Nom complet ▲ Azaïs Sylvère de Sade, nom à rallonge pour famille prétentieuse. Lieu de naissance ▲ Lyon, comme Lion, mais avec un "y". âge ▲ vingt-et-un années qu'il fiste cette chienne de dame nature. nationalité ▲ français de souche. diplômes, études ▲ bac français mention très bien. il s'engage à Sciences Po', sans savoir vraiment pourquoi. ça fait plaisir à ses parents et ça l'occupe. c'est déjà ça. métier ▲ faire jouir la lune en même temps que lui. statut matrimonial ▲ en couple, ou pas. peut-être ? il en sait rien. orientation sexuelle ▲ trois cent mètres, à gauche du Monoprix situation financière ▲ brûle des billets de 500 pour s'amuser, il se porte plutôt bien. idole(s) de vie ▲ Arthur Rimbaud nombre d'amis facebook ▲ facebook est la quintessence de tout ce qu'il déteste. il n'y est pas. moyen de déplacement ▲ son fidèle fixie, et sa vespa rouillée groupe ▲ à la javanaise avatar ▲ James Hampson. crédits ▲ tumblr, ma chère amie.

premier point ▲ il utilise les mots comme des poignards. il les aiguise, les affûte pour mieux blesser. il a tout un dictionnaires d'armes à torturer. sa langue acide vous soumet. deuxième point ▲ il saisit la graisse qui n'existe pas. il se voit gros, difforme, énorme. il ne mange plus. ou évacue la nourriture à coup d'gerbe. les deux doigts bien profond dans la gorge. troisième point ▲ il n'aime pas les gens. leurs contact le dégoûte. il se veut ermite. éphèbe solitaire. son nihilisme brisera tout vos espoirs. sa misanthropie est poussé à l’extrême. quatrième point ▲ il a été façonné dans l'innocence corrosive, son sourire vous attrape et vous illusionne. ne croyez pas en ses ailes d'ange. elles sont factices. c'est un monstre à la peau laiteuse. cinquième point ▲ ses poches sont toujours trouées et mitées. ses poches sont pleines de rêves. pleines de miettes. il s'amuse à les prendre dans ses doigts, les rouler. les faire crisser sous ses ongles. jeu enfantin. un p'tit trou, deux p'tits trous. ses poches contiennent sa vie. sixième point ▲ il lui arrive de hurler, quand il est cloîtré du monde. il vide sa fureur et les larmes criblent ses joues. sa voix brise le silence alentour. il tombe dans une torpeur maladive. mais personne ne voit, personne ne comprends. septième point ▲ il n'a aucune limite. la bienséance est une valeur morte. à la manière du chapelier fou, le jugement d'autre lui glisse sur la peau. huitième point ▲ il crache sur l'idée de famille. partager son ADN avec quelques autres humains ne rapproche pas pour lui. ça ne crée pas de lien. dans son cortex, il est orphelin. il voit ses parents pour des portes-monnaies sur pattes. neuvième point ▲ il se shoote au sourire d'un certain blondinet. lutte contre l'emprise qu'il a sur lui. se débat de ses griffes. ses gestes l'étouffent. dixième point ▲ la décadence est un art qu'il idolâtre, qu'il adule. l'autodestruction, une passion. les cicatrices sur ses avant-bras, échos d'un délicieux cauchemar. il veut faire de sa vie une oeuvre d'art. onzième point ▲ il baise le vent, tisse ses rêves avec de l'air, embrasse le temps et bouffe la voie lactée. azaïs est un mystère, maître de l’occulte, bouffé par la volupté. la magie coule dans ses veines. douzième point ▲ il traîne sa carcasse défoncé sur l'asphalte grisâtre de Paname. il mouve sa silhouette dans les nuits de débauche. se brise les tympans avec les murmures du partenaire de sa nuit. les narines délicatement empoudrés; il aperçoit un autre monde. treizième point ▲ la perfection lui fait peur, il préfère quand c'est cabossé, usé, défoncé, éraillé, cassé, érodé. ça l'rassure. quatorzième point ▲ il se meurt un peu plus chaque jour. il s'accroche à ses dernières heures. quinzième point ▲ il a des yeux couleur arc-en-ciel, qui changent en fonction du temps. même ses yeux sont éphémères. rien, sauf le mal-être, n'est constant. seizième point ▲ il a le mot "éternité" tatoué au fond des chaires. dix-septième point ▲ les papillons devant ses yeux ondulent, hypnotiques. c'est la promesse d'un futur beau, idyllique. ces papillons sont une illusion. le futur aussi. dix-huitième point ▲ il rêve de foie arraché, de coeur déchiqueté. il rêve de sang sur un carrelage immaculé. pureté contre destruction. rouge sur balnc. ou blanc sur noir ? il rêve de craquer une allumette. danser sur les cendres. il rêve de chaos. dix-neuvième point ▲ il veut hurler la beauté. vingtième point ▲ tout commence et tout finit avec un blackout.

