Jud'pomme & Naïs

Je n’aime pas les gens. Me promener ? C’est toujours horrible, spécialement quand je me retrouve dans des rues bondées. Pourquoi je sors ? Parce que à l’intérieur, je deviens folle. Ce que je veux ? Tout simplement que tout le monde rentre chez soi dès que je fous un pied dehors. Ca m’éviterait tellement de chose comme : les enfants qui pleurnichent après leur parents, les parents qui pour le coup gueulent sur leur gosses, les faisant hurler d’avantages, la chaleur m’énerve aussi, j’ai chaud, les gens ont chaud, ça se voit, ça m’dégoûte. Regardez la elle’ Son visage dégoulinant de sueur ; on pourrait l’achever pour son propre bien, vraiment ; ou alors tout simplement lui balancer d’la flotte à la figure pour qu’elle ait l’occaz’ de se laver aujourd’hui. Non, je n’aime pas les gens. Je n’aime pas les rues bondées et surtout, j’n’aime pas avoir à les toucher, les frôler ou à les sentir passer à côté de moi. C’est juste dégoûtant, il fait chaud et la moitié suinte comme des porcs. C’est juste crade, et c’est pour ça que je n’aime pas les gens. Ils sont sales aujourd’hui et je n’aurais pas dû sortir. Surtout pas sur les champs d’ailleurs, vu que c’est là que se manifeste toute la cohue pathétique de la capitale, comme si il n’y’avait pas autres choses à voir, comme si c’était vraiment sensas de monter une rue et puis de descendre, comme si y’avait rien de mieux à faire. Ouais, ça me crève et contrairement à cette masse informe pour moi, c’est le chemin du retour maison. Je me pince la tête, je marche vite, tête haute pour voir les gens, je suis sur le qui-vive, j’essaie à tout prix d’éviter les contacts. Ces touristes du dimanche qui empoisonnent mon air. J’avance donc la foule tout en tentant de me frayer un chemin, j’ai l’humeur des parisiens, j’suis agressive pas franchement ouvert à parler aux gens, aux étrangers, une dame anglaise me demande une photo devant la façade de Luis Vuitton, mais qu’est ce qu’ils ont tous avec ce magasin ? Je refuse, à vrai dire ça ressemblait plus à un grognement mais ça, seule elle vous le dira. J’avance, je vois presque le dessus mais sans vraiment tilté alors que j’fais gaffe depuis le bas de la rue. Je sens une main sur moi, rapide, légère, ça pourrait presque passé pour un effleurement mais voilà, je l’ai senti et c’est louche. Je m’arrête pour regarder qui j’ai rencontré, ce grand blond là-bas qui marche dans le sens inverse tout naturellement. Je regarde son allure avant de songer à reprendre ma route, j’dois rentrer, je regarde l’heure, je fouille mon sac, mon portable qui a toujours la manie de se foutre au fond sous mon portefeuille, mon portefeuille que j’ai certainement oublié à la maison, mon portefeuille que je n’ai pas pu oublié à la maison puisque le pass navigo est dedans, mon portefeuille qu’on m’a volé. Je regarde derrière moi et pose à nouveau les yeux sur ce type. Putain le connard ! Il me pique mon portefeuille, et se permet de se barrer comme ça, naturellement comme si de rien était. Mais putain mais va crever. C’est alors que je fais demi-tour pour marcher vers lui, à vrai dire je cours même pour ne pas le perdre dans tous ces gens, certains de ces cons me bloquent le passage. Putain mais ils ne veulent pas crever aux aussi là ? Je cours, je pousse tout le monde sans aucune gêne. Je leur dit merde moi à eux. Je cours alors, et je le rattrape, t’façon il s’était suffisamment éloigné pour ne pas se rendre compte que je l’avais vu alors une fois devant lui, je tends les bras et le pousse pour l’arrête dans sa marche. « Putain mais rends le moi ! » J’agresse. Je suis agressive. Et je lui crie même dessus. L’idée est de l’afficher en public, parce que ça lui niquerait son business. Ne fais pas comme si je t’avais pas cramé. Je t’ai vu, maintenant rends le moi. » Je vois à son expression qu’il fait l’innocent. Qu’il se mette à courir, je le suivrais, je suis sûrement plus endurante que lui et puis même, j’ai bien trop la flemme de refaire mes papiers, pour les laisser, et puis y’a mon fric là dedans, je suis pas une touriste à la con qu’on peut s’permettre de voler sans qu’elle s’en rende compte, je suis pas cette conne d’anglaise de tout à l’heure qui a besoin d’une pauvre photo, je suis Naïs, et putain ce con si il le sait pas, je vais lui montrer. « Sérieusement, si tu me crois pas capable de te fouiller, tu te trompes. Si tu me crois pas capable d’ameuter la foule autour de nous, tu te trompes aussi. Tu m’as volé, et je te ferais déssapé en public si tu me rends pas mes affaires de suite tu comprends ? » Je suis déterminée, et sûrement pas le genre de nana à s’laisser faire.

