Sujet: Olival - Créer, c'est vivre deux fois. Ven 19 Juil - 3:56
Olival Jalbert
nom complet ▲ Olival Jalbert. Ça te vient de nul part et de partout à la fois. C'est toi en même temps que le monde entier qui te regarde avec dégoût. C'est l'idée que tu n'es pas tout à fait comme eux, que tu es en décalage. t'aime pas ton prénom tout autant que tu n'aimes pas ton nom. Même les surnoms qui en découlent, t'as du mal à les entendre encore. Tu fais avec. Parce qu'on a pas encore trouvé la putain de solution pour que t'es plus à bouffer de ça chaque matin au réveil. olival Jalbert. Dis-leur, que c'est pas un vrai nom, ça, à tes vieux. Dis-leur que tu leur en veux. Ça servira sûrement à rien - s'agit de changer un peu - mais t'aura au moins le crâne vide de ça, après coup. Ça te fera un peu de haine envolée vis-a-vis du padré et de la madré. C'est toujours ça de pris, t'es pas d'accord ? Nan, faut dire que tu l'es jamais, d'accord. lieu de naissance ▲ T'es né à Nanterre, à Max Forestier, à cette époque où on considérait encore qu'un gosse à naître, c'était important, et que ça méritait un personnel, et puis un semblant de professionnalisme, toute ces choses-là. Tu aimes ta ville, plus que tout, parce qu'elle est certainement le seul endroit où tu te sens pleinement chez toi. Pas entre les quatre murs d'une barraque un peu branlante, nan ; dans la rue. Chaque ville à son odeur, son ambiance et puis son atmosphère. Principalement la nuit. Et bien tu n'en démordras pas : la ville la plus douce et la plus élégante, la nuit, c'est Nanterre. C'est Nanterre, qu'importe ce qu'ils en disent tous, qu'importe ce qu'ils veulent faire croire au reste du monde. Et faut dire qu'à Nanterre, les tags qui sortent de ta bombe un peu rouillée, il y a quelques paires d'yeux pour les lires et puis pour y sourire. Ça te suffit, en fait, à l'aimer, ta ville.. âge ▲ Tu hésites encore un peu, parfois, quand faut répondre. A des choses du genre : est-ce que je compte ces années pendant lesquelles je considère n'avoir pas vécu ? Est-ce que je compte ces années que je souhaiterais, plus que tout, oublier ? Et puis tu choisis la solution de facilité. Comme tous les autres, bien sage bien poli, tu réponds que t'as vingt ans. Que t'es né il y a un certain lot d'années dans ton hôpital gris, en dix-neuf cent quatre-vingt-treize. Parfois, tu précises, quand les gens semblent s'intéresser, que c'était un dix-sept février. nationalité ▲ Tu es français. purement et simplement français. Ta famille vient du Nord de la France, et puis c'est tout. Mineurs de père en fils depuis... depuis tu ne sais trop quand, en fait. Quelques pièces ajoutées, parfois - les liens du mariage, tout cela - mais au final, rien d'autres que du petit français de base. Pas un choix d'exclusion ou quoique ce soit du genre, non. Plutôt un souci de pauvreté. Quand tu viens d'une famille pauvre, tu as en général du mal à trouver ce qu'ils appelaient un 'bon' mariage. Ris u mot. Puis ta mère arrive et prends la main de ton père. Ta mère, elle, elle vient du Sud. Elle a le soleil dans la bouche et elle le garde pour elle. Vous devenez riches, chez les Jalbert, mais vous restez français. Il faudrait voir à ne pas trop s'éloigner non plus.. diplômes, études ▲ Tu es étudiant, encore, mais disons que tu as le baccalauréat et que ça te semble déjà pas mal. L'enseignement, il faut dire que tu aimes plutôt ça. Disons que chez toi, ça n'a jamais été une mine culturelle, alors tu te rattaches à ce que tu trouves. Et puis, tu n'es pas trop mal tomber, avec tes profs, et ça t'a permis de découvrir ce que jamais tu n'aurais espérer jusqu'alors toucher du doigt. De belles choses comme tout ce qu'est l'art. Tu es un passionné d'art. Tu en bouffes la bouche ouverte et tu en revomis d'indigestion. Tu es l'art autant, à peu près, que l'art est toi. Vous vous aimez, putain, tous les deux. Disons qu'au moins tu aimes l'art. Et tu veux vivre dedans. Tu es à la fac de Nanterre, et tu étudies le cinéma et le théâtre et le matin, quand tu te lèves, en arrière-goût dans ta bouche, il n'y a presque plus cette envie de crever. métier ▲ Tu te dis que, quitte à aimer quelque chose, à l'aimer vraiment, autant s'en servir pour gagner de l'argent. Le soir, quand tu sors de la fac, tu pourrais rentrer chez toi et puis dormir : il faut être honnête, ça te ferait pas de mal. Mais tu t'arrêtes en chemin pour enseigner un peu de ce que tu sais à des gosses qui pourraient avoir un peu de cette envie de savoir. Et puis, malgré tout, le loyer ne se paye pas tout seul. Il y a bien longtemps que tu ne comptes plus sur l'aide papa/maman. C'est la meilleure solution que tu as trouvé. Tu le fais sans trop te plaindre mais au final, voir ces gosses, ça te donne un peu toujours mal au bide. statut matrimonial ▲ Ça fait bien longtemps que tu t'es rendu compte que tu n'en avais pas grand chose à faire. Tu es un peu trop souvent caler dans tes bouquins, dans tes films ou dans tes engagements pour t'occuper de quoique ce soit qui se rapprocherait de près ou de loin à une vie de couple. Tu as eu, une ou deux fois, un espèce de coup violent dans le bide, une claque dans la gueule, par le passé, mais rien d'absolument concret. Les hormones, sûrement. Tu tentes de t'en convaincre. Mais au fond, c'est peut-être un peu ce que tu ressens dans le creux de ton ventre qui t'a toujours empêché de faire ce foutu premier pas. orientation sexuelle ▲ Tu en es pas tout à fait sûr. Quand on te demande où tu te situes, tu as tendance à répondre hétéro, parce que c'est la première chose qui te vient à l'esprit. Mais c'est pas franchement le cas et tu en as de plus en plus conscience. Car s'il t'es déjà arrivé d'avoir envie d'être proche de quelqu'un, d'être avec cette personne, plus longtemps qu'à l'habitude, tu n'as jamais ressenti ce besoin physique dont ils parlent, les autres. Tous les autres. Asexuel, t'a-t-on dit une fois. Ce n'est peut-être pas tout à fait faux. situation financière ▲ Franchement ? C'est pas fabuleux. La vie avec Valens, elle n'est pas drôle tous les jours. Monsieur a ses petits plaisirs, ses petites priorités. Et la seule chose que tu sais, c'est que le payement du loyer et de la bouffe, ce n'est pas en haut de ses priorités. Bon, certes, tu t'y attendais le jour où vous avez décidé de prendre un appartement à Paris. T'avais conscience de ce dans quoi tu te lançais. Alors oui, ton boulot te prends du temps, et tu aimerais bien, parfois t'affaler en rentrant et ronfler jusqu'au lendemain. mais t'as conscience aussi que t'es dans le besoin, franchement, depuis que tu as décidé d'arrêter de demander ton chèque de fin de mois à tes parents. Et si t'arrêtais la clope, aussi. Et si t'arrêtais les joints, aussi. Ouais, forcément, tu t'en sortirais mieux, de suite. idole(s) de vie ▲ Il y en a beaucoup. Il y en a même sûrement trop. mais tant pis, c'est un peu ce qui t'aide à avancer, à mettre ton pied devant l'autre, à chaque fois. Le matin, si tu es debout, c'est grâce à Albert Camus, à Céline, à Boris Vian ou Eric Chevillard. Si ta gueule touche pas le sol avant la fin de la journée, c'est grâce à Alain Resnais, à Marcel Carné, à Eisenstein, à David Cronenberg. Et puis le soir, tu te couches la tête vide, ouais, grâce à Jacques Brel, à Noir Désir, aux Sex Pistols et puis au Clash. nombre d'amis facebook ▲ Ça doit être ton côté tendancieusement anticapitaliste, mais tu n'as pas Facebook. Ce que tu ne supportes pas sur ce réseau social ? Tu hésites : le bleu qui te crache dans les yeux, les gens qui y vivent, qui se sont installés ou encore la tête à déchirer de cet abruti de créateur. Facebook, tu pourrais en parler pendant des heures, il n'y aurait pas un seul mot doux prêt à sortir de ta bouche. C'est pas vraiment que ça te dégoûte, non ; c'est pire. moyen de déplacement ▲ Tu as tes deux pieds et puis une carte de transport et ça te suffit bien. T'es à Paris un peu pour ça aussi, nan ? Parce que tout est à côté. Tu as bien essayé de conduire, quelques années plus tôt, mais la peur qui te trouait le ventre t'a vite pousser à abandonner. Et puis au pire, il y a Valens. Un sourire un peu sympathique et une bière servie fraiche, ça suffit presque à chaque fois pour qu'il te dépose quand besoin est vraiment. groupe ▲ Gagnants Perdants. Puis plus perdant que gagnant, jusque là pour parler franchement. Mais tu as peut-être un peu plus confiance, aujourd'hui qu'hier. Alors tu te fixes de foutus objectifs inatteignables, et ce genre de conneries toi, ça suffit presque à te motiver. T'en es drôle à voir. mais c'est bien, ouais. C'est bien, continue. Il y a qu'une chose qu'est sûre : t'es moins pitoyable depuis que tu as deux trois buts dans la vie que cette douce période où tu n'en n'as eu qu'un. Mais ne dis rien. L'une de ces idées à atteindre, la plus belle pour ton âme, sûrement, c'est d'oublier le passé. Bonne chance, Olival. avatar ▲ Tyler Posey. crédits ▲ dix verres & va rier.
