- ça faisait un bail que t'avais plus mis les pieds ici, n'est-ce pas ? - intérieurement, t'arrives pas à taire cette voix qui ne cesse de te répéter que tout, tout ce qui t'es arrivé ces deux dernières années, n'ont eu de cesse que de te ramener ici, ici même où tout avait débuté, d'une certaine manière. Le Moulin Rouge se dresse devant toi, tes mains tremblent mais tu n'en tiens pas rigueur. Tu sens l'angoisse nouer ton estomac et quelque part, tu retiens une larme de s'afficher honteusement sur ton visage meurtri par le froid. Tu serres les poings dans les poches de ton manteau tandis que tu cherches un rien de réconfort dans la chaleur de ton écharpe. Tu sais que tout ne t'a jamais ramené qu'ici, ici même, à Paris. La Capitale de l'amour, celle-là même qui t'as appris à vivre tes premières illusions mais qui te les as aussitôt détruites, comme on pisse sur un champs de fleur. Tu soupires en regardant l'immense bâtisse. - elle perd tout son charme en pleine journée - Pourtant, tu n'en gardes que des bons souvenirs, douloureux mais bons. Ici, tu as dansé pour la première fois sur le sol français, tu n'avais rien d'un artiste, tout juste un p'tit gars qui débarquait d'Angleterre et qui désirait percer dans un domaine trop restreint pourtant en Europe. Tu en as fait du chemin depuis cette première représentation durant laquelle tu t'étais déshabillé sur scène, du moins, tu y avais enlevé ta chemise. Le Moulin Rouge n'a rien d'une tâche sur le CV que tu traînes derrière toi, bien au contraire, c'est ici que tu es devenu quelqu'un, bien malgré toi !
Ton regard se traine sur les stores baissés, tandis que tes lèvres esquissent les premières lettres de ce légendaire bâtiment. C'est ici que tu as grandi, tu as pris le temps mais c'est ici que tu es devenu l'ébauche de l'homme que tu es aujourd'hui. Inconsciemment, tu te surprends même à sourire en y repensant. Le regard du public glissait sur toi comme les insultes, rien ne te touchait, tu étais invincible. Tu es un danseur, aujourd'hui, tu rentres d'un long périple et pour tu-ne-sais quelle raison, le Moulin Rouge est le premier endroit vers lequel tu te diriges. Non, tu n'as pas de sac, ni même de valise puisque tu as tout de même pris le temps de te rendre à l'appart' pour les y déposer. Mais tu es là, plutôt fier du trajet parcouru mais mélancolique face à cette simple évidence : où sont passées tes plus belles années ? Alors discrètement, tu ouvres ton paquets de Benson bleues et en pique une au hasard, tu la portes à tes lèvres, comme tu le fais depuis plusieurs mois, et tu l'allumes. En inspirant la fumée une première fois, tu réalises que tu es en train de fumer ta première cigarette sur le sol français et ça te fait sourire. A l'époque, tu étais un gamin, aujourd'hui, tu es un homme. Le pire dans tout ça, c'est que des deux, tu ne sais pas lequel te semble le plus intelligent. Dans l'histoire, tu t'es souvent perdu en chemin, mais celui que tu es aujourd'hui n'a plus rien à envier à celui que tu étais en arrivant. Pouvait-il seulement se vanter d'avoir participé à la tournée d'une des célébrités les plus connues de l'hexagone ? Ton regard glisse sur l'énorme bâtisse alors que, brusquement, tu te sens happé par une silhouette, au loin, qui se dessine dans la brume... Tes yeux hésitent et puis se plissent, la silhouette s'approche et soudainement, ton coeur se met à battre plus fort. Tu avales une nouvelle bouffée de nicotine tandis que tu regardes le destin s'approcher en te narguant. - tu imaginais quoi Nelson, pouvoir te pointer à Paris et ne jamais retomber sur lui... pauvre idiot. -
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Sujet: Re: hey, this is crazy. Mar 30 Oct - 14:35
Fucking bastard, you broke my heart.
Tu es de retour. Bel et bien de retour sur le sol français, de retour dans ton tout premier appart dans la région parisienne. Tu fais un pas en avant. Ton premier depuis des mois, des mois que tu as passé à fuir cette source de douleurs. Aujourd'hui, t'as pris sur toi. Tu prends tous les jours sur toi alors que tes pieds frôlent le béton des ruelles que tu traversais à ses côtés. C'est toujours là, à te serrer le coeur, à te donner envie de pleurer et pourtant c'est ce qui te renforces. Tu pourrais très bien tomber sur lui au bout de la rue d'en face. Ca donne un brin de folie, de danger et de peur à ta vie parisienne. Comme si tu manquais de ses sentiments d'ordinaire. Tu es transis de peur mais tu le caches. Être fort est devenu ton mot d'ordre. Tu t'es reconstruis, seul, à Bristol. Tu as réussi à retrouver un souffle de vie, tu as retrouvé le goût de vivre après avoir eu les plus sombres pensées possibles. Dire qu'il a réussi à te détruire alors qu'au départ, c'était lui qui craignait le contraire. C'est amusant. Tu étais le grand méchant loup qui voulait dévoré l'agneau. Un agneau qui s'est avéré être un ours. Il t'a bouffé. C'est drôle à quel point tu as pu te laisser faire. Aujourd'hui, plus de haine qu'autre chose, voilà ce qui t'habites. T'aimerais pouvoir lui faire comprendre, lui faire payer toutes ses promesses envolées auxquelles tu avais bêtement cru, pensant qu'il était différent, que lui pourrait te rendre heureux. Tu as eu tord,encore une fois. Tu as toujours tord. Le bonheur n'est pas fait pour toi. Toi, on te réserve son inverse, la douleur. Et puis tu t'en contentes, c'est ça le pire. Te disant que rien ne pourrait être pire. Le pire, là, tout de suite, serait de le recroisé alors que ton coeur se cicatrise tout juste et que tes yeux redécouvrent Paris d'une autre manière. Beaucoup moins romantique, beaucoup moins joyeuse. C'est redevenu une simple ville, sans magie, sans étincelle, sans rien de bien fantastique. Tu as peut-être mûris pendant ton séjour à Bristol. Tu as pris conscience des choses, ouvert les yeux. Tu te rends compte qu'au final, il ne faut se fier à personne sauf à soit même. Les paroles ne sont que des mots, les actes bien souvent que du vent. Tout avait été parfaitement idyllique pourtant. Une histoire d'amour à la Hollywood, digne d'un grand film d'amour qu'on regarde un samedi soir, déprimé en pyjama avec un bac de glace dans la main. Tu avais cru à cet amour qui te semblais si pur, si simple. Il était partagé, plus que jamais. Tu y avais cru, innocemment, naïvement. Face à ça, tu sais qu'il faut te méfier. Ne jamais croire quelqu'un qui se love dans tes bras, te murmure des je t'aime et te compte milles et une promesses alors qu'au fond, il y a quelqu'un d'autre, quelqu'un de mieux, qui l'attend ailleurs. Tu t'es fais baisé en beauté. Tu t'en rends tout juste compte. Ca t'as pas fais de mal après tout. On apprend de ses erreurs. C'était une erreur, ça, c'est sur. Une monumentale même.
Une journée en plus sur le sol parisien. Journée que tu avais décidé de concentrer uniquement à une longue et intense balade dans les rues de la capitale. Tu voulais tout revoir, tout redécouvrir d'un nouvel oeil. L'oeil d'un nouvel homme, plus sur de lui. Tous les passages te rappellent des moments passés en sa compagnie, tu te forces à garder la tête haute, des injures en tout genre te pensant par la tête. Tu les retiens, comme si tu ne voulais pas les pensées au final. Oui, il y a toujours cette infime partie de toi qui éprouve encore ses sentiments si simples qui avaient caractérisé votre couple. Tu t'en empêches pourtant. Il ne mérite, de ta part, que rancoeur et haine. Le point obligatoire dans cette balade sans grand intérêt était le Moulin Rouge. Après tout, c'était ici que beaucoup de choses s'étaient déroulées, que votre relation avait pu s'enflammée. Tu te souviens encore de ses représentations et tu ne peux t'empêcher légèrement sourire. Un sourire emplie de remords. Toute bonne chose a une fin,c 'est bien connue. Tu ne t'es pas demander comment tu réagirais si tu le croisais. Surement que ton coeur s'emballerait et que tes mots dépasseraient ta pensée. Mais qu'importe. Tu avais le droit. Tu avais le droit de penser des horreurs sur lui. Tu t'en donnais le droit en tout ça. Tes pas traînent contre le goudron alors que la fraîcheur te fait frissonné, t'obligeant à refermer ta veste. Un pas, deux pas, trois pas. Une silhouette se dessine devant l'entrée. Non... Impossible. Tu ralentis, tu t'arrêtes et tu te plantes là, au milieu de la ruelle. " Tiens... Mon enfoiré d'ex petit copain... J'pensais que t'étais mort ou un truc du genre. " Tu ne peux t'empêcher de rire. Plus par nervosité qu'autre chose mais un rire quand même. " Le Moulin Rouge... J'aimais bien cet endroit avant. Je trouvais ça magique, un des éléments magiques de plus dans Paris que tu as réussi à atténué. T'es fort. " Un stupide ado immature qui déverse lentement son poison sur celui qu'il a aimé. Voilà ce que t'es dans l'immédiat. Mais tu t'en fous. Il faut que ça sorte. Il faut qu'il sache. Tout.
