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 à la chaleur du malheur ( olival )

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MessageSujet: à la chaleur du malheur ( olival )   à la chaleur du malheur ( olival ) EmptyJeu 25 Juil - 3:38






Il fait beau, à Paris. Il fait chaud, à Paris. Voilà c'qu'on s'dit, quand on s'ballade dans les rues, dans les déboires d'la ville. Voilà c'que j'me dis, alors que l'portable est collé à mes cuisses, nus, et qu'la chaleur me prend à la gorge, et fait planter mon foutu pc pour la troisième fois d'la journée. J'cris pas, pourtant. J'fais pas la gueule, pourtant. J'reste juste là, comme ça, parce que j'ai pas la force de quoique ce soit. J'observe juste le putain de ventilo, juste là, face à moi, qui essaie tant bien que mal d'me cracher un peu d'air frais sans parvenir à quoique ce soit. J'pense juste au frigo, dans la cuisine, où j'pourrais bien y enfouir ma tête, et plus jamais en ressentir. Mais... pas la force de bouger. Pas la force de faire quoique ce soit, en fait, sauf rester là, devant mon pc qui a encore planté, et puis d'me parler. D'me parler dans ma tête, et puis admirer, en silence, les marques de doigts sur l'écran noir de mon putain de pc. Faudrait frotter, que j'me dis. Ouais, ça serait une bonne idée. C'jamais beau, un pc sale. Y'a surement des poils de chien, en plus, de ce chien mort allongé à côté d'moi, entre les touches du clavier. Ouais, ça serait un bon moment pour le laver, et puis l'astiquer, et puis après, après... j'sais pas, respirer. Mais respirer, putain, comment ça se fait, au travers d'un temps aussi chargé ? Impossible. On est bon qu'à crever, là, tous en même temps. On est bon qu'à fondre sous la claque trop intense du soleil.

Soupir. Putain, même ça, c'en est éprouvant. J'me sens lamentable. Mon dos s'arque par derrière, s'plie en deux, fait un truc pas possible, et j'observe l'balçon avec mes p'tits pots d'fleurs, là, dehors. Il fait chaud, et beau. Trop chaud et trop beau. J'vais mourir. Crever. Va falloir me réanimer. Et sérieusement, j'ai pas trop envie qu'Oli colle ses lèvres aux miennes et qu'j'ai l'goût d'la clope sur la langue. Raciste envers les clopeux, ouais, et alors ? J'aime pas ça, j'déteste ça, j'vomis ça. Pfff. C'est chaud, trop chaud. Mon portable a même pas les couilles de planter contre le sol, et pourtant il est sans attache, là, pendant sur mes cuisses. Faut dire, le pauvre, il y est presque collé. Et sale, surtout sale, ouais. C'est juste sale, en fait.
J'trouve la force d'le bouger, et puis d'me bouger par la même occasion, en fait, après un p'tit moment. Ou un long moment. J'sais pas. J'm'y attarde pas. N'empêche que, une fois debout, j'tangue un peu sur mes jambes, comme si ces idiotes se mettaient à hurler que non, elles ne sont pas fortes, et que non, elles ont pas la force pour me supporter. J'les écoute pas. J'les écoute pas, et j'monte le son de la radio, avant d'disparaître sur le balçon, sous la chaleur cuisante du soleil, et puis d'y mourir un peu, juste un petit peu, tant ça frappe fort, trop fort.

Elle est belle. Là, juste là, sous mes yeux, et belle. La p'tite piscine en plastique, achetée y'a quelques journées. Ou plutôt, trouvée. Ouais, trouvée dans les poubelles, et elle a bien été astiquée. Olival l'aime pas. Tu l'aimes pas, Olival et p'être parce que t'as planté comme un con, au milieu de la nuit en rentrant, sortant pour cloper, sans savoir qu'elle était là. Que t'es tombé dedans comme un con, et puis qu't'as hurlé à en réveiller le quartier. C'était bien marrant, tiens. Mais osef, tu l'aimes pas, mon pote. Pas grave. Là, pour moi, on dirait un ange. Un ange que j'vais bien remplir, pour mon bonheur à moi, et puis fuck tout le reste. J'vais m'y noyer, dans cette piscine pour enfant, et qu'importe les voisins trop curieux qui verront. Au pire, ces cons seront juste jaloux, et j'leur enverrais la main, un grand sourire aux lèvres, bien fendent. Trop fendent pour le pauvre petit chiot que je suis. Qu'importe, putain. J'ai chaud, j'vais crever si j'fais pas mon con, là, dans trois s'condes. Alors, fuck, on fout l'boyau d'arrosage dans la piscine pour bosse, et on va enfiler un putain de maillot de bain, le temps que tout ça s'remplisse.