IT'S PRUDENTER TO DREAM -. tu n'es pas d'ici. tu ne viens pas de la terre. tu es trop en marge, trop solitaire. tu ne rentres pas dans le moule. tu es bizarre. un intrus. une mauvaise herbe. mis de côté. trop disgracieuse. a éloigner. au final, dès le début de ta vie, t'as été qu'un objet. un meuble qu'on trimballe, comme on le souhaite, à sa guise. tu t'laisses faire. tu sais rien faire d'autre. t'es qu'une poupée de chiffon, qu'on s'passe de mains en mains. t'es qu'un jouet, amusant à regarder, à détruire puis à jeter. t'es rien d'autre qu'une attraction qui fait passer le temps. qu'un monstre de foire un peu trop intelligent. au final, ta vie, tu la laisse passer. t'as les images qui défilent devant tes yeux un peu trop fatigués. comme dans un train. tu fais rien. tu r'gardes le temps passer. ta vie s'expirer, les secondes, les minutes, les heures et les jours s'étirer. tu sais pas quoi faire de toute façon. pour combler l'vide. t'as rien pour ça. t'es comme condamné au néant. t'es figurant d'ta propre vie. coincé entre le bon et le mauvais. entre le passé et le présent. t'es dans les limbes de la réalité. coincé dans les affres de la routine. t'es qu'un cadavre en sursis de toute façon. t'es qu'un mort vivant. mais au final, tu t'y habitues. au mal-être constant. t'as réussi à l'maîtriser. tu peux l'oublier, pendant quelques heures. tu peux l'déplacer, dans un endroit de ta tête où il passera inaperçu. tu peux le rendre invisible, incolore. tu pourrais presque l'oublier. ne plus l'entendre hurler. mais non. il y en a toujours un p'tit bout qui reste coincé dans ta gorge; et qui enfle, enfle. il bloque ta respiration. t'empêches de hurler. t'empêches de demander de l'aide. il en reste toujours un bout. c'est tapi là, au fond de toi. tu pourras rien faire, ça fait parti de ta vie, cette boule de malheur qui joue à cache-cache à l'intérieur de toi. tu peux pas la voir. personne ne le peut. mais tu peux l'entendre. ses hurlement silencieux. ca comble un peu l'néant au moins. tu ressens quelque chose. le sang colore tes rêves. le carmin peuple tes songes. où tu vas quand tu pars ? t'as la faculté d'te déplacer en restant parfaitement immobile. toi tu peux entrer dans un lieu qui nous est inconnu, en filigrane du monde réel. tu vas plus loin qu'imaginer. tu crée et tu dessines. tu peins l'univers. c'est ton monde à toi. ton espace. t'en es le dieu, t'en es le roi, là bas y a personne pour contredire ça. mais ta noirceur aspire ton œuvre. le vide de sa substance. de ses couleurs. alors tu t'obstines, à chaque fois. reconstruire. tes yeux sont loin. toi aussi tu l'es. dans ta sphère. celle que personne n'a jamais vu qu'en mirage. tu t'évades. toujours tout le temps. ou plutôt tu fuis. ces putains de malheurs qui rythment ta vie. ta vie, c'est rien qu'un incroyable bordel. une foutue symphonie, pleines de fausses notes. ta vie c'est une toile raté, que l'artiste a décidé d'raturer. dans ta tête c'est bagdad. les pensées se brouillent, se fondent entre elles. t'as l'cerveau qui tourne à cent à l'heure. t'as constamment envie de vomir. trop de choses à l'intérieur de ton crâne. foutue migraine. ton corps demande grâce. tu le négliges trop. t'oublies d't'en occuper. pour toi c'est qu'une carcasse de chair et d'os. rien d'important, rien d'concret. tu ressens plus le besoin de manger. t'en as pas envie. on a besoin de la nourriture pour vivre. toi t'en as plus envie d'ta vie. à quoi bon vouloir la préserver. tu fais pitié. ton corps trop amaigri. tes yeux rougis