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 diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae

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MessageSujet: diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae   diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae EmptyMar 21 Mai - 23:00

JOANNE & LACRIMOSAE



diamants, stress et paillettes

Une soirée au Louvre. Une soirée privée entre professionnels de la Mode, au Louvre. C'était à vrai dire bien la dernière chose au monde dont la belle Lacrimosae ait envie - ou même besoin - mais il fallait bien admettre que renouer avec ses contacts professionnels ne pouvait qu'être un bon plan pour le renouveau de sa carrière car maintenant qu'elle était de retour sur la capitale elle ne pouvait bien sûr que se remettre au mannequinat. Ce métier elle ne l'avait pas vraiment choisi : c'était une idée d'une de ses amies, une psy fashionista un peu déjantée, qui lui avait jurée que ça serait le meilleur moyen de se réconcilier avec son apparence physique ce qui était à vrai dire la seule chose qui intéressait la provinciale. Ensuite elle pourrait revenir à ses amours et devenir la pâtissière d'excellence qu'elle s'était promise de devenir ; au Crillon ou à l'Athénée, de préférence. Puis le milieu de la mode - aussi superficiel soit-il - avait aussi des avantages puisque c'est là qu'elle y a rencontré son premier et seul amour : Joanne. Un styliste plus que talentueux qui avait su s'approprier son cœur alors qu'elle posait, attendant qu'il ajuste la magnifique robe de mariée qu'elle devrait présenter en son nom au défilé. De cette après midi de travail acharnée elle ne gardait que les souvenirs de nombreux rires, d'une complicité qui naissait si vite qu'elle s'en était sentie pousser des ailes alors qu'il lui volait son cœur. Parce que peu importe si il l'avait voulu ou non c'était bien ce qui s'était passé ce jour là : elle était tombée amoureuse. Éperdument. Le bonheur avait alors scellé sur ses lèvres un sourire qui ne s'effaçait plus, pas même lorsqu'il lui avait fallu prendre treize kilos pour permettre à leur fille de grandir bien au chaud dans son ventre. Mais le bonheur ne dure jamais et le leur se brisa en un mot. Lymphome. Le pire mot que Lacrimosae ait jamais entendu ... Allez savoir par quel miracle elle était encore en vie étant donné la gravité de cette saloperie quand elle avait été diagnostiquée. Elle s'était alors enfuie, refusant que ses deux amours ne la voient mourir à petit feu, se promettant de revenir si un jour elle retrouvait la santé. Et la voilà. Mais mainten ...

La jeune femme perdit le fil de ses pensées en entendant un rire qui lui était familier et se tourna, voyant plus loin à sa gauche le seul homme qui ait su faire battre son cœur en train de discuter avec un groupe de personnes qui n'étaient même plus impressionnées ou émerveillées de quelque manière que ce soit sur le luxe qui les entoure. Elle baissa alors les yeux et hésita mais avant même qu'elle n'ait pris une décision son corps avait déjà décidé et la guidait vers Joanne, comme deux pôles d'un aimant que l'on rapproche et qui s'attirent inévitablement. Elle offrit alors un sourire poli aux invités qui réquisitionnaient l'attention du styliste. Excusez moi ... Plus intelligents qui ne le semblaient ils eurent le mérite de se taire, intrigués peut être par cette nouvelle arrivante qui semblait briller de par sa beauté et son charisme. Mais elle savait bien qu'il ne se laisserait pas avoir par ça. Bonsoir Joanne ...



Dernière édition par R. Lacrimosae Sabatié le Mer 22 Mai - 14:56, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae   diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae EmptyMer 22 Mai - 0:21





diamants, strass et paillettes
Lacrimosae & Joanne


« S'il te plait chérie ... Fais plaisir à papa et accepte de dormir maintenant. » « Mais papaaaaaa t'as pas raconté l'histoire du soir. » « Parce que je suis pressé mon ange. Papa doit travailler, tu te souviens ? » Certes, "travailler" semblait être un bien grand mot pour désigner le fait de participer à une soirée très privée, qui ne concernait que les grands noms de la mode parisienne. Mais comment expliquer à ma fille de quatre ans, que c'était une soirée avec petits canapés et coupes de champagne, uniquement pour se faire des relations de travail et tenter de faire parler de soit encore longtemps, pour décrocher toujours plus d'opportunités et se voir ouvrir des portes ? « Mais .... » « Plus de mais ! Ta nounou est là, elle te lira ton histoire si tu le souhaites mais ... » Avant que je n'aie eus le temps de terminer ma phrase, elle s'était tournée dos à moi dans son lit, bras croisés. Je soupirai doucement et levai les yeux au ciel. Quand elle faisait ça, il était bien inutile de vouloir la raisonner. Elle n'en ferait qu'à sa tête et bouderait encore un moment. Jusqu'à ce que je sois parti au moins. Sa nounou devrait ensuite m'appeler pour que je rassure, au téléphone, ma fille. Non, je ne lui en voulais pas. Oui, je l'aimais toujours. Et évidemment que je lui ferais un bisou en rentrant, quand bien même elle dormirait depuis longtemps. Ce fut donc loin d'être inquiet, que j'éteignis la lumière principale de sa chambre pour ne laisser que la veilleuse, avant de quitter la pièce. Vêtu d'un costume noir brillant légèrement et parfaitement ajusté, je me sentais ... Plutôt mal à l'aise. Quand bien même j'aimais beaucoup ce genre de vêtements, je ne les supportais vraiment que pour ce genre d'occasions où je n'avais d'autre choix que de porter des trucs pareils. La cravate me serrait le cou et mes pieds ne supportaient décidément pas les chaussures vernies que je portais pour aller avec. Quand au tissu, il semblait me coller à la peau et la chauffer à chaque frottement. Les hommes qui portaient des costumes à longueur de journée, de semaine, de mois, d'année ... Etaient carrément mes héros ! Des surhommes. Des Dieux tout puissants ! Non, vraiment ... Parce que je ne supportais déjà plus ces vêtements et que je rêvais de l'instant où je pourrais enfin les ôter. Ce qui n'était pas encore prêt d'arriver, puisque j'étais tout juste en train d'arriver au Louvre où se déroulait la soirée. Le Louvre ... Ces gens ne se refusaient décidément rien. Ce ne fut qu'en me garant entre les Ferrari, les Porsche et autres voitures de sport, que je réalisai combien ma voiture familiale faisait tâche entre celles ci. Bah merde ... J'en lâchai un rire amusé presque malgré moi, tandis que je songeais que je n'avais décidément pas ma place dans ces hautes sphères. Certes ... Si. Mais pour ce qui était du train de vie ... Clairement, non.

Je ne vivais pas dans l'excès et le besoin de me montrer, contrairement à tout ce beau monde. Ce qui me différenciait beaucoup d'eux tous, très clairement. Peut-être que c'était en grande partie du au fait que j'avais une petite fille à protéger de tout ça. Je ne voulais pas qu'elle devienne une gosse affreusement pourrie gâtée et désespérément hautaine. Ce n'était pas ainsi que j'avais été éduqué. Et ce n'était pas ainsi que ma fille le serait. Cela allait de soit dans mon esprit. Et quand je fus en compagnie de tous ces gens aux sourires étincelants et aux vêtements au prix exorbitants, je songeai que c'était là encore une raison de garder ma fille éloignée de tout ça : dans tout ce luxe, tout était faux. Les gens étaient faux. Leurs manières n'étaient que des masques de fausse civilité derrière lesquels ils cachaient leur vrai visage; Ils n'étaient que requins qui ne faisaient qu'une bouchée des personnes qui leurs étaient inférieurs. Ils pillaient les idées des petits créateurs, détruisaient des carrières en un tour de main ... Ils soufflaient le chaud et le froid comme bon leur semblait. Et je donnais le change sans trop m'en mêler pour autant. Je parlais avec tout le monde ou presque. Je riais aux plaisanteries d'autrui, partageais mon savoir comme il se devait et ... « Excusez moi ... » Et je me refermai comme une huître ... Aussi soudainement que cette voix était parvenue jusqu'à mes oreilles. Une voix que j'aurais reconnu entre mille. Que dis-je ... Entre des milliards d'autres voix, j'aurais été capable de reconnaître la sienne. Et ce, quand bien même je ne l'avais plus entendu depuis quatre longues années. J'en perdis le sourire alors que tous mes muscles se contractaient. « Bonsoir Joanne ... » Je ne lui accordai qu'un espèce de regard en coin, sans vraiment prendre la peine de la regarder. Avant de retrouver un faux sourire uniquement destiné à donner le change. Je ne tenais pas à attirer l'attention sur nous, sur moi. Les gens autour allaient finir par se poser des questions. « Je vous présente Lacrimosae Sabatié. Mannequin ... Ancienne mannequin ? Quand on quitte les podiums durant plusieurs années, difficile de s'y refaire une place. N'est-ce pas justement ce que nous racontait Richard l'autre jour ? » Demandai-je en reportant toute mon attention sur l'une des personnes du groupe parmi lequel je me trouvais. Je tentais seulement de détourner l'attention de sur Lacrimosae, sur moi, sur nous. Je ne tenais même pas à savoir pourquoi elle était là. Je n'étais très certainement pas la raison de sa présence. Alors à quoi bon être venue m'interrompre ? Comme si sa soudaine disparition, quatre ans plus tôt, n'avait pas été suffisamment douloureuse. Sans qu'elle ne décide, un beau matin, de revenir dans le coin. Ne pas poser le regard sur elle, me demanda tout de même plus d'efforts que prévu. Mais j'y parvins. Mes yeux naviguaient d'une personne à une autre mais ne se posèrent pas sur elle. Je tentais de faire comme si elle n'était pas là. Comme si ... Seulement comme si. Parce que je n'avais maintenant que trop conscience de sa présence.


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MessageSujet: Re: diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae   diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae EmptyMer 22 Mai - 18:04

JOANNE & LACRIMOSAE



diamants, stress et paillettes

La belle Lacrimosae se demandait souvent à quoi pouvait ressembler sa fille. Ou du moins leur fille, à Joanne et elle. Quel prénom lui avait-il donné ? Était-elle blonde ? Brune ? Avait-elle hérité des superbes yeux bleus de son papa comme elle l'avait rêvé tant de fois ? Souffrait-elle déjà de kilos précoces qui la feraient souffrir comme la brune avait souffert ou aurait-elle la chance insolente du créateur, à pouvoir s’empiffrer sans que sa santé ou son physique n'en subissent les conséquences ? Les scènes d'au revoir avant une réception comme celle-ci, elle se les était imaginées bien des fois et dans tous les cas un élément restait constant : Joanne était un très bon père. Aimant, patient, drôle ... Le meilleur papa que l'on puisse désirer pour son enfant. Alors elle prenait son mal en patience en sachant que la petite ne manquait pas d'amour et se concentra sur son ex petit ami. Et de toute façon il ne la laisserait pas approcher leur fille tant qu'il n'aurait pas retrouvé confiance en elle alors ... Autant s'y mettre. Et cette réception lui permettait de faire d'une pierre deux coups puisque non seulement elle retrouverait ses repères professionnels - sourires artificiels, invités orgueilleux et bourrés de préjugés, apparence irréprochable de rigueur - mais il y avait de grandes chances voire une quasi certitude qu'elle trouve Joanne dans les parages.

Et en effet, elle le trouva. Entouré comme il fallait se douter de personnes complètement inintéressantes mais auprès desquelles il se devait de rester poli et respectueux puisqu'ils étaient ses clients, ses patrons, et autres personnes indispensables au bon déroulement de sa carrière. Ils avaient au moins ça en commun : même si ils n'aimaient pas cet univers ils savaient faire semblant d'y avoir leur place quand il le fallait. Et encore une fois le brun qui, au passage était magnifique dans son costume, donnait parfaitement le change. Je vous présente Lacrimosae Sabatié. Mannequin ... Ancienne mannequin ? Quand on quitte les podiums durant plusieurs années, difficile de s'y refaire une place. N'est-ce pas justement ce que nous racontait Richard l'autre jour ? Lacrimosae rit alors poliment avec les autres invités, intrigués par cette nouvelle arrivante. Je n'ai aucune inquiétude. Ne dit-il pas également que le sourire d'une femme est la porte ouverte aux seconds chances ? Cette fois c'est de son côté que le petit groupe se rangea, une des femmes la félicitant sur le bon goût de sa robe. Compliment qu'elle accueillit alors d'un sourire. Je vous remercie. Mais je n'ai aucun mérite, je ne suis que l'instrument mettant en valeur le talent créateur de plusieurs hommes. Dont Joanne. Un serveur cassa la conversation en leur proposant quelques coupes de champagne rosé, très en vogue en ce moment dans les grandes soirées ce qui permit à la jeune femme de se tourner vers celui qui depuis le premier instant réquisitionnait son cœur et ses pensées. On peut parler ?
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MessageSujet: Re: diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae   diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae EmptyMer 22 Mai - 18:58





diamants, strass et paillettes
Lacrimosae & Joanne


Jouer la comédie en présence de tous ces gens de la haute société, n'était pas très compliqué d'ordinaire. Mais le fait que Lacrimosae soit là, toute proche de moi, ne m'aidait aucunement. Comment donner le change et continuer de sourire, alors que ma seule envie était celle de prendre mes jambes à mon cou et de disparaître le vite et le plus loin possible d'ici ? C'était tellement compliqué ... Alors à défaut, je plaisantais sans hésiter à piétiner un peu la jeune femme au passage. Méritait-elle seulement que je lui accorde le moindre respect ? Rien n'était moins sûr après ce qu'elle nous avait fait, à notre fille et à moi même. Je ne comprenais d'ailleurs pas quelle stupide idée lui avait prise, pour qu'elle ait le culot de venir me parler ce soir là. A ma façon d'éviter de la regarder et à mes propos, ne comprenait-elle pas que la seule chose que je souhaitais dans l'immédiat, c'était qu'elle fasse demi tour ? Mais le fait était que si elle le faisait ... Je ne saurais jamais pour quelle raison elle était revenue dans le coin et pourquoi elle m'avait accosté. Et j'en garderais sans doute une certaine frustration. Quoi que ... En la connaissant, elle était bien capable de tout faire pour me dire ce qu'elle avait à me dire, que je sois d'accord ou non. Elle avait un sale caractère, là où moi j'étais plus posé et calme. Emmerdante au possible quand moi j'étais plutôt concilient. Mais nos différences étaient très certainement les raisons pour lesquelles ça avait toujours si bien fonctionné entre nous. Jusqu'à ce départ soudain et inexpliqué. Du jour au lendemain, j'étais passé du statut d'homme fiancé, sur le point de se marier, à père célibataire. Je ne m'étais pas préparé à ça. Pouvait-on s'y préparer de toute façon ? Rien n'était moins sûr. Quoi qu'il en soit, je pensais m'en être plutôt pas mal tiré depuis le temps. Je pensais gérer les choses sans trop de casse. Oui, c'était intriguant un homme seul avec son enfant. Et oui, c'était même plus intéressant encore. Mais, non, je n'avais jamais eus besoin d'aide. Et j'avais toujours su que ce n'était pas une chose impossible que d'élever son enfant seul, quand on était un mec. Mon père en était lui même la preuve. Il avait bien du s'occuper de moi quand ma mère était morte alors que je n'étais encore qu'un bébé. L'inquiétude que j'avais désormais, c'était que l'idée qu'elle me demande à retrouver ses droits en tant que mère. Plutôt mourir que d'accepter qu'elle voit notre fille et agisse comme sa maman, alors qu'elle n'avait pas été là pendant quatre années.