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Sujet: Re: hey, this is crazy. Mar 30 Oct - 16:26
Tu l'regardes s'avancer vers toi tout en imaginant vos retrouvailles. Il se passe un quart de seconde mais dans ta tête, t'as l'impression de te perdre pendant des heures. -Célestin... je suis heureux de te revoir- T'imagines pas un instant qu'il puisse penser la même chose à ton encontre. En fait, t'as plutôt l'impression que rien ne se passera comme autrefois, bien au contraire. La magie du Moulin Rouge n'a pas le même effet en pleine journée, tu sais très bien, avant même qu'il n'ouvre la bouche, que ta journée va être foutue. Pire encore, tu sais que non seulement ton coeur va s'ouvrir sur une plaie béante que tu pensais avoir fermé en t'exilant de Paris, mais qui plus est, il va se mettre à saigner, aussi abondamment qu'avant. -Va te faire foutre Célestin- mais au fond, tu sais que t'en n'as pas envie, pas vraiment. Rappelle toi son odeur, son parfum, son sourire, ses bras, son réconfort. Souviens-toi de son amour, son affection, sa tendresse. Lui qui t'a tout donné sans concession, qui t'aurait offert le monde s'il avait pu. Mais surtout, reprends toi, réalise combien tu l'as certainement détruit en écrabouillant son coeur comme on t'aurait craché au visage. Son amour était trop fort pour tes frêles épaules, rappelle toi combien tu avais peur de ne pas être à la hauteur. Toutes ces occasions ratées que tu avais laissé sur le pavé de Paris au détriment de l'amour que tu lui portais. Et puis, un beau matin, tu t'es réveillé en te rendant compte que tu ne l'aimais pas autant qu'il ne t'aimait et que certaines erreurs de ta part avaient eu raison de votre relation. Pourtant, il a toujours été en toi, comme écrit à l'encre indélibile ! T'aimerais sourire mais t'en es incapable. Il n'y a que quelques secondes qui vous sépare mais déjà, t'as envie de fuir. Fuir comme tu l'avais déjà fait, comme tu le feras peut-être toujours. De toutes les personnes que tu pouvais croiser aujourd'hui, Celestin c'était bien le dernier sur ta liste.
Sa voix te transperce, tu t'en rends peut-être pas compte sur le moment, mais t'as envie de chialer. Ton cœur saigne et t'es incapable de te retenir. Tes muscles se crispent, tu trembles… Le froid, sûrement ! T'essaies de te convaincre que t'es fort. 6 mois d'exil à l'étranger t'ont endurci, tu l'sais, mais t'arrives pas à faire face ! -m*rde !- Il est là, devant toi, et toi, tu te retrouves comme le dernier des crétins. Ses mots sont douloureux, sa voix est agressive et son ton insupportable. Tu réalises en l'entendant te parler qu'il a souffert, étrangement souffert. Crétin, tu pensais quoi ? Que tu pouvais briser le cœur d'un homme et qu'il te pardonne ton absence ? Imbécile. Alors tu fais front, comme tu peux. Tu restes stoïque et tu ne bronches pas. Pourtant, t'en chies ! Tu voudrais sourire, mais t'aurais l'impression de l'insulter de la pire des manières. Alors tu croises les bras sur ta poitrine. Au fond, t'as qu'une envie, et tu vas la respecter. « Est-ce qu'au moins tu te sens mieux comme ça Celestin ? » Tu le regardes, stoïque, tu ne bronches toujours pas. Le Moulin Rouge vous observe, il est le spectateur d'une scène des plus pitoyables. Vous êtes deux ex, mais vous ne vous appréciez plus… du moins pas suffisamment pour vous supportez ! Ou alors… tu l'aimes peut-être encore, ne serait-ce qu'un peu ? C'est peut-être la raison de cette douleur qui t'envahit. -p*tain Nelson, j'te pensais plus fort que ça- T'as pas l'droit de craquer, tu reviens tout juste d'Amérique et t'es déjà entrain de sombrer. Tu pensais qu'une nouvelle coupe de cheveux, qu'un nouveau style, que des habits différents et qu'une cigarette à la main, tu serais le maître du monde et personne ne pourrait te déloger de cette tour dans laquelle tu t'étais installée ! Une tour que tu avais érigée sur les cendres de ton amour. T'es qu'un pauvre type, mais tu vis avec finalement, t'as pas trop l'choix. « Contrairement à ce que tu peux croire, je suis vraiment désolé de t'avoir fait souffrir de la sorte Célestin, même s'il est trop tard pour te le dire. » Tu fais preuve d'humanité, parce qu'au fond, le petit garçon qui avait posé ses valises à Paris dans l'espoir d'y rencontrer l'amour et d'y trouver le succès, il existe encore en toi. Tu t'empêches de sombrer en te forgeant une image de bad boy plutôt réussie mais faut croire qu'il est des personnes qui pourront toujours t'affecter plus que tu ne l'imagines. « … je suis content, de te voir. » mais là, franchement, t'aurais peut-être dû fermer ta gueule !
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Sujet: Re: hey, this is crazy. Mar 30 Oct - 17:01
Fucking bastard, you broke my heart.
Comme si les choses pouvaient redevenir comme avant. Comme si toutes les souffrances, tous les instants durs pouvaient s’effacer d'un geste de la main. On ne balaye pas des sentiments, ils restent là, bien trop présent pour se vaporiser. C'est trop facile de vouloir jouer les gros bras face à l'adversité quand, au fond, on est transit de peur. Toi, t'as joué les loques humaines, histoire d'atteindre le point le plus profond du puits pour en ressortir indemne, plus imposant qu'avant. Le revoir t'as fais l'effet d'un coup de couteau glacé dans la poitrine. Tu t'es senti transpercé, à nouveau aussi fragile qu'il y a quelques mois. Tu as toujours été cet être faussement fier de lui, faussement fort. Tu as ta part de faiblesse, tu as ton côté fragile. Tu ne l'exposes juste pas tout le temps. On t'a toujours dit que si tu montrais tes faiblesses, tes ennemis pourraient les retournées contre toi et te battre beaucoup plus facilement. Si ils savaient l'aisance qu'avait eu Niels à te mettre au sol. L'amour est une chose pour laquelle tu as toujours été prêt à te battre. Donner ton corps, ton âme, à l'être élu. C'était tout ce que tu te destinais. Le reste n'était que remplissage, que décoration. Tu savais très bien, qu'un jour, ton heure viendrait et tu trouverais LA personne idéale avec qui faire ta vie. Tu as cru naïvement que ce jeune homme était celui qu'il te fallait. Ce n'était pas le cas. Tu t'étais donné, il s'est permis de te détruire. Pourquoi tu ne pourrais pas en faire de même? Parce que t'es pas comme ça. Parce que la vengeance a beau te démanger, ce n'est pas de cette façon que tu voudrais réellement régler cette histoire. T'aimerais juste te défoulé, lui hurler dessus, l'approcher pour mieux te décrocher de ce passé que tu cherches désormais à enfouir six pieds sous terre. Ton égoïsme fait plaisir à voir. Toi qui n'as toujours pensé qu'aux gens autour de toi, enfin tu prends sur toi pour avoir un semblant de bonheur. Le pire, dans tout ça, c'est qu'aujourd'hui tu vas mieux. Pas seulement en apparence, tu vas réellement mieux. Une page tournée. Un avenir meilleur. Après tout, le pire est surement passé. A moins qu'il soit encore devant toi. Après ses retrouvailles, tu ne peux plus vraiment en être sur. Il est de retour, surement autant que toi. La cohabitation va devoir se faire, que tu ne le veuilles ou non. « Est-ce qu'au moins tu te sens mieux comme ça Celestin ? » Tu hoches simplement la tête. Oui, tu te sentais mieux aujourd'hui. Plus aucun lien pour te retenir, plus aucun sentiment à sens unique. Ton coeur est libre, tu es libre. Mais la solitude est bien présente. Trouver quelqu'un d'autre? C'est idiot mais tu trouves ça beaucoup trop tôt. Tu as beau avoir tourner la page, il a encore cet arrière goût d'inachevé qui te prends à la gorge. Tu sais très bien que vous auriez pus avoir une belle histoire, mais l'auteur a décidé de la finir en une sorte de drame raté. « Je suis au paradis vois-tu. Je sors d'environ 6 mois de quasi dépression, j'ai l'impression de respirer de nouveau. » Il avait légèrement changer depuis la dernière fois que tu l'avais vu. Il n'a plus ce regard de gosse émerveillé arrivant fraîchement dans la capitale. Tu lis l'assurance qu'il a acquérit et une part de toi est fière de lui. Toi, en revanche, tu n'as pas tellement changé physiquement. Il y a tes cheveux qui se sont légèrement blondis, et puis cette fâcheuse tendance à ne pas te raser laissant apparaître une légère barbe te donnant un air un peu plus sévère qu'avant. « Contrairement à ce que tu peux croire, je suis vraiment désolé de t'avoir fait souffrir de la sorte Célestin, même s'il est trop tard pour te le dire. » Tu croises les bras autour de ta poitrine. Des mots, du vent. Toujours la même chose. La confiance a malheureusement disparu et même là tu ne parviens pas à croire un seul mot. Tu n'arrives pas croire qu'il soit réellement désolé. Peut-être qu'au fond, il le pense, mais tu refuses de l'admettre. Il ne sait pas ce que tu as pus endurer. Et bien sur, tu ne sais pas non plus ce que lui peut avoir eu à endurer. « En effet c'est trop tard. Au moins j'espère que t'es heureux avec ce Alee là. Qu'il en vaille la peine. » C'était affreusement ironique. Tu espérais qu'il ne soit pas avec, tu espérais qu'il l'ait rejeté ou une connerie du genre. Tu voulais qu'il ressente ce que tu avais pus ressentir toi, face à la fin de votre couple. « … je suis content, de te voir. » Tu exploses tout bonnement de rire en plein milieu de la rue. C'était tellement drôle. Une phrase toute banale qu'avant tu aurais pus te permettre de répondre par un moi aussi. Aujourd'hui, elle te paraissait tellement fausse. Un énorme mensonge servit sur un plateau d'argent. « T'es pas obligé de faire semblant Niels. Tu me dois plus rien et j'te dois rien non plus. T'es pas obligé de mentir comme ça. » Ouais, ça paraissait du mytho profond. Mais encore une fois, il y a cette partie de toi qui le croit. T'aimerais lui répondre positivement, mais ça serait réellement mentir. « Sinon et toi? T'es heureux? Au pays des bisounours? J'aime bien ta nouvelle coupe, ça fait beaucoup plus mature. Tu fais moins le gamin perdu que j'avais rencontré à la gare. Je l'aimais bien, dommage. » ... Dommage, il est partit.
