Pour moi, la vie n’a pas été toujours bien rose. D’une part, je suis un enfant voulu par ma mère mais mon père ne m’a jamais accepté. C’est, je pense, ma venu au monde qui a déclenchée le malaise chez mon père et qui l’a poussé à faire tout ce qu’il a fait.
Il en a voulu à ma mère de lui avoir donné cet enfant qu’il ne désirait pas. Il n’avait pas la fibre paternelle, on ne peut pas lui en vouloir. Ce pendant, au lieu de faire comme tous les autres, partir, lui, il a commencé à boire.
Quelques vers au début, puis la bouteille et une seconde. Au final, je crois que je l’ai toujours connu soul. Mais sous l’emprise de l’alcool, mon père devenait violent. Jamais il ne m’a touché, jamais, ma mère prenait les coups pour moi, tous les jours, sans exceptions.
Quand je dis que jamais il ne m’a touché, c’est un mensonge. Il y a eu cette fois, cette seule et unique fois où je me suis interposé entre mon père et ma mère pour la protéger. J’avais quatre ans. A cet âge là, que peut-on bien comprendre ? Je n’avais qu’une idée en tête, défendre ma maman. Ce soir là, mon père m’a frappé pour la première fois. Un seul coup, au visage, tellement violent que je suis tombé au sol pour ne plus me relever. Il m’a ensuite attrapé par le bras et m’a emmené dans ma chambre. Le tour de clé lancé, les cris derrière la porte pouvait recommencer.
A partir de ce soir là, mon père m’enferma tout les soirs dans ma chambre pour que je ne puisse pas intervenir dans leurs petites « affaires ». J’entendais mais je ne pouvais rien faire…

Le jour de mes 8 ans, j’étais comme a mon habitude, caché sous ma couverture, lorsque la porte de ma chambre s’est ouverte. J’ai cru que c’était mon père, qu’il venait pour moi, que mon tour était arrivé.
En réalité, ce n’était que ma mère. Elle était paniquée et couverte de sang, en larme. Elle m’a murmuré que tout était fini. Elle m’a également murmuré qu’elle m’aimait, plus que tout, et que jamais je ne devais la juger pour ce qu’elle avait fait. Que ce soir, il avait en tête de me tuer moi, et qu’elle avait choisi de me protéger. Je ne comprenais pas très bien mais je savais que quelque chose d’important était arrivé et que toute ma vie allait changer.

La suite non plus, je ne l’ai pas très bien comprise. J’ai était placé chez mon oncle et ma tante, qui eux, m’ont expliqué ce qui était arrivé. Mon père était mort, et ma mère était en prison pour l’avoir tué. C’était tout ce qu’il y avait à savoir.

Aujourd’hui, j’ai grandi et je comprends mieux les choses. Ce qui est arrivé par le passé m’a aidé à devenir ce que je suis aujourd’hui. Le début n’a pas été facile, surtout lorsque j’allais voir ma mère en prison. Je pensais qu’elle était là a cause de moi, que c’était de ma faute, tout ce qui était arrivé, mais elle m’a bien fait comprendre que je n’y étais pour rien dans cette histoire.
Je voyais bien que son état ce dégradait a chacune de mes visites. Son visage était creusé et son teint était pâle mais à chaque fois, elle cachait tout sous un immense sourire. Je ne pouvais rien dire. Elle a supporté la prison 2 ans, puis elle est morte. Ce n’est pas la prison qui l’a tué mais bel et bien mon père, a petit feu, pendant 8 ans.

Je crois que c’est après ça que ma vie a réellement commencée. Mon oncle et ma tante sont des parents formidables, je ne peux rêver mieux.
A l’école, je suis devenu un des meilleurs élèves de ma classe, poussé par mon oncle a toujours donner le meilleur de moi-même. J’ai commencé à m’ouvrir aux autres également et à me faire des amis. Je me suis découvert.

Ce n’est que sur le tard que j’ai découvert ma bisexualité, vers 21 ans. Je n’étais sorti qu’avec des filles avant cela, puis a l’université, il y a eu ce garçon, beau comme un dieu. Tout de suite, je me suis senti attirer vers lui, comme un électrochoc, un coup de foudre. Même si j’avais déjà une copine, je ne pouvais m’empêcher d’aller vers lui. J’étais attiré, comme un aimant. C’est lui qui m’a tout appris.
Ma copine de l’époque a plutôt mal prit le fait que je la quitte pour un homme, et je ne peux que la comprendre, ça ne doit pas être facile a encaisser. Moi, je l’ai toujours bien vécu et je n’ai pas honte de dire que je suis bi.

J’ai obtenu mon diplôme à 24 ans. Fini l’école, je ne voulais plus continuer. Pour quoi faire de toute façon. Mon désir était de vivre, de profiter de ma jeunesse. Je me suis donc trouvé un petit boulot sur les champs Élysée. Je suis serveur dans un Starbuck. Je m’occupe aussi bien de la caisse que du servie en salle, du service au comptoir ou du rangement et du nettoyage. Je suis comme on dit « multitâches ». Mon travail me plait. Il me permet de rencontrer beaucoup de personne, de payer mon loyer, parce que bien entendu, je ne vis plus chez mon oncle et ma tante, même si je reste très proche d’eux, et de passer mon temps. Si les choses marches bien pour moi, j’espère pouvoir à mon tour créer mon commerce, mais ça, c’est pour plus tard.