renaud

on m'avait dit que c'était la fête à ne pas manquer. genre the fête, celle qui va regrouper toute la belle jeunesse de paname. l'idée est assez plaisante, et j'enfile mes vêtements à la dernière minute après avoir pris une douche, et je m'lance dans le froid parisien. les rues sont bondées de monde, j'me demande bien ce que les gens font à une heure aussi tardive. il est une heure quand j'arrive au vingt-quatre rue de l'arrivée. des jeunes sont en train de fumer devant la boîte qui nous accueille pour la soirée. je paie mon entrée d'abord, j'attend que le gorille me rende ma monnaie et j'me grille tranquillement une clope. j'connais encore personne, mais c'est jamais ça qui m'arrête. je tire sur mon mégot et le jette à terre quand je réalise, perdu dans mes pensées, que j'étais arrivé au filtre. j'finis par rentrer dans l'établissement, j'vois des têtes et des bras dans tous les sens, si bien qu'on se demande où commence l'un et où finit l'autre. j'me dirige d'abord vers le bar, aucun visage connu en vue, et j'commande ma boisson au serveur. "un gin fizz, s'vous plaît.", m'époumonais-je pour que le mec m'entende. il hocha la tête et me ramena mon verre quelques secondes plus tard. je l'attrape, le gratifie d'un sourire et d'un remerciement, et me retourne tout en sirotant tranquillement. la soirée ne faisait que commencer !

Les corps se frottent, se déhanchent, remuent dans tous les sens. Certain d’entre eux sont déjà défoncés, je le sens à l’odeur et aux types qui viennent toutes les cinq minutes pour proposer un peu d’came en échange d’un billet ou d’une caresse. C’est sous les rythmes électroniques que je me mêle à cette marée humaine. Un bras en l’air, un verre dans l’autre main, j’ai plutôt l’air fermée au contact. Je m’éloigne de la première personne qui approche si bien que les gens forment un cercle autour de moi et n’m’approche pas. Le problème des soirées, les gens sont sale et collant, j’ai horreur de ça, mes tocs sont à mettre en cause. Le rythme s’accélère et la salle se remplie. On a beaucoup parlé d’cette fête, j’étais venue en avance pour pas m’faire refouler quand la pièce serait remplie à capacité, sauf que la capacité on a du la passer depuis un moment. Le cercle rétrécit, l’étau se resserre, je dois quitter cette marée. Qui plus est, quelqu’un a donné un coup dans mon verre qui s’est empressé de prendre son envol quelque part au milieu des gens. Pas d’bol pour la personne qui l’aura sûrement pris sur la tronche. C’est alors que je sors de tous ces gens pour m’approcher du bar où sont servis les rafraichissements, bien sûr ça serait trop simple si tout le monde n’était pas agglutiné au bord du bar, je longe toute ces personnes dans l’espoir de trouver un espace libre pour passer commande avant de m’arrêter devant un visage bien connu, celui de Renaud. La musique est forte, j’hurle presque. « Heyyyy, ça va ? » D’un geste naturel, habitude de soirée je le salue avant d’baisser mon regard sur sa consommation. Instantanément, je demande. « Nan mais c’est quoi ça ? tu bois vraiment comme une gonzesse. » Je me marre en l’scrutant d’haut en bas. Je ne bouge pas, je faufile un bras sur le bar en montrant sur le flyers la consommation que j’veux et je mentionne qu’il en faut deux. Ceci fait, je tends le verre à mon pote tout en précisant bien fort. « Avoue ! C’est ta technique pour qu’on t’prenne en pitié et pour qu’on t’offre à boire. »

renaud

j'vois des visages qui commencent à se tordre sous les effets de l'alcool, des bras qui se balancent d'un air mal assurés, des corps qui menacent de s'écrouler à chaque instant. on ne m'avait pas menti, cette soirée était "a total mess". ça m'fait doucement rire, et j'les regarde tous, appuyé contre le comptoir. j'remarque que les vêtements des jeunes femmes sont tellement courts que j'aurais même pas de quoi me tailler un short dedans, et que ces messieurs en profitent pas mal pour s'rincer la vue et coller la première minette déculottée qui leur passe sous le nez. j'suis comme ça, j'remarque toutes ces petites choses auxquelles personne ne fait attention dans un esprit de fête, des petits attouchements innocents en apparence, mais qu'on regretterait dans un autre contexte. en fête, tout est tellement plus primaire, plus basique... plus simple. pourtant c'est l'moyen de s'oublier et de se perdre dans un mode de vie qui n'est pas la réalité. j'avais fait tellement de soirées que je m'étais perdu un moment, mais maintenant je savais quelles étaient mes limites. finies les beuveries à en vomir tes tripes sur l'bord d'un trottoir givré, finies les trous de mémoire à répétition, fini de m'oublier. maintenant, j'ai compris l'truc : je profite, j'apprécie. j'me permets d'être pompette dans aller dans l'excès. tout du moins, pas à chaque fois... une bouille connue fend la foule et j'reconnais le visage délicat de naïs. « ça va et toi ? t'as réussi à t'sortir du troupeau vivante ? ». je souris, franchement. elle pose son regard sur mon verre, l'examine et ça la fait rire. elle prétend que j'bois comme une gonzesse. sa remarque ne m'atteint pas, j'sais que c'est comme ça avec elle, on s'permet de dire des choses parce qu'on s'connait assez bien pour ça. j'suis un peu comme sa meilleure copine, à madame je-ne-touche-pas-les-hommes. elle commande deux verres pour remédier à ma virilité, que c'est gentil. « écoute j'ai pas encore trop eu l'occasion d'la tester cette technique, mais pour l'instant j'dois avouer que je m'en sors plutôt bien. ». j'la remercie d'un petit signe de tête en montant mon verre pour trinquer avant d'prendre une gorgée d'sa boisson. ça m'chauffe un peu la gorge, mais c'est bon. « j'savais pas que t'étais du genre à... payer un verre aux hommes ». j'la taquine. j'ai bien insisté sur "payer un verre" avec tous les sous-entendus que cette phrase impliquait, mais j'pouvais m'le permettre et loin de moi était l'idée de la blesser, elle l'savait très bien.