dix points sur ton personnage
Engagement ▲ S’il y a un truc dans ta vie qui n’a jamais changé, que tu tiens dans ton petit cœur depuis presque toujours, c’est cet espèce de côté engagé. T’as comme envie de pleurer quand tu marches dans la rue et que tu vois ces gens assis par terre à attendre que le temps passe, ce temps qui passe trop lentement. Tu as encore plus envie de pleurer quand tu vois que les autres passants ne semblent pas réaliser la misère, cette pollution de l’humain dans laquelle ils évoluent de plus en plus. La tête haute, jamais, jamais ils ne baisseront les yeux. Non, ils ne s’abaisseraient pas à ça. Tu ne comprends pas comment ils peuvent croire que leur vie sera définitivement belle. Tu ne comprends pas comment ils font, eux, pour fermer les yeux sans culpabiliser, ne serait-ce qu’un tout petit peu. Pour s’endormir sans faire des rêves en noir et blanc. Tu peux pas t’en empêcher, quand tu croises quelqu’un qui te demande un peu de vie, tu tends la main avec une pièce dedans, et t’offre et la pièce et un petit sourire. Depuis tes quinze ou seize ans, tu revendiques fièrement ton côté communiste. En fait, t’en es même lourd avec les gens qui t’entourent. Tu peux pas t’en empêcher, tu en parles dès que tu as une occasion. C’est pas que tu veux les énerver, c’est juste que tu comprends pas. Tu comprends pas leurs yeux bandés et tout le reste. Tu comprends pas comment ils font. Et t’as cette tendance à vouloir verser une larme quand tu vois cette haine à la télé qui transparait à l’encontre de ces gens que tu croises dans la rue, et que tu ne connais pas mais que tu aimes quand même. Et sur les marges de tes cahiers au crayon à papier, les Béruriers Noirs chantent avec toi un mélange de couleur et un espoir de dynamite. Ouais, t’es sûrement un peu casse-couille, sûrement un peu à jeter par moment, mais t’as dans les yeux de cette folle naïveté de ce qui sont persuadés de pouvoir refaire le monde, en beau. T’y crois, t’y crois tous les jours et à toutes heures et comme tu aimerais bien que les autres y croient un peu. Contente-toi de tes propres mains pour refaire le monde, tant pis. Pourris de tes belles après-midi à gueuler ta rage dans Paname avec tes jolis camarades rouges. Vous êtes beaux, et en même temps, votre voix un peu sourde t’attriste. Alors pour hurler un peu plus ce qui se cache dans tes tripes, le soir, tu prends une bombe de peinture et tu caches ton visage d’un keffieh – belles idées à porter – avant d’aller écrire de douces phrases sur les murs de tes rues, sur les murs de Nanterre. Et tu le dis, tu le dis à la peinture noire à ces enfants sages qui ne t’entendront pas : « Je me sens mal pour les gens qui ne deviendront jamais fous. »Geek ▲ Geek ? Le mot est faible. Tu as toujours été passionné par tout ce qui relevait de près ou de loin à l’informatique. Pas forcément pour ce que c’était en soit, au départ, mais pour ce que ça te permettait de faire. Espèce de faux gamin rebelle, les mots hackeurs et pirates bavaient déjà de ta bouche avant que tu saches taper sur un clavier. Des rêves de gosse qui se sont vite réalisés. Parce que tu as compris tout ce qu’un ordinateur te permettait. Et notamment : faire entendre ta voix. Ils parlent d’hacktiviste dans les journaux, quand ils relatent des faits. Ça te convient parfaitement, parce que c’est ce que tu es. Tu passes tes nuits à oublier de dormir, et exploiter, à créer des failles, à trouver ce qui déconne et quand l’idée de l’autre, en face, te déplait particulièrement, tu te débrouilles pour que tout explose de l’intérieur. C’est ta petite anarchie à toi, ton sentiment de puissance. Tu creuses, chaque soir un peu plus. Tu apprends et tu découvres, par toi-même. Parce que c’est comme ça que ça se fait le mieux. Et puis, de temps en temps, quand cette jolie envie de détruire le monde virtuel t’abandonne, tu rejoins Lens et à deux sur une console vous déconnez longtemps. De ces moments que tu voudrais voir durer toujours, ces moments qui ne mériteraient aucune fin. De ces moments parfaits, rien qu’à vous deux, qui te font comprendre à quel point tu peux aimer ce mec. Et tu te dis que sans lui, putain, tu serais loin d’en être là, et c’est agréable à se dire, dans ta tête. T’aimerais avoir les mots pour lui expliquer toutes ces belles choses, mais tes mots aiment se taire. Alors tu continues à jouer, jusqu’au petit matin où comme un con, tu réalises que tes yeux t’assassinent mais que les cours commencent. Vous vous arrêtez avec dans l’esprit que ce n’est pas si grave, finalement, parce que vous vous y remettrez le soir. Et tu passes toute ta foutu journée à regarder les gens sans les voir parce que ce qui t’importe, c’est d’avoir les doigts sur le clavier, sur la manette, et de savoir que ce soir encore, tu pourras être le gagnant, tu pourras être le perdant, mais qu’au fond, qu’importe, tant que tu n’es pas seul. Ouais, avec Lens, le truc bien, en fin de partie, c’est que tu as toujours un peu l’impression d’être le gagnant, et tu peux sourire sarcastiquement à la face du monde entier parce que si tes doigts sont pas tout à fait assez agiles pour gagner chaque fois, ils le sont assez pour attraper ce qui passe devant toi et le cacher tout au creux de ton ventre. Parce que t’es un geek, ouais, sûrement. Mais t’es un geek sentimental, et c’est pas n’importe quoi. Asexuel ▲ C’est pas que tu ne sais pas aimer ou quoique ce soit du genre – et encore, tu t’es posé la question parfois. C’est juste que… tu ne sais pas vraiment, mais tu ne ressens rien de fou au creux de ton ventre, quand tu croises quelqu’un que tu considères comme beau ou bien foutu. Quand on t’en parle, ça use de plein d’images qui te semblent assez dérisoires comme les papillons dans le ventre ou l’attirance physique vis à vis d’un corps. C’est con mais toi tu n’y arrives pas. C’est pas comme ça que tu envisages une relation. En fait, pour être honnête, tu n’envisages pas vraiment une relation avec quiconque. Tu te trouves très bien, calé dans ton petit fauteuil avec de la musique ou un film, un jeu lancé sur ton deuxième écran et une pile de bouquins toute collée à toi absolument prête, à chaque instant, à se casser la gueule. Tu l’as déjà ta belle vie, alors tu ne vois pas trop ce que la vie en couple t’apporterait de plus. Un confort inattendu ? A moins de te trouver quelqu’un de riche et sachant faire la cuisine, tu vois pas trop. Mais de toute façon, tu as déjà trop à faire pour ajouter quelqu’un qui prendrait bien la moitié de ta vie. En fin, il faut le dire, depuis que tu as de plus en plus clairement conscience de ton asexualité, tu tentes par tous les moyens d’éviter le plus petit détail ambigu dans une relation. Tu ne sais pas trop pourquoi, mais tu n’as pas vraiment envie d’en parler. Ce n’est pas vraiment que tu as peur des jugements : tu sais bien que Lens ne te jugerait pas là-dessus. Qu’il ne te jugerait pas sur quoique ce soit. Mais tu as cette impression que c’est une