Sujet: Don't cry for so little - Mevanwi Sam 9 Fév - 21:10
"Chaque personne est une armoire pleine d'histoires, il suffit d'ouvrir les tiroirs, c'est comme un chapelet qu'on égrène."
Mevanwi J. Noble & Johnny Matthew Nicholson
Ca faisait maintenant une semaine qu’il s’était installé dans son nouvel appartement. Un agréable trois pièces aux pieds du Sacré-Cœur qu’il partageait avec l’une de ses collègues. Le hasard avait bien fait les choses sur ce coup. Tous deux cherchaient un appartement, tous deux pour des raisons qui leurs étaient propres avaient besoin d’un colocataire et tous deux s’étaient mis d’accord pour vivre ensemble lorsqu’une offre pour un mignon petit appartement pas trop cher était apparue sur le marché. Il avait enfin pu déménager de son petit studio une pièce pour un véritable appartement avec balcon et salon. C’était tellement agréable de disposer d’espace pour vivre, le seul hic était sa colocataire. Elle n’était pas méchante, au contraire même, elle avait juste du mal avec les gestes du quotidien et ça, il ne l’avait pas prévu. Comme lui, elle enseigne la littérature et comme lui, c’est une passionnée. Jamais, non, au grand jamais il n’avait remarqué en la croisant dans les couloirs de la fac qu’elle était aveugle. Manque d’observation sans doute, mais le peu de fois qu’il lui avait parlé, il ne s’en était pas aperçu. Il s’en aperçu le jour où elle emménagea. Il se demanda d’ailleurs comment il avait pu passer à côté de ça si longtemps. A croire qu’il n’était vraiment pas observateur.
Au cours de cette semaine de cohabitation, elle lui avait demandé plusieurs fois de l’aide et plusieurs fois, il avait été mal à l’aise. Il ne savait pas vraiment comment se comporter. Il aurait aimé savoir si elle était née comme ça ou si c’était survenu au cours de sa vie, mais il n’osait pas aborder le sujet. En même temps, il est délicat d’aborder un sujet pareil. Pour se rendre utile et la soutenir, il faisait du mieux qu’il pouvait pour lui apporter son aide. Il l’admirait d’ailleurs pour son courage. Ca ne doit pas être facile tous les jours d’être aveugle. Si une chose pareille lui arrivait, il ne sait pas trop comment il réagirait mais il mettrait sans doute un long moment avant de s’en remettre psychologiquement. Quoi qu’il en soit, il avait beaucoup d’estime pour elle et se rendait le plus utile possible sans pour autant assister la jeune femme. Il se rendait bien compte qu’elle avait besoin de son autonomie. En fait, il était présent quand il le fallait, et seulement quand il le fallait.
Il venait de se lever et se dirigea machinalement vers le salon. Il ne l’avait pas encore totalement traversé lorsqu’il entendit un grand fracas et un « merde » de fureur balancé par Mevanwi. Il se dirigea précipitamment vers la cuisine et vit la jeune femme à moitié énervée et à moitié en larmes. Son regard se posa ensuite sur la cafetière brisée en milles morceaux sur le sol. Elle avait l’air à bout et c’était compréhensible. Il s’avança vers elle et la prit dans ses bras. Il ne la connaissait pas très bien mais il se permit néanmoins ce geste pour la réconforter. « Allez faut pas pleurer pour ça. C’est rien, on rachètera une cafetière. » Elle n’avait pas l’air de vouloir s’arrêter de pleurer. Sans doute un trop plein d’émotions. Il la garda contre lui un petit moment avant de l’entrainer vers le salon. Une fois sur le canapé, il tenta tant bien que mal de la réconforter. « Faut pas te mettre dans des états pareils pour si peu, c’est pas grave tu sais, ça arrive à tout le monde de casser une cafetière. » Il ne savait pas vraiment quoi lui dire. Il n’a jamais été très doué pour consoler les gens, il ne fait pas partie de cette catégorie de personnes capable de réconforter l’autre par des mots gentils placés au bon moment. Bien entendu, il savait qu’elle ne pleurait pas pour