Nom complet ▲ louve, ouai comme le truc qui hurle le soir, brune comme ma couleur de veuch. après, y a baudelaire, mon nom de famille à moi. j'suis peut être de sa famille, que sais-je. Lieu de naissance ▲ paris parce que ça rime avec sexy, sexy sexy. âge ▲ dix-neuf ans. toujours et encore. nationalité ▲ paradisienne. diplômes, études ▲ études de lettres, vainement. métier ▲ je deale des licorne en sucre. aiiiight. dijette à mes heures perdues. statut matrimonial ▲ mariée à ma gerbille rose orientation sexuelle ▲ gerbillesexuelle. je rigole, indéterminée. situation financière ▲ suffisante. idole(s) de vie ▲ poètes déchus. ma gerbille, aussi. nombre d'amis facebook ▲ facebook, c'est dépassé. maintenant, c'est twitter. ou instagram, j'aime bien insta. moyen de déplacement ▲ à patte. groupe ▲ tu t'laisses aller avatar ▲ fantôme du passé (kristina romanova) crédits ▲ tumblr

HAINE ▲ ce mot, elle le connait trop bien. elle l'éprouve trop. pour le monde, l'humanité principalement. pour tous ces cons sans profondeur d'esprit. à tous ces cons, elle leur dit zut. INJUSTICE ▲ ça, elle l'a vécue durant toute son enfance. toujours quelque chose à lui reprocher qui n'avait pas lieu d'être. toujours. COMPLEXES ▲ elle en est peuplée. rien ne va chez elle, pense-t-elle. jamais assez belle, assez mince, assez grande, se persuade-t-elle. RANCŒUR ▲ son cœur, il a souffert. il en a enduré lui. ouai, il a été valdingué de gauche à droite, trompé par d'habiles faussetés. aujourd'hui, il est moribond : il se contente d'agoniser au fond de sa cage immaculée. POÉSIE ▲ l'écriture, c'est son truc. ça la calme. ça lui permet de voir clair, de s'exprimer sans gueuler. elle se catalyse via le biais d'alexandrin, de rime et de prose. SYNDROME DE münchhausen ▲ tu connais le principe : le persécuteur blesse, aifaiblie sa victime pour la soigné, passant ainsi pour un être parfait. ça, c'est toute son enfance. sa mère. c'est ce qui les a poussé à prendre la fuite, elle et sa sœur. PERDUE ▲ elle ne sait plus qui elle est. mais l'a-t-elle déjà su auparavant ? surement pas. elle chavire de journée en journée, à la recherche d'un bout d'elle-même. aussi infime soit-il. FANTÔME ▲ elle est persuadée d'appartenir à une autre époque. juste qu'elle s'est gourée de siècle ou quelque chose du genre. elle aurait voulu vivre à l'époque de rimbaud, juste pour connaître quelqu'un qui la comprendrait. MARGINALITÉ ▲ elle est différence en tout point. dans un sens, elle souhaite demeurer ainsi, seule avec sa marginalité. SOLITUDE ▲ seule pour toujours. à jamais, dans ses abîmes. enfant incomprise. jeunesse perdue. AUTODESTRUCTION ▲ à quoi bon vivre si la chose pour laquelle on s'est battue n'est plus ? C'est son billet de sorti. Elle fait de son mieux pour se ravager afin de quitter ce monde qu'elle pense immonde. DÉSILLUSION ▲ tu verras, le monde c'est beau. ouai ouai, cause toujours. le monde, c'est perfide. l'humanité elle te bouffe au moindre te tes faux pas.