part de toi, et que pour le moment, cette idée doit n’appartenir qu’à toi. Tu n’en as parlé à personne, donc. Au fond, ouais, tu as peut-être un peu peur. De ne pas comprendre. De ne pas comprendre pourquoi tu n’es pas comme les autres ou comment font les autres pour n’être pas comme toi. Tu as l’impression qu’il te manque quelque chose indéniablement, que tu ne toucheras jamais. Un détail parfait qui ne te comblerait pas, non, mais que tu souhaiterais toucher, juste une fois, pour savoir ce qu’il en est. Pourquoi toi ? La question revient souvent et se répète dans ta tête. Elle t’assomme parfois et tu t’en veux de la poser. Pourquoi toi ? Elle reste là, inlassable, attendant une réponse que tu es bien incapable de lui donner. Pourquoi toi ? Tu n’en sais rien et tu te dis qu’un jour, peut-être, tu te contenteras de cette absence de réponse comme tu t’es contenté jusque là d’un certain nombre d’absence, et tu es pressé de pouvoir toucher ce jour du plat de la main et de le bouffer tout entier parce que pour le moment, ce sont les questions qui ont tendance à le faire. Art ▲ Tu t’intéresses à toute sorte d’art. Qu’il s’agisse de musique, de cinéma, de littérature ou de bande dessinée, et puis tout le reste. Tu grailles du Camus et du Resnais, du Vicious et du Céline, les Bérus et du Marx depuis que t’es capable de lire une ligne de comprendre ce qu’on a à te dire. Tu admires Duchamp, tu vénères Van Gogh. Ils sont tous un peu en toi. Mais ce qui te bouffe le plus, ou ce qui t’a le plus bouffé, tout du moins, c’est le théâtre. Le théâtre t’a apporté tout ce que tu n’avais jusqu’alors jamais eu. Ce besoin vital de n’être pas toi-même, de t’offrir au public. Et devenir un mort l’espace de quelque instant. Et sourire, surtout, sourire de tes victoires. Caligula, fils de Camus ; Monsieur Henry, fils d’Anouilh ; Orphée, fils de Cocteau ; ils vivent un peu tous dans un coin de tes tripes, encore aujourd’hui. Bien à l’ombre de ton passé, pour ne pas tenter la mémoire. Ils attendent impatient que tu veuilles bien à nouveau leur laisser une place. Pas de trop, tu n’aurais pas la force de les retenir. Encore une fois ils s’échapperaient. Mais dans la rue, parfois, en compagnie de ceux qui veulent bien de tes mots, tu déconnes un peu, et tu leur lances à la gueule des « Comme tu es orgueilleux. » ou des « La solitude ! Tu l’as connais toi, la solitude ? » dans un élan mélodramatique. Reste cependant honnête avec toi-même. Si tu as offert un semblant de vie à tous ces types, s’ils ont un peu été de toi pendant que tu étais d’eux, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Tu pourrais peut-être prétendre être l’ombre d’un Godot que Beckett nous a peint, mais c’est à peu près tout, n’est-il pas. La scène te manque, chaque jour un peu plus, parce qu’avec la rue elle est ton lieu de vie, l’endroit où tu peux être. Mais tu n’as que trop compris ce besoin sourd que tu avais de t’en éloigner. Tu ne veux pas rechuter. Pas maintenant, pas trop tôt. Tu te tiens à l’écart comme de ces enfants sages qui retiennent les leçons. Tu ne le fais pas vraiment pour toi, cependant, tu en as conscience. Plus pour les quelques fous qui daignent encore tendre les bras pour t’aider à tenir debout. Des gens comme Lens, ouais, qui se sont un peu cassé en deux pour te sortir de ton trou noir. Tu lui en es trop reconnaissant pour tomber à nouveau, même avec élégance, même une chute délicate. Attends un peu pour ça. L’art, c’est un grand bassin dans lequel t’as toujours baigné. Soyons honnête, dans lequel tu as failli te noyer aussi. T’as pas couler à pic, nan, mais petit à petit, le niveau est monté, pas toi. Tu ne t’es rendu compte de rien. Et le jour où tu t’aperçois que t’as la tête en dessous du niveau, c’est trop tard, pour remonter avec aisance. Suicide ▲ Quatorze ans et petit à petit tu chutes. La dure réalité qui se ramène à toi. Tu avais sombré dans ton rêve alors forcément, rouvrir les yeux – en plus de l’effort surhumain que cela a pu te demander – ça te semblait une douce folie insurmontable : ça l’a été. Dans un premier temps, il y a de toi à donner pour vaincre ta paupière. Et puis résister pour ne pas la refermer quand tu te rends compte d’à quel point la lumière t’aveugle. Et tout ça, ce n’était rien par rapport à ce qui t’attend. Parce qu’une fois que l’aveuglement est passé, tu commences à voir. A voir tout ce qui se cachait dans ton noir voluptueux. A voir le laid et l’horrible qui s’unissent et forniquent ensemble pour mieux te dépecer. Des mots sur un papier plissé dans les coins – manque d’attention certain – qui s’entrechoquent les uns les autres : tu réalises. Ils se sont bien foutus de ta gueule, tous, jusque là. Jusque là, tu étais bien naïf. Tu te mettais sur la pointe des pieds pour paraître plus grand, pour être le meilleur pendant que se branlaient sur l’idée même de ton échec futur. Dieu sait que tu leur en veux comme jamais tu ne leur en as voulu. Mais au lieu de chercher à leur cracher à la gueule, comme tu le ferais maintenant, tu sombres. Petit à petit mais de plus en plus, tu t’enfonces dans ta noirceur théâtrale. Et s’il n’y avait que toi. Mais il y a tous ceux qui patientent dans le dedans, tous tes personnages de jadis – persuadés de comprendre ce que tu ressens – qui se mettent à t’attaquer de l’intérieur. Ça décape de l’intérieur, ça arrache les poumons, ça brule les intestins et puis ça tord les boyaux. Tes mains, trop lisse de ta candeur, ne parviennent plus à accrocher les parois. Tu tombes, tu tombes dans un gouffre trop sombre pour en apercevoir le fond. Et comme la chute est trop longue, tu te dis que le plus simple, au final, c’est d’attirer à toi la fin. Dans ta main droite un vieux bidon en plastique mi-fondu mi-dégueulasse. Le temps n’attend plus. La rue est vide, la ville, le monde entier sont vides. Tu verses l’intégralité de cette merde sur ton corps et tu attends. Et tu te souviens, aussi. Tu ne sais pas trop quoi. Mais la silhouette qui passe l’angle de la rue te pousse à te presser. Tu n’as plus le temps d’échouer. Tu veux juste, juste en finir. Un briquet de ta poche et le pétard dans ta main gauche s’embrase. Il te reste quoi ? Disons… trois minutes à vivre. Quatre si tu as de la chance. Et le visage du type qui se rapproche de toi. Tu le reconnais. Tu le reconnaîtrais entre mille. Valens. C’est con, mais s’il y en avait un que tu n’aurais pas voulu qu’il te voit calancher, c’était justement lui et ses grands yeux pleurant et son sourire tremblant. Il te parle. Tu ne comprends pas tout, juste une idée qui s’insinue lentement en toi : tu sais qu’il a raison. Et le pétard glisse de sa main à la tienne. Et quand il le lance, tu réalises enfin que tu ne mourras pas. Tu réalises enfin que tu as eu une putain de peur, pendant quelques secondes, de la mort. C’est qu’elle est bien laide lorsqu’elle te voit de près. Humour ▲ S’il y a une chose qui te caractérise très profondément Olival, mais que les gens ne te