J'ai pas d'maillot classe. Faut dire, j'ai pas l'fric pour m'en acheter. C'est un peu triste, mais ça m'va, tout ça. Il est bleu, un peu délavé, un peu décoloré, et un peu trop grand, aussi. Faut dire, je l'ai acheté à mes dix-sept ans. Qu'importe. j'm'en tape pas mal. Nan, j'me contente d'me faire un p'tit drink, comme ça, pour le plaisir, et puis j'y fous une paille rose, et puis une autre jaune, pour le plaisir. Et puis j'me glisse dans l'eau, comme une merde, les jambes bien écartées, l'eau qui se met un peu à déborder, et j'reste là, avec la radio, la p'tite radio qui joue à côté d'moi, avec des sons d'l'été, qui donne le goût d'bronzer.

J'suis d'ailleurs en train d'me foutre de la crème partout, sur ma petite peau de bébé, quand tu te pointe enfin dans l'appartement. J'entends la porte claquée, et puis tes souliers s'faire abandonner. J'entends les clés tombés dans l'cendrier, et puis j'te vois apparaître, dans l'cadre de la porte extérieur. « hé mec ! » J'te souris de toutes mes dents, parce que j'aime ça, sourire, et encore plus à toi. J'souris, juste comme ça. « T'veux bien m'crémer l'dos, hein ? S'te plait, mec, ça m'ferait plaisir. Et puis aller, ramène toi ! » J'souris encore plus, avec mes pailles qui s'coincent entre mes lèvres, et puis j'me dandine dans ma p'tite piscine, créant une quelconque marée. J'me marre, un peu, encore, et puis j'te tends la crème scolaire, en te faisant les yeux doux, attendant que tu vienne me beurrer comme il se doit.
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MessageSujet: Re: à la chaleur du malheur ( olival )   à la chaleur du malheur ( olival ) EmptyMer 31 Juil - 1:39

Toi et tes mots, ici, dans Paris. Tes mots, tes grands mots insatiables. Ceux que tu veux hurler. Toi et tes mots et tes idées, vous marchez, à l’ombre d’un immeuble trop pierreux pour n’être pas suspect. Tolbiac. Tu aimes le nom, sans trop savoir pourquoi. Tu es presque arrivé, mais tu aimes le vent contre ta peau. Un peu trop chaud, peut-être. Si tu enlevais ton foutu keffieh quand il fait une telle température, tu t’en sortirais sans doute mieux. Mais tu as des principes que tu dis à ceux qui veulent te conseiller. Ouais, tu préfères transpirer comme à con avec plus de trente foutus degrés à l’ombre, mais gueuler au monde entier que tu as un peu d’engagement bien calé autour de ton cou. Félicitations, tu es officiellement abruti. Tant pis, tu vis très bien avec. Après tout, un peu de chaleur, même si tu n’aimes pas ça, ça ne t’empêche pas d’avancer. Et puis, il s’agit d’être honnête, c’est toujours moins pire que quand il pleut, n’est-ce pas ? Tu ne réfléchis pas trop, tu mets un pied devant l’autre, tu t’assures d’être toujours à l’ombre et tu te jures que tu ne ressortiras plus de votre appartement avant un moins douze en sachant parfaitement que ce n’est pas vrai. Que de toute façon il fait aussi chaud en dedans. Disons qu’il y a au moins de quoi s’occuper correctement – un ordinateur et un colocataire – soit de quoi faire passer le temps. L’idée est appréciable, ouais. Tu marches un peu plus vite. Avec un peu de chance, en vous cotisant un peu, vous aurez même de quoi vous acheter un ventilateur à la fin du mois. Tu croises les doigts comme un idiot. Ou tu penses le faire, au moins et tu te trouves idiot. Tes idées dérivent.