La nuit gagne du terrain, abattant ses cartes à chaque bifurcation. En englobe le peu de lumière qui persiste en cette terre. Elle avale tout. S'approprie tout sur son passage. Force destructrice. L'heure tardive collabore avec ce vil élément. Le froid n'est qu'un de leur fidèle acolyte, d'ailleurs. Ceci aidant, les rues se vident peu à peu de la foule grouillante, qui retourne chez elle, ou bien ailleurs. Cette petite ruelle n'est arpentée que par une unique personne, bouteille à la main. Sa démarche est chaloupée, pareille à celle d'un funambule du haut de son fil. Il tente vainement de garder l'équilibre, sachant pertinemment que le sol n'est jamais bien loin. Son visage est détendu. On dirait presque un enfant tenant la main de sa mère, serein. Ses lèvres s’entrouvrent afin de laisser place au breuvage perfide. Il glisse dans sa gorge, traçant sinueusement le chemin dans les méandres de son organisme. Ses pas se font plus rapprochés, plus flous peut être. Elle vacille étrangement, tentant de se diriger vers le mur. Elle y pose ses mains, douces et fines. Elle s'arrête, puis se laisse glisser le long du bâtiment jusqu'à plier les genoux. Ses sourcils sont froncés, sa bouche entrouverte. Un rare passant arrive à sa hauteur. Il écarte doucement ses cheveux noisette. Il la contemple quelques seconds.



Il se risque à ce mot, à peine plus fort qu'un murmure. Elle ne répond pas. Toujours muette, il passe son bras délicat autours de ses épaules robuste. Petit à petit, il l'aide à se relever. Ses jambes tremblent, fragile construction de la nature. Elle se débat, elle ne veut d'aucune aide. A quoi bon ? Pense-t-elle alors. Elle peut se sauver d'elle même, c'est une grande fille après tout. C'est avec le peut de force qui lui reste qu'elle se dégage de son étreinte. Il ne rétorque rien, il devine qu'elle préfère rester seule. C'est son choix, se dit-il en partant. Il la regarde une dernière fois avec regret, avant de s'en aller. Elle, elle se contente de tracer sa route, titubante. Elle marche en plein milieu de la route, s'offrant parfois les plaisirs de sa vile boisson. Bientôt, les lampadaires dansent comme d'étranges diables. Ils ondulent comme les corps fiévreux qu'il est possible d'observer dans certaines fêtes. La jeune fille s'arrête. Elle ferme les yeux. Elle les ouvre, craintivement. Merde. Toujours la même vision. Tout bouge, rien n'est laissé de côté. Un pont s'ouvre à elle. Lui, il est stable. Elle court presque à sa rencontre, comme pour quitter un monde d'illusions. Elle se raccroche au muret comme le ferait un enfant au bras de sa mère. Les formes mouvantes gagnent du terrain, elles avancent. Prise d'effroi, elle grimpe sur son reposoir de tantôt. Malgré son manque d'équilibre, elle parvient à s'y hisser complètement. Elle risque alors un regard vers le vide et l'eau qui sont en dessous d'elle. Une sensation inconnue la prend toute entière. Elle pourrait sauter, pense-t-elle. Cela règlerait tous ces problèmes, surtout celui qui l'a poussé à se mettre dans un tel état. Une brise légère caresse son visage, comme pour l’inciter à soulager son âme. Un sourire se forme sur ses lèvres. Un pied se décolle du muret : il se tend gracieusement vers son salut.



Intervient une petite voix. La dénommée sursaute, manque de sortir de la scène tel un vulgaire pantin dont on aurait coupé les cordes. Son corps tremble, le déclin l'a terrifié. D'autant plus cette voix, d'ailleurs. Elle regarde autour d'elle jusqu'à tomber sur une frêle silhouette. Son sang ne fait qu'un tour.



Murmure-t-elle, comme si tout ceci n'était qu'un rêve. Comment est-ce possible ? Pourtant, il s'agit véritablement de sa petite sœur. Petite sœur emportée par ce monde cruel. L'enfant s'approche avec une lenteur calculée. Pareillement, elle tend sa main à son ainée. Celle-ci ne la saisi pas tout de suite. C'est trop irréel.



Louve tremble complètement. C'est impossible, relate son cerveau imbibé d'alcool. Soudainement, elle descend de son perchoir. Elle se jette dans les bras de ce revenant, les eaux de ses yeux déferlant sur ses pâles joues. Rien ne fait obstacle à son corps. Elle s'est évaporée comme de la fumée.