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Jud'pomme & Naïs

J’ai couru. Je l’ai rattrapé. Ce branleur qui n’a rien d’autre à foutre que de passer sa main dans le sac des filles pour les détrousser. Rien qu’à voir son visage, je vois qu’il est surpris. J’ai sans doute trop l’air de la gamine qui se laisse abusé pour qu’on me croit capable de courir vers un voleur et de l’attaquer publiquement pour le dévoiler. J’ai pas froid aux yeux. Jamais. A quoi ça sert d’être timide ? Ou même de se faire passer pour une victime, dans les deux cas on a la position du faible. Ce n’est juste tellement pas moi. Je le menace. Le rictus que forment ses lèvres m’éclaire sur le fait qu’il n’en ait rien à battre bien avant qu’il ouvre la bouche. Je ne recule pas d’un centimètre alors qu’il approche son visage du mien. S’il pense me faire reculer comme ça, il se trompe. Je n’aurais jamais peur d’un homme. Ça joue les durs, mais vient toujours un moment où on les tient par les couilles. "Blondie t'es qui pour me faire des menaces ? T’as des preuves ? Franchement tu crois que tu vas refaire le monde ? Ferme-là un peu tes jacassements me font mal aux tympans. Mais la perspective de te voir me désapé en public pourquoi pas. C'est rare de voir une femme prendre les-dessus. Tu serais pas une nymphomane par hasard ?" Blondie ? C’est nouveau ça ? Nan mais à l’aise le type, il m’donne des surnoms comme si on était pote. Ça va, il en faut jamais plus pour m’énerver d’avantage. Remarque, même si il avait fermé sa gueule il aurait eu ce résultat. On aurait envie d’lui serrer bien fort les noix rien que pour le faire remballer son sourire à la con. Je le regarde, sèchement. « Moi ? Je suis la nana dont le portefeuille est dans ta poche espèce de raté. Voilà qui je suis’ Et je te menace, si j’en ai envie parce que je n’en ai strictement rien à foutre de ton petit confort. Et c’est tant mieux que tu m’dise que tes oreilles fonctionnent bien parce que je ne répèterais pas. Alors grouille toi avant que je ne réduise à zéro ton champ possibilité pour qu’un jour tu puisses voir une nana prendre le dessus. » Je réponds, sans faire attention à sa remarque sur la nymphomanie. C’était bas. Trop bas. Je vaux mieux que ça, je ne répondrais pas à sa provocation parce que c’est tout ce que c’est. Et lui, c’est sans doute qu’un pervers qui met la main au sac des filles à défaut de la foutre au panier. "Ce n'est pas intelligent de te retrouver seule en mauvaise compagnie. Les hommes pensent à de très vilaines choses lorsqu'ils se retrouvent seuls avec une femme." Je regarde autour de moi, c’est vrai qu’on est seuls. Sans que j’y ai fait attention, j’ai quitté les champs pour ici. Pourtant, c’est pas de bol. Le mec il croit quoi, on est à Paris, si je crie au viol en pleine rue les gens viendront à mon secours et même si il se passe rien. C’est tellement facile de foutre un mec dans la merde quand on est une meuf. Je ris instantanément à ce qu’il me raconte. C’est qu’à l’entendre, j’ai déjà mon billet tout préparé pour les « ni putes, ni soumises » C’est alors que je commence à le pousser du doigt « Et alors ? Tu l’as joue quoi là ? T’as les couilles pleine c’est ça ? Tu vas m’dire que j’suis trop conne parce qu t’as fourré la main dans mon sac rien que pouvoir m’prendre après dans une ruelle. tu voulais que j'te cours après aussi. Attends ! T’as peut être même ta voiture quelque part dans le parking. Je voudrais pas que tu l’prenne pour un compliment mais t’as la classe d’une plage arrière. Probablement là qu’on t’as conçu d’ailleurs. Fini à la pisse dans un parking. Et maintenant on fait quoi ? Tu vas m’dire que je récupèrerais pas mes affaires tant que tu m’auras pas caresser la chatte ? Tu sais, pour moi là ; t’as juste l’air pathétique. Alors grouille toi de me rendre mon portefeuille avant que je trouve à t’foutre dans la merde. » Je croise les bras, sérieuse, furax. Sa tentative ne marche pas. Il en faut tellement plus pour pouvoir m’impressionner. J’attends, je m’impatiente.

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Je suis chiante. Je le sais bien, quand j’ouvre ma bouche pour gueuler c’est toujours parce que je sais que ça fait bien chier surtout quand j’ai en face de moi un primate comme maintenant. Je suis tellement d’autres choses pourtant, mais le fait d’être chiante est toujours celui qui ressort parce qu’on me laisse jamais être autre chose. C’est comme ça que je me défends, comme ça que je m’affirme, comme ça que je ne me laisse pas écraser par la première personne venue désireuse d’affirmer sa supériorité. Je ne suis pas inférieure, à n’importe qui. Alors je le clame, je ne me laisse pas faire. Je suis fière et forte et ce type ne me fait pas peur. Au contraire, c’est le genre de mec à qui on aimerait rabaisser son caquet parce qu’il se balade dans la rue avec de fausses idées sur les gens, c’est juste pitoyable. Mec ! Va juste te suicider. «Mais ferme là un peu. Ta grande gueule m'exaspère ! Qu'est-ce que t'en sais de ma vie ? Tu crois que je suis né avec une cuillère en or dans la bouche ? Ferme là un peu au lieu de dire des choses aussi conn* que ta couleur de cheveux ! » Bah’ ça alors, c’est la meilleure. Maintenant c’est moi la conne, j’ai rien demandé à ce que je sache. S’il m’avait foutu la paix et avait gardé ses mains dans ses poches, je serais pas là à lui casser les couilles. C’est sans intérêt tout ce qu’il me dit de toute façon, je veux mes affaires. Si il en a marre, il sait quoi faire, je lui ai pas couru après par plaisir. « Nan mais t’es vraiment demeuré toi en fait ! Qu’est-ce que j’en sais de ta vie ? Mais qu’est-ce que tu en sais de la mienne ? tu t’pointe, t’me vole et tu t’permet de te plaindre. Putain mais va te faire foutre ! Mais profond ! Avant de me traîter d’conne regarde toi dans un miroir. Tu pourrais être surpris » Je finis par lâcher lassée de son discours. On s’étonne que j’aime pas les gens, mais quand on voit sur quoi j’tombe, ça s’comprends facilement. Et ça cherche à m’intimider en plus, pourtant ça marche pas. Quoi ? Un garçon, une file et une ruelle sombre ? Il en faut tellement plus pour me faire peur. Il me pousse contre un mur, son corps fait obstacle à ce que je me redresse mais je m’en moque. Je peux rester là, t’façon il dégagera. Son poing s’abat par la suite à quelque centimètre de mon visage, combien de fois on m’a menacé de la sorte ? Je compte plus. Il obtient un sursaut. Là, c’est juste pitoyable. Alors je lui réponds. Méchamment, car méchante c’est aussi quelque chose que je sais bien faire. Pourquoi ? La réponse n’intéresse personne. J’attaque, ou plutôt dans ce cas je riposte. «N'insulte plus jamais ma mère ou je t'étrangle sur place ! Tu ne m'en crois peut-être pas capable mais je suis assez dérangé pour ne plus t'entendre parler. » C’est bien les mecs ça ! dès qu’on se met à parler de leur mère, ils s’énervent. On dirait surtout que là j’ai touché un point sensible. Un rictus vient se tracer sur mes lèvres. A vrai dire, le voir énervé m’amuse plus que ça ne m’effraie. Je me tâte même à lui demander s’il ferait pas un complexe du genre Oedipien rien que pour le voir entrer dans une fureur noire. Ca pourrait être tellement drôle, mais je suis pas là pour m’amuser à ses dépens. Il sait comment arrêter cette conversation, alors pourquoi s’obstiner. « Qu’est-ce que tu attends alors ? J’suis sûre que ça prendrait que quelques secondes pour me couper définitivement le souffle. Tu me feras pas peur comme ça, j’en ai trop rien à foutre. » J’ai peut être plus de couille qu’il n’y paraît. Ou alors, monsieur est juste énervé de ne pas être tombé sur la petite naïve qui serait déjà parti en courant depuis longtemps. « Tu me crois capable de te violer en pleine rue ? Tss. T'es vraiment conn* en fait ! J'ai pas envie de me salir les mains même si un coup queue pourrait de faire fermer ta gueul* ! » Ben voyons, monsieur qui il y’a cinq minutes tentait de me faire peur avec son numéro du « Les hommes pensent à de très vilaines choses lorsqu'ils se retrouvent seuls avec une femme. » maintenant il voudrait m’faire croire que c’est moi qui me fait des idées. « Mais c’est pas ce que tu voulais que je pense ? C’est toi le con, je sais pas si tu as remarqué comment tu t’énerves rapidement. Une remarque sur ta mère et voilà que tu te contrôle même plus. Je suis peut être conne mais toi ? Qu’est ce que tu es ? Tu es pathétique. C’est presque trop facile de te pousser à bout. Maintenant on arrête de rire. Je t’ai demandé quelque chose. » Demandé avec un sourire alors qu’il pète totalement un câble. Je m’amuse presque là ; et c’est de sa faute.

