Sujet: peur du passé (aelan&noëline) Sam 26 Jan - 20:57
peur du passé,
il est 03 heures du matin et tu es sortie d'une boîte pleine à craquer. là-bas, ça puait, ça se bousculait, ça buvait. et demain, t'avais cours (malheureusement). tu t'engouffres dans le froid nocturne et hivernal, il reste encore un peu de neige, mais pas assez pour que tu puisses le remarquer. surtout parce que tu as un peu trop bu. un peu beaucoup même. le peu de gens qu'il y a autour de toi te semble flou, et tu valses seule, à danser. tu te diriges vers ton jardin favori (seule preuve de quasi conscience), le jardin des tuileries. tu t'arrêtes un instant, l'alcool te perd, tu n'as plus ton équilibre, et tu t'assois parterre, pour calmer. tu regardes autour de toi, deux trois personnes te regardent bizarrement, elles te demandent si t'as besoin d'aide, tu réponds que nan, z'allez qu'à voir ailleurs, bandes de baisés.. décidément, l'alcool ne te réussit vraiment pas. tu te relèves péniblement, les jambes tremblantes, et tu souris comme une gamine, les cheveux devant ta face. tu fais peur, peut-être. tu tentes de recoiffer, en vain, tes cheveux et tes mains ne semblent pas vouloir t'obéir. tant pis. tu cherches une chaise des yeux, mais y en a des milliers, tu vois double, voir triple. ça rend la chose plus difficile. t'essaies de marcher vers une d'elle, et t'y parviens, t'es pas si bourrée que tu te dis. tu t'assois, tu reprend un peu tes esprits et tu regardes ton téléphone. t'as comme envie d'appeler ton ex, gabriel, mais tu le feras pas, t'as trop peur. tu te prends la tête dans les mains : demain sera une sale journée. tu relèves la tête, et tu vois quelques silhouettes, cette fois différentes, c'est pas une seule personne doublée ou triplée par l'alcool. c'est une tête que tu connais, et à la voir, tu frissonnes. pourquoi ? tu te souviens plus. et puis tu vois la tête de ton père, tu hurles, tu t'égosilles, tu pleures. ton père, ce gentil bonhomme , ce mec qui t'effrayais chaque matins, ou chaque soirs, ça dépendait. un sale type pervers, un sale pédophile. tu le voyais dans les yeux de la tête qui te semblait familière. tu le sentais presque, tu revoyais ses mains te tripoter là où il ne fallait pas. tu te voyais pleurer, impossible de faire ou dire quoique ce soit, paralysée par la peur. tu continues de crier, tu hurles qu'on te lâche, alors que personne ne te tiens. puis le visage de la personne devient plus clair : aelan januàrio. coup d'un soir. seule personne que tu n'as pas cherchée à revoir. pourquoi ? parce qu'elle te fait aussi peur que ton père. c'est étrange ces frissons qu'elle te procure, simplement par un regard. pourquoi elle est là, d'abord. pourquoi la voit-elle dans cet état ? tu veux courir, loin, loin, loin. alors tu commences à courir, mais tu peux pas, la faute à l'alcool. tu regardes derrière toi, elle s'approche, tu tombes par terre, tu recules, et tu la supplies de s'en aller. tu hurles que c'est plus possible, qu'il faut qu'il arrête, que tu trouveras bien un moyen d'avoir de l'aide. et puis tu pleures à chaudes larmes. arrête l'alcool, c 'est la seule chose que la personne aurait pû dire. mais tu ne l'entends pas, parce que tu as peur de l'entendre. donc tu te bouches les oreilles, et tu secoues la tête fort, très fort. comme si tu étais dans un mauvais rêve, un affreux cauchemar. mais c'est la réalité, et tu as des hallucinations. ça n'est pas ton père qui est devant toi, mais aelan. t'aurais aimé ne plus jamais la revoir de ta vie. tu lui hurles de s'en aller, tu la supplies de ne rien te faire. tu balances ton corps d'avant en arrière, comme un enfant qui se fait gronder par sa mère. au fond tu n'es que ça, une pauvre enfant persecutée. mais la personne reste. de ta voix peu féminine, abîmée par la vodka et tout cet alcool, tu lui dis que ça n'est pas ta faute, que tu ne dirais rien, que tant pis, c'est pas si grave, qu'il ne faut pas recommencer. tu es dans un délire total, et tes pupilles sont dilatées. la personne est toujours présente, alors tu relèves la tête, un peu plus calmement, et tu la voies sans percevoir son expression. tu lui dis que t'as bu, donc faut pas faire attention à ce que tu racontes. t'essuies tes larmes, et tu tentes de te relever, sans grand succès.
