La fraternité du malheur est la plus rapide XueYing + Marceline

C'était vendredi soir. Un soir monotone, comme tous les autres dans la vie de l'asiatique. Qu'allait-il faire de son week end ? Il ne savait pas trop. A son âge, cela ne se faisait plus trop de sortir à gauche à droite sans aucun repères ni envies particulières. Il restera probablement dans son appartement d'homme célibataire, la poussière ayant recouvert ses meubles depuis un bon moment maintenant. S'il ne savait pas ce qu'il allait faire ce week end, il savait ce qu'il allait faire ce soir. Il allait aller boire, telle était son habitude depuis quelques semaines.

Ses pas le guidèrent dans le seul et même bistrot où il passait ses soirées à picoler. Sa cravate avait été retirée au préalable, de sorte à ce qu'il ne porte plus que sa chemise blanche nacré, deux boutons ayant été défaits. Xue Ying se commanda un verre de Jack et alla s'asseoir dans le fond de la pièce, dans un coin isolé et où il avait trouvé un certain confort. Il possédait avec lui son sac où des feuilles à portées et des stylos trainaient. Tout en se plongeant dans l'alcool, son esprit s'embrumant verres après verres, il cherchait l'inspiration divine, composant à moitié saoul sans jamais faire attention à ce qui l'entourait.

Il eut bien entendus la voix du barman, ainsi qu'une voix féminine, mais jamais il ne s'y intéressa. Ce n'est que lorsqu'une jeune fille s'installa à côté de lui qu'il daigna refaire surface, son regard déjà bien vitreux s'apposant sur la blondinette installée à côté de lui. Il la fixa un instant puis, sans un mot, il se concentra à nouveau sur sa composition, son énième verre dans son autre main, s'amusant à tourner le liquide alcoolisé.

Pourtant, après avoir terminé de noter son idée, il se mit à chiffonner la feuille, un léger soupire s'échappant de ses fines lèvres. Aujourd'hui n'était pas le bon jour. Le chinois s'intéressa alors un peu plus à l'européenne assise à ses côtés, buvant une gorgée de sa boisson tout en la regardant du coin de l’œil. Elle avait l'air très jeune. Elle devait à peine être majeure. Dans moins d'une année, il atteindra sa trentaine. Être conscient de ça le déprimait un peu : il n'avait tellement pas vécu comme il l'aurait souhaité. Et maintenant, il était condamné à finir vieil homme, seul comme un Hermite à se saouler un vendredi soir.