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Je lui tape sur les nerfs, je m’en rends bien compte et vous pensez que ça va me faire arrêter ? Franchement, rien ne m’en donne envie. C’est lui qui me cherche, alors je réponds, pire, je lui prends la tête, et j’ai aucun scrupule à le faire alors que bien souvent je finis par m’arrêter quand j’obtiens ce que je veux, là, rien, qu’il me rende mon portefeuille et j’y rendrais sa liberté, j’sais pas qui est le plus con des deux, il devrait s’en rendre compte que je suis pas là pour l’incendier, mon temps est trop précieux pour être gaspillé, mais nan, il continu, il la ferme pas, moi non plus. "En plus d'être conne, t'es sourde ? T’as pas compris que je t'ai dit de la fermer. Tais-toi un peu. Tu me fais mal au crâne. Bordel t'es insupportable ! FERME-LA !" Si il savait combien j’en ai rien à foutre de son mal de crâne ou même du fait que je l’insupporte, si il ne capte pas que c’est l’effet recherché, il est vraiment idiot, et vulgaire qui plus est. J’ai juste envie de lui foutre un coup d’pied bien placé et mettre fin à cette discussion, j’en viendrais presque à ne plus en avoir rien à foutre de mon portefeuille, de mes papiers surtout. Je le fixe, effectivement ravie d’avoir touché un point sensible si facile à détecter, on n’attaque jamais les mères c’est bien connu, mais qu’est-ce que j’en ai à foutre, ses sentiments m’empêcheront pas de dormir cette nuit, d’ailleurs, il sera sûrement oublié dès que cette conversation sera terminée. « T’as qu’une chose à faire pour je la ferme, me rendre mon portefeuille. Tu verras, c’est pas si dur à faire. » Je rétorque, j’aurais pu me taire en effet, mais rien que l’idée qu’il pense que je puisse lui obéir me tue mon égo, j’obéis pas aux mecs, ils valent rien, méritent rien, un tas d’bêtise c’est tout ce qu’ils sont, si seulement on pouvait avoir besoin d’eux, mais non, même pas, ils sont rien, ce type c’est rien, j’obéirais pas. Il paraît surpris lorsqu’il ouvre mon portefeuille. Et oui coco, j’suis pas riche, t’es pas le seul au monde à manger des pâtes et à vivre la moitié du mois avec vingt euro en poche, t’es pas l’seul à avoir une vie de merde. Je continu de sourire en apercevant sa déception, j’vais envie d’me foutre de lui parce qu’il la profond, mais je la ferme, si je la ferme suffisament longtemps ça mettra fin à ça, et je rentrerais. Même l’entendre menacer d’me tuer m’fait rien ; franchement, si j’devais compter toutes les menaces que j’ai entendu, je le crois, c’est juste un genre qu’il se donne, c’est qu’un fils à maman. "J'ai pas envie de me salir les mains. Puis qu'est-ce que j'en ai à foutre de te faire peur ou non ? Tu crois que je vais chier des paillettes après ? P*tain mais quand vas-tu réaliser à quel point parler ne te sert à rien ! J’ai l’impression que je peux continuer à lui dire n’importe quoi, il ne m’écoute pas, il m’entend seulement, et encore c’est às’demander si son p’tit cerveau comprends la moitié d’ce que j’dis. J’hausse les épaules à sa dernière question. « Si me parler ne sert à rien, pourquoi tu m’réponds. Tu pourrais te taire, même te barrer, j’vois même pas ce que tu fou encore là. Rends moi ça et casse toi ! » J’obtiens pour seule réponse mon portefeuille dans la figure. Petit enfoiré ! Il faut rien de plus pour m’énerver que de niquer mon égo. C’est comme tout l’monde je pense, lui dois juste être comme ça parce que son vol a raté, c’est comme ça quand on s’attaque à plus fort que soi. "Je t’emmerdes ! Étouffe toi avec ! Tu devrais aller vendre ton c*l il n'y a rien d’utile dedans. Qui te parle de rire ? Tu crois qu'on n'est en train de jouer une comédie ? Prends le donc ton p*tain de portefeuille et dégage de ma vue !" Mon Dieu quel animal ! Tout juste bon à balancer des mots sans en comprendre le sens. Je me penche et ramasse mon porte feuille tombé au sol tandis qu’il commence à s’barrer. Putain, ce con. Il m’a foutu les nerfs en me le balançant, comme si ça lui boucherait l’trou d’cul de le donner simplement. « Je l’aurais vendu si y’avais déjà eu ta mère qui prenait toute la place. Tiens ; tu lui donneras ça, ça évitera qu’elle ponde d’autres merdes comme toi. » J’ouvre mon portefeuille en sort le préservatif de secours et lui jette à la figure. Il m’a cherché, il m’as trouvé, j’ai plus qu’à rentrer.