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Sujet: Re: peur du passé (aelan&noëline) Lun 28 Jan - 0:08
T'étais posé chez un pote. Un guet-apens que certains de tes amis t'ont fait après ton cours de danse au conservatoire, mais en fait tu t'ennuyais. Oui, sans ton binôme Gabriel, ça ne valait pas le coup de passer la soirée avec les autres élèves de ton groupe. Cependant, complètement bourré, l'un des mecs propose une escapade au jardin des tuileries. Tu le regardes, tu te demandes s’il est stupide. En effet, vu l'heure, vous ne pouvez pas avoir accès au jardin, mais il paraissait tellement sérieux que ça t'a donné envie de le suivre. Bien évidemment, tu chopes une bouteille de vodka rien que pour toi. T'en bois une gorgée avant d'affronter le grand froid, moins deux et des restes de flocon de neige. De la neige qui se transforme rapidement en eau, qui se transforme, elle en verglas. Très peu amoché par ce début de soirée, tu mets tes écouteurs dans les oreilles et enclenches la musique. Le dernier son de rihanna en duo avec son mec aux dents d'or, le petit con brown. Nobody's Business raisonnant, tu danses sur tout le chemin sans t'en rendre compte. Dans ton monde, tu ne sais même pas comment vous avez fini par entrer dans le jardin. Qu'importe. Tu retires les écouteurs de ton iPhone, mettant la musique en haut parleur. Tu improvises une petite fête. Une fête remplie de danseurs professionnels qui ont la danse dans le sang. Te retournant en imposant ton déhancher, tu remarques une personne du genre bien mal au point allongé sur un banc. Les autres autour de toi ont l'air aussi pitoyable que cette silhouette. D'humeur guillerette, tu te proposes à toi-même de lui venir en aide. C'est bien, tu peux être gentille dans ton genre. Plus tu avançais, plus l'image se faisait propre et plus cette pauvre petite hurlait. Flippante, limite si elle n'était pas possédée. Une blonde. Déjà un indice. Elle pleure, ne cesse de s'agiter, elle demande à ce qu'on la lâche. Tes pas se font tout naturellement plus rapide. Enfin à son niveau, son visage te dit quelque chose, sans trop en dire. Puis, elle court. Tout simplement. Non, en fait, elle te fuit, mais dans un sale état, sûrement ivre, elle ne va pas très loi, qu'elle tombe presque aussitôt. Tu n'as pas de mal à la rejoindre. L'envie de l'aider est très présente, mais face à ses cris incessants tu préfères éviter tout contact. Vaut mieux pour toi, elle te fait vraiment passer pour une méchante qui veut lui faire du mal. Promis, la prochaine fois tu resteras tranquille au lieu de faire ta gentille. Cependant, tu restes auprès d'elle, tu ne pars pas, t'en as pas envie, en plus elle est tellement dans un état second que tu as peur qu'elle puisse se faire du mal. Et tu as bien raison, alors que tu lui tends de nouveau ta main pour la relever, elle te repousse de nouveau. Ce léger frottement te rappelle une nuit. Ouais, c'est bon. Maintenant tu sais à qui tu as affaire. Noëline, coup d'un soir. Bien, toi qui voulais que le coup d'un soir reste dans le soir c'était raté. Encore une fois, elle agit comme une enfant qui pleure et qui fait un caprice parce qu'on refuse de lui acheter son paquet de kinder surprise. Sauf que pour Noëline ça va plus loin. Elle te supplie de ne pas l'approcher, de ne pas lui faire du mal, mais par-dessus tout de partir. Ce que tu refuses. Alors, tu la laisses dans son comportement, elle se calmera bien. Enfin, elle arrête tout ce bruit. Elle s'excuse auprès de ta personne. Pitoyable, elle tente de se relever. Elle n'y arrive pas. Et contre toutes ses protestations, tu l'approches et la soulève, du moins tu passes son bras derrière ta nuque. Elle se débat. Tu ne cèdes pas. Elle t'excède. « Arrêtes de hurler, j'ai mal aux oreilles, petite conne ! » Elle te fout en rogne avec son comportement. T'es pas obligé de supporter cette attitude de princesse, mais ça ne t'empêche pas de l'installer tranquillement sur un banc. Hurler sur elle l'a calmé. Tu as dorénavant toute son attention ce que tu préfères. « Tu sais c'était juste l'histoire d'une nuit. Pas la peine de te mettre dans tous ses états. » Tentes-tu d'engager pour la distraire. Tu souffles, de loin tu regardes tes amis qui tournent et tournent sous les balances de la musique que tu as laissée avec eux. « Je sais que je peux être mauvaise au lit, mais je pense pas que ce soit à ce point. » Ajoutes-tu pour détendre l'atmosphère. Tu t'installes à ses côtés, t'as pas envie de la regarder, elle est flippante. Mais la pleine lune est intéressante.
