Sujet: Losing Control. | [PV Gray' ♥] Mer 22 Juin - 21:53
LOSING CONTROL
Assise sur un canapé, je déguste mon repas avec passion. Je n'aurais jamais penser que c'était aussi bon que ça. Je ne sais pas si c'est le fait que je sois enceinte qui fait en sorte que tout ce que je mange goûte meilleur, mais je suis pas contre du tout. Eli est derrière à faire son assiette et à rire de moi, car j'arrête pas de dire que c'est trop bon et que je suis née pour manger et juste manger encore et encore. Il vient prendre place à côté de moi et je dépose mon assiette contre la petite table du salon. J'ai déjà terminé et je demande qu'à savourer un truc trop sucré. Debout devant l'armoire, je fixe tout de suite le paquet de biscuit triple chocolat avec un large sourire. avant de le prendre et de l'emmener avec moi. La télévision est allumée, mais mon frère ne l'écoute pas vraiment, il est plutôt concentré à jouer avec un morceau de brocoli. Je m'arrête de manger et prend sa main dans la mienne en lui demandant ce qu'il se passe. C'est la première fois que je le voix aussi songeur depuis notre arrivée à Paris. Il ouvre la bouche, mais la referme aussitôt. Ça n’augure rien de bon. "Je sais que tu vas te mettre en colère, je te connais et j'ai promis à maman que je n'allais pas te le dire, mais je veux pas que tu m'en veules parce que je ne t'ai rien dit ..." "Eli, qu'est-ce qui ce passe, tu m'inquiètes ?" "Papa vient à Paris dans deux semaines et c'est pour te voir." "Papa vi-ent ?" Je lâche sa main et je regarde la télévision. Je ne comprends pas pourquoi il persiste autant, si c'est par manque d'affection, il a d'autres personnes sur qui il peux compter que moi, si c'est pour avoir mon pardon, il ne l'aura jamais. Je me lève en déposant mon sac de biscuits sur la table et je me dirige vers la porte d'entrée. "Où tu vas Bleuet?" "Je ne sais pas." Et je passe la porte en la fermant tout doucement derrière moi. À l'extérieur, je regarde de droite à gauche me demandant où aller. Il est tard et le resto où je vais doit être fermé à cette heure. J'ai besoin de voir quelqu'un, juste me changer les idées pendant quelques heures, j'ai en vie de voir Grayson. Je commence à marcher en direction du Queen. Je me demande si c'est une bonne idée, de le voir sur son lieu de travail à draguer tout ce qui bouge et d'en choper un ou une au passage. Je me dis que j'ai accepté d'être dans cette relation, j'ai le droit de faire ce que je veux et tu as le droit de faire ce que tu veux, mais là, je ne sais pas, je commence à être fatiguée de tout ça. Dire qu'au début, je m'étais dit que c'était seulement pour tenter d'oublier River et maintenant je me rends compte que j'aime ce tatoué. Je souris et je tourne sur la rue où se trouve le club. Il y a foule dehors, je passe devant tout le monde et je me dirige vers Barry le doorman. Je lui souris et il me sourit à son tour en me laissant passer sachant très bien le pourquoi que j'étais là. La musique joue à fond, les gens dansent et il y a un peu beaucoup de gens au bar. Je monte sur la pointe des pieds à la recherche de Gray' et je finis par le trouver, comme je m'y attendais, à faire les beaux yeux à une femme, mannequin sûrement vu la longueur de ses jambes et de sa robe sortie tout droit de chez un créateur connu. Je joue du coude pour me rendre jusqu'au bar et je me sens vraiment minuscule parmi tout ce monde et je viens de recevoir un coup de coude dans l’estomac. J'ai le souffle coupé, je me plis en deux en mettant ma main sur mon ventre. J'espérais seulement que ça n'avait rien fait au bébé. Je finis par me relever complètement en continuant de marcher maladroitement et cette fois en faisant plus attention. Je reconnais quelques visages que je salue d'un sourire souffrant et je réussit à me rendre au bar. Kurt ne m'a pas encore vu et la jeune femme vient de disparaître dans la foule. Je la regarde se déhanchée