la cafetière. Plus il y réfléchissait, et plus il se rendait compte qu’elle n’avait pas du être aveugle toute sa vie. Si ça avait été le cas, elle n’aurait pas réagit de la sorte. Peut-être que s’il avait su ce qui s’était passée dans sa vie, il aurait pu trouver les bons mots. « Je sais qu’on ne se connaît pas depuis longtemps mais si tu as envie de parler, je suis là. » Il ne savait pas quoi ajouter. Qu’ajouter en telle situation ? Tout ça était tellement nouveau pour lui. Sans parler que c’est la première fois pour lui qu’il vit en colocation. Il est passé de chez ses parents à une chambre sur le campus, puis à la vie en couple avec sa femme. Il n’a jamais habité avec de copains ou autre. En fait, il fait un peu sa vie à l’envers. En général on commence par la colocation avant de se mettre en ménage, lui s’était mis en ménage avant de se mettre en collocation. Il vivait sa vie à l’envers. Si on lui avait dit qu’à vingt-six ans il se retrouverait dans un appart en collocation et sur le point de divorcer, il ne l’aurait pas cru. Aujourd’hui il en était là, un type un peu pommé sur un canapé entrain de réconforter de son mieux sa colocataire qui a également son lot de problèmes …
Sujet: Re: Don't cry for so little - Mevanwi Dim 10 Fév - 1:11
Trouver un appartement dans Paris qui ne soit pas trop cher c’est déjà une grosse galère mais imaginez-vous combien cela doit être vraiment galère de trouver un appartement qui puisse être partagé à deux ou même à plus que deux. C’est l’horreur et en arrivant sur Paris, Mevanwi n’avait pas vraiment d’endroit où loger, à la base elle devait vraiment en avoir un mais comme elle a eut son accident de voiture à cause du chauffeur de taxi et que son départ pour la France à été décalé, les choses ce sont aussi compliqué pour le logement et elle a perdu celui qui devait lui appartenir pendant un temps indéterminé. Heureusement, il y avait eut un peu de chance dans tout ce malheur. Alors qu’elle est venu en France pour plusieurs raisons comme le fait que Paris est la capitale de l’art si l’on peut dire mais aussi pour l’enseignement, elle avait eut la chance de trouver un collègue de travail qui était professeur de lettre et à la recherche d’un logement. C’était d’autre professeurs qui en avait parlé à Mevanwi et apparemment c’était aussi remonté jusqu’aux oreilles de l’autre professeur puisque tout juste quelques jours après leur rencontre ils avaient décidé de trouver un appartement pour pouvoir aménager ensemble et donc partager le loyer pour avoir moins à dépenser que s’ils sont tout seul.
Elle n’aurait jamais pensé être accueilli ainsi et c’était vraiment une chance qu’elle avait eut. Après tout sa vie n’était pas un si grand cauchemar depuis quelques semaines quoique elle n’avait toujours pas trouvé de solution pour les livres qu’elle allait devoir faire lire à ses élèves, comment elle allait pouvoir corriger les copies de ses élèves. Le cinéma, les séries, la télévision elle ne s’était toujours pas habitué à devoir seulement écoutait et s’imaginer ce qui se passe et à quoi ressemble les personnages quand il s’agit d’un truc qu’elle n’a jamais vu. Conduire elle-même ne serait pas possible du moins pas avant que la vue ne lui revienne, lire des livres va devenir plus compliqué pour elle puisqu’il va lui falloir trouver des ouvrages rédigés en braille et elle n’en a encore jamais vu jusque là. C’était vraiment génial de pouvoir compter sur des collègues de travail, elle ne doutait pas de la gentillesse des français mais disons qu’il y a tellement de clichés sur eux. Au moins elle aura apprit que ce que l’on dit ne sont que des idées et qu’il faut venir en France et rencontré ses habitants pour juger par soi-même. Et puis personne n’est pareil, peut être qu’effectivement certains français répondent aux clichés mais seulement certains.
