Invité Invité
| Sujet: flingué dans le noir. Dim 26 Mai - 16:28 | |
| félix loutincedix neuf ans. + azur (landes). + musicien dans le métro.fiche de présentation. + envoyer un message. et dans les couloirs du métro, comme dans le fond de mon bistrot, j'ai gravé sur les murs: salauds, à moi vous n'aurez pas ma peau. POUR EN SAVOIR PLUS;- Spoiler:
LES CHANTS DE MALDOROR ▲ félix adore lire. s'il y a bien une chose qu'il regrette depuis qu'il a quitté le confort de sa vie dans les landes, c'est qu'il ne peut plus s'offrir les livres qu'il désire. en partant, il n'a pu prendre qu'un seul bouquin, son préféré: les chants de maldoror, de lautréamont. un livre qu'il a tellement lu et relu que les pages en sont toutes cornées et que certains mots de la couverture se sont effacés. félix en lit un passage chaque soir, parfois à voix haute, pour théo et ondine. il lui arrive aussi très souvent de disparaître sans dire un mot pour se rendre à la fnac de montparnasse, là où un espace de lecture est aménagé pour les clients. il peut y rester des après-midis entières, totalement seul, à lire des livres qu'il a piochés au hasard dans les rayons. VÉRITÉS ET MENSONGES ▲ bercé par ses lectures depuis sa plus tendre enfance, félix a développé une imagination débordante. il aurait pu se mettre lui-même à écrire des histoires, mais il n'a jamais trouvé la patience pour le faire. ce qu'il préfère, lui, c'est les raconter. si vous le rencontrez, il vous relatera certainement l'une des très nombreuses anecdotes surprenantes qu'il affirme lui être arrivées. personne ne saurait exactement démêler le vrai du faux dans ce qu'il raconte; l'essentiel est pourtant là: avec félix, on ne s'ennuie pas, il a toujours une légende ou une théorie à exposer, et on l'écoute avec plaisir, peu importe que l'on décide de le croire ou pas. disons que ça change des conversations où il faut toujours veiller à garder le cul serré pour que les humeurs ne sortent pas trop crues. SINCÉRITÉ ▲ il y a toutefois une chose qui ne ment jamais chez félix: son regard. des petits yeux cernés, fatigués, témoins d'un manque de sommeil évident. des petits yeux vairons. des petits yeux nerveux qui lui donnent un air abîmé, ce qui lui décale un peu le charme. des petits yeux incapables d'être malhonnêtes, toujours sincères. des petits yeux qui se lisent presque comme un livre ouvert et qui sont sa faiblesse. SECRETS SATURNIENS ▲ si félix a peur qu'on le regarde dans les yeux, c'est car il ne veut pas que l'on découvre l'existence de démons bien moroses. trois ans dans la rue et vous apprenez beaucoup de choses. mais que les mauvaises choses, pas celles que vous voulez apprendre. trois ans dans la rue et vous voyez beaucoup de choses. mais que les mauvais aspects, pas ceux que vous voulez voir. trois ans dans la rue, lorsqu'on est jeune, ce n'est pas quelque chose que l'on vit facilement, ni que l'on oublie. c'est quelque chose qui marque profondément et qui ronge, détruit. félix se souvient encore de quand il était un garçon normal, qui dormait dans sa chambre, se lavait dans sa propre salle de bain et sortait au ciné, au café. non, il ne regrette pas d'avoir quitté azur pour venir vivre dans la capitale; avec théo et ondine, il vit dans une sorte de réalité suspendue, et tout a l'air d'aller plutôt bien. mais la rue fait grandir trop vite, et à dix-neuf ans félix est déjà beaucoup plus lucide que n'importe quel autre paumé de son âge. la vérité de leur situation lui tombe parfois en pleine gueule, comme une tonne de brique, et ce n'est pas toujours très facile à encaisser. alors il y a des moments où félix ne va pas bien, des jours comme ça où il est taciturne et agressif, plein de mauvaises ondes, à tel point que l'on peut sentir toute la tension renfermée en lui, prête à faire voler aux éclats les barrières de son euphorie habituelle. LA MAGIE FELIX ▲ la plupart du temps, en effet, félix ne se prend pas la tête, ni ne se plaint. il est celui qui traverse les difficultés comme un météore, laissant dans son sillage des amours fracassées, des espoirs déçus, des amitiés fanatiques. il avance dans la vie à grands coups de dents frénétiques, laissant sur les jours des marques au couteau victorieuses. sa phrase fétiche? "un peu de vie avant beaucoup de mort." ne lui dites pas qui il doit être ni ce qu'il doit faire; ce mec-là est singulier et survolté, on dit qu'il a le cœur et l'âme en feu. il ne veut pas se contenter de ce qu'il a mais veut ce qui lui est réservé: le monde, et tout ce qu'il a à lui offrir. excessif en toutes choses, taré sans feinte, doté d'un sens rare de l'abus systématique, il déborde d'énergie, comme un moteur qui tournerait furieusement mais à vide, sans mettre en route aucune machine, et ne produisant donc jamais ce à quoi l'on s'attend. félix, c'est le gars capable de faire rentrer dans le crâne du plus complexé des gamins une force incroyable. il déverrouille les cerveaux, y bricole quelque chose et remet les