Italie 2 sur ta gauche. Tu approches de ton but. Le centre commercial te fait de l’œil. Tu imagines avec douceur la climatisation, l’idée même du vent frais contre ta peau. Tu visualises parfaitement la Fnac en sous-sol, pas trop habitée en ce milieu d’après-midi. Comme l’idée est douce. Et puis ton portefeuille dans ta poche, qui se rappelle à toi et son ventre creux par la même occasion. Tu rêves d’un bon bouquin ou bien d’un nouveau jeu, mais la bouffe, il paraît que c’est plus important. Tu te laisses abattre, quelques secondes. Tant pis. Le mois prochain, peut-être. Le mois prochain sûrement. Tu disais déjà ça le mois dernier. Tu souffles un coup. Tu tenteras sûrement de gratter quelques heures supplémentaires auprès des parents. L‘idée même de croiser une minute de plus le regard de leurs mômes te donne envie de vomir, mais tu te dis vite que c’est pour la bonne cause, que tu as bien besoin de prendre une pause de temps en temps. Même pendant les vacances, tu bosses comme un acharné. Tu multiplies les déplacements sur Paname, à chercher un deuxième putain de boulot que tu ne trouveras pas. Capitalisme de merde. Tu leur en veux à tous, même si tu ne sais qui et pas non plus pourquoi. Vivement l’appartement, tu as besoin de boire. L’idée même de la bière te requinque un peu. Une demi-prière à tes dieux bien à toi en espérant que Valens t’es laissé de quoi, au moins quelques gorgées. Tu y crois un peu. Il pense à toi, en règle général. C’est plutôt agréable.

Appartement en vue, ça y est. Tu en pleurerais de joie. Reste plus qu’à monter ces sept étages à la con. Un principe. Pas d’ascenseur.  C’est pas vraiment que tu as peur, mais disons que dans le doute… Ouais, une cabine aussi lourde tenue par un filon à la con, ça te semble ni stable ni logique. Une marche, c’est dur, c’est en pierre et c’est ancré dans le mur. Il y a comme quelque chose de rassurant. Et puis, c’est bon pour la santé que tu rajoutes pour t’encourager un peu. Sept putain d’étage par une telle chaleur. Auto-foutage de gueule, mais enfin. Tu vis avec. Fallait pas naitre avec tes maudites phobies. Tu commences à assurer avec elles, pourtant. L’ascenseur, quand tu ne montes pas trop haut, ça t’arrive de le prendre. La foule, tu as fini par réussir à t’y mêler, avec le temps. Ils appellent ça l’habitude. Les pigeons, même. Alors ouais, tu tournes brusquement la tête, encore, quand tu es persuadé qu’il y en a un juste derrière toi. Mais tu ne demandes plus aux autres de se déplacer quand ils sont trop ou trop près. Bon, forcément, il reste une chose, une chose idiote que tu ne parviens pas à contrôler. Mais là, ce n’est plus une phobie, c’est un cran au dessus encore. Toi et l’eau, une longue histoire d’amour. Tu ne te souviens pas vraiment de quand ça a commencé. Tu n’as pas souvenir d’avoir pris un bain dans ta vie. Quand ta mère essayait, tu te mettais à hurler et tu partais en courant. Tu te lavais avec un gant. Cette peur bleue de te noyer est restée avec le temps. Plus que les autres. Mieux accrochée. C’est chiant. C’est franchement chiant à vivre. Mais tu ne peux t’empêcher de te dire que c’est toujours mieux que de finir noyé. Alors tu t’efforces de faire comme ci, d’afficher un semblant de normalité. Tu ne cries plus déjà, quand il pleut dehors. Tu restes calme et tu sors doucement ton parapluie de ton sac, parapluie que tu promènes quoiqu’il arrive, même par ce temps. Si ton verre d’eau n’est pas trop grand, tu le bois sans hésiter et les bonnes journées, tu arrives même à servir toi-même les autres. Pour ce qui est de ton hygiène, tu as même réussi à déposer ton gant pour prendre de vraies douches. Certes, ce n’est pas le moment le plus agréable de ta journée. Tu pourrais peut-être même détenir un record concernant le temps que tu mets à les prendre. Mais tu y arrives, à les prendre, et rien que ça, c’est comme une petite fierté, pour toi.

