un grand jeté en tournant, un relevé sur pointe, une pirouette en dedans et tu finis en arabesque écart sur pointe. tu souris, t'es tellement contente d'avoir obtenu ce rôle : la fée dragée. danser te faisait du bien, comme d'habitude, mais ça fatiguait, comme d'habitude.
après son cours "répétition", tu te changes dans les vestiaires, salues tes partenaires et ne prend même pas la peine de défaire ton chignon. tu sors, et tu réfléchis à la suite de ton programme. il est 18h, t'as envie de te détendre, direction un café que tu apprécies : coffee "leroy". tu ne te dépêches pas, tu prends ton temps même, et tu entres toute à ton aise, avant de commander un cappucino. les jambes croisées, tu ne sens pas encore les courbatures venir, mais elles arriveront. tu souris au joli serveur qui t'apporte ta commande, et tu bois silencieusement. tu tournes la tête et aperçoit un visage plus ou moins connu. le 31, tu es allée questionner trop curieusement une jeune fille qui s'appelait Lisa-Rose. tu la rejoins discrètement, tu t'assois même devant elle, t'es sans gêne. t'as pris tes affaires et ton cappucino, pas bête la bête. salut, tu te souviens de moi ? évidemment non. c'est vrai qu'au 31, on était pas tous dans notre état... normal, hein ? qu'est-ce que tu bois ? mais dis-moi, t'es sûre hein, que tu... nan mais j'insinue rien, mais quand même. à moins que tu te souviennes pas ? je comprendrai hein. tu parles trop comme d'habitude, imbécile.

Après les cours, t'avais eu envie de faire un tour dans Paris avant de rejoindre la banlieue. Tu t'étais promenée dans le quartier de ton lycée avant d’atterrir sur les Champs Élysées. Mauvaise idée, cet endroit te faisait toujours autant râler. Boutiques de luxe, et tutti quanti. Autant dire que le trois quart des choses qui se trouvaient ici n'entraient pas dans ton budget. Au bout de quelques minutes à regarder les vitrines, les yeux brillants, l'envie de boire quelque chose se pointe. Tu délaissais sans trop de regret les Champs pour te retrouver dans un café que tu appréciais bien, le coffee leroy. Tu viens t'installer à une table libre et de préférence près d'une vitre. Avant de commander ta boisson préférée et de sortir le bouquin que tu dévores en ce moment : les Misérables. Tu commences à lire dans ton coin, en attendant que l'on vienne te rapporter ta commande. Tu ne fais pas gaffe aux allers et venues avant qu'une voix te sorte de ta solitude. salut, tu te souviens de moi ? évidemment non. c'est vrai qu'au 31, on était pas tous dans notre état... normal, hein ? qu'est-ce que tu bois ? mais dis-moi, t'es sûre hein, que tu... nan mais j'insinue rien, mais quand même. à moins que tu te souviennes pas ? je comprendrai hein. Tu relèves la tête vers cette voix et son visage te dit quelque chose. Le 31, le 31.. ah oui! Ça y est, tu remets. Instantanément tu rougis, te rappelant des circonstances de ta rencontre avec la jeune blonde. j'me souviens de toi, oui. Tu t'éclaircis la gorge, alors que ta commande arrive enfin. Tu remercies le serveur d'un sourire avant de te concentrer sur la jeune femme devant toi. ma boisson est là. Tu la montres du doigt avant de poursuivre. si, si, j'me souviens.. Nouveau éclaircissement de gorge, tu bois une gorgée de ta boisson avant de continuer. j'me souviens de tes.. insinuations quant à ma sexualité. Nouveau rougissement alors que tu te remémores la scène du 31. Cette fille t'avais prise pour une goudou, est-ce que t'avais la tête d'une lesbienne? Peut être, qui sait..