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Sujet: Re: hey, this is crazy. Mer 31 Oct - 10:01
Franchement, là, tu t'sens complètement con et dépourvu de tous moyens de fuite. T'aurais jamais dû engager la conversation, la poursuivre surtout ! Pourquoi tu ne t'es pas contenté de simplement lui montrer ton doigt et de courir le plus loin possible. Affronter Celestin alors que tu rentres tout juste d'un voyage en Amérique est la pire chose qu'il pouvait t'arriver. Mais t'es là, maintenant, t'as fait l'choix de confronter cet amour que t'as détruit et t'as plus l'choix que d'aller jusqu'au bout de cette conversation qui n'annonce déjà rien de bien. Plus tu le regardes, plus tu sens la culpabilité prendre l'emprise sur toi. Tu t'en veux, bien plus que tu ne l'aurais pensé. Pourtant, à l'époque, la césure avait été bien plus facile à supporter. A l'époque, tu n'étais pas tout seul, c'est vrai ! Célestin représentait pour toi l'espoir d'une relation stable et saine, c'est vrai. Peut-être t'aimait-il trop ? Peut-être ne voyait-il pas cette part d'ombre que tu as toujours eu en toi. Comment se sentir méritant de pareils sentiments lorsqu'on a été violé, plus jeune. T'as jamais été à la hauteur de ce mec, tu sais pourquoi ? Parce que lui t'aimait comme un dingue et que t'as rien trouvé de mieux que de te taper ton meilleur ami dans son dos… mais pas seulement, t'as préféré abandonner cette course au bonheur que vous vous étiez fixé pour t'engager avec un mec qui t'auras, au final, oublié aussi vite qu'il t'avait rencontré. Les paroles de Celestin te touchent, et te blessent. Ton cœur saigne mais t'as encore un minimum de fierté -si si, encore un minimum- qui t'empêche tout simplement de te confondre en excuses et de fondre en larmes devant lui. Lorsqu'il te parle de sa quasi-dépression, t'as envie de t'en foutre une. Une belle tient, tu l'mérites après tout. Il est là, devant toi, mais apparemment, il y a quelques semaines en arrière, il chialait toutes les larmes de son corps. Tu l'regardes et t'y revois l'mec fragile et sensible que t'as toujours connu. Celestin n'a jamais été un gentil bonhomme qui pouvait se vanter d'avoir mis dans son lit le tout-paris, bien au contraire. Il était tendre, il était affectueux mais surtout, il était entier, passionné et honnête. Il était tout pour toi, et toi t'as tout foutu en l'air pour un problème d'orgueil. A son affirmation, teintée d'ironie, tu réponds, en tremblant légèrement. « Je n'ai jamais souhaité ça pour toi, Celestin, vraiment. » Mais comment pourrait-il seulement te croire après tout ce qui vous est déjà arrivé ? Tu le regardes avec la plus grande sincérité qui soit mais tu sais au fond de toi que jamais plus il ne t'accordera crédit pour ce que tu lui balances. Pourtant, tu le penses. Jamais tu n'as voulu lui faire tant de mal, tu t'en veux encore aujourd'hui mais t'es incapable de le lui montrer correctement. A l'époque, t'étais jeune, mais surtout con. T'as pris le risque de tout perdre juste pour goûter à l'euphorie d'une relation qui ne t'a, au final, apporté que du mauvais. T'es bien bête d'y avoir cru, mais il est certaines épreuves par lesquelles nous sommes obligés parfois de passer pour nous sentir… en vie !
Tu t'excuses, une nouvelle fois. Une seconde de silence et puis se dessine sur le visage de Celestin un sourire que tu sais cynique et hypocrite. Il croise les bras sur sa poitrine et te toise du regard. Tu ne t'y attends pas encore, mais ce qu'il va te dire va te faire complètement craquer. -Pitoyable Nelson, pitoyable- Lorsqu'il prononce le prénom de l'homme pour qui tu as tout perdu, tu sens ton cœur s'arrêter de battre. Un instant, tu retiens ta respiration et tu détournes le regard. Une larme se niche au creux de ton regard mais tu la balayes du revers de ta main. Alee, la simple évocation de ce prénom te fait autant souffrir qu'un million d'aiguilles qu'on te planterait en plein cœur. Tu ne souris plus, tu ne soupires même plus. Ton cœur s'arrête un quart de seconde et les souvenirs t'assailles. Bordel, tu souffres… le vent gifle encore ton visage, tes lèvres sont froides et ton corps tremble, mais tu prends le reste de dignité que tu as conservé en quittant Paris, en quittant Alee et tu plonges ton regard à nouveau dans celui de ton interlocuteur. Il a visé juste, le gentil bonhomme ! « Faut croire que non… apparemment ! » Tu rentres pas dans les détails, t'en as pas envie. Et puis, Celestin serait certainement trop heureux d'apprendre qu'aujourd'hui, tu regrettes ton choix de la manière la plus amère que tu l'peux. T'as choisi de prendre un risque à l'époque en t'amourachant d'Alee, tu pensais que vous seriez capable de vivre à fond votre histoire malgré les problèmes… mais il a eu son accident, il a perdu la mémoire ! Et toi… toi t'as tout perdu ! Le cœur au bord des lèvres, tu l'entends rire à ta dernière remarque et tu comprends que t'as tout foiré. Si ça ne tenait qu'à toi, tu quitterais les lieux sans demander ton reste, mais à quoi bon ! T'es un homme non ? Alors tu déglutis, tu avales ta salive avec peine et tu laisses Célestin savourer le pitoyable spectacle que tu lui offres. L'Amérique te manque soudainement, et si t'y retournais ? Ses mots te transpercent comme un milliard de dards, tu souffres. Mais tu le mérites, non ? Alors t'acquiesces, tout simplement… tu hoches de la tête en l'écoutant te dire que tu ne lui dois plus rien, que tu n'as pas à lui mentir. Quand au reste de ses propos, malheureusement, t'accuses le coup sans rechigner. Tranquillement, tu passes une main dans tes cheveux, mal à l'aise ! « Je n'vis pas au pays des bisounours, la vie n'est pas rose tous les jours mais ce serait te mentir que cette dernière année n'a été qu'une succession de mésaventures… » Tu lèves les yeux vers lui, t'esquisse un sourire, t'essaies d'être aussi honnête que possible. « Alee et moi, nous nous sommes cassés la gueule à peine quelques semaines après notre rupture, tu sais. » Pour ne pas entrer plus dans les détails, tu chasses l'image d'Alee de ton esprit et tu te concentres sur Celestin. « J'ai quitté la France juste après l'avoir perdu, dès que j'ai réalisé que j'avais pas forcément fait que des bons choix. Tu sais Celestin, malgré tout ce que tu peux penser de moi, j'ai énormément regretter la manière dont tout c'est terminé entre toi et moi… J'ai énormément pensé à toi, à nous, cette année et tu m'manques, vraiment. »
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Sujet: Re: hey, this is crazy. Mer 31 Oct - 15:18
Fucking bastard, you broke my heart.