du coin de l'oeil en me disant qu'il avait fait un bon choix de plan de drague. Un homme et une femme libèrent deux bancs et je m'en procure un en déposant mes fesses sur l'un des deux. Tentant de respirer lentement, je dépose mon coude contre le bar. C'est du sport être dans un club tout en continuant de me frotter le ventre. Mon regard se dépose sur un peu tout le monde, ils semblent tous s'amuser, sauf cet homme qui vient de perdre sa conquête. Je vois Gray' arriver, je lui souris. Je repense au premier jour où s'est vu, au même endroit et si ce n'est pas à la même place au bar. Juste son visage, je n'étais pas capable de le sentir et puis nous voilà maintenant. Les choses sont drôlement faites quand on y pense vraiment. Il est rendu en face de moi, je ne pense plus à mon père, mais juste à la fille de toute à l'heure. Oui je suis jalouse, je l'assume parfaitement. "Salut belle beauté tatouée." Je me mets à genoux sur le banc et je dépose mes bras sur le bar pour l'embrasser sur les lèvres. Je ne sais pas si ça va le déranger à cause de ses conquêtes, mais ce n'est pas grave. "Tu as fait un bon choix avec madame jambes de grenouille et fesses de souris." Oui c'était sarcastique ou peut-être pas. Je m'assis à nouveau. Je continuais d'avoir mal à l'estomac en passant ma main sur mon petit ventre. Je crois que j'allais retourner dans la foule pour retrouver le mec et qu'il m'achète un sac de biscuits maintenant. Je regarde Gray' et je me dis que si ça l'aurait pas été de lui, je crois que je n'aurais pas accepté d'être en relation libre et en le voyant avec d'autres filles ou d'autres hommes, je me rends compte que je tiens vraiment à lui, peut-être que c'est pour cette raison que je reste avec lui, parce que je l'aime et que je tiens à lui. Tout ça me fait penser à River. Je regarde Kurt dans les yeux attendant de voir ce qu'il va répliquer à ça.
Dernière édition par B. Alaska Wolff le Sam 27 Aoû - 22:56, édité 1 fois
« J'aurais aimé t'aimer comme on aime le soleil. »
Que pouvait-il faire alors qu'il était à peine vingt heures et que son service commençait seulement dans deux heures ? Grayson était simplement en train de rôder dans l'appartement, de marcher à l'intérieur, de large, de long et en travers. Il s'emmerdait profondément, c'était le cas de le dire. Etant donné que ses trois meilleurs amis étaient occupés et donc indisponibles, il ne pouvait même pas les voir afin de s'amuser une fin de journée avec eux. Bizarrement, il ne souhaitait pas retrouver sa petite-amie, car selon lui "il allait encore être perdu rien qu'en plongeant ses yeux dans les siens", et il ne désirait pas de ça ce jour-là. En ce moment, il ne sortait plus vraiment avec elle un peu partout, car ils étaient à vrai dire tous les deux assez surchargés niveau rendez-vous, mais pas une seule seconde son esprit avait divagué dans le but de penser à quelque chose d'autre pendant ce temps. Elle ne voulait pas partir de sa tête et c'est bien ça qui l'embêtait et l'inquiétait. Parce qu'il ne comprenait pas ce que ça signifiait, alors que s'il racontait son problème à un de ses amis, il lui répondrait très vite qu'il était bel et bien sous le charme de la demoiselle, même pire, il en était amoureux. Sauf qu'il n'irait pas expliciter ce type de soucis, il préfère les garder pour lui, essayant tant bien que mal de trouver ne serait-ce qu'une petite explication, qu'il ne trouvera certainement jamais étant donné qu'il n'ouvre pas les yeux sur ce qu'il devrait tout d'abord apercevoir. Il était incapable de dire qu'il avait de vrais sentiments à l'égard de la jeune fille, c'était pitoyable. Alors au lieu de le remarquer, il ne faisait simplement de draguer, et de profiter de leur relation libre, tant qu'à faire. De ce fait, il buvait quelques verres et il était bien trop déchaîné pour se rendre compte que le lendemain qu'il s'était encore tapé une autre demoiselle.