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J’aurais pensé avoir le dernier mot et surtout que cet idiot m’aurait laissé la chance de m’en aller pour qu’enfin je lui foute la paix qu’il réclame depuis déjà un bon moment. Cette conversation est close, j’ai gagné, j’ai récupéré mon portefeuille et maintenant il doit regretter le moment où il a foutu une main dans mon sac. Je n’ai plus rien à faire là et commence donc à partir. J’ai réalisé ma dernière provocation et à le voir aussi rouge je pense à arrêter avant qu’il n’explose, c’était drôle mais c’est fini. "FERME TA GRANDE GUEULE !" m’aboit-il à la figure alors qu’il de me plaquer contre le mur. Il m’a fait mal, vraiment mal car je suis cogné la tête mais je me contente de juste me mordre la lèvre car je ne veux pas hurler. Je reste silencieuse. Il y’a des moments où la provocation est beaucoup efficace si on ne parle pas, si on se contente juste de regarder son interlocuteur avec une lueur dans les yeux qui veut tout dire, qui veut simplement dire que je m’amuse de sa stupidité. Je pense qu’il la vu. Que je ne le prenais pas vraiment au sérieux, vu comment il n’a pas arrêté de décabler tout de suite. "Ta envie de bai*er à ce point-là ? Ben commence par écarter tes jambes, je pense que cela ne doit pas être très compliqué pour toi." Et voilà le moment où il me traite encore de pute. Si seulement j’en étais une, il aurait pu s’vider les couilles. Mais nan, il va sans doute continuer à beugler comme le mâle en rut qu’il doit être. J’admets qu’un vent de panique à souffler quand je l’ai vu ouvrir le préservatif que je lui ai lancé au visage, vu la force qu’il a mis à me plaquer contre ce mur je serais pas surprise qu’il puisse la mettre en autre chose, surtout que je commence à prendre au sérieux ses menaces. Il se contente juste de me le jeter au visage. Chose que je déteste si il ne la pas compris avec mon portefeuille, mais est-ce que je suis en position de riposter ? Non. Malgré ma grande gueule, j’ai la force d’un chaton ce qui fait que j’ai pas trop d’moyen de m’échapper de l’emprise de son corps. "Tss t'es même pas baisable." Je ne proteste même pas. Si il savait ce que j’en ai à foutre de me trouver baisable à ses yeux, surtout que comment il s’énerve je suis bien certain qu’il y ait pensé au moins une fois. C’est ça les mecs, dès que c’est en colère ça songe à s’vider les couilles avec le premier trou qui passe – en l’occurrence moi – mais si j’ai tort, c’est pas non plus dérangeant . Je m’en tape. Je ne réponds toujours parce que c’est pas nécessaire. JE l’ai poussé à bout, si je crachais encore une fois mon venin ça serait l’anévrisme pour lui. Il se détache de moi et me laisse enfin respirer, c’est pas pour autant que je ne reste pas adossé au mur. Je le sens glisser à côté de moi pour s’asseoir. Je baisse les yeux pour le regarder. On peut dire que c’est fini. Je me redresse donc et quitte le mur. Au passage, je remets mes vêtements comme il faut en passant une main derrière ma tête pour voir si je n’aurais pas de bosse. Je le laisse silencieux et sors une cigarette que j’allume et commence à fumer toujours sans le quitter des yeux. C’est calme tout d’un coup, pas désagréable. Puis après avoir attendu je lui lance. « Alors ? T’es calmé ? » J’attends sa réaction et rajoute. « J’espère au moins que maintenant tu regrettes le moment où t’as foutu ta main dans mon sac. Parce que si c’est pas le cas, je peux toujours te casser les couilles pour le fun. » Pour le fun oui. J’aime faire enrager.

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Je fume ma cigarette tandis que monsieur reste accroupie, le visage entre ses mains. Je l’observe sans rien dire, après tout il est peut-être plus dans mon intérêt de le laisser se calmer que de lui dire qu’il a des airs de trisomique. Je sais pas pourquoi alors que j’étais prête à partir, je reste à ses côtés. Peut-être juste pour m’assurer qu’il ira bien. Il a pété un sacré câble, c’est inquiétant. Le silence règne dans cette rue qui il y’a quelques minutes encore résonnait de notre magnifique jargon ; je pourrais presque m’entendre aspirer la fumée à l’intérieur de mes poumons. C’est mauvais, surtout pour moi et mes problèmes respiratoires mais c’est juste le meilleur moyen pour moi de me calmer, la nicotine. Il relève la tête et c’est alors que je lui demande si il est calmé, ça serait mieux qu’il aille bien, comme ça je pourrais me barrer. L’impression que je le gêne est confirmée lorsqu’il s’écarte de moi, je le regarde faire. Oui, il a l’air calme. Oui, je peux rentrer sans avoir à craindre que cet idiot se mette à péter des câbles avec des inconnus comme il vient de le faire avec moi. Après tout, il m’a fait mal ce con. Je passe ma main derrière ma tête avec la désagréable impression qu’il m’a fait bien plus mal que je ne le pense, seulement j’arrive pas à sentir, et j’ai pas envie de rester là à fouiller mon crâne pour qu’il le remarque et qu’il devine qu’il a réussis son coups. Je regarderais à la maison, si ça se trouve c’est juste une bosse et je panique pour rien. Par la suite, qu’est-ce que j’essaie t’obtenir ? Des excuses sans doute, ou au moins la confirmation que je ne me suis pas amusé à courir après lui pour rien, je voudrais juste qu’il regrette de m’avoir volé. Le rire qui suit ne me plait pas, je perds mon temps avec lui. "Regretter quoi au juste ? Qu'une saloperie comme toi m'ait pris la main dans le sac ? Tu rêves bébé. Mais je ne vais pas t'en vouloir après tout, ton manque de neurone t'empêche de réfléchir avec discernement. Mais casse moi les couilles si cela te chante la prochaine fois je te déboite l'épaule, peut-être qu'à ce moment la Blondie tu réfléchiras plus face à la douleur." Oui, il a peut-être raison. Je dois être quand même suffisamment conne pour avoir espéré des excuses. C’est pas comme si ça ne se voyait pas au milieu de la figure qu’il n’était qu’un abruti et qu’il n’a même pas l’air de vouloir que je pense le contraire. Parfois, je trouve les gens sans surprise. C’est dommage, j’ai toujours tendance à vouloir leur donner une chance pour me surprendre. Parce que peut être que le jour où ça arrivera, j’aurais un peu plus foi en l’être humain, mais nan, ça n’arrivera pas, pas avec ce genre d’animal. Je le regarde une dernière fois avant de jeter mon mégot au loin et de me tourner vers mon chemin. "Puis qu'est-ce que tu fou encore là ? T'étais pas pressée il y a quelques minutes ? J'espère que tu n'as pas chopé le Syndrome Stockholm. Là bébé t'es encore plus dingue que je ne le pensais." Je fronce les sourcils en remarquant sa nouvelle manie de m’appeler bébé, c’est qui a le syndrôme de Stockholm maintenant ? Je me contente de soupirer en écoutant ses bêtises. « Là, bébé, c’est toi qui rêve. T’aurais trop de chance si un jour une fille comme moi tombait dingue de toi, tu le mérites pas, je suis même sûre que tu saurais pas assurer. » Je lui réponds en reprenant le même petit nom dont il m’a affublé. Je finis par hausser les épaules. « Mais qu’est ce que j’en sais ? Je te connais pas et tu me donnes pas envie de vérifier. Salut ! » J’en conclus avant de faire quelque pas vers mon chemin.

