Nom complet ▲ west maddox castellani. Lieu de naissance ▲ beaulieu-sur-mer, france. âge ▲ vingt-deux ans. nationalité ▲ française et italienne. diplômes, études ▲ nada. métier ▲ luthier et guitariste de baltimore. statut matrimonial ▲ seul. orientation sexuelle ▲ haha. situation financière ▲ moyenne. idole(s) de vie ▲ mom and dad. nombre d'amis facebook ▲ compte facebook inexistant. moyen de déplacement ▲ n'importe comment .. sauf à pied. jamais jamais jamais jamais à pied. groupe ▲ la javanaise. avatar ▲ alex dunstan. crédits ▲ o'wee.

DE 8H00 à 12H00▲ généralement, j'suis dans mon salon (qui ne ressemble d'ailleurs pas vraiment à un salon) en train de travailler sur une guitare à ajouter dans ma petite collection. j'habite seul, j'suis un grand solitaire. décidément, mon médecin m'a dit que je m'inventais involontairement des potes et que je croyais à leur existence probablement plus qu'à l'existence de mes propres parents. du coup, j'ai pas besoin de potes supplémentaires, ce qui est relativement génial. cependant, faut pas croire que je n'ai aucune vie sociale, han. j'suis guitariste dans un groupe rock qui se nomme baltimore. j'dirais que c'est à peu près le seul truc dans ma vie qui pourrait me faire passer pour une personne normale.


DE 12H00 à 14H00▲ j'crois que la grande majorité de ce peuple bouffe à midi. du coup, même si les professionnels de la santé mentale disent que j'suis dérangé (ainsi que la collection de mot s'y rattachant), je mange aussi à midi. j'prends la peine de m'ouvrir une bière à chaque jours, juste parce que j'aime prétendre que la routine m'apaise. à une heure, j'me rends au boulot pour faire ce qui me passionne depuis des années, déjà. en gros, j'suis luthier et j'suis carrément obsédé par ce truc. ma vie est composée de guitares, de guitares et de guitares. tellement, que j'suis quasiment déçu lorsque j'dois travailler sur un autre instrument à corde au boulot.


DE 14H00 à 17H00▲ j'suis encore au boulot, probablement entrain de dessiner ou d'assembler un nouveau modèle, isolé dans mon coin pour que j'puisse parler à mes potes imaginaires sans que mes collègues se doutent d'un truc. parce que ouais, mon esprit a du mal à croire que mes amis n'existent pas, mais j'suis tout de même assez intelligent pour remarquer les visages perplexes des malheureuses personnes qui m'ont déjà entendu parler dans le vide. heureusement pour moi, les gens ne captent généralement pas que j'suis schizo quand j'parle seul, ils croient que j'blague. vous comprendrez donc que j'passe à tout coup pour le type qui fait le genre de blague incompréhensible qui ne réussirait même pas à faire rire ton petit frère. j'oserais dire : vie de merde.


DE 17H00 à 20H00▲ je bosse jusqu'à 18H00, vu mon horaire limite étrange. après ça, j'retourne chez moi ou bien j'vois les mecs de baltimore pour travailler sur de nouveaux trucs. autrement, j'sors que très rarement sauf si on me traîne de force, ce qui n'aide pas à élargir mon cercle social. cependant, les quelques fois où j'sors pendant l'année, j'agis comme si c'était tout à fait naturel pour moi, comme si je débordais de confiance alors qu'au final, j'suis aucunement confiant. c'est simple, j'me fais pas confiance et j'fais pas confiance aux autres, faute d'avoir été trop naïf par le passé.


DE 20H00 à 24H00▲ j'dessine, j'écris, j'peinture sur les murs, j'compose, j'dessine encore et j'fais des arrangements sonores sur mon ordinateur portable. cependant, j'écoute jamais la télé puisque je n'ai tout simplement pas de télé. j'ai vraiment un problème avec les trucs trop réels qui me rappellent à quel point j'vis dans l'imaginaire. déjà que mon mode de vie est assez instable, j'ai l'impression de basculer encore plus lorsque je réalise à quel point je nage à contre courant de la société. sinon, à minuit, j'cuisine. c'est d'ailleurs un autre truc que j'adore faire et que je fais soi-disant à la perfection. j'imagine que mes origines y sont pour quelque chose.


DE 24H00 à 8H00▲ de minuit à une heure, j'suis assez bavard. vous l'aurez compris : j'parle à mes 'amis' inexistants. vraiment, ils sont d'une écoute irréprochable. (haha.) sinon, vers une heure et demie, j'dors. et je me réveille à cinq heures du matin pour commencer ma journée, parce que j'suis incapable de dormir plus à cause du truc le plus enfantin du monde : les cauchemars. ouais, l'genre de truc qui m'fait réveiller en sursaut. j'en ai marre, mais j'suis incapable de m'en débarrasser et j'ai passé l'époque des psychologues qui détruisent subtilement ma vie fictive qui m'fait vibrer et que j'ai pas du tout envie d'abandonner.