histoire de se changer les idées. ben voyons, comme s'il n'existait qu'une seule manière de penser à autre chose dans ce bas monde. je rumine alors que mon tour vient. j'ai envie de m'enfuir au loin, pourtant, il me laisse passer. gratuitement. un des rares avantages que présentent le sexe féminin. certes, ça compense pas les sautes d'humeur dues aux règles ou encore le fait que lorsque t'es une fille et que t'as pas de seins, tu vaux rien. au moins c'est déjà ça. à peine entrée que je suis assaillie par la vision de jeunes filles courtement vêtue. mais jusqu'où va la bêtise humaine ? on se croirait dans un club pour la jeunesse anglaise. dire qu'il s'agit de la progéniture de paname. je me serais dirigée vers la sortie si un type ne m'avait pas abordée. diantre, qu'ils sont lourds ceux-là. j'aime pas son regard. puis, il put le parfum pour mec. le genre de truc qui t'arrache le nez dès que tu l'humes, la bête. pas cette bête là, voyons. c'était simplement une expression pour désigner à quel point il ressemble à un ours, le type. les poils qui dépassent du t-shirt, c'est si peu séduisant. je risque un pas de côté. encore une fois, cet énergumène me barre la route. il me susurre que je suis jolie. j'hausse un sourcil : le dernier mec qui m'a dit ça a manqué de me renverser avec sa voiture. il poursuit son baratin, qu'il a dû surement débiter à une autre avant moi. j'essaie de lui faire comprendre que j'ai pas que ça à faire. et que son langage de babouin ne me parle pas, accessoirement. je profite de sa surprise pour prendre la poudre d'escampette. je me réfugie du côté du bar. je demande n'importe quoi, tant que c'est fort, au barman. il m'entend guère. je réitère ma demande. il s’exécute lentement. j'soupire tout en tirant sur ma robe gris perle coupe patineuse. je m'sens comme un éléphant dans un tutu. putain, j'aimerai m'aimer.

Je me tiens loin de l’océan de corps qui s’agite près de nous, la plus grande difficulté de la soirée ayant été d’en sortir, je ne tiens pas à revivre l’expérience traumatisante de sentir des mains inconnus sur mon corps, même si en vérité j’en sors pas avec un si gros traumatisme que ça puisque je me retrouve avec renaud à rire de sa nouvelle habitude de prendre des petits alcools. Disons que savoir désormais qu’il a décidé d’arrêter les beuveries et le binge drinking ça me fait rire alors pourquoi pas le vanner sur sa nouvelle habitude. Bien sûr comme toujours il accueille mes vannes sans prendre la mouche ce qui est agréable en soi, d’avoir un ami mec qui s’vexe pas dès que je remet sa virilité en cause. « ça va et toi ? t'as réussi à t'sortir du troupeau vivante ? » j’y jette un coup d’œil justement tout en m’posant à ses côtés, de là on a une vue plongeante sur plusieurs parties, si j’avais su j’me serais installée là dès l’début. « ouais. T’sais j’commençais à en avoir marre d’me faire peloter alors j’en ai collé une au premier qui s’est pointé, les autres ont fini par s’écarter. J’me suis senti comme moïse sur l’coup tu vois ? » je répondais en riant avant d’me laisser berner par son air innocent d’gamin qui n’a rien à picoler à part un peu d’limonade. P’tain renaud j’sais que tu veux ralentir la consommation mais t’fous pas à la diet quoi’ « écoute j'ai pas encore trop eu l'occasion d'la tester cette technique, mais pour l'instant j'dois avouer que je m'en sors plutôt bien. » ah putain c’est clair. Mais bon j’suis sa pote, je compte pour du beurre moi. « j'savais pas que t'étais du genre à... payer un verre aux hommes » je me marre intérieurement. C’est pas parce que monsieur m’a toujours qu’avec des nanas que j’suis pas foutu d’aller voir de l’autre côté. « nan mais qui t’as dit que t’étais un homme ? » je répond du tac au tac. J’lui ai bien précisé qu’il buvait comme une gonzesse nan ? je me marre avant d’remettre ma monnaie dans ma poche, de là j’en sors les espèce d’autocollant de drapeau qui sont distribué à l’entrée. J’ai pris celui du brésil juste parce que c’est plus drôle comme ça. Sans trop y réflechir, c’est sur mon pote que j’colle l’autocollant. « tiens ! je consolide ta technique. Les nanas aiment les latinos, comme ça elles vont t’prendre en pitié et penser qu’t’as le sang chaud puis t’payer à boire. C’est juste que faut que tu t’taise sinon ça va foirer. » j’ajoute en me moquant avant d’être bousculer par une jeune blonde au bar qui hurle sa commande à un barman trop sourd. Je l’avais remarqué celui là déjà. Rapidement, j’attrape le verre presque plein de gin fizz de renaud – qu’il ne boira pas parce que c’est pour les femmes – et le tends à la jeune fille. « tiens ! c’est pas ce que tu voulais, mais j’ose espérer que ça t’fera patienter en attendant qu’il repasse par ici. » j’ajoute un sourire sympathique.