Ce n'était pas elle qui s'était levée toutes les nuits pour nourrir notre enfant, pour lui changer ses couches, la veiller quand elle était malade et tout ce qui s'ensuit. Elle ne l'avait pas vu faire ses premiers pas, entendu ses premiers mots et tout le reste. Non, elle n'avait jamais été là. Moi oui. J'étais son père. Elle n'était guère sa mère. « Je n'ai aucune inquiétude. Ne dit-il pas également que le sourire d'une femme est la porte ouverte aux secondes chances ? » Des secondes chances ? De quel genre de secondes chances parlait-elle au juste ? Plus agacé qu'autre chose, je crispai les mâchoires et tournai résolument la tête d'un autre côté, cherchant déjà vers qui je pourrais fuir pour m'échapper de sa présence devenue déjà trop pesante. J'écoutais la suite de la conversation, sans y accorder grand intérêt. J'étais déjà à mille lieux de là. J'aurais tellement préféré ne pas venir à cette soirée. Si seulement j'avais pu prévoir ... Mais comment envisager l'idée même que mon ex puisse avoir décidé de revenir dans le coin, après quatre ans d'absence ? « Je vous remercie. Mais je n'ai aucun mérite, je ne suis que l'instrument mettant en valeur le talent créateur de plusieurs hommes. Dont Joanne. » Je soupirai doucement en me forçant à revenir à l'instant présent et baissai le regard vers la robe qu'elle portait. Parce que je ne lui avais pas encore prêté suffisamment intérêt, pour m'en être rendu compte plus tôt. Je retins difficilement une remarque acide et détournai à nouveau le regard. J'aurais préféré ne pas voir ce tissu dont j'avais imaginé les couleurs et le principal motif, sur son corps à elle. Enfin ... Son corps, si. Parce qu'il semblait être le même qu'à l'époque où je l'avais connu. Quand j'étais tombé amoureux d'elle. Mais la personne ... « On peut parler ? » Je fis claquer ma langue contre mon palais en signe d'agacement. Puis, sans prendre la peine de lui répondre, je me détournai du petit groupe pour aller un peu à l'écart. Sans toutefois quitter la pièce. J'étais agacé d'être vu en sa compagnie. Certains étaient au courant de notre relation passé. Parmi eux, il y en avait même qui savaient comment les choses s'étaient terminées. « Tu peux parler. Mais ce n'est pas garantis que je te réponde. Et tu as cinq minutes. » Lâchai-je froidement, finissant par plonger enfin mon regard dans le sien. Pour la première fois depuis qu'elle m'avait accosté. Et je réalisai qu'elle avait changé. Plus que j'aurais pu le prévoir. En quatre ans, c'était somme toute assez logique.


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MessageSujet: Re: diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae   diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae EmptyMer 22 Mai - 20:55

JOANNE & LACRIMOSAE



diamants, stress et paillettes

Jouer la comédie en présence de tous ces gens de la haute société n'était pas très compliqué d'ordinaire pour la belle mannequin. Mais son cœur bondissant et dansant dans sa poitrine, troublé par son détenteur légitime qui se tenait si proche, rendait très difficile la concentration qu'il fallait à Lacrimosae pour donner elle aussi le change face à tous ces hypocrites, ces menteurs, pour qui la mode n'était qu'un business alors que leurs femmes ne valaient pas beaucoup mieux ; elles et leurs plaintes si futiles, leurs soupirs alors qu'elles prétendent s'ennuyer dans la vie qu'elles se sont choisies, leurs amants qui allaient et venaient si rapidement et avec si peu de discrétion que personne ne s'en inquiétait plus. La jeune girondine, elle, était loin de vouloir vivre ainsi. Certes Joanne et elle avaient eu une situation financière plus que confortable mais jamais il ne lui serait jamais venu à l'idée de se plaindre de sa vie : elle vivait avec l'homme qu'elle aimait et ils avaient la chance de ne pas avoir à se torturer pour payer les factures alors de quoi se serait-elle plainte ? Puis avoir une aventure ... Il s'était peut être imaginé que c'était à cause de ça qu'elle était partie, pour être avec un autre. Pourtant elle lui avait été fidèle dès le premier regard qu'ils avaient pu échanger et même maintenant qu'elle savait qu'il ne se considérait plus attaché à elle et que lui s'était peut être même livré à de nombreuses conquêtes, elle ne pouvait se résoudre à offrir son corps à un autre. Joanne restait le seul homme qui puisse la posséder et le serait toujours.

Malheureusement le temps avait joué contre elle et il semblait en douter, ou avoir complètement oublié combien elle l'avait aimé et l'aimait encore aujourd'hui ; elle avait mal agi oui mais jamais ça n'avait été par manque de sincérité quant à ses sentiments. Et elle comptait bien le lui faire savoir dès ce soir. D'abord, en portant cette robe somptueuse qu'il avait en partie crée mais surtout imaginé pour elle, et elle seule. Pour certaines femmes de ce milieu ça ne serait qu'un immense morceau de tissu mais jamais elle ne l'avait vue ainsi : pour Lacrimosae, cette robe était bel et bien le plus beau vêtement qu'elle puisse posséder. Voilà peut être pourquoi elle était si sensible aux compliments qu'on lui adressait quand elle la portait comme maintenant. C'est en rosissant poliment - long travail fastidieux que d'apprendre à rougir sur demande - qu'elle avait rendu au créateur le mérite de ce compliment, cherchant par un sous entendu à lui rappeler à quel point elle avait pu être son inspiration comme il avait été la sienne. Ensuite, une fois l'attention de Joanne titillée, ne restait qu'à lui faire comprendre qu'elle voulait lui parler ; ce qu'il accepta malgré un agacement qu'il ne cherchait pas à cacher. Elle le suivit donc à l'écart en abandonnant sa coupe de champagne quelque part, préférant elle aussi pouvoir lui parler tranquillement. Tu peux parler. Mais ce n'est pas garantis que je te réponde. Et tu as cinq minutes. Lacrimosae repoussa alors une fine mèche de cheveux qui filait sur son visage et détourna le regard, balbutiant un peu en cherchant ses mots. C'est ... C'était trois semaines avant l'accouchement. Le médecin a compris pourquoi il y avait tant de complications pendant ma grossesse. Il a appelé ça ... un lymphome. Et il a dit que ça serait un miracle que je serais encore auprès de vous à Noël ... Elle se mordit la lèvre, refoulant les larmes qui venaient faire danser son regard qu'il avait connu plus vif, plus malicieux. Elle se souvenait combien elle avait eu du mal à accepter ce diagnostic. La crise d'hystérie qui avait poussé le médecin à la mettre sous sédatif. Les regrets, de savoir qu'elle ne connaitrait jamais son bébé. Les pleurs. J'ai insisté pour accoucher par voie basse, mais l'hémorragie a gâché toutes mes chances de traitement. Il a dit que si il insistait mon corps allait lâcher plus vite que si je me laissais mourir. Mais ... Me laisser mourir ... Devant toi, et le bébé ... C'était impossible pour moi, je ... Mets toi à ma place tu aurais pu le concevoir toi ? Qu'on te voie souffrir ? Pleurer tous les matins tant te lever était une torture ? Parce que tu saurais que le temps t'était compté et que tu raterais tout le bonheur que tu avais mis si longtemps à mériter ? Je ... C'était lâche, oui mais je suis partie. J'aurais pu tout t'avouer mais je me suis dit que ça serait plus facile pour toi si tu me détestais. Que ... Tu passerais à autre chose, sans te torturer sur un souvenir ... Je voulais pas que tu passes ta vie seul je voulais que tu sois capable de tourner la page, et la colère est plus efficace pour ça que le chagrin, réussit-elle encore à articuler avant que sa voix déjà vacillante ne la lâche. La brune souffla alors un grand coup, autant pour refouler ses larmes que pour reprendre courage. Elle n'aurait pas deux occasions de dire la vérité alors elle n'avait pas droit à l'erreur et elle n'en était que trop consciente. Je suis partie en Allemagne. Je sais même pas trop pourquoi, j'ai juste ... Je suis juste montée dans le premier train qui partait. Et dans le train j'ai fait la rencontre d'un chirurgien, Andreas qui retournait à Berlin présenter un essai clinique. Une méthode révolutionnaire pour se débarrasser des lymphomes que les autres médecins n'osaient pas approcher ... Comme le mien ... Alors j'ai sauté sur l'occasion. J'ai passé un marché avec lui : si il me débarrassait de cette saloperie je lui servais de mère porteuse, vu qu'il est gay on y gagnait tous les deux. Il a fallu six mois pour qu'il ait les signatures nécessaires, et quand on a commencé le traitement ça s'est plus mal passé qu'il ne l'avait imaginé. Il a mis pratiquement deux ans à corriger et ajuster les traitements pour être en mesure d'obtenir un résultat. Et ... Il m'a guérie ... Si cette voix retenir ses larmes devenait encore plus difficile c'était aussi dû à l'immense soulagement d'être encore en vie aujourd'hui. Parce que malgré cet essai fantastique, il lui avait bien fait comprendre que c'était un miracle qu'elle soit en vie. Elle aurait pu ne jamais avoir l'occasion de lui avouer la vérité et n'en mesurait que plus l'importance de le faire ce soir. Une fois remise il a fallu tenir ma promesse. Andreas et Christian ont été fantastiques avec moi, ils ont veillé sur moi tout le temps de ma grossesse puisqu'il était possible que j'ai encore des complications ... Et à la naissance de leur petite fille je ne pensais plus qu'à une chose : retrouver moi aussi ma famille. Mais mon corps avait du mal à se remettre de tous ces changements trop rapides et je n'ai pu rentrer qu'avant hier. Alors quand j'ai appris pour cette soirée ... J'ai espéré de tout mon cœur que tu sois là ... Parce que je voulais que tu saches la vérité. Parce que je te la dois ... et parce que je t'aime, finit-elle plus difficilement. Ses mots étaient sincères oui mais elle avait si peur de se faire rejeter ... Après tout ce temps sans un mot, sans une lettre, ça serait normal qu'il soit passé à autre chose. Elle n'avait pas remarqué d'alliance à son doigt mais cela ne signifiait pas pour autant qu'il tenait encore à elle après ça. Parce que je t'aime encore, Joanne ... Ça a jamais changé ...

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MessageSujet: Re: diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae   diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae EmptyMer 22 Mai - 22:22





diamants, strass et paillettes
Lacrimosae & Joanne


Je me souvenais de chaque instant de notre relation, comme si ça datait d'hier. Notre complicité sans limite. Nos discussions aussi passionnées et intéressantes, qu'inutiles. Nos débats, nos ébats, nos regards échangés, nos caresses, nos baisers, nos câlins avant et après chaque séparation de plus ou moins longue durée ou même encore au petit matin. La confiance, l'apaisement, l'amour, le vrai. Celui qui faisait battre mon coeur si fort, à chaque fois que je posais le regard sur elle. Celui qui me rendait heureux, me faisait sourire comme un pauvre crétin, m'aidait à trouver chaque jour un peu plus l'inspiration. Cet amour qui me faisait espérer, qui m'ouvrait les portes d'un avenir radieux. Un bonheur qui était parti avec elle, quand elle avait fuit. Quand bien même je la haïssais depuis quatre ans maintenant, je ne pouvais m'empêcher de me rappeler tout cela, alors qu'elle tenait à tout prix à me parler. J'ignorais encore de quoi. Mais je savais que ça ne changerait pas grand chose pour moi, si ce n'est même rien du tout. Je l'avais trop longtemps haïs. Je m'étais battu contre mes propres sentiments, j'avais tenté d'étouffer tout cet amour, de le faire disparaître, de l'écraser, le détruire. Vainement de toute évidence. Parce que la regarder me faisait toujours le même effet fou. Raison pour laquelle j'avais autant envie de fuir maintenant. Mais je ne le fis pas. Je décidai de faire preuve d'un minimum de maturité, en écoutant au moins ce qu'elle avait à me dire. Quand bien même je ne lui devais absolument rien. Après tout, c'était elle qui était partie. J'étais celui qui étais resté. Qui avait attendu un retour, des nouvelles, un signe de vie de sa part. J'avais tellement souffert. Tellement pris sur moi pour ne rien en montrer à mon entourage et plus encore, à ma fille. Mon trésor. « C'est ... C'était trois semaines avant l'accouchement. Le médecin a compris pourquoi il y avait tant de complications pendant ma grossesse. Il a appelé ça ... un lymphome. Et il a dit que ça serait un miracle que je serais encore auprès de vous à Noël. » Si l'espace d'une seconde je me troublai devant cette annonce inattendue, je repris bien vite le dessus en affichant un masque de froideur. « [...]Mets toi à ma place tu aurais pu le concevoir toi ? Qu'on te voie souffrir ? Pleurer tous les matins tant te lever était une torture ? Parce que tu saurais que le temps t'était compté et que tu raterais tout le bonheur que tu avais mis si longtemps à mériter ? Je ... C'était lâche, oui mais je suis partie. J'aurais pu tout t'avouer mais je me suis dit que ça serait plus facile pour toi si tu me détestais. Que ... Tu passerais à autre chose, sans te torturer sur un souvenir ... Je voulais pas que tu passes ta vie seul je voulais que tu sois capable de tourner la page, et la colère est plus efficace pour ça que le chagrin. » Cette fois-ci, j'eus une réaction un peu plus visible. J'en gardai le contrôle quand même. Lèvres pincées, regard plissé, je finis même par grincer des dents alors que je continuais de la regarder sans dire un mot. Elle avait décidé pour nous deux alors.

J'avais pourtant l'impression que nous étions deux dans notre couple. Pas simplement elle et ses propres prises de décision. Trois avec notre fille dont il fallait évidemment tenir compte, dans toutes les décisions prises. Mais celle ci, elle l'avait prise seule. Sans jamais me demander mon avis. Sans même me dire ce qu'il en était. Rien pour me mettre sur la voie non plus ... Je m'étais simplement imaginé mille scénarios. D'abord la peur qu'il lui soit arrivé quelque chose de grave. Enlèvement, viole, séquestration, meurtre. Et puis plus le temps était passé, plus un autre scénario s'était fait précis dans mon esprit : elle était partie avec un autre homme. Loin de nous, loin de Paris. Elle avait tout simplement refait sa vie. A un moment, il me sembla que je décrochais totalement de ses paroles. Pourtant je les entendais. Je l'entendais elle. J'ignorais comment j'étais supposé réagir. Accepter d'entendre ? Le refuser ? La croire ? La traiter de menteuse ? Prendre la fuite et disparaître à mon tour ? Lui demander de s'effacer comme elle l'avait si bien fait durant ces quatre dernières années ? J'aurais aimé me décider tout de suite, sur le champ. Mais je n'étais pas comme elle. Je n'avais pas cette faculté à agir sur un coup de tête. Elle avait su partir du jour au lendemain. Alors que moi, j'étais incapable de lui dire les choses une bonne fois pour toute. Si je devais agir sur le champ, je lui dirais de partir et de ne plus jamais revenir. « [...] Parce que je voulais que tu saches la vérité. Parce que je te la dois ... et parce que je t'aime.» Cette fois ci, j'allais me sentir vraiment mal. Le sang commençait à battre furieusement à mes tempes, alors qu'une migraine pointait le bout de son nez. Incapable de l'affronter plus longtemps du regard, je me redressai et détournai les yeux pour balayer la salle, comme à la recherche d'une issue de secours. Je ne pouvais supporter de l'entendre me dire ça, après cet insupportable silence de quatre années. « Parce que je t'aime encore, Joanne ... Ça a jamais changé ... » J'eus du mal à déglutir tandis que je continuais à éviter son regard pendant un moment. Ce ne fut que lorsque mon coeur eut retrouvé un rythme presque normal, que je me tournais à nouveau vers elle, plantant mon regard dans le sien sans ciller. « Est-ce que tu pensais vraiment que tu pouvais revenir ici, débarquer dans notre vie, dans ma vie, comme si de rien n'était, en me disant m'aimer encore, et m'entendre te répondre favorablement ? Est-ce que tu as vraiment cru que je serais en mesure d'effacer ces quatre dernières années pour ... Pour quoi au juste ? Reprendre là où on s'est arrêtés tous les deux ? » Demandai-je en lui adressant un regard dédaigneux. « En quatre ans, il s'en passe des choses. J'ai passé un an à te chercher comme un fou, à m'imaginer que tu avais été kidnappée, violée, tuée, que sais-je encore ? Je t'ai cherché. La police t'a cherché. On a lancé des avis de recherche. Et la conclusion a été "une personne qui souhaite disparaître, ne sera jamais retrouvée". Alors j'ai tout arrêté. J'en ai conclus que, effectivement, tu avais refais ta vie ailleurs, loin, très loin. J'ai arrêté de me monter des films, de m'imaginer les pires choses qui soient. Parce que j'avais une fille qui avait besoin d'au moins un de ses parents. Tu a voulu que je tourne la page ? Très bien. Alors que fais-tu là ? De quel droit reviens-tu ici après toutes ces années de silence ? De quel droit prends-tu encore les décisions, pour tous les deux ? Tu as décidé qu'il était mieux pour moi que tu ne sois plus là lors de ta maladie et potentielle mort. Tu as décidé de garder le silence complet sans jamais chercher à me rassurer ou me prévenir. Et maintenant, tu décides de revenir et de chambouler à nouveau ma vie ? Qu'est-ce qui te fais croire que j'ai envie de savoir maintenant, que tu as simplement décidé de mener ta vie comme bon te semblait, sans songer à m'en tenir informé ? J'ai peut-être tourné la page. »


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MessageSujet: Re: diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae   diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae EmptySam 25 Mai - 0:44

JOANNE & LACRIMOSAE



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Lacrimosae aimait tant Joanne, qu'oublier un seul détail de leur relation lui était impossible. Elle se souvenait exactement du jean qu'il portait la première fois qu'ils se sont rencontrés. Du tshirt blanc à la coupe classique qui lui allait à merveille et qu'elle avait pris l'habitude de garder comme une chemise de nuit sans jamais le lui rendre. Leur premier sourire échangé, à une soirée comme celle-ci où ils faisaient seulement semblant de trouver leur place. Les débuts de leur relation. Puis son apogée, cette intensité passionnée mais si sereine, comme si tout était facile et absolument normal, alors qu'ils s'aimaient de toutes les manières au monde dont on puisse aimer et être aimé. Elle était peut être partie mais n'avait jamais rien oublié de tout ça. Et elle, n'avait jamais tourné la page. Contrairement au créateur elle n'avait jamais essayé de renier, rejeter ou salir de quelque manière que ce soit ce qu'ils avaient vécu ; ils valaient mieux que ça. Certes ils valaient mieux que la façon dont elle était partie mais elle s'était alors jurée en partant que si un jour on lui offrait une chance de se rattraper alors elle le ferait. Parce que l'amour était la seule chose qui donne encore un sens à notre passage sur cette fichue planète quand on est assez intelligent pour le reconnaitre ... et l'apprécier, à sa juste valeur. Ce qu'apparemment lui n'était pas prêt à faire.