ma boisson est là merde, elle insinue quoi ? tu dois partir, t'aurais jamais dû l'accoster comme ça. c'que tu peux être impolie parfois, non mais sérieux, et en plus pour parler de ça. j'me souviens de tes... insinuations quant à ma sexualité. haha, la scène est limite ridicule. t'as été naïve sur le coup, mais faut dire qu'elle a tout d'une brouteuse. depuis quand t'as le don de voir les brouteuses ? t'en sais rien. faut dire aussi que... non mais voilà quoi. le mec avait pas totalement tord non ? t'as déjà eu des rapports avec une fille ? non, là, t'étais allée trop loin. tu peux pas dire, toi c'aurait pas été ton première rapport sexuel avec une fille. mais c'était fantine, donc différent. c'était plus une consolation solidaire. désolée pour ces questions carrément stupides... c'est bon ce que tu bois ? au fait, moi c'est Noëline, avec toutes ces questions, j'en oublie la politesse. de quelle politesse tu parles ? t'oses parler de politesse ? ben ma vieille, t'es culottée.

Cette fille dont tu ne connaissais absolument pas le nom venait de débarquer dans ton endroit préféré et avait fondu sur toi, comme une abeille sur une fleur. C'était limite une agression, haha. T'avais beau être bourré cette nuit là, tu te souvenais très bien de la scène. De ce qu'elle t'avait demandé. T'es encore choquée par ça, d'ailleurs. Est ce qu'il y avait écrit 'je suis une lesbienne sur ton front' et tu étais la seule à ne pas le voir ? Non parce que si c'était le cas, t'aimerai bien être au courant quoi. faut dire aussi que... non mais voilà quoi. le mec avait pas totalement tord non ? t'as déjà eu des rapports avec une fille ? Tu lèves un sourcil et poses ta tasse sur la table, devant toi. D'autant plus choquée parce qu'elle venait dire. Tu respires un coup avant de lui répondre : j'pense qu'on ne se connait pas assez -pour ne pas dire pas du tout, en fait.- pour que j'te parle avec autant d'aisance de si j'ai déjà eu des rapports avec une fille, ou non. T'avais perdu ta virginité seulement l'été dernier, et depuis, tu n'avais plus osé recoucher avec un mec. Donc, déjà que ça, ça t'étais impossible, alors, coucher avec une fille? Très peu pour toi. désolée pour ces questions carrément stupides... c'est bon ce que tu bois ? au fait, moi c'est Noëline, avec toutes ces questions, j'en oublie la politesse. Elle était quand même un peu bizarre cette fille, t'avais limite envie de rire là. oui, c'est ma boisson préférée. tu souris avant d'en prendre une nouvelle gorgée et poursuit : moi c'est Lisa-Rose moi j'crois que tu le sais déjà. et t'en fais pas, c'pas grave. t'hausses les épaules, elle t'avait juste choquée en fait. tu veux t'assoir peut être ?

des accostements pareils, t'avais l'habitude d'en faire. de toute façon, ça pouvait pas te pourrir plus ta réputation, t'avais déjà la réputation la plus pourrie du monde. et puis quoi, c'te meuf, elle pouvait être brouteuse s'il elle en avait envie après tout, non ? elle fait ce que qu'elle veut. toi, t'es une sorte de brouteuse en soi, mais voilà, personne t'en veux (sauf toi). tu veux t'assoir peut-être ? ça fait du bien à tes petites fesses, après deux heures de cours, c'est sûr, tu pouvais pas refuser. sa boisson, t'y as jamais goûté, mais ça te donne pas trop envie. ça a l'air ... trop nourrissant pour toi. oui parce que depuis la remarque de ta prof (regarde-moi ce ventre, t'as peur de rien ma pauvre. tu crois qu'ils vont dire quoi les spectateurs en voyant tes affreuses cuisses ? qu'elle avait dit, tu lui en veux pas), ben tu fais gaffe. tu sais bien que t'es pas super grosse, mais la danse, c'est ta passion, et si ton corps plaît pas à ta prof, ben change. bref, tout ça pour dire que t'es là, devant elle, à te creuser les méninges pour dire un truc pas trop indiscret, et sympa. ça fait longtemps que tu br... oups, t'as failli faire une bêtise. ça fait longtemps que t'habites ici ? aheum, touriste bonjour !