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Et dire que je fais même pas ma bonne action de l’année à rester là à l’écouter parler. Merde ! Si j’avais voulu perdre du temps, je serais allée dans une maison de retraite écouter des vieux parler de leur multiples opérations, ou bien de la monnaie européenne qui coûte cher et du fait qu’on était si bien en franc. Mais nan, au lieu d’perdre mon temps avec des vieux comme une bonne sœur, je me retrouve en face de ça, un beau tas de bêtise accompagné d’un trou du cul pour lui servir de bouche mais qui dit que de la merde quand même. Eh bien, quelle chance, je saurais m’en souvenir de ça. Je réagis à peine à sa remarque sur le syndrôme de Stockholm et me contente de rétorquer que ça serait trop d’honneur pour lui si ça devait m’arriver ; mais le fait est que je ne suis pas une de ces gamines débiles qui veulent avoir mal et qui s’aventurent dans des histoires pas possible juste pour surmonter la douleur du quotidien. Je ne suis pas de ce genre-là, j’en suis plus, depuis longtemps. "T'inquiète pas pour cela Blondasse je recherche pas l'amour. C'est tellement pourris comme sentiment qu'à la limite je préfère encore choper une maladie incurable. J'ai pas besoin d'assurer t'sais les femmes elles aiment qu'on les fasse crier. Elles cherchent pas un mec qui se mette à genoux pour les combler. Elles veulent juste un type bien équipé. Puis après soient elles te balancent aux ordures soit elles trouvent mieux. La vie est ainsi. Une grosse me*de qui te tombe sur la tronche sans que tu puisses faire quoique ce soit. Alors parle pas d'amour steuplaît c'est pathétique." Ah mais mon gars, c’est tout ce que je te souhaite. Chope le cancer pour voir ? Est-ce que j’avais besoin d’être encore plus blasée par ses paroles. C’est pas moi qui ai commencé à parler d’amour, tout comme c’est pas moi qui imagine que l’autre va tomber dingue de l’autre, qu’il arrête de voir chez les autres ce qui est notable chez lui. Je soupire, lassé de cette entrevue que je ne pense désormais qu’à écourter. « T’es vraiment con. T’y connais rien aux femmes. Entre ton ignorance et ta bêtise, je ne sais pas lequel bat l’autre. C’est peut-être ça qu’on appelle un paradoxe. » Je rétorque la voix moqueuse, c’est bon j’en ai assez de passer pour une conne et de voir que ce type se croit mieux que moi. J’ai pas envie d’être rabaisser par un type ne mérite même pas mon attention. Toujours cette histoire de crapaud et de colombe. « T’es tellement insignifiant et vide que tu me donnes envie de vomir. » Je finis par dire avant de tourner les talons. C’est bon, j’ai eu ma dose d’idiotie pour la journée. Je fais demi-tour et reprends le chemin des Champs pour pouvoir rejoindre ma rue. Bien sûr, c’est toujours noir de monde comme endroit et s’être fait prendre une fois la main dans le sac ne suffit au débile pour ne pas recommencer. Je recroise l’abruti. "Tiens, tu me suis où ta juste envie encore de me faire chi*r ?" Connard ! Moi j’habite le coin, et toi c’est quoi ton excuse ? J’hausse un sourcils sans finalement relever ce qu’il dit, j’ai juste envie d’lui crier d’aller s’foutre mais il est déjà parti. Puis je passe à côté d’une touriste qui parle à un agent. Sûrement une anglaise, ça se reconnait à l’accent ces trucs là. J’aime vraiment pas les touristes mais les rosbif c’est les pires. Ils t’disent qu’ils aiment Paris mais te colle toujours un refrain sur leur dinosaure de reine quand il le peuve. Rien que d’entendre son accent, ça me hérisse le poil. « C’est lui monsieur l’agent, je le reconnais. Il était là puis l’instant d’après, je n’avais plus mes papiers. » Je jette un coup d’œil à la personne qu’elle désigne. Elle doit pas trop bien piger le français parce qu’elle comprends rien de ce que dis l’agent. Ca m’laisse le temps de réfléchir à savoir si je le balance. « Regardez là ! Elle ! Elle était avec lui ! Je les ai vu ! » crie t-elle en me pointant du doigts tandis que le policier s’apprête à m’interpeller. Putain quelle conne ! L’agent en question n’a même pas le temps de siffler que j’ai déjà fait demi-tour en courant pour me barrer d’ici. Je redescend l’allée en attrapant au passage le responsable de toute cette pagaille. L’anglaise se met à brailler fort pour qu’on nous arrête. « Putain t’es vraiment con ! suis moi t’as les flics au cul ! » Je lui dis sans lui laisser le choix. Je le tire dans un coin, ‘est mon arrondissement que je connais comme ma poche. Je cours comme une dératée, je lui souhaite de me suivre. Viens le moment où je tourne dans une ruelle pour entrer dans le parking d’une résidence privée. Une fois derrière la porte, je m’arrête pour respirer. Putain la course ! C’est qu’il m’aurait presque collé une crise d’asthme ce con. Je m’assieds, j’ai un point de côté..

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J’ai le palpitant qui déraille complètement. La course m’a tué. Courir me tue tellement je n’en suis pas habituée. Ouais, j’ai pas une santé de fer. Je mange pas cinq ou six légume par jour et je bois pas que de la flotte. Pour une gamine de dix-neuf si dix minutes de course me crève, je ne donne pas cher de ma peau dans dix ans. Mais ça me regarde, t’façon ma santé on s’en fout. Néanmoins, j‘ai pas envie de crever tout de suite alors je sors mon inhalateur pour m’aider à récupérer mon souffle. Je fais attention au gugusse. La vérité, c’est que je m’attends à ce qu’il se barre vu comment il essayait de se dégager de moi pendant notre course effrénée. J’attends qu’il le fasse parce que ça me fait carrément chier de cracher mes tripes devant lui. J’ai un gros égo. J’peux pas m’sentir faible face à ça. J’essaie de ne pas y penser puisque après un instant ma respiration se normalise. J’arrête de tousser. Je respire à nouveau. Je me redresse et me tiens droite comme si il y’a deux minutes j’étais pas en train de crever sur place. "T’habite où ? Genre pour que je me planque quelques heures. T'inquiète c'est pas une invitation. J'veux juste qu'on me foute la paix." Bah’ merde ! A peine je reprends ma respiration que ce con essaie de me tuer à nouveau. Nan mais il est sérieux. Le mec qui s’invite chez moi alors que je viens d’lui sauver son cul. Tendez la main à un idiot il vous attrapera le bras. En temps normal j’aurais répondu du tac au tac mais là sa demande me surprends tellement que je ne réponds rien. Peut-être qu’il a déjà deviné la réponse. D’un côté, faut pas être devin. "Flippe pas je te promet que je te boufferais pas !" C’est pas ça le problème. Je ne suis pas une de ces gamines qui va crier au viol à la moindre remarque ou qui va s’offusquer d’un crétin qui materait un peu trop. C’est dès qu’il a fini que je commence à rire. Un beau rire jaune qui s’apparente au ricanement. C’est que j’ai le comportement d’une hyène moi des fois. T’façon il ne pouvait pas en être autrement. Nan mais sérieusement. « Tu t’fous de ma gueule là en fait ? » Je continue d’rire. Il ferait un bon comique. « Tu m’voles mon portefeuille. Depuis tout à l’heure c’est presque si tu m’crache pas à la gueule. Tu m’as fait mal enculé et maintenant j’dois t’donner l’asile. T’es un marrant en fait. Tu vas m’faire des tours de magie aussi ? » Je lui rétorque avec une certaine ironie. Les bras m’en tombe presque tiens’ « Ca te suffit pas que je t’ai évité les flics. T’as l’air d’un grand garçon qui a besoin d’personne. T’appelle ta maman et elle viendra t’chercher. » Oui je sais. Monsieur n’aime pas qu’on parle de sa mère mais si il savait comme j’m’en tape. Qu’il s’estime heureux que je ne lui demande pas d’me baiser les pieds pour avoir été ma bonne action du jour. Je m’assieds sur une marche. Rallume une clope. Ouais c’est pas bon. Et alors ?