Alors d'accord, la jeune femme s'était attendue à être rejetée. Giflée. Humiliée. Haïe. Et quoi d'autre encore ? Elle avait mérité qu'il soit déçu et mérité qu'il ne puisse plus lui dire qu'il l'aimait. C'est vrai. Mais elle était trop courageuse et déterminée à redonner un sens à sa vie pour s'en aller maintenant. En quatre ans, il s'en passe des choses. J'ai passé un an à te chercher comme un fou, à m'imaginer que tu avais été kidnappée, violée, tuée, que sais-je encore ? Je t'ai cherché. La police t'a cherché. On a lancé des avis de recherche. Et la conclusion a été "une personne qui souhaite disparaître, ne sera jamais retrouvée". Alors j'ai tout arrêté. J'en ai conclus que, effectivement, tu avais refais ta vie ailleurs, loin, très loin. J'ai arrêté de me monter des films, de m'imaginer les pires choses qui soient. Parce que j'avais une fille qui avait besoin d'au moins un de ses parents. Tu a voulu que je tourne la page ? Très bien. Alors que fais-tu là ? De quel droit reviens-tu ici après toutes ces années de silence ? De quel droit prends-tu encore les décisions, pour tous les deux ? Tu as décidé qu'il était mieux pour moi que tu ne sois plus là lors de ta maladie et potentielle mort. Tu as décidé de garder le silence complet sans jamais chercher à me rassurer ou me prévenir. Et maintenant, tu décides de revenir et de chambouler à nouveau ma vie ? Qu'est-ce qui te fais croire que j'ai envie de savoir maintenant, que tu as simplement décidé de mener ta vie comme bon te semblait, sans songer à m'en tenir informé ? J'ai peut-être tourné la page. Quel bruit peut bien faire un cœur lorsqu'on le brise ? Lacrimosae avait eu cette chance de ne jamais encore avoir eu le cœur brisé, mais les derniers mots que Joanne prononça eut un effet s'y rapprochant le plus. Pourtant elle aimait tant le brun et leur fille qu'elle se sentit incapable d'abandonner même si il réussit cette fois à lui faire baisser les yeux. Ce qui lui permit d'apercevoir au poignet de l'homme de sa vie un bijou qu'elle aurait reconnu entre mille ; elle s'empara alors de son bras et le leva pour qu'il puisse voir ce qu'il portait. Si c'était vrai tu ne le porterais pas. Pourquoi porter un bijou qu'une salope d'ex petite amie t'aurait offert pour fêter un an de relation si tu avais vraiment tourné la page ? Elle le lâcha, sa voix se faisant plus calme mais également ... plus malheureuse. Ce qui ne l'empêcha pas de forcer le regard azur du styliste pour y enfoncer le sien. Je sais que tu m'en veux. Mais tu ne pourras pas passer à autre chose. Pas plus que moi. Nous sommes deux moitiés d'une même âme, Joanne rien pourra effacer ce qu'il y a entre nous. Parce que ça nous dépasse. C'est plus fort que nous. Alors maintenant tu as deux solutions : ou nous condamner à être malheureux, non pas tous les deux mais tous les trois, parce que tu es incapable de comprendre que si nous n'étions pas faits l'un pour l'autre je n'aurais pas été destinée à survivre à cette saloperie. Ou ouvrir les yeux sur le fait que l'un sans l'autre on ne vaut rien qui vaille la peine d'exister et que si je suis encore en vie, ça veut dire que tout ça n'était qu'une atroce épreuve à laquelle on a été soumis pour nous montrer à quel point notre amour était solide. Elle baissa alors les yeux, encore bien trop fière pour qu'il la voie pleurer. C'était d'ailleurs bien la seule chose qu'elle avait toujours essayé de lui cacher : ses larmes. Hormis ça elle n'avait jamais eu de secret pour lui et s'était toujours juré de ne jamais en avoir. Je suis venue ce soir parce qu'il y a cinq ans je t'ai fait la promesse de toujours te dire la vérité. Parce qu'on a toujours eu cet avantage sur les autres, celui de pouvoir toujours se faire confiance quoiqu'il arrive parce que les mensonges n'ont pas leur place entre nous. Mais tu as l'air d'avoir oublié à quel point ça pouvait être important pour toi ... Quand tu tenais encore assez à nous pour être incapable de prétendre le contraire ... souffla-t-elle d'une voix brisée avant de sortir sur le balcon. Quant bien même elle était physiquement intacte il lui semblait qu'elle allait mourir de l'intérieur. Comment pourrait-elle encore lui faire comprendre ? Elle ne pourrait pas vivre sans eux plus longtemps. Parce que la vie, sans amour, n'avait aucun intérêt et qu'elle ne saurait jamais aimer personne d'autre. Et s'il lui fallait mourir pour qu'enfin il réalise qu'elle ne mentait pas alors elle mourrait. Dès ce soir.

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MessageSujet: Re: diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae   diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae EmptySam 25 Mai - 16:02





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Lacrimosae & Joanne


Je savais que j'avais été amoureux de Lacrimosae, pendant plusieurs années. Qu'elle avait été la seule femme au monde de laquelle j'étais tombé éperdument amoureux. Mais pour autant, pouvait-on dire que j'en étais encore amoureux aujourd'hui, quatre ans après son départ qui avait brisé bien des rêves et mon coeur par la même occasion ? Etais-je assez maso pour être encore un tant soit peu attaché à elle ? Qu'en savais-je ? Il était trop tôt pour pouvoir en dire plus au sujet de mes sentiments. Je ne pouvais dire ce qu'ils étaient, s'ils existaient encore de toute façon et si je serais un jour capable de lui pardonner en passant l'éponge sur son départ, son absence de quatre années. Comment pouvait-elle seulement imaginer que je puisse être capable de pareille chose ? Pour sûr, la revoir là me faisait quelque chose et était loin de me laisser insensible. Je l'avais quand même aimé pendant des années, étais fiancé avec elle, sur le point de l'épouser et elle était la mère de ma fille. Mon enfant. Je me crispai quand elle s'empara de mon poignet, mettant ainsi en avant le fin bracelet qui s'y tenait. Gage de notre amour, confirmation de notre première année de relation forte en sentiments. Comment lui dire que je l'avais bel et bien oublié, quand ce bracelet voulait faire croire tout le contraire ? « Si c'était vrai tu ne le porterais pas. Pourquoi porter un bijou qu'une salope d'ex petite amie t'aurait offert pour fêter un an de relation si tu avais vraiment tourné la page ? » Un sourire amère étira mes lèvres alors que mon regard était toujours posé sur le bracelet, que je fis lentement tourner des doigts de mon autre main. Avant de finalement laisser retomber mon bras le long de mon corps et relever le regard pour affronter le sien. « Pour ne jamais oublier où l'amour peut nous mener. Confiance déchue, amour bafoué, trahison, haine, ressentiment ... » Remarquai-je sur un ton froid sans la quitter du regard. Je n'avouerais pas qu'il y avait une double raison à la présence de ce bracelet. Qu'en plus de tout ce que je venais de citer, j'avais également l'impression d'avoir un morceau d'elle où que j'aille, quoi que je fasse, qui que je fréquente. J'ignorais où en étaient mes sentiments maintenant. Mais pour sûr, ils étaient dans la tourmente. J'étais en pleine tourmente. Par sa faute. « Je sais que tu m'en veux. Mais tu ne pourras pas passer à autre chose. Pas plus que moi. Nous sommes deux moitiés d'une même âme, Joanne rien pourra effacer ce qu'il y a entre nous. Parce que ça nous dépasse. C'est plus fort que nous. Alors maintenant tu as deux solutions : ou nous condamner à être malheureux, non pas tous les deux mais tous les trois, parce que tu es incapable de comprendre que si nous n'étions pas faits l'un pour l'autre je n'aurais pas été destinée à survivre à cette saloperie. Ou ouvrir les yeux sur le fait que l'un sans l'autre on ne vaut rien qui vaille la peine d'exister et que si je suis encore en vie, ça veut dire que tout ça n'était qu'une atroce épreuve à laquelle on a été soumis pour nous montrer à quel point notre amour était solide. » Je me crispai un peu plus à ces mots, croisai les bras sur mon torse et la fusillai littéralement du regard. Elle revenait dans ma vie après quatre ans de silence et un départ qui avait semble-t-il détruit une part importante de moi, et elle me demandait de me décider là, comme ça ? De choisir entre la rayer totalement de ma vie et la laisser y revenir comme si de rien n'était. Comment j'étais censé choisir ? Je ne savais même plus où j'en étais. Je ne pouvais pas juste oublier ces quatre années et reprendre où nous nous en étions arrêtés avant qu'elle ne parte. Trop de temps était passé. Du temps durant lequel je l'avais maudis et haïs comme jamais je n'avais haïs qui que ce soit. Mon Dieu, je lui en voulais tellement

. « Je suis venue ce soir parce qu'il y a cinq ans je t'ai fait la promesse de toujours te dire la vérité. Parce qu'on a toujours eu cet avantage sur les autres, celui de pouvoir toujours se faire confiance quoiqu'il arrive parce que les mensonges n'ont pas leur place entre nous. Mais tu as l'air d'avoir oublié à quel point ça pouvait être important pour toi ... Quand tu tenais encore assez à nous pour être incapable de prétendre le contraire ... » Si seulement elle pouvait se taire. Au moins pour me laisser le temps de réfléchir. Parce que j'étais apparemment incapable de penser rationnellement alors qu'elle était dans les parages. Quand elle se fut éloignée avant que je n'aie eus le temps de trouver quoi répondre à tout ça, je soupirai doucement et fermai un instant les yeux. Tout était beaucoup trop complexe pour que je sois en mesure de réfléchir comme il se devait. Beaucoup trop rapide pour que je parvienne à assimiler tout ce qui venait de se passer et tout ce qu'elle m'avait dit. Que des conneries ! Rien que des ... Non ... Alors pourquoi étais-si perdu ? Si peu sûr de moi, de ce que je ressentais, de ce que je désirais ? Je rouvris les yeux et regardai en direction du balcon par où elle venait de disparaître. Est-ce que j'étais en mesure de la laisser disparaître une nouvelle fois, comme elle l'avait fait quatre ans plus tôt ? En tout cas, je n'étais pas franchement capable de lui accorder une seconde chance. Pourtant, je finis par me bouger pour la rejoindre dans l'obscurité qu'offrait le balcon. Tranquillement, je vins m'accouder à la balustrade et sortis mon téléphone pour commencer à farfouiller dedans. Je finis par dénicher la photo la plus récente que j'avais de ma fille. Il y en avait tout un tas dans mon téléphone. Elle pourrait les regarder à sa guise. Sur celle que je venais de sélectionner, elle était debout, sur le point de fuir en courant, cheveux en bataille, mains couvertes de peinture de toutes les couleurs. Notre passe temps favoris étant de recouvrir des toiles blanches, de peinture, à l'aide de nos mains. Ce jour là, elle s'était amusée à tâcher mon tee shirt blanc. Et après une course poursuite dans tout l'appartement, je l'avais attrapée et chatouillée jusqu'à ce qu'elle me promette de ne plus recommencer. Mensonge. Elle l'avait aussitôt refait. Et sur la photo, elle riait encore aux éclats, ses yeux bleus brillants de malice, les cheveux de la même couleur que ceux de sa mère, encore en bataille de sa course folle. Cette photo la représentait bien. Cette gamine de quatre ans qui passait son temps à rire et à faire preuve d'une joie de vivre à toute épreuve. Je souris légèrement à cette pensée, avant de tendre mon téléphone vers Lacrimosae. « Elle s'appelle Alice ... Elle adore manger devant la télé, regarder des films drôles et se moquer des princesses dans les contes de fée, bien qu'elle leur voue un culte sans borne sans vouloir l'avouer. Elle a une poupée qu'elle considère comme sa fille, qu'elle traîne de partout dans l'appartement, même à table avec nous et qu'elle a appelé Ariel parce qu'elle a les cheveux roux. Elle ne dit jamais de gros mots et fait mine de se boucher les oreilles quand elle en entend à l'école. Elle est sacrément dégourdis pour une gamine de son âge, comprend plus de choses qu'on ne pourrait le penser. Elle adore choisir ses vêtements seule et refuse de me laisser mettre la table et vider le lave vaisselle, parce que c'est sa tâche. Elle ne dort bien que lorsque je lui lis une histoire le soir. Elle a toujours la peluche que tu lui avais acheté avant sa naissance et qui chante une berceuse. Elle refuse de s'en séparer, elle sait qu'elle lui vient de sa mère et elle l'a appelée Lac. Elle imite ma moue boudeuse quand je ne suis pas d'accord avec elle et adore cuisiner, même si elle s'en fout de partout. Elle a un sale caractère mais ne va jamais dans l'excès. » Lâchai-je calmement, en gardant le regard rivé sur le téléphone, sans jamais le remonter sur son visage. « Je ne lui ai jamais mentis à propos de quoi que ce soit. Je lui ai dis que tu étais partie peu de temps après ta naissance. Elle a longtemps pensé que tu ne l'aimais pas. Alors je lui ai dis que ce n'était pas elle que tu n'aimais pas ... » Ajoutai-je sur un ton calme, avant de détourner le regard.


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MessageSujet: Re: diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae   diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae EmptySam 25 Mai - 17:44

JOANNE & LACRIMOSAE



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Jamais et pour rien au monde, Lacrimosae oublierait tout ce qu'elle avait pu ressentir pour Joanne. Cet amour si fort qu'il dépasse les mots, suffit à donner un sens à ta vie, alors qu'un sentiment d'apaisement court dans tes veines et te murmure que la vie peut être autre chose qu'un long chemin qui ne ferait que te conduire à la mort. Qu'il y a tant de belles choses à vivre ... Jamais la jeune femme n'avait pu se résoudre à oublier tout ça. Mais le Destin avait été de la partie et avait décidé que les choses ne seraient pas faciles entre eux ; qu'ils devraient faire leurs preuves si ils voulaient avoir une chance pour que leur amour signifie autre chose qu'un tas de conneries masochistes. Alors même si s'arracher le cœur aurait été plus facile que de s'imaginer vivre sans eux elle avait tenu bon, autant qu'elle l'avait pu, en se promettant qu'un jour il connaitrait la vérité et que tout ça retrouverait un sens. Mais elle avait apparemment oublié que le passage de l'amour à la haine était le plus souvent un aller simple dont personne ne connaissait le chemin de retour. Et ce soir elle avait l'air d'une idiote, à porter une robe qui avait été créée pour elle par un homme qui déjà avait oublié assez de ce que leur histoire avait pu signifier pour prétendre avoir tourné la page, et à lui redire combien elle pouvait l'aimer parce que pendant ces quatre foutues années cet amour était la seule chose au monde qui avait pu lui donner le courage de surpasser ce qui lui arrivait. Il n'y avait que lui pour avoir tout oublié ...