ton téléphone vibre, tu regardes : c'est rose. elle te demande de l'appeler. plus tard, pour une fois qu'elle a du temps. tu souris à Lisa-Rose, maintenant que tu connais son prénom, et tu l'écoutes. son visage te rappelles un truc, vaguement. elle te rappelle ta première Rose. ta première meilleure amie. elle avait les mêmes petits gestes qui traduisaient une gêne visible. elle était mimie au fond; tu penses que si t'étais vraiment brouteuse, ben ç'aurait été possible, aha. mais tu préfères pas, parce que bon, sérieux, tu la connais pas, et puis t'as pas l'habitude de te faire des brouteuses. fin, des presque-brouteuses.

Faudrait que tu racontes ça à Anaëlle, ça risquerait bien de la faire rire. Pour le moment, toi, ça te fait pas vraiment rigoler. En fait, tu sais pas trop comment réagir. Tu te demandes si t'as fais quelque chose qui aurait trahi cette fameuse tendance qu'elle pense que tu as. Tu te demandes si tu dois rire, pleurer, t'énerver, laisser pisser ou faire n'importe quoi d'autre. T'es juste choquée, en fait. Et gênée. Ce qui n'a pas l'air d'être le cas de cette fille. On est pas gênée, non, quand on pose ce genre de questions à une inconnue. Mais bref, soit. Elle te prends pour une lesbienne, clairement, qu'est ce que tu peux y faire ? Pas grand chose. Elle s'installe face à toi et tu lui lances un regard avant de reporter ton attention sur ta boisson. T'en bois une gorgée alors qu'elle reprends la parole. ça fait longtemps que tu br... T'attends la fin de sa phrase mais elle ne vient pas. Tu lèves un sourcil, attendant. Alors qu'elle reprends, changeant sûrement la fin. ça fait longtemps que t'habites ici ? Ah, vous en êtes donc à l'étape "nous faisons connaissances". Tu bois une nouvelle gorgée avant de lui répondre. je suis née à paris mais.. je ne vis pas en ville même. Non, vous aviez déménagé un peu avant la naissance des jumeaux, pour la banlieue. C'est plus.. calme, moins stressant et moins oppressant. Mais les trajets te pèsent, à la longue. Toi qui adores passer du temps sur Paris. et toi ? Tu replaces une mèche de cheveux derrière ton oreille, attendant sa réponse, avant d'ajouter. t'as quel âge au fait ? Elle te parait un peu plus vieille que toi, mais t'es pas bien sûr, alors autant lui demander.

et toi ? mon dieu, elle aurait jamais dû te poser c'te question. s'intéresser à toi, c'est mourir étouffée par tes mots. alors tu réponds, un big truc que tu dis souvent, c'est à dire, ta vie, un truc dont personne n'en a rien à foutre, du moment qu'on baise. évidemment, ici, c'était vraiment différent, elle voulait absolument pas baiser, for sure. juste apprendre à te connaître au delà de tes insinuations stupides. ben je suis là depuis mes 13 ans. en fait on m'a placée dans une famille d'accueil parce que j'avais des problèmes avec ma famille, ma vraie, donc bon, du coup, normal, j'en avais marre alors ils se sont dit "on va la mettre dans une autre famille, c'est plus sûr pour elle". ben ils avaient raison, parce que maintenant, je me sens bien chez les gainsbourg. fin nan, en fait, je suis plus tout à fait chez les gainsbourg, je suis chez moi. fin c'est pas comme ça que je voulais le dire. disons que bon, j'ai un appart' et j'habite avec ma "petite soeur", rose. tu la connais ? tiens, c'est drôle vous avez presque le même prénom. je lui dirais. elle fait des études d'histoire et géographie, si ça se trouve tu la connais ? fin ça dépend les études que tu fais. c'est sûr. tu me dis si je parle trop ? en général, je parle un max, parce qu'en fait j'ai un problème psychologique qui fait que pour qu'on ne s'intéresse pas beaucoup à moi, je parle un max, pour te lasser. tu comprends ? pardon. pardon parce que tu parles trop c'est ça ? putain, t'étais obligée de faire ça ? les gens s'en branlent de ta gueule, de toi et tes insinuations. tu comprends ça ? ben non, t'es tellement conne. parfois tu te demandes si t'es pas schyzo. peut-être. t'as quel âge au fait ? encore une autre question, ça a pas l'air de la déranger tant que ça le fait que tu parles tout le temps. moi ? j'ai 22 ans. en fait, j'en ai 21, mais mon anniversaire c'est le week-end de la semaine prochaine. je crois qu'il y a un festival le week-end prochain. ce serait cool que j'y aille. ou bien c'est un ballet. pft, me souviens plus. oui, je t'ai pas dit, je fais de la danse classique, mais genre voilà, c'est ma passion, depuis que je suis arrivée ici j'en fais. j'adore. toi je sais pas, je t'ai jamais vu à l'école. en parlant d'école, je crois que je vais arrêter les Beaux Arts, comme ça je fais juste la danse, et ça me casse pas les couilles. t'en penses quoi ? tu penses que je devrai ? enfin je sais pas, tu t'en fous peut-être. aha.