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Jus d''ananas

Non mais il a quoi lui maintenant à rire comme un con ? Il croit que peut-être que j’ai envie de m’amuser. Que dans deux minutes je vais l’attraper sous le bras et le conduire jusque la maison en lui récitant des blagues carambars. Nan mais connard excuse toi peut-être avant de te foutre de ma gueule. Remercie-moi pour avoir sauvé ton cul. Précise que tu m’en dois une. Nan, ce type ne fait rien de tout ça. Il rit comme si tout était normal dans le meilleur des mondes et qu’il était normal qu’il agisse comme il le faisait. Il ne m’impressionne pas pourtant. Il doit sans doute croire le contraire mais pour m’impressionner il faut sûrement plus que de la bêtise et de l’arrogance. Il se croit malin. Perdu. Il est juste pathétique. "Et mer*e moi qui te prenait pour Mère Teresa. J'crois c'est raté. Ouais j'suis un sacré enc*lé je te l'accorde mais je vais pas m'excuser pour tes beaux yeux et te lécher les doigts pieds. Sa me foutrais carrément la gerbe là." C’est vrai qu’à dire « excuse-moi » il risquerait de se retrouver foudroyer sur place. Ca serait dommage pour sa maman qui doit l’attendre à la maison. Je ne devrais même pas faire gaffe. A vrai dire, je m’en tape j’essaie de ne plus l’écouter. Que sa mère vienne le chercher et putain que je puisse me casse d’ici la conscience tranquille parce qu’en plus je me connais, je serais capable de me poser trente-six mille questions rien que pour savoir si il va bien. Fucking altruisme. "Ma mère elle t’emmerde ma grosse. Et moi par la même occasion. Tu comprends vraiment rien...T'es pathétique." Bon là on en arrive à un point où tout ce qu’il me balance comme insulte rebondit sur moi. Je dois être devenue imperméable à la connerie. C’est ouf ce truc. J’en ai juste rien à foutre. Je suis là, clope au bec et quoi ? Il va rien m’faire de pire ce con. Je reste là silencieuse à le regarder tourner comme un lion en cage. On s’planque ici depuis seulement dix minutes. C’est encore le moment pour sortir. Ils ne doivent pas nous penser assez loin les flics. Quoiqu’il en soit c’est drôle de le regarder surtout de le voir hésiter à s’asseoir. A croire que j’vais le bouffer. "Franchement non seulement t'es casse cou*lle mais en plus on s’emmerde avec toi. J'espère qu'au pieu c'est différent." Ca y’est. Il se décide enfin à poser son cul. Et je le regarde en me demandant mais qu’est-ce que ça peut lui ce que je fais au pieux. Puis l’instant d’après je souris, puis je rigole. « Ah oui ? Et bien mes partenaires te remercient sans doute de te soucier autant de ma façon de les contenter. » Je rétorque avant de jeter ma clope plus loin. « Mais dis-moi qu’est ce que ça peut te foutre ? A moins que ça t’intéresse c’est ça ? Tu ne serais pas en train de te faire un film là ? » Je demande pour le taquiner et aussi parce que ça m’amuse. Oui vu qu’on s’emmerde avec moi autant que ma personne s’occupe comme elle peut. « Et dis-moi dans ton fantasme je suis comment ? En haut j’espère. J’aime bien être en haut comme ça je peux regarder l’autre jouir. Ou peut-être même que tu m’imagines à quatre pattes vu que tu m’as l’air d’être un malade mental. J’espère que ça te fera faire de beaux rêves. » Ouais je sais. J’en vends. Du rêve.

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On a l’air de deux cons. Assis côté à côté à s’envoyer de vieille vannes en espérant en sortir une qui blessera moralement l’autre. Je ne sais même pas comment ce climat-là s’est installé. Après tout, je ne suis pas du genre à débiter les pires vacheries à des inconnus pas plus que je ne suis du genre à refuser d’aider quelqu’un dans la merde. Je ne suis certes pas une enfant de cœur auprès de beaucoup de monde. J’ai rarement ma langue dans ma poche parce que ouais quand j’ai un truc à dire je le dis. J’ai horreur qu’on dise de moi que je ne suis pas honnête parce que c’est totalement faux. J’ai horreur du mensonge. Pour en revenir à lui je dirais que sa vulgarité ne parvient même pas à me choquer. Si on devait compter les points de ce match que l’on joue je dirais que je mène parce que j’ai insulté sa mère comme personne ne le permettrait et que ça l’a mis dans une colère noire. Sûrement un fils à maman quand on y pense. C’est juste pathétique alors. Le mec qui se prend pour un dur alors que le soir il est bien assis à table en train de se faire donner la becqué par sa génitrice. Le genre de gamin nourri au sein jusqu’à l’adolescence. Pathétique. Sans gêne en ce qui concerne ma vie sexuelle je lui envoi ma répartie en pleine figure comme pour lui clouer le bec. Franchement est ce que je lui pose des questions sur le nombre de fois qu’il se fait sucer la queue. "T'inquiète pas pour cela, t'sais moi je suis plutôt queue donc de ce côté là j'ai plus de difficulté à me faire des films. Quoique il y a toujours des exceptions dans ce monde." Un gay en plus. De là je me demande comment ce que je fais au lit a-t-il pu l’intéresser. Logiquement le sexe hétéro ne devrait pas les dégoûter. Pire. Le lesbien. Parce qu’en ce qui concerne je préfère tâter du melon plutôt que de la banane. Si je peux me permettre l’expression. Sauf que ça, c’est beaucoup mieux s’il ne le sait pas. Je n’ai pas à lui étaler ma vie non plus. « Ah ouais ? Genre ? Quoi comme exceptions ? Tu m’intéresse là » Je rétorque. C’est pas vraiment de l’intérêt mais quitte à être là autant faire la discussion. Surtout que c’est pas ma vie que je vais me mettre à raconter. Je déteste parler de moi. Déjà à mes proches alors à lui. On va déjà s’estimer heureux que j’ai réussi à calmer mes nerfs. On dira pas que je suis pas sympa après même si j’admets que le faire chier reste très tentant. Y’a des gens comme ça, on aime simplement les maltraiter. Je le regarde rire face à mon ton ironique. Nan mais j’suis sérieuse. J’aimerais bien savoir ce qu’il a pu s’foutre dans la tête quitte à m’ridiculiser en sortant de nouveau n’importe quoi. Curieusement si j’ai horreur de parler de moi il y’a d’autre sujet censé être intime que ça ne me dérange pas d’aborder. De toute façon, ce n’est pas comme si on allait se revoir en dehors de cet escalier puant. "C'est que tu me ferais presque band*r ! Mais t'sais je te l'ai déjà dis les moules c'est pas trop mon truc. Sauf quand je trouve la personne intéressante et susceptible de me plaire. Donc désolé bébé de caser ton trip mais les fantasmes avec toi c'est mort. Les choses sadomasochistes c'est pas mon délire. j'suis barge mais pas à ce point blondasse." Qui a prétendu que j’étais sadomasochiste ? Sûrement pas moi, je ne suis pas dérangée. C’est sûrement son esprit qui s’fait des films parce qu’il aurait beau le nier. Il y a pensé. C’est pas de la vantardise que de le dire, c’est une remarque objective. C’était pas la première remarque dans le genre qu’il me faisait. « Ah nan mais je te rassure, tu me casses aucun trip. J’ai bien compris la première fois que tu m’as dit que j’étais pas baisable. T’façon vu comment t’y connais en rien en nana c’est bien mieux que tu n’y touches pas. Le truc c’est que si tu ne veux pas m’entraîner sur ces sujets, évite de lancer le sujet. » Je rétorque. Je conseille plutôt. C’est lui qui commencé t’façon.