C'est en le réalisant qu'elle était partie s'isoler sur le balcon, prête à se jeter de celui-ci si il le fallait pour qu'il comprenne qu'elle préférait mourir que de continuer à vivre sans avoir la chance de partager leurs vies, à lui et à cette princesse dont elle ne savait encore rien. Mais fallait-il vraiment l'irrémédiable pour qu'enfin il ouvre les yeux ? Elle fut tirée de cette pensée noire par Joanne lui même, qui s'appuyait sur la balustrade en fouillant parmi les photos dans son téléphone. Lacrimosae détourna alors les yeux en comprenant ce qu'il allait chercher à lui montrer alors que quelques gouttes d'eau salée brûlaient son regard, d'abord froides comme des lames mais ensuite si nombreuses qu'elle avait toutes les peines du monde à les retenir. Elle s'appelle Alice ... Elle adore manger devant la télé, regarder des films drôles et se moquer des princesses dans les contes de fée, bien qu'elle leur voue un culte sans borne sans vouloir l'avouer. Elle a une poupée qu'elle considère comme sa fille, qu'elle traîne de partout dans l'appartement, même à table avec nous et qu'elle a appelé Ariel parce qu'elle a les cheveux roux. Elle ne dit jamais de gros mots et fait mine de se boucher les oreilles quand elle en entend à l'école. Elle est sacrément dégourdis pour une gamine de son âge, comprend plus de choses qu'on ne pourrait le penser. Elle adore choisir ses vêtements seule et refuse de me laisser mettre la table et vider le lave vaisselle, parce que c'est sa tâche. Elle ne dort bien que lorsque je lui lis une histoire le soir. Elle a toujours la peluche que tu lui avais acheté avant sa naissance et qui chante une berceuse. Elle refuse de s'en séparer, elle sait qu'elle lui vient de sa mère et elle l'a appelée Lac. Elle imite ma moue boudeuse quand je ne suis pas d'accord avec elle et adore cuisiner, même si elle s'en fout de partout. Elle a un sale caractère mais ne va jamais dans l'excès. Alice. Le prénom à peine prononcé le cerveau de la future mannequin se mit en complet standby alors que pensées, chansons, questions se heurtaient dans son crâne pour l'empêcher d'entendre ce qu'il cherchait à lui dire. De quel droit lui parlait-il d'elle alors qu'il venait de lui faire comprendre qu'elle était de trop ici ? Etait-il à ce point monstrueux pour lui offrir assez de leur princesse pour qu'elle en devienne folle de chagrin, torturée pour le reste de ses jours par le peu qu'elle saurait de cette fille qu'il ne la laisserait jamais approcher ? Alors pour s'éviter encore plus de souffrances que celles que son coeur devait déjà supporter elle avait instinctivement fermé son attention, pour ne rien savoir, ne rien entendre, et réussir encore à survivre à défaut d'avoir retrouvé une raison de vivre. Il l'avait repoussée, et c'était plus simple ainsi. Je ne lui ai jamais mentis à propos de quoi que ce soit. Je lui ai dis que tu étais partie peu de temps après ta naissance. Elle a longtemps pensé que tu ne l'aimais pas. Alors je lui ai dis que ce n'était pas elle que tu n'aimais pas ... Crois ce qui t'arrange, articula-t-elle difficilement alors que les sanglots poignardaient sa gorge, alors qu'elle prenait le portable de Joanne pour l'éteindre et ne plus être tentée par cette photo avec laquelle il la narguait. Je ne suis que la garce qui vous a salement abandonnés et que tu préfères nier avoir aimé que de la regarder en face ... Tu dis que c'est moi qui ait décidé pour nous deux ... Mais tu es le seul qui t'obstine à ne croire que ce qui t'arrange. Elle posa alors l'appareil, écran contre le marbre froid de la balustrade et retourna dans l'immense galerie où la soirée battait son plein et dont elle cherchait à sortir alors qu'elle réalisait qu'elle s'était battue pendant quatre années contre une saloperie de lymphome pour finalement perdre contre l'amour. L'amour. On dit souvent que c'est la seule chose qui pourrait sauver ce monde ; mais combien soupconnent encore que c'est celui qui nous détruira tous ?

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MessageSujet: Re: diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae   diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae EmptySam 25 Mai - 20:20





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Lacrimosae & Joanne


En quatre années il s'était passé tant de choses, que j'étais moi même surpris par tout le chemin parcourus. Un chemin qui s'était fait sans la femme de ma vie à mes côtés. Parce que oui, même encore aujourd'hui j'étais sûr d'une chose : Lacrimosae était la femme de ma vie. La seule dont j'avais été follement amoureux, celle qui avait ravi mon coeur pour le restant de mes jours. Je savais que je serais bien incapable d'en aimer une autre. Parce que c'était elle et pas une autre. Mais c'était également elle qui m'avait fait souffrir plus que de raison, qui avait emporté une part de moi en disparaissant hors de ma vie. Je lui en voulais, je voulais croire que je la haïssais plus que tout au monde et en même temps, sa présence me troublait au delà de toute raison. Elle s'était battue contre la maladie loin de nous, pour nous éviter trop de souffrance. Elle n'avait, de toute évidence, pas tout à fait réalisé que son départ avait été une terrible souffrance. Plus pour moi que pour ma fille. Parce qu'Alice n'avait pas eut le temps de la connaître vraiment de toute façon. Une personne que l'on ne connait pas ne peut pas vraiment nous manquer. Et quand on aime comme j'avais pu aimer Lacrimosae, on ne peut que souffrir d'une pareille absence. Mon Dieu que j'avais souffert. J'avais prié pour qu'on me la rende, je m'étais épuisé à la chercher et à l'attendre. Quant au reste, j'étais resté célibataire trois ans avant de songer que demeurer aussi seul ne ferait rien d'autre que me laisser penser encore et toujours à elle. Alors oui, j'avais commencé à voir d'autres femmes. Vraiment très peu. Parce que j'en arrivais à toutes les comparer à la seule que j'avais été en mesure d'aimer. Je les comparais physiquement, psychologiquement, comportemental-ment parlant ... Et la seule femme que j'avais accepté de présenter à Alice comme une simple amie pour ne pas la perturber, n'avait pas fait long feu. Ma fille ne l'aimais pas. Sans doute parce qu'elle sentait qu'elle pourrait être plus qu'une amie. Quoi qu'il en soit, je serais resté célibataire encore longtemps. Parce que je ne doutais pas que ma fille m'aurait toujours fait pareil coup. Et ma fille aurait toujours le dernier mot, quoi qu'on puisse penser de cela. Je devais le reconnaître. Ma fille était ce qui comptait le plus au monde pour moi. Sans elle je ne serais rien. Et parce que je ne me sentais pas encore en mesure de parler de nous, de notre couple, de notre amour, je décidai de parler de ma fille. Notre fille. A Lacrimosae. Avec photo à l'appuie. Je ne faisais pas cela pour la faire souffrir. Me venger de ce qu'elle m'avait fait subir, serait seulement puéril. Et je n'étais pas assez mauvais pour faire un truc pareil. Quand bien même j'avais réellement beaucoup souffert au cours de ces quatre années. Non, si je lui parlais d'Alice, c'était pour qu'elle la connaisse un minimum, sache quelle merveille nous avions fait tous les deux. Notre unique réussite finalement, en tant que couple.

« Crois ce qui t'arrange. » Je soupirai doucement et fermai un instant les yeux, avant de les rouvrir pour reposer le regard sur elle, la voyant alors éteindre le téléphone. « Je ne suis que la garce qui vous a salement abandonnés et que tu préfères nier avoir aimé que de la regarder en face ... Tu dis que c'est moi qui ait décidé pour nous deux ... Mais tu es le seul qui t'obstine à ne croire que ce qui t'arrange. » Je crispai les mâchoires sans broncher quand elle rentra à nouveau pour se faufiler parmi les gens venus à cette soirée. Lentement, je récupérai le téléphone que je rangeai dans ma poche. Devais-je la rattraper et tenter de ne pas détruire ce qui nous restait ? Devais-je la laisser disparaître à nouveau de ma vie ? De nos vies ? Prendre le risque d'être à nouveau détruit par sa petite personne ? Ou prendre le risque de la voir s'effacer à jamais ? Si je la laissais partir à nouveau, de façon définitive, ne finirais-je pas par le regretter et à songer que j'étais peut-être passé à côté de notre dernière et unique chance ? Si, bien sûr que si je le regretterais. Merde ! Pourquoi tout n'était donc pas plus simple ? Je soupirai de lassitude avant de rentrer à nouveau. Le temps de la repérer parmi la foule chic, une personne tenta de m'aborder. Personne auprès de laquelle je m'excusai dès l'instant où mon regard la reconnu, de dos, qui s'éloignait. Non, je ne la laisserais pas disparaître à nouveau. Alors je ne me fis pas prier pour slalomer à mon tour parmi les gens et à la rattraper enfin. Je m'emparai doucement de son poignet lui passai devant pour l'entraîner avec moi, hors de la salle dans laquelle nous nous trouvions. Je ne m'arrêtai de marcher que lorsque nous fûmes dans un couloir presque vide de personne. Je fis pivoter la jeune femme pour qu'elle se retrouve face à moi. Et, regard planté dans le sien, j'ouvris et fermai la bouche à plusieurs reprises sans savoir que faire, que dire. Tout ce que je savais, c'était que je ne tenais pas à la voir disparaître à nouveau, de la même façon. N'avait-elle donc pas raison au sujet de cette maladie dont elle avait échappé ? N'était-ce pas une preuve du fait que nous étions destinés à nous retrouver et à continuer notre relation ? Bordel, que non ! Je ne croyais pas à toutes ces foutaises. « Je ne nie pas t'avoir aimé. Si je n'avais pas été fou de toi et persuadé que tu étais la femme de ma vie, je n'aurais très certainement pas perdu de temps avant de me marier et faire ma vie avec une autre suite à ton départ. » Remarquai-je d'un ton égal, toujours décidé à parler de notre amour au passé. Au moins pour ce soir. Parce que je n'étais que trop perdu pour pouvoir penser à tout cela de façon plus claire et plus rationnelle. « Je vais te poser la question une fois. Une seule ... Est-ce que tu veux faire partie de la vie d'Alice ? En sachant que si tu acceptes, c'est moi qui fixerai les règles du jeu. » N'était-ce pas là une proposition totalement irraisonnée qui me mènerait à ma perte et qui blesserait ma fille ? Je voulais croire que non. Je voulais penser que ce serait dans l'intérêt de notre fille que d'avoir une mère, enfin. Et il me semblait légitime que Lacrimosae elle même puisse la connaître.


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MessageSujet: Re: diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae   diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae EmptyDim 26 Mai - 17:21

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Quatre ans. Dans certains cas ça peut passer vite, et pourtant il avait paru passer une éternité entre le moment où Lacrimosae s'était enfuie pour cacher sa maladie - et ainsi, selon elle, préserver sa fille et son amant de la souffrance de la voir mourir à petit feu - et le jour où elle avait pu revenir en femme saine à Paris. C'était tellement long, quatre ans ... La vie d'Alice en fait. Et même si en soi quatre ans ce n'était rien quand une vie en comptait environ quatre vingt c'était déjà beaucoup trop ! Mais ce temps elle ne l'avait pas passé dans les bras d'un autre, ou égoïstement consacré à elle seule : elle s'était battue contre une maladie dont elle avait voulu protéger ceux qu'elle aimait parce qu'elle savait que l'inquiétude et le chagrin se seraient insinués entre elle et Joanne et que leur couple ne s'en serait jamais complètement remis. Si c'était pour qu'il la regarde comme une poupée abîmée qui était sur le point de casser ... Alors elle avait fait ce qu'il fallait pour que cela n'arrive pas et qu'un jour ils aient la chance - si tant est qu'ils le voulaient - de reprendre leur histoire. Car si la haine avait empli le cœur du créateur elle avait envie de croire encore que l'amour qui se cachait derrière allait reprendre ses droits et leur redonner ce bonheur qu'on leur avait arraché. Durant tout ce temps elle n'avait jamais essayé de passer à autre chose, trop bien consciente de l'amour infini qu'elle ressentait pour le brun, et n'avait même jamais voulu laisser de place à un autre homme ne serait-ce que pour un soir. Joanne était tout ce temps resté le seul ayant une quelconque importance dans sa vie. Ou du moins le seul homme, puisqu'il fallait compter sur Alice pour bouleverser son cœur. Le tendre amour de sa vie. Leur plus belle réussite.

Alice. Pourquoi avait-il fallu que Joanne retourne ainsi le couteau dans la plaie, à lui parler d'elle alors qu'elle n'avait jamais eu la chance de faire partie de sa vie ... Prenait-il tant de plaisir que ça à lui rappeler ce qu'elle avait manqué pour leur éviter de souffrir ... Certes lui avait souffert de la voir partie mais n'aurait-il pas souffert au moins autant de la voir mourir un peu plus chaque jour ? Leur fille n'aurait-elle pas souffert d'avoir une maman qui était si faible qu'elle n'aurait même pas pu faire autre chose que rester alitée et n'aurait pas été plus présente pour elle qu'un fantôme ? Puis, si elle ne s'était pas enfuie elle n'aurait jamais rencontré Andreas dans ce train. Mais tout ça le brun ne semblait pas vouloir s'en rendre compte et Lacrimosae manqua vite de courage pour essayer de le lui faire comprendre ; alors elle rentra, déchirant la foule pour fuir cette soirée qui n'était rien de plus qu'un nouvel échec. Ce qu'apparemment Joanne n'entendit pas de cette oreille puisqu'il s'empressa de la rattraper et de l'emmener à l'écart sans rendre compte de ses mouvements brusques qui exigeaient de lui qu'il la lâche. Je ne nie pas t'avoir aimé. Si je n'avais pas été fou de toi et persuadé que tu étais la femme de ma vie, je n'aurais très certainement pas perdu de temps avant de me marier et faire ma vie avec une autre suite à ton départ. Elle ricana alors, amère et hargneuse, et croisa les bras alors qu'elle osait enfin soutenir son regard. Si une minute avant lui était en colère et elle exposait calmement la vérité les rôles étaient maintenant inversés : c'était bien à son tour de lui en vouloir. Si tu pensais sincèrement que j'étais la femme de ta vie tu aurais compris que jamais je ne serais partie loin de vous par plaisir, rétorqua-t-elle sèchement. Tu aurais compris que je n'avais pas eu le choix et tu n'aurais certainement pas dit à Alice que je ne t'aimais pas assez pour rester ! Alice. Un prénom de princesse, un prénom de douceur et tout en tendresse. Un prénom pour lequel elle aurait sûrement craqué elle aussi si elle avait eu la chance d'être là pour pouvoir choisir comment l'appeler. Là dessus elle ne pouvait qu'accorder que son ex petit ami avait fait un très beau choix. Puis il lui fit une proposition à laquelle elle ne s'attendit pas : faire partie de la vie de leur fille. La brune en fronça les sourcils, méfiante et l'écouta un peu plus attentivement. En sachant que si tu acceptes, c'est moi qui fixerai les règles du jeu. Et qu'est ce que ça cache ? demanda-t-elle sans vraiment avoir confiance. Car si il avait cette idée en tête ... Il y avait forcément quelque chose qui ne l'arrangerait pas ... Et elle réalisa que la confiance ne pouvait fonctionner que dans les deux sens : maintenant qu'il lui faisait sentir qu'il ne se fiait pas à elle, Lacrimosae voyait le mal même dans une proposition qui n'était surement formulée que pour le bien de leur fille. Décidément ces quatre années avaient fait bien plus de mal qu'elle ne l'aurait voulu.