colleraient pas en étiquette à première vue, c’est ton humour, des plus particulier. Tu as un besoin fou de te détendre, notamment après ce qu’il t’est arrivé, et suite à ton choix de changer radicalement de vie. Pour cela, tu te réfugies un peu dans tes mots. Au premier abord, les gens ne comprennent pas tout. Mais au final, ta vie entière, ou presque, n’est qu’une longue phrase au second degré. Tu parles, tu parles, et la réalité de ce que tu perçois ne dépasse finalement que rarement tes lèvres. En réalité, il y a bien peu de gens qui savent réellement ce que tu penses d’eux. Tu caches tes trop grands sentiments derrière deux ou trois répliques acerbes – qu’ils soient positifs ou négatifs. Tu aimes la vérité, mais tu apprécies encore plus ceux qui sont capables de la percevoir. Tu passes sûrement pour un espèce de connard dérangé aux yeux de beaucoup, mais au final cela t’amuse. Tu sais aussi très bien faire semblant de n’en pas vouloir sans que cela ne soit le cas. Tu joues un rôle à peu près constant, au final, et tu te gausses gentiment de ceux qui ne l’ont pas encore compris. Tout cela t’évite bien des histoires, au final. Ton humour, aussi noir, sombre soit-il, n’est au final qu’une sorte de bouclier que tu t’es créé au fil du temps pour te remettre debout tranquillement sans trop vaciller de gauche et de droite. Chaque jour, il te serre un peu plus que la veille parce que chaque nouveau pas t’approche petit à petit d’une nouvelle crevasse que tu souhaites à tout prix éviter. Au fond, à part Valense, jusque là, il n’y a pas grand monde qui t’a entendu faire preuve d’une sincérité sans borne. Tes compliments se comptent au compte-goutte, il en va de même pour les quelques attentions, les quelques gestes vis à vis de ceux que tu aimes. Uniquement ceux que tu aimes vraiment. Et même eux, ça te paraît compliqué, souvent. Parce que tu as peur. Tu as une peur bleue de leur réaction, d’un refus, ou d’un pas en arrière. Tu as peur de leur recul. Tu as peur de lire dans leurs yeux ce qu’ils auraient eu à te cacher jusque là, ce qu’un contact avec toi les forcerai à révéler. Tu joues l’enfant fort, l’enfant dur, mais t’es un gamin qui se brise en deux au moindre pas de travers. T’as peur de faire des compliments parce que tu crains qu’ils n’aient rien à te dire en échange, et que ta voix ne compte pas. Au fond, c’est juste parce que leurs mots ont trop d’importance pour toi que tu cherches à faire croire le contraire. Et ça marche plutôt bien et parfois, ça bout dans ton pauvre petit corps parce que tu brûles de tout leur dire. Tu brûles d’être un minimum honnête avec ceux que tu aimes autant que tu peux l’être avec ceux que tu ne peux pas voir. Mais c’est compliqué. Alors tu te caches. Tu te caches dans un sac entier d’un humour acerbe que tu manies si bien. Vestimentairement ▲ Tes fringues, c’est une bien belle partie de ta vie. Tu tiens peut-être ça du théâtre, mais tu as une forte tendance à choisir un t-shirt le matin parce qu’il reflète parfaitement ton état de pensé du moment. Dans ton placard, c’est un drôle de mélange des cultures, un choc assez fou entre ce qui n’aurait sûrement pas dû se rencontrer. Dans un coin un peu poussiéreux, de vieilles Doc Marteens côtoient avec amusement des Van’s colorées et une quantité exceptionnelle de paires de Converse. Des Ranger, plus dans la lumière que le reste et puis de vieilles baskets de ville bouffées jusqu’à la corde. Des pompes bien large qui tiennent chaud au pied comme ça faut, l’hiver. Au dessus de tout ça, un joyeux bordel. Tes t-shirts, tes chemises, c’est sûrement ce que tu vénères le plus (avec tes pompes, ouais, quand même). Les teintes restent ternes. Un peu de noir, beaucoup de gris et de blanc. Quelques touches de couleurs, parfois, pour relever un peu, mais jamais rien d’excessif. Pour ce qui est du bas, des jeans. Tu ne portes que ça. Tu ne supportes rien d’autre. Tu n’as à peu près jamais fait de sport de ta vie, si ce n’est en lycée, et tu avais un certain don pour y arriver les mains dans les poches, les rares fois où tu y arrivais à temps. Quelques pulls, éparses, un gilet bien chaud pour tes pauvres nuits seuls mais surtout : ton tendre ami, ton cher, ton blouson en cuir, résidu d’une période qui se sépare de toi de plus en plus. Si on lit plus punk de gravé sur ton front, tu n’en restes pas moins imprégner d’une idéologie libératrice et ta veste tente encore de le dire aux passants qui tournent les yeux vers toi. Tu la gardes toute l’année, ou presque. Le plus possible. Quitte à crever de froid. Tu t’en fous, c’est pour ce que tu appelles tes bonnes causes à toi. Et puis un bonnet noir, en laine qui traine sur une étagère vide. A la porte de ta chambre, fièrement, un doux keffieh volé jadis. Tu n’as jamais osé demander de l’argent pour cela à tes parents. Ça ne serait jamais passé. Tes parents, ils leur crachent joliment dessus, à ces gamins anticapitalistes qui courent les rues. Et si tu n’avais pas été leur fils, avec ta panoplie de communiste dépravé, clope entre deux lèvres, faucille et marteau sur le sac à dos, tu aurais sûrement eu droit toi aussi à leur tendre affection de riches bien pourris. Enfin ouais, tes fringues, c’est un peu ta vie. Tu affiches assez clairement tes opinions, parce que c’est peut-être la seule chose que tu assumes parfaitement, en pleine conscience. Parce que cela, contrairement au reste, tu en es franchement fier, ouais. Ça te fait bien plaisir de voir leur regard te suivre, à se dire qu’ils croisent encore un de ces gosses persuadés qu’un monde meilleur peut exister. Et qu’ils sont triste, eux, qu’ils sont triste quand ils partent au chagrin dans leur morne deux pièces. Aquaphobie ▲ Depuis que tu es tout gamin, il y a un truc qui te met mal à l’aise. C’est tout con, mais tu supportes très mal l’eau. C’est pas que tu ne peux pas prendre une douche ou quoique ce soit du genre, non. Tu commences à avoir l’habitude alors tu le fais. Mais c’est de loin le pire moment de ta journée. Tu ne sais pas trop pourquoi, mais tu es persuadée que tu vas finir noyé, que tu ne pourras bientôt plus respirer ou quoique ce soit du genre. Tu ne te souviens pas d’avoir déjà pris un bain, une seule fois dans ta vie. Mais pire encore, il y a ces lieux où tu pourrais possiblement ne pas avoir pied. Rien qu’à l’idée que cela soit possible, tu n’y peux rien mais tu paniques. Les rares fois où vous êtes allés à la plage, avec tes parents, tu restais le plus loin possible de l’eau, comme si t’avancer de quelques pas allait irrémédiablement t’attirer vers les vagues incessantes, superbes meurtrières. Il y a beaucoup de choses que tu détestes à cause de cela. Tu n’as jamais participé à une bataille d’eau et les quelques fois où tes camarades ont pu tenter de s’attaquer à toi, ça s’est fini par la violence. Tu es incapable de boire de l’eau dans un verre trop grand et tu ne bois jamais à la bouteille. C’est nerveux, mais tu ne peux pas. De la même manière, lorsqu’il