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La conversation change. Enfin, si il y’avait eu conversation avant puisque jusque-là nous avons surtout fait que nous envoyer des noms d’oiseau. L’ambiance devient plus calme. Ma lassitude doit y être pour quelque chose, je ne suis pas du genre à continuer bien longtemps à insulter un type qui de toute façon ne pigera pas la moitié de ce que je raconte. Et puis, avec la course, vaut mieux se calmer, on ne sait pas pour combien de temps encore on est là. "Genre les blondasses qui écartent les cuisses sans que j'ai besoin de dire quoique ce soit." Je le regarde sans trop prendre pour moi ce qu’il raconte. Impressionnant comme je devrais défendre la gente féminine face à un mec comme ça. Pourtant j’en ressens pas le besoin, c’est pas comme si je pensais pas qu’il y’avait des chiennes parmi nos rangs. Je rétorque avec la même ironie toujours. « Ah ouais ? T’es vraiment une bite en fait. » Je me met alors à rire, un rire moqueur en le pointant du doigt. « Tu t’es pris pour Ali-baba qui ouvre les cavernes secrète. » Je ris encore avant de mimer la scène. « Sésame ! Ouvre-toi ! » et là j’écarte les mains et les cuisses avant de replier le tout pour me marrer. Putain ce que j’suis con des fois à m’fait rire comme ça. Faut dire accompagner de type dans le genre ça n’est pas difficile. Je parviens à me calmer malgré tout parce que voyons, c’est bien débile de rire de ses propres blagues. Puis je dois sûrement le blaser plus qu’autre chose, c’est bien pas on pourrait repartir sur les insultes. « Qui te dis que je n'ai jamais touché une femme de ma vie ? Tu déclares les choses sans le savoir. T'es énervante. » Parce que j’suis censée le deviner aussi ? Me dis pas que tu es branché queue si tu dis pas non à une paire de nichons. J’aurais bien voulu le lui répondre mais dans mon optique d’être chiante – chose qui réussit – je me contente de rétorquer énergiquement. « Je sais ! » « Franchement t'es sûr que t'es pas le genre de bonnes femmes qui se prennent pour le centre du monde ? Ouais t'es pas baisable. Mais peut-être que je peux changer d'avis. » J’hausse les épaules sans trop savoir ce qu’il veut dire par « le centre du monde », c’est pas moi qui depuis tout à l’heure raconte que les gens s’inclinent pour baiser. « J’en suis sûre, sinon tu saurais déjà que j’suis une gosse de bourge qui va à la messe tous les dimanches et qui a quatre chats. Nan, j’préfère t’entendre parler de ta si grande expérience de la vie. » Je réponds en disant des conneries, y’a pas grand-chose d vrai dans ce que j’dis mais c’est normal, je ne déblatère pas aux inconnus. « Ouais. Seul les imbéciles changent pas d’avis, sauf que ça veut pas forcément dire que je vais être d’accord tu vois’ » Ouais comme si c’était un grand honneur de se faire sauter par lui. Nan merci, mon égo ne supporterait pas de devoir s’abaisser pour ça. Je ne m’incline ni ne rampe. "C'est que sa doit pas rigoler avec toi au pieu. J'espère que t'es pas rigide." Le v’là reparti avec ça. Et après il veut pas que je pense qu’il fantasme complet sur moi, tu vas avoir du mal à m’faire penser ça mon gars. « Non.D'ailleurs qu'est ce qui te dis que j'dois pas simuler parfois » J'ai l'air blasée. « Par contre si tu veux j’donne ton numéro la prochaine fois que je baise, histoire que tu fasses le questionnaire de satisfaction. » Je ne réagis pas à son sentiment de dégoût, je suis tellement sûre qu’il pense le contraire. "C'est dommage t'es plutôt bonne...Enfin excuse moi je dirais charmante sinon je vais encore outré la sensibilité de Madame Je sais tout." J’vois pas de quoi il parle en pensant m’outrer. Je peux être beaucoup plus vulgaire que lui si je veux. Peut être qu’il fait allusion à mes manières un peu sophistiqué, qu’est ce que j’y peux si j’ai pas été élever à la ferme moi. « Rassure toi ! Ma sensibilité se porte très bien. Je pense que même si tu m’disais que tu rêves que je m’agite sur ta bite, elle serait pas outrée. Et franchement de toi à moi, j’ai rien de charmant. » Je termine de lui dire en le fixant droit dans les yeux. J’ai rien d’charmant. Je suis vulgaire, méchante et dédaigneuse. J’ai pas ma place dans les grands salons parisiens.