Plus les minutes passaient, plus Grayson s'ennuyait. Heureusement pour lui, son frère ne tarda pas à rentrer au bout d'une petite demi-heure, voilà pourquoi il s'empressait directement à lui demander : « Bon Dieu, il était temps ! Tu étais où ? S'il te plaît, dis moi qu'on peut faire de la musique, là tout de suite avant que j'aille m'emmerder en discothèque ? Pitié ! » La réponse était bien évidemment un simple oui, parce que pour rien au monde Yannie aurait refusé. Il ajouta en plus de ça qu'il était en compagnie de Flavie, raison pour laquelle elle était occupée également. Il n'était pas vexé, déçu ou même jaloux, ils avaient bien entendu le droit d'être amis et de se voir de temps en temps, mais il était triste du au fait qu'il s'était ennuyé lui, alors que pendant ce temps, ces deux-là avaient sans aucun doute rient aux éclats. Il n'était tout de même pas égoïste, ça lui faisait plaisir que les gens qui comptaient certainement le plus pour lui, soient heureux. Il joua alors de la guitare tout en chantant avec son frère durant une heure, puis il dut partir car vingt minutes de transport l'attendait ensuite et il arriverait en retard s'il ne partait pas tout de suite. Il lâcha alors son instrument, donna une petite tape sur la tête de son frère en signe d'aurevoir, signifiant "bonne soirée, je t'aime petit" et quitta le domicile. Une fois dehors, il marcha assez vite à travers les rues, se disant qu'il avait dix minutes de plus et qu'il pourrait donc faire le trajet à pieds, tant qu'à faire, autant ne pas payer un billet de bus. En deux trois mouvements, le voilà arrivé au bar, dans lequel il entra rapidement afin de se mettre derrière le comptoir et servir déjà les premiers clients. Sa première conquête fut une petite brune, sans aucun doute une mannequin vu sa taille fine, presque anorexique. De sa taille, yeux verts à en couper le souffle. Ce n'était pas le style qu'il préférait pourtant, son genre c'était les blondes, ou cheveux colorés. Genre... Alaska. Alors que la brune devait justement partir, celle qu'il essayait d'éviter depuis deux semaines était en train d'arriver, en lui faisant bien comprendre qu'il avait choisi la bonne fille. Elle l'embrassa et s'asseya sur un des sièges. « Hey, que fais-tu donc ici ? ça fait longtemps, bonsoir ma p'tite chose toute bleue. Comment tu vas ce soir ? » C'est vrai, il ne savait pas réellement pourquoi elle était venue ici, elle savait très bien que le soir, il ne faisait malheureusement que draguer, ce n'était sans doute pas très amusant à avoir alors qu'elle était sa petite ami. D'un grand sourire cynique, il lui répondit : « Oui, elle me plaît bien. Tu crois que je devrais aller lui demander son numéro ? ». Il la taquinait, tout en faisant mine de regarder plus loin, comme si les fesses de la brune était son champ de vision, alors qu'elle était déjà partie de la discothèque. Mais quelque chose finit par étonner Grayson, elle n'avait jamais sorti une phrase comme ça, et c'était peut-être pas voulu, mais il ressentit comme une pointe de jalousie venant d'elle, peut-être bien qu'il se faisait des films mais bon, autant poser la question. « Mais dis moi, tu ne serais pas un peu jalouse toi ? » Toujours ce sourire achevant qu'elle aimait tant. Au fond, il souhaitait vraiment qu'elle le soit. Puis, alors qu'il servait un énième verre à un de ces alcooliques, il observa son petit amour en voyant qu'elle grimaçait tout en touchant son ventre. Il voyait bien qu'elle avait mal, mais il n'aurait su dire ce qu'elle avait. « Tu as mal au ventre amour ? Tu veux un cachet ? Boire ? Manger ? Parce que si tu as un creux, je peux prendre ma pause et t'emmener au restaurant, c'est pas un problème tu sais. Qu'est-ce que tu as ? » Attentionné et inquiet, il l'était toujours avec elle. Il avait toujours cette peur qu'il lui manque quelque chose, alors il était certainement toujours aux petits soins, seulement il était loin de se douter de la vérité.
