Sujet: NATASHA & DANTE ∞ the tears rolling down my eyes. Sam 8 Juin - 9:24
Je me présente à l'adresse, j'appuie sur la sonnette. Je crois bien que je suis en avance ... Mais ce n'est pas grave. Eux aussi, ils sont en avance, toujours. Ils se libèrent bien de tous engagements, une bonne heure avant mon arrivée, à chaque fois, obsédés par l'idée de me voir arriver, avec ma carrure fragile et mon visage affamé. Ils sont tous pareils, et je n'attends rien, absolument rien de plus d'eux, car je sais qu'il n'y aura rien d'autre, comme "retour", que la douleur et l'humiliation. C'était ça, ma vie, au quotidien. Souffrir. Être humiliée. Et je n'avais guère d'autres choix que ceux-là.
La grille s'ouvre et je monte. J'espère ne pas m'être trompée d'adresse ... Ça a dû m'arriver une ou deux fois, un incident de ce genre. Me tromper d'adresse. Je monte, donc, dans l'ascenseur, et ce, jusqu'à l'étage qu'on m'a donné, Le client était différent, ce soir. Je n'avais pas été engagée pour lui, mais pour un de ses amis, d'après ce que j'avais compris. De toutes façons, moi, on ne me dit jamais rien. On appelle le patron, on le paie, il m'appelle et je m'habille. Puis, je marche ou je prends le métro ; je vais à ma destination ... Et une vie magique arrive. Au client, en tous les cas. Pas à moi. Moi, je marche, et je n'ai rien en échange. Pas une miette de pain, pas un centime, rien à appeler mien, pas même mon propre corps. Mais ce n'est pas grave. Je me suis depuis longtemps habituée à ma situation. Aujourd'hui, elle ne peut plus me faire de mal.
Il fait bon, ces temps-ci, à Paris. Ça m'évite de sortir avec les fourrures et les bottines de cuir ... Autant dire que ça m'arrange, parce qu'en hiver, j'ai vraiment l'air ridicule, et mon statut social est flagrant et indiscutable : en hiver, j'ai vraiment l'apparence d'une catin. D'une traînée. Heureusement que l'été approche ... Robe noire, digne d'un enterrement si celle-ci serait descendue plus loin et aurait eu un moins large décolleté. Une robe parfaite pour mon enterrement, en fait ... L'idée que je pouvais mourir, ici et là, me trotta dans l'esprit. Je la chassai vite, n'ayant aucune envie de mourir, tandis que mes talons claquent contre le sol. Pas trop, non plus,je ne martèle pas cette étendue pour marcher de mes pieds, hein. Juste le son naturel de talons qui se claquent contre le sol.
Enfin, j'arrive à ma destination, et je frappe, appréhensive. C'est la première fois que je viens ici, dans cet immeuble. C'est la première fois que je vais voir ce client. Je ne le connais pas, je ne sais rien de lui, ni du point auquel il me sera repoussant de devoir m'offrir à lui pendant une nuit, ni de la perversité et de la cruauté dont il était capable. Lorsque l'on exerce la profession dans laquelle j'ai été balancée contre mon gré, l'on voit des choses ... Entre les riches cinquantenaires joufflus fétichistes des pieds et les machiavéliques trentenaires à la libido ambitieuse, autant dire qu'on était loties, nous, les filles d'Ève, lorsque l'on se retrouvait à la merci des hommes d'Adam (ou plutôt, de ma perspective, les enfants de Satan). Néanmoins, je ne devrais pas parler trop vite : parfois, il y a des clients plus sympathiques, moins effrayants. Ils ne sont ni vieux, ni obèses, et leurs doigts n'empestent pas l'huile et la graisse. Ceux là demandent rarement autre chose de décalé, ils n'ont pas leurs petits fantasmes qui me mettent, personnellement, davantage mal à l'aise que le simple fait de devoir les servir. Avec eux, je n'ai qu'à me contenter de m'allonger sur un lit, et ils sont contents.
La porte s'ouvre, après environ trente secondes d'attente. Surprise, je reste là, plantée sur le tapis qui dit "Bienvenue !" devant celle-ci, attendant que l'on m'invite à rentrer. C'était ça, les règles. Dans ce que je faisais, l'initiative, c'était interdit. On devait faire ce qu'on nous disait de faire, on devait se taire, et c'était tout. Une vie de rêve, en somme, emplie de liberté et de droits. Ou pas.
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Sujet: Re: NATASHA & DANTE ∞ the tears rolling down my eyes. Mar 11 Juin - 1:39
the tears rolling down my eyes.