Il s'était dit, plus jamais ca. Plus jamais de grosses soirées sans invit, ou tout le monde et sa voisine pouvait s'incruster, parce que ca finissait en sucette dans tous les cas. Mais voilà, quand il se disait plus jamais, c'était en fait trois semaines de délai. Avant de craquer, d'envoyer bouler à l'autre bout de sa pièce son bouquin d'anatomie, d'inhaler la moitié d'un paquet de clopes et deux verres de saké chaud. De faire le tour sur facebook des invits, de jeter un regard mauvais à son portable qui ne vibre pas, capter que son frangin est sorti sans lui. Tant mieux, ca veut dire qu'il n'aura pas de nounou. Ca veut dire qu'il n'aura pas à se cacher. Trouvant rapidement une soirée pas loin, il chope des fringues de circonstance ; que de la marque, mais rien de récent, pour pas non plus regretter ses sous le lendemain pour un accroc dans le tissu. Pas besoin non plus d'afficher son fric sous le nez de tout le monde, certains sont chatouilleux du porte monnaie et du poing. Et direction le métro, puis les rues éclairées, avant de trouver facilement au bruit l'adresse. C'est quoi déjà la raison de la soirée ? S'en souvient pas, mais tant pis, du moment qu'il rentre. Le prix du billet le fait siffler et regretter un instant Séoul et ses nuits à pas cher, mais il crache l'argent d'un coup de carte bleue, et direction le vestiaire pour se débarasser de sa veste. À l'intérieur, il fait déjà plus chaud, et même si c'est pas non plus la grosse foule – en même temps, c'est que le début – il y a du niveau. Les yeux louvoyant entre les talons, décolletés, jetant des coups d'oeil pas discrets vers certains mecs, il finit par se retrouver au bar, commandant une série de shooters de vodka. Pas de soirée sans ça, pas pour lui. Il aurait du appeler Fauve pour qu'elle lui fournisse un peu de weed, mais tant pis, le dieu alcool l'aidera quand même à s'amuser. Un peu plus loin, il écarquille les yeux en remarquant une tignasse familière. Ptain, combien de chances ? S'enfilant ses verres à la suite, il se dirige droit vers sa cible, pour foutre une bonne claque dans le dos du Renaud, et observe sa compagnie. Ca va, il traine pas avec des mochetés dis donc ! Ptet un peu jeunes, à peine majeures, mais après Mael n'a jamais été foutu capable de deviner l'âge de quelqu'un. « Forcément, dés qu'il y a une grosse soirée faut que j'te croise toi ! Tu me présentes à tes copines ? » C'est direct, ptet un peu trop, mais la vodka l'a déjà atteint, le faisant sourire plaisamment, et il se dit qu'il n'a rien à perdre, de toute.

j'ai l'impression étouffer avec toute cette foule grouillante, oppressante. mes oreilles vont, surement, tôt au tard rendre l'âme. elles supportent tant bien que mal les assauts furieux de cette musique beaucoup trop forte à mon goût. c'est sans doute à cause de cela qu'il faut s’égosiller afin de se faire comprendre du barman : ses tympans ont trop souffert. malgré le volume sonore qui règne ici, je parviens à ouïr les paroles d'une demoiselle non loin de moi. « tiens ! c’est pas ce que tu voulais, mais j’ose espérer que ça t’fera patienter en attendant qu’il repasse par ici. » mes yeux se posent sur son sourire. il me procure une étrange chaleur que j'ai trop longtemps oubliée. je la détaille, elle et son beau minois. c'est à cause de ce genre de fille qu'on se retrouve à redouter son reflet dans le miroir. je remarque, mieux vaut tard que jamais, le verre tendu. il est vrai que sa phrase aurait perdu tout son sens sans ce geste, que suis-je bête, je pense tout en m'en saisissant. je passe une main dans ma chevelure épaisse, pourtant disciplinée d'une raie au milieu. je tarde à répondre. surtout à trouver le ton juste, souvent trop inapproprié à la situation. « merci. » je me contente, simplement. réalisant que c'est trop peu, je reprends la parole. après avoir porté mes lèvres au breuvage. trop peu d'alcool. « c'est à mon tour d'oser espérer que ça ne manque pas à ton ami. » je déclare de manière légère tout en désignant le concerné avec le récipient. je m'adosse un peu plus au bar, un pâle sourire peint sur le visage. bah voilà, t'y arrives avec un peu d'effort.