PS : encore désolée ma grosse pomme d'amour pour le retard, j'espère tellement que ma réponse te va.. :O
Dernière édition par Grayson K. Langlois le Mer 13 Juil - 2:43, édité 1 fois
Ma mère me disait lorsque j’étais plus jeune, que les personnes avec pleins de tatouages étaient à évités, car dans une majeure partie du temps, elles étaient de mauvaises personnes. Le saut qu’elle a fait lorsque je lui aie annoncé que je tatouais et que j’avais la ferme intention de devenir tatoueuse professionnelle et quand je lui aie annoncé au téléphone que mon copain était tatoué de la tête aux pieds. Grayson est tout sauf une mauvaise personne, si ça serait le contraire, je ne serais pas en train de bouillonné de jalousie à cause de … l’autre. Oui je l’ai bien appelé l’autre, cette petite brune. Je ne crois pas avoir déjà ressenti une pointe de jalousie envers qui que ce soit depuis que je suis née, même pas envers River ou mon frère, mais avec Gray’ je ne sais pas, peut-être est-ce le fait que lui et moi, nous ne sommes pas vraiment, disons, un couple comme la majorité des autres couples, dans le genre, je ne touche à personne et je suis fidèle. Et ça me stresse, peut-être aussi que c'est le bébé qui fait ça, mais j'aimerais bien, je dois l'avouer, l'avoir dans mes bras et l'avoir pour moi, qu'aucunes autres filles viennent dans son lit pour lui faire des gros câlins ou de toucher à ses lèvres. Je ressemble à la fille morte de jalousie et possessive qui veut marquer son territoire, mais ce n'est pas ça. Pour moi, j'ai confiance en lui c'est juste que j'aimerais qu'on devienne le genre de couple fidèle. Peut-être que je vais en demander trop de sa part si j'ose un jour lui demander tout ça, cette barrière. Je ne sais pas non plus si pour lui, ce n'est que passager. Je n'espère pas, car je l'avoue, ça me ferait un mal de chien. C'est pour ces raisons que je me dis amoureuse de lui, ça ne peut pas être autre chose. Sauf qu'il y a un truc que je redoute le plus c'est de lui dire que je suis enceinte et ce n'est pas lui le père. Déjà juste le fait que je sois enceinte, je ne suis pas sûr que ça risque d'être accueilli de ballons et de sourire de sa part, encore moins le fait que le bébé de vient pas de lui, mais de River. Je passe ma main dans mes cheveux, découragé par les évènements. Je me dis cependant que, je préfère lui dire avant qu'il s'en aperçoive, même que je me demande encore comment il a fait pour ne pas s'en rendre compte avec le ballon que j'ai sous le tee-shirt ou à la limite quand on couche ensemble. Les mecs. J'aime bien quand il m'appelle sa petite chose toute bleue, ça me fait rire. "J'ai voulu venir te faire un coucou, car justement, ça faisait un moment qu'on ne s'était pas vu et puis ça pourrait mieux aller, mais ça va et toi comment tu vas petit coeur ?" Je lui souris avant de le regarder dans les yeux. Je comprends pourquoi les filles et hommes tombent comme des mouches. Ses yeux, ses cheveux, son visage, son corps, ses chefs d'oeuvres qu'il a partout sur le corps et puis son sourire. Son sourire. Il sait très bien que c'est son arme ultime contre moi, que quoi qu'il arrive, il n'a que me faire un de ses sourires et mes barrières tombent complètement. Je déteste quand il fait ça. C'est traitre de sa part. Comme de fait Gray' me fait un sourire, mais lui je le sais que c'est pas un vrai, c'est plutôt pour me provoquer. Je plisse le nez et les yeux et lui lance un de ses regards. Son numéro de téléphone. Je lui fais le même sourire cynique que lui. "Je suis sûr que ça lui ferait plaisir, elle n'attends que ça de t'avoir entre ses pattes." Puis, je le vois qui quitte mon regard pour aller regarder juste à côté de mon épaule. Il cherche vraiment à se payer ma gueule celui-là ? Ouais, il avait aussi le dont de me piquer au bon endroit. Je tourne tout doucement la tête pour voir si la brune est toujours-là et puis elle n’est pas là. Je me retourne vers mon petit cœur tatoué en souriant. Je le déteste. Il me demande si je suis jalouse. Soit que je lui réponds franchement ce que j’en pense ou je lui dis que non, ça ne me dérange pas. Je me dis que si je lui dis tout de suite, ça sera fait, même si ce n'est ni l'endroit, ni le moment. Je me mords la lèvre