ben je suis là depuis mes 13 ans. en fait on m'a placée dans une famille d'accueil parce que j'avais des problèmes avec ma famille, ma vraie, donc bon, du coup, normal, j'en avais marre alors ils se sont dit "on va la mettre dans une autre famille, c'est plus sûr pour elle". ben ils avaient raison, parce que maintenant, je me sens bien chez les gainsbourg. fin nan, en fait, je suis plus tout à fait chez les gainsbourg, je suis chez moi. fin c'est pas comme ça que je voulais le dire. disons que bon, j'ai un appart' et j'habite avec ma "petite soeur", rose. tu la connais ? tiens, c'est drôle vous avez presque le même prénom. je lui dirais. elle fait des études d'histoire et géographie, si ça se trouve tu la connais ? fin ça dépend les études que tu fais. c'est sûr. tu me dis si je parle trop ? en général, je parle un max, parce qu'en fait j'ai un problème psychologique qui fait que pour qu'on ne s'intéresse pas beaucoup à moi, je parle un max, pour te lasser. tu comprends ? pardon. wow, wow, wow. tu t'attends pas à ce qu'elle te ponde limite une thèse alors que tu lui retournes simplement la question. t'écoutes attentivement tout ce qu'elle te dit. parce que t'as demandé, donc maintenant, t'assumes. t'assumes, tu dis rien et tu l'écoutes. ça fait beaucoup d'infos pour une simple question mais pourquoi pas. peut être qu'elle cherche vraiment à lasser les gens en les assommant avec ses flots de paroles. toi, ça t’assommes pas. tu la connais peut être pas, mais t'es curieuse. alors tu l'écoutes juste. alors qu'elle finit son premier monologue, tu termines ta boisson et réfléchis à tout ce qu'elle vient de te dire, avant de lui répondre. owh, je vois. oui, je comprends bien mais tu vas avoir du mal à me lasser, j'suis du genre très curieuse. haha. mais pour en revenir à tout ce que tu viens de me dire, c'est bien que tu sois indépendante. j'aimerai bien l'être mais j'ai encore beaucoup de temps devant moi. mais non, je ne connais pas ta petite soeur rose. de toute façon, elle doit être plus vieille que moi. parce que j'suis encore au lycée, enfin bref. tu lui souris avant de demander un nouveau serveur, pendant qu'elle reprends. répondant à ta deuxième question. moi ? j'ai 22 ans. en fait, j'en ai 21, mais mon anniversaire c'est le week-end de la semaine prochaine. je crois qu'il y a un festival le week-end prochain. ce serait cool que j'y aille. ou bien c'est un ballet. pft, me souviens plus. oui, je t'ai pas dit, je fais de la danse classique, mais genre voilà, c'est ma passion, depuis que je suis arrivée ici j'en fais. j'adore. toi je sais pas, je t'ai jamais vu à l'école. en parlant d'école, je crois que je vais arrêter les Beaux Arts, comme ça je fais juste la danse, et ça me casse pas les couilles. t'en penses quoi ? tu penses que je devrai ? enfin je sais pas, tu t'en fous peut-être. aha. malgré toi, t'éclates de rire à tout ce qu'elle vient de te dire. c'est malgré toi, parce que cette situation est quand même un peu bizarre. t'as beau être curieuse, mais tu l'a connais pas et elle te déballe beaucoup de choses, alors tu ris. t'étouffes ton rire entre tes mains, avant de souffler doucement. désolée, c'est pas contre toi.. vraiment hein. c'est juste, ça fait vraiment beaucoup d'infos là et j'ai du mal d’habitude, à me lier avec des gens. pour beaucoup de raisons, même si j'suis curieuse. donc, ça fait beaucoup. tu te mordilles la lèvre inférieure alors que le serveur vient enfin de s'amener. tu commandes la même chose que tu viens de boire et te tournes vers noëline. tu veux quelque chose ? t'attends qu'elle commande ou pas. et que le serveur parte pour enfin répondre à son second monologue. pourquoi pas ! faut sortir pour son anniversaire, festival ou ballet. si t'as envie de sortir, bah sors. enfin, c'est moi qui dit ça. mais bref, sors ! ah non, moi je fais pas de danse classique. j'sais même pas danser, haha, pour tout te dire. après je sais pas pour le choix que t'as à faire, faut faire la chose qui te semble le mieux pour toi, enfin.. je pense, j'imagine que c'est ce qu'il y a faire.

