quand il s'ennuyait, il prenant son jeu de cartes et apprenait plein de tours. Faire des prétendus tours de magie, comme ça, je ne sais pas, peut-être était-ce parce qu'il aimait bien voir la tête des gens incapables de comprendre quel était le truc. Peut-être qu'il aimait mettre un peu de magie dans ce monde cartésien, faire rêver les autres comme lui il rêvait. Ainsi, il s'amusait à impressionner des gens, quand ça lui prenait. Alors, il s'était mis en tête de faire magicien. Sauf que les adultes terre-à-terre lui ont dit que ce n'était pas possible. Du coup, il s'est tourné vers l'autre évidence, les bateaux, la mer... Il avait une façon de vous regarder, avec un jeu de cartes entre les mains, d'une façon absolument mystérieuse, et un tout petit sourire en coin, presque imperceptible car il savait d'avance qu'il allait aisément vous rouler dans la farine. Il y avait cette lueur si particulière dans ses yeux, qui, aujourd'hui, a disparu. Il était un peu grandiose, oui, un petit peu majestueux.

Et puis, il était attachant, Octave. Il pouvait vous faire croire à la magie, il pouvait vous faire croire l'infini tellement il était sincère. Il me manque. Voilà qui c'était, lui. Juste Octave, le magicien raté qui réparait des bateaux près de la Manche.
Et bien sûr, il a fallu que je me tire.



Chap III


Plus on fait d'erreurs, plus on a des "si" dans la tête. Si je n'étais pas parti... Si j'étais resté...
J'avais un an de plus que lui. Et j'étais son exact opposé. Je trouvais que la mer était fière et arrogante, j’exécrais le vent marin, le climat normand, j'étais entouré des réalités de la vie, j'avais une facilité déconcertante à me faire des amis, j'étais extraverti, j'avais tout pour réussir de brillantes études, j'étais un petit con, des fois, et jamais je n'avais eu sa patience et son calme. Jamais.
Alors, si lui, cette vie lui plaisait, ce n'était pas mon cas. Je suis parti, pour ne plus jamais y revenir.
Je lui avais toujours dit que je préférais la Seine à la Manche, sur le ton de l'humour, quand il me demandait, peut-être un peu déçu, dans le fond, pourquoi je m'en allais. Qu'aurais-je dû lui répondre ? Que je cherchais une autre vie, que je ne voulais pas de ce que lui désirait ? Je ne sais pas s'il aurait compris.

Pendant que moi, à Paris, j'étais en sciences po, lui, il réparait ses bateaux. Et je m'en voulais. Parce que je m'amusais. Sans lui. Comme si je l'avais laissé tout seul derrière moi, sans personne avec qui fumer une cigarette le soir, sans personne pour regarder la télé et faire les courses. C'était, en somme, un abandon. A Paris, nous étions un groupe de cinq, de tous horizons, et dieu seul sait comment nous avions été amenés à nous fréquenter. Mais Octave, il n'était pas là. Lui, ses cartes, ses bateaux, il me manquait, c'était ce vide que d'habitude, il comblait par sa simple présence.


***

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LUN 19 NOV 2012, 23H56
De : Thibault
Hey! Comment vas-tu ?

Vous avez reçu un nouveau message
LUN 19 NOV 2012, 23H59
De : Octave
Disons que ça peut aller, et toi ?

Vous avez reçu un nouveau message
MAR 20 NOV 2012, 00H07
De : Thibault
Ça va, ça va... Dis-voir, je sais que c'est un peu soudain mais je voulais t'en parler depuis un petit moment, j'y ai bien réfléchi... Tu voudrais pas venir habiter chez moi ? J'ai pensé à tout. Bon, tu sais que mon coloc m'a lâché, et je peux pas tout payer seul. Enfin, je te force pas, hein, mais je suis absolument sûr que paris te tente aussi, et puis, je te manque, héhé. Du coup, t'aurais juste à te trouver un taff pour m'aider à tout payer le temps que tu aies quelque chose de mieux, et puis, ce serait super bien, non ? Tu seras même pas dépaysé, tu seras avec ton frère, et puis, j'ai trouvé plein de gens sympas, les parisiens sont pas si terribles, tu sais