Il en faut peu pour réveiller les tripes d’un phobique, pourtant. Cet espèce d’instinct de survie qui se cache dans le creux de ton ventre. Au début, c’est rien. Le sixième sens, qu’ils doivent penser. Une boule dans la gorge mais tu ne te méfies pas. Tu poses les clés dans le cendrier dégueulasse, à l’entrée que tu t’étais juré de vider. Tu t’étonnes que Val ne l’ait pas encore fait. Tes pompes, tu les enlèves avant qu’il ne gueule trop fort pour tes pauvres oreilles sensibles. Tu te roules rapidement une cigarette, décidé à rejoindre la terrasse. Et puis la voix de Val qui raisonne dans tout l’appart’. Il est dehors. ET là, tu commences réellement à douter. Qu’est-ce qu’il fait dehors à cette heure-ci ? En règle général, tu te serais dit qu’il arrosait ses plantes, tes compagnes de soirées. Mais plusieurs années de vie avec monsieur le jardinier t’ont permis d’apprendre deux ou trois choses et notamment qu’on arrose pas ses plantes de jour quand il fait trente degrés. Tu tournes doucement tes yeux vers votre bébé terrasse, déjà sûr de ce que tu vas y trouver. Cette putain de piscine trône encore là sur votre terrasse, comme un ennemi assiégeant ton seul petit bout de paradis. Tu la fixes. Comme ça. Comme s’il s’agissait d’une vraie personne et que cette putain d’envie de frapper ne s’adressait pas à un bout de plastique. Tu n’avais pas oublié, non. Tu avais plutôt tenté de mettre de côté. Tu ne sais pas trop pourquoi, mais tu t’étais dit qu’après ce qu’il s’était passé quelques soirs plus tôt, Valens aurait eu la bonté de s’en débarrasser. Que dalle. Tu commences un peu à flipper, là. Quand ce con se remue avec un sourire idiot aux lèvres. D’habitude, son sourire idiot, tu l’aimes plutôt bien. Il est d’une folle tendresse que tu gardes juste pour toi. Mais là. Là, tu sais qu’il est de trop.

« T'veux bien m'crémer l'dos, hein ? S'te plait, mec, ça m'ferait plaisir. Et puis aller, ramène toi ! » Il se fout de toi, sûrement. Une blague un peu pourrie, comme celles qu’il fait si bien. Crémer le dos ? Sérieusement ? Il t’a bien regardé. Et puis il se met à se dandiner, à ce foutu même moment où l’eau se met à déborder. Tu flippes, merde. Comme jamais ça ne t’a fait ça. Tu te souviens trop bien de cette sensation de merde, il y a moins d’une semaine, quand il a dû venir te repêcher parce que tu étais immobilisé comme un con, paralysé dans ton poison quotidien. Sourire tordu que tu lui offres. « Tu déconnes, hein ? » Il ne déconne pas, et vous le savez bien tous les deux. Il le fait exprès pour te faire un peu chier, parce que ça l’amuse de te voir te pisser dessus à cause d’une piscine moisie sur laquelle sont dessinés quatre canards jaunâtres. Le jaune non plus, tu n’aimes pas ça. Le jaune, tu le vomis par les yeux et puis c’est tout. Ta main se lève et s’immobilise devant toi, comme un avertissement absurde. « J’veux bien crémer ton dos, mais tu sors de ce truc à la con et tu sèches ton dos avant. » Deux conditions somme toute assez banales, n’est-ce pas ? Il va quand même pas t’obliger à rentrer là-dedans. Il sait bien que t’en es pas capable, de toute manière. Il sait bien, hein ? Rictus un peu dégueulasse à cette idée même qu’il puisse tenter de t’y obliger. T’es encore à moitié dans l’appartement, parce que l’eau va un tantinet trop loin pour que ta santé mentale n’en soit pas perturbée, mais tu allumes tout de même ta clope. Tu n’y peux rien, c’est ce truc au bide qu’ils appellent la terreur, tu n’arrives juste pas à t’en débarrasser. C’est soit ta clope, soit tu bouffes tes doigts de stress. Tes doigts sont déjà bien pourris, depuis le temps, il ne te reste que la clope.
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