01. ALL I HAD

j'prétends que mon père était astronaute. j'prétends également que ma mère était une actrice célèbre qui s'occupait tout de même de ses enfants et qui faisait la meilleure bouffe qu'une femme puisse fabriquer. ses enfants? ouais, j'prétends aussi que j'ai déjà eu des frères et soeurs, ce qui n'est pas le cas. j'répète prétendre, prétendre et prétendre, mais en fait, j'prétends rien, je m'imagine, c'est tout. j'parle pas de ce genre de chose aux gens, de toute. j'parle de rien aux gens, jusqu'au moment où il me posent ces questions naïves auxquelles j'peux répondre sans parler directement de moi. aujourd'hui étant une exception, simplement parce que j'suis dans l'obligation de parler d'ma vie si je veux être validé et rendre claudie heureuse. genre. en gros, j'suis né à beaulieu-sur-mer, en france. ma mère était donc française et mon père vivait à une trentaine de minute d'elle, en italie, à grimaldi. west maddox castellani est mon nom complet, et j'suis le point final de cette génération puisque j'compte pas avoir d'enfants et j'compte encore moins aimer. j'devais avoir trois ou quatre ans lorsque mes parents sont décédés. comment? noyade. et pendant ce temps, j'devais probablement analyser mes pieds d'mômes en contact avec le sable et trouver ça canon, puisque j'étais tellement l'enfant le plus normal de ce monde (dis-je sarcastiquement.) j'me souviens vaguement (jeu de mot, mot de jeu) de la scène, en fait. j'étais peut-être pas très avancé en âge, mais autant bien avouer que j'ai une mémoire hallucinante. maman, dans l'eau avec papa, assez loin du rivage mais assez près pour que j'puisse l'entendre. j'ai jamais vraiment su les détails de cette noyade, mais j'sais que mon père avait perdu conscience, ou un truc du genre, et que ma mère tentait de le retenir pour finalement sombrer avec lui, au lieu de revenir au bord de l'eau chercher de l'aide elle-même plutôt que de crier à son bambin d'aller en chercher. moi, trop naïf pour comprendre, trop petit pour aider. « maman, j'sais pas nager, j'peux pas aider. » et j'laissais donc à ce moment-là ma mère crever parce qu'elle aimait trop mon père pour le lâcher. j'me dis que wow, elle devait m'aimer beaucoup moi aussi pour m'laisser sans parents pour le restant de mes jours uniquement parce qu'elle kiffait trop son mari. c'est probablement ce truc qui m'a traumatisé de l'amour. mon modèle de vie? mes parents. mes parents, genre, ma mère stupide qui s'est tué presque volontairement pour mon père? non. mes parents fictifs. ceux que j'imagine tellement fort que j'espère un jour me convaincre qu'il s'agissait vraiment de mes parents et que les autres ne sont que les acteurs d'un soap américain trop mauvais pour passer à la télé.

02. YEARS

bah .. ensuite, j'me suis retrouvé seul. sauf que bon, j'aurais bien voulu faire mon possible pour me débrouiller, mais à trois ans c'est un peu difficile de s'élever soi-même. l'problème, c'est que j'étais vraiment seul. mes grands-parents étaient morts depuis longtemps déjà et mes parents n'étaient pas du genre à avoir des amis proches. je n'ai jamais connu mon unique oncle, d'ailleurs. je me suis donc retrouvé en famille d'accueil, avec des gens que j'connaissais pas. j'considère pas avoir eu de famille, parce que j'changeais justement de foyer à .. presque tous les ans. parfois, je tenais deux ou trois ans dans une même famille, mais rarement plus. j'ai tellement de souvenirs que je n'arrive même pas à .. en avoir. j'ai cette impression de n'avoir jamais vécu. j'me souviens avoir vécu dans une famille particulièrement extra, vers l'âge de dix ans. j'les aimais tellement que ça m'a profondément blessé lorsqu'ils m'ont appris que j'allais changer de famille, parce que pour une fois, j'croyais avoir trouvé la bonne, haha. l'papa m'avait appris à jouer de la guitare, d'ailleurs. depuis, j'ai une guitare dans les mains quasiment H24. j'pourrais prendre un siècle à vous parler de toutes les familles que j'ai eu, mais j'crois que vous avez capté que j'étais pas trop l'type de mec à avoir un plaisir fou à parler de son passé. ainsi, j'vais passer aux plus importantes. d'abord, la famille numéro sept. -car ouais, j'avais ce petit délire de toutes les numéroter, osef.- j'avais seize ans et j'avais juste hâte d'avoir la majorité pour vivre seul. « west, redresse-toi. » d'abord, mon nom, c'est maddox. « tu devrais remercier le seigneur de faire partie de notre grande famille. » hm hm. of course.  « si tu ne te redresses pas, c'est l'enfer qui t'attends. » ils ne m'ont jamais fait de mal, ils étaient juste .. vraiment vraiment vraiment très pratiquants. j'devais faire ma prière à chaque soirs sous la supervision de ma 'mère adoptive-qui-ne-m'a-pas-adopté, au cas où je serais maladroit et que j'offenserais le seigneur. je devais l'appeler marie même si son réel nom était amanda, et j'devais appeler le papa joseph juste pour faire concept. j'me souviendrai toujours de la fois où elle m'a parlé pendant au moins deux heures sur l'importance que je reste vierge. j'veux dire, ils étaient pas méchants, mais .. si, ils étaient limite méchants. parce que sérieux, m'faire dire sans cesse que j'allais aller en enfer si je ne l'aidais pas à faire la vaisselle, ça craignait. j'devais lire la bible à voix haute deux fois par jour. une heure le matin, une heure le soir. elle était là, pour s'assurer que je ne faisais pas semblant. je ne pouvais évidemment pas amener des filles à la maison, mais j'avais droit à un pote par semaine, le samedi de cinq heures à huit heures. puis un jour, j'en ai eu marre. j'devais écrire de la main droite parce que c'était malsain d'être gaucher, j'devais aller dormir à neuf heures, il était interdit de regarder la télévision ou d'écouter la radio, eeeet j'en passe. alors j'ai perdu ma virginité avec le pote que j'invitais à chaque semaine le samedi soir et j'ai fait en sorte qu'ils le découvrent.