Vous avez reçu un nouveau message
MAR 20 NOV 2012, 00H11
De : Octave
Oh, bah oui, j'ai plus qu'à m'occuper des bateaux dans la seine, évidemment

Vous avez reçu un nouveau message
MAR 20 NOV 2012, 00H13
De : Thibault
Mais arrête ! C'est bien toi qui voulait faire de la magie, non? Et tu crois que tu vas percer en normandie, peut-être ?

Vous avez reçu un nouveau message
MAR 20 NOV 2012, 00H17
De : Octave
S'il te plaît, thib, ne joue pas sur ce terrain là

Vous avez reçu un nouveau message
MAR 20 NOV 2012, 00H18
De : Thibault
Je sais que t'en meurs d'envie, ne t'invente pas d'excuse. On le joue à pile ou face, alors? :)

Vous avez reçu un nouveau message
MAR 20 NOV 2012, 00H18
De : Octave
...ok. Pile, je viens, face, je reste

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MAR 20 NOV 2012, 00H22
De : Thibault
Alors ?

Vous avez reçu un nouveau message
MAR 20 NOV 2012, 00H22
De : Octave
...

Vous avez reçu un nouveau message
MAR 20 NOV 2012, 00H23
De : Thibault
Héhéhéhé, tu verras, l'appart est très spacieux!


PARTIE 2


Chap IV


Et il était venu, avec sa valise entre les mains, ses cartes dans la poche. D'un côté, il avait laissé une petite partie de son cœur à la mer, je le savais, mais désormais, il était avec moi. Est-ce que j'étais égoïste ? Je pense que oui.
Alors, il était là, dans l'entrée de l'appartement, avec des cartons aux pieds, en train d'observer mon appartement.
« C'est pas mal, hein ? » « Oui, j'avais vu les photos. » J'étais réjoui, résolument réjoui. Et lui, il semblait lointain -plus que d'habitude, ce qui était beaucoup-. Il fallait lui changer les idées. « Bon, on sort ? » « ...T'as pas l'impression que je dois m'installer, déjà ? » « Oh, tu viens de faire toute la route, détends-toi un peu ! Attends, j'vais appeler des potes à moi, je te les présenterai, que tu restes pas tout seul dans ton coin. Tu verras, on traîne très souvent ensemble et puis, tu parles là au roi de la ville, tu sais, donc... » Il ne me laissa pas finir ma phrase. « S'il te plaît, Thibault, pas maintenant. C'est à ce moment, je crois, qu'il vit la déception sur mon visage. Je dois... J'dois encore tout ranger, et puis... J'connais pas bien Paris et... Il soupira. Bon, ils sont combien ? Si ça excède six, laisse tomber. » Je ne pouvais réprimer un grand sourire. Mon petit frère et mes meilleurs amis, tout ça était parfait. « Quatre ! Tu les aimeras bien, tu verras ! »

***

Je me souviens, de ce bar, dans le quinzième. Je me souviens de l'y avoir emmené, peut-être naïvement, en espérant qu'il allait s'y plaire. Je me souviens de sa mine déconfite quand j'ai poussé la porte, parce que ça n'était pas à son goût, je me souviens de son regard interloqué qui s'est posé sur les autres, je me souviens de la veste en jean un peu usée qu'il portait, je me souviens de la bière qu'il avait commandée, je me souviens de sa réserve vis à vis des autres, je me souviens de tous les détails.
C'était pratiquement hier.
Et c'est passé si vite, tellement vite que je suis parti sans l'avoir vu venir.