Sujet: Re: peur du passé (aelan&noëline) Sam 2 Fév - 19:00
elle reste. elle persiste. elle veut quoi au juste ? profiter de ce moment de faiblesse ? oui tu es naïve, oui tu es innocente, oui tu es peureuse. mais c'est la première fois que ça t'arrive. « Arrêtes de hurler, j'ai mal aux oreilles, petite conne ! » boum. l'image de ton père disparaît, retour à la normal. tu relèves tes yeux, comme si tu venais de passer un moment d'inconscience, comme si tu te réveillais, que tu sortais d'un mauvais rêve. c'est le cas. « Tu sais c'était juste l'histoire d'une nuit. Pas la peine de te mettre dans tous ses états. » se rend-elle compte à quel point elle ses phrases sont étroitement liées à ton passé ? sûrement pas. aelan januário, ou le monstre en personne. je m'en fous. je m'en fous je m'en fous je m'en fous. là n'est pas le problème. le problème c'est que tu me fais peur. le problème c'est que je ne veux plus de ça. le problème c'est que t'avais promis de plus recommencer mais que tu l'as refait. « Je sais que je peux être mauvaise au lit, mais je pense pas que ce soit à ce point. » oui mais non, non et non. tu lui dit que maman t'aidera, et que tu regretteras toute ta vie. elle te regarde d'un air bizarre. elle te prend peut-être pour une folle. tu trembles de peur, t'as des frissons rien qu'à la regarder. d'un coup, tu as froid. tu te prends la tête dans les mains et tu pleures. qu'est-ce qu'il ou elle va encore te faire ? n'était-il ou elle pas censé(e) rester à Montpellier ? ne l'ont-ils pas enfermé(e) ? pourquoi ? pourquoi est-ce qu'ils n'avaient rien fait ? pourquoi est-ce qu'elle restait là ?
quelques secondes passèrent, et tu te rendis vite compte que la jeune fille avait l'air inoffensive. elle ne semblait pas te vouloir du mal. cependant, tu restais méfiante. c'est pourtant bien la première fois que tu te méfiais. je suis désolée. pardon. ça ne se reproduira plus. la peur. tu sais ce que c'est la peur ? tu hoquètes. pour moi, la peur, c'est toi. j'ai peur de toi. toi et mon papa. mon vrai papa. tu me fais peur. vous me faites peur. ta voix est rauque, abîmée, chevrotante, et ponctuée de hoquets, comme une petite fille sans défense. tu lèves les yeux, tu as peur de la regarder en face. tu lèves les yeux et tu vois la lune. la pleine lune. il est si tard que ça ? tu grelottes mais qu'importe, elle est là, devant toi, ton cauchemar, ta pire des faiblesses. tu repenses en un millième de seconde à ta mère, à ton père, à ta première Rose, et au train que tu as dû prendre pour arriver ici. tu repenses à ton passé, ton passé si douloureux. peut-être n'aurais-tu jamais dû rester assise ici, mais c'était trop tard.