03. GHOSTS

j'ai eu un mauvais quart d'heure, un très mauvais quart d'heure, même. j'm'en foutais un peu, car j'ai obtenu ce que je voulais : ils n'ont plus voulu de moi sous prétexte que j'étais une âme perdu. du coup, j'ai été transféré dans une nouvelle famille. la famille numéro huit et la dernière. dix-sept ans. les parents étaient gentils, quoi que très naïfs. ils ne pouvaient pas avoir d'enfants, du coup, ils étaient famille d'accueil et s'occupaient de quatre 'enfants' à la fois. j'en faisais partie, et j'confirme que j'étais le plus sage des quatre. il n'y en avait qu'une de mon âge, les deux autres étaient bambins, genre .. deux ans et quatre ans, j'crois. bref, l'important dans l'histoire, c'est surtout cette fille. j'savais que c'était une meuf à problème, 'délinquante', comme on dit. tout l'contraire de moi, qui avait toujours été plus sage que l'pape. il serait cliché de dire qu'elle m'a introduit aux drogues, mais elle m'a introduit aux drogues, haha. j'devais ressentir un petit truc pour elle, aussi. en fait, j'ressentais un gros truc pour elle. cependant, j'avais horreur de l'amour, tout comme aujourd'hui. j'saurai jamais si elle s'intéressait à moi également, mais j'sais surtout qu'on a fait l'amour à plusieurs plusieurs plusieurs reprises. elle m'faisait un peu tourner la tête, et j'me souviens qu'elle pouvait m'faire faire tout ce qu'elle voulait. j'dirais que les pires conneries qui soient, j'les faisais en sa compagnie. puis il y a eu ce jour, ceee jour. le genre de journée tellement ordinaire, le summum de la routine. fallait évidemment qu'elle brise la routine. donc elle a noyé l'bambin alors qu'elle était complètement absente d'esprit. j'suis tombé sur la scène, le bambin était mort et elle était inconsciente. j'ai passé à deux doigts de perdre connaissance, puis j'ai gueulé pour de l'aide. j'flippais plus que jamais. plus que jamais .. parce qu'elle avait tué un gosse, puis parce que j'ai réalisé qu'elle n'était pas juste inconsciente, mais morte. suicide. j'venais de perdre une personne importante à mes yeux, mais j'étais surtout traumatisé par l'événement, déjà que j'étais de nature faible, là, c'était la catastrophe. alors j'suis devenu dérangé, et j'me suis mis à entendre des voix. j'refuse de consulter, alors j'vis avec. j'ai gardé le silence jusqu'à ce que j'obtienne le dix-huit ans tant attendu, puis j'ai quitté pour aller vivre seul à paris. j'pense souvent à elle, encore aujourd'hui. et comme un kid, j'fais des cauchemars en rapport avec la noyade à quasiment toutes les nuits. j'me sens pitoyable, mais j'passe par dessus. j'suis devenu luthier après avoir fait des études pour le devenir, puis j'occupe mon temps avec baltimore, l'groupe rock dans lequel j'suis guitariste. ma vie sociale s'arrête à vinz -surtout parce qu'il est très très très envahissant-, asuka et zaza, les autres membres de baltimore, et les autres, les gens dans la rue, j'ai tendance à m'en foutre, mais d'une force. j'préfère connaître moins d'gens, ce qui nécessite moins d'effort quant à ma mission qu'est de paraître normal. parce que oui, j'reste madd, alias le type qui a peur des réveille-matins, des sonneries d'portables, de l'eau, du noir, des chiens, du sang, de l'amour et surtouuut .. des autres personnes dérangées.