On avait passé la soirée là bas. Les autres étaient réjouis, je crois, de pouvoir mettre un visage sur mon petit frère dont je leur avais déjà parlé. Bien sûr, Octave s'était montré distant, mais je les avais prévenus ; il était un peu froid, au début, mais sans méchanceté aucune. Il était juste un peu... ailleurs. Il avait quand même réussi à rigoler, alors je considérai les choses comme acquises.
« J'crois bien qu'ils t'ont apprécié. Alors, dis-moi, t'en penses quoi ? » Il me toisa longuement, comme il avait l'habitude de faire quand il devait répondre à une question plus ou moins personnelle. « Ça va. Ils sont pas méchants. » A comprendre par là qu'il était trop réservé pour dire qu'il les aimait bien. Mais le tour était joué.


Chap V


Il était plus souriant qu'à l'accoutumée.
C'était son troisième amour.
Paris, la ville lumière. Oui, il en était tombé amoureux, au même titre que la magie et la mer. Je crois qu'il aimait ses rues, le parfum de Montmartre, la saveur des restaurants, les bords de la Seine, les pigeons sur les places, la pointe de la tour Eiffel qu'on voyait sur le balcon de mon appartement, les musiciens des rues, le caractère blasé des parisiens, les groupes bruyants de touristes... Il profitait de toutes ces choses, je le savais, même de ce qui semblait dérisoire et complètement secondaire. Pour lui, c'était comme un grand poème dans lequel il se baladait, un peu grisé, un peu ivre de champagne et de bulles sur les marches du Sacré Cœur.
Parce qu'il était bien. Il était heureux.

Et puis, il y avait Louise et ses yeux clairs, Louise et son apparence de poupée, Louise et sa douceur, Louise et sa peau lunaire, Louise et tout ce qu'il y a de bon en l'homme.

Le quatrième et dernier amour d'Octave. Probablement le plus fort, celui pour lequel il aurait fait n'importe quoi.
Ce qu'il a fait.


***

De la magie dans les yeux, une lumière caractéristique qui ne s'éteignait plus que quand il fermait les paupières, c'était précisément ces derniers mois qui ont fait d'Octave l'homme qu'il aurait dû être. L'homme heureux et amoureux. « Bon, le jeu est normal, tu vois ? Vas-y, tire une carte au hasard. Tu la regardes, mais surtout, tu me la montre pas. » Peut-être qu'il l'avait regardée trop longtemps, Louise. Peut-être qu'il pensait à elle bien trop souvent, peut-être même qu'il rêvait d'elle, quelques fois. Peut-être qu'il avait eu le coup de foudre. Peut-être que c'était venu avec le temps. Mais c'était fort, tellement fort. « Ouais, remets-la dans le tas, maintenant. Tu l'as bien mémorisée, t'es sûre ? » C'était comme des petites ailes qui poussaient dans son dos. Elle lui apportait plus que n'importe qui. Il pouvait sourire de béatitude intérieurement sans descendre de son nuage des heures durant. Il aurait pu lui décrocher la lune si elle lui avait demandé. Et puis, sa simple présence le réjouissait. « Voilà, t'es témoin, je mélange, et je sais pas du tout ce que t'as tiré. » Personne ne le savait. Ou plutôt, je ne saurais pas dire si personne ne voulait le savoir. C'était les deux, probablement. Mais Octave, je crois qu'il n'en souffrait pas. Au contraire. Ça le poussait à faire abstraction de son job qu'il détestait, ça lui faisait tenir le coup, ça lui donnait goût à la vie. « Maintenant, mets ton doigt sur le paquet. Appuie. » Je sais bien qu'il pensait à elle quand il passait sa main sur la cuisse d'une autre. Mais jamais il ne l'aurait dit à personne. Il gardait ça pour lui, dans son jardin secret, comme entouré de murs infranchissables que personne, personne ne pouvait escalader. Non, il ne lui aurait jamais dit, à Louise. Ni à moi. Il n'était pas assez égoïste pour risquer de causer des problèmes à tout le monde à cause de ses sentiments. « Tire la première. C'est celle-là ? » C'était honorable, on peut dire. Il était loin de ne penser qu'à lui. Il était dévoué. Mais je crois qu'il aurait dû le dire, malgré tout. Au moins à moi. Moi, son frère, une partie de lui. Petits, on s'était jurés de ne rien se cacher. Et, en grandissant, on avait failli à notre promesse. Moi aussi, j'avais fait des erreurs. « Et puis la dernière, aussi. C'est encore celle-là ? » Ça ne nous empêchait pas d'être heureux. Au contraire. Je le voyais épanoui. Je le voyais pleinement en accord avec lui-même, je le voyais goûter à ce qu'on appelait le bonheur. C'était comme si, pour la première fois, je le voyais vivre. Un amour élévateur, spirituel, probablement. « Boum. Tiens, ta carte. La même partout. » Avec un mouvement du pouce dont lui seul avait le secret, il fit voler dans les airs l’entièreté du paquet de cartes. Et, ce qu'on voyait derrière la face uniforme à carreaux, c'était des rois de cœur, partout, la carte que Louise avait tiré, comme si le paquet n'avait été constitué que de cinquante deux cartes identiques.
Et je t'aime, aussi, Louise, accessoirement. C'est l'amour, cet amour trop fort pour nous qui nous a tous vaincus.