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MessageSujet: Re: diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae   diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae EmptyDim 26 Mai - 21:32





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Lacrimosae & Joanne


Une part importante de moi tentait de se raisonner. Lacrimosae était partie pour une bonne raison. Il fallait qu'elle parte pour se soigner d'une grave maladie qui, dans le cas contraire, l'aurait définitivement ôté à ma vie. Elle l'avait fait pour elle, pour nous, pour que nous ne la perdions pas. Et finalement ça avait été une bonne idée ... Puisqu'elle était revenue saine et sauve, avec l'intention de sauver notre famille, notre couple. La seule chose qu'elle aurait du faire finalement, c'était de penser à me prévenir. Mais soit ... Elle pensait bien faire. Les erreurs étaient humaines disait-on. Allais-je continuer à lui en vouloir ou parvenir à passer l'éponge là dessus ? Il était trop tôt pour le dire. J'étais encore en état de choc de l'avoir retrouvé ce soir là et avais peur de me réveiller pour réaliser que ce n'était qu'un rêve. C'était presque trop beau pour être vrai. J'avais passé tant de temps à croire qu'elle était partie pour toujours et à tenter de me faire à l'idée, que maintenant je ne savais plus comment réagir. Sa présence me dérangeait dans le sens ou j'étais totalement perdu, troublé par sa vision. Ravi quelque part, également. Mais tellement surpris ... Incertain, hésitant. Mais je voulais m'en réjouir. Parce que c'était quelque part plaisant de la retrouver enfin. Elle allait bien. Et elle n'avait aucunement refait sa vie avec un autre que moi, ailleurs. Avait-elle passée ces quatre années à seulement vouloir se sauver sans penser à quoi que ce soit d'autre ? Etait-ce seulement possible ? Tant de questions qu'il faudrait peut-être que je lui pose. Pour mieux comprendre. Peut-être également pour voir si je serais ou non en mesure de lui donner une seconde chance. Mais pas ce soir ... Non, il était beaucoup trop tôt. Et il fallait d'abord que je lui parle d'Alice. De ma fille. Notre enfant ... A tous les deux. J'ignorais si c'était vraiment une bonne idée de la laisser rentrer dans la vie de notre fille, aussi rapidement après son retour. Je savais juste qu'Alice avait besoin d'une mère. Et que Lacrimosae, malgré tout, avait le droit de la connaître. Surtout si elle s'était réellement battue pendant quatre années contre la maladie, pour nous retrouver tous les deux. J'avais tellement envie de croire que c'était vrai ... Et en même temps tellement peur d'y croire et d'être finalement déçu. Lacrimosae saurait-elle comprendre cela et accepter l'idée que j'étais plus craintif qu'autre chose ? Parce que quatre années de ce genre, ne pouvaient que laisser d'importantes séquelles... Même si je l'aimais peut-être encore. Quelque part, dans le fond ... Je devais encore éprouver des sentiments. Si elle était vraiment la femme de ma vie ... Bon sang que c'était difficile et compliqué. Et douloureux également. Douloureux de voir ce qu'était devenue notre relation amoureuse qui avait tant compté pour moi, qui m'avait rendu tellement heureux ... Et qui nous avait permit de créer la huitième merveille de ce monde : Alice. J'aurais presque pu m'emporter tant le comportement et la réaction de Lacrimosae, m'irritait au plus haut point. Bras croisés sur la poitrine, rire dédaigneux et regard brillant de colère ... N'en faisait-elle pas trop ? N'était-ce pas à moi d'être énervé et d'en vouloir à l'autre ? « Si tu pensais sincèrement que j'étais la femme de ta vie tu aurais compris que jamais je ne serais partie loin de vous par plaisir. Tu aurais compris que je n'avais pas eu le choix et tu n'aurais certainement pas dit à Alice que je ne t'aimais pas assez pour rester ! »

Je crispai les mâchoires en continuant de l'observer de mon regard noir. Comment osait-elle dire des choses aussi stupides que celle ci ? C'était ... C'était ... Insensé ! Tellement con. Bon sang. Je l'avais aimé. Tellement aimé que si je n'avais pas eus Alice, je n'aurais pas donné cher de ma peau à cette époque où je m'étais laissé tomber bas. Très bas. Et maintenant elle osait remettre tout ça en question ? Oui, j'avais dis à notre fille que sa mère ne m'aimait pas assez pour rester avec nous. Mais que pouvais-je lui dire d'autre ? « Je te l'ai dis ... J'ai passé beaucoup de temps à m'imaginer un tas de trucs plus glauques les uns que les autres. J'ai voulu croire que tu n'étais pas volontairement partie. J'ai vraiment refusé de penser à une chose pareille ... Comment aurais-je pu seulement imaginer la vraie raison ? » Demandai-je sur le ton le plus calme possible, sans grand succès non plus. J'espérais simplement que notre conversation passait inaperçue aux yeux des gens qui passaient de temps à autre. « Et comment expliquer à une gamine de quatre ans, pourquoi sa mère n'est plus là ? J'aurais peut-être du lui dire que tu avais sans doute été enlevée par les extra-terrestres ? » Demandai-je sur un ton narquois en la fusillant de plus bel, du regard. Ce n'était pas elle qui avait du élever notre fille et lui expliquer pourquoi ceci et pourquoi cela. Pas elle qui avait du faire face à des tas de questions de sa part et à trouver des réponses plus ou moins logiques et qu'elle serait en mesure de comprendre. Malgré tout, je finis par proposer à Lacrimosae de faire partie de la vie de notre fille. Mais à la condition que je sois celui qui fixe les règles. Parce que je la connaissais bien mieux qu'elle et que, par conséquent, je savais plus ou moins ce qui devait être fait, quand, comment et j'en passe. Je ne voulais pas que ma fille soit blessée ou perturbée par le retour soudain de sa mère. « Et qu'est ce que ça cache ? » De surprise, j'arquai les sourcils. Avant de sourire de façon moqueuse et pencher légèrement la tête de côté pour l'observer avec attention. « Alors ... Qu'est-ce que ça fait de ne pas avoir confiance en la personne qui a le plus compté pendant des années ? » Demandai-je sur un ton moqueur avant de retrouver mon sérieux et me redresser. « Ca ne cache rien. Je veux seulement être celui qui décide quand tu pourras la voir, à quelle fréquence et pour faire quoi. Et je ne serai jamais loin. Pas au début en tout cas. Et je peux décider à tout moment d'interrompre ou diminuer le nombre de tes visites, si je vois que ça ne lui convient pas. » Répondis-je enfin. « Je ne le fais pas pour t'ennuyer ... Je le fais pour son bien. » Précisai-je ensuite en crispant les mâchoires. « Alors ? »


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MessageSujet: Re: diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae   diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae EmptyMer 29 Mai - 22:14

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Lacrimosae était partie pour une bonne raison. Et malheureusement la rancœur que Joanne lui en gardait l'empêcher non seulement de comprendre ce qu'elle pouvait encore ressentir pour lui mais en plus elle lui cachait ce que lui ressentait vraiment, en plus d'empêcher la belle de faire pour une fois les choses bien. Parce qu'elle était partie pour préserver leur famille d'une longue et douloureuse maladie qui n'aurait épargné personne en se promettant de revenir si elle guérissait un jour - miracle possible grâce à Andreas - sans jamais penser à refaire sa vie autrement qu'auprès de sa fille et de cet homme qu'elle n'avait jamais cessé d'aimer depuis que leurs regards s'étaient croisés. Peut être avait-elle eu tort ? Après tout elle aurait du parier que Joanne ne lui pardonnerait pas, et que l'amour ne pouvait pas toujours être plus fort que la haine. Si elle avait toujours voulu croire que c'était le cas l'attitude du styliste ce soir n'était pas sans la blesser et son cœur se serrait tant qu'elle prenait péniblement sur ses forces pour ne pas laisser voir les larmes qui réussissaient à fuir son regard. Regard malin, regard taquin, il avait connu ses yeux bruns pleins de vie et de rires mais après quatre ans à pleurer et ne pouvoir qu'espérer ils s'étaient mués en une sorte de ronde sombre-claire sans éclat particulier ; sa maladie avait volé ses rires et ses bonheurs, voilà ce qu'ils disaient. Si elle était véritablement la femme de sa vie comme il l'avait si bien dit plus tôt - ces mots avaient d'ailleurs sonné comme une délivrance, un aveu avant qu'il ne brise ses espoirs - alors il s'était forcément rendu compte de ce que ce regard signifiait : elle avait passé quatre ans, loin d'eux, au moins aussi malheureuse qu'eux quant bien même elle ne laissait personne s'en rendre compte. Mais si elle était véritablement celle qui lui était destinée alors il saurait lire dans ce regard qu'il avait trouvé si beau dans le passé, et comprendre.

Mais il était blessant de voir qu'il lui disait la considérer comme la femme de sa vie, et n'agissait que comme si elle n'était finalement qu'une garce qui n'avait fui que dans son propre intérêt et ne les avait jamais aimés ni lui ni Alice. Et bien sûr elle ne lui cacherait pas comme il lui faisait mal à son tour alors que c'était prétendument elle seule qui avait tous les torts dans cette histoire. Là, c'était bel et bien lui qui les empêchait d'avoir une discussion adulte et de discuter posément de ces quatre années pour faire le bilan de cette relation qu'elle craignait enfermée dans leur passé. Je te l'ai dis ... J'ai passé beaucoup de temps à m'imaginer un tas de trucs plus glauques les uns que les autres. J'ai voulu croire que tu n'étais pas volontairement partie. J'ai vraiment refusé de penser à une chose pareille ... Comment aurais-je pu seulement imaginer la vraie raison ? Tu ne pouvais pas. Mais penser que j'étais partie pour une bonne raison, et non pas pour vous blesser ça c'était à ta portée, réussit-elle à articuler sans avoir le courage de le regarder dans les yeux. Comprendre que je vous aimais c'était à ta portée. Tu me connaissais par cœur, Joanne. Tu sais tout de moi. Tu aurais pu comprendre ça si tu l'avais voulu. Pourquoi fallait-il toujours, absolument qu'il trouve un moyen de la mettre en colère dès qu'elle retrouvait le contrôle de ses nerfs ? C'était si drôle de la voir s'énerver et d'entendre sa voix s'érailler et devenir froide comme une lame ? D'accord il avait plus de droit qu'elle d'être en colère mais elle ne pouvait pas rester impassible quand il lui disait des mots qui la bouleversait pour ensuite lui faire mal à la phrase suivante. C'était comme dire je t'aime à quelqu'un pour ensuite le jeter du haut d'un immeuble et même si elle était partie et avait fait le mauvais choix en ne lui en parlant pas elle méritait encore mieux que ça. Et la phrase suivante, ou plutôt la question volontairement blessante qu'il lui adressa suffit pour qu'elle perde le contrôle et le gifle. Là c'était trop. Si tu m'as arrêtée uniquement pour me faire du mal exprès, en espérant connement pouvoir te venger dans cette façon tu perds ton temps. Tu sais que je me laisserais pas faire. Et certainement pas par toi. Mais alors qu'elle s'apprêtait à s'en aller pour de bon, maintenant qu'il lui avait fait comprendre que c'était fini et qu'elle avait gâché quatre ans de sa vie à espérer avoir le droit de les aimer encore, il fallut qu'il parle de nouveau. Qu'il parle d'Alice ... Je veux seulement être celui qui décide quand tu pourras la voir, à quelle fréquence et pour faire quoi. Et je ne serai jamais loin. Pas au début en tout cas. Et je peux décider à tout moment d'interrompre ou diminuer le nombre de tes visites, si je vois que ça ne lui convient pas. Je ne le fais pas pour t'ennuyer ... Je le fais pour son bien. Tu n'es pas le seul à vouloir le bien d'Alice. Mais je suis pas sûre que voir son père pousser sa mère à bout jusqu'à ce que celle-ci lui arrache la langue soit une bonne idée. Alors tant que tu resteras parfaitement con à vouloir me faire me sentir mal parce que je ne voulais pas vous voir souffrir, vaut mieux pas. Quand t'auras grandi peut être que ça sera enfin bien pour elle. Elle le planta alors au milieu de ce couloir et descendit dans les sous-sols, là où étaient entassés tonnes de cartons et de trucs inutiles, jusqu'à atteindre la fenêtre qui certes n'était pas un balcon de luxe mais avait le mérite d'être tranquille. C'était bien, tranquille. Ça voulait dire loin de tout ex petit ami aux envies de vengeance et pour l'instant ... C'était tout ce dont elle pouvait avoir besoin.

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MessageSujet: Re: diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae   diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae EmptyMer 29 Mai - 22:44





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Lacrimosae & Joanne


J'avais aimé Lacrimosae. Pendant des années. Et durant les quatre années suivants, je n'avais été rien d'autre que ... perdu ... Démoralisé, détruit, déprimé. Je l'avais cherché. Vraiment. Sans jamais réellement baisser les bras. Jusqu'à accepter l'idée de certains qui affirmaient qu'elle était simplement partie pour de bon et que la chercher aussi ardemment, ne pouvait que nous faire du mal à Alice et à moi même. Alors j'avais tenté de passer à autre chose. Ca n'avait clairement pas été simple. Ca ne m'avait même que plus détruit encore. Et la retrouver ce soir là, d'une façon aussi soudaine, ne faisait rien d'autre que rouvrir une plaie encore sanglante. Oui, ça me tuait lentement mais sûrement. Et ma seule arme pour tenter de souffrir un peu moi, restait encore l'attaque. Oui, elle était la seule fautive de notre situation actuelle. Elle ne pouvait décemment pas dire le contraire. Et pourtant, elle semblait incapable de comprendre mes propos. Incapable de reconnaître ses torts. A l'entendre, j'étais le con de l'histoire. Parce que j'avais osé croire qu'elle avait pu partir par manque d'amour. Peut-être que je doutais trop de moi et que ça m'avait poussé à croire qu'elle avait sans doute trouvé mieux que ma petite personne. Ou peut-être que conclure ça m'avait aidé à souffrir un tout petit peu moins. Dans un cas comme dans l'autre, je n'aurais pu qu'être à mille lieux de la véritable raison pour laquelle elle était partie. « Tu ne pouvais pas. Mais penser que j'étais partie pour une bonne raison, et non pas pour vous blesser ça c'était à ta portée. Comprendre que je vous aimais c'était à ta portée. Tu me connaissais par cœur, Joanne. Tu sais tout de moi. Tu aurais pu comprendre ça si tu l'avais voulu. » Je soupirai doucement sans prendre la peine de répondre quoi que ce soit. En tout cas, je la connaissais assez pour savoir qu'elle était trop bornée pour au moins faire semblant de m'entendre. Elle avait décidé que j'avais agis en con, sans même avoir vu ça de ses propres yeux. Et quoi que je dise, quoi que je fasse, elle continuerait de penser ça. Alors soit ... Inutile que je tente de me faire entendre. Je n'avais même plus la force de me battre. J'étais simplement ... Résigné. Et finalement, mes propos suivant la bouleversèrent plus que de raison. Assez pour que sa main vienne se heurter brutalement à ma joue. « Si tu m'as arrêtée uniquement pour me faire du mal exprès, en espérant connement pouvoir te venger dans cette façon tu perds ton temps. Tu sais que je me laisserais pas faire. Et certainement pas par toi. » Jugeait-elle vraiment utile de faire ce genre de petite scène quand on pouvait être vus et entendus ? Si elle se foutait royalement des qu'en-dira-t-on, ce n'était aucunement mon cas. Je tenais à ma carrière et à ma réputation. Et là elle était simplement en train de nous afficher tous les deux avec ses excès de caractère et ses emportements inutiles.

Est-ce que j'avais tenu à me venger ? Sans doute un peu. Mais mes réactions me paraissaient être totalement légitimes. Après tout ce qu'elle avait pu faire en partant comme une voleuse et en oubliant de donner des nouvelles pendant quatre ans. Et en revenant ce soir là, fraîche comme une rose et innocente comme tout. Dans quel genre de conte de fées évoluait-elle, pour croire que tout pouvait être aussi simple que ça ? Revenir tout sourire et me dire qu'elle m'aimait encore ... Non, dans mon monde ça ne marchait pas ainsi. Malgré toute la rancoeur que j'éprouvais, je finis par lui proposer une solution pour qu'elle puisse voir notre fille et apprendre à la connaître comme il se devait. Je pensais plus au bien être d'Alice qu'à autre chose en faisant une telle proposition. « Tu n'es pas le seul à vouloir le bien d'Alice. Mais je suis pas sûre que voir son père pousser sa mère à bout jusqu'à ce que celle-ci lui arrache la langue soit une bonne idée. Alors tant que tu resteras parfaitement con à vouloir me faire me sentir mal parce que je ne voulais pas vous voir souffrir, vaut mieux pas. Quand t'auras grandi peut être que ça sera enfin bien pour elle. » Et sans attendre de réponse de ma part, elle s'éloigna, me plantant là comme un pauvre crétin. Alors c'était tout ? Elle rejetait la seule et unique proposition que j'étais prêt à faire ? Je lui avais précisé que je ne lui ferais cette offre qu'une fois. Et elle la balayait d'un revers de main. Pour quelqu'un qui me reprochait d'avoir tiré des conclusions hâtives et erronées suite à son départ, alors que j'étais censé la connaître par coeur, elle faisait fort en agissant ainsi. En pensant que je me comporterais comme un parfait crétin vis à vis d'elle et devant notre fille. Etait-il nécessaire que je lui rappelle que j'étais celui qui avais élevé Alice et qui tentais de faire ce qui était au mieux pour elle ? A mon humble avis, ça signifiait également que j'aurais pris sur moi pour le bien être de notre fille. Mais soit. C'était son choix d'abandonner la partie sans autre forme de procès. Encore une fois. Comme quatre ans plus tôt. Mais cette fois ci, je ne lui courrais pas après. Si elle refusait ce que j'étais prêt à accepter, alors c'était sa décision. A l'instant présent, je n'avais qu'une envie ... Celle de prendre mes clic et mes clac et de rentrer chez moi pour rejoindre ma fille. Mais la soirée n'était pas assez avancée pour ça. Les parlementations, félicitations et autres trucs du genre, n'étaient pas encore terminés. Alors je n'avais plus qu'à prendre mon mal en patience et demeurer ici un peu plus longtemps. Quitte à voir Lacrimosae réapparaître dans la soirée et faire ce pourquoi elle était venue ici. Je n'allais pas me démonter pour elle cette fois ci.