en fait, elle est au lycée. alors tu connais sans doute léandre ou maël ? deux jumeaux. fin surtout maël, il fait que des imbécilités au lycée. genre tagg, des trucs comme ça. fin je sais pas, je dis ça, je dis rien. il est roux. puis tu souris, tu bois un peu. et tu la vois rire. putain, rire. rire comme personne n'a jamais été capable de rire. ça te fous un truc au coeur, mais elle s'excuse. tu sais pas si c'est suffisant, mais ça te fait quand même du bien de savoir qu'elle se fout pas autant de ta gueule. enfin, pas autant. façon de parler. mais c'était une gentille fille, parce qu'elle te remballais pas quand tu parles. au contraire. non, t'as même l'impression que malgré le fait qu'elle ait l'air d'une brouteuse, elle est sympa. un serveur débarque, tellement t'as parlé t'oublier pourquoi, shit. elle te demande si tu veux recommander un truc. tu réponds non, t'as plus très soif, ni faim, de toute façon, t'as jamais faim, tu manges jamais. oups, ça, par contre, t'aurais pas dû le dire. parce que t'aimes pas parler de ça à des inconnus. ça te gêne. en général, les problèmes physiques, tu les gardes pour toi. t'as envie de pleurer, tu penses à ton père, ton vrai père, et tes larmes elles viennent. tu fais mine de chercher un truc dans ton sac et tu te mouches en essuyant clairement tes larmes. tu te caches derrière ce mouchoir, et tu t'essuies les yeux. elle remarquera rien. pleurnicharde. j'sais même pas danser [...]faut faire la chose qui est le mieux pour toi tu vas, une fois encore, lui répondre un roman apparemment pas si assommant que ça. je sais pas. les beaux arts, c'est bien, mais c'est chiant. et puis, j'arrive pas à me faire des amis là bas. et puis, ça m'intéresse plus trop. la danse c'est bien, c'est super même, mais ça m'abîme. il faut que je pense à faire de vraies études, sinon je serais dans la merde. genre la merde où tu te noies, tu t'enfonces doucement, et t'essaies de t'en sortir quand tu souffles ta 30ème bougie. ouais, cette merde-là. et tu parles, tu parles, tu parles, sans t'arrêter. première fois que tu veux autant parler, pas par nécessité de disparaître, simplement parce que t'aimes bien que pour une fois, quelqu'un t'écoutes sincèrement, sans déconner, sans se foutre de ta gueule. si, si, t'apprécies. même si t'as des larmes t'apprécies. Lisa-Rose, malgré son pseudo-statut de brouteuse, elle a l'air vach' sympa, et si c'est une brouteuse qui t'écouteras le plus, tant pis, elle est super. puis tu replaces ta mèche, tu essuies tes dernières larmes et tu t'excuses de parler autant.