Ils sont tous là. Ses sentiments, ses nombreux sentiments qui t'ont animé pendant plus de 6mois. Ses sentiments de frustration, de haine. Tu ne peux plus rien retenir, tout s'échappe. Tu t'es trop retenu, tu as tout gardé pour toi. Tu n'as jamais osé ouvrir la bouche pour mettre en avant ton état d'esprit, tu ne l'as jamais fais. Tu en étais incapable. Tu l'es toujours. Incapable, faible. Tu ne t'es jamais venté d'être un homme, un vrai. Tu ne l'as jamais été. Tu as toujours fuis la difficulté, terrorisé. Tu ne peux pas être plus fort que le destin. Tu ne peux pas avancé sans que quelque chose te retienne en arrière. Tu es celui qui s'écrase face à plus grand que lui, oui. Mais alors? Tu ne vas pas t'en plaindre. Tu cherches à te protéger, coûte que coûte. Tant pis si tu y perds de la virilité. Il n'y a pas que ça qui compte. Oui, étant ado, tu aurais pensé la même chose mais la maturité coule désormais dans tes veines. Tu réfléchis, tu analyses, avant d'agir. Même si il y a certaines choses que tu ne peux retenir. Il y a toujours un moment où tu dois brisé tes principes et aller de l'avant. Tu te rends compte que grâce à lui, une grande partie de toi s'est transformée. Il t'a transformé en quelqu'un de bien, en quelqu'un de tendre. Ouais, au début tu étais plutôt du genre à aller voir à droite à gauche, à ne surtout pas te fixer. Au contraire. Tu préférais les aventures d'un soir, juste un coup comme ça. C'était bien plus simple à cette période là. Quand tu ne te posais aucune question sur tes sentiments ou sur le reste. Tu avais juste une aventure, le temps d'une courte nuit et tu oubliais tout ce qu'il s'était passé le lendemain. Avec Niels, tu avais voulu faire un effort, tu l'aimais vraiment. Beaucoup trop surement. La première fois depuis longtemps que tu n'avais pas été autant amoureux d'une personne. Amour qui s'est métamorphosé en haine désormais. Une impressionnante haine. Tu ne sais pas comment tu peux contenir tout ça. Comment tu peux empêché tout ça de s'évader. Une sorte de volcan en fusion qui n'ose pas craché tout la lave dont il est constitué. « Je n'ai jamais souhaité ça pour toi, Celestin, vraiment. » Comment pouvais-tu croire telle connerie? Ca te paraissais tiré par les cheveux. Il avait fait des choix qui avaient amené cette douleur en toi. C'était à cause de lui, à cause de ses stupides choix. Tu as juste tout subit d'un oeil apeuré. Tu as peut-être ta part de responsabilité, mais dans ce face à face actuel, tu ne vois pas en quoi tu devrais t'en vouloir, en quoi la culpabilité devrait t'habitée. « Dommage parce que c'est ce que tu as engendré. » Autant dire les choses comme elles étaient. Autant dire que tu crevais de l'intérieur depuis qu'il t'avait laissé tombé. C'était tellement stupide de ta part d'accorder tant d'importance à celui qui t'avais brisé le coeur. « Je n'vis pas au pays des bisounours, la vie n'est pas rose tous les jours mais ce serait te mentir que cette dernière année n'a été qu'une succession de mésaventures… » Tant mieux. Tu n'es donc pas le seul à en avoir pris plein la gueule. Tu n'es pas le seul à avoir souffert. Lui aussi il n'a pas eu de chance et puis merde, qu'elle importance? Il a cherché tout ça. C'est sa faute. Le seul coupable ce n'est que lui même. Pourquoi alors t'es pas fichu d'avoir uniquement de la haine et un certain sentiment de satisfaction à savoir ça? Tu tiens encore à lui. Tu n'oublies pas ce que vous avez vécu. C'est surement ça le problème. Tu ne devrais pas commencé à jouer sur tes sentiments ou tu vas te perdre, à nouveau. « Alee et moi, nous nous sommes cassés la gueule à peine quelques semaines après notre rupture, tu sais. » Tu ne peux pas t'empêcher de sourire, satisfait. Tant mieux putain. Tant mieux si il arrive pas à avoir ce qu'il veut. Tu te sens moins seul. Moins comme le bouffon qui a tout pris dans la gueule. « Autant ne pas te mentir Niels, mais j'suis content que ça ai pas marché. » Oui, la haine te donne des ailes et maintenant t'es capable d'exprimer ce qu'au fond tu repousses. Autant dire les choses comme elles sont. Tu es content, heureux, qu'il ne soit pas avec lui. Vous êtes aussi seul l'un que l'autre, aussi perdu et blessé. Mais qu'importe. Tu te reconstruiras, surement qu'il n'a pas perdu de temps de son côté. Pourquoi devrais-tu toujours être le dernier heureux? Celui qu'on laisse à la traine derrière et qui rêvasse en pensant que la vie est belle et rose. Tu vis pas dans un conte de fée, faut t'y faire. « J'ai quitté la France juste après l'avoir perdu, dès que j'ai réalisé que j'avais pas forcément fait que des bons choix. Tu sais Celestin, malgré tout ce que tu peux penser de moi, j'ai énormément regretter la manière dont tout c'est terminé entre toi et moi… J'ai énormément pensé à toi, à nous, cette année et tu m'manques, vraiment. » Tu lui as manqué? ahah, la bonne blague. Ca parait tellement ironique. Qu'il essaye de t'en convaincre. Toi aussi tu as regretté, toi aussi tu as pensé à lui. C'est bien beau mais aujourd'hui la page est tournée et il faut qu'à un moment où à un autre un nouveau chapitre s'écrive. Un chapitre dans lequel il n'est plus ton amant. Il est juste celui que tu as aimé. Rien de plus. « J'ai pensé à toi pendant 6mois à avoir tous les jours un peu plus de rancoeur envers toi, un peu plus envie de te faire payer tout ça. Tu sais pas ce que j'ai pus faire pour toi. Oui, toi aussi t'as fais des sacrifices, j'en ai conscience, mais ... Putain moi j't'aurais jamais fais ça. Parce que putain Niels, je t'aimais! D'une putain de force ! » Ton coeur se serre et ton visage se ferme tristement au monde, laissant une façade sans émotions. Tu as mal mais maintenant, tu sais comment ne pas en faire part au monde. Tu veux te protégé. Te protégé de cet homme que tu aimes autant que tu détestes. Tu fais un pas en arrière. Ta carapace n'est pas infaillible. Lentement, elle se fissure et tes yeux laissent paraître cette douleur que tu as réussi à apaiser. « Et là, j'ai tourné la page. J'en ai marre de souffrir pour toi. T'en vaux tellement pas la peine quand on y réfléchit. Pourquoi je me prendrais la tête pour toi alors qu'au fond, si tu m'as quitté, c'est peut-être que tu ne m'aimais pas ou pas suffisamment. » Tu baisses les yeux et tu resserres ton sac contre toi. Arrêteras-t-il un jour de te faire à ce point souffrir? Même là, même après avoir " tourner la page", il arrive encore à t'atteindre au plus profond de ton être.