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MessageSujet: Re: diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae   diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae EmptyVen 31 Mai - 20:57

JOANNE & LACRIMOSAE



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Lacrimosae avait aimé Joanne. Vraiment. Pendant des années. Et durant les quatre années qu'avait duré leur séparation elle n'avait su que se rattraper à cet amour complet et infini qu'ils avaient partagé, et au bonheur qu'ils avaient commencé à semer ensemble, pour supporter tout ce par quoi elle avait du passer pour se débarrasser à jamais de cette saloperie de lymphome avant que la maladie ne se débarrasse d'elle. Parce qu'elle ne se voyait pas rester dans les bras de Joanne et les laisser, lui et leur fille, la voir mourir un peu plus chaque jour elle avait choisi de ne le laisser voir qu'une femme saine, souriante, pour lui éviter quatre fichues longues années d'inquiétude constante pour sa compagne trop fragile. Elle avait choisi seule oui mais jamais elle ne l'avait fait égoïstement. Si elle avait été égoïste elle serait restée avec eux quitte à ce qu'ils soient malheureux de la voir souffrir, juste parce que rester auprès d'eux était sa plus belle source de bonheur. Et il vrai que ce soir, assez naïvement, elle avait espéré non pas qu'il oublie immédiatement mais au moins qu'il comprenne que jamais elle n'avait triché avec lui et que la vie ne lui avait pas laissé le choix ! Voilà bien tout ce qui importait au fond. Pourtant Joanne était agressif. Méchant, peut être volontairement, et lui faisait mal avec une hargne dont jamais elle ne l'aurait cru capable. Une rancœur qu'elle se prenait comme le pire des poignards en plein cœur alors qu'elle aurait voulu qu'ils passent au dessus de tout ça. N'étaient ils pas plus forts que tout ça ? Apparemment pas ... Et ce constat fit perdre le contrôle de son mauvais caractère à la belle, qui préféra s'enfuir que de le laisser encore la blesser. Il avait souffert pendant ces quatre années, oui, elle ne le niait pas ; mais la facilité avec laquelle il oubliait qu'elle avait elle aussi souffert d'être loin de lui et d'Alice a pu lui faire mal la décevait. Parce qu'elle n'aimerait jamais personne d'autre au monde que ces deux êtres là elle ne pouvait que se rendre malade de leur absence ... Ce qu'il se refusait à comprendre. C'était tellement plus simple de la faire passer pour la méchante.

Si Joanne semblait trouver une certaine légitimité dans ses paroles, elles ne firent que faire pleurer la belle Lacrimosae une fois qu'elle se fut assurée être seule à cette fenêtre poussiéreuse, cachée par un long couloir désastreux et encombré. La seule chose qu'elle avait voulu c'est qu'ils passent au dessus de ça. Qu'ils soient capables de parler comme deux adultes civilisés, qu'ils trouvent des arrangements, parlent, aient l'air de deux personnes qui se connaissent et aient encore assez d'intelligence pour ne pas laisser un évènement détestable les pousser à laver leur linge sale en public. Mais c'était trop demandé au créateur, et c'est amère qu'elle le réalisa, s'emparant du collier autour de son cou. Ou du moins sa main se referma sur le vide ce qui l'obligea à baisser les yeux. Ce collier ... Un magnifique collier que le brun lui avait offert et qu'elle n'avait jamais quitté. Magnifique, fragile, et si solide à la fois. Il avait souri en prétendant avoir trouvé le bijou à leur image et elle l'avait embrassé avec une telle ardeur ... Comment aurait-elle pu oublier ? C'est cette nuit qu'avait été conçue Alice. Dans l'amour et le bonheur les plus purs qu'il soit. En réalisant qu'il avait du se détacher de son cou elle courut alors à l'étage, se mêlant aux invités et n'hésita pas à exiger l'aide des serveurs pour retrouver le précieux bijou sans lequel elle ne quitterait pas la soirée quoiqu'il arrive. Que ça lui plaise ou pas. Elle lui imposa d'ailleurs sa présence d'un regard dur, qui certes trahissait ses pleurs passés mais également une réelle colère, une déception. Elle avait voulu vivre pour lui. Passer toute sa vie avec lui. Mais c'était fini. Elle ne se laisserait plus approcher par un homme décidé à oublier le bonheur qu'ils avaient pu connaitre ensemble au nom d'une haine ridicule. Si il pensait sincèrement qu'elle allait le laisser la faire souffrir, alors il se mettait le doigt dans l’œil et jusqu'au coude ! Cela ne l'empêcherait pas de voir Alice malgré tout : puisqu'elle était déclarée comme la mère d'Alice alors il ne serait pas difficile pour un juge d'obtenir de Joanne des visites régulières. Mais qu'il le veuille ou non elle se battrait et retrouverait un sens à sa vie.

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MessageSujet: Re: diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae   diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae EmptySam 1 Juin - 0:02





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Lacrimosae & Joanne


Retrouver Lacrimosae quatre années après son départ, ça faisait un mal de chien. Pas autant que sa disparition toutefois. Mais je ne pouvais nier que la douleur semblait se raviver et renaître de ses cendres au fond de moi, alors que nous venions d'avoir une discussion houleuse. Je ne regrettais pas le fait de lui en vouloir parce que je jugeais ça légitime. Je regrettais simplement de lui causer autant de douleur, de peine. Je voulais croire qu'elle avait autant souffert que moi de cette séparation longue et forcée. Je voulais croire que chacun de ses propos était sincère et qu'elle avait réellement fait ça pour notre bien à tous. En tout cas, c'était l'impression qu'elle avait eut en agissant de la sorte. Je ne pouvais pas vraiment lui en vouloir pour ça, si ? Moi qui, d'ordinaire, n'était pas vraiment rancunier et carrément pas emmerdant dans mon genre, je devais bien reconnaître que j'étais assez ennuyé par la situation. Parce que j'étais totalement perdu et que je ne savais ni que dire ni que faire. J'ignorais ce qui serait le mieux pour nous trois. Je savais juste que je n'étais pas capable de faire une croix sur ces quatre interminables années loin d'elle, aussi facilement que cela. Je savais également que je ne pouvais pas non plus oublier notre relation, cet amour qui nous avait rendu heureux. Si heureux .. Et qui nous avait permit de concevoir la plus belle chose qui puisse exister en ce bas monde. Une enfant. Parfaite. Belle et intelligente. Quand elle revint enfin dans la salle, je fronçai les sourcils devant son regard noir. J'ignorais encore comment j'étais censé me comporter. Je savais juste que je ne supportais pas cette tension entre nous. Ca n'avait absolument jamais été à ce point. Pas même quand on se prenait vraiment la tête. Parce que notre amour avait toujours été plus fort que tout. Plus fort que la maladie ? C'était à croire que non compte tenu de l'état de notre relation aujourd'hui.Compte tenu du comportement que je venais d'avoir vis à vis d'elle. Et ce n'était pas non plus comme si elle ne me l'avait pas rendu au centuple. Mais d'entre nous deux, j'étais celui qui était toujours le plus sage et le plus posé. Pourquoi ne pas confirmer ce fait ce soir là, plutôt que de continuer à nous faire du mal inutilement ?

Perdu dans mes réflexions, je mis un moment avant de remarquer que l'un des serveurs tenait un collier que je ne connaissais que trop bien, entre les mains. Et il semblait chercher quelqu'un du regard. Lacrimosae ? L'avait-elle perdu ? Je m'approchai de l'homme pour lui dire que je le lui rapportais. Et parce qu'à cette soirée tout le monde était fortuné et ne manquait donc de rien, il ne se fit pas prier pour me tendre le bijou et disparaître sur le champ, sans doute trop demandé pour pouvoir perdre ainsi son temps. Je regardai le collier pendant un moment, réalisant tout juste que c'était un bijou que je lui avais offert. Quand moi je portais encore son bracelet, elle, elle portait ce collier. Un soupir triste et las m'échappa, alors que je repensais à tout cet amour gâché, détruit, mis à mal. Et enfin, je relevai la tête pour la chercher du regard. Une fois que je l'eus repéré dans la foule, je la rejoignis sans trop de mal en slalomant entre les personnes présentes. Et tout naturellement, je me plaçai dans son dos pour remettre lentement le collier autour de son cou, m'attaquant ensuite au fermoir avec délicatesse. « On devrait peut-être faire la paix, non ? » Demandai-je d'une voix douce, alors que je refermais le collier. Je posai ensuite mes mains sur ses épaules nues pour caresser lentement sa peau de mes pouces. « S'il te plais ? » Conclus-je en songeant que si elle avait toujours ce même caractère horrible -qui m'avait pourtant fait fondre quelques années auparavant- elle serait bien capable de refuser tout en bloc, seulement parce que je n'aurais pas dis s'il te plais. Quoi qu'il en soit, j'osais espérer qu'elle allait réfléchir avant de dire une connerie. J'espérais qu'à défaut de penser à nous, elle penserait au moins à Alice. Alice que j'aimerais réellement lui présenter. Parce que j'étais véritablement fier de notre enfant. Et que je voulais qu'elle le soit également. Mais pour ça, une meilleure ambiance semblait indispensable. Prendrait-elle seulement le temps de la réflexion plutôt que de s'emporter sur le champ à cause des mots que j'avais eus ? « Je suis désolé ... » Ajoutai-je même après un moment de silence. Pas pour la faire capituler. Mais parce que je l'étais réellement. Si vraiment tout ce qu'elle m'avait dit était vrai ... Alors j'avais largement dépassé les bornes. Et je le savais bien.


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MessageSujet: Re: diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae   diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae EmptySam 1 Juin - 15:18

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Si Lacrimosae avait au départ senti son cœur bondir en retrouvant le beau Joanne à cette soirée, elle avait vite regretté d'aller le retrouver vu comme les choses avaient tourné en sa défaveur. Alors qu'il lui en veuille d'accord mais était-il forcément obligé d'être aussi con et détestable ? Pourtant la future mannequin n'y pensait déjà plus, le comportement de son ex passant au second plan alors qu'elle cherchait quelque chose de si précieux à ses yeux : son collier. Alors d'accord c'était lui qui le lui avait offert ce bijou mais c'était au delà du cadeau, tout ce qu'il signifiait qui gardait une importance majeure pour la jolie brune. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire tous les serveurs se trouvèrent donc dans l'obligation de l'aider à le chercher, jurant que si elle ne le retrouvait pas elle ne se gênerait pas pour faire un scandale et enfermer les invités de crainte que ce soit une femme qui le lui volerait si elle le trouvait. La menace suffit bien sûr à leur faire comprendre que ce collier devait rapidement réapparaitre si ils voulaient que tout se passe bien pour eux et leurs carrières ; certains lâchèrent donc le service et d'autres guettaient sols et consoles du coin de l’œil tout en continuant leurs sourires hors de prix destinés à faire boire à cette clientèle des millésimés hors de prix, qu'ils s'empresseraient d'aller acheter autant pour frimer à leurs propres soirées que pour savourer encore le goût délicat des perles effervescentes du Saint-Emilion. En temps normal Lacrimosae aurait été la première à déguster ce nectar effervescent qui pousse au milieu de rouges aux prix indécents, mais là il y avait tellement plus important ! Elle ne pouvait perdre ce collier. C'était la seule chose matérielle qui reliait sa vie passée et son présent, l'avenir dont elle rêvait. L'abandonner quelque part était au dessus de ses forces : c'aurait alors été comme tourner la page, une fois pour toutes, loin des deux personnes qui donnaient à son cœur une raison de battre.

Mais il fallait bien admettre sa surprise quand elle sentit le bijou reprendre place à son cou. Lorsqu'elle sentit Joanne rattacher lui même le collier, ses doigts effleurant sa nuque claire alors que les siens venaient caresser le cœur orné pour moitié de diamants. Son imagination la ramena alors au moment où il le lui avait passé au cou pour la première fois et un sourire tendre et triste étira ses lèvres couvertes pour la soirée d'un rouge à lèvres hors de prix. On devrait peut-être faire la paix, non ? Elle ferma alors les yeux en sentant les caresses qu’exerçait le créateur sur sa peau claire, ayant l'impression qu'elle pourrait fondre à ce contact. S'il te plais ? La brune sourit un peu, se radoucissant à son contact. Joanne avait toujours su comment l'apaiser ... J'étais pas venue pour te faire mal tu sais. Et je ne me suis jamais moquée de toi, commença-t-elle entre douceur et tristesse. J'estimais simplement qu'après tout ce temps tu avais le droit de connaitre la vérité. La vraie vérité. Si j'avais su que ça te ferait si mal je ne serais pas venue ... Parce que le faire souffrir était la chose qu'elle supportait le moins au monde. Elle n'était venue à cette soirée que parce qu'elle trouvait légitime qu'après tout ce temps le styliste sache enfin ce qui s'était véritablement passé ; pourquoi elle avait fui, ce qui avait pu lui passer par la tête. Que ce soit pour faire son deuil de leur relation ou pour pouvoir avancer avec elle. Peu importe ce qu'il déciderait, cette vérité, il en avait besoin. Elle la lui avait alors offerte sans penser qu'elle se ferait agresser parce qu'elle avait uniquement cherché à être honnête envers lui. Se tournant enfin vers lui elle lui tendit son propre téléphone, ouvert dans une boite email qu'il ne pouvait pas connaitre. Des emails écrits comme un journal entièrement destinés aux deux personnes ayant une place dans son cœur. Ses joies. Ses peines. Ses craintes sur cet essai, le soulagement quand elle avait compris qu'elle vivrait ... Elle avait retranscrit chaque instant de ces quatre ans sans jamais oser les envoyer sur une autre adresse que celle-ci. Je vous ai écrit. Tous les jours. Il n'y avait pas une minute où je n'ai pas pensé à vous, lui avoua-t-elle en fermant la main du brun sur l'appareil. Il n'y a pas une minute où je ne vous ai pas aimés, toi et Alice. J'ai souvent regretté des tas de choses de mon passé mais vous deux vous êtes les seules personnes que je ne regretterai jamais d'avoir croisées. Elle osa alors un léger sourire et embrassa alors sa joue avant de se diriger vers les toilettes où il serait plus qu'urgent qu'elle refasse son maquillage. Parce qu'un mannequin avec une tête de zombie pleurnichard, non, vraiment ça le fait pas.

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MessageSujet: Re: diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae   diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae EmptySam 1 Juin - 16:33





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Lacrimosae & Joanne


C'était étrange ... Etrange de pouvoir passer les doigts sur sa peau et retrouver sa douceur qui n'avait pas changé en quatre ans. Etrange de sentir son odeur envoûtante, toujours la même. Etrange de l'avoir entendu me dire qu'elle m'aimait toujours, alors que j'avais passé bien longtemps à croire que non. Bref, il y avait trop de choses d'un seul coup pour moi. Trop pour que je sois en mesure de tout assimiler et accepter maintenant. Il allait me falloir un peu de temps pour y parvenir. Mais du temps durant lequel il me faudrait qu'elle ne soit pas trop loin de moi. Et j'étais en train de gâcher ça alors que je me montrais ouvertement mauvais avec elle. Je ne m'étais jamais comporté ainsi avec elle. Tout au contraire même. Elle devait être surprise, ne pas me reconnaître ... Et c'était légitime. Mais j'étais trop sur les fesses, royalement même, pour trouver une autre réaction à avoir. Quand je croisai son regard noir une fois qu'elle eut rejoint la pièce, j'hésitai quant à ce que je devais faire. Demeurer distant et oublier notre entrevue houleuse ? Ou la rejoindre et tenter de faire la paix avec elle ? Je choisis évidemment la seconde option. Parce que j'étais incapable de passer outre sa présence, après tout ce temps. Alors je revins à ses côtés après avoir récupéré ce collier que je lui avais un jour offert et que j'entrepris de lui remettre en place, autour de son cou délicat, tout en lui proposant de faire la paix. « J'étais pas venue pour te faire mal tu sais. Et je ne me suis jamais moquée de toi. J'estimais simplement qu'après tout ce temps tu avais le droit de connaitre la vérité. La vraie vérité. Si j'avais su que ça te ferait si mal je ne serais pas venue ... » Déglutissant avec difficulté, je fermai un instant les yeux en laissant échapper un faible soupir. Tout comme pour son départ quatre ans plus tôt, elle avait cru bien faire. Peut-être qu'elle avait entièrement raison et moi tort mais que la douleur m'aveuglait tout simplement. « Je sais ... Je le sais oui ... J'ai juste encore du mal à croire que tu sois là ... Et que tu sois partie pour ça ... Assimiler toutes ces informations d'un seul coup, c'est compliqué. » Répondis-je d'une voix douce et à peine audible, en continuant de caresser lentement son dos.