« Tu verras elle est parfaite, très élégante, et surtout elle est pas du genre bavarde ! » J’avais froncé les sourcils à ce moment-là, portant mon verre à mes lèvres. Je sentais le coup caché, la parole qu’il fallait que je trouve pour dénouer l’énigme, seulement le brouhaha qui était derrière nous, qui servait de fond sonore ne m’aidait pas vraiment, et l’alcool qui serpentait dans mes veines non plus. J’avais alors fini mon verre, puis le suivant, puis le suivant, puis les autres suivants encore jusqu’à ne plus ressentir aucune émotion, oubliant totalement notre conversation précédente au sujet de cette fille soi-disant pas bavarde, et très élégante. J’avais tellement bu, et cette bribe de conversation était tellement éphémère que le lendemain matin, en me réveillant, je n’en avais aucun souvenir. J’avais alors fait ma petite vie de tous les jours comme si de rien n’était. J’avais ouvert le garage, enfouis mes mains dans le cambouis, puis j’avais enfilé mes gants de boxe afin de ne pas perdre le niveau pour mes prochaines compétitions. Je me sentais vivant, et même l’air pollué de Paris ne me démotivait pas. Il est vrai que la Nouvelle-Orléans me manquait, mais je considérais qu’elle faisait partie de mon passé rien de plus. J’étais littéralement tombé amoureux de cette ville en venant durant mon service militaire. Les lumières, les bâtiments, les monuments, tout m’avait attiré alors que mon cœur regrettait parfois le doux son du jazz. J’aurais pu venir ici par amour, pour une fille que j’aurais fréquentée en permission, mais non, jamais une femme m’avait fait chavirer le cœur autant que cette ville. Soudain mon portable vibra, j’enlevais alors machinalement un de mes gants et examinais le message qui s’affichait à l’écran. « Soit chez toi ce soir, c’est un ordre. Tu me remercieras plus tard ! » Je fronçais les sourcils, comme la veille, car comme lors de la soirée, je ne comprenais pas le sens de cette phrase. Je me contentais alors de hausser les épaules en portant mon portable, enfilant à nouveau mes gants en y réfléchissant.
Mon cerveau a bouillonné, j’ai beau être doué en devinette, je séchais complètement. J’avais beau connaître James depuis que ma vie dans cette ville avait débuté, j’avais toujours du mal à saisir certains de ces faits et gestes. Un humour a la Française que mon sang d’Américain avait peut-être du mal à saisir par moments. En tout cas, tout ce que j’avais à retenir, c’est qu’il y avait anguille sous roche comme j’ai pu l’entendre souvent en sa compagnie. Cet homme était du genre fourbe, à faire des cachoteries, et je n’étais pas forcément pour. Élevé dans la franchise, je préférais clamer un scandale plutôt que le dissimuler, là encore, j’étais différent de la plupart des Français. Mais coup bas ou non, je restais toujours un ami quoi qu’il arrive. Les gens qui m’entourent savent qu’ils ont de l’angoisse à se faire si jamais ils osent me tromper, mis à part mes poings, je peux me montrer très machiavélique, j’ai beau être Américain, français, j’ai également du sang chaud d’Italien qui serpente dans mes veines, oui je sais, drôle de mélange, un mélange plutôt explosif, ravageur. Ma journée s’était déroulée sans encombres et je me trouvais désormais au sein de mon appartement luxueux, un peu trop à mon goût, moi habitué aux maisons sudistes dont les décorations se transmettant de famille en famille envahissent le salon. J’étais debout, las, à me fixer dans le miroir. J’avais oublié de penser à cette énigme, j’avais lâché prise, de toute manière, si le message disait vrai, j’allais bientôt en savoir le dénouement. J’enfilais alors ma chemise noire en la lissant grâce à mes gestes répétitifs, je passais ensuite une main dans mes cheveux alors que j’entendais la sonnerie. J’étais dans les secondes qui suivaient la main sur la poignée, devant une belle inconnue au visage triste. Je m’attardais alors sur son teint blafard avant d’essayer de balbutier quelque chose. « La fille… Excuses-moi, je t’en prie entre ! »
FICHE ET CODES PAR EPISKEY.
