❝ Birth is the mirror of death❞
Naissance et premières années de vie vu par le père de Katelyn
« Comment va la plus belle des épouses? » Je souris enlaçant Olina. Quinze ans que je partageais ma vie avec cette magnifique femme. Je sentis un coup venir de son ventre. Ma fille ou devrais-je dire ma seconde fille?
« Très bien et apparemment ta fille est ravie d’entendre ta voix. » Je sentis ses lèvres se déposer le long de mon coup ce qui me fit sourire. J’étais heureux et comme chaque soir où je rentrais le dîner était prêt, j’étais loin d’être l’un de ces hommes traitants sa femme comme une bonne à tout faire. Olina était une femme forte et je l’ai tout de suite deviné au lycée. Je sentais mes monstres se précipiter sur moi. Chacun leurs tours je les fis tourner au-dessus de ma tête en rigolant. Je les laissais se mettre à table regardant ma femme qui souriait, ce soir-là j’étais d’humeur galante, je n’étais pas un homme parfait sous toutes les coutures, j’étais un simple être humain qui répondait à toutes les attentes de ma femme.
« Que se passe-t-il chérie? » Je me précipitais vers le corps de ma femme qui était étendu au sol.
« Je pense que Skye veut sortir et participer à notre vie de famille. » Je devrais être heureux à l’instant où elle me dit que ma fille voulait nous rejoindre, pourtant, je ne l’étais pas pourquoi était elle si mal au point de se retrouver au sol? Je n’en savais pertinemment rien alors je la laissai quelques secondes le temps de prévenir les neuf cent onze. Je regardai mes deux autres enfants : Nevada qui du haut de ses cinq ans avait l’air effrayé tandis que Kendall lui se tenait aux côtés de la petite pour la rassurer. Mon fils était fort comme sa maman du haut de ses sept ans.
« Arrête d’en vouloir à cet enfant. » Je regardai ma mère baissant la tête. Je ne pouvais pas faire autrement Skye-Leslie devenait avec le temps le portrait de sa mère, elle n’avait que cinq ans et je n’arrivais pas à m’y faire. Ces dernières années avaient été difficiles à vivre pour moi, je n’avais plus ma femme et j’étais passé pour un monstre aux yeux de mes deux autres enfants en rentrant à la maison sans leur mère et sans leurs sœurs. Je ne pouvais pas prendre skye avec moi, je ne pouvais pas élever un enfant seul, j’étais nul quand les enfants n’avaient pas plus de deux ans, mais je ne pouvais pas dire cela à ma mère.
« Je sais c’est son anniversaire, mais aussi celui de la mort de ma femme, je peux pas et je pense pas y arriver. » Je voyais le désarroi dans les yeux de ma mère s’installer. Je ne pouvais pas mentir, mon cœur était bien trop lourd, je voyais Skye et mon cœur se serrait de douleur. Olina avait été la seule et l’unique parvenir à vivre sans elle n’était pas dans mes projets.
« Papa c’est l’anniversaire de Skye et on vous attend pour ouvrir les cadeaux et manger du gâteau. » Je regardai Nevada sourire aux lèvres ce dernier était faux, mais ma fille n’allait pas s’en apercevoir. Je la laissais repartir regardant ma mère.
« Je n’y parviendrai pas, comment fais-tu pour être aussi proche d’elle? » Je la voyais se lever en secouant la tête.
« C’est ma petite fille et ta fille,Skye-Leslie n’y est pour rien dans la mort d’Olina. Tu me fais de la peine mon fils, tu étais prêt à la laisser à l’hôpital et à l’abandonner qu’aurait pensé ta femme? » Je la voyais s’éloigner prenant mes enfants dans ses bras et Skye. Je ne pouvais pas la considérer comme ma fille, ma vie était parfaite avant son arrivée.
❝ Chilhood is full of disappointment. ❞
« Tu fais quoi Skye? » Je relevais la tête sur mon frère en souriant. J’étais là stoïque sur cet escalier à regarder mon père se détruire. J’esquissai un sourire essayant de ne pas me trahir par mon regard, il me connaissait parfaitement, Kendall était un soutien moral depuis que j’étais née tout comme ma sœur. Nous étions une famille sans mère et sans père. Je connaissais la vie de ma famille avant mon arrivée par les films et les photos faites à cette époque-là. J’avais tout détruit sans le vouloir, on avait beau me dire que je n’y étais pour rien, je n’y croyais pas, le regard de mon père me disait chaque jour le contraire.
« J’imaginai ma vie future. » Je le sentis me prendre dans ses bras m’embrassant sur le front avant de passer sa main le long de mon échine avant de me garder contre lui.