par l'acide salé qui te sors des yeux et les trop nombreuses nuit de combats nocturnes. contre les hurlement du monde. contre tes pensées. contre toi. t'as vraiment une sale gueule. tu fais peur. t'es moche. t'es hideux. t'es détestable. tes parents ne se rendent pas compte que quelque chose cloche chez toi. t'es tout à fait normal, t'es leur fils chéri. tu es un bon élément à mettre dans le cv de la famille de sade. un sujet de conversation pour ton père et ses amis du golf. regardez comme mon fils réussit, il sera comme son père. et toi tu lui souris. parce que tu sais pas quoi faire d'autre. ce mec n'est qu'un abruti. ta mère aussi. ils sont aveugles. trop près du soleil, leurs trônes dorés est trop haut. il ne voit plus ce qu'il se passe en bas. il ne voit plus ce qu'il se passe en toi. t'es tout seul. tu l'as toujours été. t'as plus que les larmes. t'as plus que les lames. t'es qu'un mec pathétique parmi tant d'autres. un foutu numéro. quand tu seras plus là, tout le monde s'en fichera. il y a des tas d'autres nombres derrière toi. personne ne se rappellera de ton nom. c'est comme ça. toi t'es destiné à l'oubli. t'es destiné à rien de mieux que le néant, je te l'ai déjà dis. t'es rien qu'une coquille vide, un spectre. t'as souvent songer à t'foutre en l'air. mais t'as jamais eu le courage, t'as jamais eu la force d'le faire. tu vis. alors ton teint diaphane s'coule dans le béton et tu r'montes dans le train sans destination. ça sert plus à rien de gâcher ton énergie en un ultime espoir. t'es mort. game over pour toi.

C’ÉTAIT BEAU, C’ÉTAIT MAGNIFIQUE. APOCALYPTIQUE -. épaules voûtées. côtés saillantes. cicatrices qui zigzaguent sur ta peau. gribouillis d'enfant. les pastels étaient des couteaux. dos rentrées. jugulaire marquée. peau trop pâle. cratères carmins sur le front. quasimodo des temps modernes. pas beau. pas beau. pas beau. t'as envie de le briser ce miroir. l'éclater en des milliers de petits morceaux. t'as besoin d'une douche. tu te sens sale, sale. nettoyer la crasse. en dehors comme en dedans. tes pieds nus sur le carrelage glacé, une serviette entourant ta taille pour protéger ta nudité. tu frissonnes. sentiment d'appréhension qui commence à monter en toi. tu te prépares pour aller au lycée. comme hier et avant hier. il y a rien de nouveau, ce sera toujours la même chose. rien n'a changer. mais t'as encore peur. d'affronter le monde. tu voudrais rester chez toi à jamais. te perdre dans les mots, couler ton âme entre les pages. t'as pas besoin d'autre chose. tu veux juste lire, t'abreuver de la vie des autres. la vie elle t'attends pas dehors. rien ne t'attends. mais tu dois y aller. le lycée c'est ton avenir. pas envie de te confronter à tes parents. tu te tais. tu leurs obéis. lassante routine qui rythme ta vie. l'eau coule sur ton corps. presque apaisé. dansez dansez, gouttes d'eau sur mon corps nus. les larmes coulent. c'est à cause du shampooing. t'arrive même à t'en persuader. t'aimerais bien rester, dans cette douche. cette prison humide. t'aimerais bien ne rien voir d'autre, que les gouttes d'eau qu'ont l'air de tomber du ciel. t'aimerais tant de choses. mais pour l'instant t'as rien. alors t'attends. quoi au juste ? t'en sais rien. t'attends, c'est tout. l'eau chaude est épuisé. ton bus va bientôt passer. tu te prépares à la va-vite, fais attention à ne croiser aucun miroir, t'attrapes ton sac de cours, puis tu t'en vas. la boule qui te serre le foie. l'appréhension quotidienne. t'as l'habitude. tu montes à fond le volume