Après un court silence, elle se retourna et je baissai le regard sur son téléphone qu'elle me tendait.« Je vous ai écrit. Tous les jours. Il n'y avait pas une minute où je n'ai pas pensé à vous. Il n'y a pas une minute où je ne vous ai pas aimés, toi et Alice. J'ai souvent regretté des tas de choses de mon passé mais vous deux vous êtes les seules personnes que je ne regretterai jamais d'avoir croisées. » Et avant que je n'ai eus le temps de faire ou dire quoi que ce soit, elle s'éloigna en me laissant le portable dans la main. Je la suivis du regard un moment, avant de regarder le téléphone. Et après de longues secondes d'hésitation, je décidai d'ouvrir quelques mails. Chose que je regrettai presque dès la lecture du premier. Ce n'était sans doute pas une bonne idée que je me mette à lire ça maintenant et ici. Mais une fois lancé, autant en lire plusieurs autres. Et plus j'en découvrais, plus ma gorge se nouait, mon estomac se contractait, mes yeux me piquaient. Merde. Très mauvaise idée de lire ça maintenant. Est-ce qu'elle tenait à me tuer ? Après un moment de lecture, je relevai la tête pour observer alentours et décidai d'aller attendre Lacrimosae dans un coin reculé des gens mais en vu des toilettes. Et de là, je continuais ma lecture presque malgré moi. C'était étrange de lire tout ça, de découvrir toutes ces choses avec son point de vu, jour après jour. De réaliser combien elle avait pu nous aimer Alice et moi pour prendre cette décision qui lui avait réellement causé beaucoup de mal. Etrange de découvrir tout ce par quoi elle était passée. Et avec ça, comment ne pas apprécier plus encore le fait de l'avoir retrouvé ? Je réalisais petit à petit la chance que j'avais de la retrouver aujourd'hui, en forme. Et je regrettais foutrement de lui avoir fais autant de mal après tout ce qu'elle avait traversé pour nous. Parce que oui, elle avait fait tout ça pour nous. Pour Alice, pour moi, pour notre couple. C'était maintenant à moi de passer outre les peines et la douleur et d'aller de l'avant. J'ignorais encore quoi, j'ignorais comment, j'ignorais jusqu'à quel point nous parviendrons à oublier ces quatre années. Mais passer outre serait déjà un grand pas.


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MessageSujet: Re: diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae   diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae EmptySam 1 Juin - 17:41

JOANNE & LACRIMOSAE



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Sentir ses doigts sur sa peau. Sentir ce parfum, épicé et subtil, qui trahissait son corps si près du sien. Sentir cette douceur, ce regard sur elle. Lacrimosae avait l'impression que tous ses sens s'affolaient alors qu'elle retrouvait enfin un contact physique avec Joanne, alors qu'ils étaient enfin si proches l'un de l'autre ... Elle ne pouvait que se rappeler cette manière quasi obsessionnelle qu'avait le styliste de redessiner sans cesse son corps de ses mains ou, dans des soirées de ce genre, poser une main en bas de son dos. Comme si il voulait faire comprendre à tous que cette jolie brune était à lui, et rien qu'à lui. Toujours est-il qu'elle ne pouvait faire autrement que laisser son imagination s'envoler dès que leurs corps se frôlaient, s'effleuraient, laissant sa peau couverte de tendres frissons ; sensation qu'elle n'avait pas ressentie depuis trop longtemps maintenant. Si Joanne avait hésité entre plusieurs attitudes envers elle Lacrimosae était soulagée, et heureuse qu'il ait décidé de rompre la glace en venant lui rendre lui-même ce bijou qui avait une telle importance pour elle. Peut être que finalement tout n'était pas perdu ? Et cette idée suffisait à rendre à la belle l'espoir de retrouver un avenir plus juste, enfin tranquille. Même si son retour semblait faire souffrir le créateur ce dont elle ne manqua pas de s'excuser, à sa façon. Je sais ... Je le sais oui ... J'ai juste encore du mal à croire que tu sois là ... Et que tu sois partie pour ça ... Assimiler toutes ces informations d'un seul coup, c'est compliqué. Elle ne put alors qu'acquiescer, comme une enfant qui aurait fait une bêtise et culpabilisait maintenant qu'on lui faisait comprendre que ses actes ne restaient pas sans conséquences. Je suis vraiment désolée de tout ce que tu as du endurer ... Même si elle avait subi cette saleté de maladie sans en être plus responsable que lui, la belle brune donnait plus de légitimité à la douleur de son ancien petit ami qu'à la sienne, puisque lui était restée dans l'ignorance la plus sombre alors qu'elle était pleinement consciente de ce qui arrivait.

Alors elle lui donna son portable pour qu'il puisse comprendre qu'elle ne trichait pas, qu'elle n'avait d'ailleurs jamais triché et fila aux toilettes afin de se redonner un visage qui ne ferait pas peur à voir. Il était d'ailleurs assez étonnant de voir le nombre de femmes qui retouchaient leur maquillage à cette heure de la soirée, se plaignant des discussions ennuyeuses ou avouant à mi-voix leurs activités extra-conjugales prévues pendant que leurs maris seraient en train de partager conseils et cigares à l'after. On se refaisait une beauté à grands renforts de Lancaster, de Dior, Lancôme, on empruntait le mascara Givenchy de la voisine en lui enviant les talents de ses amants ... Lacrimosae, elle, préféra se faire toute petite devant un miroir à l'écart et sortit de sa pochette des lingettes démaquillantes avant de refaire son maquillage à zéro sans réellement se presser, nerveuse qu'elle était de retrouver Joanne maintenant qu'il allait avoir lu tous ces mails. Il ne pourrait de toute façon pas avoir une pire opinion d'elle qu'en début de soirée, si ? Si. Il pourrait lui en vouloir de ne jamais lui avoir envoyé tous ces mails qu'elle avait pourtant écrits, les gardant stupidement dans une adresse électronique crée exprès pour cette occasion. Il pourrait la juger lâche puisqu'elle n'avait pas eu le courage d'en envoyer un seul. Il pourrait être déçu ... Mais quoiqu'il lui reproche il fallait avouer qu'elle l'avait bien mérité ! Une fois le travail terminé elle guetta chaque détail et souffla un grand coup pour se redonner courage. Joanne n'était pas un monstre après tout. Puis mince, elle ne pouvait pas non plus le faire attendre éternellement ! Elle rangea donc son maquillage dans la pochette de soie et sortit, venant retrouver le créateur qui, comme elle l'avait supposé, avait les yeux rivés sur le téléphone. Et alors qu'elle brisait la distance qui les séparait elle supplia un Dieu auquel elle n'avait jamais cru pour qu'il ne la déteste pas ...

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MessageSujet: Re: diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae   diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae EmptySam 1 Juin - 19:08





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Lacrimosae & Joanne


« Je suis vraiment désolée de tout ce que tu as du endurer .... » Je souris légèrement pour toute réponse, ne sachant que lui dire. J'aurais pu m'excuser qu'elle ait eut à affronter tout ça seule, parce que je regrettais vraiment ce fait. Mais c'était son choix. Alors je ne pouvais pas m'excuser pour un choix qu'elle avait fait seule. La seule chose que je regrettais réellement dans tout ça, c'était d'avoir fini par croire qu'elle avait pu volontairement me quitter. Certes, je ne pouvais pas me douter de la vraie raison de son départ. Mais tout de même ! Notre amour avait été si fort, si intense et ça avait été si évident que nous étions faits l'un pour l'autre ... Comment avais-je pu croire qu'elle était partie parce qu'elle ne m'aimait plus ? C'était stupide. Et j'en prenais conscience seulement maintenant, alors qu'elle venait de m'annoncer les véritables raisons de son départ. Des raisons qui me faisaient carrément un mal de chien. Et d'un côté, j'étais heureux de ne pas l'avoir vu si mal en point. Sans doute n'aurais-je pas supporter cela et aurais-je encore plus souffert. Et nous ne serions peut-être même pas parvenus à trouver un remède suffisamment efficace pour la sauver. Bref, d'un côté c'était peut-être bien une bonne chose qu'elle soit partie. Quand bien même ça nous avait un peu détruit, quelque part. Un mal pour un bien ? Sans doute ... Mais il était trop tôt pour que je puisse réfléchir plus encore à ce sujet. J'étais encore trop perturbé, et royalement sous le choc. Autant le dire. Et je ne me fis pas prier pour le lui faire plus ou moins comprendre, avec les mots que je parvenais encore à formuler alors que la surprise était toujours là. A aucun moment je ne m'étais douté qu'en venant à cette soirée, j'aurais droit à autant de rebondissements. Je n'étais pas certain que mon coeur puisse tout à fait le supporter. Un mélange de choc et de bonheur -bien qu'encore étouffé- pourrait bien me faire crever d'une crise cardiaque sur le champ. Le bonheur étant encore décuplé par la joie que j'avais de découvrir qu'en quatre ans, elle n'avait pas tant changé que ça.

Quand elle me laissa seul avec son téléphone et les mails qu'elle nous avait écrit à Alice et à moi au cours de ces quatre dernières années, je demeurai en arrière pour en lire quelques uns. Je découvris des choses que j'avais besoin de connaître pour pouvoir aller de l'avant mais qui faisaient vraiment mal. Je regrettais de l'avoir autant détesté au moment où elle traversait tout ça. Mais c'était légitime. Avant même de la voir, je sentis qu'elle était en train de me rejoindre. Comme si nous étions toujours aussi connectés l'un à l'autre, que par le passé. Je levai vaguement le regard pour vérifier que c'était bien elle et constatai que oui. J'eus un vague reniflement suivis d'un raclement de gorge discret et de clignements d'yeux. Histoire de faire passer les larmes dont je ne voulais pas être submergé. Quelle connerie de lire ça alors qu'il y avait tant de gens autour de nous et alors que les apparences comptaient tant. J'allais passer pour un faible, un crétin. Ou simplement un mec toujours aussi fou amoureux de la même femme après tant d'années. Oui, sans doute. Mais putain... J'assumais. Ce fut un bien faible sourire que j'affichais, quand elle arriva à ma hauteur. En évitant difficilement son regard, je refermai son téléphone et le lui tendis avant d'enfin trouver le courage de la regarder dans les yeux. Toutes ces années gâchées. Cette rancœur tenace. Ces douleurs insupportables. Nous reconstruire allait être très difficile. Très long aussi, sans doute. Mais je voulais croire que nous étions capables de ça. Et je savais que ça valait le coup. Forcément que ça le valait. Finalement, je tendis une main pour récupérer l'une des siennes et l'attirer doucement à moi. Avant de finalement la prendre dans mes bras avec douceur. J'emmerdais les gens et les qu'en dira-t-on. Je poussai un long soupir tremblant avant d'inspirer doucement son odeur. « Je te remercie de ne pas me les avoir envoyés. Je n'aurais pas supporté de lire ça en t'ayant si loin de moi ... » Soufflai-je doucement au creux de son oreille. Aucun doute que ça ne m'aurait que plus tué encore. Alors que là, elle était là, avec moi. Et je savais qu'elle allait bien. Tout finirait par aller bien pour nous aussi. Quand le temps aura fait son oeuvre.


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MessageSujet: Re: diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae   diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae EmptyLun 3 Juin - 15:48

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Encore une fois Lacrimosae ne put que s'excuser du mal qu'elle avait du faire endurer à son ex petit ami, bien contre sa volonté. Si elle l'avait pu elle aurait choisi de ne jamais être malade et de rester auprès de lui et d'Alice bien sûr mais il fallait être réaliste : personne n'avait son mot à dire. Les maladies de ce genre nous tombaient dessus sans qu'on y puisse grand chose, point final. Elle avait à ce moment pris le parti de fuir, loin, afin de leur épargner la douleur qu'elle même devrait supporter jour après jour dans l'espoir qu'elle finirait par guérir de cette saleté et qu'à ce moment la vie pourrait reprendre ses droits et leur rendre le bonheur qu'elle leur avait arraché sans qu'ils le méritent. Parce qu'ils n'avaient rien fait pour mériter d'être aussi malheureux, séparés l'un de l'autre, chose que la jolie brune ne comprenait pas : pourquoi eux ? Tant de couples prenaient plaisir à répandre le mal pourquoi fallait-il que ce soit leur relation à eux, qui ne demandaient qu'à être tranquilles, qui ait à pâtir d'une injustice pareille ?
Un mal pour un bien. Andreas avait souvent utilisé cette expression pour justifier ce qui lui arrivait, en lui promettant qu'alors leur amour à Joanne et elle ne pourrait que sortir plus fort, invaincu de cette épreuve. Et si cet amour était pour l'instant parti pour une longue convalescence la jolie brune était persuadée qu'il avait toutes les chances de s'en sortir. Parce que le styliste portait encore le bracelet qu'elle lui avait offert, et qu'elle portait le collier dont lui lui avait fait cadeau ; au delà de jolis accessoires matériels ils portaient surtout la preuve de leurs sentiments toujours vivants l'un pour l'autre et c'était ce qui lui permettait de garder espoir. Alors d'accord se remettre de quatre ans d'absence serait long, faire le deuil de cette haine qu'il lui portait serait difficile ... Mais c'était à elle de faire en sorte qu'il comprenne qu'elle le méritait. Qu'en quatre ans elle n'avait pas vraiment changé.

Elle le laissa alors lire les mails qu'elle lui avait destiné chaque jour durant sans jamais avoir osé les lui envoyer réellement, alors qu'elle était partie retoucher ce maquillage que ses larmes avaient ruiné. Puisqu'ils faisaient la paix il était inutile de se montrer ridicule plus longtemps, juste pour lui rappeler qu'il n'était pas le seul à avoir souffert de cette histoire en gardant les sillons sombres qui s'étalaient piteusement sur ses joues claires. Ce n'est qu'une fois calmée et remaquillée de façon à ne plus effrayer personne - et essayer peut être de faire en sorte que Joanne la trouve belle ? - qu'elle rejoignit alors celui qui avait su lui voler son cœur bien des années avant, sans réussir pourtant à le lui rendre. Il lui tendit alors son téléphone et elle le rangea précieusement, avant de regarder surprise la main qu'il tendait vers elle. Elle sourit timidement et s'en empara alors, se retrouvant dans les bras du créateur avant même de pouvoir comprendre que c'était vraiment lui qui la serrait dans ses bras. Lacrimosae ferma alors les yeux ne cherchant qu'à profiter de cette douce étreinte tandis qu'un fin sourire étirait ses lèvres glossées. Je te remercie de ne pas me les avoir envoyés. Je n'aurais pas supporté de lire ça en t'ayant si loin de moi ... Elle s'étonna bien sûr de ces paroles mais n'eut aucun mal à comprendre que ça ne l'aurait que fait souffrir davantage. Après tout elle avait pris cette décision en toute connaissance de cause : c'est bien parce qu'elle connaissait Joanne par cœur qu'elle avait compris que ce choix était le meilleur non pas pour eux deux mais pour eux trois. Même si elle avait dû décider seule. C'est pour ça que je suis partie ... On en aurait trop souffert, et Alice ... Si j'étais restée elle n'aurait jamais connu sa mère ... Bien sûr elle se retint de lui faire remarquer qu'elle ne serait plus dans ses bras ; consciente peut être que c'était trop tôt, ou peureuse à l'idée de se faire encore rejetter parce que la rancœur était trop présente pour laisser place aux sentiments. La seule chose qu'elle pouvait faire serait de laisser le temps panser leurs blessures désormais et ... Espérer que les choses tournent en leur faveur ...