y a une bouteille et une carafe, tu attends généralement que quelqu’un te propose de te servir pour n’avoir pas à le faire toi-même. Tu ne sors pas sans parapluie lorsqu’il pleut et tu sèches tes cheveux immédiatement après les avoir lavé pour ne pas les laisser trop longtemps humide. Et puis, tu évites de sortir dans la rue après une grosse averse, pour ne pas risquer qu’une voiture puisse envoyer sur toi les résidus d’orage qui jonche encore le sol. Tu n’as pas souvenir d’être déjà entré dans une piscine. Lorsque tu fais couler de l’eau, que ce soit du robinet ou sous ta douche, tu es incapable de mettre un fort débit. C’est nerveux. Si jamais cela arrive, tu fais une discrète crise de panique que tu as, au fil du temps, appris à dissimuler derrière un faux sourire. Cette crainte constante de l’eau t’a légèrement pourri les doigts, car tu ne vis plus sans déchirer les petites peaux qui les entourent. Tu te sens peut-être un peu con parfois mais tu n’y peux rien, tu ne maitrises rien. Et dans tes mains, la moiteur qui t’englobe semble toujours présente pour te rappeler ce que tu souhaiterais chaque jour oublier. C’est déraisonné, tu le sais bien. Tu ne comprends pas pourquoi, pourquoi toi. Mais c’est un bout affreux de ton petit quotidien. Tu finis pas apprendre à l’harmoniser, et puis à vivre avec. Que tu le veuilles ou non, chaque jour, à chaque instant, tu crains un peu de mourir, un peu plus de mourir noyé. Addictions ▲ C’est pas tout à fait que de ta faute, tu essayes de t’en persuader. Tu te dis chaque jour que ce n’est dû qu’à une suite de conséquences que tu n’avais pas choisi, pas à tes fautes ou à tes choix. Tu tentes de t’entrer ça dans le crâne mais tu n’y as jamais cru. Tu sais trop bien que tout est de ta faute. Que ta clope, c’est à cause de toi, et que cette clope que tu remplaces parfois par un joint, c’est tout autant de ta faute. Mais t’enfermer sur la terrasse, en haut, à discuter avec les plantes de Lens, c’est trop bon, franchement, pour que tu arrêtes de le faire. Parfois il vient te rejoindre puis quand il n’est pas là, tu prends un malin plaisir à écraser tes mégots dans les pots de fleur trop bien entretenus. C’est con mais ça t’amuse, ça rend la chose un peu moins grave. Lens. La troisième de tes addictions (quatrième, et moins grave, avant que tu ne limites sérieusement l’alcool). Ce gamin est pour toi comme une porte de sortie. Il t’a sauvé la vie, et tu n’avais déjà pas besoin de ça avant pour lui en être reconnaissant. Puis il t’a offert un toit avant que tu n’aies à te démerder pour en trouver un toi-même. Un peu de quoi manger aussi, avant de te laisser voler un peu de tes propres ailes. Et même pour ça, il était en bas, au cas où une de tes ailes se tordraient. Après la clope et la drogue douce, tu as Valens. Valens, ouais, c’est un peu ta drogue dure. Tu ne le diras pas, nan, parce que comme pour tout les autres tu crains trop fort qu’il disparaisse. Mais tu ne t’empêches pas de le penser un petit peu chaque jour, un peu à chaque fois que tu fumes une clope et un peu à chaque fois que tu fumes un joint. Le reste manque cruellement d’intérêt, tu n’as pas à t’en persuader : tu le sais déjà. Alors ouais, tu as beau chercher à démolir un peu ses plantes parce que l’entendre hurler t’amuses, vous avez beau ne vous ressembler qu’en bien peu de choses, sembler vous éloigner en beaucoup d’autre, il a en réalité en lui tout ce qu’il t’aurait fallu jusque là, tout ce que tu n’as découvert qu’après quinze putains d’années un peu trop sombre pour un enfant comme toi. Lui, à l’époque, il aurait sûrement su te le rendre ton sourire. Il aurait trouvé le bon mot. Mais qu’importe, puisque c’est grâce à lui que tu es encore capable de le faire aujourd’hui quand, cigarette gentiment calée entre les dents, tu penses à la gueule qu’il fera en découvrant tes foutus mégots dans les jolis pots tout emplis de plantes vertes. Et tu rigoles seul, ouais, mais les regards de tous ces cons dans le métro t’importent bien peu. Le regard le plus sympathique que tu connaisses attend en ce moment même que tu rentres pour faire à bouffer et t’engueuler un peu, aussi, pour tout le bordel qui traine derrière toi. Enfants ▲Il y a des choses que tu ne supportes pas, que tu ne veux pas voir ou bien qui te font peur. Des choses comme l’eau, ou comme le vide quand tu es trop haut. Mais il y a quelque chose, au milieu de tout ça sûrement pire que le reste, parce qu’en plus de ne pas supporter les enfants, tu subis le regard noir de ceux à qui il t’arrive de le dire. Tu n’y peux rien, mais le visage extasié de milliers d’imbéciles devant un bambin aux joues rondes, tu n’as jamais compris comment c’était possible. Tu n’arrives pas à les voir, de près ou de loin. Ils te font peur. Tu sais trop bien comme ils sont fourbes, tous ces gamins qu’ont dit mignons. Tu sais comme ils peuvent être méchants, comme leurs mots sont coupants. Tu les as entendu, leurs phrases blessantes, et tu as l’impression d’être le seul à t’en souvenir encore. « Que les gosses sont mignons » dit la mère d’un des petits angelots en regardant sa fille frapper un gamin plus petit qu’elle, sans se rendre contre de l’absurdité de la situation, du ridicule de sa situation. Tu les trouves bien laids avec leur front trop grand et puis leur bras potelés. Et tu ne comprends pas, jamais, l’attirance qu’on peut avoir vis à vis d’eux. Même leurs mots sont confus quand ils ne sont insultes. Et puis faut dire, tu leur en veux un peu, tu leur en veux beaucoup. Tu jalouses affreusement cette candide innocence dans leur regard perdu. Ils ne sont pas encore tristes, eux. Tu leur en veux parce que toi, tu n’as pas eu le droit à cette douce période de répit qu’on offre en début de vie. Qu’on offre en début de vie à ceux qui ont les gros bras. Tu n’avais pas tout ça. T’étais pas grand et maigre, ils s’en sont pris à toi. Alors forcément, quand en maternelle, t’es contraint de passer la moindre pause à te cacher pour essayer d’avoir un peu moins peur, tu as du mal ensuite à supporter ces petites choses mouvantes. Mais la jalousie, surtout, cette foutue jalousie qui te tord les boyaux. Quand tu les vois se baisser vers les gosses pour dire comme ils sont beaux et comme ils sont gentils. Pourquoi tu n’as jamais eu le droit à cela, toi ? A cette gentille vieille dame qui t’ébouriffe les cheveux avec amour. A la jeune femme ravie à l’idée de s’occuper de toi tout l’après-midi. Nan. Toi t’as eu tes parents et leur regard désapprobateur dès qu’ils ont vu que tu étais en âge de le comprendre et leur mots un peu rudes parce que « C’est comme ça qu’on apprend. » qu’ils disaient. T’as pas appris grand chose, hein ? Si ce n’est leur connerie, à toutes ces grandes personnes. Disons que ça t’a bien forgé la mémoire et que c’est déjà ça. Parce que la haine, dans la mémoire, en toute honnêteté, elle s’est toujours installée plus simplement que l’amour. Que la gentillesse et la tendresse. Toujours.
