Sujet: Come what may. Ϟ Octave ♥ Ven 10 Fév - 16:40
Paris, la ville de toutes mes erreurs. Le lieu de ma mort. Le début et la fin d'une histoire fantastique. Bien trop belle pour être éternelle. J'avais quitté la France il y a six de mois de ça. Il y avait au dessus de nos têtes le soleil qui illuminait le monde de ses rayons lumineux et brûlants. Un certain bonheur régnait dans l'atmosphère. C'est en revenant il y a peu que j'ai retrouvé un monde totalement différent. Sombre, dénudé de sentiments et de couleurs. Comparable à un vieux tableau laissé à l'abandon et poussiéreux. Abritant pourtant auparavant des sourires sincères. J'ai de suite pensé à repartir en Grèce, étant encore trop fragile et instable pour supporter une telle vie. Un soir de désespoir comme les autres j'ai rencontré dans un bar une femme. Elle portait en elle une certaine mélancolie qui m'a attiré. Comme si nous n'étions que deux pauvres aimants, je me suis retrouvé à ces côtés sans même prendre le temps de réfléchir à quoi que ce soit. J'ai de suite pensé qu'on serait ce genre de personnes qui s'entendent uniquement au lit. Juste pour le plaisir d'unir nos deux corps dans une parfaite harmonie. Mais comme toujours, rien ne se passe jamais comme je le pense. En effet, je me surprends à penser à elle dans des moments où il ne faut pas. Au boulot, le soir, lorsque je suis seul devant la télé. J'ressens même ce putain de sentiment, celui qui m'donne envie de la voir plus souvent. C'est certainement pour ça que j'tiens cette rose dans ma main. J'inspire longuement, tremblant devant la porte de son appartement. Un peu comme un de ses ados pas sûr de lui. Parce que ouais, j'suis loin d'être sûr de moi. J'ai beau dire, j'suis encore faible et sûr de rien. La cicatrice du passé n'est pas encore complètement refermée sur mon âme. Un rien et j'peux dégringoler. J'ai l'impression de brûler devant cette porte d'entrée. J'suis pourtant entré tellement de fois là-dedans. A la différence d'aujourd'hui, je n'me posais pas de questions sur ce que nous faisions avec Octave. J'préférais fermer les yeux que me rendre à l'évidence. Au fond, c'était peut-être la meilleure solution. Ignorer. Bien que ce soit choisir la facilité. Pour une fois dans ma putain de vie j'avais décidé de n'pas me laisser abattre. J'voulais avancer, tourner la page. Devenir quelqu'un de nouveau. Et, s'il y a bien d'une chose dont j'suis sûr, là, tout de suite, c'est du bien que m'apporte Octave. Son simple sourire éloigne de moi toutes ses pensées négatives qui n'ont cesse de me hanter dès qu'elles le peuvent. J'ai l'impression de m'sentir vivant sous la douceur de sa peau. Sans prendre la peine de toquer à la porte, j'ouvre celle-ci sans faire de bruit et la referme doucement derrière moi. Visite surprise. Peut-être que … puis merde, ta gueule Cerbère. C'pas le moment de se poser des questions comme t'as tant l'habitude de faire. J'resserre ma main sur la rose, comme si elle allait disparaître à n'importe quel moment. Cela faisait un peu plus d'une semaine que je n'avais pas donné signe de vie à Octave. J'avais pris peur de l'ampleur que prenait notre relation dans ma vie. C'était p't'être égoïste de revenir comme ça mais j'm'en balance. Fallait que je vienne, c'était impératif. C'est d'un geste vif que je m'approche de la jeune assise sur le canapé pour lui déposer un baiser sur la joue. J'me fous à sourire comme un pauvre con avant de m'asseoir à ses côtés.
« Hey » Je lui tends alors la rose en souriant. « On a vu plus original, je sais. » Ma gorge se noue lorsque mon regard se plonge dans le sien. Toujours aussi magnifique. « Tu vas bien ? »
Et t'as les mains qui tremblent parce que t'es plus sûr de rien. T'as envie de l'embrasser parce qu'elle t'a manqué mais tu le fais pas. Rien qu'à ton regard on peut voir qu'les sentiments sont là. T'as envie de lui dire des tas de choses mais t'as peur qu'elle aille pas dans le même sens que toi. Tu fonces droit dans l'mur mais tu t'en balances. T'as peur d'où cela va mener mais tu veux essayer. T'as encore envie d'y croire un peu. Parce qu'Octave elle te donne la sensation que t'es pas encore mort. Qu'tu vaux mieux que ça. Tu veux pas qu'ça se termine, tu veux pas que ça stagne, tu veux évoluer avec elle. Tout est si fragile et complexe. Le doux parfum du bonheur vous enivre pourtant.