Ne jamais dire jamais. Ouais, la dernière fois que je me suis rendue dans ce genre de soirée cela s'est plus ou moins mal terminé, même si mon foie est à deux doigts de se mettre en grève, même si j'ai cette capacité à avoir des hématomes à la moindre petite bousculade, je suis toujours vivante, alors croisons les doigts pour que ma bonne étoile soit encore dans le coin ce soir. D'ailleurs, il faudrait que je songe à la remercier un jour ou l'autre. Et puis de toute façon, quelle conne irait cracher sur une entrée gratuite, bien que cela soit de plus en plus récurrent. J'ai besoin de me changer les idées, de déconnecter de mon boulot plus d'une heure. Un tampon sur le poignet à l'entrée de l'établissement et je me faufile dans la masse. Pas de têtes connues à l'horizon. Tant mieux ? Oui et non, je vais devoir compter sur ma petite personne désormais. On me tend un verre, ni une ni deux, je l'attrape sans me poser de question. Cela frôle l'inconscience, mais il fait chaud, je commence à avoir la tête qui tourne et si je ne tiens pas à finir fripée comme une sexy dans les minutes à venir, j'ai intérêt à avaler quelque chose. Une gorgée plus tard, je me laisse emporter par la foule un peu plus loin. Ce genre de soirée possède son quota de cas et de boulets en tout genre. L'un d'eux me fixe, ses lèvres bougent à toute vitesse, malheureusement je n'entends pas grand chose, voire rien du tout. Prions pour qu'il ne soit pas de ceux qui demandent des trucs sordides. Au bout d'un moment, le type se colle à moi. Impossible de m'en débarrasser ou de m'éloigner, je serre les dents et fais avec. À ce moment précis, je tuerai pour croiser une tête connue ou le mythe du chevalier des films Disney qui vient t'extirper de ta merde. Nada. Cela commence à m'étonner. Ai-je pris un coup de vieux ? Est-ce que je traîne maintenant qu'avec des vieux qui se couchent avec les poules ? Alors je fais comme si de rien n'était et je continue de supplier dans ma petite tête pour que cette histoire ne dérape pas. Parce que de toute façon, nous sommes tous jeunes et cons ici.

renaud

c'est marrant comme tout s'bouscule très vite en soirée. tu r'trouves des gens qu'tu connais et après c'est parti, t'enchaînes les présentations, les verres, les danses, et au final tu élargis ton répertoire. j'comprends qu'les mecs viennent ici pour rencontrer des filles, d'accord elles sont pas toutes très sérieuses et j'doute qu'elles cherchent le grand amour, mais bon, au moins à les regarder elles ont pas l'air bien difficiles à séduire. pauvres petites créatures. j'fixe naïs qui s'pose tranquillement à côté de moi et qui me racontait comment elle s'était sentie "comme moïse" quand elle a fait s'écarter tout l'monde après avoir giflé un mec qui la collait d'un peu trop près. j'laisse un rire mutin s'échapper avant d'en rajouter une couche. « on va t'coller une étiquette sur le front comme celles qu'on met sur les propriétés : attention, je mors. j't'ai quand même épargner l'coup du "chien méchant", j'te ferais pas ça... ». j'laisse passer la remarque qui suit où ma chère et tendre amie -va te faire cuire des pralines- m'a ressorti un "mais qui t'as dit que t'étais un homme ?", parce que j'sais qu'elle cherche à m'taquiner. j'lui fais une grimace genre "je suis au-dessus de ces enfantillages, j'ai passé l'âge de me justifier sur ce point', et j'lui tire la langue avant d'prendre une nouvelle gorgée de la boisson qu'elle m'offre chaleureusement. bon, d'accord, elle a refilé mon verre à une nouvelle venue, que je n'connais d'ailleurs pas, mais bon, que voulez-vous, elle est comme ça naïs. j'fais un clin d'oeil à la jeune femme lorsqu'elle prétend espérer que mon verre ne me manquerait pas. « avec elle t'façon t'as pas tellement l'choix. santé ! ». j'esquisse un sourire en désignant mon amie d'un geste de la tête, et trinque avec la nouvelle venue sans même savoir son nom. naïs me colle un p'tit drapeau du brésil sur le torse, prétendant que les filles aiment les latinos. « t'sais avec la tête que j'ai j'suis pas sûr qu'on m'croit si j'dis que j'suis latino... et j'suis pas là pour chopper ce soir, voyons, pour qui tu m'prends ? j'suis offusqué. », je prends un faux air hautain et j'la snobe en beauté. soudain, une poigne m'assène une tape sur l'épaule, j'me retourne et je vois maël, d'la partie lui aussi, et qui m'demande de faire les présentations... « maël, toujours dans les bons coups toi aussi à c'que j'vois. les filles, j'vous présente maël. alors elle c'est naïs, et son amie... ? », dis-je en regardant la jolie jeune femme qui était avec nous, attendant qu'elle veuille bien nous dire son nom.