alors tu connais sans doute léandre ou maël ? deux jumeaux. fin surtout maël, il fait que des imbécilités au lycée. genre tagg, des trucs comme ça. fin je sais pas, je dis ça, je dis rien. il est roux. tu connais pas vraiment de monde, t'es dans ta bulle. inatégnable ou presque. personne ou presque ne cherche vraiment à te connaître et ça te va très bien comme ça. parce que t'as pas associable mais t'as vraiment du mal à te lier avec les gens. du coup, t'as très peu d'amis. mais t'es très bien avec ça. je.. j'ai pas beaucoup d'amis tu sais. je suis pas le genre de fille populaire, qui connait tout le monde et qu'on connait. tu souris légèrement avant de poursuivre. j'les ai peut être croisés mais non, j'les connais pas. elle continue de parler et tu finis par rire. pas pour se foutre de sa gueule, parce que non c'est décidément pas ton genre. non, plutôt parce que la situation est vraiment bizarre et que c'est le genre de truc qui t'arrive. tu ris dans les situations bizarre. et tu ris pendant les enterrements. ouais, ça c'est tout toi lisa-rose. tu t'excuses de rire alors qu'elle te déballe plein de choses personnelles. parce que tu veux pas la vexer. ouais, tu détestes faire du mal aux gens. même quand tu les connais pas vraiment, pas tant que ça. t'as appelé le serveur qui arrive bien vite et tu commandes une nouvelle fois ta boisson préférée. noëline ne prends rien, tu t'en offusques pas, elle fait ce qu'elle veut. elle cherche un truc dans son sac et tu te perds dans tes pensées, contemplant les gens autour de vous. tu remarques même pas les larmes qu'elle tente de te cacher. je sais pas. les beaux arts, c'est bien, mais c'est chiant. et puis, j'arrive pas à me faire des amis là bas. et puis, ça m'intéresse plus trop. la danse c'est bien, c'est super même, mais ça m'abîme. il faut que je pense à faire de vraies études, sinon je serais dans la merde. genre la merde où tu te noies, tu t'enfonces doucement, et t'essaies de t'en sortir quand tu souffles ta 30ème bougie. ouais, cette merde-là. finalement, tu te concentres à nouveau sur elle. et tu vois bien que son visage à changé. quelque chose à changer, tu l'a fixe légèrement. cherchant à savoir ce qu'il pouvait avoir changé en l'espace de quelques minutes. ses yeux, ils ne sont plus pareils. mais tu ne dis rien, tu ne veux pas la gêner. ça va, t'es jeune encore. t'as toute ta vie devant toi pour décider ce que tu veux vraiment en faire. et si les beaux arts ne t'intéressent plus.. bah c'est pas grave. il y a d'autre chose. suffit juste de trouver ce qu'il peut te plaire. tu lui souris doucement et ta nouvelle boisson arrive. t'en bois quelques gorgées avant de la regarder et de lui demander. dis, j'ai vraiment l'air d'une lesbienne ? parce que.. j'y pense depuis et franchement, j'vois pas du tout ce qu'il te fait croire que j'en suis une. voilà, c'est demandé. franchement, ça te travailles, tu veux savoir.

ça va, t'es jeune encore. t'as toute ta vie devant toi pour décider ce que tu veux vraiment en faire. et si les beaux arts ne t'intéressent plus.. bah c'est pas grave. il y a d'autre chose. suffit juste de trouver ce qu'il peut te plaire. cette fille était plus jeune que toi, et ça va, t'es jeune. t'as toute ta vie devant toi. t'as toute ta vie de traînée, baisée, naïve et conne devant toi elle voulait dire plutôt. elle n'a pas semblé remarquer tes larmes couler, ça valait mieux pour toi, t'aimes pas qu'on s'intéresse à toi, mais t'aimes bien t'intéresser aux autres. tu la regardes boire, tu la trouve fascinante, tu comprends pas pourquoi elle se fait pas d'amis au lycée, elle a l'air d'être super. tu manques pas de le lui dire, dès qu'un truc te passe par la tête, ben