En étant engagé à l’université pour enseigné elle avait voulu dire au moins de personne possible qu’elle était aveugle. Bien entendu tut ceux qui étaient dans l’administratif le savait car il fallait bien qu’elle leur dise. Et puis ils l’avaient sut quand les médecins les avait prévenu eux-mêmes qu’elle n’allait pas pouvoir prendre son poste de professeur immédiatement. Dehors ou encore dans les couloirs elle gardait des lunettes de vues ou du moins des lunettes de soleil sur le visage histoire de cacher son regard et que l’on ne puisse pas s’attarder sur ce regard perdu dans le vide. Elle devait être la colocataire de Matthew, cet autre professeur de lettre et elle ne lui avait pas dit qu’elle était aveugle mais à vrai dire elle pensait qu’il l’avait remarqué tout seul mais qu’il n’avait juste pas osé dire quelque chose ou lui posé la question pour être sûr et certain. Après avoir réussit à installer leur affaires, la jeune femme avait quand même demandé à plusieurs reprises de l’aide à son colocataire qui était fort aimable et qui accepta de perdre un peu de temps pour s’occuper d’elle. Il fallait qu’elle s’habitue à son statut de femme aveugle et Meva essayait vraiment de faire le maximum de choses toute seule et de demander le moins souvent possible de l’aide à Matt. Malheureusement, il y a es fois où elle ne peut pas recommencer encore et encore sans appeler personne, elle est obligé de céder à certains moments pour obtenir l’aide de quelqu’un d’autre.
En se levant du lit elle avait réussit à passé dans la salle de bain sans faire trop de bruit, elle avait choisit ses affaires à mettre la veille avec l’aide de Matthew qui lui avait classé les affaires par couleur, enfin il l’avait aidé en lui décrivant les affaires et avait suivit ses conseils pour les ranger dans le placard, ainsi elle pouvait s’habiller sans trop de problème. Bien entendu pour être sûr elle lui demandait quand même de regarder les fringues qu’elle prenait. Après avoir réussit à s’habiller sans problème, elle était partit dans la cuisine en faisant attention d’où elle mettait les pieds, elle tapota sur le plan de travail pour trouver le sucre et la cuillère à café. Elle chercha ensuite la cafetière mais ce fut le bordel total. Un grand boum se fit entendre, la cafetière venait de passer du plan de travail à directement au sol en miette. Meva lança un juron sur le coup agacé par la situation, si avec cela elle ne réveillait pas son colocataire ce serai le comble. Sous l’agacement et la haine de ne pas pouvoir agir sans problème et seule, les larmes montèrent aux yeux de notre professeur. Elle se passa la main dans les cheveux et soupira en essayant de se calmer.
Elle sentit soudainement quelqu’un la prendre dans ses bras mais elle savait bien que c’était Matthew puisque c’était le seul à vivre avec elle. Mais elle fut tout de même surprise car elle ne s’attendait pas du tout à ce qu’il soit déjà debout. Les larmes ne cessaient de couler même si elle voulait s’arrêter pour regagner son calme initial. Elle fut entrainé dans le salon par son colocataire qui le pauvre tentait de la réconforter et de la calmer. Elle se pencha pour prendre un mouchoir dans la boite qui se trouvait sur la petite table basse et elle s’essuya les yeux.
« Je…je suis désolé…je veux pas être un calvaire pour toi Matthew. Je pensais que je pourrais faire comme si les choses n’avaient jamais changé, m’imaginer les lieux en tâtant les meubles de la main et pouvoir me débrouiller seule. Je suis dans une panade énorme jusqu’à ce que je puisse m’habituer à cette situation. Je suis un fardeau pour le moment ! »
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Sujet: Re: Don't cry for so little - Mevanwi Ven 15 Fév - 22:15
"Chaque personne est une armoire pleine d'histoires, il suffit d'ouvrir les tiroirs, c'est comme un chapelet qu'on égrène."
Mevanwi J. Noble & Johnny Matthew Nicholson
Il était là, assis sur le canapé, à essayer de consoler sa colocataire qui avait l’air à cran. Il la comprenait. A sa place, il n’en mènerait pas large non plus. La situation devait être tellement délicate à gérer pour elle. Nerveusement surtout. Il ne connaissait pas les détails mais savait qu’elle s’était retrouvée aveuglé récemment. Pas simple de perdre la vue.Ca chamboule tout dans une vie. Le quotidien change du tout au tout. Si Paris est une ville plus ou moins adaptée, les gens ne comprennent pas la situation des gens handicapés. Il faut voir dans le métro ! Quand aux heures de pointe il part bosser avec Mevanwi, il faut voir les regards qu’on leur lance et les remarques que les gens lancent. Bien sûr que c’est chiant quelqu’un de mal voyant dans un métro bondé, il ne dit pas le contraire, mais ce n’est pas une raison pour râler et s’en prendre à la personne. Elle n’a pas fait exprès d’être comme ça. C’est un peu comme une double peine : l’handicap et l’exclusion de la société. Aider Mevanwi dans son quotidien lui avait fait prendre conscience de ce qu’elle vivait. Si aujourd’hui elle était à bout de nerfs, ce n’était pas pour la cafetière mais sans doute parce qu’elle se rendait compte qu’elle ne pouvait pas s’en sortir toute seule.