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Sujet: Re: hey, this is crazy. Jeu 1 Nov - 13:38
T'as jamais souhaité l'enfer, pour personne. T'as toujours été un mec bien, du moins, l'image qu'on se fait d'un mec bien au vingt-et-unième siècle. T'as jamais été un connard, pas comme ton p*tain de cousin qui s'enfonçait dans la drogue tous les jours un peu plus. D'ailleurs, en parlant de ton cousin, tu peux pas t'empêcher de te demander si son exil en Norvège, son retour aux sources, se passe bien et s'il trouvera enfin le repos de l'âme. AVE ! Tu regardes Celestin et tu t'en veux, parce qu'au fond, t'as pas seulement détruit un mec, tu t'es aussi perdu en chemin et ça, c'est la pire des choses qu'il pouvait t'arriver, encore. Toi, l'mec qu'on pensait intelligent, réfléchi, calme, tendre et doux, tu t'es transformé en loup, en une horrible caricature du mec blasé, prêt à tout pour redorer son quotidien et ne pas s'enfoncer dans la routine. Regarde toi Nelson, t'as même été prêt à tromper l'homme qui t'aimait juste pour avoir l'impression d'être en vie ! En faisant le point sur ce qu'il t'est arrivé à Paris depuis ton arrivée, à tout juste 19 ans, tu commences à te poser des questions. Et si tu étais allé trop loin à présent ? Si jamais plus tu ne pouvais retrouver l'homme que tu étais, en Angleterre ? Inconsciemment tu croises les doigts parce que tu sais que cet enfant là, naïf et bordé d'illusions, existe toujours, au fond de toi. La seule vrai différence, c'est qu'il a jugé bon de se terrer quelque part où personne ne le trouvera, histoire de laisser l'horrible personnalité que tu as développé depuis ton indépendance s'exprimer en toute liberté. T'es qu'un crétin, Nelson, et tu t'en rends compte aujourd'hui. Pourquoi ? Parce que face à toi, il y a un homme qui pourrait tomber à genoux devant toi à n'importe quel instant tant ta présence lui rappelle combien il a souffert. T'es pire qu'une pilule qu'on ne digère pas, t'es carrément digne d'être étiqueté : mortellement dangereux. Le pire dans tout ça, c'est que tu sais que Celestin n'est pas le seul, n'est pas le dernier à avoir souffert d'être amoureux de toi. Jette un œil sur les hommes qui ont traversé ta vie et respire l'odeur de la déception qui s'en dégage. Il y a eu Celestin mais il y a eu Alee, un souvenir bref mais qui te consume depuis ton départ de Paris. Des deux, il n'y en a pas un que tu as aimé plus que l'autre, c'était différent, c'est tout. Celestin, c'était acquis, c'était tendre, c'était calme, c'était posé… une relation comme tout le monde souhaiterait en vivre une fois dans sa vie, le genre de relation qui t'aurait automatiquement apporté son lot de sacrifices mais surtout de bons côtés. Avec Celestin, t'étais sûr de finir ta vie avec quelqu'un, dans une belle baraque avec vue sur la Seine, quelque part entre l'Angleterre et la France. Alee, c'était curieusement plus intense car loin d'être acquis. Vous vous aimiez mais au fond, vous n'osiez vous l'avouer. T'aurais tué pour lui, mais t'étais incapable de te montrer digne de son amour. T'étais une épave à l'époque, ta rupture et ton infidélité t'avais rendu léthargique et spasmodique. T'étais pas à la hauteur, encore une fois. Alors t'as préféré fuir, tu l'as abandonné alors qu'il avait besoin de toi. T'es ignoble Nelson et tu le sais très bien… alors lorsque Celestin te dévisage et se permet de sourire parce que tu lui annonces que tu n'es plus avec Alee, tu n'arrives pas à lui en vouloir. T'avais deux mecs qui t'aimaient, t'as tout perdu en même temps. Et aujourd'hui, t'as pas l'choix, t'assume. « T'as l'droit Celestin… Après tout, c'est à cause de lui que j'me suis détourné de toi… t'as l'droit d'être content ! » Tu baisses les yeux, parce que face à lui, tu n'es qu'un nain. Toi t'as fuit la France pour te reconstruire. Six mois, tu as dansé parmi les meilleurs, tu as rencontré des célébrités, tu as foulé les scènes les plus prisées de l'Amérique et tu t'es dépensé. Six mois, tu as été quelqu'un d'autre, de plus fort, de plus volontaire. T'as oublié Paris jusqu'à ses moindres détails, aujourd'hui, tu t'ramènes la bouche en cœur et tu t'en prends déjà plein la gueule. Félicitation ! T'as tout gagné finalement. Tu relèves tes yeux doucement et tu esquisse un sourire mal à l'aise. T'as envie de l'serrer contre toi, et en même temps, t'as envie de fuir, fuir aussi loin que possible. Tu détestes cette impression mal faite que celle d'être tiraillée entre deux émotions foncièrement différentes.
Tu penses à tout ce que vous avez vécu et t'essaies de te faire une raison. A voir son comportement actuel, il a définitivement tourné la page sur toi et tu ne fais plus partie de sa vie. Au fond, tu devrais t'en contenter mais putain, ça t'fait mal… super mal ! Et le coup qu'il t'assaille en te balançant tout ce qu'il a traversé et combien il te déteste te fait vaciller. T'as envie de courir, le plus loin possible, prendre un premier billet pour LA et refaire ta vie là bas… t'en as connu du monde sur place, tu s'rais pas seul ! Pourquoi t'es r'venu ? Pourquoi t'as fait tout ce chemin ici ? Pourquoi Paris et pourquoi pas Brighton ? Ta famille… teuh ! t'as pas envie de les voir, encore moins que Celestin. Quitte à subir tous les affronts possibles, autant que ça vienne des hommes que t'as aimé, parce que tes proches ne comprennent rien à rien, ne comprendront jamais rien à rien. Tu laisses dire et t'encaisses, tu serres les poings et tu t'efforces de faire bonne figure. A ce monologue, tu ne trouves pas quoi répondre, tu ouvres la bouche mais rien ne sors. T'as l'air con, Nelson, vraiment con. Mais c'est ainsi, la vie est une chienne et toi, un beau bâtard. « J'crois que t'as pas idée combien j'étais dingue de toi Celestin… ça servirait à rien d'en parler pendant des heures, tout ce qui sortira de ma bouche ne sera que tissu de mensonge pour toi. » Tu t'avances doucement, là où lui reculait, quelques secondes plus tôt. T'es touché, touché en ton fort intérieur et tu saignes, mais tu l'montres pas. Tu prends ce qu'il te reste d'assurance pour lui faire face, poser ton doigt contre sa poitrine et parler avec la plus grande sincérité possible. « Puisqu'il faut être honnête et jouer carte sur table, j'vais m'lancer, mais ça s'ra pas long Cel'. » A l'époque, tu l'appelais mon chat ou mon cœur et bordel, t'y croyais. T'y croyais comme on croit à noël, comme on croit au bonheur, comme on croit au ciel ! Mais t'as tout fichu en l'air. Ta voix se meurent dans l'air mais tu t'en fiches, t'as envie de chialer et tu t'laisses aller. Les yeux mouillés, tu poursuis, sur le même ton. « J't'ai aimé à en crever Cel'. Tellement que j'ai laissé la danse de côté pour toi, à tel point que lorsqu'on m'a proposé un rôle pour une comédie, j'ai refusé de partir loin d'toi Cel'. Peut-être qu'à tes yeux, ça te semble infime et puéril, mais j'étais prêt à tout lâcher pour vivre avec toi, pour ta gueule ! » Tu sais pas pourquoi, mais toi-même, t'as de la peine à y croire. Tu te recules, tu baisses ta main, la passes ensuite dans tes cheveux et relèves tes yeux vers lui. « Ouais, j'ai merdé… J'ai tellement eu peur que ma première fois avec toi soit catastrophique que j'ai pas pu résister à l'idée de laisser Alee me rassurer et me faire franchir un des caps les plus important de ma vie. Mais bordel Cel', j't'ai toujours aimé, j't'aime encore aujourd'hui et j't'aimerais toute ma vie… T'as jamais eu de second rôle, t'as toujours été le seul héro de mon histoire et si j'ai merdé, c'est peut-être parce que j'ai crains qu'à trop t'aimer, j'allais finir par me perdre… Alors je suis désolé, désolé d'avoir merdé comme un con et d't'avoir laissé tomber. » Et là, tu sais pas pourquoi, mais tu t'avances vers lui, tu poses tes deux mains sur sa poitrine et tu lèves les yeux vers lui. « … il ne s'est pas passé une seule journée sans que je regrette amèrement mes choix Celestin. »
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Sujet: Re: hey, this is crazy. Dim 4 Nov - 19:32
Fucking bastard, you broke my heart.
Des regrets. Des tonnes et des tonnes de regrets qui se sont entassés au fil des jours. Tout s’est effacé, tout n’est que regrets et douleurs diverses. Tu ne vois plus cette lumière que tu apercevais alors que ton visage se posait sur le sien. Tout est sombre, grisâtre et triste. Il a brisé cette lumière, ce charme qui faisait tout. L’amour n’était pas assez puissant, pas assez fort pour porter votre couple instable. Il était pourtant magnifique. Tout était simplement magnifique. Ses mots, ses gestes. Tout était exactement comme dans un rêve. Un rêve ayant rapidement viré au cauchemar. Un cauchemar dont il t’a fallu des mois pour te réveiller tellement il semblait réel, tellement tu y étais encré à l’intérieur. Tu avais attendu bien longtemps ce dénouement, cet évènement heureux que te réservé la fin. Mais il ne vint jamais. Tu attendis, longtemps, pour découvrir avec effrois que tout était terminé. En une poignée de secondes, en quelques mots, de nombreuses larmes, le conte de fée avait pris fin pour laisser sa place à une sorte de sombre suite dont les réalisateurs des films hollywoodiens oublient souvent de nous en faire part. Il n’y avait désormais plus rien qui ne te retenait à cet homme que tu avais aimé au plus profond de ton être, plus que personne. Il n’avait pas seulement été ton petit ami, il était devenu rapidement celui que tu aurais aimé avoir près de toi alors que tes os te feraient défauts, que tes cheveux s’enfuiraient loin de ton crâne. En bref, tu aurais aimé vieillir à ses côtés. Il était la personne idéale à l’époque pour ça. Aujourd’hui, il vivait sa vie pour lui et toi pour toi. Rien ne vous retenez. Vous n’avez plus rien à vous devoir. Tu ne lui dois rien, absolument rien. –Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Ce que cette citation pouvait être vraie. Rien ne comptait quand il était là, quand il était à tes côtés. Le reste n’existait plus, il n’y avait que vous deux ainsi que vos corps entremêlés, entrelacés accompagnés de vos deux âmes similaires en parfaite harmonie. Vous vous complétiez. La musique était idylliques, les rythmes des deux êtres étaient simplement accordés entre eux et sonnés comme deux accompagnements qui se cherchaient depuis toujours. Vous vous étiez bien trouvés. Trop bien. « T'as l'droit Celestin… Après tout, c'est à cause de lui que j'me suis détourné de toi… t'as l'droit d'être content ! » Tu souris, idiotement. Un masque de façade. Au fond, tu t’en fous, au fond tu as juste trop mal pour admettre que … Tu souffres pour lui. Tu as mal pour cet homme que tu as aimé, qui t’as trompé et qui au final, s’est retrouvé plus seul que jamais. Tu n’étais pas si seul toi, tu étais entouré par des gens qui t’aimaient et puis tu es parti. Sans donner de raisons, juste pour pouvoir respirer loin des avis divers de ses amis qui ne veulent que ton bien. Toi seul sait ce qui est bon pour toi. Et ce qui était bon c’était de partir loin d’eux. Loin de leurs regards emplis de pitié et de leurs bras réconfortants. Tu voulais juste te renfermer et oublier. « Il a raté quelque chose, l’enfoiré. » Tu esquisses un léger sourire avant de baisser les yeux.