inférieur me demandant si je dois lui dire ou pas. Je finis par lâcher ma lèvre. "Je dois t'avouer que oui je suis jalouse et pas juste un peu, que c'est la première fois que je ressens ça pour quelqu'un et de te voir draguer, embrasser ou même entendre que t'as couché avec une autre personne ... ça me fait un truc à l'intérieur." Oui ça me fait quelque chose à l'intérieur, c'est une tristesse qui me prend tout d'un coup quand je me demande ce qu'il peu bien faire à trois heures du matin, de prendre mon portable pour lui envoyer un message et puis me dire à la dernière minute -il est peut-être avec une autre-, ça me démange. Au début non, c'était loin de me déranger, mais maintenant. Je soupire me disant que c'est peut-être pour ça que j'ai arrêté d'emmener d'autres mecs à la maison depuis quelques semaines déjà. Je ne sais pas comment il va réagir face à ça aussi. Je le regarde et je me dis -si tu savais à quel point j'ai des choses à te dire.- Je continue de flatter mon ventre en faisant des cercles et en me disant qu'effectivement, l'homme de toute à l'heure de m'avait pas laissé de chance de m'en sortir dans la prochaine demie heure. Grayson remarque que ça ne va pas puisqu'il me demande ce que j'ai. J'avale de travers et je n'ose pas vraiment le regarder. Je réponds d'un signe de tête à la première question, il me demande si je veux un cachet, je fais signe que non, si je veux manger ou boire, je réponds de nouveau négativement de la tête. Il me dit qu'il pourrait prendre sa pause et m'emmener manger au restaurant. Je lui souris. L'idée me tente, mais non de toute façon. je sens que je ne vais pas manger et que je vais tout redonner ensuite. Je lève la tête et plonge mon regard dans le sien. Je ne veux pas qu'il l'apprenne parce que j'ai fait une erreur de phrase ou dit un truc de travers à propos de ma grossesse, je veux lui dire dire clairement, même si je m'attends à ce que ça sorte n'importe comment. Je ne sais pas si le fait qu'on soit dans un endroit public va réellement changer quelque chose, mais si ça peu l'empêcher de lever le ton. Je sens que je vais me mettre à pleurer dans pas bien longtemps. Je sens une boule dans le fond de ma gorge. J'ouvre la bouche pour répondre à sa dernière question, mais je la referme aussitôt. Je joue avec le comptoir, me demandant comment je vais lui dire. "Ce que j'ai c'est que ... je ... je ... je suis ... enceinte et un mec m'a donné un coup dans l'estomac, c'est pour cette raison que j'ai ... mal au ventre ... mais ... " Je baisse le regard et les larmes me viennent aux yeux. Merde. Je viens de dire ce que je lui cache depuis le début de notre relation. Je ne veux pas vider mon sac et lui dire que non ce n'est pas lui le père, que j'étais enceinte un mois avant que je débarque à Paris, je veux juste attendre sa réaction et ensuite tout lui dire. J'ai peur. Peur qu'il me lâche ou qu'il parte, peur qu'il ne veule plus me parler et peut qu'il sorte de ma vie. Je ne veux pas ça.
« J'aurais aimé t'aimer comme on aime le soleil. »
Si Alaska n'était pas arrivée dans le lieu de travail de Grayson, qui sait quelles choses se seraient déroulées ? Il le savait lui, il avait déjà un peu près prédit les événements qui allaient bien pouvoir se produire. Au début, il avait pensé finir dans le même lit que cette mannequin brune, qu'il trouvait certes attirante mais bien trop maigre. Pourtant peu importe le poids de ses conquêtes, il s'en fichait un peu, ce n'était pas un détail essentiel, sauf qu'il ne se voyait certainement pas avec une obèse, même s'il avait bien entendu rien contre elles. Seulement, il s'était apparemment trompé dans son raisonnement, étant donné qu'elle partit après avoir bu deux verres, lui disant simplement qu'elle devait rejoindre quelqu'un dans la minute qui suivait. Cependant, même s'il l'avait draguée, cela ne lui avait pas empêché d'observer les alentours afin de savoir s'il y avait d'autres demoiselles à complimenter, faire boire sans qu'elles le remarquent vraiment, récupérer leurs numéros puis les revoir un autre jour juste histoire de tirer un coup, ou même le soir même, tout dépend si les filles étaient faciles ou non. Le lendemain de ce type de nuits, ils s'échangeaient un simple baiser en