C’est bien. J’me retrouve là à discuter avec Renaud, une boisson forte à la main. Ca m’change des dix dernières minutes j’étais en train de galérer à sortir de tout ce troupeau ; et des dix minutes d’avant passée à danser dans ce troupeau. Au moins j’bouge ce soir. J’aimerais dire que j’fais des rencontres mais au milieu de toutes ces personnes dénudées, c’est difficile. Brancher une file ce soir – ou même un mec – serait sans doute trop simple, j’suis pas fan de la simplicité alors autant m’abstenir. « on va t'coller une étiquette sur le front comme celles qu'on met sur les propriétés : attention, je mors. j't'ai quand même épargner l'coup du "chien méchant", j'te ferais pas ça... » pour l’instant, j’rigole donc avec un de mes meilleurs potes, je l’aurais peut-être mal pris avec quelqu’un d’autre mais là, c’est pas vraiment le cas. « enfin " attention je mords " et "attention chien méchant". J’vois pas la différence ça m’ferait passer quand même pour une bête de foire. Une chance, j’crois que ça s’voit sur mon visage que j’suis pas une fille sympa. » j’dis avant d’trinquer et d’me remettre à rire. J’enchaine sur une remarque bien placé sur sa prétendue absence de virilité, nous dirons juste que sur ce coup, il m’avait tendu une perche et que ça aurait été difficile de ne pas la prendre. De plus, une soirée avec lui sans cette vanne n’aurait pas été une vraie soirée, c’est devenu un rituel limite. Tout ça, c’était avant que j’ne me décide à aborder la jolie blonde qui tentait d’capter l’attention du serveur depuis un bon moment, elle est juste trop jolie et peut-être même que c’est à elle que j’aurais du offrir le verre que j’ai placé dans les mains d’Renaud, enfin j’trouve quand même la solution au soucis. Ca paraît sans gêne, et pourtant ça passe crème, à croire qu’il s’est même habitué à cette manie de tout vouloir contrôler. « c'est à mon tour d'oser espérer que ça ne manque pas à ton ami. » répond t-elle avant que renaud ne la rassure. « avec elle t'façon t'as pas tellement l'choix. santé ! » j’me prend à rire alors que c’est pas drôle. « tout de suite. Nan mais t’fais pas d’soucis pour son verre. Il allait pas l’boire t’façon’ On l’gardait juste pour sauver une personne détresse. Félicitations’ » J’ajoute en plaisantant avant d’boire une gorgée de ma boisson. Et avant d’retrouver c fameux autocollant que j’colle sur Renaud. « t'sais avec la tête que j'ai j'suis pas sûr qu'on m'croit si j'dis que j'suis latino... et j'suis pas là pour chopper ce soir, voyons, pour qui tu m'prends ? j'suis offusqué. » je mets à rire avant d’rétorquer. « parce que tu crois que les meufs sont assez sobre pour faire attention à ce détail ? elles ont déjà pas d’culottes alors t’attends pas à trouver un cerveau. » méchant. Quoique réaliste. J’me tourne vers notre nouvelle amie et lui demande « hein ? n’est ce pas que ça va marcher ? » j’suis un peu en recherche de soutien là. quoique, ça change pas grand-chose au final. « excuse moi monsieur si j’t’offusque, tu m’en vois surprise. Et tu es là pour quoi alors ? me dis que tu as vu de la lumière et que tu es entré. » j’en dégage du bagoo. Trop pour intimider. J’tire alors la langue avant d’être interrompue par quelqu’un qui m’est totalement inconnu, décidément ce ren, quelle popularité. « maël, toujours dans les bons coups toi aussi à c'que j'vois. les filles, j'vous présente maël. alors elle c'est naïs, et son amie... ? » j’regarde ma soi-disant amie donc je ne connait même pas le prénom et lui adresse un sourire gênée avant de détourner le regard vers le fameux mael. « en vérité ; on vient juste de s’rencontrer elle et moi. mais enchantée maël. »