l'heureux propriétaire
prénom ▲ Ève. pseudo ▲ Oscar. âge ▲ 17 piges. pays ▲ J'viens d'partout. j'ai connu ollp grâce à .. ▲ hinhin. suis-je un ex-membre, un dc, ou un petit nouveau? ▲ Nouveau, ouai. Petit, nan. l'type de lien que je préfère ▲ Tout c'qui est weird est beau. ma chanson du moment ▲ Il pleut des cordes, d'Eiffel. ma fréquence de connexion ▲ J'ai pas d'vie, loin. Souvent, j'pense. et mon super mot d'la fin .. ▲ Tartiflette. recenser son avatar ▲ J'me suis permise de l'prendre même s'il est dans l'bottin cause que la personne qui l'avait réservé pour un scénar n'est apparemment plus dans l'coin. J'espère que ce sera pas gênant.
Dernière édition par Olival Jalbert le Sam 20 Juil - 1:42, édité 11 fois
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Sujet: Re: Olival - Créer, c'est vivre deux fois. Ven 19 Juil - 3:57
L'HISTOIRE DE MA VIE
Papier jauni scotché en première page du cahier. 19 février 1993 (à l’encre noire, les mots ont coulé)
Vincent et Marie Jalbert ont la joie de vous annoncer la naissance d’Olival Jalbert, leur fils. Il a vu le jour à Nanterre, à l’hôpital Max Fourestier le 17 février 1993 à 2H17. Il pèse 3,2 kilogrammes et mesure 49 centimètres.
8 novembre 2000 (l’écriture est maladroite, approximative. Quelques dessins dans les angles des pages.)
Les gens ne sont pas comme je voulais les voir. Ils ont pour moi des mots que je ne veux pas entendre. Ça fait mal au cœur de les entendre rire. Il y en a que j’aime bien, bien sûr, mais ça les fait tous rire parce qu’ils ne les voient pas. Pourtant, c’est sûr que ils sont là vu que je les vois bien moi. Je vais quand même pas mentir non ? Je crois qu’ils veulent pas admettre que je dis la vérité. Ils sont jaloux parce que je les vois moi et puis pas eux. C’est bien fait parce qu’ils le méritent pas.
17 novembre 2000
Maman m’a inscrite à un cœurs de tehâtre théâtre. Elle m’a dit que ça me ferait du bien de rencontrer des gens de mon âge en dehors du « cadre scolaire ». Je lui ai dit que aujourd’hui on disait école mais elle m’a pas écouté. J’y suis allée hier pour la première fois. C’était vraiment bien parce que les gens là-bas ils ont pas vu mes amis mais ils ont dit qu’ils étaient sûrement très gentils et ils avaient raison. La prof m’a fait aller sur la scène. C’est la plus belle chose de ma vie que j’ai faite. Elle m’a fait lire ce que j’avais à dire et je l’ai dit et j’avais l’impression d’être quelqu’un d’autre en les lisant. Mes amis sont restés là-bas, ils ont dit que l’endroit leur plaisait. J’espère que je pourrai y retourner la semaine prochaine. J’aurais bien voulu plus tôt mais c’est qu’une fois dans la semaine on m’a dit.
24 novembre 2000
J’y suis retourné, le monde de là-bas est toujours aussi beau. Ils étaient contents de me revoir alors je l’étais aussi. Ce qui est bin là-bas c’est que personne me dit ce que je dois faire ou non. J’ai juste une chose à faire c’est de n’être pas moi-même. C’est plutôt agréable. J’aime bien quand Eugénie, c’est la prof, me dit que c’est bien. Eugénie est belle et je crois que plus tard, je me marierai avec elle si jamais elle veut bien.
16 mai 2001
Plus tard, moi, je serai comédien. Comme ça, je pourrai jouer des gens très biens, et papa et maman pourront être fiers de moi. J’espère qu’Eugénie m’aidera. J’ai appris qu’elle était mariée mais ce n’est pas trop grave si elle veut bien qu’on reste amis quand même.
17 mai 2001
dessiné malhabilement, une scène sombre et un gamin au milieu de celle-ci au milieu d’autres personnes. Des sourires appuyés sur leur visage.)
16 juin 2001
J’ai joué pour la première fois devant un vrai public. Papa et maman n’ont pas pu venir alors j’étais un peu triste mais tant pis. Et puis ils m’ont dit qu’ils viendraient la prochaine fois alors je suis content quand même. Je n’ai jamais vécu quelque chose d’aussi joli dans mon cœur. J’avais l’impression de porter le monde sur mes épaules et de le donner à ces gens devant moi. C’était plus doux que tout. C’était plus doux que le regard de papa et maman quand je rentre le soir. C’était comme si je venais de naitre vraiment. J’ai peur de ne plus pouvoir jamais le faire. Je pourrai pas vivre jusqu’au bout si jamais ça devait s’arrêter, ça c’est sûr. Mais ça s’arrêtera jamais parce que j’ai pas envie que ça s’arrête. Jamais de chez jamais. Pourquoi ça s’arrêterait hein ?
2 septembre 2002
J’ai dû ressortir tous mes cahiers de l’an dernier pour aller à l’école. Papa et maman n’ont pas accepté quand je leur ai dit qu’au fond je m’en fichais de savoir faire les multiplications, que moi je ne veux que faire du théâtre.
3 septembre 2002
Les autres, ils ont recommencé comme l’année dernière. Ils me disent que je suis pas gentil et puis ils ne veulent pas me parler. Je m’en fiche. JE M’EN FICHE ! une larme efface un peu le point d’exclamation.
page non datée
JE NE VEUX PLUS ÉCRIRE PLUS JAMAIS ET JE NE VEUX PLUS ENTENDRE CE QUE LES AUTRES ONT À ME DIRE.
20 janvier 2007
Plus tard je serai comédien. C’est la seule chose qui importe désormais. Je veux dire, les autres je m’en moque. Je les efface de derrière mes yeux, je vis sans eux, je les écarte. Leurs mots acerbes ne blessent plus rien si ce n’est leur propre bouche qu’ils écorchent : porteurs de haine. Je n’ai plus le souci de ce qu’ils pensent, je n’ai que le souci de ce que je veux moi-même.
« Le théâtre n’est pas un jeu, c’est ma conviction. » de Albert Camus.
Ils peuvent hurler que je leur fais peur, que mes mots se doivent d’être agréables, je n’ai plus envie de faire semblant. Ils me dégoutent autant que je les dégoute, je préfère les oublier dès maintenant. Ils ne m’apporteront pas ce que j’attends d’eux : peut-être que j’en attends trop ? Peut-être, oui, mais je sais que mes attentes on saura un jour y répondre. Les hommes en moi, ceux que j’ai joué, savent y répondre eux, tandis même qu’ils sont morts, encore une fois morts. Qu’importe, ils ont les mots les vrais et je tends la main pour les prendre un peu mieux.
page non datée Une lettre scotchée. Elle est en mauvaise état : bords plissés, en partie déchirée
Cher Vincent,
J’ai bien reçu ta lettre et je prends un peu de temps pour te répondre malgré mon séminaire qui ne me laisse que peu de temps libre. Ne t’inquiète pas trop pour Olival. Il s’intéresse d’assez près au théâtre, certes, mais cette lubie lui passera, n’en doute pas. De toute manière, si celle-ci ne passe pas, nous nous en chargerons nous même. Il est bien naïf de croire en tout cela. Non, vraiment, ne t’en fais pas pour de telles divagations. Qu’il le veuille ou non, il poursuivra ses études comme je lui en ai parlé la dernière fois. Il est assez intelligent pour faire avocat ou médecin et ses résultats scolaires sont bons. Il le fera. Dès la rentrée, il cessera de monter sur ces planches qui l’éloignent de ce que nous voulons pour lui.