On dit que les bonnes choses ne durent jamais. J'en suis la preuve.

Il y a un mois, je suis mort.



PARTIE 3


Chap VI


Ça sentait la fin de l'été. Il y avait quelques brises, le soleil pâle réchauffait la peau tout doucement, les feuilles commençaient à tomber des arbres, et en somme, c'était parfait. C'était comme d'habitude. Ils étaient tous là, à fréquenter les bars quand ils avaient du temps libre, ils étaient là les uns pour les autres, ils profitaient de la douceur encore présente, ils s'aimaient. Tous les six. C'était leur monde à part, presque sectaire, une bulle dans laquelle ils se sentaient à leur aise, dans la capitale. Mais ça n'avait pas duré longtemps.
Il avait fallu que ce con se mette à faire n'importe quoi. Que ces cons se mettent à faire n'importe quoi. Bras cassés, tibias fêlés, cœurs brisés.

Pourtant, cette journée là, une de ces longues dernières journées, avait eu ce qu'il fallait pour finir comme celles d'avant, paisible et sereine.
Quelqu'un en avait décidé autrement.
Et on avait appelé Octave, avec un tremblement dans la voix, le genre de tremblement qui n'annonçait rien de bon, rien que le début d'une série sans fin de blessures. Ce coup de fil. Octave s'en souvient encore. C'était de sa faute, finalement. Maudit téléphone.
Comme tous les soirs, il était rentré chez lui. Chez eux. Et, dans le métro, il avait senti vibrer la poche de son jean. « Ramène-toi chez moi, c'est urgent. » Urgent comment ? Comme un accident ? Il n'était rien arrivé à Louise, n'est-ce pas ? Non, non, on ne lui aurait pas annoncé comme ça. La voix au téléphone avait tout l'air de dire c'est très important, et faut que je te le dise en face, parce qu'au téléphone ça se fait pas et on sait jamais. Donc pas d'urgence. Mais un problème. Un gros, gros problème, dont Octave ignorait la nature.


Dernière édition par Octave Leandres le Dim 3 Nov - 0:26, édité 9 fois
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MessageSujet: Re: i am the riverbed, you are the dove - octave.   i am the riverbed, you are the dove - octave. EmptyDim 20 Oct - 11:46

àmoi i am the riverbed, you are the dove - octave. 3997999705 i am the riverbed, you are the dove - octave. 713858961
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MessageSujet: Re: i am the riverbed, you are the dove - octave.   i am the riverbed, you are the dove - octave. EmptyDim 20 Oct - 14:10

à toi, tellement à toi i am the riverbed, you are the dove - octave. 2628946855 i am the riverbed, you are the dove - octave. 713858961 
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MessageSujet: Re: i am the riverbed, you are the dove - octave.   i am the riverbed, you are the dove - octave. Empty

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