Tu t’es lâché, les mots se sont échappés beaucoup trop rapidement de tes lèvres. Tu ne penses pas la moitié des choses que tu dis pourtant tu as besoin de les dire. C’est ainsi. C’est ta façon à toi de lui montrer que tu en baves. Tu voudrais qu’il s’avère vaincu lui aussi, qu’il tombe à genoux mais il est plus fort que toi. Beaucoup plus. Il tient bon, debout. Toi, tu es déjà à terre, tu rampes. Tu cherches jute un moyen de t’en sortir sans avoir trop de dégâts. Tu ne pensais pas ce matin qu’en te levant tu tomberais sur l’homme que tu cherches à éviter le plus possible mais au moins les retrouvailles sont faites. Sortez les champagnes, faites pétés les petites intentions et les mots doux. Retrouvez-vous comme avant. Tu n’attends que ça d’un côté… Tu as toujours attendu ce moment en espérant que les mots que tu utiliserais le ferait revenir. Mais aujourd’hui tu t’en fous, complètement. Tu veux juste avancer face à l’adversité sans perdre de sang en chemin. « J'crois que t'as pas idée combien j'étais dingue de toi Celestin… ça servirait à rien d'en parler pendant des heures, tout ce qui sortira de ma bouche ne sera que tissu de mensonge pour toi. » Tu rougis légèrement alors que tu le regardes s’approché et posé son doigt contre ta poitrine. Ton cœur s’emballe à son contact et tu ne peux t’empêcher de le fixer droit dans les yeux. Tu ne peux pas détacher tes yeux des siens. Ses yeux qui t’ont envouté, séduit, il y a de ça, à vrai dire, peu de temps. Tu cherches cette pointe de malice, cette pointe d’amour que tu as toujours trouvé dans ses iris clairs mais tu ne vois rien. Absolument rien. Tu ne veux rien voir. Tu ne veux plus souffrir de cet amour qu’il te promettrait. Tu es libre, débarrassé de cet amour empoisonné « Et toi.. Bah tu me dis ça que maintenant ? T’aurais pu me le dire le jour où tu m’as vu complètement détruis entrain de chialer dans la salle de danse de l’appart. Non, t’en as pas été capable… Tu m’as laissé là, un gout amer dans la bouche, un gout de trahison… Ouais, j’me sens trahis Niels, complètement putain… » Un pas en arrière. Un de plus alors que le corps de celui que tu as aimé était là à quelques centimètres de toi. Tu aurais pu saisir tendrement son corps dans une étreinte de pardon. Une seule et tu retomberais dans ses bras… Tu aurais pus, juste, sentir la chaleur de son être contre ton visage gelé. Il est là, près de toi et pourtant si loin. Il n’est qu’un lointain souvenir d’amour et de haine. « Puisqu'il faut être honnête et jouer carte sur table, j'vais m'lancer, mais ça s'ra pas long Cel'. » Tu poses tes yeux légèrement humides sur lui, prêt à écouter tout ce qu’il avait à te dire. Après tout, tu ne pouvais pas faire plus. « J't'ai aimé à en crever Cel'. Tellement que j'ai laissé la danse de côté pour toi, à tel point que lorsqu'on m'a proposé un rôle pour une comédie, j'ai refusé de partir loin d'toi Cel'. Peut-être qu'à tes yeux, ça te semble infime et puéril, mais j'étais prêt à tout lâcher pour vivre avec toi, pour ta gueule ! » Ton cœur se serre, hésitant entre s’emballer ou simplement s’arrêter l’espace de quelques secondes. Tu as beau savoir ces choses, l’effet qu’elles produisent sur toi est immédiat. Lentement, tes iris s’emplissent de larmes avant qu’elles glissent en se tortillant le long de tes joues. « Arrêtes de dire des conneries… T’aurais pas tout foutu en l’air… » Un simple murmure étranglé qui s’échappe de tes lèvres tordues par une certaine douleur que t’infliges ses dires. C’est trop dur d’entendre tout ça sans réagir, sans pouvoir y croire. Il y a tout un tas de choses qui le contredise, qui le contrediront toujours. « Ouais, j'ai merdé… J'ai tellement eu peur que ma première fois avec toi soit catastrophique que j'ai pas pu résister à l'idée de laisser Alee me rassurer et me faire franchir un des caps les plus important de ma vie. Mais bordel Cel', j't'ai toujours aimé, j't'aime encore aujourd'hui et j't'aimerais toute ma vie… T'as jamais eu de second rôle, t'as toujours été le seul héro de mon histoire et si j'ai merdé, c'est peut-être parce que j'ai crains qu'à trop t'aimer, j'allais finir par me perdre… Alors je suis désolé, désolé d'avoir merdé comme un con et d't'avoir laissé tomber. » Tu continues de pleurer, en silence, planté devant cet homme que tu n’as jamais réussi à oublier, au fond. Tu cherches tes mots, tu cherches à le contredire mais aucun mot ne veut sortir de tes lèvres désormais clauses. Tes larmes continuent de glissées le long de tes joues et de s’écrasées contre ton écharpe en laine. C’est à cet instant précis que tu aimerais qu’il te prenne dans tes bras, même si tu le hais autant que tu l’aimes, même si tu préfèrerais crevé que de l’aimer à nouveau. Tu aimerais juste qu’il fasse preuve de gentillesse à ton égard. Tu voudrais le pardonné, mais ça t’es impossible. Tu ne peux pas le pardonné. « … il ne s'est pas passé une seule journée sans que je regrette amèrement mes choix Celestin. » Ses deux mains se sont posées sur ton torse et tu t’es arrêté de respirer durant cette période, les yeux rivés sur lui. Que faire ? Tu le regardes, les yeux rouges et tu renifles avant de rire légèrement. « Je suis pathétique… » tu essuis lentement ton visage mais les larmes ne semblent pas vouloir se stoppées. Tes épaules sont secouées par des sanglots de plus en plus violents alors que les souvenirs de votre amour te reviennent lentement en mémoire. Putain… Putain Niels… Putain … Dégages… Tu devrais partir, t’enfuir. Mais tes pieds sont cloués au sol. « Il faut vivre avec ses choix… Coute que coute… T’as foutu notre relation en l’air… La belle affaire… Ca sera surement pas la dernière que tu briseras. » Pourtant tu aimerais au fond. L’amour unique qui dure indéfiniment. Oui, au fond les sentiments sont toujours là, cachés derrière un mur de défense infiniment fin. « Tu seras heureux sans moi à tes côtés, t’façon j’vois que tu t’en sort plutôt bien… » Tu attrapes lentement les mains de Niels et tu les retires de ta poitrines. Ton cœur se calme immédiatement et tes yeux se baissent lentement avant que tu ne cèdes… Une seule étreinte, une seule. Tes bras se referment autour de lui et tu te laisses aller contre son épaule, tes larmes glissant de plus en plus vite. Si tu pouvais seulement tout oublié…
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Sujet: Re: hey, this is crazy. Lun 5 Nov - 15:09
Là, t'as déballé tout ce que t'avais à déballé. Tu te s'rais mis complètement nu que ça n'aurait rien changé, tu lui as ouvert ton cœur et tu ne le regrettes pas. S'il y avait bien une chose que tu espérais pour vous, c'était une fin convenable à votre relation. Pas cette espèce de tragédie que la haine avait emporté avec elle. Non, pas une fin catastrophe, juste une fin convenable. T'avais besoin de lui dire ce que tu avais sur le cœur, parce que oui, tu t'es enfui pour ne plus avoir à affronter le regard d'Alee, complètement sonné par son accident, mais tu es parti aussi parce que tu avais tout foiré, tu avais tout détruit autour de toi. Lorsqu'on approche de l'apocalypse, rares sont les personnes suffisamment fortes pour affronter la fin… tu avais été lâche, juste lâche et surtout faible. T'avais aucune envie d'affronter le regard de Celestin, encore ! Surtout après l'avoir vu au trente-sixième dessous dans votre salle de danse improvisée. Oui, tu vivais avec lui, tu étais parti sans rien dire, tu avais quitté votre appartement et puis, tu avais ensuite quitté la France ! Ironique n'est-ce pas ? Au moment même où t'avais tout fait s'écrouler, tu as préféré fuir plutôt que de ramasser les pots cassés. Cette fin ne te convenait pas, ne vous convenait pas. Il y avait bien une chose à laquelle il avait droit, c'était des explications. Les voilà ! Il n'y avait pas d'autres mots, c'était juste des explications convenables à la merde que tu lui avais balancé en pleine gueule. Il avait souffert, bien plus que toi, apparemment. Tu avais trouvé en la danse ton seul exutoire, tu avais fait de ta passion le seul moyen d'évasion. Tu t'en étais bien sorti, c'est vrai, tu avais vécu de très belles choses là-bas, en Amérique, et tu ne les regrettais pas du tout. T'aurais juste préféré lui dire tout ça avant, avant qu'il ne tombe en ruine, avant qu'il ne s'effondre. Savoir qu'à cause de toi, il avait frôlé la dépression te rendait aujourd'hui malade ! Coupable, tu te sentais coupable. On dit souvent que le temps efface les blessures, tu te rends compte aujourd'hui que malgré la distance et les mois, tu as toujours aussi mal. Mal d'avoir aimé à en crever mais surtout mal de ne pas avoir été à la hauteur de tes propres sentiments. En discutant avec Célestin, tu réalises enfin que ce n'était pas que tu aimais plus Alee, mais simplement que c'était plus simple… qu'il y avait moins de pression ! Avec Celestin, l'amour était placé sur un piédestal inconvenant, l'amour était une chose inaccessible et en même temps, si belle, si pure ! Avec Celestin, votre relation était sérieuse, peut-être un peu trop pour des jeunes hommes de 19 ans. Tu aurais voulu que ça fonctionne, mais tu as eu peur. Peur de passer à côté d'autres opportunités par amour, mais surtout peur de ne pas mérité autant d'affection. Tu l'aimais, tu l'aimes encore, tu l'aimeras toujours, mais aujourd'hui tu comprends que tout est définitivement terminé. Tu voudrais tracer un trait sur votre histoire mais tu n'en seras jamais capable. Car d'une manière ou d'une autre, il fera partie de toi, toujours !