Le type reste toujours collé. Je suis exaspérée, mais je n'ai pas la place de me glisser ailleurs, ni la force de le maintenir à l'écart. Et puis, l'alcool qui commence à me monter à la tête, me fait perdre presque tous mes moyens. 'Besoin d'aide ?' Il y a des lèvres non loin du creux de mon oreille. Oh un chevalier blanc à ma rescousse ? Mais que demande le peuple ! Je cligne des yeux. La musique est forte. L'ambiance toujours aussi oppressante. Je ne suis donc pas capable d'entrevoir son visage. C'est comme si j'entendais des murmures, pas plus. Quelqu'un que je connais ? Ou un parfait étranger qui compte faire sa bonne action quotidienne ? 'Pardon mec, mais elle est déjà prise, va te trouver quelqu'un d'autre, limite de ton âge, ça serait pas mal.' Déjà prise ? C'est tout ce que je finis par retenir. Quelle drôle d'idée. Non, je suis seule. Définitivement seule. Pour toujours seule. Je me laisse entraîner et finis par distinguer mon preux chevalier : mon meilleur ami doublé de mon colocataire. « Celiiiiim ! » Je luis saute littéralement dessus et agrippe à lui comme une gosse perdue dans la foule, chose qui n'est pas fausse, dans le fond : je suis perdue, je fais deux bonnes têtes (au minimum) de moins que luo. Alors comme ça, c'est mon meilleur ami le rendez vous de la soirée ? Heureusement que je ne me suis pas fait de faux espoirs sur l'éventuelle présence de Tay. Toujours dans ma tête celui-là, il faudra que je songe à y remédier tôt ou tard. Nous nous éloignons, je suis enfin apte à prendre une bouffée d'être un peu plus frais. « Tu me sauves la vie, l'ami. Qu'est-ce que je ferai sans toi, hein ? » Et je pèse mes mots. Ce type était vraiment bizarre. Je fais signe au barman pour qu'il nous serve. J'ai un don pour aussi bien attirer les pires cas sociaux de la planète, comme les meilleurs amis au monde. Celim en est, à défaut d'être certainement le seul. Je pose mes bras sur ses épaules et le fixe avant que le barman me fasse signe de récupérer nos verres dont le contenu sera un mystère car je ne fus pas capable de me montrer précise plus tôt. « Trinquons ! » En quel honneur par contre ? Je fais mine de réfléchir en me grattant la tête. Un vrai clown ce soir, la fille. « À mon célibat pour toute la vie. » C'est surement la pire décision que j'ai prise avec mon exil en Angleterre. Et dire que j'avais fait la promesse à tout mon entourage ainsi qu'à moi-même que je ne toucherai plus jamais une goutte d'alcool. Enfin... À moins que je sois une petite nature et que je sois du genre à me comporter comme une imbécile dès le premier verre, il n'y avait pas que de l'alcool dans le précédent. Conclusion, le type était pire que bizarre.

leur conversation me fait sourire, même si je ne cherche pas vraiment à la comprendre. doucement, je vide mon verre. mon dieu, que j'aimerai quelque chose de plus lourd, histoire d'être un peu plus assommée. rien que cela. histoire d'être un peu plus libérée, aussi. histoire de... trop de choses. à peine ai-je eu le temps de parler, le jeune homme me répond. « avec elle t'façon t'as pas tellement l'choix. santé ! » c'aurait été un peu déplacé d’acquiescer. je ne les connais pas vraiment. je me contente simplement d'un espèce rire étouffé qui ressemble presque à une expiration. plus bizarre, tu meurs. « tout de suite. Nan mais t’fais pas d’soucis pour son verre. Il allait pas l’boire t’façon’ On l’gardait juste pour sauver une personne détresse. Félicitations’ » ainsi, on peut dire que la boisson n'a pas été gâchée : je suis un peu une personne en détresse après tout. enfin pas vraiment, mais on va faire comme si. « baaah... il a réussis son coup, j'avais besoin de me désaltérer. même s'il m'aurait vraiment aidé avec un peu plus d'acool dedans. » j'ajoute avec un sourire assez étrange. je ne suis guère douée avec les expressions faciales. j'ai souvent l'air crispée, un peu cinglée parfois. à vrai dire, je suis très timide. enfin, surtout avec des inconnus. le barman incompétent se décide -enfin!- à me servir avec désinvolture. connard. il fait comme s'il s'agissait de moi, cet incongru sans la moindre politesse. au moins, il ne n'est produit aucune erreur dans la commande. c'est déjà ça. ils parlent. moi, je m'évade. je pars ailleurs, mon esprit vagabonde. je redécouvre des contrés inexplorées, sans doute accompagnée. d'un jeune torturé issu d'un roman, j'espère. soudain, je suis ramenée à terre. « maël, toujours dans les bons coups toi aussi à c'que j'vois. les filles, j'vous présente maël. alors elle c'est naïs, et son amie... ? » ainsi, la jeune fille au faciès parfait, c'est naïs. joli prénom. plus délicat et moins cruche qu'anaïs. ça aurait pu être marrant de donner un faux nom, mais allez-savoir la raison qui m'échappe, je cesse alors d'hâbler. « louve. ouai, comme la meuf du loup. » je confie avec détachement.

Une fête, non une fête ? Une vraie fête ? Pas de musique indienne, pas de saris qui volent, pas de sourires hypocrites, pas de coupe de champagne à 5 000 roupies le centilitre ? Une fête pour se laisser aller, ne pas penser et peut-être rencontré des Parisiens... Merci Dieu, quelqu'un a entendu mes prières de pauvres paumés que je suis. Je regarde Marie qui me tend le prospectus que j'arrache limite de ses mains. Non je ne suis pas totalement excitée à l'idée d'enfin sortir un peu d'ici, j'suis plutôt méga excités ! Si vous saviez comment la haute société commençait à me fatiguer. Et tous ces dîners auxquels je devais assister pour représenter ma famille. J'étais partie un peu pour les fuir, mais je crois que si je le dit plus clairement il y a des risques qu'il me ramène de force. La honte quand même, si je me fais traîner jusqu'à l'aéroport par des gros singes. Passons, pour ne pas me prendre la tête je compte ben m'éclater seule ou accompagnée. Depuis quand on a besoin d'être avec quelqu'un pour danser. J'adore ça, danser, m'évader. Disparaître dans une foule de gens qui ne pensent à rien et le tout au rythme de musique démente.