« Tu deviendras quoi plus tard? » . J’imposais un large sourire en le regardant droit dans les yeux. J’étais convaincante apparemment, car son sourire qui illuminée assez souvent son visage apparut.
« Si je te dis Audrey Hepburn? » Je le regardai voyant son expression changer du tout au tout, il resta un moment à réfléchir avec de me répondre.
« Actrice ? Je pense que tu es la plus intelligente de nous trois et tu veux devenir actrice? » . Un rêve d’enfant, j’avais envie de devenir cette femme forte et appréciée par son talent, je fixai mon frère. Je n’avais que dix ans et le seul moyen de m’échapper de mon quotidien était de rêver et de tout faire pour réaliser ces derniers. Je participai à la pièce de théâtre à l’école, j’avais eu obtenu le rôle de blanche neige.
« Intelligente ? Je sais je suis maligne comme notre mère. » Je n’aimais pas qu’on me dise que j’étais intelligente, on disait cela de ma mère pendant son enfance et je savais que l’on me compare à cette dernière poussait un peu plus mon père à s’éloigner de moi et par la même occasion de mon frère et de ma sœur.
« Kendall va à la boutique me chercher des bières. » Sans discuter mon frère se leva, notre quotidien était ainsi à présent. Lui était installé tranquillement sur son canapé à siroter toutes sortes d’alcool, pendant que Nevada et Kendall s’occupaient de la maison avec l’aide ma grand-mère, moi je m’occupais de mettre la table et de faire les choses que je pouvais faire à mon âge. Mon père avait fini par tout perdre sa femme et son boulot, je voyais bien qu’il perdait mon frère et ma sœur.
Je me promenai dans la rue avec ma meilleur amie Louana . Ces moments partagés avec elle était sans doute les meilleurs qui m’avaient été donné de vivre. On marchait dans les rues de Perth en s’imaginant être des personnes différente qu’on était.
« Je veux une glace. » Je pensais qu'en Lou' m’a sorti cela sans prévenir. Je souris la regardant puis scrutant les alentours.
« Tu as une trop bonne idée. » Je rentrais chez le glacier payant ma glace avec le peu d’argent qui me restait de celui que j’avais eu pour manger à midi. Je regardai l’heure en mangeant ma glace tout en commençant à me rendre au collège.
« Il est l’heure d’aller à la réunion des parents-professeurs » Je souris regardant Lou'. «
Je suis sûre que ma mère ne sera pas là de toute façon. » Nous arrivions rapidement au collège où je vis ma grand-mère. Je me jetais dans ses bras en souriant avant que l’on ne convoque cette dernière pour rencontrer mes professeurs. J’étais installée à ses côtés à regarder toutes les personnes qui était devant moi, je n’écoutais pas tout ce qu’ils disaient sachant déjà ce qui allait se dire : mademoiselle Wild est une grande bavarde, cependant cela ne gênait pas plus les professeurs ayant la meilleure moyenne en cours. Je n’avais pas besoin de faire grand-chose pour réussir puis les études ne m’intéressaient pas, je voulais devenir actrice et je voulais y arriver. Je ne pouvais pas continuer les études même si je le désirais, mon frère aurait voulu tout comme ma sœur le voudrait, mais les moyens manquaient.
Blottis dans un recoin de ma chambre, silencieuse et laissant encore mes larmes couler le long de mes joues. Je tenais fortement mon nounours qui se trouvait être mon doudou d’enfant. Je n’avais pas envie de sortir de ma chambre, cela faisait une semaine que j’en étais pas sorti. J’avais perdu tellement de choses au début de cette semaine que je ne savais comme faire pour m’en remettre. Ma grand-mère venait de mourir de vieillesse. Je ne m’étais pas préparée à la perdre, elle était celle qui me soutenait et me comprenais. Je repensais à tous nos moments ensemble lorsqu’on frappa à la porte de ma chambre, je tournai la tête vers ma porte qui grinça en s’ouvrant. Mon regard se posa sur ma sœur.
« Skye. Il faut que tu manges ça fait une semaine. » Sans un mot je détournai ma tête sur la photo qui était sur mon bureau : ma grand-mère, Kendall, Nevada et moi. Je souriais péniblement en voyant cette photo, mon cœur se serrait en repensant à elle, je ne savais pas comment affronter la vie à présent sans elle.