guise d’au revoir si seulement ils allaient se rappeler une autre journée, ou d'adieu si leur baise n'était pas si puissante qu'ils ne l'avaient imaginée. C'était le quotidien de Grayson et pour rien au monde, il ne l'aurait changé. Du moins c'est bien sûr ce qu'il disait avant d'avoir rencontré Alaska. Cette fille le rendait dingue, même s'il avait encore du mal à se l'avouer. Pour l'unique raison que l'amour, ça ne lui était jamais réellement arrivé. Il ne connaissait pas ce sentiment et avait toujours souhaité ne jamais être amoureux. Non pas à cause d'une déception amoureuse, plutôt car vu le nombre d'amis qui étaient venus sonner à sa porte juste parce que leur amour les avait quitté, il avait encore moins envie de sortir vraiment avec quelqu'un. Il en avait eu des relations libre, juste pour que les gens voient qu'il n'était pas seul, toujours avec quelqu'un, et non en compagnie de sa solitude. Seulement, Alaska, c'était totalement différent. Il n'était plus pareil dès que sa présence était à côté de lui, c'était d'un côté très étrange, de l'autre très sympathique à voir. Parce qu'avec elle, c'était un vrai ange, un autre type des plus doux qui ferait vraiment tout pour son bonheur. Alors quand cette princesse arriva dans la discothèque le Queen où se trouvait justement Grayson, ce dernier ne put s'empêcher que de regarder qu'elle, et son idée de prochaine conquête qu'il avait repéré - blonde, yeux bleus, de taille moyenne, mince - fut comme volatilisé dès qu'Alaska se montra. Ça aussi, c'était étrange. Parce que dès qu'elle était là, il n'apercevait qu'elle. Et même avec ce signe, il était sans doute bien trop bête pour remarquer qu'il ressentait beaucoup de choses envers cette jeune fille. Elle était venue pour lui et il était tellement heureux de la voir ici, qu'il sourit, sourit, sourit, et sourit encore, tout en étant accompagné de yeux pétillants. « Tu as bien fait de venir, je t'assure. Je suis content de te voir ma p'tite chose toute bleue, tu sais, tu m'as horriblement manqué. Je vais bien, encore mieux maintenant que tu es là. » Ensuite, il la taquina en faisant mine de regarder la brune dont elle était jalouse, qui venait tout juste de s'en aller. Elle remarqua bien évidemment qu'il l'avait bien eue et elle sourit, ce qui provoqua un énième sourire de la part de Grayson. Quand les lèvres d'Alaska formaient un demi cercle partant vers le haut, il pensait sincèrement à chaque fois qu'il allait en mourir tellement c'était beau. Tellement elle était magnifique, splendide, à couper le souffle. D'ailleurs, il s'était retrouvé souvent à se bouffer de l'intérieur par jalousie. Il n'avait jamais été possessif avec ses anciennes petites-amies, c'était vraiment louche. Il n'avait jamais ressenti une sensation pareille. A chaque fois qu'elle n'était pas avec lui, autrement dit très souvent, étant donné qu'ils n'étaient pas collés vingt-quatre heures sur vingt-quatre à l'autre ; il se posait toujours la même question "bon dieu, avec qui elle est ?". Il n'osait jamais lui demander car il ne souhaitait pas qu'elle perçoive ne serait-ce qu'une pointe de jalousie, ça l'aurait sans doute trahi. Mais surtout, ce n'était certainement pas ses oignons, une relation libre restait une relation libre, l'autre n'avait pas à demander à son compagnon avec qui elle avait bien pu coucher la veille. Il devrait donc n'en avoir rien à faire, tout comme elle. Apparemment elle était extrêmement jalouse, il le sut grâce à sa révélation lui expliquant que ça lui faisait en fait quelque chose lorsque qu'il embrassait, draguait ou même couchait avec une autre qu'elle. Comme était-ce possible ? Il ne s'en serait jamais douté à vrai dire. Elle paraissait tellement zen face à leur lien, au comportement de Grayson avec toutes ces filles. Il ne savait quoi répondre. Ses paroles lui faisaient complétement plaisir, mais il n'avait pas le droit de lui avouer que lui aussi, dès qu'elle n'était pas près de lui, ça le rendait dingue. Il était sûrement encore plus jaloux qu'elle. Il lui lança alors un regard désolé qu'il fallait traduire "excuse moi d'avance si je te déçois avec ce que je vais te dire". « Oh p'tit ange... Je... ça m’embarrasse tout ça. Je veux dire... Je ne sais pas