Je n'avais pas à me prendre la tête pour m'habiller. Pas de longue robe de créateur, pas de talon haut à vous tuer les pieds, pas de bijoux plus chers que votre loyer. En bref, je portais quelque chose de léger. Une jupe, un débardeur, des baskets colorés et mes cheveux longs étaient détachés et lisse. En gros j'étais sexy, même sans en faire trop. Oui, je sais, je suis parfaite. Enfin, pas si parfaite que ça. Je jette ma cigarette par terre avant d'entrer dans l'endroit. On me colle le drapeau de l'Inde, histoire de représenter mon pays durant cette soirée. Cool, j'assumais totalement l'actrice au chômage que j'étais. Vous avez noté l'ironie de ma phrase j'espère ! Aller hop je débarque au bar et je demande avec mon accent étranger : « - Un shot de whisky, please. » Qui a dit que j'allais être sobre ce soir ?

'Tu serais capable de faire pipi sans avoir le besoin de descendre le couvercle de la toilette, en gros, ta vie serait meilleure sans moi, ou horrible, quel drame!' Je lève les yeux au ciel. « Le drame de la gente masculine qui relève toujours ce stupide truc, mais qui ne le baisse jamais… Non, mais vraiment sans toi… » Tout un tas de souvenirs me revient en tête sous la forme de flash. Beaucoup de rire et puis des moments plus honteux, comme ceux où je fonds en larmes parce que mes histoires de cœur sont d’un pitoyable et que Celim a toujours répondu présent quand il s’agissait de me ramasser à la petite cuillère. Ces moments aussi où il me tenait les cheveux pendant que j’avais la tête au dessus des toilettes parce que j’évacuais un trop plein d’alcool. Ces moments encore où il me réconfortait en plein milieu de la nuit alors que je faisais encore des cauchemars après que Gaël m’ait abandonnée sur la route. Bref. « Sans toi, ma vie serait un drame, je serai toujours ce petit chiot isolé. » Je trouve toujours refuge dans mon travail. Je gère mieux le côté professionnel de ma vie que l’aspect social, sans aucun doute. Sauf que Celim est, et demeurera toujours, mon meilleur ami et cela sans ambiguïté. Je porte le verre à mes lèvres avant qu’il ouvre sa bouche. Cul sec, numéro un de la soirée. Je frissonne pendant que le liquide s’écoule le long de mon œsophage. Ça brule, mais je m’y fais rapidement. Je repose le verre sur le comptoir de façon à ce que le serveur comprenne que j’en ai besoin d’un nouveau. 'Jusqu'au moment où tu vas enfin laisser Tay entrer dans ta vie pour bon ...' Ça sonne comme un reproche. Si ce jour devait arriver, ce que j’espère dans le fond, je ne le laisserai pas tomber pour autant. Pour toutes les choses énumérées plus tôt, Celim a pris une place bien trop importante dans ma vie, peut être bien sans en être conscient. « Ce n’est pas dit que ce jour arrive désormais… » Ce ne sont pas des paroles jetées en l’air, ça me crève même le cœur d’aborder le sujet sous cet angle, alors que Tay c’est toute ma vie, ou presque. Je n’ai pas de signe de vie de sa part depuis au moins une semaine, ce qui n’est pas « normal ». Ma conscience estime qu’il y a anguille sous roche et j’ai peur d’affronter cette situation inconnue. Sinon, je ne serai pas ici à noyer mon inquiétude dans l’alcool. Mauvaise habitude de l’ancienne étudiante qui se cachait dans un bar ou une soirée suralcoolisée dès que quelque chose ne tournait pas rond dans sa misérable vie. Les vieux démons ne vous quittent jamais bien longtemps. 'C'est pas le moment d'avoir la mine basse, la soirée est jeune et faut montrer à tous ces petits jeunots comment nous les vieux, nous sommes capable de boire et d'avoir du plaisir.' Je le fixe, sourire de nouveau sur les lèvres, prête à accepter sa proposition et me changer les idées. Après tout, j’aurai encore demain, après demain et ainsi de suite pour m’apitoyer sur mon sort. « Nous les vieux ? Parle pour toi ! » Je bois un second verre, cul sec. Petite nature que je suis, je ne vais pas tarder à m’écrouler, autant que l’on en profite maintenant. « Monsieur le Vieux ? Attrape moi si tu en es capable. » Avec ma petite taille et un super taux d’adrénaline dans le sang, je me faufile à toute vitesse et sans problème dans la foule, retourner danser. « Alors grand père, tu tiens le coup ? » C’est l’hôpital qui se fout presque de la charité, car nous n’avons « que » deux ans d’écart. Enfin il l’a cherché ce petit surnom aussi… « Nous les vieux » ? Et puis quoi encore ?