Avec amour, Ta tendre Marie.
page non datée
Comme je maudis les mots de ceux qui ne savent pas. Engagement printanier de deux abrutis inconscients. Ce Dieu en lequel ils croient si fort doit bien savoir que je les hais.
8 septembre 2008
Ainsi ils l’ont fait. Je n’y croyais pas et j’aurai dû y croire. Merde, ils n’avaient pas le droit. Rendez-moi mon art, il est tellement plus beau que leurs mathématiques. Rendez-moi ma vie.
page non datée
Cigarettes : 3 4 paquets – 21,20€ Herbe : 84€
Et mes mots deviennent bleus quand ils se cachent juste derrière ma fumée.
15 octobre 2008
Un gamin rue Montgallet moins con que les autres. Gamin ? Il est un peu plus vieux. On a parlé un peu. Sa voix est belle. Sa voix est porteuse de mots qui ne blessent pas. Valens, si je ne dis pas faux. Je crois que je l’aime bien.
page non datée
Je chante encore les invisibles quand ma passion est mise à nue. Je chante encore les invincibles au détour d’une lumière perdue.
Que l’homme soit en toi ou que tu sois en l’homme, l’image est la même. Il faut se faire pardonner par celui qui est déjà mort. Et quoi de mieux pour cela que de le faire revivre ? Les tripes à ressortir pour les montrer au peuple assis, au peuple à tes pieds. Qu’ils sont beaux, ces gamins ébahis, dans l’ombre de ton art. Et ta fierté à les voir si beaux. C’est peut-être grâce à toi ou à tes autres toi. Mais après tout, ici, vous n’êtes qu’un. Vous êtes tous des morts : de ces pantins sans fil qui se contrôlent eux-mêmes. Tu veux rire et puis sourire et puis pleurer d’un coup. Offre de tes organes. Les boyaux en bandoulière, les poumons au bord des lèvres, le cœur dans les mains des enfants. C’est trop tard pour arrêter comme c’est trop tôt pour un dernier souffle : c’est l’heure de vivre. J’offre à mes bras ce frisson trop connu d’un souvenir nouveau. Tu es grand en moi, caractère insensé de quelque instant seulement. Je me recroqueville pour te laisser passer : prends la place qu’il te faut. Tu es le maître du moment ; tu es le dieu fou du lieu. C’est pour toi que nous sommes là. Comme de nouvelles obsèques mieux réussies que les précédentes. Je t’offre le repos éternel : tu vivras éternellement en moi désormais. Quand je parlerai de toi, ce sera comme d’un ami trop vite parti, d’un homme disparu mais toujours joliment en vie sous ma peau. Je t’offre avec grâce mon moi comme logis. A l’intérieur, d’autres déjà-morts t’attendent, impatients de découvrir leur nouveau camarade, un autre compagnon. Vous marcherez ensemble au rythme de mes pas : nous marcherons ensemble. Viens, approche, n’aie pas peur. Viens, je suis toi et tu es moi et nous sommes un et nous sommes aussi les autres ; ces autres qui sont nous. Prends ma main. On se donne au public quand le rideau retombe. Tu as vécu pour moi, merci.
Je danse encore les incompris quand mon silence est dépouille. Je danse encore les mal finis au détour d’une vie rallumée.
C’était une belle représentation.
28 mars 2009
Valens est là pour moi il me l’a dit. Est-ce ce qu’on appelle un ami ? Je crois oui. J’en apprécie l’idée.
page non datée un papier blanc plein d’encre collé sur la page.
Voilà, il est l’heure. J’avais peur que cela vienne trop vite et je me dis finalement que tout arrive trop tard. Je ne supporte plus tous ces mots dans ma tête et cette idée malsaine que je ne reverrai pas ce que je voulais vivre. J’ai perdu en un temps ma vie et mes parents par une lettre incertaine. Je ne pensais pas que tout cela était. Comme elle est brutale ma folle désillusion. Une main s’est tendue, je m’en excuse, elle ne me suffit plus. J’ai toujours demandé et toujours de trop alors je chute bordel. Je ne me retiens plus à rien. Plus que je n’y arrive pas. Je n’en ai pas l’envie. Es mains sont dans mes poches et m’en tendre une autre ne me servira plus. J’ai cru un peu que je pourrai continuer à avancer sans ma scène et sans le regard aimant de parents qui comprennent. J’ai fait une belle erreur. Ces quelques pas faits au cours des derniers mois ont été plus violents que tous les autres avant. Je ne veux plus continuer. Si je n’avais que quelques pardons à offrir, ils iraient à Eugénie, puis aux gens du théâtre. Et enfin à Lens. Le plus beau est pour toi. Je te supplie de ne m’en pas vouloir. Mais vois-tu, chaque réveil le matin me tord les tripes et c’est incertain que je pose le pied. Mon bel égocentrisme ne me laisse pas le choix. Je ne pars pas vraiment. C’est un peu ça la mort, c’est un peu ça la vie. Et puis, sache-le : tu gardes au fond de toi ce que je suis de mieux. Je t’ai offert je crois le meilleur de moi-même, ou je l’espère au moins. Car tu es ce que j’ai rencontré de meilleur. Au revoir certains et puis adieu pour d’autre et à bientôt Valens. Si je le peux, je ferai de mon mieux pour prendre un peu soin de toi qu’importe d’où je te vois. Ne m’en veux pas.
page non datée scotchée rapidement.
Dernière édition par Olival Jalbert le Lun 22 Juil - 1:58, édité 3 fois
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Sujet: Re: Olival - Créer, c'est vivre deux fois. Ven 19 Juil - 3:58
L'HISTOIRE DE MA VIE
de nombreuses pages sont laissées blanches avant quoique ce soit.
13 juillet 2009
Ai emménagé chez Valens hier. Vraiment, je veux dire. Officiellement. Il est allé chez mes parents, pour récupérer des affaires, tout ça. Il ne m’a pas dit comment cela s’était passé. C’est peut-être mieux, au fond. Il ne sait pas à quel point je peux lui être reconnaissant. J’ai déconné mais il était là. En fait, depuis que je l’ai vu pour la première fois, il a toujours été là. Je… Merci.
18 juillet 2009
J’ai fait mes adieux, sûrement définitif, à ce qui concerne le théâtre. Je ne peux pas me permettre de recommencer, pas après avoir vu où toute cette merde m’a menée. J’étais envouté, ouais. C’était fou, ça m’a amené certaines des plus belles choses de ma vie, sans le moindre doute. Mais je vivrai sans, je le jure, parce que j’ai des gens avec qui vivre réellement, désormais. J’ai des gens avec qui être moi-même.
22 aout 2009
Boulot toujours pas trouvé. Trop jeune, ils disent tous. Merde. J’ferai à manger en attendant. Vu le niveau culinaire de Lens, ça ne peut être qu’utile. quelques recettes de cuisine scotchées aux pages suivantes.
15 novembre 2009
Boulot enfin trouvé ! Je donne des cours du soir à des gamins. Pas ce qu’on appelle un boulot de rêves, mais j’ai pas tant le choix. Ça me fait un peu de sous pour la bouffe et un peu encore pour le logement. Val m’a laissé vivre jusque là chez lui sans payer, il va bien falloir que je rattrape.