tu le dis, idiote que tu es. puis finalement, vous en revenez au sujet principal, ça t'enchante qu'elle s'y intéresse, qu'elle ait des doutes, qu'elle soit consciente. dis, j'ai vraiment l'air d'une lesbienne ? parce que.. j'y pense depuis et franchement, j'vois pas du tout ce qu'il te fait croire que j'en suis une. non mais, en fait, je t'explique. au 31, y a un mec qui m'a dit ça. et je sais pas, quand je t'ai vu, wahhhhh, c'était chelou, on aurait dit que tu me regardais du genre... i want you, aha, mais c'est peut-être qu'une impression. mais en même temps, ta démarche au 31, c'était bizarre aussi. t'inventes des prétextes, au fond, t'aimerai bien qu'elle soit bisexuelle (aha), non mais plus sérieusement, t'aimerais bien l'aider, parce que si quelqu'un a dit ça, c'est qu'il lui cherchait un truc. c'est pas très sympa tout ça, alors tu lui expliques que ce comportement t'as choqué, alors tu voulais savoir aussi si au lycée, t'avais pas une réputation de brouteuse, parce qu'au lycée, les gens balancent, t'en es témoin. toi, ils te disaient "sale pute, tu couches avec tout le monde, même ton pèèèèèèèère." ou bien "ta gueule sérieux, arrête de parler, tu pues de la gueule" ou alors "t'es pas sortie avec le prof d'espagnol par hasard ? nan mais à c'qui paraît, tu t'es tapé son fils". à cet âge là, les gens sont cruels, et ils te font manger jusqu'à te tirer des larmes. mais t'as été forte, parler ça t'a aidé, alors tu veux que lisa-rose parle, t'es sûre que ça va l'aider. ça aide beaucoup de gens de parler. tu la regardes, et tu regardes son verre, de la fumée s'en échappe, finalement, ça te donne envie tu commandes un p'tit truc.

c'est vrai, t'as pas tant d'amis que ça. mais ça te va bien, t'es ok avec ça. tu préfères être peu entourée et bien. que trop entourée et mal. t'as ana. ana, ta meilleure amie. et t'as napoléon. napoléon. un sourire s'affiche sur tes lèvres alors que tu penses à lui. c'est automatique. c'est comme ça à chaque fois que tu penses à lui, à vous. mais tu t'arrêtes pas sur ça et écoutes noëline te dire qu'elle comprends pas, qu'elle semble super. tu souris juste, ne répondant pas. parce que t'as pas très envie de te justifier sur ça. alors tu souris, attrapant ta boisson. et te contentant de n'en boire quelque gorgées. et enfin, tu reviens sur le sujet qui vous a fait vous rencontrer. parce que ça te travailles et que t'aimerai comprendre. t'es comme ça, t'as envie de comprendre. c'est plus fort que toi. encore plus quand ça te touches. alors tu lui demandes, pour savoir. non mais, en fait, je t'explique. au 31, y a un mec qui m'a dit ça. et je sais pas, quand je t'ai vu, wahhhhh, c'était chelou, on aurait dit que tu me regardais du genre... i want you, aha, mais c'est peut-être qu'une impression. mais en même temps, ta démarche au 31, c'était bizarre aussi. tu fronces les sourcils, c'est bizarre cette histoire. qui aurait pu lui raconter ça. parce que t'es définitivement pas lesbienne mais apparemment quelqu'un semble le croire. elle aussi, d'ailleurs. t'écoutes ce qu'elle te dit ensuite mais.. ouais, non, tu penses pas que ça soit ça. haha, ça devrait être l'alcool pour le 31. franchement.. j'tiens tellement pas l'alcool, je devrai pas boire. tu ris légèrement, avant de poursuivre. je vois pas qui pourrait me faire ça.. j'veux dire, j'suis limite invisible. j'suis dans mon coin, j'vis ma vie. j'suis limite dans ma bulle, presque personne ne me connait vraiment. et c'est très bien comme ça. tu t'arrêtes pour boire une gorgée et poursuis. non vraiment, je sais pas. c'est vrai que le lycée c'est horrible et tout ça. mais pour moi, ça peut aller. j'ai pas d'emmerdes, personne me fait chier. donc bon.