choses en route. son regard extirpe de chacun de vous une version améliorée. avec lui, on se sent toujours début de chaud, délicieusement dénoué. c'est un garçon qui vous provoque une petite joie, un sentiment d'apaisement qui fait passer le temps tout seul. c'est un garçon dont vous sentez directement la chaleur, la vraie chaleur, celle de l'intérieur, vous la sentez trop bien, vous la sentez tellement fort, et ça vous fait du bien. oui, félix, c'est un garçon qui vous fait du bien, voilà. THÉO ET ONDINE ▲ c'est peut-être pour ça d'ailleurs que théo et ondine se sont accrochés à lui si rapidement. félix, c'est ce genre de personne qui peut facilement devenir un pilier dans votre vie; pour théo, il l'est depuis toujours, pour ondine, depuis trois ans. entre eux trois, c'est quelque chose de plus fort que l'amitié, moins exclusif que l'amour. d'une certaine façon, ils sont tous solidaires l'un de l'autre, même si félix est celui d'entre eux qui le montre le moins. leur relation est intense et fragile en même temps puisqu'elle repose sur une boucle stérile: théo aime ondine, ondine aime félix, félix n'aime personne car félix ne veut dépendre de personne. il n'a que faire de l'amour du moment qu'il fait l'amour: ondine est là pour ça, et elle remplit même plutôt bien son rôle. quant à théo.. théo est fort d'une peur panique de la dégringolade et de la perte. félix, lui, a cette fureur de la défense, ce goût de la protection qui ne laisse place à aucune nuance. théo avait besoin de félix, alors félix est entré dans sa vie. sans trop savoir pourquoi, malgré leurs différences évidentes, il n'en est jamais ressorti. tous les deux, c'est le genre de rencontre qui n'arrive qu'une fois dans la vie, un lien extrême qui reste gravé, qui fonde une vie. une amitié que les autres ne peuvent pas comprendre. une amitié que félix n'est pas sûr de comprendre lui-même. PARASITE PARISIEN ▲ félix aime se définir comme une parasite parisien, un pou du métro, des souterrains. il fait mine de prendre sa situation à la légère, et parfois il en rigole même franchement, mais dès qu'il en a l'occasion, il tente d'améliorer son quotidien, ainsi que celui de théo et ondine. alors de temps en temps, il vole. malgré ses cheveux ébouriffés, félix n'a pas vraiment l'air d'un clodo, ce qui est bien pratique pour se fondre dans la masse des parisiens. il vole des portefeuilles quand il en a le courage, sinon quelques produits qu'il glisse sous son tshirt dans les épiceries. une fois, les caméras de surveillance l'ont trahi. il a disparu pendant un mois; quand il est revenu, il racontait partout que la prison lui avaient fait comme des vacances. loin de l'avoir dissuadé pourtant, son incarcération lui a au contraire ôté ses derniers remords. alors il continue de voler et traficoter de temps en temps, pour faire des surprises à théo, ondine, et ses autres copains clodos. AEQUITAS ▲ ironiquement d'ailleurs, il porte tatoué sur son torse le mot "aequitas", en larges majuscules romaines. prendre aux riches pour donner aux pauvres, rétablir l'égalité, l'équité des chances: il n'y croit pas sérieusement, mais ça l'amuse d'y penser de cette façon. c'est le seul tatouage qu'il a réalisé chez un professionnel; les autres, il les a fait lui-même, au couteau et à l'encre. LE SON DU SILENCE ▲ la nuit, félix ne dort pas. ou peu. la nuit, il écrit. les textes pour leurs chansons, à théo et lui. il a des petits carnets, des feuilles éparpillées, des emballages papiers recouverts de mots, partout sous le hamac qui lui sert de lit. car la nuit, il n'y a aucun bruit, et c'est la profondeur du silence qui l'inspire. mais il y a des nuits où les idées ne viennent pas et où félix ne peut quand même pas dormir; alors il sort, il va dehors, il se perd dans paris. il marche, les mains dans les poches. il regarde les appartements illuminés, se dit "un jour, moi aussi, j'habiterai là". il dit "bonsoir" aux gens qui passent et qui le regardent étrangement sans répondre. il esquisse quelques pas de danse dans les rues. il s'installe sur un banc devant une boite de nuit et observe les jeunes aller et venir, fumer, rire, profiter de la vie. parfois, il prend un taxi, donne une adresse au hasard puis s'enfuit sans payer. ou bien il entre dans un hôtel et fait semblant de vouloir demander une chambre, avant de se raviser (le tout en anglais, car c'est plus drôle). la nuit, tout seul, félix aime se donner l'impression d'être quelqu'un d'autre. ELLE ▲ la nuit, aussi, félix repense à elle. il tente de se rappeler la douceur de sa peau, le goût de ses lèvres, la soie de ses cheveux, l'odeur de son parfum. il se demande comment cela aurait pu être si ça avait fini autrement. serait-il parti avec théo? aurait-il rencontré ondine? des souvenirs lui brouillent la tête, mais il les efface aussitôt. inutile, c'est du passé. cette nuit, paris est à lui, et il ne veut pas gâcher cette occasion par de vieilles histoires, alors il sourit, et oublie.
|
|