Tu t'es mis à nu, tu lui as dis tout ce que tu n'avais jamais pu lui dire et tu as l'impression que, inconsciemment, tu lui as fait les excuses qu'il attendait depuis plusieurs mois. Il pleure, tu souris… tu n'es pas heureux, juste satisfait. D'une certaine manière, tu as l'impression de l'avoir libéré, libéré d'un poids qui l'étouffait, qui le martyrisait. Il stagnait depuis trop longtemps, entre deux eaux. Il a certainement passé à autre chose mais gardait sur votre histoire un goût d'inachevé. Tu n'es pas heureux, car tu comprends à le regarder que le dénouement est proche, à présent. Tu sais qu'il ne t'embrassera plus, qu'il ne te regardera plus comme autrefois, mais quelque part, tu es content de savoir que votre histoire prend fin aujourd'hui, ici, au pied du Moulin Rouge, là où tout avait autrefois commencé. A tout ce qu'il te répond, tu te contentes d'acquiescer sans vraiment relever. A aucun moment tu ne cherches à lui donner tort, sauf lorsqu'il te dit que tu vivras désormais mieux sans lui. Tu baisses les yeux en soupirant, c'est ainsi fait ! Tu n'as pas le cœur à répondre car tu sais qu'il y croit… pourtant, il a tort ! Jamais plus tu ne vivras comme avant, des histoires d'amour, tu n'en trouveras jamais plus comme celle que vous partagiez. Tu le regardes, déçu et triste, mais tu ne le montres pas. Votre histoire s'achève ici, vos souvenirs se mêlent une dernière fois et la rancœur laisse place à la fatigue. En guerre lasse, il prend tes mains et t'enlace une dernière fois. Tu le laisses faire, tu glisses tes mains le long de son dos, retrouvant d'anciens réflexes et tu fermes les yeux. Tu reconnais son parfum, tu retrouves ses gestes et tu sens ton cœur vaciller. Tu n'as pas envie de te battre, tu n'en as plus le courage. Si, autrefois, tu aurais tout donné pour qu'il te pardonne, tu sais à présent qu'il lui faut vivre sa vie, loin de toi, loin de tes mains, loin de tes bras, de ton cœur et de tes maux. Il mérite mieux que toi, au fond, tu l'as toujours su. Même lorsque vous vous couchiez l'un contre l'autre, tu savais qu'il partirait, tu savais que rien n'était définitif. Même lorsqu'il t'embrassait, tu devinais que la fin était, plus ou moins, proche ! Tu ne le souhaitais pas, mais tu savais que tu ne le méritais pas. Blotti contre lui, tu inspires une dernière fois et tu fermes les yeux. Tu retiens tes larmes car tu n'es plus ce petit garçon là, tu es un homme à présent et tu sais te montrer fort lorsqu'il le faut, non ? Tu restes ainsi quelques instants et puis tu te détaches de son étreinte, tu fais quelque pas en arrière et tu lui esquisses un sourire. Ses yeux humides te font chavirer, tu sens ton cœur manquer un battement mais tu ne réagis pas, tu restes stoïque. Face à lui, tu comprends enfin que jamais plus vous ne vous retrouverez, jamais plus vous ne serez un couple… tout juste deux hommes qui se salueront dans la rue, qui se souriront par politesse. Tu le regardes, comme si tu le voyais pour la dernière fois… Tu glisses ta main sur sa joue. « Je suis désolé Celestin, vraiment ! J'aurais souhaité que ça se passe autrement… » Tu ne trouves plus rien à dire, tu sais qu'il est trop tard, tu sais que le temps n'adoucira jamais vos blessures et que peu importe la distance que vous mettrez entre vous, il n'y aura jamais de rédemption possible. Et si finalement, tout ça n'était que le juste dénouement des erreurs que tu avais commises ? Le cœur au bord des lèvres, tu déposes un dernier baiser sur sa joue et puis tu te recules. « Au revoir, Celestin. » Tu hoches la tête, tu continues de sourire et puis, tu tournes les talons… Derrière toi se dresse le Moulin Rouge, et tout un tas de souvenir. Tu sais qu'il restera à jamais le symbole de ta réussite, tout autant que de tes échecs… mais cette fois-ci, tu ne seras pas parti sans dire au revoir !
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Sujet: Re: hey, this is crazy. Mer 7 Nov - 15:28
Fucking bastard, you broke my heart.
Ses bras, son souffle, son odeur et sa chaleur… Tout t’envoute à nouveau comme avant, comme à la première fois. Tout semble horriblement familier. Tout semble être redevenu comme avant mais pourtant tu as conscience qu’au fond, rien ne sera jamais comme il y a quelques mois. Tout était d’une perfection sans nom. Ce moment était parfait, voir plus que ça. Il n’y avait rien d’autre que ses bras autour de toi, ton visage enfouit contre son torse. Ton oreille entendait précisément les battements réguliers de son cœur et tout ceci t’arracha un léger sourire mêlé aux douces larmes qui s’écoulaient lentement de tes yeux. Tu aurais pu rester là des heures, figé tel une statue du musée Grévin, une réelle statue aux sentiments incertains. Les souvenirs se bousculaient les uns après les autres, ses moments de tendresse qui n’avaient de cesse de te conforter sur tes positions : tu étais amoureux de cet homme. Amoureux comme jamais auparavant. Ta vie ne valait rien à côté de l’importance que tu accordais à votre relation. Tu t’y étais donné corps et âme et tu en étais ressortit dans le même état qu’un soldat qui s’engage au front. C’est tellement compliqué d’aimer à en crever. Tout semble pourtant facile. L’amour c’est beau, c’est bien et agréable. Pourtant tu souffres un peu plus tous les jours des choix qui ont été effectué contre ton gré. Tu n’as pas cherché à l’aimer, tu n’as pas non plus cherché à le faire partir loin de toi. Tu attendais juste de sa part un peu d’amour. Juste un peu… Tu n’en demandais pas tant. Pourquoi est-il partit ? Tu étais prêt à lui offrir le monde uniquement pour qu’il t’aime. C’était tellement pathétique. Tu t’es écrasé, toi qui avait autant de fierté qu’un bœuf. Tu t’es laissé avoir, tranquillement. Au fond c’était peut-être la douleur que tu recherchais… L’amour est une chose tellement compliquée que tu as arrêté de chercher à la comprendre. Tu ne voudrais même plus qu’elle t’habite, surtout si c’est pour ressentir toutes ses choses à nouveau. Le cœur qui s’emballe, les mains moites, les sourires niais et les mots doux par centaines. Maintenant que tout est terminé, ce n’a plus aucun sens. Tu te vois tellement mal aller conter toutes ses choses à un autre, c’était pour lui et lui seul. L’impression d’une infidélité te hante alors que la rancœur boue dans tes veines. Tout est tant compliqué, inversé. Le bien devient le mal. Tout ce qui est censé faire un bien fou se transforme en une sorte de torture absolue dont on n’arrive jamais à se dépêtrer. Pourquoi faut-il que tout soit si compliqué ? Pourquoi ne suffirait-il pas de pardonner sans limite, sans frontière ? Parce que la douleur serait encore là. Bien présente. Elle ne disparaitrait jamais complètement des pauvres âmes meurtries. Lentement, les bras de ton ancien amant s’écartent des tiens et tu ne peux réprimer un léger grognement de mécontentement. Ne me lâches pas… Au fond, tu sais que c’est terminé. Que la course à l’amour s’est terminée depuis belle lurette, tu te contentes juste de t’acharner à freiner le processus pour que tout s’achève une bonne fois pour toute. Tu ne veux pas tirer un trait sur cette histoire idyllique. Ce serait faire un trait sur un passé encore bien trop présent à l’intérieur de ton être. Bien trop frais dans ton esprit. Tes sentiments sont encore là, à fleur de peau mais tu dois lâcher prise, tu en as conscience. Plus jamais n’existera de « nous » entre toi et lui. Sa main effleure doucement ta peau et t’arraches un frisson. « Je suis désolé Celestin, vraiment ! J'aurais souhaité que ça se passe autrement… » Tu t’en fous, tu le pardonnes. Ton regard se pose sur lui, le supplie de ne pas te laisser une fois de plus. La fragilité