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Peut-être que parfois, je devrais arrêter d’être aussi détestable avec les personnes que je rencontre. Je m’en rends compte que j’agace facilement et pourtant, je peux pas m’en empêcher. C’est juste moi d’être comme ça, sans arrêt sur la défensive. Je le suis des yeux quand il se lève pour s’éloigner, j’ai rien d’autre à regarder de toute façon alors autant l’suivre, puis comme ça si l’idée de m’en coller une lui vient j’saurais l’éviter. Je me moque de lui, pas méchamment mais je passe le temps en me jouant de ce qu’il me raconte. Après si il manque d’humour, ça n’est pas mon problème. "Je suis certain que tu peux écarter tes cuisses encore plus. Fais gaffe je commence à être intéressé. Mais dis moi, t'es aussi souple qu'une contorsionniste ?" Il manque terriblement d’humour en fait. Ca suffit à chasser le sourire apparu sur mon visage. Je l’écoute et je me demande ce que j’fous à lui tenir compagnie. Moi, je n’ai volé personne et sans preuve, je ne vois pas ce qui pourrait me tomber dessus. Sauf que nan, je pars pas. Il a beau m’taper sur les nerfs et être à la limite de l’insulte avec moi, j’arrive à l’trouver pas trop désagréable. Putain, c’est que je deviens vraiment conne moi. J’arrive à trouver sympa les cons d’son espèce. S’rait peut être temps de se barrer en effet. Je riposte quand il me sort que je me prends pour le centre du monde, je lui explique que c’est de sa vie dont on parle et non de la mienne. Ma vie, il en saura jamais rien d’plus que ce qu’il a trouvé dans mon portefeuille. J’suis définitivement pas du genre à parler d’moi. "C'est vrai que ma vie doit-être enviée. Ma mère est une psychotique de nature dont je dois m'occuper sinon elle risque de pourrir dans un asile et mon père quant à lui se tape de jolies p*tes qui déhanchent leurs cu* devant ses yeux. Ouais puta*n mais qu'elle expérience de fou ! Quant à moi je suce des queues de temps à autres histoires de me dégommer le peu de dignité que j'ai déjà. C'est clair la vie m'a déjà tout donné que demander de plus ?" Ouais, ça je l’avais compris que c’était un fils à maman. Et qu’est ce que j’y peux si ça lui dégomme l’estime de sucer des queues. Il a qu’à arrêter pour voir. Il devrait s’prendre en main au lieu d’courir les portes monnaies. Franchement, c’est décevant d’entendre une vie si merdique de la part de quelqu’un qui a autant d’bagou et qui toise le monde. J’hausse les épaules en le fixant toujours et répond d’façon nonchalante, genre c’est pas mes affaires. « La vie c’est qu’on en fait. Si tu veux que ça change, c’est à toi d’bouger. Les gens vont pas changer pour tes beaux yeux si ça leur plait d’te traiter plus bas que terre. » Ouais, je vais encore me faire qualifier d’madame je sais tout mais on s’en fout. J’dis ça pour lui, pas sûr qu’il accepte mais j’suis pas là pour ça t’façon. « Prends toi en main. » Voilà comment j’termine mon conseil. J’espère qu’il est pas con au point d’comprendre que j’lui suggère d’se branler – quoique là y’a des chances – parce que j’me la joue sympa là. Je m’étonne presque. Sauf que ça dure jamais longtemps parce qu’il a toujours une vacherie à me rétorquer. Mais putain, ça l’intéresse tant que ça ce que j’fous au lit ? "Pourquoi pas ? T’as de la chance c'est mon truc le voyeurisme. Puis j'aurais le plaisir de te voir chevaucher un mec Madame La Marquise." Nan mais il est sérieux là ? P’tain si il comprends pas l’ironie l’mec. Je lui suggère des trucs après l’acte. J’ai pas envie d’me faire mater par un pervers. Nan mais c’est bon là’ « Non mais rêve pas. Si j’avais voulu en faire un spectacle, j’aurais fait du porno tu vois’ Hors c’est pas la cas. Nan mais t’es complètement cinglé en fait ? Et évite les surnoms M’sieur Trouduc’ J’ai un prénom si ça t’intéresse’ » Je rétorque. Nan mais c’est soulant d’savoir qu’il pense que je me donne des grands airs, j’y peux rien si il s’sent minable le type. Je lui ganratis que j’ai rien d’charmant ou d’noble. J’dis des trucs crade aussi, sûrement plus que lui. "Tiens dont parce-que t'agiter sur ma queue ta traversé l'esprit ?" Raclement d’gorge. Ok ! Il m’a cloué le bec là. J’regarde ailleurs en répondant rapidement. « Peut-être bien. » Qu’il crève pour que j’admette à haute voix que ouais ! je le trouve pas vilain.

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Loin de moi l’idée de donner des leçons, je pense juste que chacun est maître de son destin et que très franchement les gens qui se plaignent de leur vie sont certainement les seules personnes à blâmer. Certes il y’a toujours des facteurs externes à prendre en compte, mais très franchement la vie n’est qu’une succession de choix. Il suffit juste de faire les bons et manifestement, il est plutôt du genre à se laisser porter par les évènements. Enfin, c’est pas le genre de chose qu’on se dira à voix haute, on ne se connait pas. On ne s’est même pas dit nos prénoms, c’est pour dire. Et vu que les voix commencent à baisser, je pense qu’il serait temps d’éviter de se relancer dans des débats voir dans une disputes, rappelons-nous que nous nous cachons ici. Alors histoire de pas faire la coincée, j nous ai accordé une discussion assez vive sur les fantasmes du garçon, parce que là je rêve pas, il se fait des films. Même si au moment où il me fait ses propositions, je le stoppe. Nan mais j’ai autre chose à faire que de me faire mater moi, quand même. "Et c'est quoi ton prénom jolie blonde ?" Je relève la tête, sourire aux lèvres, surprise par le petit nom « jolie blonde » et puis je réponds. « Naïs. Pas Anaïs, fais gaffe à ça, juste Naïs. » Ou alors Alabama, mais avec ce dernier je sens les vannes et en plus, personne ne m’appelle comme ça. Sauf maman. "Moi c'est Jude si cela t’intéresse. C'est pas que je m'ennuie, d'ailleurs je commence a apprécier ta présence ce qui commence fortement à m'inquiéter du coup je préfère me tirer." C’est toujours pas mal de savoir avec qui on s’entretient, même si avec l’annonce de son départ, j’ai l’impression qu’on a tout fait à l’envers dans cette conversation. C’est pas tous les jours qu’on s’dit nos prénoms avant de se dire adieux nan ? « Très bien casse toi » Je lui dit en guise d’adieu avant qu’il ne fasse demi-tour vers moi, comme si il avait oublié un truc. Mon portefeuille peut-être ? Ce que je dirais, c’est qu’il s’approche trop rapidement et trop près, d'ailleurs j’aime pas trop la façon qu’il a de saisir ma nuque pour s’adresser à moi, c’est près et ça me fait frissonner, comme si j’avais besoin de ça alors que j’essaie de lui montrer qu’il est sans effet sur moi. "J'sais que t'es bien trop fière pour avouer que je te plaît mais sache aussi que cette idée ma fortement traversé l'esprit depuis tout à l'heure." Fière ? Moi ? Au moins, il aura pas fait que dire des conneries aujourd’hui. C’est même bien de l’avoir remarqué. Monsieur est trop flatteur et il aurait sûrement nul besoin de m’informer qu’il y a pensé. C’est partagé, même si je l’avouerais pas avec autant de facilité. "T'sais faut que j'y aille. Mais ce petit entretien de dernière minute m'a plu. Je dois te quitter sur ma faim. Dommage la partie de jambe en l'air m'aurait bien tenté. A la prochaine blondasse." Je me contente de le suivre du regard tandis qu’il s’éloigne. Sans rien dire, je le regarde disparaître et attend suffisament longtemps pour être sûre qu’il ne repasse pas. T’façon j’ai pas loin à faire pour rentrer, dans notre course je nous ai conduit dans les escaliers de mon immeuble. Quel idiot !