vraiment quoi répondre, juste qu'on peut en finir, si vraiment tu en as marre de cette relation. Mais c'était d'accord pour que ce soit libre... » Putain qu'il était con. Débile. Bête. Inconscient. Si elle prononçait un simple oui, ça serait la fin. Il était à deux doigts de la perdre définitivement, il avait vraiment répondu du grand n'importe quoi, son cœur ne l'avait pas suivi. Parce que sa tête lui disait bien d'autres choses, comme des "Ça me touche, tu sais, moi aussi ça me crève rien qu'à l'idée que tu puisses... coucher... avec un autre homme que moi." Mais non, il n'y arrivait pas et il allait sans doute la blesser avec ses conneries. D'un côté, c'était vrai que si elle désirait réellement être en couple, Grayson ne suivrait sans doute pas son idée, tout dépend de si elle lui demande ou non. Seulement, il avait conscience qu'une fois en couple, il fallait être bel et bien fidèle et dire à dieu à sa liberté. Il ne s'était jamais pris la tête avec ça, car il ne s'était jamais douté qu'Alaska puisse lui dire ce genre de choses, ce qui l'étonna d'ailleurs énormément. Puis, alors que Grayson servait des verres aux clients tout en observant sa copine, il remarqua qu'elle souffrait au niveau de son ventre. Il ne put s'empêcher de lui poser une tonne de questions parce que son cas l'inquiétait. Dès qu'elle avait mal quelque part, selon lui, c'était grave et il s'imaginait le pire, une maladie qui allait la faire crever, et lui avec, parce qu'il se suiciderait sans aucun doute. Alors, quand ce fut à elle de répondre, il eut comme un léger stress qui envahit leur discussion. Elle mit pas mal de temps à lui dire qu'elle était enceinte, tout en ayant les larmes aux yeux. Il ne souriait plus, il avait perdu le sourire, pourtant il ne croyait pas à ce qu'elle racontait. Seulement, nerveusement, il rit. « Bonne blague ma puce ! J'ai toujours su que tu étais une bonne comédienne, je ne comprends pas d'ailleurs pourquoi tu t'es lancée dans les tatouages, c'est vraiment bête. Allez, essuie tes larmes qui étaient prêtes à couler, ça ne marche pas avec moi. » Il sourit de nouveau, ne se doutant pas une seconde que l'histoire de sa bleuet était vrai.
Je ne me suis jamais vraiment demandé dans quoi je m'embarquais en disant oui à cette relation. Je m'étais dit que j'allais laisser les choses aller, de voir comment elles se passaient et d'agir au moment venu. À cause du mauvais départ de moi et de Gray', oui parce que je ne l'ai pas aimé dès le début, avec son regard toujours sûr de lui, de sa manière d'attraper ses plans de dragues dans ses filets, de toujours avoir des conquêtes par dessus conquêtes et j'étais l'une d'entre elle. Et puis avec le temps, j'ai pas su résister. Je ne sais pas, même encore aujourd'hui, il a quelque chose de lui qui m'attire, je crois que c'est sa manière d'être que j'aime, peut-être aussi la manière dont il réussit à me faire sentir bien à chaque fois que je suis avec lui, les sensations qui parcourent le corps quand on s'embrasse, se donne des câlins ou simplement quand on joue au docteur, le bon stresse qui apparaît quand je reçois un message de lui ou quand qu'il me dit qu'il passe me voir. Ce sont des petites choses qui font en sorte qu'aujourd'hui, je suis dans cet état. J'ai toujours trouvé que c'était agréable de tomber amoureux, encore plus quand l'amour était partagé entre deux personnes. Dans mon cas, je ne sais pas si le fait d'être amoureux est réciproque, de mon côté j'en suis certaine parce que c'est ma tête et je sais ce que je ressens, mais du côté de Grayson, c'est que du brouillard et ça me stresse. Oui encore du stresse. Je viens de lui dire directement et ouvertement que j'étais jalouse. Je ne pensais pas qu'entre lui et moi ça n'en viendrait là, je ne pensais pas qu'un jour j'allais prononcer ces mots à qui ce soit, que je croyais qu'entre lui et moi ça resterait purement libre, sans prise de tête, mais maintenant je me dis que toute personne qui entretient une relation du genre, finit par s'attacher et tomber amoureuse de l'autre. Je ne peux pas croire que c'est possible de vivre ainsi pendant des mois et des mois ou encore, des années et des années, je me dis qu'on finit par s'attacher un jour ou l'autre. Je ne regrette