est une bien mauvaise qualité. Tu voudrais pouvoir remonté le temps et te battre jusqu’au sang pour conserver son cœur. Tu voudrais pouvoir l’avoir de nouveau tout en arrêtant de souffrir, tout en tournant la page. Les larmes roulent encore, nonchalamment. C’est trop tard pour pardonner les erreurs du passé. Trop tard pour tenter de reculer lentement, de recommencer du début. Il y aurait tout un tas de possibilité. Tu pourrais trouver la façon de le retenir près de toi encore quelques temps, ou pour toujours. Tu voudrais et pourtant ton cœur te l’interdit. Tu dois avancer. Avancé sans lui, sans l’amour qu’il avait pu ressentir pour toi, sans le réconfort de son épaule. « C’est rien… C’est passé… Laissons le passé là où il est. » Tu la sens cette distance qui lentement se creuse entre vos deux corps pourtant si proches. Tu sens ce faussé qui se creuse malheureusement entre vos deux cœurs. Deux âmes désormais séparées après avoir partagé des réels sentiments communs. Tout s’envole, tout s’évapore. Dissipés cet amour, ses sentiments. Des fois tu aimerais être encore un gosse pour ne pas avoir à ressentir toutes ses choses. Tout est tellement plus innocent dans les yeux d’un enfant. Il ne comprend pas l’importance qu’ont ses sentiments pourtant un jour il s’en rend compte. Quand il grandit. Il dépose un baiser sur ta joue, un baiser d’au revoir. Celui qui fait mal, celui qui fait du bien. Qui brûle, enflamme et rafraîchit. Celui que personne n’aime gouter. Ton cœur se serre lentement, se remet doucement à saigner à petites gouttes. « Au revoir, Celestin. » Tu le vois alors partir, un sourire aux lèvres et tu ne peux t’empêcher de sourire à ton tour. Une sorte de soulagement. Voilà ce qui règne désormais dans l’air. Tu es libéré d’un poids qu’il t’a imposé jusque-là. Aujourd’hui, tu n’as plus aucune raison de te freiner ou même de t’enfermer dans la noirceur et la douleur. Tu es libre. « Attends Niels ! » Tu essuies tes yeux avant de t’élancer vers lui et de le prendre à nouveau dans tes bras pour approcher tes lèvres de son oreille. Tu te mets à murmurer, comme pour lui confier le plus grand des secrets. « Je t’aimerais toujours. Merci, pour ce que tu m’as apporté. Même si la douleur tu te doutes que je m’en serais passé… -Tu souris légèrement. Je t’aime ok ? Je t’oublierais pas. » C’était une promesse. Ca non, tu n’allais pas l’oublié. Et tu l’embrasses sur la joue à ton tour. Un long et tendre baiser. Le dernier. Tu souris à nouveau et tu te retires de ses bras. « Plus rien ne te retiens ici maintenant. » Un autre sourire. C’était sincère, tout était vrai. Tu le pensais, du plus profond de ton être. Une page était tournée désormais.
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Sujet: Re: hey, this is crazy. Ven 9 Nov - 10:22
T'avais goûté à sa peau, et jamais plus tu ne t'en séparerais. T'aurais voulu rattraper tes erreurs avant de les voir venir, mais t'en avais été incapable. Avec du recul, t'avais réalisé l'ampleur de ce que tu avais perdu. Pas seulement une belle histoire mais un homme, un homme qui comptait sur toi et qui se reposait sur toi, tout autant que tu le faisais à son égard. Tu n'avais pas seulement perdu l'une des plus belles histoires de ta vie, tu t'étais surtout perdu toi… Toi qui avais toujours été si droit, si honnête et si affectueux. En brisant le cœur de Celestin, tu avais touché aux ténèbres qui existaient en toi et que tu n'avais jamais su voir. Finalement, tu n'avais pas seulement perdu un homme, tu en avais perdu deux et c'était là ce qui te faisait le plus mal. Enfoui dans votre dernière étreinte, tu réalisais enfin l'ampleur des dégâts. Il était tant de t'en délivrer, mais surtout de l'en délivrer. Il méritait d'être heureux, et pour ça, il avait besoin que tu t'excuses mais aussi que tu te détaches de lui. Quelque part, tu sais que vos vies sont intiment liées, mais plus rien ne sera jamais comme avant. En le regardant une dernière fois dans les yeux, tu t'apprêtes à lui dire aurevoir, à tourner la page sur lui mais aussi sur toi. Toi, toi qui est arrivé à Paris il y a 3 ans le cœur plein d'espoir, tu en avais perdu des principes. L'amour t'avait emporté au creux d'un tourbillon qui te tourmentait depuis plus de deux ans à présent. Il était temps de grandir, surtout temps d'avancer, à nouveau ! Tu lui esquisses un dernier sourire… sauver les apparences ! Extérieurement, tu fais face, mais intérieurement, tu sens ton cœur fondre, ton cœur saigner, et tu entends ta respiration se brusquer. Tu sais que cette scissure que tu t'apprêtes à faire risque d'être la plus douloureuse que jamais tu n'avais connu, bien plus douloureuse encore que ta rupture avec Alee ! Au moins, avec ce dernier, ç'avait été direct, expéditif. Les choses étaient claires dès l'instant où tu avais fait tes valises. Mais Celestin, ton histoire avec lui était restée en suspend pendant tout ton exil. Jamais vous n'aviez pris le temps de discuter de ce qui vous était arrivé, cette fois-ci, c'était chose faite. Et au fond de toi, tu sentais que c'était la fin… vraiment la fin !
En te retournant, tu ne t'attends pas à ce qu'il cherche à te retenir, bien au contraire. Mais il le fait, et ton cœur se serre, encore. Il te prend dans ses bras, tu te laisses faire en souriant, malgré toi. Tu espères au fond qu'il t'embrasse, qu'il te demande de revenir mais tu sais pourtant très bien qu'il ne le fera pas. Son cœur ne t'appartient plus, c'est douloureux, mais c'est ainsi fait. Les choses ne vont pas toujours dans notre sens, à nous de nous adapter. Tu laisses cette proximité t'envahir et à ton cœur de saigner encore. Serre moi, serre moi plus fort, aime moi Celestin, je l'veux, plus que jamais. Ta bouche reste close mais ton subconscient appelle à l'aide ! Tu ne peux pas le laisser partir sans rien faire… mais pourquoi ne réagis-tu pas d'avantage ? Son souffle près de ton oreille te fait frémir, ses paroles te font rougir tandis que tes muscles se crispent. Tu craques, encore… BON DIEU que tu aimerais lui faire l'amour une dernière fois encore. Vous vous détachez l'un de l'autre, tu plantes tes yeux dans les siens. Un seul mot, et je t'appartiens. Alors dis-le, fais-le ! Tu ne bronches pas, tu restes stoïque, comme sonné. Il t'annonce alors que plus rien ne te retiens près de lui et tu acquiesces. Tu soupires en baissant les yeux, tu sais qu'au contraire, tout te retient à lui… mais l'évidence est là, votre histoire est terminée, définitivement. Il est des choses qu'on ne rattrapent jamais, des choses qu'on apprendra malheureusement à supporter avec le temps. Tu lèves tes yeux vers lui… tu ne dis rien, à présent… ton visage est défiguré par les larmes qui t'envahissent. Ton cœur faiblit, tu ne parviens plus à rester de marbre et indifférent. Les émotions te submergent et à présent, tu sais ce qu'il te reste à faire. En ravalant avec peine, tu tournes sur tes talons et tu quittes les lieux, sans un mot, sans un bruit. L'émotion t'étouffe tandis que tu lèves la main pour arrêter un taxi… La fin d'une histoire n'est jamais évidente, mais souvent nécessaire. La scissure te fait mal, tu ressens la douleur t'envahir lorsque tu t'assieds dans le taxi. Tu ne le regardes plus, tu fermes les yeux et tu te laisses aller à quelques sanglots étouffés dans ton écharpe. Tu n'as pas seulement perdu Celestin, mais toute une partie de toi qui est restée là-bas, sur le pavé. En quittant le Moulin Rouge ce jour-là, tu prends conscience que jamais plus tu ne seras le même homme. Indirectement, Celestin t'aura fait grandir, souffrir… mais surtout grandir ! Libre à toi de ne garder à présent plus que les bons souvenirs de ce qui un jour fut "vous".