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MessageSujet: Re: diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae   diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae EmptySam 8 Juin - 15:03





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Lacrimosae & Joanne


Quand bien même j'avais réellement beaucoup souffert au cours de ces quatre dernières années, il était peut-être maintenant temps d'avancer malgré ça et d'accepter de croire que si Lacrimosae n'était pas morte, c'était un signe. Sans doute le signe que nous étions faits pour être ensemble elle et moi et que le destin avait enfin daigné nous réunir tous les deux. Bien sûr, pour ça il me faudrait quand même un peu de temps. Parce que tout ne se ferait pas en un jour, pour sûr. Il nous faudrait du temps, à l'un comme à l'autre. En espérant pour que le résultat soit bon et pas trop négatif. En espérant pour que nous soyons capables d'avancer ensemble à nouveau. Ne serait-ce que parce que notre passé à tous les deux, valait carrément le coup. Et que notre amour avait été si beau, si vrai, si pur ... Qu'il méritait forcément une seconde chance. Mais je n'étais pas un surhomme capable d'accorder le pardon sur le champ. J'avais besoin de temps pour me faire à l'idée. Déjà, encore faudrait-il que je sois en mesure de vraiment assimiler tout ce que je venais d'apprendre. A commencer par sa maladie. J'avais encore du mal à croire qu'elle avait été si malade pendant que moi je continuais de croire qu'elle m'avait simplement quitté comme ça ... Et j'avais du mal à accepter l'idée qu'elle n'ait pas cherché à m'en faire part. Quand bien même les messages que j'étais en train de lire dans son téléphone, étaient une preuve du fait que ça avait sans doute été préférable pour tout le monde. Pour elle, pour moi et pour notre fille Alice. A qui, dans le doute, j'avais préféré dire que sa mère était partie parce qu'elle avait cessé de m'aimer. J'aurais été bien incapable de lui laisser croire que c'était elle qu'elle n'aimait pas. J'aimais ma fille par dessus tout. Et la faire souffrir m'aurait littéralement détruit. Une chose avec laquelle Lacrimosae allait devoir faire. Elle comprendrait bien assez vite, à quel point je pouvais être protecteur avec Alice, de façon constante et parfois de manière excessive. Se faire une place à nos côtés, allait être difficile. Une nouvelle épreuve pour elle, sans aucun doute possible.

Mais il n'était pas encore question d'Alice. Plutôt de nous deux. Et le "nous deux" était déjà bien assez compliqué comme cela, sans ajouter le sujet sensible de notre fille. Pas encore en tout cas. Parce que ça ne tarderait pas non plus. Dans l'immédiat, je pris le temps de la remercier. Au moins un merci parmi tous les reproches. Parce que je lui étais reconnaissant de ne pas m'avoir envoyé ses messages en quatre ans. Je n'aurais que trop souffert à leur lecture, c'était évident. « C'est pour ça que je suis partie ... On en aurait trop souffert, et Alice ... Si j'étais restée elle n'aurait jamais connu sa mère ... » Je soupirai doucement et gardai le silence pendant un moment. Je n'allais pas lui faire remarquer que je ne l'aurais plus eus pour moi. Je n'aurais plus pu la serrer dans mes bras, frissonner au contact de sa peau contre la mienne, souris au son de sa voix mélodieuse. Je n'aurais jamais plus pu l'embrasser non plus. Mais tout ça ... Je ne le pouvais toujours pas. Pas tant que notre relation n'aurait pas reprit un sens un peu plus "normal". Pour l'instant, c'était plus le néant qu'autre chose. Un néant en progression quand même, de toute évidence. Mais ce n'était pas une chose qui allait évoluer en un simple claquement de doigts. Du temps ... Encore du temps ... Toujours du temps. Je lâchai un nouveau soupir, déposai un tendre baiser sur son front, avant de me détacher quelque peu d'elle. Sans pour autant mettre une grande distance entre nous. « On devrait y aller. » Hu ... Non, minute. Je ne voulais pas dire ... Rentrer chez moi, elle et moi. Je me figeai et écarquillai les yeux, surpris par mes propres mots. « Enfin je veux dire ... Moi je vais y aller. Toi, tu ... euh ... Ca va aller ? » Non, je ne m'interrogeais pas du tout à me demander où et chez qui elle logeait depuis son retour. Enfin si, c'était bel et bien le cas. Mais je n'oserais lui poser directement la question, par peur qu'elle ne pense que je voulais l'inviter chez moi. Quoi que je le pourrais, j'avais une chambre d'ami. Mais le souci demeurait Alice. Je ne pouvais pas me permettre de faire apparaître sa mère dans nos vies, aussi subitement. Dans la sienne surtout.


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MessageSujet: Re: diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae   diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae EmptyDim 9 Juin - 19:37

JOANNE & LACRIMOSAE



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Si l'absence de la belle Lacrimosae avait été un véritable déchirement non pas seulement pour elle, ou pour leur couple mais bel et bien pour eux trois, il restait pourtant vrai que la brune était persuadée que survivre à une maladie à laquelle tout le monde la pensait condamnée voulait forcément dire qu'elle avait droit à une seconde chance. Pas seulement dans leur couple mais pour sa vie en général ; alors si pour le moment elle ne laisserait pas tomber le mannequinat son rêve de réussir dans la pâtisserie d'un restaurant de luxe, voir d'un palace, revenait de plus belle dans son esprit en seconde position dans ses priorités. La première étant finalement de retrouver Joanne et de trouver sa place dans la vie d'Alice. Parce qu'ils étaient les deux seules personnes qui donnaient à son cœur une raison de battre, elle ne comptait pas abandonner face à la difficulté. Elle ferait ce qu'il faut pour qu'ils forment enfin cette famille dont elle et le styliste avaient rêvé et peu importe les sacrifices qu'elle devrait encore faire pour ça. Joanne était l'homme de sa vie. Et il faudrait qu'elle soit complètement cinglée pour le nier, et essaie de passer à autre chose. Alors elle se fichait bien que pour le moment le brun ait encore du mal à intégrer l'idée qu'elle soit en vie et qu'il ait besoin de temps pour lui pardonner de s'être enfuie comme elle avait pu le faire. Elle voyait bien que les pièces du puzzle prenaient leur place et s'assemblaient dans sa tête : à défaut de pardonner il commençait à comprendre ses raisons, à réaliser qu'elle n'avait fait que ce qu'elle pensait être le mieux pour leur famille, et qu'il n'avait lui non plus pas le droit de laisser passer cette chance qui leur était offerte non pas de tout réparer mais de repartir de zéro, sur des bases saines et solides que rien ne viendrait plus ébranler. Qui pourrait se vanter d'avoir le droit à une chance pareille ? La vie se décidait enfin à redonner ce bonheur qu'elle leur avait pris, à Alice comme à eux.

Mais il n'était pas encore question d'Alice. Parce que défendre leur amour, leur couple, leur histoire était déjà assez compliqué et que Lacrimosae n'était que trop consciente que le styliste aurait besoin de mille preuves désormais pour lui accorder sa confiance. Peut être les emails qu'il avait pu lire jouaient-ils en sa faveur ? Puisqu'il était impossible de tricher sur les dates d'envoi de ces lettres lâchement envoyées sur une adresse que personne ne pouvait ouvrir, alors il avait entre ses mains la preuve la plus absolue que la jeune femme n'avait jamais joué de ses sentiments et n'était partie que parce que cette saleté de lymphome l'y avait obligée. Et si elle était sincère sur la vérité qu'elle lui apportait au nom de quoi mentirait-elle sur autre chose ? Elle comprit pourtant qu'il recommençait à lui faire confiance, au moins un peu, quand il la prit dans ses bras et pour la première fois depuis quatre ans il lui semblait que son cœur ne battait plus pour survivre mais bel et bien pour vivre. Parce qu'il retrouvait une raison de battre en ayant envie de battre. La plus belle des raisons. C'est à cet instant, dans cette étreinte si douce, que le futur ex-mannequin comprit qu'elle avait bien fait de revenir et que finalement tout n'était pas perdu. Pourtant il fallut que Joanne brise l'emprise qu'il avait nouée autour d'elle et pose un baiser sur son front, ce qui lui arracha un petit sourire maladroit. On devrait y aller. Enfin je veux dire ... Moi je vais y aller. Toi, tu ... euh ... Ca va aller ? Partir. Se séparer ... Déjà ? Lacrimosae secoua la tête, loin d'être prête à le laisser partir alors qu'ils venaient à peine de s'expliquer. De se retrouver. Et si on allait d'abord boire un verre quelque part ? Juste tous les deux, sans regards indiscrets, ou ... Quoique ce soit d'embarrassant. S'il te plaît. On a encore tant de choses à se dire ... Bien sûr elle ne pouvait pas nier qu'après quatre ans loin l'un de l'autre ils avaient mille choses à se raconter. Mais lui avouer que la vraie raison de cette invitation était tout simplement le fait qu'elle ne supporte pas le fait qu'il s'éloigne encore, alors qu'elle avait tant besoin de sa présence, de lui, de ses regards ... Non. Elle n'avait pas le droit de lui dire ça. Pas encore du moins.

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MessageSujet: Re: diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae   diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae EmptyLun 10 Juin - 22:34





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Lacrimosae & Joanne


Rencontrer Lacrimosae ce soir là, m'avait vraiment beaucoup chambouler. Apprendre enfin les raisons pour lesquelles elle était partie, plus encore. C'était douloureusement insupportable. Une véritable torture que je n'étais pas certain de savoir apprivoiser. Pas dans l'immédiat en tout cas. Savoir qu'elle avait du traverser tout ça sans moi à ses côtés, m'ennuyais vraiment. Pourtant, j'étais bien conscient maintenant du fait que si elle n'était pas partie, elle n'aurait sans doute jamais survécut à cette maladie. Alors oui, je lui en voulais encore un peu de nous avoir abandonnés sans même prévenir. Mais dans un même temps, je ne pouvais pas lui en vouloir plus que ça non plus. Pas éternellement en tout cas. C'était juste une question de temps, pour que le pardon soit possible. Notre amour en valait le coup et je n'étais que trop conscient de ça. Je le savais. Je l'avais toujours su sans l'ombre d'un doute. Mais j'étais encore craintif. Et j'avais besoin que Lacrimosae accepte de me laisser un peu de temps. Ce que, Dieu merci, elle semblait être prête à faire. Pour mon plus grand soulagement et plaisir. Je ne me sentirais donc pas oppressé à ce sujet. Ca allait au moins me permettre de réfléchir quant à ce qui serait le mieux pour elle, pour moi, pour notre "couple", pour ma fille et notre famille. Serait-on capable d'effacer ces quatre années de manque pour fonder une vraie famille tous les trois ? J'avais envie de croire que oui. Mais en attendant de pouvoir le voir de mes propres yeux, j'avais besoin de souffler un peu. En commençant par quitter cette soirée où je ne sentais que trop de regards rivés sur nous. C'en était vraiment dérangeant. Certains connaissaient le lien qui nous unissait Lacrimosae et moi. Et savaient qu'elle avait disparu du jour en lendemain, en me laissant seul avec notre fille. Je ne voulais même pas savoir ce qu'ils s'imaginaient à nous voir là, dans les bras l'un de l'autre. Parce que, oui, je venais de craquer à demi en la prenant dans mes bras sans pouvoir m'en empêcher. A l'époque de notre relation, j'étais toujours tactile à son encontre. J'avais ce besoin constant de la prendre dans mes bras, de la toucher, de la caresser, de l'embrasser ...

Et ne pas pouvoir le faire était une véritable torture. Raison pour laquelle je venais finalement de la prendre dans mes bras, sans trop prendre la peine de réfléchir à ce geste. Et parce que je me sentais de plus en plus oppressé dans cette atmosphère et avec tous ces regards posés sur nous, finis par vouloir partir. Et j'en informai aussitôt Lacrimosae. Mais sa réaction ne se fit pas attendre. En effet, elle commença par hocher négativement la tête. Je fronçai les sourcils en posant le regard sur elle sans vraiment trop comprendre encore. « Et si on allait d'abord boire un verre quelque part ? Juste tous les deux, sans regards indiscrets, ou ... Quoique ce soit d'embarrassant. S'il te plaît. On a encore tant de choses à se dire ... » Oui ! Oui et oui ! Mille fois oui ! Mais ... Non ... Ce serait une si mauvaise idée ... j'allais finir par craquer et accélérer les choses. Ces premières retrouvailles n'étaient-elles pas assez prometteuses comme ça ? Mais, certes, je devais reconnaître que je n'avais pas envie de me séparer d'elle aussi rapidement que ça. L'idée m'était même insupportable. Je semblais juste plus conscient qu'elle du fait que ça finirait bien par arriver à un moment donné. Nous ne devions pas précipiter les choses entre nous, par peur de faire capoter un truc en cours de route. Et parce que c'était beaucoup trop important pour être gâché aussi stupidement. « D'accord, oui ... » M'entendis-je alors lui répondre, avant même d'avoir pu m'en empêcher et d'y penser un peu plus rationnellement. Parce que, autant le reconnaître, j'en mourais d'envie également. Après une seconde ou deux d'hésitation, je baissai le regard sur sa robe luxueuse dont j'avais moi même pensé le motif principal. « Tu as des vêtements de rechange dans le coin ? Tu risques de ne pas passer inaperçue comme ça ... » Remarquai-je avec un sourire en coin. « Et tu es venue comment ? » Songeai-je enfin à lui demander. Je mourais également de savoir où elle logeait. A l'hôtel ou chez quelqu'un ? Mais je ne m'en sentais pas le droit. Pas encore du moins. Quand bien même j'avais envie d'absolument tout de savoir à son sujet.


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MessageSujet: Re: diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae   diamants, stress et paillettes - joanne & lacrimosae EmptyMar 11 Juin - 18:45

JOANNE & LACRIMOSAE



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Si la jeune mannequin avait été ravie de retrouver Joanne à cette soirée et sentait son cœur rebattre de nouveau assez forte pour qu'elle se sente enfin revivre, elle n'était que trop bien consciente que ça ne signifiait pas pour autant que tout serait facile entre eux. Il faudrait du temps pour effacer le temps, les craintes, les questions et la rancœur que sa disparition avait pu semer dans l'esprit du jeune créateur ; et même si Lacrimosae n'était pas du genre patiente, ce temps, elle était prête à le lui accorder. Autant de temps qu'il le faudrait. Parce qu'elle l'aimait. Parce qu'ils s'aimaient et que ce n'était qu'une question de temps avant que leurs sentiments ne reprennent enfin leurs droits sur ces quatre longues années. Ensuite il serait possible pour eux de reformer une famille, elle en était persuadée. Lui, elle, et Alice pourraient être heureux ensemble si tant est que le styliste en ait envie lui aussi ; mais au fond d'elle même elle restait persuadée que c'était le cas. Deux âmes sœurs ne pouvaient pas s'oublier tout simplement. Alors peu importe le temps que cela prendraient ils finiraient par se retrouver et être heureux. Mais pour le moment ... Pour le moment, ils devaient quitter cette soirée où on les dévisageait comme deux bêtes curieuses même si Lacrimosae se plaisait à penser que ce n'était que pour leur permettre de mieux se retrouver, à l'abri des jugements.

Aussi elle eut du mal à quitter les bras de celui qui occupait son cœur, et ne put s'empêcher de l'inviter à prendre un verre. Non pas chez elle mais dans un bar ou un café pour qu'il n'ait pas l'impression qu'elle cherchait à brûler les étapes ; car cette fois, c'était bel et bien cette erreur qui pourrait avoir raison d'eux. Elle ne cherchait qu'à rattraper le temps perdu et profiter encore de sa compagnie, qui l'apaisait et lui faisait du bien. Puis ils avaient tant de choses à se dire. Alors quand Joanne accepta son invitation c'est un sourire maladroit et tendre qui s'invita sur ses lèvres rosées pendant que le soulagement s'insinuait en elle. Le fait qu'il accepte son invitation lui montrait qu'encore une fois ils étaient sur la même longueur d'ondes et désiraient la même chose, et ça lui faisait plus de bien qu'elle ne pourrait l'admettre. Tu as des vêtements de rechange dans le coin ? Tu risques de ne pas passer inaperçue comme ça ... C'est vrai, avoua-t-elle d'un petit rire. Mais cette robe est tellement belle que je n'ai pas pu résister à l'envie de la porter ce soir ... Peut être pour lui montrer encore que le passé pouvait rester beau ? Ou parce qu'elle voulait être belle ce soir ? Sûrement un peu des deux ... Même si cette immense robe n'était pas des plus pratiques il fallait bien l'admettre. Et tu es venue comment ? En taxi. Ezra n'habite pas très loin, mais je n'ai pas la tenue adéquate pour marcher alors ... Elle rit encore, son regard se faisant plus malicieux en pensant à ce blond déjanté qui depuis l'enfance n'était ni plus ni moins que son meilleur support. Un ami. Un frère. Le seul sur qui elle avait toujours pu compter, au point qu'il vienne habiter sur la capitale avec elle lorsqu'elle avait quitté Léognan pour veiller sur elle et lui porter bonheur. Mais depuis quand tu te soucies du regard des autres toi ? fit-elle remarquer, espiègle et taquine, en poussant doucement le créateur. Lui qui avait été le premier à lui apprendre qu'on vivait sa vie pour soi même et non pas pour les autres ... Il était peut être celui des deux qui avait le plus changé pendant ces quatre années.

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