invisible. personne pour la faire chier. chanceuse, va. le lycée, c'est horrible pour elle ? seigneur, qu'elle est exactement la définition du mot horrible ? moi, le lycée, c'était plus qu'horrible. les gens se foutaient bien de ma gueule. ils disaient des horreurs sur moi. quelques fois c'était vrai. d'autrefois, c'était faux. mais tu vois, je suis toujours vivante ! bon, c'est vrai, quelques ampoules aux pieds, quelques douleurs au dos, mais c'est pas pour la même raison. tu souris. tu regardes ta montre. tu vas bientôt devoir y aller, il se fait tard, et tu dois être rentrée avant Rose, elle a pas ses clés. dis-moi, tu as des frères et soeurs ? moi j'ai donc deux frères, je te l'ai dit. et puis j'ai aussi une petite soeur. oui, c'est moi la plus grande, aha. mais justement, ma soeur m'attend à l'appartement. faut que pense à y aller. mais en tout cas, ce fut un plaisir de te parler, je t'assure. tu penseras à vérifier si tu n'aimes pas que les garçons hein ? tu souris. tu la regardes une dernière fois, tu tournes la tête, enfile ta veste, et oublie une dernière chose. dis-moi... hm... j'aimerai bien te revoir, c'est possible ? coquine, va. aimer les filles, ça te réussit pas. vraiment pas. en même temps, c'est vraiment dommage que cette Lisa-Rose n'éprouve rien pour les filles, soit-disant. toi tu éprouves un semblant de sentiments pour Fantine. mais c'est différent, c'est presque ta meilleure amie, tu passes le plus clair de ton temps avec elle, et vous avez couché un bon nombre de fois ensemble. ça paraît "narmol".

ce que t'as hâte de quitter le lycée et de passer à autre chose. franchement, t'adores ce que tu fais. t'adores le fait de pouvoir voir ana et napoléon tout les jours. mais le lycée, ça craint ouais. tu te sens pas vraiment sur la même longueur d'ondes que tout les autres et t'as envie d'autre chose. de plus. alors t'as juste de quoi prendre ton mal en patience et attendre que ça se termine. dans ton coin comme tu sais si bien le faire. moi, le lycée, c'était plus qu'horrible. les gens se foutaient bien de ma gueule. ils disaient des horreurs sur moi. quelques fois c'était vrai. d'autrefois, c'était faux. mais tu vois, je suis toujours vivante ! bon, c'est vrai, quelques ampoules aux pieds, quelques douleurs au dos, mais c'est pas pour la même raison. tu ris à sa dernière phrase, qui est sans doute une petite blague pour faire passer la pilule. pour donner moins d'importance aux propos précédents. au fond, qu'est ce que t'en sais. t'es psy peut être ? tu bois un peu de ta boisson avant de répondre. alors tu dois être bien contente d'être plus au lycée. c'est tout ce que tu te contentes de dire. dis-moi, tu as des frères et soeurs ? moi j'ai donc deux frères, je te l'ai dit. et puis j'ai aussi une petite soeur. oui, c'est moi la plus grande, aha. mais justement, ma soeur m'attend à l'appartement. faut que pense à y aller. mais en tout cas, ce fut un plaisir de te parler, je t'assure. tu penseras à vérifier si tu n'aimes pas que les garçons hein ? tu ris encore et tu réponds de suite, avant qu'elle ne commence à enfiler sa veste pour partir. j'ai deux frères et deux soeurs, donc je comprends tout à fait. je devrai être rentrée depuis un petit moment déjà, mais on ne va pas me tenir rigueur d'avoir discuté dans un café. donc ce fut un plaisir aussi, je vérifierai si ça te tient à coeur que ça mais j'crois que c'est plutôt clair pour moi. tu lui souris en terminant ta boisson et te levant pour aussi enfiler ta veste. parce que c'est vrai qu'il se fait tard et que tu devrai rentrer. t'oublies toujours que la banlieue c'est peut être collé à paris, mais c'est quand même un sacré trajet en rer. dis-moi... hm... j'aimerai bien te revoir, c'est possible ? t'attrapes ton sac et le balance sur ton épaule, avant de lui lancer un énième sourire et de lui répondre. bien sûr, c'était cool alors j'vois pas pourquoi on remettrait pas ça. c'est vrai, c'était cool. au fond t'espères juste pas que c'est pas genre une proposition de rdv ou quelque chose dans le genre, que t'aurai pas capté. j'te laisse mon numéro. t'attrapes un bout de papier et un stylo pour noter ton numéro avant de lui tendre. hésites pas à m'appeller si l'envie te prends d'aller boire un café ou autre chose. à un de ces jours, noëline. tu lui souris une dernière fois avant de quitter le café, pour enfin rentrer chez toi.