des écouteurs. et tu t'oublies dans les accords. ça pulse. boum boum. la guitare, ton cœur, à l'unisson. le trajet dure un peu trop vite. tu dois sortir. les jambes tremblantes et le souffle court. le vent fouette ton visage. respirer. expirer. tout faire pour être invisible. ne pas se faire remarquer. tu commence à marcher, la tête rentré entre les épaules. tu regardes les gravillons sous tes pieds. toujours la musique dans ta tête. tu te sens presque bien. t'as l'impression de flotter. les yeux fermés. tu connais ton chemin par cœur. comme un aveugle. t'as pas besoin de voir pour avancer. c'est comme si tu marchais sur un fil. équilibre parfait. parfaite fusion entre toi et l'extérieur. funambule en carton. t'as l'impression qu'on te regarde. tu rouvres tes yeux et regarde autour de toi d'un air effarouché. sourire. soleil. cliché. pub colgate en contreplaqué. dents trop blanches. sourire trop parfait. le cœur qui tambourine dans ta poitrine. boum boum. c'est pas vrai. on peut pas t'adresser quelque chose d'aussi beau. un bref hochement de tête, puis tu t'en vas. t'as du te tromper. tu te retournes. plus y penser. puis une voix t'interpelle. hey ! azaïs, c'est ça ?

I'M SO HIGH. I COULD EAT STARS.- les paillettes consumées de l'espérance. les scories inutiles de ton innocence. le feu ardent, brulant, cuisant. fluorescent /incandescent / adolescent. ton corps brisé. taché. vicié. destruction programmée. bombe à retardement dans le vide. tu vas bientôt exploser. ton monde qui tourne à l'envers. son corps sous le tien. le mélange de bonheur en toc qui coule dans tes veines. tes halètements. les cris que tu voudrais réprimer. y avait sa faim insatiable, de ton corps. de te le briser. y avait cette sensation ovni; dégoût mêlé à la passion. ce plaisir mêlé à l'horreur. ce besoin et cette terreur. maelström de sentiments. t'es encore un enfant. acide salé qui coule de tes yeux. y avait son sourire. narquois, en coin. satisfait de t'voir pleurer. faiblesse, impossible de lui résister. et puis y avait cet amour. dégueulasse, douloureux à en gerber. tu l'aimais comme la sensation du métal aiguisé sur ta peau. tu l'aimais comme t'aimes voir ton sang doucement couler, onduler. tu l'aimais comme sentir ta gerbe remonter, vers ta gorge, refluer. tu l'aimais comme une bouffée de cigarette, tes poumons enfumés. tu l'aimais comme tout ce qui te fais crever. comme tout ce que tu devrais arrêter. t'étais sous sa coupe. pantin désarticulé. il maniait les cordes, te contrôlait. t'étais son expérience. son champ de destruction. punching-ball grandeur nature. il t'as façonné pour que tu puisses contrer ses coups. pantin taillé dans le bois brut de la souffrance. t'étais son chien. fidèle et naïf. un connard de cabot. ta laisse entre ses mains. t'aurais avalé des lames de rasoirs pour lui. t'aurais fisté dieu, à sa demande. tu lui aurais mâché la lune, pour la recracher en poussière d'étoiles à ses pieds. danser sur des braises. brave toutou. mais t'en redemandais. manque. besoin. tu connais ces mots par cœur hein. tu te sentais relié à lui grâce à un fil invisible, insaisissable, indestructible. il y avait cet espèce de code tacite entre vous deux. les limites c'est pour les cons. foutons nous allègrement de nos vies de merde. faisons taire les bruits du monde. à ses côtés tu te sentais grand. tu te sentais immortel. comme portés par une force éternelle. tu te sentais dieu. maître du chaos. tu voulais pas t'en rendre compte, mais toi, t'étais déjà ko. parce que ton bonheur, il