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Sujet: Re: Come what may. Ϟ Octave ♥ Sam 11 Fév - 22:02
Troublée. Perdue. Si seulement ce sont les termes exactes pour définir ce qu’il se déroule. Pas moyen de mettre un ou plusieurs mots sur ce qu’elle a à l’esprit. Une chose est sure, la période où elle était encore anéantie était révolue, ou du moins presque. À moins qu’il s’agisse une nouvelle fois d’une situation temporaire. Comprenez alors ses réticences quant à faire un pas de plus vers la personne en question. Cela avait commencé de façon classique, autour de quelques verres. Cela devait donc se terminer de la même façon où il quitterait l’appartement sans lui laisser son numéro et sans forcément attendre qu’elle soit réveillée. Et dire qu’en ouvrant les yeux, elle avait uniquement pu constater qu’ils étaient toujours collés l’un à l’autre. Leur histoire avait eu lieu il y a quelques jours maintenant et depuis, la jeune danseuse a comme retrouvé le sourire. Tantôt simple, tantôt véritablement niais. Il lui arrive aussi d’avoir les yeux emplis de bonheur alors qu’elle ne fait que travailler sur le dernier spectacle ou méditer pendant une de ses pauses yoga. Octave doit pourtant se vider la tête, mettre les choses au clair dans son esprit torturé. Néanmoins son visage revient en force s’afficher sur sa rétine. Il arrive même à ses lèvres de mimer le prénom qu’il lui a donné sans qu’elle ne s’en rende compte. Cerbère a-t-il dit. Des années qu’elle ne s’est pas sentie ainsi. Cette renaissance n’est pas comparable à ce qu’elle a vécu lors de sa sortir de l’hôpital, incomparable au moment où elle a mis Aaron à la porte. Dans un premier temps, elle a cru se retrouver confrontée à une nouvelle rechute. Tout élément nouveau dans une période de votre vie est bon pour être considéré comme étant perturbateur. Cerbère est le sien.
Papillonner de la sorte se relève être une activité plus fatigante qu’elle l’aurait pensé. La jeune femme en paye les frais. À peine est-elle rentrée qu’elle se jette sur son canapé sans prendre la peine de ranger son manteau ou de retirer son chauffe-nuque. Amorphe. Pas même le courage de se faire un café ou tout autre boisson chaude. Pas même le courage de rouvrir ses yeux alors que le parquet vient de craquer. Octave est loin d’être consciente qu’un inconnu — pas si inconnu que cela dans le fond — vient de s’introduire dans son appartement. Ce sont ses lèvres sur sa joue qui l’arrachent de ses rêveries. La danseuse s’étire de tout son long, geste qui provoque quelques craquements au niveau de ses articulations.
« Hey. » Octave cligne plusieurs fois des yeux et se redresse aussitôt son visiteur identifié. Cerbère. Mais comment a-t-il fait ? Trêve de questions, elle est capable de s’en poser encore des centaines. Elle attrape la rose qu’il vient de lui tendre. « On a vu plus original, je sais. » Son nez effleure le bord des pétales, geste qui est accompagné de son irrésistible sourire. La danseuse a le réflexe d’embrasser son visiteur surprise au coin des lèvres. « Tu vas bien ? » Elle relève son regard et acquiesce. « Ça fait très cliché la rose, c’est vrai. Mais… Je n’en ai jamais reçu dans ces conditions pour autant. » La jeune femme soupire et lui fait face. Maintenant qu’il est là, elle se doit de l’affronter, les yeux dans les yeux et pourquoi pas finir par lui dire ce qui la tracasse. « Ne me demande pas pourquoi, ni comment, mais ça va un peu mieux. J’ai cru que tu étais passé à autre chose et étrangement j’en étais affectée. » Elle pose sa tête sur son épaule et se recroqueville contre Cerbère. Une fois installée, elle finit par lui retourner la question. « Et toi ? »
Elle redoute la question de ce qu’ils doivent faire ou devenir. Parce qu’elle se sent plus forte avec lui et que pour une fois elle a des sentiments — du moins, elle est persuadée qu’il se passe quelque chose loin d’être anodin — elle refuse que cela se résume à une histoires de fesses.
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