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Sujet: Re: NATASHA & DANTE ∞ the tears rolling down my eyes. Mar 11 Juin - 22:44
Noir. C'est la première couleur que je vois, partout. Dans ses cheveux, sur son visage, dans son chaume mal rasé ... Sur sa chemise, partout. Ça me noie, ça m'absorbe. Je me sens entièrement perdue, et dépourvue de toute aide ; de toute assistance. L'homme est plus âgé que moi, je crois. C'est presque, même, une évidence. Il est caucasien, de ça, j'en suis certaine, et ses grands yeux bleus froids me donnent des frissons dans le dos. Il devait avoir le même âge que Schmitt, à peu de choses près ... Ou alors, il était plus jeune que lui. Ou plus vieux. Je ne sais pas, et quelque chose me disait que cela ne changeait pas grand chose. En tous les cas, il n'était pas du genre d'hommes qui inspirait confiance, ne me demandez pas pourquoi. Je crois que c'est à cause de ce regard, surtout ... Ce regard dévorant qui met à nu, complètement. Tellement clair qu'on y voit toute la noirceur en nous. Tous nos défauts, toutes nos hontes ... Catin. Traînée. Maigre. Voleuse. Honte. Je voyais tout cela, en ses yeux, et j'en soupirai presque de surprise, tant l'expérience fut intense. Je sais pour un fait que mes prunelles brunes s'étaient grand écarquillées à la vue de ses iris azurées. Au lieu de sembler terrorisée, cependant, je parviens à afficher un faible sourire ; probablement maladroit, mais assez pour donner l'illusion qu'il est authentique. Un peu comme si j'en avais envie, mais que je ne savais pas comment les faire. Au moins, cette affirmation est à moitié véridique : je ne savais pas sourire. Du moins, pas pour plaire. Lorsque je souriais, lors des rares moments de bonheurs que j'avais vécu, il s'agissait là d'actes spontanés et non planifiés. Je crois que ce qui m'empêchait d'en faire de même, dans ce genre de contexte, c'était le fait qu'au contraire de ma peau et de mon visage, mes os étaient, eux, glacés jusqu'à la moelle.
J'entre, donc, légèrement crispée. J'aurais aimé être détendue, vraiment ... Mais c'était plus fort que moi. Cet homme me mettait mal à l'aise, pour une raison que j'ignorais, ou, plutôt, que j'essayais d'ignorer. Au fond de moi, je savais bien ce que c'était, ce qui me dérangeait, chez lui : la confiance qui semblait s'évaporer de toutes ses pores. Il semblait posséder une confiance aveugle en sa personne, comme s'il avait compris tous les secrets de la séduction et était prêt à les appliquer à la lettre pour obtenir ce qu'il voulait, non que c'était nécessaire, dans mon cas ... Il ne semblait pas particulièrement méchant, mais son assurance me mettait mal à l'aise, car cela lui donnait du pouvoir, et j'avais peur des hommes à pouvoir. Il y avait eu le vieux, là, le mois dernier, qui avait exigé de moi que je fasse le ménage, chez lui ... Nue. Tout cela parce qu'il avait de l'argent, et donc, du pouvoir. Une emprise sur le patron. À leurs yeux, ça leur suffit pour s'auto-proclâmmer maîtres du monde et héritiers du futur ; à leurs yeux, c'était justification suffisante pour la souffrance qu'ils infligeaient aux autres. Et si cet homme assez jeune quand même ne m'avait encore rien fait, donc, et ne semblait pas particulièrement cruel ni pervers dans sa manière de penser, j'en avais déjà assez vu, dans ma courte vie, pour en savoir long sur les masques sociaux, et surtout, sur le fait qu'il fallait s'en méfier. Debout, dans ma robe noire - ce n'est qu'à ce moment là que je remarque qu'ironiquement, nos deux parures sont assorties - je permets à mes yeux de se promener timidement dans l'appartement de l'inconnu. Pas trop, non plus, je ne veux pas avoir de problèmes parce que je les ai laissé se balader là où ils ne devraient pas se poser ... Mais assez pour voir que l'appartement est décoré d'une façon ... Non, en fait. Je n'ai rien vu, lorsque j'y pense. J'étais simplement debout, recroquevillée intérieurement sur moi, bien que fièrement présente, en chair et en os, en position debout. J'attendais quelque chose de sa part. Un mot. Je n'avais pas le droit de parler la première, ni de bouger, sans invitation ni ordre. M'asseoir sur un canapé ou un siège quelconque équivaudrait à défier son autorité, et je ne voulais pas blesser son ego, des fois qu'il ne laisserait pas passer une telle effraction.
Rosanne Perlin membre
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Sujet: Re: NATASHA & DANTE ∞ the tears rolling down my eyes. Mer 21 Aoû - 11:20
y'a t'il des âmes qui vivent ici ?
Yo. Désolée de devoir intervenir de cette manière là dans votre RP. Mais.. n'ayant vu aucune réponse depuis le 11/06, on voulait savoir si ce rp était toujours actif? Dans l'cas où il le serait toujours, envoyez moi un mp pour que j'puisse effacer mon message. Ou dans l'cas contraire, déplacer votre rp dans la corbeille. Sans aucune réponse d'ici le 24/08, votre rp atterrira automatiquement dans la corbeille. Ce qui serait dommage. ;_; Alors manifestez vous mes amours!
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Sujet: Re: NATASHA & DANTE ∞ the tears rolling down my eyes.