Lieu : Rue de Montmorency, Appartement Haussmannien, second étage.

Enthousiasme. Oui, il s'agissait du mot parfait pour décrire la jeune fille : elle aurait pu se mettre à danser sur place tant la perspective d'avoir un coloc' autre que sa tante durant l'absence de celle-ci la réjouissait. Ainsi, Antigone attendait, quelque peu impatiente, l'arrivée de Camil qu'elle avait rencontré lors d'une soirée arrosée. Ses doigts longilignes pianotaient nerveusement sur le marbre du bar où il était coutume de manger. La déco', quant à elle, était fraiche et dans l'air du temps et réalisée par Guillaume Henry le merveilleux directeur artistique de chez Carven. Qu'elle l'aimait cet appartement Haussmannien ! Des pas se firent entendre dans le couloir.

Lieu : Rue de Montmorency, Appartement Haussmannien, second étage.

Une sonnerie. Aussitôt, son sourire se reforme : cela ne pouvait être que son futur coloc'. Avant d'ouvrir la jeune fille porta un regard sur son reflet et sa silhouette apprêtée, comme pour vérifier que tout était en ordre. Antigone se précipita d'ouvrir la porte, découvrant ainsi l'être tant attendu chargé d'un sac et d'une bouteille. Charmant. Pensa-t-elle avec un peu de sarcasme à la vue de la bouteille, mais après tout, qui était-elle pour le juger ? « Entre, entre ! » l'invita-elle, une énième expression chaleureuse peinte sur le visage. « T'as pas eu trop de mal à trouver l'endroit ? » Questionna Antigone tout en s'accoudant au dit bar.

Lieu : Rue de Montmorency, Appartement Haussmannien, second étage.

Dès que le jeune homme eut bu une gorgée, il lui tendit la bouteille. Sans se faire prier, Antigone fit de même, ayant toujours eu un petit penchant pour l'alcool. Ce goût la submerge, lui fait revivre quelques sensations qu'elle pensait avoir oubliées. La question qu'il posa l'arracha à ce court instant de relaxation : elle n'était pas tout à fait certaine de la réponse. Malgré cela, elle se lança. « Ouais, tu peux. » Avança-t-elle avec un sourire. Un silence s'installa. Elle se sentait diablement conne, à rester là plantée devant lui sans lui faire visiter. Heureusement, elle se décida à briser ce silence. « Tu veux visiter ? » lui proposa Antigone tout en lui rendant sa bouteille.

Lieu : Rue de Montmorency, Appartement Haussmannien, second étage.

La réponse à sa question lui sembla si évidente qu'Antigone hésita à répondre. « Non, j'aime pas trop ça. » Esquissa-t-elle tout en repoussant le paquet avec une expression désolée. Par contre, il lui arrivait de fumer un petit joint de temps à autre, mais bizarrement, la cigarette n'était pas dans ses habitudes. Voyant qu'il était enclin à une visite des lieux, la jeune fille commença. « Bah là, c'est la cuisine, enfin, en même temps, ça se voit un peu. » Fit-elle tout en faisait un geste circulaire. Ouais, il fallait être simplet pour ne pas deviner qu'il s'agissait de la cuisine... Elle traversa cette dernière entièrement, et désigna une porte sur la gauche. « La première salle de bain, la mienne. Et juste à côté, ma chambre. » Antigone hésita à l'ouvrir, mais préféra après quelques réflexions la laisser close. Après avoir présenté à la va-vite l'espace de sa tante, elle passa à celui de son nouveau colocataire. « Maintenant, passons à ta chambre. » Cette fois-ci, elle déroba la porte sans se poser de question, dévoilant une pièce déjà meublée, avec une télé et autres choses indispensables. « T'as la salle de bain juste à côté. » Termina-t-elle avec un petit sourire tout en se tournant vers Camil.

Lieu : Rue de Montmorency, Appartement Haussmannien, second étage.

Pour son plus grand bonheur, la chambre plaisait au jeune homme. Si bien d'ailleurs qu'elle eut le droit à baiser sur la joue, et à être entrainée dans sa pièce. Antigone se met à rire suite à sa révérence, faisant de même. Camil s'affale sur son lit, lui posant par la même occasion une question auquelle elle s'empressa de répondre. « Ma tante. Mais là, elle est en Pologne chez une pote. » Suite à son invitation muette, elle se posa à ses côtés. « Si jamais tu la croises, t'as pas à t'en faire, je me suis bien pointée chez elle à quatre heure du mat' avec mes bagages pour habiter chez elle... et elle a rien dit, elle était contente. » Le fait qu'il la regarde ainsi lui attira quelques rougeurs et un petit sourire. Ce qu'il lui demanda la gêna un peu, d'ailleurs elle se demandait si elle allait se donner la peine de répondre. « Ouais. Mais j'ai envie d'arrêter : j'aime pas du tout. » Soupira-t-elle tout en s'allongeant complètement. Après s'être redressée afin de mieux voir son interlocuteur, Antigone le gratifia d'un regard malicieux avant de continuer. « Et toi ? Tu fais un truc ? des études ? »