était artificielle bébé. c'était rien qu'une illusion. une sacrée belle illusion. une putain d'belle douleur. il voulait juste te ken. t'étais un terrain de jeu. il t'as transformé en loque. réduit en poussière ton cœur. transformé en bouillie ta vie t'as encore sur ta peau, la brûlure de ses doigts. t'as encore sous la peau les douleurs dégueulasses de ses mots. l'oubli. tu cours après. insaisissable trésor. tu l'cherches mais il te fuis. introuvable. inodore. incolore. derp. ce mec sera toujours dans ta tête. il aura toujours sa place dans ton esprit. t'es condamné. tes yeux le chercheront toujours dans l'obscurité. retrouver son visage en filigrane. poursuite d'un songe. addiction. masochiste des sentiments. même son fantôme te pourri la vie. tu voudrais l'oublier. cracher l'acide. le reléguer à l'état de néant. mais son image flotte dans tes pensées. psychédélisme envoutant de son sourire. oublier. oublier. t'as envie de frapper ton crâne contre une dalle de béton. de sentir la douleur empiéter sur tout le reste. expiation par la souffrance. tyran. despote. tu t'oppresses. tu te jettes dans le four. tu voudrais rêver, comme avant. mais il t'as rien laissé. t'arrives plus à t'évader. dans ton cortex, plus que le vide. le noir. le sombre et le carmin, qui se mêle au sinople rageur de tes cris silencieux. poursuite d'un idéal qui n'est plus. rêves avortés. espoir mort né. emprisonné dans les limbes de ton cortex défoncé. cric crac boum. et t'as tellement mal, putain. tellement mal. papillons d'aciers dans l'estomac. leurs ailes sont coupantes, aiguisés, affûtées. créés pour tuer. elles te cisaillent les tripes. les boyaux. les chaires. illusions. intérieur en charpies. bouffé par des papillons imaginaires. l'absurde rythme ta vie. mais vas-y crie. vas-y chiale. récite son nom comme une litanie. vas-y, fais toi mal. charcute toi les veines, sombre et crie. vas-y.

SAIGNE; CLAME : GEIGNE -. miasme fiévreux qui te fais sursauter. t'ouvres les yeux. la douleur t'as réveillé. t'as la tête encore dans les songes, tu sais pas où tu es. tiens, y a une silhouette avachi dans tes bras. elle bouge. le cadavre est vivant. des cheveux d'or qui dansent sur l'oreiller. au rythme du vent. des cils de pailles, qui renferment le trésor de ses yeux. c'est ta vision d'la fin du monde. beauté terminale. un silence à rendre l'âme. sa respiration brise l'aphonie. dans ses traits, la plus fabuleuse des galaxies. étoiles de platine. éclipse. éclipse parfaite. la lune et le soleil en fusion. la lumière et l'ombre. un arc-en-ciel qui s'allume et qui clignote. mélopée monotone de son souffle. boum boum. t'observes ce spectacle, presque avec tendresse. oisillon chétif entre tes bras. ivre. ivre du bleu pâle de ses yeux invisibles. chimères divines. ses chaires sont-elles de verre ? tu serres sa main un peu trop fort. talisman naïf. gris-gris inutile. il te tue les yeux. et c'est là que tout s'enchevêtre et s'entremêle. la joie et la tristesse. le transparent et l'opaque. l'infini et l'éphémère. les cercles trop parfaits et les triangles rageurs. sa peau sur la tienne devient cloques et ecchymoses. ô saoul de douleur. ô enivré d'artifices. c'est ton corps qui se meurent à chaque instants. vengeur rageur. tic tac. Boum boum. hey gars, t'as donc peur de rien ? t'as pas peur des monstres qui font froid dans l'dos ? t'as pas peur de t'faire dévorer les os ? t'as pas peur du temps qui passe ? des souvenirs qui s'effacent ? t'as même pas peur de lui ? bien sûr que si. et peur, aussi, des