3 décembre 2009
scotchée à la page, une photocopie de carte d’adhérent aux jeunesses communistes. Les mots que je leur dis n’ont pas, plus d’utilités. Je m’étais longtemps dit que je changerais le monde un jour. Et je persiste, mais aujourd’hui j’agis. A troquer, les t-shirts engagés pour des actes engagés. La nuit des tags dans les rues de Nanterre. Ça rend vivant, de donner son avis. Qu’importe s’ils ne veulent pas m’écouter, mes idées restent là et un jour ils comprendront tout ce qu’il y avait à comprendre.
page non datée
« Je me sens mal pour les gens qui ne deviendront jamais fous. »
page non datée
« Je n’ai pas besoin de la religion, j’ai une conscience. »
page non datée
« Nanterre pas tes rêves. »
20 mars 2010 scotchée sur une double page.
22 mars 2010
Un jour je serai l’homme à la vérité. Banksy est un guide je trouverai le maitre.
23 mars 2010
Non Banksy est le maitre.
7 avril 2010
Des mots pour le type de la chambre d’à côté. Des mots que je me vole et qu’il ne lira pas. Il n’y a pas de raison. Ils sont pour lui pourtant. Pardonne mes longs silences j’ai peur de mal dire. Pardonne mes incompréhensions, pardonne tout le reste si tu le peux aussi, j’ai peur tout simplement. J’ai trop perdu je crois pour accepter de perdre encore. Je ne lâcherai plus ce que je possède. Et si le mot te semble trop fort, sache que c’est pour ne pas avoir à dire que je ne lâcherai plus ce que j’aime mais que s’il le faut je le dirai quand même.
19 mai 2011
Ils n’ont pas voulu de moi sur les planches mais je garde mon art dans ma poche. Si je ne le fais pas j’en parlerai, je le hurlerai, je le dirai à tous ceux qui ne veulent pas encore l‘entendre. J’aurais dans ma bouche les mots qu’ils se sont cachés. Je donnerai mon avis à tous ces cons qui m’ont dit de me taire. Et l’an prochain je retrouverai Nanterre et je ferai du théâtre et je ferai du cinéma. Ne vous en faites pas, père et mère, ce sera théorique. Théorique mais assez fort pour clouer vos idées d’abrutis un peu trop mal assumés. Vous n’êtes pas faits pour comprendre je vous laisse avec vos doutes et vos paroles détruites. Je ne vous fais pas cadeau de mon pardon, je ne le ferai pas.
17 juillet 2011
Il paraît qu’il faut fêter son bac. Voilà ce qu’il en est. Valens était là, donc c’était bien, donc c’était suffisant :
scotchée sur la double-page suivante
page non datée.
JE VIVRAI. J’ai promis c’est ma victoire. Le complot fomenté par des géniteurs absurdes a été découvert, et a été détruit. J’ai gagné. Qu’ils le veuillent ou non, qu’ils l’aient voulu ou non je vivrai.
Je vivrai pour les gens qui le veulent et même s’ils sont peu ils le seront assez. Même tout seul, à lui-même, il sera assez. Je vivrai. dans le coin supérieur gauche le croquis de deux gamins heureux.
Dernière édition par Olival Jalbert le Lun 22 Juil - 17:51, édité 1 fois
Invité Invité
Sujet: Re: Olival - Créer, c'est vivre deux fois. Ven 19 Juil - 3:59
voleur de surnom, va j'te kiffe, toi
Invité Invité
Sujet: Re: Olival - Créer, c'est vivre deux fois. Ven 19 Juil - 4:03
tyler. bienvenue parmi nous.
Invité Invité
Sujet: Re: Olival - Créer, c'est vivre deux fois. Ven 19 Juil - 4:58
Valens : Il m'va mieux qu'à toi, tu trouves pas ? J't'aime plutôt pas trop mal aussi, hein
Lisa-Rose : J'avoue, j'y suis pour rien, j'ai pas choisi, c'est l'être au dessus qu'a insisté... Merci
Invité Invité
Sujet: Re: Olival - Créer, c'est vivre deux fois. Ven 19 Juil - 5:21
c'est ça le pouvoir ultime
Louise Toscan du Plantier membre
✧ ÂGE : vingt quatre ans. ✧ JOB : éleveuse de chats. ✧ COEUR : perdu au dessus du pacifique. ✧ MESSAGES : 3600 ✧ HERE SINCE : 27/10/2012
Sujet: Re: Olival - Créer, c'est vivre deux fois. Ven 19 Juil - 7:02
Bienvenue parmi nous.
Victor Trompette membre
✧ ÂGE : la moitié de quarante ✧ COEUR : y a des fantômes ✧ MESSAGES : 636 ✧ HERE SINCE : 15/05/2013
Sujet: Re: Olival - Créer, c'est vivre deux fois. Ven 19 Juil - 9:01
ouah, t'es extrêmement beau. une fille qui a comme pseudo oscar en plus ça me dit quelque chose, genre j'ai du te voir sur un autre forum mais je sais pas quoi j'espère que vous allez faire du beau avec tyler/dylan. parce que voilà. bienvenue
Invité Invité
Sujet: Re: Olival - Créer, c'est vivre deux fois. Ven 19 Juil - 9:11
Bienvenue
Réserve moi un lien
Rosanne Perlin membre
✧ ÂGE : eighteen. ✧ JOB : serveuse le we. ✧ COEUR : déjà passée par là. ✧ MESSAGES : 1092 ✧ HERE SINCE : 11/06/2013
Sujet: Re: Olival - Créer, c'est vivre deux fois. Ven 19 Juil - 10:01
bienvenue
Invité Invité
Sujet: Re: Olival - Créer, c'est vivre deux fois. Ven 19 Juil - 11:24
Joachim : Han que Macklemore est beau ** (désolée, c't'une pulsion)
Sephora : Merci
Théotime : bah je l'utilise pas depuis super longtemps, mais c'est rapide à savoir, j'suis pas sur masse de forum, faut dire ( l'annuaire, PA, BLV et ici maintenant) Ça limite. On va faire faire d'not' mieux quoi ! Merci
Clelia : merci bien Pas de souci, j'te fais une petite place de suite
Théo : merci bieeen !
Invité Invité
Sujet: Re: Olival - Créer, c'est vivre deux fois. Ven 19 Juil - 11:56
Bienvenue à toi, et bonne chance pour ta fichette
Invité Invité
Sujet: Re: Olival - Créer, c'est vivre deux fois. Ven 19 Juil - 12:01
Merci beaucoup
Invité Invité
Sujet: Re: Olival - Créer, c'est vivre deux fois. Ven 19 Juil - 12:17
Bienvenue
Invité Invité
Sujet: Re: Olival - Créer, c'est vivre deux fois. Ven 19 Juil - 12:56
Merci
Invité Invité
Sujet: Re: Olival - Créer, c'est vivre deux fois. Ven 19 Juil - 13:39
Bienvenue.
Invité Invité
Sujet: Re: Olival - Créer, c'est vivre deux fois. Ven 19 Juil - 13:40
Merci toi
Ella Maresquo membre
✧ ÂGE : vingt et quatre. ✧ JOB : assistante sociale dans une association ✧ COEUR : célibataire. ✧ MESSAGES : 11185 ✧ HERE SINCE : 07/05/2011
Sujet: Re: Olival - Créer, c'est vivre deux fois. Ven 19 Juil - 14:20
bienvenue parmi nous.
Invité Invité
Sujet: Re: Olival - Créer, c'est vivre deux fois. Ven 19 Juil - 14:23
Grazie signora
Invité Invité
Sujet: Re: Olival - Créer, c'est vivre deux fois. Ven 19 Juil - 21:26
Bienvenue
Invité Invité
Sujet: Re: Olival - Créer, c'est vivre deux fois. Ven 19 Juil - 21:44
Merci bien
Invité Invité
Sujet: Re: Olival - Créer, c'est vivre deux fois. Sam 20 Juil - 12:04
Tyler Bienvenue à Paris
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Sujet: Re: Olival - Créer, c'est vivre deux fois. Sam 20 Juil - 15:12
Huhu, je plais bien il semblerait Merci bien !
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Sujet: Re: Olival - Créer, c'est vivre deux fois. Sam 20 Juil - 21:39