Il essaya de la rassurer mais ça ne semblait pas marcher. Il n’était pas habitué à ce genre de situation. Il n’a jamais su employer les mots justes et aujourd’hui, il se trouvait confronter à ce problème. Elle parlait d’elle-même en des termes si négatifs. C’était si triste de la voir comme ça. Elle se voyait comme un calvaire, comme un fardeau pour lui. « Arrête de dire des bêtises. Tu n’es si un calvaire, ni un fardeau. » Il fallait qu’il arrive à lui dire qu’il ne la voyait pas comme une charge. Non, il la voyait plutôt comme une amie – bien qu’en réalité, il ne la connaisse pas si bien que ça – qui a besoin d’aide et pour qui il fait le maximum en lui apportant son soutient. « C’est normal que tu te sentes un peu déboussolée. C’est nouveau pour toi comme situation, il faut juste que tu t’y habitues. » Il n’était pas spécialisé dans ce domaine, mais il avait vu une émission montrant qu’il existait maintenant des objets capables d’aider dans la vie de tous les jours. Des indicateurs de couleur par exemple. Il ne s’avait pas trop si Mev’ en possédait ou non, mais ce sont ces petites choses qui pourraient l’aider dans la vie de tous les jours. « Ca risque de prendre du temps mais dit toi qu’en attendant, tu peux compter sur moi. D’ailleurs, aussi longtemps que nous vivrons sous le même toit, je ne te laisserai pas tomber. » Il était sincère. Beaucoup de personnes font des promesses de ce genre pour au final ne pas les tenir mais pas lui. Il fait partie de cette espèce rare de personne qui tient ses engagements. Lorsqu’il fait une promesse, il la tient jusqu’au bout quitte à faire des sacrifices personnels. Là où la plupart des gens choisissent la facilité et laissent tomber, lui, il préfère faire ce qui est juste. C’est sans doute pour cette raison qu’il trouve la majorité des gens tellement décevante. Enfin, il ne va pas refaire la personnalité humaine. D’autant plus qu’il sait que Paris est bien connue pour être une ville où les gens sont individualistes et ne pensent qu’à eux. C’est fou d’ailleurs, être dans une ville avec autant d’habitants et pourtant se sentir si seul. Ca lui fait tellement de bien d’ailleurs de vivre avec Mev’. Même si la vie n’est pas facile tous les jours, ça l’aide. Ca ne fait qu’une semaine qu’ils cohabitent et pourtant, il se rend compte que le fait de l’aider, le fait se sentir moins seul. Il avait vraiment besoin de ça depuis sa baisse de moral. « Bon allez, sèche moi ces grosses larmes. Les choses vont s’arranger. Tout s’arrange toujours avec le temps et si elles ne s’arrangent pas, elles laissent place à quelque chose de nouveau ce qui ne peut être que bénéfique. » Un peu d’optimisme ne ferai pas de mal ! Et puis dans le fond c’est vrai, le temps apaise les blessures et laisse place à la nouveauté qui elle, redonne un peu de piment à la vie. Sans la nouveauté, on mourrait d’ennuis. Quoi qu’il en soit, il ne fallait pas se laisser abattre. Oui la vie est difficile, oui il fait gris et froid dehors, mais ce n’est pas une raison pour se laisser aller à la déprime aussi tentante soit-elle. Lui-même s’il s’écoutait resterait cloitré dans le canapé sans bouger, se laissant aller à se plaindre sur sa vie seulement, on ne peut pas passer sa vie à rester passif. Il faut être acteur de sa propre vie pour la rendre intéressante …