pas cette décision, parfois j'aimerais prendre du recul c'est vrai, surtout à cause du bébé, mais au prix de perdre Grayson ? Non. Je le regarde donner des verres aux clients, juste le fait de le regarder faire, d’interagir avec les autres, de sourire en prenant leur commande, d'être concentré à faire les boissons, je ne sais pas, je me dis que j'ai de la chance de le connaître et qu'eux non, que je l'ai dans ma vie, que je peux le voir exclusivement ce petit coeur tatoué. Je dois l'avouer, c'est une merveilleuse personne et que si je le présenterais à ma mère, elle aussi va tomber sous son charme. Comment faire pour lui résister ? Je le regarde et il me lance un regard étrange. Je n'aime pas ça, j'ai peur qu'il le prenne mal ou qu'il me dise un truc qui risque de me faire mal. Je l'ai écouté et je ne suis devenu mal. Libertin. Je me doutais qu'il allait me dire un truc du genre, mais je ne croyais pas que ça l'allait avoir autant d'impact. De la manière dont il me l'a dit, que si je voulais, si j'en avais marre on pouvait en finir là. Oui j'en ai marre, mais non je ne veux pas en finir parce que ... le voir partir risque de m'achever. Pas de lui dans ma vie risque d'être catastrophique, il est comme un arc-en-ciel ou le soleil qui apparaît les jours de pluie, qui me donne le sourire, qui fait en sorte que je suis heureuse, avec qui je me sens bien, la personne avec qui je suis heureuse de me lever dans ses bras le matin et pas dans ceux d'un autre homme. Mais ce qui vient de me dire, j'ai l'impression d'être qu'une fille de passage, que je suis seulement là par apparence et rien d'autre. Je ne dis rien, je ne préfère pas. Et puis là, je viens de lui annoncer que je suis enceinte avec les larmes aux yeux. Je ne me sens totalement pas bien, je vais exploser. Mon père, le bébé, lui. Et puis quoi encore ? Je l'ai regardé, juste voir son expression. S'il va encore lui faire le visage inquiétant ou s'il va complètement partir. Il a perdu son sourire, mais il rit nerveusement. Ça me fait vraiment peur. Puis je l'entends. J'arrive pas à y croire, si je ne n'étais pas assise, je serais probablement tomber sur les fesses. Il pense que c'est une blague. Je me mets en colère, il pense vraiment que je blaguerais sur ce sujet, que je lui dirais tout bonnement que je suis enceinte pour rigoler ou pour lui faire peur. Je me mets à genoux sur le banc et je lève rapidement mon tee-shirt. Mon ventre est rond et très voyant. C'est loin de ressembler à un ventre de graisse. Je me mets à pleurer, c'est plus fort que moi, je ne peux pas faire autrement. "Tu crois vraiment que je rigole, est-ce que tu penses que je te dis que je suis enceinte pour le plaisir ? Plus de trois mois que je suis enceinte Grayson, trois mois ..." Je le regarde dans les yeux. Il a réussi à me mettre en boule. Je tente d'essuyer du mieux que je peux mes larmes, mais elles viennent en grands nombres. Le mec à côté de nous nous regarde. Qu'il aille voir ailleurs si j'y suis ducon. Je prends la main de Kurt dans la mienne et je viens la déposer sur mon ventre. "T'as la certitude cette fois ? C'est bon ? C'est pas un ventre en plastique ?" Et puis je lâche sa main. Je vais devenir folle. Je continue à pleurer. C'est fait maintenant et s'il ne me croit pas encore, je crois que je vais me mettre à crier et partir. Merveilleuse soirée que je passe. Je reste en place et je passe une main dans mes cheveux. C'est tellement compliqué. Le plus pire dans tout ça, c’est que je voyais bien Grayson être beau-papa, le voir avec le bébé dans ses bras pleins de tatouages, lui faire des sourires, être là pour lui, l’élever, le voir lui chanter des chansons. Maintenant avec ce que je viens d’entendre, je ne suis plus sûr. J’ai envie de partir, d’aller me coucher en cuillère avec Eli et de dormir, que tout ça, ça passe. "Tu sais, je ne veux pas partir, je ne veux pas que toi et moi ça ce termine, je suis jalouse c’est vrai, mais si on se quitte à cause de ton refus de te mettre en couple pour de vraie, je préfère continuer notre relation plutôt que te voir partir. Je … " J’ai fermé ma bouche. Je voulais lui dire que je l’aimais, mais ce n’est pas le bon moment, pas pour l’instant, ça risque juste d’empirer les choses.