‘Ce n’est pas la première fois que tu dis ça et de toute manière, je te vois bouffer ton portable des yeux à tous les coups qu’il t’envoie un sms, donc je sens le mariage.’ Je vais certainement finir par m’étouffer s’il continue sur cette voie. Littéralement noyée dans un verre d’alcool à cause d’un rire, mauvais moment. Ce serait une drôle d’histoire n’empêche même si pour le coup je n’aurai pas d’enfants à qui la raconter. Drôle, mais triste quelque part. Je sors mon fameux sourire mi figue, mi raisin pour la peine. Pour qu’il y ait mariage, il faudrait que nous sortions ensemble. Pour être en couple avec lui, il faudrait que j’accepte sa proposition. Et finalement, pour que j’accepte ladite proposition, nous devons parler. Bref, à ce rythme, cette histoire est mal partie. En attendant, je ne rétorque pas rien, parce que deep down, je sais qu’il n’a pas tort : je bouffe mon téléphone dès que Tay m’écrit, je dois même avoir des yeux de petite fille à Noël, ou devant un chaton trop mignon, par la même occasion. Genre woooooooooooaw. ‘Attends, tu crois que t’es jeune ici ? Je suis désolé de te l’apprendre, mais t’es plus une petite jeunesse, oh attends … c’est quoi ce truc ? Un cheveux blanc ?’ J’ai comme la sensation qu’il vient de m’appeler grand-mère ou du moins qu’il y a pensé très fort dans sa petite tête. D’accord, je n’ai plus dix sept ans, mais tout de même. Comme Maurice, il pousse le bouchon un peu trop loin ce soir. Je le tape doucement en fronçant les sourcils quand il parle de cheveu blanc. J’en ai peur, vraiment. Je travaille tellement comme une demeurée, ajoutez à cela l’overdose de café et le stress, j’aurai des cheveux blancs avant l’heure à tous les coups. C’est triste ça aussi… Ma vie est triste en somme. ‘Le grand-père va te foutre la honte de ta vie, petite fille.’ Je ne le crois pas une seconde. Il n’oserait pas, hein ? Je continue donc de danser comme si de rien n’était et finalement c’est comme si j’allais perdre mes bras, dès que je me rends compte de ce qu’il fait. Il a osé. Il ose encore. Il est hors de question que cela continue de la sorte. Je souris rapidement, parce que mine de rien c’est tout de même drôle. Et puis, j’ai honte bien que les gens autour de nous soient dans leurs propres délires alcoolisés. « Oh non, pitié, pas ça. Tout sauf ça. » Je lui attrape les mains pour qu’il cesse aussi tôt et finis par lui murmurer quelques points à l’oreille. « Enfin non, viens plutôt. » Non, je ne vais pas danser un slow contre lui comme si nous étions au lycée, mais j’vais l’entraîner se déchaîner. Je suis une petite nature, j’ai déjà trop bu pour être sortable.

Asuka était devant son miroir en réflexion intense, ce soir il sortait et le dilemme qui s’opposait à lui, c’était le choix de sa tenue. Le jeune homme n’était pas habitué aux soirées en boite, il préfèrerait les soirées posées dans un bar à écouter un groupe jouer, mais c’était Vinz qui lui avait demandé de venir, alors il venait. Vinz c’était un ami de longue date, un franco-japonais avec qu’il avait tissé de bons liens d’amitié lorsque celui-ci avait remplacé le guitariste de son groupe lors d’un concert à Tokyo. Alors quand le jeune homme avait su qu’il allait devoir rejoindre son père à Paris, il avait contacté Vinz, sa seule connaissance à Paris hormis sa famille. Et ce soir le jeune homme l’avait contacté pour lui demander s’il voulait venir avec lui, et le Nippon avait de suite accepté.
Il soupira, un regard vers l’horloge, il allait être en retard s’il ne se décidait pas tout de suite. Il secoua doucement la tête, il ne comptait pas draguer de toute manière, alors pourquoi se casser la tête, et il attrapa un jean noir avec des chaines et troué et t-shirt plutôt coloré, ses mitaines deux couleurs. Il enfila le tout avant de passer à la salle de bain pour une dernière retouche coiffure, il enfila ses chaussures et sa veste et il attrapa son portable, son portefeuille et ses clés, salua son père et sa belle-mère et partis…
Asuka marcha tranquillement en direction du métro, le jeune homme avait regardé une centaine de fois le plan pour être sur du métro qu’il devait prendre, il ne voulait pas faire attendre Vinz. Il s’engouffra dans le métro, le sourire aux lèvres dans quelque minute il allait retrouver Vinz, il était tellement heureux de le revoir, de passer un peu de temps avec lui. Avait-il beaucoup changé depuis la dernière fois qu’il s’était vu ? Perdu dans ses pensées, il sursauta à l’annonce de son arrêt, le Nippon sorti de la rame en même temps que plusieurs jeunes… Tous bougeaient dans la même direction, ils allaient surement à la soirée, alors le jeune homme décida de les suivre. Asu arriva enfin devant la boite et repéra son ami qui l’attendait dehors, il ne l’avait pas vu. Un petit sourire espiègle se dessina sur ses lèvres, et s’approche doucement de Vinz pour lui poser les deux mains sur les yeux

— C’est qui ?

Demanda-t-il avec son accent très prononcé, ce qui fit, bien entendu , tout foirer

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