❝ Adolescence is a cactus. ❞
J’étais assise face à mon père le regardant descendre sa bouteille de whisky du jour. Il était devenu un déchet avec le temps et je n’arrivais pas à lui en vouloir comme pouvait le faire Kendall et Nevada. Sa vie avait changé avec mon arrivée, j’espérais toujours un geste de sa part. Personne en dehors de nos proches ne pourrait dire que lui et moi somme un père et sa fille, nos relations n’étaient pas plus chaleureuses que des personnes se croisant sur un quai de gare. Deux inconnus. Il ne pouvait pas me manquer vu le peu de mots que nous avions échangés depuis ma naissance, j’étais inexistante pour lui, j’avais mal, mais pour le bien de tous je prétendais le contraire. Ma vie était parfaite pourquoi quelqu’un en douterait? Je ne pouvais pas m’empêcher de fixer cet homme qui était devenu avec les années une tout autre personne que ce soit physique ou moralement. Il ne parlait plus à ses enfants, moi j’en avais l’habitude, mais pour les deux autres c’était une tout autre histoire. La maison aussi ne ressemblait plus à grand-chose, nous faisions de notre mieux pour que l’extérieur paraisse totalement normal, mais l’intérieur, personne n’arrivait à gérer avec les humeurs de notre père.
« Sultan. Je n'ai pas envie de courir. Je maudis ces chiens. » J’étais déjà debout à cinq heures du matin. Je distribuai le journal tout en promenant les chiens du quartier. J’étais fatiguée, je déclinais tout offre pour sortir même de Neel. Je n'avais pas d’autre choix, j’avais tant vu ma sœur et mon frère se battre pour survivre qu’à présent c’était aussi à mon tour d’y mettre du mien et à ramener de l’argent à la maison. L’argent qu’on gagnait terminé dans l’une de nos cachettes pour pas que notre père se serve pour boire un coup. Je rattrapai enfin ce maudit chien que j’attachai pendant que lui me donnait un coup de langue.
« Je vois Wild préfère les chiens aux humains, je prends note jolie brune. » Je me retournai sentant mon cœur se mettre à battre, je me pinçais la lèvre en souriant c’était plus fort que moi quand il était dans les parages. Neel.
« Du coup tu comptes te faire pousser des babines pour que je m’occupe de toi . » Répondais-je en souriant. Je continuais de marcher accompagné de Neel ce dernier glissa sa main dans la mienne, j’eus un léger sourire ce qui me fit baisser la tête.
« Si je te plais plus en ressemblant à l’un d'entre eux, pourquoi pas? » Je me mis à rigoler lorsqu’il me montra les chiens en finissant de parler. Neel et moi ramenons les chiens chez eux, puis je laissai le jeune homme devant chez lui, malgré son envie de me ramener. Je n’avais pas envie qu’il vienne avec moi et j’avais totalement raison. J’étais chez moi déposant l’argent dans l’une des cachettes quand Nevada m’interpella.
« C’est toi qui as pris l’argent Skye? » Je me précipitais rapidement jusqu’à elle soufflant. Il avait encore été se servir et avait trouvé notre cachette. On se tuait à la tâche pour qu’on puisse manger tandis que lui allait tout gaspiller pour boire.
« Non, mais je sais c’est qui et comme d’habitude il a trouvé notre cachette. » Je regardai ma sœur qui se laissa tomber au sol. Je l’aidai à se relever.
« Que se passe-t-il Nevada? » Je la regardai dans les yeux tout en essayant de comprendre ce qui arrivait à ma sœur.
Je dormais paisiblement quand retentit la sonnette. Je me levai avec rapidité pour ouvrir la porte. Derrière cette dernière se tenait la police. Je restai là devant eux me demandant ce qui se passait. Mon père? Non, c’était impossible, il était couché dans le canapé. Je ne sais pas pourquoi, mais en voyant les visages si désolés des deux policiers, je compris que ma vie allait tout simplement changer.
« C’est ton frère Skye! » Je regardai Bob que je connaissais depuis maintenant beaucoup d’années, je voulais qu’il m’explique ce qui se passait, mais il laisse un lourd silence s’imposer. Ma sœur arriva quelques minutes après l’arrivaient des policiers. Elle avait de plus en plus de mal à marcher avec son ventre. Elle était enceinte de jumeaux depuis six mois.
« Il est mort … » Je restai stoïque face au dire de l’agent de police. Mon frère mort ? Ce n’était pas possible, il était au travail avec l’idée de voir Louana avec qui il vivait une petite aventure depuis peu. Ma sœur s’accroupit au sol tenant toujours ma main, que se passait-il, ça ne pouvait pas être exacte.
