J’étais à la fenêtre avec mon verre de vodka tagada, je sentais de loin son regard glisser le long de mon corps. Mes joues étaient rouges, c’était bête de rougir pour si peu. Il allait venir me parler d’une minute à l’autre & je ne savais pas comment réagir.

« Salut ! »

Pas le temps de réfléchir, il était à côté de moi à la fenêtre avec un verre de whisky : je devina que sa devait être un bon buveur pour attaquer sec du whisky. Lorsque mon regard croisa le sien, c’était trop tard, je venais d’avouer mon attirance pour lui rien qu’en me plongeant dans ses prunelles bleues.

« Salut… Je m’appelle Jaimie-Rose. Enfin Jaimie, mon prénom est un peu compliqué… »
« Jaimie-Rose ? Sa me va, je n’ai pas envie de t’appeler autrement que par ce joli nom. Moi c’est Lucas »

Lucas, sa lui allait bien, il y avait chez lui quelque chose d’hypnotisant, il avait obtenu mon attention dès que je l’avais vu dans la pièce ce soir là. Nous nous accoudâmes à la fenêtre et parlâmes de nos vies, de son émission à la radio, de mes origines anglaises. J’étais très timide au début de la conversation mais, plus les minutes se suivaient et plus je me rendis compte que je le connaissais sans le connaître, c’était difficile à expliquer mais, j’arrivais à lire en lui. Il me charmait, ses regards étaient longs & langoureux, j’avais l’impression de vivre un premier amour alors que je ne le connaissais que depuis 1 heures. J’avais une certaine facilité à me faire des amis mais, je ne voulais pas que Lucas soit mon ami, il me plaisait, il m’attirait, je voulais qu’il comprenne que je voulais qu’on aille plus loin. Encore une fois, c’est lui qui fit le premier pas.

« Dis-moi belle Jaimie-Rose, imaginons que je te donne mon numéro de téléphone, tu pense qu’un coup de fil pour un rendez-vous sera envisageable ? »
« Tu sais beau Lucas, imaginons que j’accepte de prendre ton numéro de téléphone, tu pense que j’accepterais ce rendez-vous que tu viens à l’instant de me poser ? »
« Je pense ! Je ne suis pas comme les autres… »

Il se contenta d’exprimer un doux rire & prendre ma main pour y noter son numéro de téléphone. Je fis de même avec la sienne, sa main était douce, ses doigts étaient longs. Lorsque j’eus fini d’écrire mon numéro, il garda ma main dans la sienne et me murmura doucement :

« A bientôt ma belle, si tu ne m’appelle pas… »

Il prit une de mes mèches et me l’a mit derrière l’oreille. Je me sentis toute petite, j’étais intimidée par son charme, j’étais persuadée que mes yeux brillaient.

« Gare à toi… »

Sur ce, il lâcha ma main et s’en alla voir une autre fille. J’avais cru à son charabia… J’étais stupide, dire que je commençais à m’éprendre de lui. J’étais une fille bête, j’étais stupide et naïve !


« LUCAS ? Mais qu’est-ce que tu fais là ? »
« J’ai trop, euh… C’est gênant. »

Je prie son dossier médical qui traînant au bord du lit… Tel fut ma surprise :

« Tu prends de la cocaïne ?! Mais tu es complètement malade, tu veux mourir jeune c’est sa ! »
« Oh ça va, on m’a déjà fait la morale, ne te prends pas pour ma mère non plus »
« Tu es complètement inconscient… Tu sais que je pourrais te dénoncer aux autorités pour possession de drogues hein ? Qu’ils retournent ton appartement & que tu aille en taule ?! »
« Du calme ma belle, tout le monde en prends de nos jours. On peut fumer ici ? »

Je secoua la tête, était-il entrain d’ignorer ce que je disais, j’avais ignoré tout ses appels & il ne semblait même pas en colère. Par contre, moi je l’étais car il m’avait pris pour une pauvre fille.

« Tu m’en veux c’est ça ? »
« Comme tu l’as dit je ne suis pas ta mère, donc… »
« Je ne te parle pas de sa. »

Je le regarda intensément, il était entrain d’essayer de me manipuler ? Etais-ce le moment approprié pour parler de sa maintenant ? De toute façon il n’y avait rien à dire là-dessus… Je baissa mon regard sur son dossier & fit semblant de lire

« Ce que tu fais en dehors de cet hôpital ne me regarde pas »
« Jaimie… Je suis désolé, sincèrement. Laisse-moi te prouver que… »
« …Tu n’es pas comme les autres c’est ça ? Laisse tomber. »
« Je t’ai appelé 26 fois depuis notre rencontre, 5 messages vocaux et 145 sms. Tu connais quelqu’un qui a autant voulu te connaître ? »

Je releva les yeux, je ne m’étais pas rendu compte du nombre de fois qu’il a essayé de rentrer en contact avec moi. Ses yeux brillaient, quelque chose de fort était entrain de se produit en moi, je ressentais le besoin de lui pardonner. Mais pourquoi ? Ce n’était qu’un salaup.

« Pourquoi ? »
« Parce que tu as un beau cul »

Je referma le dossier et le leva en l’air prête à lui lancer à la figure, il s’exclama :

« Owh, du calme je plaisante ! INFIRMIÈREEEEEEEEEEEEE ! »



Qui aurait cru qu’un baiser sur le pont neuf aurait pu se produire après cette dispute ? Je l’aimais et je sentais qu’il m’aimait. On était bien ensemble, je me sentais spéciale avec lui… Il avait arrêté de prendre de la cocaïne depuis qu’on sortait ensemble & arrêtait de regarder les fesses des filles ( Oui, ce fut une longue bataille pour qu’il cesse, ce pervers ! ). Aussi étonnant que cela puisse paraître, c’est lui qui me dit « je t’aime » et moi qui ne trouva pas quoi lui dire. Cela créa une énième dispute mais je lâcha ce fameux mot si précieux, je le pensais bien évidemment mais, je voulais être sûr que le sien était plus évident que le mien. Il était mon meilleur ami, mon âme sœur, mon prince charmant. Jusqu'à ce que je le surprenne dans les bras d’une autre lors d’une soirée. Ma féerie s’arrêta nette, le retour à la réalité fut très dure & très brutal. Je ne me sens pas capable de le pardonner, je ne me sens pas capable de croire ses plates excuses, je ne me sens pas capable de penser à lui sans pleurer. Depuis la mort de ma mère, je n’avais jamais ressenti de réel malheur, à présent si. Malheureusement pour nous, nous allions devoir parler de nous & de quelque chose qui va pointer son nez dans 9 mois…