fils que t'as dans les épaules. relier à la manette qu'il tient dans ses mains. pantin. semblant de contrôle. son emprise, douce comme de la soie. supernova des sentiments. ça fais combien d'temps que tu joues à ce jeu malsain ? tu t'y brûles les ailes. pourtant t'as presque réussi. à le dégoûter d'la vie. toile vierge que t'as raturé et déchiré. il était sans souvenirs. t'en as créé. des bons comme de mauvais. tout faire pour le regarder sombrer. les rôles se sont inversés. t'es devenu le chasseur. carnivore. tu veux l'dévorer. te gaver de ses larmes. le faire pêcher. il aura pas ses droits au paradis. il t'suivras en enfer. vos deux corps enlacés, léchées par les flammes envoûtantes de l'empire du mal. ça sera presque sexuel. plaisir charnel. transformé en énorme plaie luxuriante. même dans la mort, être accompagné. autophobie avancé. angoisse qui pourrissent le temps et accélèrent la déroute. t'aimerai te rendormir, éviter de penser. mais morphée est en grève; t'essayes de te lever -pas l'réveiller. tu te tires des draps et tu marches vers la salle de bain. t'as envie de gratter ta peau jusqu'au sang. corps impur. ton amour, ta haine. il te reste plus qu'ça. dire que tu pensais être guéri. ça existe la mort pendant la vie ? l'eau fond sur ton corps. apaise le feu que t'as sous la peau. tu sais pas quoi faire. t'as perdu l'contrôle. tes larmes. elles coulent. malgré l'onde de tristesse qui t'secoue, tu vois bien qu'les gens vivent à l'extérieur. c'est l'printemps et la nature est en rut. parce que l'asphalte se réchauffe et que les oiseaux, avec leurs ailes nacrés, recommencent à chanter. et ta renaissance à toi, elle arrive quand ? et elle se cache où, la vie, cette antique catin ? tant de questions. tourbillon dans ta tête qui en absorbent les réponses. vide abyssal. présent à l'imparfait. l'eau est froide, pourtant elle te brûle la peau. t'as même pas la force de te dégager. faire corps avec la glace. vomir la douleur. elle n'existe pas. tu ressens rien toi. rien, ni personne ne te brise. t'es intouchable. armé jusqu'au dents. t'as les armes en toi. kit de survie pour un monde de merde. armure de kevlar autour du cœur. rongé par l'acide de ses rires. soupir. t'as envie d'vomir. t'as trop inhaler d'volûtes de réalité. tu veux hurler. mais tu t'retiens; faut pas le réveiller. tu veux sortir sans avoir à l'affronter -fuir. t'as arrêté l'eau et tu t'habilles en vitesse. tu pries pour qu'il entende pas tes pas, ni l'bruit de ta clé dans la porte. tu pries pour qu'il s'adresse pas à toi. pour que les bras de morphée l'enlace trop violemment. faut croire que dieu ne t'aimes pas. il est dans le salon. il ne t'attends pas. t'en serai presque déçu. il n'esquisse pas un mouvement à ta vue. même pas surpris d'te voir près à partir. il connaît tes habitudes. t'ignores. alors tu pars, vêtu de la cape noire de ta déception. il s'en fiche au fond, de ta présence. tu sers à rien. un déchet, un encombrant. tu t'en vas. le ventre en bouillie. dehors. t'es seule encore. le vent te souffle sur le visage. danse avec tes cheveux. rafraîchis ta peau. exfolie l'brouillard de tes sentiments. tu marches. tu te fonds dans le jour.  et comme un refrain qui tourne et tourne. comme un mélopée infini. comme un peur écrasante. comme un demain qui jamais ne fini. comme une éternité mortuaire. comme une morgue à ciel ouvert. comme une brûlure d'acide éphémère. comme la fin d'une aventure sur terre. comme son étrange sourire qui file dans l'air. comme une silhouette déjà à terre.