« Il s’est disputé avec Neel Caldin. » Là, je tombais de haut, que se passait-il avec mon frère et mon petit ami? Je sentais une boule se former dans mon ventre, cette dernière me torturait de douleur tandis que je sentais les ongles de ma sœur se planter dans ma main. Je ne sais pas quelle souffrance plus douloureuse à cet instant précis, mais j’avais du mal à respirer, ma cage thoracique ne fonctionnait pas comme d’habitude. Je perdais tout ce que j’avais eu jusqu’à présent et je sentais que j’allais avoir du mal à me relever de cette histoire.
❝ A future that shapes, a future that wants. ❞
« Je vais lui faire la peau. » Je m’écriais pour que tout le monde m’entende. Il me tapait sur les nerfs celui-là. Je n'avais pas dormi de la nuit vu que les jumeaux de ma sœur étaient malades cette nuit. Je pensais pas me relever de toutes les épreuves que ce cher destin avait mises sur ma route, après tout je n’étais pas du style à croire au destin, peut-être avais-je tord.
« Je ne vous paye pas à rien faire. » Je souriais avec une seule envie celle de l’étriper. Je soufflai, je sais que s'il n’y avait pas les jumeaux, ma sœur et Louana jamais je n’aurai répondu à cet homme. Il avait beau être mon patron, il n’était pas mieux que moi. La preuve il ne savait pas tenir une caisse sans faire une seule faute dans ses comptes.
« Tiens » Je souriais à Ana avant de prendre le verre qu’elle me tendait. La bonne chose dans les faits de travailler dans ce bar était sans doute le faits de pouvoir interdire à mon père de boire encore. Je savais qu’il trouvait son alcool ailleurs depuis que je travaillais ici.
...
« Comment ça va ? » Je souriais regardant l’homme qui s’était installé face à moi. Je lui servais un whisky lui faisant un signe de la tête accompagné d’un clin d’œil. Je le draguai? Pas du tout. Je m’éclipsai de derrière le bar pour rejoindre les toilettes quelques secondes plus tard l’homme me suivit.
« Il n’y a rien ici, il est clin depuis se sortit de prison, on obtiendra rien sur lui. » Je le regardai en souriant tout en me méfiant des personnes pouvant entrer d’un instant à l’autre dans ces toilettes.
« D’accord. Skye pense à la proposition que tu as eue hier, rejoins le crime de Paris, je sais c’est un changement, mais ça pourrait te faire du bien. » Je le regardai fronçant les sourcils, j’étais censée être mal? Pourtant, je me sentais bien. Mon frère me manquait, ma meilleure aussi et la vie de ma sœur pesait sur mes épaules, mais c’était ma famille. Je souris à mon collègue que je suivis de peu lorsqu’il sortit des toilettes. J’étais tout sauf devenu artiste, non j’étais devenu une comédienne en quelque sorte pour les flics.
« Tu t’en vas? » Je me retournai entendant la voix de Louana . Je souriais en rigolant, sérieusement, le jour où je m’en allais pour devenir sergent à la crime, cette dernière réussissait à laisser son appartement qu’elle ne quittait plus depuis la mort de mon frère et la tentative de viol de mon ex petit ami? Je m’en voulais pour avoir fait rentrer Neel dans nos vies, tout était de ma faute, je devais certainement porter la poisse. Les moments heureux dans ma vie furent brefs et presque inexistants. Être une étrangère dans sa propre vie, je connais l’effet que cela fait, ça brise le cœur et on s’en remets difficilement.
« Je fais ça pour le bien de tous. » En réalité, pour une fois je voulais vivre ma vie être loin de tous ces mots qui me hantaient depuis que j’étais enfant. Donnait l’impression à d’autre personnes que ma vie était parfaite, je voulais devenir ce que j'aurai pu être sans eux
« Pour notre bien? Arrête c’est pour toi. » Je sentais les remontrances arriver, mais au contraire je sentis ses bras m’entouraient mon cœur s’arrêta le temps d’une seconde sentant le parfum de cette dernière. Je ne l’avais pas revue depuis la mort de mon frère, entendre sa voix était monnaie courante, mais elle n’ouvrait plus sa porte à personne, les personnes étaient censées rester derrière cette dernière pour lui parler. J’en avais passé du temps derrière sa porte espérant qu’elle daigne me l’ouvrir
. « Je suis désolée, mais je finirai par revenir même si ne suis pas sûr de ça. Tu peux toujours me rejoindre à Paris . Prends soin de toi » Je l’embrassais retenant mes larmes. Je montais dans le train qui devait m’emmener à l’aéroport. Il se mit en route laissant mes larmes couler le long de mes joues en voyant Louana en faire autant.